Exégèse coranique des sourates

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Coran - Exégèse

1: Prologue


2: La vache

3: La famille d'Imran

4: Les femmes

5: La table servie

6: Les bestiaux

7: Al-A'raf

8: Le butin

9: Le repentir

10: Jonas

11: Houd

12: Joseph

13: Le tonnerre

14: Abraham

15: Al-Hijr

16: Les abeilles

17: Le voyage nocturne

18: La caverne

19: Marie

20: Tâ-Hâ

21: Les prophètes

22: Le pèlerinage

23: Les croyants

24: La lumière

25: Le discernement

26: Les poètes

27: Les fourmis

28: Le récit

29: L'araignée

30: Les romains

31: Louqman

32: La prosternation

33: Les coalisés

34: Saba

35: Le Créateur

36: Ya-Sin

37: Les rangées

38: Sad

39: Les groupes

40: Le Pardonneur

41: Les versets détaillés

42: La consultation

43: L'ornement

44: La fumée

45: L'agenouillée

46: Al-Ahqaf

47: Mouhammad

48: La victoire éclatante

49: Les appartements

50: Qaf

51: Qui éparpillent

52: At-Tour

53: L'étoile

54: La lune

55: Le Tout Miséricordieux

56: L'événement

57: Le fer

58: La discussion

59: L'exode

60: L'éprouvée

61: Le rang

62: Le vendredi

63: Les hypocrites

64: La grande perte

65: Le divorce

66: L'interdiction

67: La royauté

68: La plume

69: Celle qui montre la vérité

70: Les voies d'ascension

71: Noé

72: Les djinns

73: L'enveloppé

74: Le revêtu d'un manteau

75: La Résurrection

76: L'homme

77: Les envoyés

78: La nouvelle

79: Les anges qui arrachent les âmes

80: Il s'est renfrogné

81: L'obscurcissement

82: La rupture

83: Les fraudeurs

84: La déchirure

85: Les constellations

86: L'astre nocturne

87: Le Très-Haut

88: L'enveloppante

89: L'aube

90: La cité

91: Le soleil

92: La nuit

93: Le jour montant

94: L'ouverture

95: Le figuier

96: L'adhérence

97: La destinée

98: La preuve

99: La secousse

100: Les coursiers

101: Le fracas

102: La course aux richesses

103: Le temps

104: Les calomniateurs

105: L'éléphant

106: Les qouraychites

107: L'ustensile

108: L'abondance

109: Les infidèles

110: Les secours

111: Les fibres

112: Le monothéisme pur

113: L'aube naissante

114: Les hommes

 

Exégèse de la sourate 1: Le prologue


Les autres noms de cette sourate

Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit, à propos de cette sourate: "Elle est la Mère du Livre; elle est les Sept répétés; elle est le Coran sublime".

Selon Al-Boukhâri, elle est appelée la Mère du Coran, grâce à son écriture au début de la transcription du Coran et à sa récitation au début des prières.

Les mérites de cette sourate

Allâh (تعالى) a dit: {Nous t'avons certes donné "les sept versets que l'on répète", ainsi que le Coran sublime.} (15/87)

Abou Sa'îd Rafi' ibn Al-Mou'alla a rapporté que le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) lui a dit: "Ne t'enseignerais-je pas la plus sublime sourate du Coran avant que tu sortes de la mosquée" ?
Il me prit par la main et lorsque nous fûmes sur le point de sortir, je lui demandais : "Ô Messager d'Allah, tu m'as dit que tu m'enseignerais la plus sublime des sourates du Coran" ?
Il me répondit : "Louange à Allah. Seigneur de l'Univers [Sourate Al-Fatiha (L'ouverture)]. Cette sourate est (dénommée) les sept versets répétés et elle est la lecture sublime que j'ai reçue". (Al-Boukhâri)

Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Allâh a dit: "J'ai partagé la prière entre Moi et Mon serviteur en 2, et Mon serviteur aura ce qu'il demande". Quand il dit: {Louange à Allah, Seigneur de l'univers.}, Allâh le Très-Haut dit: "Mon serviteur M'a loué". Quand il dit: {Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux}, Allâh le Très-Haut dit: "Mon serviteur a évoqué Mon éloge". Quand il dit: {Maître du Jour de la rétribution.}, Allâh le Très-Haut dit: "Mon serviteur M'a glorifié et M'a confié une affaire". Quand il dit: {C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours.}, Allâh le Très-Haut dit: "Ceci est entre Moi et Mon serviteur, et Mon serviteur aura ce qu'il demande". Quand il dit: {Guide-nous dans le droit chemin, le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés.}, Allâh le Très-Haut dit: "Cela est pour Mon serviteur, et Mon serviteur aura ce qu'il demande"". (Mouslim, Mâlik, Abou 'Awâna)

Selon Ubay b. Ka'b, l'Envoyé (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Allah n'a pas fait descendre dans la Torah et dans l'Evangile d'équivalent à la Mère du Livre"

Abu Sa'id al-Khoudri a dit: Lors d'un déplacement, quand nous nous sommes arrêtés, une servante est arrivée et a dit: "Le seigneur de la tribu souffre d'une morsure et nos hommes sont absents ! Y a-t-il parmi vous un exorciste ?"
Alors, un homme l'a ccompagnée ? Un homme que nous ne soupçonnions pas de guerrison. Il a exorcisé le mal, rétablissant ainsi le seigneur. Celui-ci ordonna trente brebis au profit de notre compagnon et nous abreuva de lait. Et, lorsque nous nous sommes retirés, nous lui avons dit: "Est-ce que tu savais t'y prendre ou est-ce que tu étais en train d'exorciser ?
- Que non a-t-il dit, je n'ai fait qu'exorciser par la Mère du Livre."
Nous nous sommes alors dit: "N'inventez rien jusqu'à ce que nous interrogions (là- dessus) l'Envoyé d'Allah."
A notre retour à Médine, nous en avons fait le récit au Prophète et il a alors dit: "Et qu'est-ce qui lui fait croire qu'elle est une guerrison ? Faites-en la répartition et laissez-moi une part".

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Allâh le Très-Haut n'a pas descendu, ni dans la Torah, ni dans l'Évangile, une sourate comme la mère du Coran, elle est les 7 versets répétés [et le Coran sublime que j'ai reçu]". (An-Nasâi, Al-Hâkim qui dit authentique, le confirme Adh-Dhahabi)

Ibn 'Abbas (رضي الله عنهما) a rapporté : "Pendant que Jibrîl était assis en compagnie du Prophète, il entendit un son au-dessus de lui. Il leva alors la tête et déclara : "Voici une porte du ciel qui a été ouverte aujourd'hui et qui n'avait jamais été ouverte avant ce jour". Puis un Ange en descendit et Jibrîl fit ce commentaire: "Voilà un Ange qui vient de descendre sur terre; il n'y est jamais descendu avant ce jour". L'Ange salua et dit au Prophète: "Réjouis-toi car tu as reçu deux lumières qu'aucun prophète avant toi n'avait reçues: "Al-Fâtiha" (L'ouverture du Livre) et les derniers versets de la sourate "Al-Baqara" (La vache). Tu ne liras pas une seule lettre de l'une de ces deux parties du Coran sans être exaucé". (Mouslim)

Les circonstances de la révélation de cette sourate

Ibn 'Abbàs (رضي الله عنهما) rapporte: "Alors que l'Ange Gabriel (عليه السلم) était assis auprès du Prophète (صلى الله عليه وسلم), voilà qu'il entendit un bruit venant d'en haut. Il leva la tête et dit: "C'est une porte du ciel qui vient de s'ouvrir aujourd'hui et jamais elle ne s'est ouverte avant ce jour". A travers cette porte descendit un Ange et Gabriel dit: «Voilà un Ange qui vient de descendre sur terre et il n'y est jamais descendu avant ce jour». L'Ange les salua et dit à Mohammad (صلى الله عليه وسلم) : Félicite-toi de deux lumières que Dieu t'a données et qu'il n'a données à aucun prophète avant toi. Ce sont: Le Prélude du Livre [Al-Fâtiha] et les deux derniers versets de la sourate "la Vache" [Al-Baqara]. Tu ne liras pas une seule lettre de ces versets sans obtenir aussitôt les bonnes choses qui y sont demandées à Dieu pour les Croyants". (Mouslim)

1. Au nom de Dieu le Miséricordieux, le Très Miséricordieux

    Ibn 'Abbas (رضي الله عنهما) a dit que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) ne savait séparer entre les sourates que lorsqu'on lui révéla la "Basmala": Au nom de Dieu le Miséricordieux le Très Miséricordieux.

2. Louange à Dieu, le Seigneur des mondes

    Ibn Jarir a dit: "Louange à Dieu" est une reconnaissance envers Dieu seul en dehors de toutes Ses créatures car Il est digne de cette louange pour ce qu'Il a accordé à Ses serviteurs comme bienfaits que nul ne peut les dénombrer, et pour la création de l'homme de sorte qu'il puisse user de tous ses membres et accomplir tous les devoirs qui lui ont été imposés. Dieu avait dispensé largement Ses dons à Ses serviteurs dans le bas monde afin d'être reconnaissants envers Lui, et pour cela Il leur ordonnait de Le remercier en disant: "Louange à Dieu", à savoir que ce terme signifie aussi un éloge dont le Seigneur s'en est loué Lui-même.

    L'Envoyé de Dieu a dit: "La meilleure mention de Dieu consiste à dire: "II n'y a d'autre divinité que Dieu", la meilleure invocation est: "Louange à Dieu"." (At-Tirmidhi)

    Il a dit aussi: "Lorsque le serviteur reçoit un bienfait de Dieu et dit: "Louange à Dieu", ce qu'il donne est meilleur que ce qu'il a prit". (Ibn Mâja)

    Ibn Omar a rapporté que l'Envoyé de Dieu a dit: "Un homme a dit: "Seigneur, à Toi la louange comme il sied à la majesté de Ta Face et à la grandeur de Ton pouvoir". Les deux anges - qui accompagnent toujours l'homme et qui inscrivent ses bonnes et mauvaises actions – trouvèrent une difficulté dans son inscription. Ils montèrent au ciel et dirent: "Seigneur, un de Tes serviteurs a proféré des mots et nous ne savons pas comment nous devons les inscrire". Dieu leur demanda: "Qu'a dit Mon serviteur?" Ils répondirent: "Il a dit: "Seigneur, à Toi la louange comme il sied à la majesté de Ta Face et d la grandeur de Ton pouvoir". Dieu répliqua: "Inscrivez-les comme tels jusqu'à ce qu'il me rencontrera pour le récompenser"." (Ibn Mâja)

    Al-Farra' et Abou Oubaid ont dit: "Le mot "monde" se rapporte à toutes les créatures qui sont douées d'intelligence telles: les humains, les génies, les anges et les démons".

    Al-Zajjaj avait une opinion contraire et dit: "Elle renferme tout ce que Dieu a créé dans ce bas monde et dans la vie future".

    Al-Qourtoubi était de l'avis de ce dernier et dit: "Le mot "mondes" englobe tout ce qui se trouve dans les deux mondes, car Dieu a dit: {‹Et qu'est-ce que le Seigneur de l'univers?› dit Pharaon. ‹Le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui existe entre eux, dit [Moïse], si seulement vous pouviez en être convaincus!› } (26/23-24)

3.  Le Miséricordieux, Celui qui fait miséricorde

    Al-Qourtoubi a dit: "Dieu s'est qualifié de ces deux attributs après: "Le Seigneur des mondes pour joindre l'exhortation à la crainte, et il tira argument de ce verset: {Informe Mes serviteurs que c'est Moi le Pardonneur, le Très Miséricordieux. Et que Mon châtiment est certes le châtiment douloureux.} (15/49-50) et ce verset: {Ton Seigneur est prompt dans Son châtiment, Il est aussi celui qui pardonne, Il est miséricordieux}.

    Il a dit: {Il est Miséricordieux envers les croyants.} (33/43)

    Ibn Jarir a dit: Le Miséricordieux (Al-Rahman) envers toutes ses créatures, et qui fait miséricordes (Al-Rahim) ne concerne que les croyants.

4. Maître du Jour de la rétribution

    L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Dieu saisira la terre et pliera les cieux de Sa main, puis Il dira: "Je suis le Souverain, ou sont donc les rois de la terre ? Où sont les tyrans? Où sont les orgueilleux?"". (Al-Boukhâri et Mouslim)

    Ibn Abbas a dit: "Le jour de la rétribution est le jour de compte final où toutes les créatures seront jugées selon leurs œuvres qu'elles avaient commises, si elles étaient bonnes, elles seront récompensées, si elles étaient mauvaises, elles seront châtiées à moins que Dieu ne les pardonne".

5. C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours

    Muzahim Ibn Zafar a rapporté : "Soufyan Ath-Thawri nous dirigeait dans la prière du Maghrib et quand il lut {C'est Toi Seul) que nous adorons et Toi (Seul) dont nous demandons l'aide} (1/5), il a commencé à pleurer au point d'interrompre sa récitation. Il recommença donc de nouveau".

6. Guide-nous dans le droit chemin

    An-Nawas Ibn Sam'an a rapporté que l'Envoyé de Dieu a dit: "Dieu donne la parabole d'un chemin droit, tout au long de ses bords se trouvent deux murailles munies des portes ouvertes mais couvertes par des rideaux. Sur ce chemin, un homme se tient et s'écrie: "hommes! Empruntez ce chemin sans se dévier". Un autre crieur au-dessus de ce chemin, quand un homme essaie d'ouvrir l'une de ces portes, le met en garde en lui disant: "Malheur à toi. Ne l'ouvre pas. Si tu l'ouvres, tu dois y accéder". Or ce chemin n'est que l'Islam, les deux murailles sont les limites de Dieu, les portes Ses interdictions, la personne sur le chemin est le livre de Dieu et le crieur d'en haut, le sermonneur de Dieu qui se trouve dans le cœur de chaque musulman". (Ahmad)

    D'après Ibn Abbas, Le chemin droit est la religion de Dieu qui ne renferme aucune tortuosité.

    D'après Ibn Al-Hanafia: il est la religion de Dieu et aucune autre ne serait acceptée.

    Moujâhid a dit: "Le chemin droit est la vérité".

    Ibn Jarir dit: "Le chemin droit est celui dont Dieu a agréé à Son serviteur qui s'y tient ferme après avoir reçu Ses bienfaits et qui les traduit en actes et paroles, qui sera parmi de ceux que Dieu a comblé de bienfaits, avec les Prophètes, les justes, les témoins et les saints, en le dirigeant vers l'islam."

7. le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés

    Ceux qu'Allah a comblés de faveurs sont les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux

    {Quiconque obéit à Allah et au Messager... ceux-là seront avec ceux qu'Allah a comblés de Ses bienfaits: les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là!} (4/69)

    Ceux qui ont encouru la colère d'Allah sont les juifs, et les égarés sont les chrétiens

    'Adi Bin Hatim a dit: "J'ai demandé à l'Envoyé de Dieu au sujet de ceux qui sont désignés par ce verset: {Non le chemin de ceux qui ont encouru Ta colère}, il me répondit: "Ce sont les juifs, quant aux égarés ce sont les chrétiens""

    {Celui qu'Allah a maudit, celui qui a encouru Sa colère, et ceux dont Il a fait des singes, des porcs} (5/60)

    {des gens qui se sont égarés avant cela, qui ont égaré beaucoup de monde et qui se sont égarés du chemin droit.} (5/77)

    II est recommandé à celui qui récite la Fâtiha de dire après: "amine" qui signifie: "exauce ma prière"

    Abou Hourayra a rapporté: Quand l'Envoyé de Dieu finissait la récitation de ce verset: {non le chemin de ceux qui ont encouru Ta colère, non le chemin des égarés}, il disait: "amine" de sorte qu'il fasse entendre ceux qui se trouvent derrière lui.

 

Exégèse de la sourate 2: La vache


Les mérites de cette sourate

Abou Hourayra (رضي الله عنه) a rapporté que le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Ne faites pas de vos maisons des tombeaux; Certes, Satan fuit la maison dans laquelle on lit la sourate "Al-Baqara" (La vache)". (Mouslim)

Abi Oumâma al-Bahili rapporte qu'il a entendu le Prophète (صلى الله عليه و سلم) dire: "Lisez le Coran, car il intercèdera en faveur de son lecteur le jour du jugement. Lisez les deux sourates pleines de lumière (Az-zahrawayn: "La vache" et "La famille de Imran") car, au Jour de la Résurrection, elles viendront sous la forme de deux nuages ou de deux bandes d'oiseaux étalant leurs ailes pour plaider (la cause) de celui qui les lisait. Lisez la sourate "Al-Baqara" (La vache) car sa récitation est une bénédiction et son abandon est regrettable; et elle a le pouvoir de réduire à l'impuissance tout ensorcellement". (Mouslim)

Selon Sahl ben Sa'd, l'Envoyé  a dit: "toute chose a une protubérance. Celle du Coran c'est 'la vache".
Quiconque la récite une nuit dans sa maison, le diable n'y entre pas pendants trois jours"
.

Selon Abou Hourayra, l'Envoyé  reçut une nombreuse délégation: il examina alors chacun sur ce qu'il savait du
Coran. Parvenu à un homme qui était le plus bas, il lui dit: "Qu'est-ce que tu as avec toi, Un Tel ?"
-J'ai avec moi telle chose et telle chose et la sourate "la vache", dit le jeune homme.
"Tu as avec toi la sourate de la "vache ?"
"Oui".
"Va" dit le Prophète, "tu es leur émir"

Selon an Nuwâs ben Sam'ân, le Prophète  a dit: "le jour de la résurrection on amènera le Coran et ceux qui s'y conformaient, ainsi qu'à leur tête la sourate de "la vache" et de "la famille d'Imran".

1. Alif, Lam, Mim

    Ce verset fait parti de ceux qui peuvent prêter à d'interprétations diverses

    {C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre: il s'y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses.} (3/7)

    Âmir Ach Cha'bi (ÑÍãå Çááå): "Chaque Livre (divin) contient un secret, et le secret du Coran, ce sont les signes initiant (certaines) Sourates". (Ibn Al-Moundhir)

    Essais d'interprétations

    On rapporte de Ibn Abbas (رضي الله عنهما) que "alif lâm mîm" signifierait "Je Suis Allah le Plus Savant" ("Ana Allâhou A'lamou"). (As Soyoûti "Al Itqân" 2/9)

    Un avis rapporté notamment de As Souddi (ÑÍãå Çááå), et attribué, entre autres, à Ibn Abbas, Ibn Mas'oûd et 'Ali (رضي الله عنهم) Ces lettres seraient des Noms d'Allah. (Ar-Râzi - "Tafsîr Kabîr" 1/6)

    Saïd Ibn Joubayr (ÑÍãå Çááå) affirmait pour sa part que ces lettres représentaient en fait des parties de Noms Divins: Ainsi, mis bout à bout, "A.L.R" (alif lâm râ - 11/1), "H.M" (hâ mîm - 41/1) et "N" (noûn - 68/1) donnent le Nom "Al Rahmân" (Le Tout Miséricordieux). (Ar-Râzi dans "Tafsîr Kabîr")

    Selon Qatâdah (ÑÍãå Çááå), ces sigles seraient en fait différents noms du Coran. (Abdoul Razzâq dans son Moussannaf)

2. C'est le Livre au sujet duquel il n'y a aucun doute, c'est un guide pour les pieux.

    Sa guidance est propre aux croyants

    {pour ceux qui croient, il est une guidée et une guérison} (41/44)

    {pour les croyants un guide et une miséricorde} (27/77)

3. qui croient à l'invisible et accomplissent la Salat et dépensent [dans l'obéissance à Allah], de ce que Nous leur avons attribué.

    La croyance en l'invisible

    Abou Jum'a rapporte aussi ceci: "Nous avons soupé avec l'Envoyé. Abou Ubayda ben al Jarrâh, qui était avec nous, a dit: "Ô Envoyé d'Allah, est-ce qu'il y en a qui sont mieux que nous ? Nous avons cru à l'Islam avec toi, nous avons combattu
    avec toi. -Oui, a répondu le Prophète, des gens viendront après vous et croiront en moi sans m'avoir vu."

    Ibn Mas'ûd a dit: "La cause de Muhammad est claire pour qui la voit. Par Allah ! personne ne croit jamais d'une croyance meilleure que la croyance en l'invisible". Puis il a récité {qui croient à l'invisible [...] ce sont eux qui réussissent (dans cette vie et dans la vie future)} (2/3-5)

    L'invisible est ce qui est invisible aux yeux des hommes, c'est à dire les choses du Jardin, les choses du Feu et ce qui est cité dans le Coran (Ibn Abbâs, Ibn Mas'ûd).

    'Atâ a dit: "Celui qui croit en Allah croit en l'invisible."

