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Le « fait religieux »
à l'école Un juif, un catholique, un musulman et un expert de l'Éducation nationale prônent l'enseignement de l'histoire des religions dans les établissements laïques
Selon un récent sondage
effectué par l'Ifop pour
Le Journal du dimanche,
62 % des Français estiment « qu'il
ne devrait pas y avoir d'enseignement du « fait religieux » à l'école
publique, car cela serait une
atteinte à la laïcité ». Il y a trois ans,
57 % se disaient favorables à
« un enseignement d'histoire des
religions », d'après une enquête
CSA.
On ne s'arrêtera pas au titre de
l'ouvrage, aussi maladroit qu'inexact, puisque les intervenants
prennent bien soin d'évoquer l'enseignement du « fait » religieux, et
non celui « des religions ». C'est
d'ailleurs l'appellation que l'Education nationale a elle-même retenue lors du séminaire qu'elle a
consacré au sujet, en novembre
2002. « Le fait est observable, neutre
et pluraliste », insistait alors le philosophe Régis Debray, auteur d'un
rapport de référence. En revanche,
ce petit livre souligne l'intérêt historique et culturel de l'enseignement de la culture religieuse, face
à des élèves qui ignorent tout des
récits bibliques et autres legs de
notre civilisation judéo-chrétienne.
Une approche non partisane,
tenant compte du contexte, dans
le cadre des cours d'histoire ou de
philosophie, favoriserait la tolérance et la prévention des intégrismes, assure Dalil Boubakeur.
Elle aurait le mérite de réintroduire la question du sens et du
symbolique, dans une perspective humaniste, ajoute Philippe
Capeïle. « II ne s'agit pas de la
fin de la laïcité, mais du laïcisme,
précise Philippe Joutard, Laïque
signifie proprement "non confessionnel". c'est-à-dire respectueux
de toutes les croyances, incroyances et indifférences. » Reste
à trouver le ton juste. Claire Chartier L’Express – 26 juin 2003 |