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KHALED ROI D'ARABIE SÉOUDITE KHALED
ROI D'ARABIE SÉOUDITE

Chef d'une monarchie qui compte parmi les plus riches du monde, celle d'Arabie Séoudite, qui a amassé grâce à ses réserves d'or noir une fabuleuse fortune, Ibn Abd Al Aziz Khaled est devenu roi le 25 mars 1975, après que son frère, Fayçal, eut été assassiné par un de ses neveux, victime d'un sombre drame de famille. Khaled naquit à Riyad en 1913. Son grand-père n'était alors qu'un simple petit roi du Néjed, mais Ibn Séoud, qu'on appellera le léo­pard de Ryad, allait bientôt se tail­ler un empire à la mesure de ses ambi­tions et devenir successivement roi du Hedjaz, puis roi d'Arabie Séoudite. La découverte du pétrole fit de cet Etat aride et misérable un véritable royaume d'Ali-Baba.

Le jeune Khaled grandit sous la tente au milieu des interminables palabres, les baraza au cours desquelles les diverses tribus débattent de leurs pro­blèmes. Il a gardé de cette époque la nostalgie du désert, il fit néanmoins des études traditionnelles dans les « écoles » coraniques soumises à l'influence spiri­tuelle de la secte des Wahabites, l'une des plus rigoristes de l'Islam. Fondée au XVIIIe siècle et soutenue par les princes séoudites, cette doctrine fut dé­sormais inséparable de l'ascension de cette famille. Le roi Khaled avoue lui-même ne pas avoir de penchant parti­culier pour l'administration et la poli­tique et sa formation le rapproche des milieux les plus conservateurs de son royaume. Il ressemble en cela à l'un de ses frères, le prince Abdallah, chef de la garde nationale.

Tout enfant, le prince Khaled subit l'influence de son frère aîné, Fayçal, et dès l'âge de 21 ans, il se vit confier des postes ministériels, mais après la mort d'Ibn-Séoud, il se retira de la vie poli­tique et retourna dans son désert natal pour se livrer aux plaisirs de la chasse. Son père éloigné peu à peu du pouvoir par son frère, Khaled assuma en 1960 le se­crétariat général du conseil des minis­tres. En 1962 son frère dirigea totale­ment le pays et le nomma vice-premier ministre. Lorsqu'on 1964, Fayçal devient roi à la place de son père, Khaled préside le conseil qui le désigne comme souve­rain. Lui-même un an plus tard devient prince héritier. Il assiste alors Fayçal et le représente auprès des chefs des tri­bus, mais sa santé qui n'a jamais été très bonne s'aggrave, il souffre de trou­bles cardiaques et en 1972 il subit aux Etats-Unis une grave opération à cœur ouvert. Plus tard, devenu roi à son tour, il subira à Londres en 1976, une im­portante intervention chirurgicale à la hanche.

Depuis mars 1975, date de son acces­sion au trône, nombre d'observateurs po­litiques ont prédit son abdication; pour appuyer leurs dires, ces augures fai­saient valoir la mauvaise santé du roi, son peu de goût pour les affaires de l'Etat, surtout ils voyaient dans un de ses demi-frères, appartenant au clan des Soudeiri (du nom de la mère), l'émir Fahd, le futur et prochain monarque.

Fahd, en effet, est rompu depuis long­temps aux rouages de la politique et il possède une grande expérience des af­faires internationales. Fahd est l'aîne de sept frères nés de la même mère, qui tous occupent des postes importants dans le gouvernement; l'un d'eux, l'é­mir Sultan, n'est-il pas le chef de l'armée séoudite? Pourtant jusqu'à maintenant Khaled, l'homme du désert, le prince tranquille de la monarchie, gouverne son pays en collaboration et en bonne entente avec l'émir Fahd, ce dernier étant plus particulièrement chargé de la politique extérieure.

C'est le roi Khaled cependant qui est venu en visite officielle en France en mai 1978. Premier fournisseur de pétrole de notre pays, (les ventes de l'Arabie Séoudite représentent 37 % de nos achats de brut), cet Etat vient au cinquième rang de nos fournisseurs, mais seule­ment au dix-septième rang de nos clients. Les commandes de l'Arabie portent prin­cipalement sur les travaux publics. La France y Joue par contre un rôle impor­tant dans le domaine de l'armement en vendant un millier de chars de combat et de blindés légers et en assurant, par la création d'une école, la formation des pilotes et des mécaniciens de chars. D'autres projets ont été étudiés à l'occasion de la visite du roi Khaled, notam­ment celui des ventes d'hélicoptères et de missiles anti-chars et celui d'un sys­tème radar pour permettre une défense anti-aérienne à longue distance. Un autre aspect des relations entre la France et le royaume de Khaled, c'est l'investis­sement massif des dollars, provenant des achats pétroliers, dans les grandes banques françaises et les entreprises industrielles. Ces opérations qui dimi­nuent le déficit commercial et qui finan­cent l'économie ont fait l'objet de dis­cussions, la France souhaitant voir l'Arabie Séoudite augmenter le volume de ses investissements.

Paru dans « Historia » - n°323 – Octobre 1978