    L'accomplissement de la Salat

    Accomplissent le rukû', le sujûd, ainsi que la récitation, le recueillement (Ibn Abbâs).

    c'est le fait de perpétuer la prière dans ses heures fixes, ses ablutions, son rukû' et son sujûd (Qatâda).

    et dépensent [dans l'obéissance à Allah], de ce que Nous leur avons attribué

    C'est l'aumône légale qu'on fait sur ses biens (Ibn Abbâs)

    c'est la dépense de l'homme en faveur de sa famille (d'autres compagnons du Prophète).

    Ibn Jarîr, quant à lui, choisit l'avis qui dit que ce segment est général à l'aumône et aux dépenses.

4. Ceux qui croient à ce qui t'a été descendu (révélé) et à ce qui a été descendu avant toi et qui croient fermement à la vie future.

    Ibn Abbâs: et qui accordent créance à ce que tu as apporté d'Allah et à ce que les autres envoyés avaient apporté aussi, sans discrimination aucune entre tous les envoyés, et sans récuser ce que ces envoyés ont apporté de leur Seigneur.

    Selon l'avis de Mujâhid, qui est évident, la sourate de la Vache contient quatre versets pour qualifier les croyants, deux pour qualifier les mécréants et treize pour qualifier les hypocrites.

5. Ceux-là sont sur le bon chemin de leur Seigneur, et ce sont eux qui réussissent (dans cette vie et dans la vie future).

    Suivent la lumière venue de leur Maître et se conforment à ce qu'il leur a envoyé (Ibn Abbâs).

6. [Mais] certes les infidèles ne croient pas, cela leur est égal, que tu les avertisses ou non: ils ne croiront jamais.

    Ils ne croieront pas jusqu'à qu'ils voient le chatiment

    {Ceux contre qui la parole (la menace) de ton Seigneur se réalisera ne croiront pas, même si tous les signes leur parvenaient, jusqu'à ce qu'ils voient le châtiment douloureux} (10/96-97)

    Selon Ibn Abbâs, l'Envoyé tenait énormément à ce que tous les hommes croient et suivent la guidance: Allah l'informa alors que ne croirait que celui à qui Allah avait écrit le bonheur dans le Rappel premier, et ne s'égarait que celui à qui Allah avait écrit l'infortune dans le Rappel premier.

7. Allah a scellé leurs cœurs et leurs oreilles; et un voile épais leur couvre la vue; et pour eux il y aura un grand châtiment.

    Leurs coeurs sont scellés à cause de leurs péchés

    {Pas du tout, mais ce qu'ils ont accompli couvre leurs cœurs.} (83/14)

    Le Prophète a dit: Si le croyant commet un péché, un point noir s'installe dans son cœur. S'il s'en repent, s'en décolle, se blâme, son cœur se récure. Mais s'il en rajoute, le point noir augmente, si bien qu'il domine son cœur. C'est cela dont parle Allah: non pas ! mais leur cœur s'est souillé de leurs propres acquis.

    Selon Mujâhid, le cœur des dénégateurs est scellé sous-entend que les péchés se fixent dans leur cœur si bien qu'ils l'entourent complètement.

    Selon Ibn Jarîr, certains disent que Allah a scellé leurs cœurs veut dire que Allah nous informe sur l'orgueil des dénégateurs et leur refus d'entendre la Vérité à laquelle ils sont appelés.

8. Parmi les gens, il y a ceux qui disent: "Nous croyons en Allah et au Jour dernier!" tandis qu'en fait, ils n'y croient pas.

    Voir: La définition de l'hypocrisie

10. Il y a dans leurs cœurs une maladie, et Allah laisse croître leur maladie. Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti.

    {Et quand une Sourate est révélée, il en est parmi eux qui dit: "Quel est celui d'entre vous dont elle fait croître la foi?" Quant aux croyants, elle fait certes croître leur fois, et ils s'en réjouissent. Mais quant à ceux dont les coeurs sont malades elle ajoute une souillure à leur souillure, et ils meurent dans la mécréance} (9/124-125)

    Ibn Abbâs: La maladie dont il s'agit est l'hypocrisie.

    Abdarrahmân b. Aslam: Cela est une maladie qui touche la foi, non une maladie qui atteint le corps.

    Selon as-Suddy, qui se réfère à Ibn Mas'ûd, cette parole divine concerne les hypocrites; le dégât sur la terre est la dénégation, ainsi que la désobéissance à Allah.

11. Et quand on leur dit: "Ne semez pas la corruption sur la terre", ils disent: "Au contraire nous ne sommes que des réformateurs!"

    La corruption est la désobéissance

    Ne commettez pas de désobéissance sur la terre (Abou al-Aliya).

    Mujâhid: Lorsqu'ils se livrent à la désobéissance et qu'on leur dit: "Ne faites pas telle chose, ne faites pas telle autre chose"., ils rétorquent: "Au contraire, nous sommes sur la bonne voie des conciliateurs".

    Ibn Jarîr: Les gens d'hypocrisie sont des faiseurs de dégât sur la terre par leur désobéissance à Allah, leur acharnement sur Ses interdits, leur abandon de Ses obligations, leur suspicion sur Sa religion et leurs actions de berner les croyants. Ils pensent ainsi être des réformateurs, des conciliateurs. Avec leur apparence de croyants, ils bernent les croyants (dotés de) leur vérité foncière, ils s'allient avec les dénégateurs contre les croyants. S'ils se suffisaient à leur apparence, leur mal serait moins dangereux.

    Leur réforme est la conciliation de la foi et de la mécréance

    Nous voulons concilier les deux parties que sont les croyants et les gens du Livre (Ibn Abbâs).

14. Quand ils rencontrent ceux qui ont cru, ils disent: "Nous croyons"; mais quand ils se trouvent seuls avec leurs diables, ils disent: "Nous sommes avec vous; en effet, nous ne faisions que nous moquer (d'eux)".

    quand ils se retrouvent avec leurs présidents en dénégation (Ibn Mas'ûd)

    quand ils se retrouvent avec leurs compagnons juifs qui leur demandent de démentir, de contredire le message du Prophète (Ibn Abbâs)

    quand ils se retrouvent avec leurs compagnons hypocrites et associants (Mujâhid)

    quand ils se retrouvent avec leurs présidents et leurs dirigeants en associance et en malfaisance (Qatâda).

    Ibn Jarîr dit que le démon peut être un humain, un djinn, en s'appuyant sur: {des diables d'entre les hommes et les djinns, qui s'inspirent trompeusement les uns aux autres des paroles enjolivées} (6/112)

15. C'est Allah qui Se moque d'eux et les endurcira dans leur révolte et prolongera sans fin leur égarement.

    Allah se moque d'eux, par vengeance, Il leur dicte (Ibn Abbâs).

16. Ce sont eux qui ont troqué le droit chemin contre l'égarement. Eh bien, leur négoce n'a point profité. Et ils ne sont pas sur la bonne voie.

    Les hypocrite prennent l'errance et délaissent la guidance (Ibn Mas'ûd)

    ils achètent la dénégation moyennant la croyance (Ibn Abbâs)

    ils croient puis dénient (Mujâhid)

    il préfèrent l'errance à la guidance (Qatâda)

17. Ils ressemblent à quelqu'un qui a allumé un feu; puis quand le feu a illuminé tout à l'entour, Allah a fait disparaître leur lumière et les a abandonnés dans les ténèbres où ils ne voient plus rien.

    Ar-Râzy: La comparaison est parfaitement juste, parce qu'avec leur croyance ils ont gagné la lumière mais ont ensuite anéanti cette lumière avec leur hypocrisie plongeant ainsi dans une très grande confusion.

    Abdarrahmân b. Zayd: C'est cela la caractéristique des hypocrites. Ils étaient croyants si bien que la croyance illumina leur coeur comme la flamme qui illumine les alentours de ceux qui allument le feu, puis ils ont dénié: Alors Allah enleva la lumière de la croyance, à la manière de la disparition de la flamme, et les a abandonnés aveugles dans les ténèbres.

18. Sourds, muets, aveugles, ils ne peuvent donc pas revenir (de leur égarement).

    {Car ce ne sont pas les yeux qui s'aveuglent, mais, ce sont les coeurs dans les poitrines qui s'aveuglent} (22/46)

20. L'éclair presque leur emporte la vue: chaque fois qu'il leur donne de la lumière, ils avancent; mais dès qu'il fait obscur, ils s'arrêtent. Si Allah le voulait Il leur enlèverait certes l'ouïe et la vue, car Allah a pouvoir sur toute chose.

    {Le jour où les hypocrites, hommes et femmes, diront à ceux qui croient: "Attendez que nous
    empruntions [un peu]: de votre lumières". Il sera dit: "Revenez en arrière, et cherchez de la lumière"}
    (57/13)

    Ibn Abbâs dit que leur vue risque d'être emportée à cause de la lumière intense de la vérité.

    Allah pouvait bien leur enlever ces sens, parce qu'ils ont abandonné le Vrai après l'avoir connu (Ibn Abbâs).

    Ibn Jarîr: Allah s'est décrit ici d'omnipotence, pour mettre en garde les hypocrites contre Son impétuosité.

    Ibn Jarîr avec de nombreux exégètes pensent que ces deux exemples ont été donnés pour un seul type d'hypocrites.

21. Ô hommes! Adorez votre Seigneur, qui vous a créés vous et ceux qui vous ont précédés. Ainsi atteindriez-vous à la piété.

22. C'est Lui qui vous a fait la terre pour lit, et le ciel pour toit; qui précipite la pluie du ciel et par elle fait surgir toutes sortes de fruits pour vous nourrir, ne Lui cherchez donc pas des égaux, alors que vous savez (tout cela).

    Ibn Mas'ûd a dit: "J'ai demandé: " O Envoyé d'Allah, quel est pour Allah le péché le plus grave ? - C'est, dit-il,
    que tu donnes à Allah un égal alors que c'est Lui qui t'a créé. "

    Ne Lui donnez pas des semblables associés (Abou al-Aliya)

    Vous savez qu'il est l'Unique, dans la Torah et l'Evangile (Mujâhid).

23. Si vous avez un doute sur ce que Nous avons révélé à Notre Serviteur, tâchez donc de produire une sourate semblable et appelez vos témoins, (les idoles) que vous adorez en dehors d'Allah, si vous êtes véridiques.

    Ibn Abbâs: "vos témoins" signifie "vos appuis".

25. Annonce à ceux qui croient et pratiquent de bonnes oeuvres qu'ils auront pour demeures des jardins sous lesquels coulent les ruisseaux; chaque fois qu'ils seront gratifiés d'un fruit des jardins ils diront: "C'est bien là ce qui nous avait été servi auparavant". Or c'est quelque chose de semblable (seulement dans la forme); ils auront là des épouses pures, et là ils demeureront éternellement.

    Ibn Abbâs (que Dieu l'agrée) a expliqué ainsi : "La réalité de ce qui existe dans le paradis n'a de commun avec ce qui existe en ce monde que les noms". (Silsilat ul-ahâdîth as-sahîha, n° 2188)

54. Et [rappelez-vous], lorsque Moïse dit à son peuple: ‹Ô mon peuple, certes vous vous êtes fait du tort à vous-mêmes en prenant le Veau pour idole. Revenez donc à votre Créateur; puis, tuez donc les coupables vous- mêmes: ce serait mieux pour vous, auprès de votre Créateur›!... C'est ainsi qu'Il agréa votre repentir; car c'est Lui, certes, le Repentant et le Miséricordieux!

    Ibn Abass (رضي الله عنهما) a dit : "Le repentir était que chacun d'entre eux doit tuer celui qui rencontre qu'il soit son fils ou son père, il tue avec son épée sans se soucier du nombre de personnes qu'il a tué". (An-Nassai et Ibn Abi Hatim)

144. Certes nous te voyons tourner le visage en tous sens dans le ciel. Nous te faisons donc orienter vers une direction qui te plaît. Tourne donc ton visage vers la Mosquée sacrée. Où que vous soyez, tournez-y vos visages. Certes, ceux à qui le Livre a été donné savent bien que c'est la vérité venue de leur Seigneur. Et Allah n'est pas inattentif à ce qu'ils font.

    Ibn 'Omar (رضي الله عنهما) a dit: "Le Prophète faisait la prière en direction du Qouds [avec la Ka'ba devant lui] avant que ne descende ce verset: {Certes nous te voyons tourner le visage en tous sens dans le ciel. Nous te faisons donc orienter vers une direction qui te plaît. Tourne donc ton visage vers la Mosquée sacrée.} (2/144). Quand ce verset fût descendu, il prit pour direction la maison sacrée [Al-Ka'ba]. Les gens étaient à Qouba en train de faire la prière du matin [As-Soubh] quand ont vint leur dire: "Cette nuit il fut ordonné au Prophète de changer la direction de prière actuelle pour la Ka'ba. Prenez-la donc pour direction! Leurs visages étaient vers le Chem, il se sont alors retournés vers la Ka'ba [et leur imam s'est déplacé jusqu'à se diriger vers la Ka'ba]"". (Al-Boukhâri, Mouslim n°818, Ahmad, At-Tabarâni, As-Sirâj)

184. pendant un nombre déterminé de jours. Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d'autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter (qu'avec grande difficulté), il y a une compensation: nourrir un pauvre. Et si quelqu'un fait plus de son propre gré, c'est pour lui; mais il est mieux pour vous de jeûner; si vous saviez!

    Salama (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: "Quand ce verset {Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter (qu'avec grande difficulté), il y a une compensation: nourrir un pauvre} fut révélé, il était permis de rompre le jeûne à condition de faire une expiation. Cela dura jusqu'à la révélation du verset suivant qui l'abrogea". (Mouslim n°1931)

187. On vous a permis, la nuit d'as-Siyam, d'avoir des rapports avec vos femmes; elles sont un vêtement pour vous et vous un vêtement pour elles. Allah sait que vous aviez clandestinement des rapports avec vos femmes. Il vous a pardonné et vous a graciés. Cohabitez donc avec elles, maintenant, et cherchez ce qu'Allah a prescrit en votre faveur; mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l'aube du fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu'à la nuit. Mais ne cohabitez pas avec elles pendant que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées. Voilà les lois d'Allah: ne vous en approchez donc pas (pour les transgresser).C'est ainsi qu'Allah expose aux hommes Ses enseignements, afin qu'ils deviennent pieux.

    D'après 'Adî ibn Hâtim (qu'Allah soit satisfait de lui), Quand ce verset: {Jusqu'à ce que se distingue, pour vous le fil blanc de l'aube du fil noir de la nuit fut révélé}, 'Adî ibn Hâtim a dit: "O Envoyé d'Allah! Je mets sous mon traversin deux cordelettes, une noire et une blanche pour distinguer l'aube de la nuit".
    - "Ton traversin est donc singulièrement large, répondit le Prophète (saws), le fil noir signifie la noirceur de la nuit et le fil blanc, la blancheur de l'aube". (Mouslim n°1824)

    Sahl ibn Sa'd (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Quand ce verset: Mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc du fil noir fut révélé, l'homme (voulant jeûner) prenait une cordelette blanche et une autre noire et continuait à manger (et à boire) tant qu'il pouvait distinguer l'une de l'autre. Ce fut alors qu'Allah abrogea le verset précédent par celui-ci: {le fil blanc de l'aube du fil noir de la nuit} et on comprit alors qu'il s'agissait de la noirceur de la nuit et de la blancheur de l'aube. (Mouslim n°1825)

189. Ils t'interrogent sur les nouvelles lunes - Dis: "Elles servent aux gens pour compter le temps, et aussi pour le Hajj [pèlerinage]. Et ce n'est pas un acte de bienfaisance que de rentrer chez vous par l'arrière des maisons. Mais la bonté pieuse consiste à craindre Allah. Entrer donc dans les maisons par leurs portes. Et craignez Allah afin que vous réussissiez!".

    D'après Al-Barâ' (qu'Allah soit satisfait de lui), Quand les 'Ansâr accomplissaient le grand pèlerinage (le Hajj) et qu'ils rentraient chez eux, ils n'entraient point par la porte de leur maison, mais par l'arrière. Un homme des 'Ansâr étant rentré chez lui par la porte, on lui en fit le reproche et c'est alors que fut révélé ce verset: {Et ce n'est pas un acte de bienfaisance que de rentrer chez vous par l'arrière des maisons}. (Mouslim n°5351)

198. Ce ne sera nullement pour vous un péché de rechercher quelque bienfait de la part de votre Seigneur

    Ibn 'Abbàs (رضي الله عنهما), a dit: "'Oukàdh, Mijanna et Dhoulmajâz étaient des marchés avant l'Islam. Leurs habitants craignaient de commettre un péché en exerçant leur commerce durant les mois du pèlerinage. C'est alors que descendit le verset suivant: {Ce ne sera nullement pour vous un péché de rechercher quelque bienfait de la part de votre Seigneur} (2/198) dans les mois du pèlerinage". (Al-Boukhâri)

199. Ensuite déferlez par où les gens déferlèrent, et demandez pardon à Allah. Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux.

    'Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) a dit: "Les Qoraychites et tous ceux qui suivaient leur religion, faisaient halte à Al-Muzdalifa et on les appelait "Al-Hums" (les forcenés, parce qu'ils s'attachaient enfièvrement à leur religion), tandis que tous les autres Arabes faisaient station à 'Arafa. A l'avènement de l'Islam, Allah -à Lui la puissance et la gloire- ordonna à Son Prophète (saws) de faire station à 'Arafa puis d'en déferler, et ce conformément à cette parole divine: {Ensuite, déferlez par où les gens déferlèrent}" (Mouslim n°2140)

201. Et il est des gens qui disent: "Seigneur! Accorde nous une belle part ici-bas, et une belle part aussi dans l'au-delà; et protège-nous du châtiment du Feu!".

    D'après Anas (qu'Allah soit satisfait de lui), le Prophète (saws) rendit visite à un musulman qui s'était affaibli jusqu'à ce qu'il fut devenu comme un poulet. Alors le Prophète (saws) dit: "Est-ce que tu faisais une invocation précise ou une certaine requête (à Allah)?".
    Et l'homme répondit: "Oui! Je disais: Seigneur! Si jamais Tu me préserves un châtiment dans l'au-delà, anticipe-le-moi ici-bas (estimant une horreur atténuée)".
    Sur ce, le Prophète (saws) dit: "Gloire et pureté à Allah! Tu ne peux pas le supporter. Pourquoi donc ne dis-tu pas: {Seigneur! Accorde-nous belle part ici-bas et belle part aussi dans l'au-delà; et protège-nous du châtiment du Feu} Puis le Prophète invoqua Allah en sa faveur et l'homme fut guéri. (Mouslim n°4853)

203. Et invoquez Allah pendant un nombre de jours déterminés. Ensuite, il n'y a pas de péché, pour qui se comporte en piété, à partir au bout de deux jours, à s'attarder non plus. Et craignez Allah. Et sachez que c'est vers Lui que vous serez rassemblés.

    Et invoquez Allah pendant un nombre de jours déterminés.

    Il s'agit dans ce verset des jours de Tashriq (11e, le 12e et le 13e jours de Dhoul Hijja) d'après Ibn 'Omar et la plupart des savants.

223. Vos épouses sont pour vous un champ de labour ; allez à votre champ comme vous le voulez et oeuvrez pour vous-mêmes à l'avance. Craignez Dieu et sachez que vous le rencontrerez. Et fais gracieuses annonces aux croyants !

    Jâbir (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Les juifs prétendaient que quand l'homme entreprenait des rapports charnels avec sa femme (à travers son vagin mais) en se tenant derrière elle, l'enfant, fruit de cette union, sera louche. C'est pourquoi ce verset fut révélé: {Vos épouses sont pour vous un champ de labour (lieu de productivité comme le champ); allez à votre champ comme (et quand) vous le voulez...} (Mouslim n°2592)

    Une femme auxiliaire demanda au Prophète ce qu'il en était de l'homme qui se positionne derrière sa femme pour la pénétrer par-devant. Il lui récita alors le verset : "Vos épouses sont pour vous un champ de labour; allez à votre champ comme vous le voulez.", en précisant que cela devait se faire uniquement dans le vagin.

    Un jour, `Umar dit au Prophète : "Ô Messager de Dieu, je suis perdu !"
    Il lui demanda : "Et qu'est-ce qui t'a perdu ?"
    `Umar répondit : "J'ai changé de destination hier soir - signifiant par-là qu'il s'était positionné derrière son épouse pour la pénétrer par-devant."
    Le Prophète garda le silence et ne dit rien, jusqu'à la révélation du verset susmentionné. Il lui dit alors : "Positionne-toi par-devant ou par-derrière, mais fais attention à la période des règles."

232. Et quand vous divorcez d'avec vos épouses, et que leur délai expire, alors ne les empêchez pas de renouer avec leurs époux, s'ils s'agréent l'un l'autre, et conformément à la bienséance. Voilà à quoi est exhorté celui d'entre vous qui croit en Allah et au Jour dernier. Ceci est plus décent et plus pur pour vous. Et Allah sait, alors que vous ne savez pas.

    Ma'qal Ibn Yassar (رضي الله عنه)a dit: "J'ai marié une de mes soeurs à un homme qui divorça d'elle jusqu'a ce que dépasse son délai de viduité, puis il revient me la redemander en mariage, et je lui ait dit: "Je te l'ai marié, je t'ai honoré puis tu la divorcé et tu viens me la redemander, par Allah elle ne reviendra plus jamais à toi." Et c'était (le prétendant) un homme bien, et la femme voulait retourner avec lui. Allah descendit ce verset-ci. Je dis alors au Prophète (صلى الله عليه وسلم): "Maintenant je le fais...", puis je lui ai donné en mariage à cet homme".

    Dans une autre version il est dit qu'après la descente du verset, Ma'qal dit: "J'écoute et j'obéis à mon seigneur...". (al-Boukhâri)

238. Soyez assidus aux Salats et surtout la Salat médiane; et tenez-vous debout devant Allah, avec humilité.

    Yazîd ibn Al-Arqâm (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Pendant la prière, nous parlions et nous causions ensemble jusqu'à la révélation de ce verset: {Tenez-vous devant Allah, avec humilité}. Ainsi reçûmes-nous l'ordre de garder le silence (pendant la prière). (Mouslim n°838)

255. Allah! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même "al-Qayyum". Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission? il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'Il veut. Son Trône "Kursiy" déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand.

    Un satant dit à Abu Hurayra : "Quand tu iras te coucher, récite le verset du Trône. Allah enverra un gardien chez toi et aucun diable ne s'approchera de toi jusqu'au matin"
    Le Prophète lui dit alors : "Il t'a dit la vérité bien qu'il soit un grand menteur, c'était Iblis". (al-Boukhâri)

    Oubay ibn Ka'b (رضي الله عنه) a rapporté que le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Ô Abou Al-Moundhir, sais-tu quel est le verset du Livre d'Allah (le Coran) que tu as retenu et qui est le plus sublime?"
    Je lui répondis : {Allah ! Point de divinité à part Lui, le Vivant Celui qui subsiste par lui-même} (2/255)
    Il me frappa alors la poitrine et me dit : "La science (qui t'a été octroyée) te singularise, Abou Al-Moundhir". (Mouslim)

    Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Quiconque récite le verset du trône après chaque prière obligatoire, ne sera retenu d'aller au Paradis que par la mort". (an-Nasâi)

260. Et quand Abraham dit: "Seigneur! Montre-moi comment Tu ressuscites les morts", Allah dit: "Ne crois-tu pas encore?" "Si! dit Abraham; mais que mon coeur soit rassuré". "Prends donc, dit Allah, quatre oiseaux, apprivoise-les (et coupe-les) puis, sur des monts séparés, mets-en un fragment ensuite appelle-les: ils viendront à toi en toute hâte. Et sache qu'Allah est Puissant et Sage."

    D'après Abou Hourayra (qu'Allah soit satisfait de lui), l'Envoyé d'Allah (pbAsl) a dit: Nous avons plus de droit qu'Abraham (pbAsl) de douter comme il l'a fait en disant: "Seigneur! Montre-moi comment Tu ressuscites les morts" (2/260), Allah dit: "Ne crois-tu pas encore?" - "Si! dit Abraham; mais que mon cœur soit rassuré..." (Mouslim n°216)

285-286. Le Messager a cru à ce qui lui a été descendu de la part de son Seigneur, ainsi que les Croyants. Tous ont cru en Dieu, à ces Anges, à ces Livres et à ces Messagers. Nous ne faisons aucune différence entre ces Messagers.Dieu ne charge une âme que selon sa capacité. Elle a pour elle ce qu'elle a reçu et elle a contre elle ce qu'elle a acquis. Notre Seigneur! Ne nous en tiens pas rigueur si nous avons oublié ou fauté. Notre Seigneur! Ne nous fait pas supporter une lourde charge comme Tu l'as fait supporter à ceux qui nous ont devancés. Notre Seigneur! Ne nous impose pas ce qui est au-dessus de nos forces. Donne-nous Ton pardon, Ton absolution et Ta miséricorde. Tu es notre Maître; donne-nous la victoire sur les gens mécréant.

    Abou Hourayra (r) a dit: "Quand fut descendu sur le Messager de Dieu (saws) le verset suivant: {C'est a Dieu qu'appartient ce qui est dans les cieux et dans la Terre. Que vous montriez ce qui est en vous-mêmes ou que vous le cachiez, Dieu vous jugera là-dessus} (2/284), cela pesa lourdement aux Compagnons du Messager de Dieu (saws). Ils se rendirent auprès de lui et s'accroupirent. Ils dirent: "O Messager de Dieu! On nous a imposé des actions que nous sommes capables de faire: la prière, la guerre sainte, le jeûne et l'aumône. Voilà maintenant qu'on fait descendre sur toi un verset que nous ne pouvons supporter." le Messager de Dieu (saws) dit: "Voulez-vous donc dire comme ont dit les gens des deux Livres précédents: "Nous avons entendu et nous avons désobéi?" Mais dites plutôt: "Nous avons entendu et nous avons obéi, Ton absolution notre Seigneur! C'est vers Toi la destinée." Quand ces gens récitèrent à leur tour ces paroles et que leurs langues s'y furent pliées, Dieu fit descendre le verset suivants: {Le Messager a cru à ce qui lui a été descendu de la part de son Seigneur, ainsi que les Croyants. Tous ont cru en Dieu, à ces Anges, à ces Livres et à ces Messagers. Nous ne faisons aucune différence entre ces Messagers.}. Quand ils mirent ce verset en pratique, Dieu le fit abrogé par le verset suivant: {Dieu ne charge une âme que selon sa capacité. Elle a pour elle ce qu'elle a reçu et elle a contre elle ce qu'elle a acquis. Notre Seigneur! Ne nous en tiens pas rigueur si nous avons oublié ou fauté.} Dieu dit oui. {Notre Seigneur! Ne nous fait pas supporter une lourde charge comme Tu l'as fait supporter à ceux qui nous ont devancés.} Dieu dit oui. {Notre Seigneur! Ne nous impose pas ce qui est au-dessus de nos forces.} Dieu dit oui. {Donne-nous Ton pardon, Ton absolution et Ta miséricorde. Tu es notre Maître; donne-nous la victoire sur les gens mécréant.} Il dit oui. (Mouslim)

    Abou Mas'oud Al-Badri (رضي الله عنه) a rapporté que le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Celui qui lit la nuit les deux derniers versets de la sourate "Al-Baqara" (La vache) fait suffisamment''. (al-Boukhâri, Mouslim)

 

Exégèse de la sourate 3: La famille d'Imran


Les mérites de cette sourate

Abi Oumâma al-Bahili rapporte qu'il a entendu le Prophète (صلى الله عليه و سلم) dire: "Lisez le Coran, car il intercèdera en faveur de son lecteur le jour du jugement. Lisez les deux sourates pleines de lumière ("La vache" et "La famille de Imran") car, au Jour de la Résurrection, elles viendront sous la forme de deux nuages ou de deux bandes d'oiseaux étalant leurs ailes pour plaider (la cause) de celui qui les lisait". (Mouslim)

4. auparavant, en tant que guide pour les gens. Et Il a fait descendre le Discernement. Ceux qui ne croient pas aux Révélations d'Allâh auront, certes, un dur châtiment! Et, Allâh est Puissant, Détenteur du pouvoir de punir.

    Le Discernement : c'est le Coran (Qatâda et ar-Rabî') ; c'est la Torah (Abu. Çâlih).

    Ibn Jarîr penche pour l'avis disant que le Discernement est la source, puisque le Coran comme la Torah sont nommément cités dans ce verset.

7. C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre: il s'y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au coeur une inclinaison vers l'égarement, mettent l'accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Allâh. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent: "Nous y croyons: tout est de la part de notre Seigneur!" Mais, seuls les doués d'intelligence s'en rappellent.

    Les versets sans équivoque

    Ibn Abbâs : les péremptoires sont les versets abrogatifs, ainsi que ceux qui parlent de Son licite, de Son illicite, de Ses normes expresses.

    Yahya b. Ya'mur : C'est ce qui désigne les obligations, le fait d'ordonner le convenable et d'interdire le blâmable, le licite et l'illicite.

    Saïd b. Jubayr explique le caractère de "partie-mère" des versets péremptoires par le fait qu'ils se retrouvent dans toutes les Ecritures.

    Muqâtil appuie cet avis par le fait que la partie-mère est acceptée de tout détenteur d'Ecriture.

    Ibn Yasâr: Les versets péremptoires sont les arguments du Seigneur, donc les protections des croyants contre le faux des adversaires dénégateurs. Ces versets ne sont ni maniables ni falsifiables.

    Les versets ambigus

    ce sont les versets abrogés, le mis en premier, le mis en second, les relégués, les semblances, les parts, les versets auxquels on croit sans qu'ils aient un prolongement pratique (Ibn Abbâs)

    ce sont les lettre citées au début de certaines sourates (Muqâtil b. Hayyân)

    Ibn Yasâr: Les versets ambigus s'avèrent des épreuves d'Allah pour Ses adorateurs, à la semblance des épreuves du licite et de l'illicite qui ne dévient en aucune manière du Vrai vers le faux.

    Ceux qui mettent l'accent sur les versets à équivoque doivent être évités

    Le Prophète , rapporte-t-on, avait récité {C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre… seuls les doués d'intelligence s'en rappellent} pour dire ensuite : Au cas où vous voyez ceux qui polémiquent sur cela, ce sont ceux-là à qui Allah fait allusion. Prenez-en alors garde.

    Le Prophète , rapporte-t-on aussi, avait récité le même passage pour dire ensuite : au cas où vous voyez ceux qui s'attachent à l'ambigu, ce sont ceux-là que Allah désigne. Prenez-en alors garde.

    L'interprétation des versets

    Ibn Abbâs : "L'explication a quatre approches ; une explication que personne n'est excusé pour comprendre, une explication que connaissent les Arabes grâces à leurs langues, une explication connue de ceux de science bien assise, et une explication connue d'Allah seul".

    il est rapporté que le Prophète  a dit: "Le Coran n'est pas descendu pour que ces parties se démentent réciproquement. Ce dont vous aurez à connaître, connaissez-le, mais ce qui vous est ambigu, croyez-y".

    Ibn Jarîr, Umar b. abdal'azîz et Mâlik b. Anas disent qu'ils y croient mais qu'ils ne savent pas le déchiffrer.

    Mujâhid : Ibn 'Abbâs a dit : "Je suis parmi ceux de science bien assise qui savent l'interpréter".

    Et c'est pourquoi Mujâhid a dit : "Ceux de science bien assise savent l'interpréter et disent Nous y croyons".

    Ar-Rabî b. Anas et Muhammed b. Ja'far soutiennent le même avis

    Ceux qui sont bien enracinés dans la science

    Il est rapporté que le Prophète  a été interrogé sur ceux de science bien assise et qu'il a répondu ainsi : C'est celui qui a une [main] de bienfaisance, une langue véridique, un cœur de rectitude, un ventre et un sexe exempt de souillure.

    Ibn Yazîd : Ce type de savants sont les soumis à Allah en vue de Sa satisfaction, qui ne s'enorgueillissent pas devant plus important qu'eux ni ne méprisent ceux qui sont moins importants qu'eux.

8. "Seigneur! Ne laisse pas dévier nos coeurs après que Tu nous aies guidés; et accorde-nous Ta miséricorde. C'est Toi, certes, le Grand Donateur!

    Il est rapporté que le Prophète  invoquait ainsi : Toi qui renverses les cœurs, affermis mon cœur dans Ta religion. et récitait ensuite "Seigneur! Ne laisse pas dévier nos coeurs après que Tu nous aies guidés; et accorde-nous Ta miséricorde. C'est Toi, certes, le Grand Donateur!

12. Dis à ceux qui ne croient pas: "Vous serez vaincus bientôt; et vous serez rassemblés vers l'Enfer. Et quel mauvais endroit pour se reposer!"

13. Il y eut déjà pour vous un signe dans ces deux troupes qui s'affrontèrent: l'une combattait dans le sentier d'Allâh; et l'autre, était mécréante. Ces derniers voyaient (les croyants) de leurs propres yeux, deux fois plus nombreux qu'eux-mêmes. Or Allâh secourt qui Il veut de Son aide. Voilà bien là un exemple pour les doués de clairvoyance!

    Après avoir réussi, à la tête de l'armée musulmane, à vaincre les Quraychites de Makkah durant la bataille de Badr (au cours du mois de Ramadhân de l'an 2 de l'Hégire), le Prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) revint à Madinah et réunit l'ensemble des juifs au marché des "Banou Qaïnouqa'". Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s'adressa alors à eux en ces termes: "Ô vous les juifs! Acceptez donc l'Islam, avant qu'Allah ne vous fasse subir un sort semblable à celui des Quraïchites". Ces derniers répliquèrent: "Ô Mouhammad ! Ne vous surestimez pas parce que vous avez réussi à vaincre un groupe de Quraïchites. C'étaient des gens inexpérimentés qui ne connaissaient rien à la guerre. Si vous vous mesurez à nous, alors vous réaliserez que nous, nous sommes (réellement) des hommes et vous comprendrez que vous n'avez jamais eu affaire à des gens comme nous." C'est à la suite de cela que les deux présents versets ont été révélés. (Abou Dâwoud et Al-Bayhaqi)

    Ibn Mas'ûd dit : "Cela était à Badr : nous avions dirigé notre regard sur les associants, et à vue d'œil, nous les avions vus moins que nous. Et puis, nous les avions regardés. Nous les avions vus qu'ils ne nous dépassaient guère d'un seul homme. C'est cela Il vous les montrait peu nombreux à Vos yeux, de même qu'Il vous faisant paraître à leurs yeux peu nombreux"

64. - Dis: "Ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous: que nous n'adorions qu'Allâh, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d'Allâh". Puis, s'ils tournent le dos, dites: "Soyez témoins que nous, nous sommes soumis".

    Puis il ordonna qu'on lui apporte la lettre de l'Envoyé d'Allah (saws) et il la lut: "Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. De Muhammad, l'Envoyé d'Allah à Héraclius le chef des Romains. Salut à quiconque suit la bonne voie. Ensuite, je t'appelle à l'islam. Convertis-toi à l'islam, tu trouveras le salut et Allah te donnera une double récompense, mais si tu te détournes (de l'islam), tu seras chargé des péchés de ceux qui, de ton peuple, te suivront: {O gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous: que nous n'adorions qu'Allah, sans rien Lui associer et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d'Allah. Puis s'ils détournent le dos, dites: 'Soyez témoins que nous, nous sommes soumis.} Le transmetteur (lui-même Abou Sufyân) ajoute: Lorsque Héraclius finit la lecture de la lettre, des voix s'élevèrent et un grand tumulte se produit dans son entourage et on nous fit sortir. Je dis alors à mes compagnons quand nous fûmes dehors: "L'affaire d'Ibn Abou Kabcha (désignant ironiquement le Prophète) a pris de l'importance puisque le roi des Banû Al-'Asfar (les Romains) le redoute". Et je ne cessai d'être convaincu que l'affaire de l'Envoyé d'Allah (saws) aille l'emporter jusqu'à ce qu'Allah me fit embrasser l'Islam. (Mouslim n°3322)

92. Vous n'atteindriez la (vraie) piété que si vous faites largesses de ce que vous chérissez. Tout ce dont vous faites largesses, Allâh le sait certainement bien.

    Anas ibn Mâlik (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: "Abou Talha était le plus riche de tous les Ansâr de Médine. De tous ses biens, celui auquel il tenait le plus était une palmeraie (Bayrahâ) qui se trouvait en face de la mosquée. L'Envoyé d'Allah (saws) y pénétrait souvent pour boire de son eau douce. Anas, ajoute: A la révélation du verset suivant: {Vous n'atteindrez la (vraie) piété que si vous faites largesses de ce que vous chérissez.} Abou Talha alla trouver l'Envoyé d'Allah (saws) et lui dit: "O Envoyé d'Allah, Allah a dit dans le Coran: {Vous n'atteindrez la (vraie) pitié que si vous faites largesses de ce que vous chérissez.} Or, de tous mes biens, celui auquel je tiens le plus c'est Bayrahâ; j'en fais aumône pour la face d'Allah; espérant qu'elle me sera comptée comme bonne œuvre et ajoutée à mon compte auprès de Lui. O Envoyé d'Allah, dispose-toi de cette palmeraie comme bon te semble".
    - "Comme c'est merveilleux!, répondit l'Envoyé d'Allah (saws), c'est un bien fructueux! C'est un bien fructueux! J'ai bien entendu ce que tu avais dit, mais je te suggère d'en faire aumône au profit de tes proches".
    Et Abou Talha de la partager entre ses proches parents et ses cousins paternels. (Mouslim n°1664)

106. Au jour où certains visages s'éclaireront, et que d'autres s'assombriront. A ceux dont les visages seront assombris (il sera dit): "avez-vous mécru après avoir eu la foi?" Eh bien, goûtez au châtiment, pour avoir renié la foi.

    'Abdullah Ibn 'Abbas (رضي الله عنهما) dit à propos de l'explication du verset suivant : {Le jour où des visages blanchiront et d'autres noirciront.} (3/106): "Ce sont les visages des [AHl as-Sounna] qui blanchiront et ce sont ceux des partisans de l'innovation et de la division qui noirciront". (Tafsîr Ibn Kathir)

122. Quand deux de vos groupes songèrent à fléchir! Alors qu'Allâh est leur allié à tous deux! Car, c'est en Allâh que les croyants doivent placer leur confiance.

    Jâbir ibn 'Abd-Allah (qu'Allah soit satisfait des deux) a dit: C'est à notre sujet ainsi qu'aux Banû Salima et aux Banû Hâritha, que ce verset fut révélé: {Quand deux de vos groupes songèrent à fléchir! Alors qu'Allah est leur allié, à tous deux!} Nous aurons bien aimé qu'il ne fût pas révélé, à cause des paroles d'Allah, que Son nom soit exalté et loué: Alors qu'Allah est leur allié à tous deux!. (Mouslim n°4560)

128. Tu n'as (Mouhammad) aucune part dans l'ordre (divin) - qu'Il (Allâh) accepte leur repentir (en embrassant l'Islam) ou qu'Il les châtie, car ils sont bien des injustes.

    Abou Hourayra (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Lors de la prière de fajr (de l'aurore), l'Envoyé d'Allah (saws) avait l'habitude de dire, après la récitation du Coran et la prononciation du takbîr et en relevant sa tête de l'inclination: "Allah écoute celui qui Le loue. Seigneur! à Toi la louange". Puis, étant toujours debout, il disait: "Seigneur! Délivre Al-Walîd ibn Al-Walîd, Salama ibn Hichâm, 'Ayyâch ibn 'Abî Rabî'a et tous les faibles d'entre les Croyants (ceux-ci étaient emprisonnés chez les polythéistes). Seigneur! Accable de Ta colère la tribu de Mudar (hostile aux musulmans) et fais que ses années soient comme celles de Yûsuf (Joseph) (années de détresse). Seigneur! Maudit Lihyân, Ri'l, Dhakwân et 'Usayya qui s'étaient montrés rebelles à Allah et à Son Messager".
    - Plus tard, ajoute le transmetteur, nous sûmes que le Prophète abandonna cette habitude à la révélation de ce verset: {Tu n'as (Muhammad) aucune part dans l'ordre (divin) - qu'Il (Allah) accepte leur repentir (en embrassant l'Islam) ou qu'Il les châtie, car ils sont bien des injustes}. (Mouslim n°1082)

144. Mouhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés - S'il mourait, donc, ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos talons? Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allâh; et Allâh récompensera bientôt les reconnaissants.

    La récitation de ce verset par Mous'ab Ibn 'Omayr (ÑÖí Çááå Úäå) pendant la bataille d'Ouhoud

    Ibrahim ibn Mouhammad Bin Charhabil Al'Abadan d'après son père nous a raconté que Mous'ab ibn 'Oumayr porta le drapeau le jour de Ouhoud. Lorsque les musulmans s'éparpillèrent, Mous'ab, lui, résista. Alors Ibn Koumaïa qui était cavalier lui coupa la main droite et Mous'ab s'écria alors: {Mouhammad n'est qu'un Envoyé, des Prophètes ont vécu avant lui}. Il prit le drapeau de sa main gauche, qui fut également coupée. Il tint alors le drapeau avec ses bras contre sa poitrine en répétant les mêmes propos. Puis il lui asséna le troisième coup avec la lance et Mous'ab tomba avec le drapeau". (Ibn Sa'd)

    La récitation de ce verset par Abou Bakr (ÑÖí Çááå Úäå) après la mort du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã)

    'Orwa Ibn Zoubayr, qu'Allah les agrée, rapporte: Abou Bakr (ra) revint alors du Sonh sur sa monture et s'arrêta devant la porte de la mosquée. Il vint, affligé et attristé, et demanda la permission d'entrer dans la maison de sa fille Aïcha (ra) et elle l'autorisa à entrer. Il entra, le Messager d'Allah (saws) était mort sur son lit et ses femmes étaient autour. Elles voilèrent leurs visages et se cachèrent d'Abou Bakr sauf Aïcha. Il découvrit le visage du Messager d'Allah et se pencha sur lui en l'embrassant et en pleurant. Il dit: "Ce que prétend Ibn Al-khattab est faux. Le Messager d'Allah (saws) est bien mort, par celui qui tient mon âme dans sa main! Miséricorde d'Allah sur toi, Ô Messager d'Allah! Tu es si bon, vivant et mort". Puis il le couvrit de son habit et sortit rapidement à la mosquée. Il passa au-dessus des épaules des gens et arriva au minbar. En le voyant venir, 'Omar (ra) s'assit. Abou Bakr se leva à côté du minbar et appela les musulmans. Ils s'assirent et écoutèrent.
    Abou Bakr prononça l'attestation de foi et fit une introduction très touchante. Puis il reprit: "Allah puissant et glorieux a annoncé à son Prophète sa mort alors qu'il était vivant et parmi vous, de même qu'il vous a annoncé votre mort. La mort est une vérité et il ne restera aucun parmi vous sauf Allah puissant et glorieux. Allah élevé a dit: {Mouhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés. S'il mourait, donc, ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos pas ? Quiconque retourne sur ses pas ne nuira en rien à Allah; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants} (3/144).
    -Ce verset est dans le Coran?! s'exclama 'Omar. Par Allah! Je ne savais pas avant ce jour que ce verset avait été révélé (j'étais inconscient de son sens)!
    - Et Allah élevé, continua Abou Bakr, a dit à Mouhammad, prière et paix sur lui: {En vérité tu mourras et ils mourront aussi} (39/30). Allah élevé dit aussi: {Tout ce qui est sur elle doit périr. Seule subsistera la face de ton Seigneur plein de majesté et de noblesse} (55/26-27). Il dit encore: {Toute âme goûtera la mort. Mais c'est seulement au jour de la résurrection que vous recevrez votre entière rétribution} (3/185). Allah a fait vivre Mouhammad et l'a gardé jusqu'à ce qu'il établit grâce à lui la religion d'Allah. Mouhammad (saws) a fait triompher la volonté d'Allah, il a transmis la religion d'Allah et a combattu pour la cause d'Allah, puis il est mort en accomplissant cela. Il vous a laissés sur la voie; quiconque périra aura déjà reçu la preuve et le remède. Celui dont le Seigneur est Allah, Allah est vivant et ne meurt pas, et celui qui adorait Mouhammad et le considérait comme un dieu, alors son dieu est mort. Musulmans! Soyez pieux envers Allah! Tenez à votre religion! Placez votre confiance en votre Seigneur! La religion d'Allah est inébranlable et la parole d'Allah est complète. Allah aidera celui qui l'aide et il fera triompher sa religion. Le livre d'Allah est parmi nous; il est la lumière et le remède; par lui, Allah a guidé Mouhammad, prière et paix sur lui; il contient le licite et l'illicite. Par Allah! Peu nous importe les créatures qui se coalisent contre nous! Nos sabres sont dégainés, nous ne les avons pas encore déposés, et nous combattrons ceux qui nous contredisent comme nous avons combattu avec le Messager d'Allah, prière et paix sur lui. Pour cela que personne ne se lance dans la perdition!". Puis les mouhajirins partirent avec lui voir le Messager d'Allah, prière et paix sur lui.

172. Ceux qui, quoiqu'atteints de blessure, répondirent à l'appel d'Allâh et du Messager, il y aura une énorme récompense pour ceux d'entre eux qui ont agi en bien et pratiqué la piété.

    D'après 'Urwa ibn Az-Zubayr, 'Aïcha m'a dit: "Tes parents, par Dieu, furent de Ceux qui, quoiqu'atteints de blessure, répondirent à l'appel d'Allah et du Messager". (Mouslim n°4440)

187. Allâh prit, de ceux auxquels le Livre était donné, cet engagement: "Exposez-le, certes, aux gens et ne le cachez pas". Mais ils l'ont jeté derrière leur dos et l'ont vendu à vil prix. Quel mauvais commerce ils ont fait!

    D'après Humayd ibn 'Abd-Ar-Rahman ibn 'Awf, Marwân dit à son portier: "O Râfi' va trouver Ibn 'Abbâs et dis-lui: Si chaque homme se réjouissant de ce qu'il a reçu et voulant être loué pour ce qu'il n'a pas fait devait être châtié, nous serions tous châtiés".
    Ibn 'Abbâs répondit: "Vous n'avez pas à vous préoccuper de ce verset qui était révélé aux gens du Livre".
    Puis, Ibn 'Abbâs récita ce verset: {Allah prit, de ceux auxquels le Livre était donné, cet engagement: "Exposez-le, certes, aux gens et ne le cachez pas"}. Ibn Abbâs récita ensuite: {Ne pense point que ceux-là qui exultent de ce qu'ils ont fait et qui aiment qu'on les loue pour ce qu'ils n'ont pas fait.} Voici seulement à quoi cela se rapporte, ajouta Ibn 'Abbâs: "Le Prophète (saws) avait interrogé les juifs sur une chose. Mais, ils lui en cachèrent la réponse et lui parlèrent d'autre chose. Ils lui manifestèrent ensuite qu'ils lui avaient donné la réponse à sa question et qu'ils méritaient d'être loués pour le renseignement qu'ils lui avaient donné et furent tout joyeux de ce qu'ils avaient fait en lui cachant la solution demandée". (Mouslim n°4982)

188. Ne pense point que ceux-là qui exultent de ce qu'ils ont fait, et qui aiment qu'on les loue pour ce qu'ils n'ont pas fait, ne pense point donc, qu'ils trouvent une échappatoire au châtiment. Pour eux, il y aura un châtiment douloureux!

    D'après Abou Sa'îd Al-Khudrî (qu'Allah soit satisfait de lui), Du vivant de l'Envoyé d'Allah (saws), quand il (saws) partait en expédition, certains hommes, parmi les hypocrites, ne le suivaient point et se réjouissaient de rester chez eux en désobéissant à l'Envoyé d'Allah (saws). Lorsque l'Envoyé d'Allah (saws) était de retour, ils s'excusaient auprès de lui, lui faisaient des protestations de fidélité, voulant être loués de ce qu'ils n'avaient pas fait. C'est à cause d'eux que fut révélé ce verset: {Ne pense point que ceux-là qui exultent de ce qu'ils ont fait et qui aiment qu'on les loue pour ce qu'ils n'ont pas fait, ne pense point donc, qu'ils trouvent une échappatoire au châtiment...} (Mouslim n°4981)

 

Exégèse de la sourate 4: Les femmes


1. Ô hommes! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé de celui-ci sont épouse, et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d'hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement.

    Ce verset était souvent cité comme introduction à un discours

    Jabir Ibn 'Abdullah a dit: « Nous étions au beau milieu de la journée chez le Messager de Dieu quand vinrent à lui des gens n'ayant pour vêtements qu'une couverture de laine ayant un trou par où passait leur tête. Ils portaient des sabres en bandoulière et la plupart d'entre eux, ou plutôt tous, étaient de la tribu de Moudar. Le mécontentement parut alors sur le visage du Messager de Dieu du fait de leur pauvreté extrême. Il entra chez lui puis en ressortit et dit à Bilal de faire les deux appels à la prière. Il pria avec les gens puis leur adressa ce sermon: {O gens! Craignez votre Seigneur qui vous a créés à partir d'un seul et même souffle vital. Il lui en crée sa propre épouse et Il dissémina à partir d'eux des hommes en grand nombre et des femmes ainsi que les matrices (les liens de parenté) car Dieu vous observe en permanence} (4/1). (Mouslim, An-Nassaî, Ad-darimi et d'autres)

3. Et si vous craignez de n'être pas justes envers les orphelins,...Il est permis d'épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n'être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez. Cela afin de ne pas faire d'injustice (ou afin de ne pas aggraver votre charge de famille).

    D'après 'Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle), 'Urwa ibn Az-Zubayr transmet qu'ayant interrogé 'Aïcha au sujet de ce verset: {Et si vous craignez de n'être pas justes envers les orphelins,... Il est permis d'épouser deux, trois, quatre, parmi les femmes qui vous plaisent...} elle dit: "O fils de ma sœur, il s'agit du tuteur qui a la garde d'une orpheline et qui peut convoiter sa fortune et sa beauté et vouloir l'épouser, en lui assignant une dot inférieure à celle qui est de règle pour ses pareilles et qu'un autre pourrait lui assigner. Allah a donc interdit aux tuteurs d'épouser les orphelines dont ils ont la garde, à moins qu'ils ne soient équitables envers elles en leur assignant une dot complète; sinon ils peuvent épouser n'importe qu'elle autre parmi les femmes qui leur plaisent".
    'Urwa ajouta que 'Aïcha avait dit que certains fidèles ayant demandé des éclaircissements au sujet de ce verset à l'Envoyé d'Allah (saws), Allah révéla le verset suivant: {Et ils te consultent à propos de ce qui a été décrété au sujet des femmes. Dis: Allah vous donne Son décret là-dessus, en plus de ce qui vous est récité dans le Livre, au sujet des orphelines auxquelles vous ne donnez pas ce qui leur a été prescrit et que vous désirez épouser...}
    'Aïcha poursuivit: "Ce qu'Allah désigne par ce qui vous est récité dans le Livre est le verset où Il dit: {Et si vous craignez de n'être pas justes envers les orphelins,... Il est permis d'épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent... "Quant à ce verset, reprit 'Aïcha: {Et que vous désirez épouser} il s'applique à la répugnance que vous éprouvez pour la pupille orpheline lorsqu'elle a peu de fortune et peu de beauté. Aussi, Allah a-t-Il défendu de rechercher en mariage les pupilles quand elles sont riches et belles, à moins de se montrer équitable envers elles, parce que ce désir ne se manifeste pas quand les pupilles ont peu de fortune et peu de beauté". (Mouslim n°5335)

6. Et éprouvez (la capacité) des orphelins jusqu'à ce qu'ils atteignent (l'aptitude) au mariage; et si vous ressentez en eux une bonne conduite, remettez-leur leurs biens. Ne les utilisez pas (dans votre intérêt) avec gaspillage et dissipation, avant qu'ils ne grandissent. Quiconque est aisé devrait s'abstenir de se payer lui-même de cet héritage qui lui est confié. S'il est pauvre, alors qu'il y puise une quantité convenable, à titre de rémunération de tuteur.) est aisé, qu'il s'abstienne d'en prendre lui-même. S'il est pauvre, alors qu'il en utilise raisonnablement: et lorsque vous leur remettez leurs biens, prenez des témoins à leur encontre. Mais Allah suffit pour observer et compter.

    D'après 'Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle), Pour ce qui est de ces mots d'Allah, l'Exalté: {S'il est pauvre, alors qu'il en utilise raisonnablement} ont été révélés au sujet du tuteur chargé de prendre soin des biens de l'orphelin, quand il est pauvre, il peut prélever avec discrétion de quoi se nourrir (à condition qu'il en ait besoin) en raison des services qu'il rend (à l'orphelin). (Mouslim n°5339)

34. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand.

    Lorsque Ibn 'Abbâs (رضي الله عنهما) fut interrogé sur le sens de "frapper", il répondit: "Avec le siwâk (petit bâton de la taille d'un stylo) et ce qui est du même genre".

    'Atâ (ÑÍãå Çááå) affirme: "Qu'il ne la frappe pas, même s'il lui donne un ordre et elle ne lui obéit pas!". Ibn Al 'Arabi (ÑÍãå Çááå) commente en disant: "Cela provient de la compréhension bien profonde de 'Atâ !"

    Ach-châfi'î (ÑÍãå Çááå) dit: "Le fait de frapper est, dans ce cas extrême, autorisé mais le fait de ne pas la toucher est la meilleure solution". (Al Umm)

    As-Sâboûni (ÑÍãå Çááå) affirme l'accord entre les savants sur le fait que ne pas frapper dans ce cas est la meilleure solution et le meilleur exemple. (Ahkâmu al Qourân)

41. Comment seront-ils quand Nous ferons venir de chaque communauté un témoin et que Nous te (Mouhammad) ferons venir comme témoin contre ces gens-ci?

    D'après 'Abd-Allah ibn Mas'ûd (ÑÖí Çááå Úäå), l'Envoyé d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) m'a dit: "Récite-moi du Coran".
    - "O Prophète d'Allah, comment te récite-je le Coran, alors que c'est à toi qu'il fut révélé?".
    - "Je désire l'entendre d'un autre que moi", reprit le Prophète.
    Je me mis alors à réciter la sourate An-Nisâ'. Arrivé à ce verset: {Comment seront-ils quand Nous ferons venir de chaque communauté un témoin et que Nous te (Muhammad) ferons venir comme témoin contre ces gens-ci?} je levai ma tête - ou un homme assis à mes côtés attira mon attention - et je vis les larmes du Prophète coulèrent. (Mouslim n°1332)

    Oubayd Ibn 'Oumayr raconta qu'un jour il récitait les versets suivants à 'Abdoullâh Ibn 'Omar : {Comment seront-ils quand Nous ferons venir de chaque communauté un témoin et que Nous te (Muhammad) ferons venir comme témoin contre ces gens-ci ? Ce jour-là, ceux qui n'ont pas cru et ont désobéi au Messager, préféreraient que la terre fût nivelée sur eux et ils ne sauront cacher à Allah aucune parole.} (4/41-42). 'Abdoullâh cria tant et tant que sa barbe ruissela de larmes.

43. Ô les croyants! N'approchez pas de la Salat alors que vous êtes ivres, jusqu'à ce que vous compreniez ce que vous dites, et aussi quand vous êtes en état d'impureté [pollués] - à moins que vous ne soyez en voyage - jusqu'à ce que vous ayez pris un bain rituel. Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché à des femmes et vous ne trouviez pas d'eau, alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains. Allah, en vérité est Indulgent et Pardonneur.

    'Âicha (ra) a dit: Nous étions partis avec l'Envoyé d'Allâh (pbAsl) pour une de ses expéditions quand, arrivés à Al-Baydâ' - ou à Dhât Al-Jaych, mon collier se coupa et tomba à mon insu. Le Prophète fit halte pour le rechercher et tout le monde s'arrêta également. Il se trouvait que nous n'étions pas auprès d'un point d'eau et que nous étions en défaut d'eau. Ensuite, les fidèles allèrent trouver abou Bakr et lui dirent: "Ne vois-tu pas ce qu'a fait 'Âicha; elle a obligé l'Envoyé d'Allâh (pbAsl) et ses Compagnons à s'arrêter bien qu'ils ne soient pas sur un point d'eau et qu'ils n'en aient pas apporté avec eux". abou Bakr vint alors me trouver alors que l'Envoyé d'Allâh (pbAsl), la tête posée sur ma cuisse, s'était endormi. - "Tu as retenu, me dit-il, l'Envoyé d'Allâh (pbAsl) et tout le monde bien qu'ils ne soient pas sur un point d'eau et qu'ils n'en aient pas apporté avec eux". Et abou Bakr de continuer à me gronder et de m'adresser tous les reproches qu'il plût à Allâh de lui laisser dire, et de me donner des coups de main à la taille. Il ne m'empêcha de bouger que (la peur de déranger) l'Envoyé d'Allah (pbAsl) qui dormait sur ma cuisse. L'Envoyé d'Allah (pbAsl) se leva le lendemain matin et, comme on était sans eau, Allâh révéla le verset concernant les ablutions à sec et on les fit.
    - "O famille de Abou Bakr, s'écria 'Usayd Ibn Al-Hudayr, un des nobles, ce n'est pas la première de vos bénédictions!". Alors, ajouta 'Âicha, quand nous fîmes lever le chameau qui me servait de monture, nous trouvâmes le collier sous l'animal". (Mouslim n°550)

48. Certes Allah ne pardonne pas qu'on Lui donne quelqu'associé. A part cela, Il pardonne à qui Il veut. Mais quiconque donne à Allah quelqu'associé commet un énorme péché.

    Ibn 'Abbâs, qu'Allah les agrée, rapporte: le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) convoqua Wahchi Ibn Harb qui avait tué Hamza (ÑÖí Çááå Úäå) pour l'inviter à l'Islam. Wahchi envoya lui dire: "Ô Mouhammad! Comment m'invites-tu alors que tu prétends que celui qui a tué, associé ou commis l'adultère trouvera un châtiment; la souffrance lui sera doublée le jour de la résurrection et il y sera éternel et humilié? Et moi, j'ai commis tout cela. Me trouves-tu une exception?" Allah révéla alors: {Sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne oeuvre; ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Allah est pardonneur et miséricordieux} (25/70).
    Wahchi fit la remarque: "Ô Mouhammad! C'est une condition très dure: {Sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne action}. Il se peut que je ne puisse faire cela".
    Allah descendit alors: {Certes, Allah ne pardonne pas qu'on lui donne quelqu'associé. À part cela, il pardonne à qui il veut} (4/48).
    Wahchi objecta encore: "Ô Mouhammad! D'après ce que je vois, ceci dépend de la volonté d'Allah, et je ne sais pas s'il me pardonnera ou non. Y a-t-il autre chose?"
    Allah révéla enfin: {Ô mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah, car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c'est lui le pardonneur, le très miséricordieux} (39/53).
    Wahchi déclara: "Là, d'accord", et il embrassa l'Islam. Des musulmans demandèrent: "Ô Messager d'Allah! Nous avons commis les mêmes choses que Wahchi?".
    Il répondit: "Ce verset est pour tous les musulmans".

59. Ô les croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-là à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleur interprétation (et aboutissement).

    D'après Ibn 'Abbâs (qu'Allah soit satisfait des deux), ce verset: {O les Croyants! obéissez à Allah et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement...} fut révélé lorsque le Prophète (saws) envoya 'Abd-Allah ibn Hudhâfa ibn Qays ibn 'Adî As-Sahmî, à la tête d'un détachement. (Mouslim n°3416)

65. Non!... Par ton Seigneur! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu'ils ne t'auront demandé de juger de leurs disputes et qu'ils n'auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé, et qu'ils se soumettent complètement [à ta sentence].

    D'après 'Abd-Allah ibn Az-Zubayr (qu'Allah soit satisfait de lui), un homme des Ansâr plaida devant le Prophète (saws) contre Az-Zubayr au sujet des canaux de "Harra" qui servaient à l'irrigation des palmiers. L'homme des Ansâr demanda qu' Az-Zubayr laissât l'eau couler pour en toucher une part, mais celui-ci refusa. Quand on porta le procès devant l'Envoyé d'Allah (saws), il s'adressa à Az-Zubayr en ces termes: "Arrose, ô Zubayr, puis laisse couler l'eau chez ton voisin". Alors, plein de colère, l'homme des Ansâr s'écria: "Est-ce parce qu'il est le fils de ta tante paternelle?".
    A ces mots, le visage de l'Envoyé d'Allah (saws) rougit de colère: "Arrose (tes arbres), ô Zubayr, reprit-il, puis garde l'eau jusqu'à ce qu'elle s'en retourne aux racines (de façon à ce qu'elle ne passe pas par le terrain du voisin)".
    Et Az-Zubayr dit alors: "Par Dieu! Je crois que c'est à ce sujet que le verset suivant fut révélé: {Non!... Par ton Seigneur! Ils ne seront Croyants aussi longtemps qu'ils ne t'auront demandé de juger de leurs disputes et qu'ils n'auront éprouvé nulle angoisse...} (Mouslim n°4347)

66. Si Nous leur avions prescrit ceci: ‹Tuez-vous vous- mêmes›, ou ‹Sortez de vos demeures›, ils ne l'auraient pas fait, sauf un petit nombre d'entre eux. S'ils avaient fait ce à quoi on les exhortait, cela aurait été certainement meilleur pour eux, et (leur foi) aurait été plus affermie.

    Ibn Abi Hatim a dit avec sa chaîne de transmission jusqu'à Chouhaïb Ibn Roubayd a dit : « Quand le prophète Mohamed (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) a montré AbdAllah Ibn Rouwahara du doigt et a dit : "Si Allah avait ordonné cela, celui là va être parmi le peu parmi de ceux qui vont appliqué"

83. Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S'ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d'entre eux qui cherchent à être éclairés, auraient appris la vérité (de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement)...

    'Omar ibn Al-Khattâb (رضي الله عنه) a dit: "Lorsque le Prophète eut décidé de se priver de ses femmes pour quelque temps, j'entrai à la mosquée et trouvai les gens tout pensifs et inquiets (les yeux fixés par terre en frappant le sol de coups de pierres). Ils disaient : "L'Envoyé d'Allah a répudié ses femmes !" Ceci se passait avant la révélation du verset imposant le port du voile. Je me dis alors: "Je dois absolument savoir aujourd'hui la raison de cela".
    'Omar poursuivit : J'entrai chez 'Âicha et lui dis : "O fille de Abou Bakr ! Oses-tu nuire à l'Envoyé d'Allah ?"
    Elle répondit : "Pourquoi te mêles-tu de mes affaires, ô Ibn Al-Khattâb ? Occupe-toi plutôt de ta fille (Hafsa) ! (également épouse du Prophète)"
    Je me rendis chez Hafsa bint 'Omar et lui dis : "O Hafsa ! Comment oses-tu nuire à l'Envoyé d'Allah ? Par Dieu, je sais que le Prophète ne t'aime pas et sans moi, il t'aurait répudiée".
    Et Hafsa de se mettre à pleurer. Je lui demandai : "Où est l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) ?"
    - "Il est dans son belvédère".
    Je me rendis chez lui et trouvai Rabâh, le domestique de l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) assis sur le seuil du belvédère, pendant ses pieds sur un tronc d'arbre creux dont l'Envoyé d'Allah se sert pour accéder ou descendre de son belvédère. Je l'appelai: "O Rabâh ! Demande pour moi l'autorisation d'entrer chez l'Envoyé d'Allah !"
    Le serviteur regarda tantôt vers moi tantôt vers le belvédère sans dire un mot. Je réitérai ma demande "O Rabâh ! Demande pour moi l'autorisation d'entrer chez l'Envoyé d'Allah !" et comme je ne reçus aucune réponse, je m'écriai pour la troisième fois : "O Rabâh ! Demande pour moi l'autorisation d'entrer chez l'Envoyé d'Allah, je crois que le Prophète pense que je suis venu pour lui parler au sujet de Hafsa. Par Allah, s'il m'ordonne de couper le cou à Hafsa, je le ferais". Je haussai la voix, et alors il me fit signe de monter. J'entrai chez l'Envoyé d'Allah et le trouvai étendu sur une natte. Je m'assis et lui de se couvrir de son pagne qu'il portait seulement. Je vis alors les traces de la natte dessinées sur son flanc. Je regardai dans la chambre de l'Envoyé d'Allah et ne trouvai qu'une poignée d'orge et une autre d'acacia blond (servant au tannage), ainsi qu'une peau suspendue qui n'a pas encore été tannée. A cette scène, je ne puis pas retenir mes larmes.
    "Pourquoi pleures-tu, ô Ibn Al-Khattâb ?", demanda le Prophète.
    Je répondis : "O Prophète d'Allah ! Et comment ne pas pleurer en voyant les traces qu'a laissée la natte sur ton flanc et ce belvédère qui ne contient presque rien. Comment ne pas pleurer en comparant ta situation - toi l'Envoyé d'Allah et Son élite, dans ta petite chambre - à celle de César ou Chosroes qui jouissent des fruits et des ruisseaux ?"
    - "O Ibn Al-Khattâb, répliqua le Prophète, ne consens-tu pas que nous aurons la vie future et qu'ils ont ce bas monde ?"
    - "Si," dis-je. Lorsque je pénétrai chez lui, poursuivit 'Omar, je pus remarquer les signes du mécontentement sur son visage et je lui dis : "O Envoyé d'Allah ! Pourquoi éprouves-tu trop de peine au sujet des femmes ? Si tu les avais répudiées, Allah est avec toi ainsi que Ses Anges, Gabriel, Mikâ'îl, ainsi que moi, Abou Bakr et tous les Croyants". Jamais auparavant - Dieu merci - je n'ai eu, en parlant, un tel désir de recevoir une confirmation divine pour mes propos. Plus tard, le verset du libre arbitrage fut révélé: {S'il vous répudie, il se peut que son Seigneur lui donne en échange des épouses meilleures que vous...} et {Mais si vous vous soutenez l'une l'autre ('Âicha et Hafsa) contre le Prophète, alors ses alliés seront Allah, Gabriel et les vertueux d'entre les Croyants et les Anges sont par surcroît (son) soutien} (66/4-5). 'Âicha bint Abou Bakr et Hafsa soutenaient l'une l'autre contre les autres épouses du Prophète . Je lui dis : "O Envoyé d'Allah ! Les as-tu répudiées ?"
    - "Non", me répondit-il.
    "O Envoyé d'Allah, poursuivis-je, je suis entré dans la mosquée et j'ai trouvé les musulmans anxieux, pensifs, disant : 'L'Envoyé d'Allah a répudié ses femmes !". Puis-je descendre leur annoncer que tu ne les as pas répudiées ?".
    Il me répondit : "Oui, si tu veux". Je ne cessai de m'entretenir avec lui jusqu'à ce que j'ai vu disparaître les traces de la colère de son visage, il a même souri et ri. L'Envoyé d'Allah avait la plus belle bouche. Puis, le Prophète descendit et je descendis à mon tour, en me collant au tronc, tandis que lui, il descendit si aisément sans le toucher comme s'il marchait sur la terre. Je lui dis : "O Envoyé d'Allah ! Mais tu n'avais passé que vingt-neuf jours dans ton belvédère !" (le Prophète avait décidé de se retirer pour un mois)
    Il répondit : "Le mois parfois est de vingt-neuf jours !"
    Alors, je me tins sur la porte de la mosquée et je m'écriai à voix haute : "L'Envoyé d'Allah n'a pas répudié ses femmes !" A cette occasion, Allah révéla ce verset : {Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S'ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d'entre eux qui cherchent à être éclairés, auraient appris la vérité (de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement)...} (4/83)
    Dans cette affaire, poursuivit 'Omar, j'étais celui qui eut appris la vérité (parmi ceux qui cherchent à être éclairés) et Allah a révélé le verset du libre arbitrage. (Mouslim n°2704)

88. Qu'avez-vous à vous diviser en deux factions au sujet des hypocrites ? Alors qu'Allah les a refoulés (dans leur infidélité) pour ce qu'ils ont acquis. Voulez- vous guider ceux qu'Allah égare? Et quiconque Allah égare, tu ne lui trouveras pas de chemin (pour le ramener).

    Zayd ibn Thâbit (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Lorsque le Prophète (saws) se mit en route pour Ouhoud, quelques-uns de ceux qui étaient partis avec lui l'abandonnèrent. Les Compagnons du Prophète (saws) furent alors partagés en deux camps: les uns d'entre eux dirent: "Il faut tuer ces hypocrites". Les autres, par contre, rejetèrent cet avis. C'est à cette occasion que fut révélé ce verset: {Qu'avez-vous à vous diviser en deux factions au sujet des hypocrites?...} (Mouslim n°4980)

93. Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l'Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l'a frappé de Sa colère, l'a maudit et lui a préparé un énorme châtiment.

    D'après Sa'îd ibn Jubayr, les gens de Kûfa n'étant pas d'accord sur le sens de ce verset: {Quiconque tue intentionnellement un Croyant, sa rétribution alors sera l'Enfer..}, je me rendis auprès d'Ibn 'Abbâs pour le consulter à ce sujet et il me répondit: "C'est un des derniers versets révélés et rien ne l'a abrogé". (Mouslim n°5345)

94. Ô les croyants! Lorsque vous sortez pour lutter dans le sentier d'Allah, voyez bien clair (ne vous hâtez pas) et ne dites pas à quiconque vous adresse le salut (de l'Islam): "Tu n'es pas croyant", convoitant les biens de la vie d'ici-bas. Or c'est auprès d'Allah qu'il y a beaucoup de butin. C'est ainsi que vous étiez auparavant; puis Allah vous a accordé Sa grâce. Voyez donc bien clair. Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites.

    Ibn 'Abbâs (qu'Allah soit satisfait des deux) a dit: Un groupe de musulmans ayant rencontrés un homme conduisant son troupeau. Celui-ci leur dit: "Que la paix soit sur vous". Les musulmans le tuèrent et prirent son petit troupeau. C'est à cette occasion que fut révélé ce verset {Et ne dites pas à quiconque vous adresse le salut (de l'islam): tu n'es pas Croyant}
    Ibn 'Abbâs lut le mot "as-salam" as-salâm. (Mouslim n°5350)

95. Ne sont pas égaux ceux des croyants qui restent chez eux - sauf ceux qui ont quelques infirmité - et ceux qui luttent corps et biens dans le sentier d'Allah. Allah donne à ceux qui luttent corps et biens un grade d'excellence sur ceux qui restent chez eux. Et à chacun Allah a promis la meilleure récompense; et Allah a mis les combattants au-dessus des non combattants en leur accordant une rétribution immense

    Al-Barâ (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Quand fut révélé ce verset: "Ne sont pas égaux ceux des Croyants qui restent chez eux ... et ceux qui luttent dans le sentier d'Allah", le Prophète ordonna d'appeler Zayd. Celui-ci vint pour mettre ce verset par écrit. Alors, Ibn Oum Maktûm, se plaignit de son aveuglement. Alors ce verset fut révélé {Ne sont pas égaux ceux des Croyants qui restent chez eux - sauf ceux qui ont quelque infirmité}. (Mouslim n°3516)

123. Ceci ne dépend ni de vos désirs ni des gens du Livre. Quiconque fait un mal sera rétribué pour cela, et ne trouvera en sa faveur, hors d'Allah, ni allié ni secoureur.

    Abou Hourayra (qu'Allah soit satisfait de lui) dit: Après la révélation du verset: {Quiconque fait un mal sera rétribué pour cela}, les musulmans furent profondément troublés. Le Prophète (saws) s'adressa alors à eux en ces termes: "Essayez d'être modérés et sincères autant que possible; car, tout mal éprouvé par le musulman lui sera considéré comme une expiation même s'il s'agit d'une simple piqûre d'épine". (Mouslim n°4671)

127. Et ils te consultent à propos de ce qui a été décrété au sujet des femmes. Dis: "Allah vous donne Son décret là-dessus, en plus de ce qui vous est récité dans le Livre, au sujet des orphelines auxquelles vous ne donnez pas ce qui leur a été prescrit, et que vous désirez épouser, et au sujet des mineurs encore d'âge faible". Vous devez agir avec équité envers les orphelins. Et de tout ce que vous faites de bien, Allah en est, certes, Omniscient.

    D'après 'Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle), 'Urwa ibn Az-Zubayr transmet qu'ayant interrogé 'Aïcha au sujet de ce verset: {Et si vous craignez de n'être pas justes envers les orphelins,... Il est permis d'épouser deux, trois, quatre, parmi les femmes qui vous plaisent...} elle dit: "O fils de ma sœur, il s'agit du tuteur qui a la garde d'une orpheline et qui peut convoiter sa fortune et sa beauté et vouloir l'épouser, en lui assignant une dot inférieure à celle qui est de règle pour ses pareilles et qu'un autre pourrait lui assigner. Allah a donc interdit aux tuteurs d'épouser les orphelines dont ils ont la garde, à moins qu'ils ne soient équitables envers elles en leur assignant une dot complète; sinon ils peuvent épouser n'importe qu'elle autre parmi les femmes qui leur plaisent".
    'Urwa ajouta que 'Aïcha avait dit que certains fidèles ayant demandé des éclaircissements au sujet de ce verset à l'Envoyé d'Allah (saws), Allah révéla le verset suivant: {Et ils te consultent à propos de ce qui a été décrété au sujet des femmes. Dis: Allah vous donne Son décret là-dessus, en plus de ce qui vous est récité dans le Livre, au sujet des orphelines auxquelles vous ne donnez pas ce qui leur a été prescrit et que vous désirez épouser...}
    'Aïcha poursuivit: "Ce qu'Allah désigne par ce qui vous est récité dans le Livre est le verset où Il dit: {Et si vous craignez de n'être pas justes envers les orphelins,... Il est permis d'épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent... "Quant à ce verset, reprit 'Aïcha: {Et que vous désirez épouser} il s'applique à la répugnance que vous éprouvez pour la pupille orpheline lorsqu'elle a peu de fortune et peu de beauté. Aussi, Allah a-t-Il défendu de rechercher en mariage les pupilles quand elles sont riches et belles, à moins de se montrer équitable envers elles, parce que ce désir ne se manifeste pas quand les pupilles ont peu de fortune et peu de beauté". (Mouslim n°5335)

128. Et si une femme craint de son mari abandon ou indifférence, alors ce n'est pas un péché pour les deux s'ils se réconcilient par un compromis quelconque, et la réconciliation est meilleure, puisque les âmes sont portées à la ladrerie. Mais si vous agissez en bien et vous êtes pieux... Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites.

    Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) a dit: Ces mots du Coran: {Et si une femme craint de son mari abandon ou indifférence...} furent révélés au sujet de la femme dont le mari, ayant passé une longue période avec elle, veut la répudier et qui lui dit alors: "Ne me répudie pas, retiens-moi et je te fais remise de tout ce que tu devrais me fournir". (Mouslim n°5342)

159. Il n'y aura personne, parmi les gens du Livre, qui n'aura pas foi en lui avant sa mort. Et au Jour de la Résurrection, il sera témoin contre eux.

    D'après Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Par Celui qui tient mon âme en sa main, la descente de Jésus fils de marie est imminente; il sera pour vous un arbitre juste, et cassera la croix, et tuera les porcs, et mettra fin à la guerre et il prodiguera des biens tels que personne n'en voudra plus. En ce moment, une seule prosternation sera meilleure que le monde et son contenu". Puis Abou Hourayra dit: "Lisez,si vous voulez, les propos d'Allah: {Il n' y aura personne, parmi les gens du Livre, qui n' aura pas foi en lui avant sa mort. Et au Jour de la Résurrection, il sera témoin contre eux} (4/159)". (Al-Boukhari 6/496 et Mouslim 2/189)

176. Ils te demandent ce qui a été décrété. Dis: "Au sujet du défunt qui n'a pas de père ni de mère ni d'enfant, Allah vous donne Son décret: si quelqu'un meurt sans enfant, mais a une soeur, à celle-ci revient la moitié de ce qu'il laisse. Et lui, il héritera d'elle en totalité si elle n'a pas d'enfant. Mais s'il a deux soeurs (ou plus), à elles alors les deux tiers de ce qu'il laisse; et s'il a des frères et des soeurs, à un frère alors revient une portion égale à celle de deux soeurs. Allah vous donne des explications pour que vous ne vous égariez pas. Et Allah est Omniscient.

    Jâbir ibn 'Abd-Allah (qu'Allah soit satisfait des deux) a dit: Comme j'étais tombé malade l'Envoyé d'Allah et Abou Bakr vinrent à pied me rendre visite. Au moment où ils arrivaient, j'eus une syncope. L'Envoyé d'Allah fit ses ablutions et en répandit ensuite de l'eau sur moi. Je revins alors à moi et dis: "O Envoyé d'Allah, que dois-je faire au sujet de mes biens, comment en dois-je les distribuer aux héritiers?". Le Prophète ne me rien répondit jusqu'à la révélation du verset relatif aux successions: {Ils te demandent ce qui a été décrété. Dis: Au sujet du défunt qui n'a pas de père ni de mère ni d'enfant, Allah vous donne Son décret:..}. (Mouslim n°3031)

    D'après Al-Barâ (qu'Allah soit satisfait de lui), Le dernier verset révélé est: {Ils te demandent ce qui a été décrété. Dis: Au sujet du défunt qui n'a pas de père ni de mère ni d'enfant, Allah vous donne Son décret:...} (Mouslim n°3036)

 

Exégèse de la sourate 5: La table servie


3. Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui d'Allah, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée - sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte -. (Vous sont interdits aussi la bête) qu'on a immolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches. Car cela est perversité. Aujourd'hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion: ne les craignez donc pas et craignez-Moi. Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous. Si quelqu'un est contraint par la faim, sans inclination vers le péché... alors, Allah est Pardonneur et Miséricordieux.

    Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait.

    Mâlik (rah) a dit: "Qui produit dans l'islam une innovation qu'il considère bonne, prétend en fait que Mohammad a trahi le message".

6. Ô les croyants! Lorsque vous vous levez pour la Salat, lavez vos visages et vos mains jusqu'aux coudes; passez les mains mouillées sur vos têtes; et lavez-vous les pieds jusqu'aux chevilles. Et si vous êtes pollués "junub", alors purifiez-vous (par un bain); mais si vous êtes malades, ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu ou' il a fait ses besoins ou si vous avez touché aux femmes et que vous ne trouviez pas d'eau, alors recourez à la terre pure, passez-en sur vos visages et vos mains. Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait. Peut-être serez-vous reconnaissants.

    D'après 'Ammâr, Chaqîq a dit: J'étais assis avec 'Abd-Allah et Abou Mûsa Al-'Ach'arî. Abou Mûsa lui dit: "O Abou 'Abd-Ar-Rahman! Si un homme est en état d'impureté majeure et qu'il ne trouve pas d'eau durant un mois, comment fera-t-il pour accomplir la prière?".
    - "Il ne doit pas faire les ablutions à sec, même s'il ne trouve pas d'eau pendant un mois", répondit 'Abd-Allah.
    - "Et alors, reprit Abou Mûsa, comment conçois-tu ce verset de la sourate Al-Mâ'ida: {Et que vous ne trouviez pas d'eau, alors recourez à la terre pure...}, répliqua Abou Mûsa.
    - "Si, répliqua 'Abd-Allah, on admet cette tolérance, on se hâtera, quand l'eau est froide, de faire les ablutions à sec", dit 'Abd-Allah.
    Abou Mûsa reprit: "N'as-tu pas entendu ce que 'Ammâr avait dit: "L'Envoyé d'Allah (saws) m'a expédié en mission pour une affaire. Comme je me suis trouvé en état d'impureté majeure et que je n'ai pas trouvé d'eau, je me suis mis à se vautrer sur la terre tel le fait une bête. De retour, lorsque j'ai raconté la chose au Prophète, il m'avait dit: "Il t'aurait suffi de faire ceci". Et, ce disant, il frappa le sol de ses paumes une seule fois, puis frotta l'une contre l'autre; puis les revers de ses mains et son visage". (Mouslim n°552)

44. Nous avons fait descendre le Thora dans laquelle il y a guide et lumière. C'est sur sa base que les prophètes qui se sont soumis à Allah, ainsi que les rabbins et les docteurs jugent les affaires des Juifs. Car on leur a confié la garde du Livre d'Allah, et ils en sont les témoins. Ne craignez donc pas les gens, mais craignez Moi. Et ne vendez pas Mes enseignements à vil prix. Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, les voilà les mécréants.

    Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, les voilà les mécréants.

    Ibn 'Abbas (رضي الله عنهما) a dit du verset: {Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, les voilà les mécréants.} (5/44). "Ce n'est pas la mécréance à laquelle vous pensez".

    Tâwoûs a dit: "Ibn 'abbas a été interrogé sur ce verset et il répondu: "c'est une mécréance, mais moindre que la mécréance en Allâh, Ses anges, Ses livres, et Ses prophètes"".

67. Ô Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisait pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message. Et Allah te protégera des gens. Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants.

    'Aïcha poursuivit: Quiconque présume que l'Envoyé d'Allah (saws) avait caché quoi que ce soit du Livre d'Allah aurait forgé un grand mensonge sur Allah. Allah en effet dit: {O Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message}... (Mouslim n°259)

87. Ô les croyants: ne déclarez pas illicites les bonnes choses qu'Allah vous a rendues licites. Et ne transgressez pas. Allah, (en vérité,) n'aime pas les transgresseurs.

    'Abd-Allah ibn Mas'ûd (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Nous participions aux expéditions avec le Prophète (saws), et comme nous n'étions pas accompagnés de nos femmes, nous lui demandâmes s'il ne fallait pas nous châtrer. Mais, le Prophète nous interdit de le faire; puis, il nous toléra le mariage à terme en contrepartie d'une pièce d'étoffe à titre de mahr (sorte de dot mais en Islam celle-ci est payée à la femme). Puis, 'Abd-Allah récita ce verset: {O Croyants: ne déclarez pas illicites les bonnes choses qu'Allah vous a rendues licites. Et ne transgressez pas. Allah (en vérité) n'aime pas les transgresseurs}. (Mouslim n°2493)

89. Allah ne vous sanctionne pas pour la frivolité dans vos serments, mais Il vous sanctionne pour les serments que vous avez l'intention d'exécuter. L'expiation en sera de nourrir dix pauvres, de ce dont vous nourrissez normalement vos familles, ou de les habiller, ou de libérer un esclave. Quiconque n'en trouve pas les moyens devra jeûner trois jours. Voilà l'expiation pour vos serments, lorsque vous avez juré. Et tenez à vos serments.

    'Aicha (رضي الله عنها) rapporte: "Ce verset a été descendu au sujet de celui qui dit: "Non, par Dieu", "Oui, par Dieu"". (Al-Boukhàri)

95. Ô les croyants! Ne tuez pas de gibier pendant que vous êtes en état d'Ihram. Quiconque parmi vous en tue délibérément, qu'il compense alors, soit par quelque bête de troupeau, semblable à ce qu'il a tué, d'après le jugement de deux personnes intègres parmi vous, et cela en offrande qu'il fera parvenir à (destination des pauvres de) la kaaba, ou bien par une expiation, en nourrissant des pauvres, ou par l'équivalent en jeûne. Cela afin qu'il goûte à la mauvaise conséquence de son acte. Allah a pardonné ce qui est passé; mais quiconque récidive, Allah le punira. Allah est Puissant et Détenteur du pouvoir de punir.

    Lors de son exposé au kharijite, 'Abdoullâh ibn 'Abbâs (رضي الله عنه) demanda s'il leur citait des versets du Coran et des paroles du Prophète (Paix et Bénédiction d'Allâh sur lui) pour lesquels ils n'avaient aucune objection et qui seraient en rapport avec leurs critiques, seraient-ils prêts à revoir leur position.
    Il répondirent que oui, et Abdoullâh commença donc : "Concernant votre avis sur le fait qu'Ali avait nommé des hommes pour juger une affaire n'appartenant qu'au jugement d'Allah (Exalté soit-Il). Allah (Exalté soit-Il) dit dans le Coran : {Ô les croyants ! Ne tuez pas de gibier pendant que vous êtes en état d'Ihram (sacralisation). Quiconque parmi vous en tue délibérément, qu'il compense alors, soit par quelque bête de troupeau, semblable à ce qu'il a tué, d'après le jugement de deux personnes intègres parmi vous.} (5/95) Je vous en prie alors, par Allah ! Est-ce que le jugement des hommes pour des questions touchant à la préservation de leur sang et de leur vie et concernant la paix entre les hommes ne méritent pas plus d'attention que le jugement à propos d'un lapin valant un quart de dirham ?
    Ils répondirent bien sûr que le jugement était plus important dans le cadre de la préservation des vies des croyants et dans l'établissement de la paix entre eux que pour celui de tuer un gibier dans l'enceinte sacrée (pendant le pèlerinage), chose pour laquelle Allah (Exalté soit-Il) sanctionne le jugement des hommes.
    "En avons-nous fini avec cette question ?", demanda Abdoullâh (رضي الله عنه) et ils répondirent : "Ô Allah oui !".

101. Ô les croyants! Ne posez pas de questions sur des choses qui, si elles vous étaient divulguées, vous mécontenteraient. Et si vous posez des questions à leur sujet, pendant que le Coran est révélé, elles vous seront divulguées. Allah vous a pardonné cela. Et Allah est Pardonneur et Indulgent.

    D'après Anas ibn Mâlik (qu'Allah soit satisfait de lui), on apporta quelque nouvelle concernant les Compagnons du Prophète (saws), il dit alors du haut de sa chaire: "On m'a présenté le Paradis et l'Enfer; or je n'ai jamais vu le Bien et le Mal comme je les avais vus aujourd'hui. Si vous savez ce que je sais, vous aurez ri peu et pleuré beaucoup". Jamais les Compagnons du Prophète (saws) ne connurent un jour aussi pénible que ce jour-ci; (sous l'effet des confessions du Prophète), ils se couvrirent les têtes et fondirent en larmes. 'Omar se leva et dit: "Nous acceptons Allah comme Seigneur, l'islam comme religion et Muhammad comme Prophète". Un homme intervint alors en demandant: "Qui est donc mon père?".
    - "C'est untel", répondit-on.
    Après cet incident, le verset suivant fut révélé: {O les Croyants! Ne posez pas de questions sur des choses qui, si elles vous étaient divulguées, vous mécontenteraient...} (Mouslim n°4351)

 

Exégèse de la sourate 6: Les bestiaux


82. Ceux qui ont cru et n'ont point troublé la pureté de leur foi par quelqu'inéquité, ceux-là ont la sécurité; et ce sont eux les bien-guidés.

    'Abd-Allah ibn Mas'ûd (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: "Quand fut révélé le verset suivant: {Ceux qui ont cru et n'ont point troublé la pureté de leur foi par quelque iniquité...} les compagnons du Prophète (saws) en furent peinés et dirent: "Qui est celui d'entre nous qui n'a pas quelque injustice à se reprocher?".
    L'Envoyé d'Allah (saws) leur répondit: "Il ne s'agit pas de ce que vous croyez; mais plutôt de ce à quoi avait songé Luqmân quand il disait à son fils: {O mon fils, ne donne pas d'associé à Allah, car l'association (à Allah) est vraiment une injustice énorme.}"". (Mouslim n°178)

103. Les regards ne peuvent l'atteindre, cependant qu'Il saisit tous les regards. Et Il est le Doux, le Parfaitement Connaisseur.

    Masrûq a dit: Un jour que j'étais accoudé chez 'Aïcha, elle me dit: "O Abou 'Aïcha! Trois choses, quiconque prétend l'une d'elles aura forgé un grand mensonge sur Allah".
    Je lui dis: "Lesquelles?".
    - "Quiconque prétend que Muhammad, (saws) a vu son Seigneur, aura forgé un grand mensonge sur Allah".
    Etant appuyé sur mes coudes, ajouta Masrûq, je me mis sur mon séant et dis: "O Mère des Croyants! Donnez-moi du temps (pour comprendre) et ne me pressez pas: Allah, l'Exalté, n'a-t-Il pas dit: {Il l'a effectivement vu, au clair horizon, et Il l'a pourtant vu, lors d'une autre descente}.
    - Parmi les gens de cette Communauté, répondit-elle, j'étais la première à poser cette question à l'Envoyé d'Allah (saws) qui m'avait alors répondu: "Il s'agit de Gabriel que je n'ai vu sous sa forme originelle que deux fois: dont une fois quand je l'ai vu descendre du ciel couvrant de sa grande stature tout ce qui se trouve entre le ciel et la terre".
    Puis, 'Aïcha ajouta: N'as-tu pas entendu ce verset qu'Allah a révélé à Son Prophète: {Les regards ne peuvent l'atteindre, cependant qu'Il saisit tous les regards. Et il est le Doux, le Parfaitement Connaisseur}.
    N'as-tu pas non plus entendu ce verset: {Il n'a pas été donné à un mortel qu'Allah lui parle autrement que par révélation, ou de derrière un voile, ou qu'Il (lui) envoie un messager (Ange) qui révèle, par Sa permission, ce qu'Il (Allah) veut. Il est Sublime et Sage.}. (Mouslim n°259)

153. Et voilà Mon chemin dans toute Sa rectitude, suivez-le donc ; Et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie. Voilà ce qu'Il vous enjoint. Ainsi atteindrez-vous la piété.

    D'après Djâbar Ibn 'Abda-l-lâh [radiya-l-lâhu 'anhu] : "Nous étions chez le Prophète (saws) [lorsque] il traça une ligne (un trait, une droite). [Ensuite,] il traça à la droite [du trait initial] deux traits. [Egalement,] à la gauche il en traça deux autres. Puis il posa sa main sur le trait du milieu, et dit : "Ceci est la Voie d'Allâh". Enfin, il récita ce verset : {Et voilà Mon chemin dans toute Sa rectitude, suivez-le donc ; Et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie. Voilà ce qu'Il vous enjoint. Ainsi atteindrez-vous la piété} [6/153]." (Sahîh Sunan Ibn Mâdjah, n°11/11).

158. Qu'attendent-ils? Que les Anges leur viennent? Que vienne ton Seigneur? Ou que viennent certains signes de ton Seigneur? Le jour où certains signes de ton Seigneur viendront, la foi en Lui ne profitera à aucune âme qui n'avait pas cru auparavant ou qui n'avait acquis aucun mérite de sa croyance. Dis: "Attendez!" Nous attendons, Nous aussi.

    D'après Abou Hourayra (qu'Allah soit satisfait de lui), l'Envoyé d'Allah (saws) a dit: L'Heure n'arrivera pas avant que le soleil ne se soit levé du couchant. A ce moment-là, tous les gens auront la foi; mais, {la foi en Lui ne profitera à aucune âme qui n'avait pas cru auparavant ou qui n'avait acquis aucun mérite de sa croyance...}. (Mouslim n°226)

    D'après Abou Dhar (qu'Allah soit satisfait de lui), Le Prophète (saws) a dit un jour: "Savez-vous où va le soleil (au moment du couchant)?".
    - "Allah et Son Envoyé le savent mieux", nous répliquâmes.
    - "Eh bien!, reprit-il, il poursuit sa course jusqu'à atteindre son gîte sous le Trône divin; puis se prosterna et demeura ainsi jusqu'à ce qu'on lui dise: "Retourne au lieu d'où tu t'es levé". Le soleil obéit et, le jour suivant, il se leva de l'Est (comme d'habitude). Et ainsi de suite. Les hommes ne verront rien d'étrange, jusqu'au jour où on lui dira: "Lève-toi du couchant". Et lui d'obéir. Savez-vous quand cela arrivera-t-il? C'est lorsque {la foi en Lui ne profitera à aucune âme qui n'avait pas cru auparavant ou qui n'avait acquis aucun mérite de sa croyance...}. (Mouslim n°228)

 

Exégèse de la sourate 7: Al-A'raf


40. Pour ceux qui traitent de mensonges Nos enseignements et qui s'en écartent par orgueil, les portes du ciel ne leur seront pas ouvertes, et ils n'entreront au Paradis que quand le chameau pénètre dans le chas de l'aiguille. Ainsi rétribuons-Nous les criminels.

    Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) a dit: "Quand un serviteur infidèle quitte la vie d'ici-bas pour l'Au-delà, lui viendront du ciel des anges noirs munis de serviettes dures et ils s'installeront à vue d'œil de lui. Puis l'ange de la mort viendra s'asseoir près de sa tête et dira : "ô âme mauvaise ! Sors pour faire l'objet de la colère d'Allah et Son dépit. L'âme se dispersera alors dans son corps. Mais on l'on extraira de manière à déchirer les veines comme une brosse en fer que l'on retire de la laine mouillée. L'ange de la mort la prendra. Et les autres anges s'en saisiront tout de suite et l'envelopperont dans leurs serviettes dures dont se dégagera l'odeur la plus nauséabonde sur terre. Ils remonteront avec cette âme et, chaque fois qu'ils passeront près d'un groupe d'anges ceux-ci diront :
    - "Quelle est cette mauvaise âme ?"
    - "C'est Un tel fils d'Un tel" en employant les plus désagréables noms dont on l'appelait ici-bas. Et, ce jusqu'à ce qu'ils arrivent au ciel le plus bas. Puis ils en demanderont l'ouverture mais ne l'obtiendront pas"
    .
    Là, le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) récita le verset : {Pour ceux qui traitent de mensonges Nos enseignements et qui s' en écartent par orgueil, les portes du ciel ne leur seront pas ouvertes..} (7/40)". (Abou Dawoud n°4753, Ahmad n°18063, jugé authentique par al-Albani dans Sahih al-Djami n°1676)

166. Puis, lorsqu'ils refusèrent (par orgueil) d'abandonner ce qui leur avait été interdit, Nous leur dîmes: "Soyez des singes abjects".

    Il leur fût demandé de ne pas pratiquer la pêche le samedi

    {Et interroges-les au sujet de la cité qui donnait sur la mer, lorsqu'on y transgressait le Sabbat ! Que leurs poissons venaient à eux faisant surfaces, au jour de leur Sabbat, et ne venaient pas à ceux le jour où ce n'était pas Sabbat ! Ainsi les éprouvions-Nous pour la perversité qu'ils commettaient.} (2/163)

    {Vous avez certainement connu ceux des vôtres qui transgressèrent le Sabbat. Et bien Nous leur dîmes : "Soyez des singes abjects !" Nous fîmes donc de cela un exemple pour les villes qui l'entouraient alors et une exhortation pour les pieux.} (2/65-66)

180. C'est à Allah qu'appartiennent les noms les plus beaux ; Invoquez-Le par ces noms et laissez ceux qui profanent Ses noms. Ils seront rétribués pour ce qu'ils ont fait.

    Abu Hanifa a dit : "il n'est profitable pour personne de L'invoquer, excepté par Lui, et avec la supplication qu'il a permis et a commandé, comme cela est enseigné dans Sa parole : "C'est à Allah qu'appartiennent les noms les plus beaux ; Invoquez-Le par ces noms et laissez ceux qui profanent Ses noms. Ils seront rétribués pour ce qu'ils ont fait. " [ Sourate al-A'raaf, verset 180 ], [ad-Durrul-Mukhtaar ma'a Haashiyah Raddul-Mukhtaar (6/396-397)]

187. Ils t'interrogent sur l'Heure: "Quand arrivera-t-elle?" Dis: "Seul mon Seigneur en a connaissance. Lui seul la manifesta en son temps. Lourde elle sera dans les cieux et (sur) la terre et elle ne viendra à vous que soudainement." Ils t'interrogent comme si tu en étais averti. Dis: "Seul Allah en a connaissance." Mais beaucoup de gens ne savant pas.

    elle ne viendra à vous que soudainement

    {Et l'ordre [concernant] l'Heure ne sera que comme un clin d'œil ou plus bref encore !} (16/77)

    Ils t'interrogent comme si tu en étais averti. Dis: "Seul Allah en a connaissance."

    Allah (تعالى) a dit: {La connaissance de l'Heure est auprès d'Allah} (31/34)

 

Exégèse de la sourate 8: Le butin


24. Ô vous qui croyez! Répondez à Allah et au Messager lorsqu'il vous appelle à ce qui vous donne la (vraie) vie, et sachez qu'Allah s'interpose entre l'homme et son coeur, et que c'est vers Lui que vous serez rassemblés.

    Abu Sa'id b. al-Mu'alla a dit: J'étais en train de prier, quand l'Envoyé m'a appelé. Je ne lui ai répondu qu'après avoir terminé la prière. Alors, je suis allé à lui: "Qu'est-ce qui t'a empêché de venir à moi ?" m'a-t-il dit.
    - O Envoyé de Allah, j'étais en train de prier, ai-je dit.
    - "Allah le Transcendant ne dit-Il pas {Ô vous qui croyez! Répondez à Allah et au Messager lorsqu'il vous appelle à ce qui vous donne la (vraie) vie}" a-t-il dit.

39. Et combattez-les jusqu'à ce qu'il ne subsiste plus d'association, et que la religion soit entièrement à Allah. Puis, s'ils cessent (ils seront pardonnés car) Allah observe bien ce qu'ils oeuvrent.

    Ousâma ibn Zayd (qu'Allah soit satisfait des deux) a dit: L'Envoyé d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) nous envoya à la tête d'un escadron contre les Al-Huraqât de la tribu de Juhayna. Nous les surprîmes au matin et les mîmes en déroute. J'attrapai un des ennemis qui s'écria aussitôt: "Il n'y a d'autre divinité qu'Allah!". Quand même, je le tuai; mais je ne puis pour autant rester la conscience en paix. A notre retour (à Médine), je racontai cet événement au Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) qui me dit: "A-t-il dit qu'il n'y avait d'autre divinité qu'Allah et tu l'as tué quand même?!".
    - "Il ne l'a dit que pour éviter la mort!", me justifiai-je.
    - "As-tu sondé son cœur pour vérifier s'il est sincère ou non dans cette attestation?".
    Le Prophète ne cessa de répéter cette réprimande au point que je souhaitai que je n'aurais embrassé l'Islam que ce jour-ci (pour qu'une telle faute sévère ne lui soit pas inscrite dans son passif de musulman).
    Sa'd commenta (voyant Ousâma rangé de regrets amers): "Moi, par Dieu! Je ne jugerai qu'un homme doit être tué sans que Dhû Al-Bûtayn (il voulait dire Ousâma qui était un gros ventru) ne le trouve tel". Or, un homme s'exclama: Allah n'a-t-il pas dit: {Et combattez-les jusqu'à ce qu'il ne subsiste plus d'association, et que la religion soit entièrement à Allah...!}
    Et Sa'd d'ajouter: "Nous avons évidemment combattu pour qu'il ne subsiste pas d'association; cherchez-vous, toi et tes compagnons à combattre pour qu'il y ait association?" (Mouslim n°140)

 

Exégèse de la sourate 9: Le repentir


1~3. Désaveu de la part d'Allah et de Son messager à l'égard des associateurs avec qui vous avez conclu un pacte: "Parcourez la terre durant quatre mois; et sachez que vous ne réduirez pas Allah à l'impuissance et qu'Allah couvre d'ignominie les mécréants". Et proclamation aux gens, de la part d'Allah et de Son messager, au jour du Grand Pèlerinage, qu'Allah et Son messager, désavouent les associateurs. Si vous vous repentez, ce sera mieux pour vous. Mais si vous vous détournez, sachez que vous ne réduirez pas Allah à l'impuissance. Et annonce un châtiment douloureux à ceux qui ne croient pas.

    Il est rapporté que 'Ali (ra) récita aux Polythéistes des versets de la sourate "Le repentir" (9) le jour de Arafa en ajoutant: "Après cette année, aucun polythéiste ne pourra plus tourner nu autour de la Ka'ba, que seuls les Croyants entreraient au Paradis. Que celui qui a conclu un pacte avec l'Envoyé de Dieu (saws) sache que la durée de ce pacte ne dépasse pas les quatre mois, après l'écoulement de cette période, Dieu et Son Prophète (saws) désavoueront les polythéistes. C'est bien là ce que Dieu voulait dire par ce verset: {Proclamation de Dieu et de Son Prophète adressée aux hommes le jour du pélerinage: "Dieu et Son Prophète désavouent les polythéistes. Si vous vous repentez, ce sera un bien pour vous ; mais si vous vous détournez, sachez que vous ne réduirez pas Dieu à l'impuissance". Annonce un châtiment douloureux aux incrédules}" (9/1~3).

18. Ne peupleront les mosquées d'Allah que ceux qui croient en Allah et au Jour dernier, accomplissent la Salat, acquittent la Zakat et ne craignent qu'Allah. Il se peut que ceux- là soient du nombre des bien-guidés.

    Abou sa'id rapporte: "Le Prophète a dit: "Si vous voyez un homme aller assidûment à la mosquée, attestez qu'il a la foi. Allâh a dit: {Ne peupleront les mosquées d'Allah que ceux qui croient en Allah et au Jour dernier} (9/18)"". (ahmad, Ibn Mâja, Ibn Khouzayma, Ibn Hibbân, at-Tirmidhi qui dit bon, al-Hâkim qui dit authentique)

40. Si vous ne lui portez pas secours... Allah l'a déjà secouru, lorsque ceux qui avaient mécru l'avaient banni, deuxième de deux. Quand ils étaient dans la grotte et qu'il disait à son compagnon: "Ne t'afflige pas, car Allah est avec nous." Allah fit alors descendre sur lui Sa sérénité "Sa sakina" et le soutint de soldats (Anges) que vous ne voyiez pas, et Il abaissa ainsi la parole des mécréants, tandis que la parole d'Allah eut le dessus. Et Allah est Puissant et Sage.

    Anas (ÑÖí Çááå Úäå) raconte: j'ai entendu le deuxième discours de 'Omar (ÑÖí Çááå Úäå) le lendemain de la mort du Messager d'Allah, prière et paix sur lui. Abou Bakr était silencieux et ne disait pas un mot. 'Omar dit: "J'espérais que le Messager d'Allah vive jusqu'à ce qu'il soit le dernier d'entre nous à mourir. Mais si Mouhammad est mort, Allah a mis parmi nous une lumière pour être guidés. Allah a guidé Mouhammad (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) et Abou Bakr est le compagnon du Messager d'Allah et le {Deuxième de deux} (9/40). Il est le musulman le plus digne d'être votre chef. Levez-vous donc et prêtez-lui serment (bayâa)".
    Un groupe lui avait déjà prêté serment dans la cour des Bènou Sèîida, et le serment public eut lieu alors sur le minbar. J'ai entendu 'Omar dire à Abou Bakr à ce moment-là: "Monte sur le minbar". 'Omar ne cessa de le presser jusqu'à ce qu'il monta et les musulmans lui prêtèrent serment.

    Homrane rapporte: 'Othmân Ibn 'Affân (ÑÖí Çááå Úäå) déclara: "Abou Bakr As-Siddiq (ÑÖí Çááå Úäå) est celui qui mérite le plus le califat: il est le Siddiq (le véridique), le {Deuxième de deux}, et le compagnon du Messager d'Allah, prière et paix sur lui".

72. Aux croyants et aux croyantes, Allah a promis des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour qu'ils y demeurent éternellement, et des demeures excellentes, aux jardins d'Eden [du séjour permanent]. Et la satisfaction d'Allah est plus grande encore, et c'est là l'énorme succès.

    Selon abou Hourayra (رضي الله عنه), Le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Dieu dira aux habitants du paradis : "Habitants du paradis !"
    - Nous sommes présents à Ton appel, Seigneur ! répondront-ils.
    - Etes-vous heureux ?
    - Comment ne le serions-nous pas, ô Seigneur, alors que Tu nous as donné ce que Tu n'as donné à personne d'entre tes créatures, répondront-ils.
    - Ne vous donnerais-Je point ce qui est mieux que tout cela ?
    - Qu'est-ce qui peut donc être mieux que tout cela ? demanderont-ils.
    - Je déverse sur vous mon Agrément. Je ne serai désormais jamais en Courroux contre vous""
    . (Al-Bukhârî, Muslim n°2829)

79. Ceux-là qui dirigent leurs calomnies contre les croyants qui font des aumônes volontaires et contre ceux qui ne trouvent que leurs faibles moyens (à offrir), et ils se moquent alors d'eux.

    Abou Mas'ûd (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Lorsque l'aumône nous fut prescris, nous faisions métier de portefaix (pour gagner de quoi la faire). Alors Abou 'Aqîl fit aumône d'un demi sâ' (mesure des grains équivalent à huit poignées), alors qu'une autre personne vint faire une aumône plus grande que lui.
    - "Allah, dirent les hypocrites, se passera certes de l'aumône du premier. Quant au second, il ne l'a faite que par ostentation".
    Tel fut l'occasion de la révélation de ce verset: {Ceux-là qui dirigent leurs calomnies contre les Croyants qui font des aumônes volontaires et contre ceux qui ne trouvent que leurs faibles moyens (à offrir)...} (Mouslim n°1692)

80. Que tu demandes pardon pour eux, ou que tu ne le demandes pas - et si tu demandes pardon pour eux soixante dix fois - Allah ne leur pardonnera point. Et ce parce qu'ils n'ont pas cru en Allah et en Son messager et Allah ne guide pas les gens pervers.

    Ibn 'Omar (qu'Allah soit satisfait des deux) a dit: Lorsque 'Abd-Allah ibn 'Ubayy ibn Salûl étant mort, son fils, 'Abd-Allah ibn 'Abd-Allah vint demander à l'Envoyé d'Allah (saws) de lui donner sa chemise pour servir de linceul à son père. Le Prophète le lui ayant donné, il lui demanda de faire la prière funéraire sur son père. Quand l'Envoyé d'Allah (saws) se leva pour faire cette prière, 'Omar se leva et, saisissant l'Envoyé d'Allah (saws) par son vêtement, s'écria: "O Envoyé d'Allah, le Seigneur t'a interdit de prier sur lui".
    - "Allah, répondit l'Envoyé d'Allah (saws), m'a seulement laissé le choix, en disant: {Que tu demandes pardon pour eux, ou que tu ne le demandes pas - et si tu demandes pardon pour eux soixante dix fois...} Eh bien! je l'implorerai plus de soixante-dix fois".
    - "Mais c'est un hypocrite", reprit 'Omar.
    L'Envoyé d'Allah (saws) fit néanmoins la prière et ce fut alors qu'eut lieu la révélation suivante: {Et ne fais jamais la Salât sur l'un d'entre eux qui meurt et ne te tiens pas debout auprès de sa tombe} (9/94)". (Mouslim n°4413)

113. Il n'appartient pas au Prophète et aux Croyants d'implorer le pardon en faveur des polythéistes, fussent-ils des parents alors qu'il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l'Enfer

    Al-Musayyab ibn Hazn (رضي الله عنه) a dit: "Au moment où Abou Tâlib était à l'article de la mort, l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) vint le voir et trouva chez lui Abou Jahl et 'Abd-Allah ibn 'Abî 'Umayya ibn Al-Mughîra. L'Envoyé d'Allah s'adressa à Abou Tâlib en disant: "O mon oncle, Atteste qu'il n'y a d'autre divinité qu'Allah. C'est là un mot dont je serai témoin en ta faveur auprès d'Allah". Aussitôt Abou Jahl et 'Abd-Allah ibn 'Abî 'Umayya s'écrièrent: "O Abou Tâlib Vas-tu renier la foi de 'Abd Al-Muttalib?"
    L'Envoyé d'Allah ne cessa de lui proposer de prononcer la profession de foi en répétant les mêmes mots, (tandis que les deux autres lui répétaient les mêmes propos). Mais, les dernières paroles de Abou Tâlib furent qu'il persistait dans la foi de 'Abd Al-Muttalib en refusant d'attester qu'il n'y a d'autre divinité qu'Allah.
    - "Par Dieu!, s'écria l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم), je demanderai à Allah de te pardonner, tant que cela ne me soit pas défendu". Ce fut à cette occasion qu'Allah, le Très-Haut, révéla ce verset: {Il n'appartient pas au Prophète et aux Croyants d'implorer le pardon en faveur des polythéistes, fussent-ils des parents alors qu'il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l'Enfer}. Ensuite, Allah, le Très-Haut, révéla au sujet de Abou Tâlib, en s'adressant à l'Envoyé d'Allah ce verset: {Tu (Muhammad) ne diriges pas celui que tu aimes: mais c'est Allah qui guide qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés}. (Mouslim n°35)

117-119. Allah a accueilli le repentir du Prophète, celui des Emigrés et des Auxiliaires qui l'ont suivi à un moment difficile, après que les coeurs d'un groupe d'entre eux étaient sur le point de dévier. Puis Il accueillit leur repentir car Il est Compatissant et Miséricordieux à leur égard. Et [Il accueillit le repentir] des trois qui étaient restés à l'arrière si bien que, toute vaste qu'elle fût, la terre leur paraissait exiguë; ils se sentaient à l'étroit, dans leur propre personne et ils pensaient qu'il n'y avait d'autre refuge d'Allah qu'auprès de Lui. Puis Il agréa leur repentir pour qu'ils reviennent [à Lui], car Allah est L'accueillant au repentir, le Miséricordieux. Ô vous qui croyez! Craignez Allah et soyez avec les véridiques.

    'Abdullah Ibn Ka'b Ibn Mâlik (r) a dit : « J'ai entendu Ka'ab Ibn Mâlik (r) raconté sa fameuse histoire lorsqu'il faussa compagnie au Messager de Dieu (saws) lors de l'expédition de Taboûk. Ka'b a dit : Je n'ai jamais faussé compagnie au Messager de Dieu (saws) dans aucune de ses campagnes sauf celle de Taboûk. Cependant je n'ai pas participé à la bataille de Badr et, à ce moment, aucun de ceux qui s'en étaient absentés ne reçut pour cela de reproche. C'est que Messager de Dieu (saws) n'était sorti avec les musulmans qu'à la recherche de la caravane (commerciale) de Qoreysh jusqu'à ce que Dieu exalté les mît face à face avec leur ennemi, sans rendez-vous préalable. J'ai effectivement été témoin avec le Messager de Dieu (saws) de la nuit de 'Aqaba où nous avions signé notre pacte sur la base de l'Islam. Or je ne donnerai pas un tel honneur en échange de ma participation à la bataille de Badr, bien que les gens la mentionnent plus souvent que l'alliance d'Al 'Aqaba en question. Pour ce qui est de ma défection de l'expédition de Taboûk, je n'ai jamais été plus fort, ni plus riche que lorsque j'y fis défaut. Par Dieu, je n'ai jamais possédé avant elle deux montures à la fois. Le Messager de Dieu (saws) n'entreprenait jamais une expédition sans faire semblant de se diriger vers une autre (pour tromper les espions de l'ennemi) ; jusqu'à ce que vînt le tour de cette expédition qu'il fit dans une période de très grandes chaleurs. Il se mit donc en route pour un long voyage (les confins de la Palestine) dans un immense pays désertique et aride. Il devait en outre rencontrer un ennemi très nombreux. Aussi dit-il cette fois aux Musulmans leur vraie destination afin qu'ils prennent leurs dispositions en conséquence. Les musulmans étaient nombreux avec lui, mais aucun registre ne les mentionnait. Ka'b a dit : « Si bien que celui qui voulait déserter était presque sûr de passer inaperçu, à moins que Dieu ne fasse une révélation coranique à son sujet. Donc le Messager de Dieu (saws) entreprit cette expédition à un moment où les fruits étaient mûrs et où l'ombre était bien désirable. Or j'étais l'homme le plus désireux de jouir de ces fruits et de cette ombre. Le Messager de Dieu (saws) s'était équipé de même que les Musulmans avec lui. Quant à moi, je sortais tous les matins pour m'équiper mais je rentrais sans en avoir rien fait, me disant, à chaque fois, que je pourrais le faire à l'heure que je voulais. Cette situation dura jusqu'à ce que les musulmans eussent redoublé d'efforts dans leurs préparatifs et, le lendemain matin, ils prirent le chemin de la guerre avec le Messager de Dieu (saws) . Je n'avais pourtant rien préparé pour être des leurs. Je rentrai donc chez moi, cette fois encore, sans avoir rien fait. Si bien qu'ils prirent sur moi une trop grande avance. A un moment donné, pourtant, j'ai voulu partir à leurs traces (et combien j'aurais voulu l'avoir fait !) mais Dieu ne me prédestinait pas à cet honneur. Chaque fois que je me mêlais aux gens après le départ du Messager de Dieu (saws) je ne me voyais semblable qu'à quelqu'un sur qui pesait lourdement une ombre d'hypocrisie ou à l'un de ces faibles que Dieu avait exemptés pour cause de maladie. Le Messager de Dieu (saws) ne cita pourtant pas mon nom jusqu'à son arrivée à Taboûk. Cependant qu'il était assis avec un nombre de gens, il dit par la suite : « Qu'a donc fait Ka'b Ibn Mâlik ? ». Quelqu'un des Banni Salam dit : « O Messager de Dieu ! Il a été sans doute retenu à Médine par la beauté de ses habits et par sa vanité ». Mou'adh Ibn Jabal (r) lui dit alors : « Quelles bien vilaines paroles tu viens de proférer ! O Messager de Dieu ! Nous n'avons jamais entendu dire à son sujet que du bien ». Le Messager de Dieu (saws) ne dit rien. Sur ces entrefaites apparut à l'horizon un homme vêtu de blanc s'avançant dans le mirage. Le Messager de Dieu (saws) dit : « Sois Abou Khaythama ! », et ce fut effectivement Abou Khaythama l'Ansarite. C'était lui qui avait fait jadis aumône de quelques poignées de dattes, ce qui lui valut les sobriquets des hypocrites. Ka'b dit : « Lorsque j'appris que le Messager de Dieu (saws) avait pris le chemin de retour de Taboûk, je fus envahi d'une grande tristesse. Je me mis à penser à quelque mensonge pour me disculper en me disant en moi-même : « Quelle excuse va bien me sortir de sa colère ? » Je pris conseil en cela auprès des gens de ma famille. Quand on m'a appris que le Messager de Dieu (saws) était désormais tout proche, toutes mauvaises inspirations disparurent de mon esprit et je sus ainsi que rien ne pouvait me sauver de sa colère. Aussi ai-je décidé de choisir plutôt la voie de la sincérité. Le lendemain matin il était de retour. Or, lorsqu'il rentrait d'un voyage, il réservait toujours sa première visite à la mosquée. Il y fit deux unités de prières puis s'assit pour accueillir les gens. C'est alors que vinrent à lui ceux qui ne l'avaient pas suivi, lui présentant leurs excuses avec force serments. Ils étaient un peu plus de quatre-vingts. Il accepta leur état apparent, agréa leur allégeance et implora pour eux l'absolution divine tout en laissant à Dieu (ta'ala) le soin de juger ce qu'ils cachaient en eux-mêmes. C'est alors que je vins moi-même. Quand je le saluai, il sourit de la façon de quelqu'un en colère puis me dit : « Viens ici ! ». Je m'avançai et je m'assis devant lui. Il dit : « Qu'est-ce donc qui t'a empêché de te joindre à nous ? N'avais-tu pas déjà acheté ta monture ? » Je dis : « O Messager de Dieu ! Si je me trouvais maintenant devant un autre que toi de tous les habitants de ce monde, j'aurais certainement jugé que je m'en sortirais par quelque excuse, d'autant plus que j'ai le don de la polémique. Mais, par Dieu, j'ai bien su que si je te racontais aujourd'hui quelque mensonge pour te satisfaire, Dieu ne serait pas loin de me frapper de Sa Colère et, si je te disais la pure vérité qui pourrait te fâcher quelque peu contre moi, je pourrais espérer une conclusion heureuse de la part de Dieu Tout-Puissant. Par Dieu, je n'avais aucune excuse de rester à l'arrière. Par Dieu, je n'avais jamais été aussi fort ni aussi riche que lorsque je t'ai fait détection ». Le Messager de Dieu (saws) dit alors : « Voilà quelqu'un qui a parlé sincèrement. Debout et va-t-en de là en attendant que Dieu prononce sur toi Son jugement ! ». Des homes de la tribu des Bani Salama sortirent à ma suite et me dirent : « Par Dieu, nous n'avons jamais appris sur toi que tu avais commis un péché avant celui-là. Tu aurais bien pu t'excuser auprès du Messager de Dieu (saws) comme se sont excusés les autres déserteurs. Il t'aurait largement suffi auprès de Dieu que Son Messager priât pour ton absolution ». Il dit : « Par Dieu, Ils n'ont pas cessé de me faire des reproches jusqu'à ce que j'ai voulu retourné auprès du Messager de Dieu pour revenir sur mes premières déclarations. Puis je leur dis : « Est-ce que d'autres sont dans mon cas ? » Ils dirent : « Oui, il y a deux hommes qui tinrent les mêmes propos que toi et qui obtinrent la même réponse ». Je dis : « Qui sont-ils ? ». Ils dirent : « Mourara Ibn Arrabî Al 'Amrî et Hilâl Ibn Oumaya Al Wâqifî ». Il dit : « Ils m'ont nommé là deux hommes vertueux qui avaient participé à la bataille de Badr et qui étaient dignes d'être pris en exemple. Lorsqu'on me les cita, je m'en allai. Le Messager de Dieu (saws) avait interdit entre temps qu'on nous adressât la parole à tous les trois entre tous ceux qui avaient déserté. Ainsi les gens nous évitaient (ou il a dit : « changèrent d'attitude envers nous ») si bien que je ne reconnaissais plus la terre car ce n'étais plus celle que je connaissais. Nous restâmes dans cette situation cinquante longues nuits. Quant à mes deux compagnons d'infortune, ils se résignèrent à leur sort, gardèrent leur maison et ne cessèrent pas de pleurer. Pour ma part, j'étais le plus jeune et le plus fort des trois. Je sortais pour prendre part à la prière avec les musulmans et je parcourais les marchés sans que personne ne m'adressât la parole. J'allais à chaque fois au Messager de Dieu (saws), je le saluais alors qu'il était assis après la prière. Je me demandais en moi-même s'il avait ou non remué les lèvres pour répondre à mon salut. Puis je me plaçais pour prier tout près de lui et je l'épiais furtivement. Quand je me plongeais dans ma prière, il me regardait et quand je me tournais vers lui, il se détournait de moi. Quand cette mise en quarantaine des musulmans dura trop longtemps pour moi, je n'ai pas hésité à passer par-dessus le mur de Abou Qatada ; il était mon cousin et l'un de mes plus chers amis Je lui adressai le salut. Par Dieu, il n'a même pas daigné me le rendre. Je lui dis : « O Abou Qatada ! Je te supplie par Dieu de me dire si tu sais que j'aime Dieu et Son Messager ». Il se tut. J'y reviens de nouveau et il se tut encore. J'insistai encore une fois et il me dit enfin : « Dieu et Son Messager sont plus à même de le savoir ». Mes yeux débordèrent alors de larmes. Je m'en allai et passai de nouveau par-dessus son mur. Tandis que je déambulais dans les rues commerçantes de Médine, voilà qu'un Nabatéen (paysan) de Syrie, de ceux venus avec du blé pour le vendre, criait : « Qui peut me dire où se trouve Ka'b Ibn Mâlik ? ». Les gens se mirent à me désigner jusqu'à ce qu'il vînt à moi et me donnât une lettre de la part du roi Ghassan. Je savais alors lire. Je lus donc la lettre et il y avait ceci : « Or, donc, nous avons appris de ton compagnon (le Prophète) est en froid avec toi et Dieu ne t'a jamais placé dans une demeure d'humiliation et d'abandon. Rejoins-nous donc et Nous te consolerons de te déboires ». Je dis après sa lecture : « Voilà bien encore l'une de ces épreuves qui m'accablent en ces moments ». je me dirigeai avec la lettre vers le four à pain et je la brûlai Jusqu'à ce qu'eussent passé quarante nuits ( de quarantaine imposée). La révélation de Dieu tardait à venir (pour me disculper). C'est alors que le Messager de Dieu (saws) vint me dire : « Le Messager de Dieu (saws) t'ordonne de ne plus approcher ta femme ». Je lui dis : « Dois-je la répudier ?ou bien que dois-je faire ? ». Il dit : « Non, mais isole-toi simplement d'elle et ne l'approche plus ». Il envoya le même message à mes deux compagnons. Je dis à ma femme : « Va chez ta famille et reste-y jusqu'à ce que Dieu prononce Son jugement dans cette affaire ». La femme de Hilal Ibn Oumaya vint dire au Messager de Dieu (saws) : « O Messager de Dieu ! Hilal Ibn Oumaya est un vieillard perdu n'ayant aucun domestique. Est-ce qu'il te répugne que je le serve ? ». Il dit : « Non, mais qu'il ne t'approche surtout pas ! ». Elle dit : « Par Dieu, il est incapable de quoi que ce soit et, par Dieu, il ne cesse de pleurer jusqu'à ce jour depuis cette triste affaire ». Certains de mes parents me dirent : « Pourquoi ne demandes-tu pas au Messager de Dieu la permission de garder ta femme puisqu'il a autorisé celle de Hilal Ibn Oumaya à le servir ? ». Je dis : « Je ne demanderai pas la permission de la garder car je sais ce que dirait de moi le Messager de Dieu (saws) si je lui demandais cette permission alors que je suis jeune ». Je restais ainsi dix nuits ; si bien que s'accomplirent pour nous cinquante nuits depuis qu'il a été interdit de nous adresser la parole. Puis je fis la prière de l'aube le lendemain de la cinquantième nuit sur le toit de l'une de nos maisons. Pendant que j'étais assis dans cet état dont Dieu a parlé dans Son Livre (« jusqu'à ce qu'ils se fussent sentis à l'étroit dans la terre malgré son ampleur ») j'entendis tout à coup la voix de quelqu'un qui criait du haut du mont Sala' me disant aussi fort qu'il pouvait : « O Ka'b Ibn Mâlik ! Réjouis toi de la bonne nouvelle ! ». Je tombai aussitôt en prosternation sachant que quelque chose de nouveau était venue me délivrer de ma situation oppressante. Le Messager de Dieu (saws) avait en effet annoncé lors de la prière de l'aube que Dieu avait enfin agrée notre repentir. Les gens coururent vers nous pour nous porter la bonne nouvelle. Deux hommes partirent pour en informer mes deux compagnons et un troisième se lança dans ma direction au galop de son cheval. Un autre homme de la tribu de Aslam courut vers moi et parvint, avant l'arrivée du cavalier, sur le mont Sala'. Sa voix fut plus rapide que le cheval. Quand vint à moi celui dont j'avais entendu la voix annonciatrice de bonne nouvelle, j'ôtai mes deux tuniques et je l'en revêtis, en récompense de sa bonne nouvelle. Par Dieu, je n'avais pas d'autres tuniques que celles là. Je dus en emprunter deux pour me couvrir moi-même. Je partis alors en direction du Messager de Dieu (saws) cependant que les gens m'accueillaient en groupe, me félicitant de l'agrément de mon repentir et me disant : « Nous te félicitons pour l'agrément par Dieu de ton repentir ». J'entrai finalement à la mosquée et voilà que le Messager de Dieu (saws) y étais assis au milieu des gens. Il me serra la main et me félicita. Par Dieu, aucun autre des Mouhajirîn (les exilés de la Mecque) ne se leva à ma rencontre. Ka'b n'a jamais plus oublié à Talha cette marque d'amitié.
    Ka'b dit : « Lorsque j'eus salué le Messager de Dieu (saws), il me dit, le visage rayonnant de joie : « Réjouis-toi du plus beau jour que tu aies jamais connu depuis que ta mère t'a mis au monde ! ».
    Je dis : « Est-ce que cette faveur provient de toi, ô Messager de Dieu (saws), ou est-ce de Dieu ? »
    Il dit : « Plutôt de Dieu, Tout Puissant ».
    Or quand le Messager de Dieu (saws) était content, son visage rayonnait de lumière au point qu'il ressemblait à un morceau de lune éclatante. Nous savions cela de lui. Une fois assis devant lui, je dis : « O Messager de Dieu ! Pour prouver encore plus mon repentir, je voudrais faire aumône d'une partie de mes biens pour Dieu et pour Son Messager ».
    Le Messager de Dieu (saws) dit : « Garde une partie de tes biens pour toi-même, cela est préférable pour toi ».
    Je dis : « Je garde ma part du butin de Khaybar ». Je dis en outre : « O Messager de Dieu ! Dieu le Très Haut ne m'a sauvé qu'à cause de ma sincérité et , comme autre preuve de mon repentir, je ne dirai plus que la vérité tant que je vivrai ». Par Dieu je n'ai jamais appris jusqu'à ce jour qu'aucun musulman n'a été mieux récompensé que moi par Dieu (ta'ala) pour sa sincérité depuis que j'ai dit cela au Messager de Dieu (saws) ; je souhaite que Dieu me préserve du mensonge pour le restant de ma vie ». Il dit : « Dieu (ta'ala) fit alors descendre (révéla) les versets suivants : {Dieu a agrée le repentir du Prophète, des Mouhajirûn et des Ansârs qui l'ont suivi dans les heures difficiles…}. Jusqu'à ces paroles : {…Il est certainement pour eux compatissant et miséricordieux. Il agréa aussi le repentir des trois qui ont été laissés de côté jusqu'au moment où la terre devint pour eux bien étroite malgré son ampleur…} jusqu'à ce qu'il arrivât à ces mots : {Craignez pieusement Dieu et soyez parmi les véridiques}. Ka'b dit : « Par Dieu, je n'ai jamais reçu de Dieu une plus grande grâce depuis qu'il m'a guidé à l'Islam que celle d'avoir été sincère avec le Messager de Dieu (saws) et de ne lui avoir pas dit de mensonge. Sinon j'aurais été perdu comme l'ont été ceux qui lui avaient menti. Dieu le Très Haut avait en effet dit de ceux qui avaient menti, quand il fit descendre la révélation, la plus mauvaise chose qu'Il eut jamais dite de quelqu'un: {Ils vous jureront par Dieu, si vous êtes de retour parmi eux, afin que vous vous détourniez d'eux. Détournez-vous donc d'eux ; car ce sont des êtres immondes et leur refuge est l'Enfer en rétribution de leurs forfaits. Ils vous font des serments afin que vous leur accordiez votre satisfaction. Si vous la leur accordez, Dieu n'accorde pas Sa satisfaction à la gent dévoyée} (9/95-96).
    Ka'b dit : « Quant à nous trois, nous n'avons pas été du nombre de ceux qui avaient juré de leur sincérité au Messager de Dieu (saws) qui accepta leurs excuses et leur allégeance et pria pour leur absolution. Il avait ainsi laissé notre cas en suspens jusqu'à ce que Dieu en décidât de nous. Dieu (ta'ala) avait alors dit : {Et il accepta le repentir des trois qui ont été laissés de côté}. Il voulait dire ainsi non pas que nous avions été laissés en arrière lors de l'expédition de Taboûk, mais qu'on a été laissé de côté par rapport à ceux qui avaient faussement juré de leur innocence ». (al-Boukhâri, Mouslim)

 

Exégèse de la sourate 10: Jonas

 

 

Exégèse de la sourate 11: Houd


102. Telle est la rigueur de la prise de ton Seigneur quand Il frappe les cités lorsqu'elles sont injustes. Son châtiment est bien douloureux et bien dur.

    D'après Abou Mûsa (qu'Allah soit satisfait de lui), l'Envoyé d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) a dit: "Allah accorde un répit à l'injuste; mais quand Il décide qu'il est temps de le châtier, Il ne le laisse pas échapper". Puis, le Prophète récita ce verset: {Telle est la rigueur de la prise de ton Seigneur quand Il frappe les cités lorsqu'elles sont injustes. Son châtiment est bien douloureux et bien dur}. (Mouslim n°4680)

105. Le jour où cela arrivera, nulle âme ne parlera qu'avec Sa permission (celle d'Allah). Il y aura des damnés et des heureux.

    Ibn 'Abbâs commenta ce verset: {Il y aura des damnés et des heureux} (11/105) et les versets de ce genre en disant: "Le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) tenait beaucoup à ce que tous les gens croient et prêtent serment (bay'â) de suivre l'enseignement divin. Mais Allah l'informa que seul croira celui auquel Allah a destiné le bonheur depuis le début des temps, alors que celui auquel Allah a destiné le malheur depuis le début des temps s'égarera. Puis Allah consola son Prophète: {Il se peut que tu te consumes de chagrin parce qu'ils ne sont pas croyants! Si nous voulions, nous ferions descendre du ciel sur eux un prodige (miracle), devant lequel leurs nuques resteront courbées} (26/3-5)".

114. Accomplis correctement la prière aux deux extrémités du jour et à certaines heures de la nuit. Certes les bonnes actions chassent les mauvaises

    Selon Ibn Mas'oûd (ÑÖí Çááå Úäå) un homme embrassa une femme. Il vint en informer le Prophète (saws). Dieu fit descendre alors le verset suivant: {Accomplis correctement la prière aux deux extrémités du jour et à certaines heures de la nuit. Certes les bonnes actions chassent les mauvaises} (11/114).
    L'homme dit: «Est-ce que cela me concerne spécialement?»
    Il dit: «Cela concerne plutôt ma nation entière». (al-Boukhâri, Mouslim n°4963)

 

Exégèse de la sourate 12: Joseph


18. Ils apportèrent sa tunique tachée d'un faux sang. Il dit: "Vos âmes, plutôt, vous ont suggéré quelque chose... [Il ne me reste plus donc] qu'une belle patience! C'est Allah qu'il faut appeler au secours contre ce que vous racontez!"

    'Aïcha (ÑÖí Çááå ÚäåÇ) raconte lors de la calomnie sur son compte: "Je répliquai alors que j'étais encore très jeune et que je ne retenais pas beaucoup du Coran: "Par Dieu, je sais que vous avez entendu raconter cette histoire (à mon sujet), qu'elle s'est gravée en vous-même et que vous y avez ajouté foi. Si je vous dis que je suis innocente - et Allah sait que je le suis - vous ne me croirez pas; mais si j'avoue que j'ai commis un tel péché - et Allah sait que je suis innocente - vous me croirez. Par Dieu! Je n'ai à dire de ma situation que ces paroles du père de Joseph: {(Il ne me reste plus donc) qu'une belle patience! C'est Allah qu'il faut appeler au secours contre ce que vous racontez!}. (Mouslim n°4974)

86. - Il dit: "Je ne me plains qu'à Allah de mon déchirement et de mon chagrin. Et, je sais de la part d'Allah, ce que vous ne savez pas.

    'Omar (رضي الله عنه) a lu dans la prière de l'aube la sourate Yoûssouf jusqu'à qu'il est arrivé au verset: {Je ne me plains qu'à Allah de mon déchirement et de mon chagrin.}, il pleura alors très fort. (al-Boukhâri, Sa'id ibn Mansour, Ibn Al-Moundhir)

 

Exégèse de la sourate 13: Le tonnerre


39. Allah efface ou confirme ce qu'Il veut en l'Ecriture primordiale est auprès de Lui.

    D'après un des commentaires relatés de Ibn Abbâs, ce verset signifie : "Dieu efface du texte coranique les versets qu'Il veut en en abrogeant (la récitation), et Il garde ce qu'Il veut en ne l'abrogeant pas ; et tout cela est écrit dans le Livre originel, auprès de Lui: y est écrit ce qui est abrogeant, ce qui est abrogé". (Ibn Jarîr, Ibn ul-Mundhir, Ibn Abî Hâtim, Al-Bayhaqî).

 

Exégèse de la sourate 14: Abraham


5. Nous avons certes, envoyé Moïse avec Nos miracles [en lui disant]: "Fais sortir ton peuple des ténèbres vers la lumière, et rappelle-leur les jours d'Allah". Dans tout cela il y a des signes pour tout homme plein d'endurance et de reconnaissance.

    Selon Ubayy Ibn Ka'b, le Messager d'Allah, paix et bénédiction d'Allah sur lui, interpréta "les jours d'Allâh" par les bienfaits d'Allâh et Ses signes (An-Nasâ'î et `Abd Allâh Ibn Ahmad [Ibn Hanbal] dans le complément du Musnad, ainsi qu'Al-Bayhaqî dans Shu`ab Al-Imân)

27. Allah affermit les croyants par une parole ferme, dans la vie présente et dans l'au-delà. Tandis qu'Il égare Ies injustes. Et Allah fait ce qu'Il veut.

    Abou Said al-Khoudri (رضي الله عنه) a dit : "J'ai assisté à un enterrement en compagnie du Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) et il a dit : "ô gens ! Les membres de cette Umma subiront une épreuve dans leurs tombes. Quand un homme est enterré et que ses compagnons l'ont quitté, un ange se présente à lui un marteau à la main et le met assis et lui dit :
    - "que disais-tu de cet homme (Muhammad) ? Si le mort était croyant, il dirait :
    - "j'atteste qu'il n'y a pas de divinité en dehors d'Allah et que Muhammad est Son esclave et messager." Il lui dit :
    - "Tu as dit vrai".
    Et puis on lui ouvre une porte qui débouche sur l'enfer et lui dit : voilà la place que tu occuperais si tu n'avais pas cru en ton Maître. Maintenant que tu as cru en Lui, voici ta place au paradis et on lui ouvre une porte qui débouche sur le paradis. Il voudra se lever pour y aller, mais on lui dira : calme-toi. Et puis on élargira sa tombe. S'il est mécréant ou hypocrite l'ange lui dira :
    - "que disais-tu de cet homme ?" Il dira
    - "Je ne sais pas ; j'ai entendu les gens dire des choses …" L'ange lui dira :
    - "Puisses-tu ne jamais rien savoir, ne rien lire et ne pas bénéficier de la guidance !"
    Et puis on lui ouvrira une porte qui débouche sur le paradis et lui dira : "voici la place que tu occuperais si tu avais cru en ton Maître. Maintenant que tu n'as pas cru en Lui, Allah, le Puissant et Majestueux te l'a remplacé par celui-ci et on lui ouvrira une porte qui débouche sur l'enfer puis on lui assènera un coup de marteau qu'entendra toutes les créatures d'Allah, exception faite des hommes et des djinns…"
    .
    Certaines personnes dirent : "ô Messager d'Allah ! Personne ne voit un ange tenant un marteau à la main sans être paniqué"
    Le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a récité: {Allah raffermira ceux qui auront cru grâce à la parole stabilisante} (14/27). (Ahmad n°10577, vérifié par al-Albani dans Tahqiq Kitab as-Sunna d'Ibn Assim n°865)

37. Notre Seigneur! J'ai installé une partie de ma progéniture dans une vallée sans verdure auprès de Ta Maison sacrée, Notre Seigneur!, afin qu'ils pratiquent correctement la prière. Fais donc que des coeurs d'entre les Humains penchent vers eux et donne-leur leur lot de fruits, peut-être remercieront-ils

    Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Abrahàm se mit donc en marche. Une fois arrivé au sentier de montagne dit "Al Hajùn" d'où on ne pouvait pas le voir, il tourna son visage vers la Ka'ba et adressa à Dieu cette prière en levant les mains au ciel: {Notre Seigneur! J'ai installé une partie de ma progéniture dans une vallée sans verdure auprès de Ta Maison sacrée, Notre Seigneur!, afin qu'ils pratiquent correctement la prière. Fais donc que des coeurs d'entre les Humains penchent vers eux et donne-leur leur lot de fruits, peut-être remercieront-ils} (14/37)". (Al Boukhâri)

45. Et vous avez habité, les demeures de ceux qui s'étaient fait du tort à eux-mêmes. Il vous est apparu en toute évidence comment Nous les avions traité et Nous vous avons cité les exemples.

    En passant vers les ruines du peuple ancien de Thamoud, le Prophète (saws) convia ses Compagnons en ces termes: "N'entrez pas dans les maisons de ceux qui se sont fait tort à eux mêmes, qu'en pleurant de peur que vous ne subissiez le même sort". Il se couvrit la tête et pressa le pas jusqu'à ce qu'il eut traversée la vallée.

 

Exégèse de la sourate 15: Al-Hijr


1-2. Alif, Lâm, Ra. Voici les versets du Livre et d'une Lecture explicite. [Le Jour du Jugement Dernier] les mécréants voudraient avoir été Musulmans [soumis].

    Abou Moussa (ÑÖí Çááå Úäå) rapporte: le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) a dit: "Quand les gens du Feu se rassembleront dans le Feu avec ceux qu'Allah veut des gens de la qibla, les mécréants diront aux musulmans: "N'étiez-vous pas musulmans?
    - Si, diront-ils.
    - À quoi vous a servi l'Islam puisque vous êtes avec nous dans le Feu?
    - Nous avons commis des péchés et nous sommes punis pour cela". Allah entendra leurs paroles et ordonnera que les gens de la qibla soient sortis du Feu. À ce moment-là, les mécréants qui y resteront diront: "Ah, si nous étions musulmans! Nous sortirions comme ils sont sortis"".
    Puis le Messager d'Allah lut: "Je me réfugie auprès d'Allah contre le satan lapidé, {Alif, Lam, Ra. Voici les versets du Livre et d'une Lecture (Coran) explicite. (Le jour du jugement dernier) les mécréants voudront avoir été musulmans} (15/1-2)".

 

Exégèse de la sourate 16: Les abeilles


77. C'est à Allah qu'appartient l'inconnaissable des cieux et de la terre. Et l'ordre [concernant] l'Heure ne sera que comme un clin d'oeil ou plus bref encore! Car Allah est, certes, Omnipotent.

    Et l'ordre [concernant] l'Heure ne sera que comme un clin d'oeil ou plus bref encore!

    {Lourde elle sera dans les cieux et (sur) la terre et elle ne viendra à vous que soudainement.} (7/187)

 

Exégèse de la sourate 17: Le voyage nocturne


15. Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même; et quiconque s'égare, ne s'égare qu'à son propre détriment. Et nul ne portera le fardeau d'autrui. Et Nous n'avons jamais puni [un peuple] avant de [lui] avoir envoyé un Messager.

    'Abd-Allah ibn 'Abî Mulayka a dit: 'Amr ibn 'Uthmân et moi étions assis chez Ibn 'Omar, dans l'attente de l'arrivée du convoi funèbre de Oum 'Abân bint 'Uthmân. Ibn 'Abbâs arriva en la compagnie d'un guide qui lui désigna la place de Ibn 'Omar. Il vint donc s'installer de mon côté de telle façon que je fus entre les deux hommes (Ibn 'Omar et Ibn 'Abbâs). Nous entendîmes alors des cris émanant de la maison. Alors 'Abd-Allah ibn 'Omar, proposant à 'Amr ibn 'Uthmân de se lever pour faire arrêter ces gémissements: "J'ai entendu l'Envoyé d'Allah (saws) dire que le mort sera châtié à cause des lamentations répandues par les siens". 'Abd-Allah émit ce jugement sans restrictions. Ibn 'Abbâs répliqua alors: Nous étions en compagnie de l'émir des Croyants 'Omar ibn Al-Khattâb. Quand nous atteignîmes un désert situé entre Médine et La Mecque, il s'aperçut d'un homme assis à l'ombre d'un arbre.
    - "Va voir qui est cet homme", m'ordonna 'Omar. Je trouvai là Suhayb et retournai à 'Omar lui dire que c'était Suhayb.
    - "Va et dis-lui de nous accompagner".
    - "Sa famille est avec lui".
    - "Même si sa famille est avec lui, dis-lui de nous accompagner" (peut-être l'a-t-il dit selon Ayyûb).
    Plus tard, lorsque 'Omar fut mortellement frappé, Suhayb vint le trouver en pleurant et en criant: "Ah! Mon frère! Ah! Mon ami!". 'Omar lui dit alors: "Ne sais-tu pas -ou n'as-tu pas entendu, selon 'Ayyûb - l'Envoyé d'Allah (saws) dire: Le mort sera châtié à causes de certains gémissements poussés par les siens (sur sa recommandation)". 'Abd-Allah émit ainsi un jugement sans restrictions, tandis que 'Omar ajouta qu'il s'agissait de certains cas seulement. J'allai trouver 'Aïcha et lui raconta ce qu' Ibn 'Omar avait dit.
    - "Par Dieu! l'Envoyé d'Allah (saws) n'a jamais dit que le mort sera châtié à cause des larmes versées par quiconque. Mais il a dit plutôt qu' Allah accroîtra le châtiment du mécréant à cause des pleurs que versent les siens à sa mort". Il suffit de retenir ces mots du Coran: {et que c'est Lui qui a fait rire et qui a fait pleurer}, {Et nul ne portera le fardeau d'autrui.}

45. Et quand tu lis le Coran, Nous plaçons, entre toi et ceux qui ne croient pas en l'au delà, un voile invisible.

    Saîd bin DjoubaIr (ÑÍãå Çááå) rapporte : "Lorsque la Sourate 111 (Tabbat Yada) fut révélée, la femme de Abou Lahab vint chercher le Prophète alors que Abou Bakr - RA - était assis avec lui.
    Abou Bakr - RA - dit au Prophète (صلى الله عليه و سلم) : "Je souhaite que tu te mettes de coté (ou que tu t'en ailles) comme elle vient chez nous, il se peut qu'elle t'agresse".
    Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) dit : "Il y aura un écran entre elle et moi". Ainsi, elle ne le vit pas.
    Elle dit à Abou Bakr : "Ton Compagnon récite de la poésie contre moi".
    Abou Bakr lui dit : "Par Allah Il ne dit pas de la poésie".
    Elle dit : "Crois tu en cela ?". Puis elle s'en alla. Abou Bakr dit :"O Messager d'Allah ! Elle ne t'a pas vu" !
    Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) dit : "Un Ange s'est interposé entre elle et moi". (Abou Ya'la)

    Al-Qourtoubi rajoute: Si un vrai croyant (pur monothéïste) récite ce verset 45 de la sourate 17 contre un mécréant, ce dernier ne le verra pas.

57. Ceux qu'ils invoquent, cherchent [eux-mêmes], à qui mieux, le moyen de se rapprocher le plus de leur Seigneur. Ils espèrent Sa miséricorde et craignent Son châtiment. Le châtiment de ton Seigneur est vraiment redouté.

    D'après 'Abd-Allah ibn Mas'ûd (ra), ce verset: {Ceux qu'ils invoquent, cherchent (eux-mêmes) à qui mieux, le moyen de se rapprocher le plus du Seigneur}. évoque un groupe des djinns qui étaient adorés et qui embrassèrent l'islam, tandis que ceux qui les adoraient, continuaient à les adorer, ces djinns se convertirent à l'islam. (Mouslim n°5356)

73~75. Ils ont failli te détourner de ce que Nous t'avions révélé, [dans l'espoir] qu'à la place de ceci, tu inventes quelque chose d'autre et (l'imputes) à Nous. Et alors, ils t'auraient pris pour ami intime. Et si Nous ne t'avions pas raffermi, tu aurais bien failli t'incliner quelque peu vers eux. Alors, Nous t'aurions certes fait goûter le double [supplice] de la vie et le double [supplice] de la mort; et ensuite tu n'aurais pas trouvé de secoureur contre Nous.

    Al-Qourtoubi (ÑÍãå Çááå) a dit : "Moujahid et Qatada ont dit ainsi qu'Ibn Abbas dans la version de 'Ata: "ce verset a été révélé sur la délégation de Thaqif. Ils sont venus chez le prophète (Õáì Çááå Úáíå æÓáã) et lui ont demandé à plusieurs reprises en disant : laisses nous profiter de nos divinités une année pour prendre les offrandes que les gens lui font, et lorsque nous les aurons prises, nous les détruirons et nous embrasserons l'Islam, afin que notre vallée soit rendue sacrée comme l'a été La Mecque, et que les Arabes reconnaissent notre mérite par rapport à eux. Alors le prophète (Õáì Çááå Úáíå æÓáã) a médité sur ce sujet afin de le leur permettre, puis ce verset a été révélé".

79. Et de la nuit consacre une partie [avant l'aube] pour des Salat surérogatoires: afin que ton Seigneur te ressuscite en une position de gloire.

    Abou Hurayrah, que Dieu l'agrée, demanda au Messager de Dieu - paix et bénédictions de Dieu sur lui : "Ô Messager de Dieu, qu'est-ce que la position de gloire ?".
    Il répondit en disant : "J'espère que c'est la position où j'intercède pour ma communauté".

81. Et dis: "La Vérité (l'Islam) est venue et l'Erreur a disparu. Car l'Erreur est destinée à disparaître".

    'Abd-Allah ibn Mas'ûd (ra) a dit: Quand le Prophète entra à La Mecque, - Ibn Abou 'Omar ajouta: le jour de la Conquête -, il y avait autour de la Ka'ba trois cent soixante idoles. Du bout d'une baguette qu'il tenait à la main, il piqua chaque idole en disant: {La Vérité (l'islam) est venue et l'Erreur a disparu. Car l'erreur est destinée à disparaître.} (17/81)... {La Vérité (l'islam) est venue. Et le Faux (la mécréance) ne peut rien commencer ni renouveler} (34/49). (Mouslim n°3333)

85. Et ils t'interrogent au sujet de l'âme, - Dis: "l'âme relève de l'Ordre de mon Seigneur". Et on ne vous a donné que peu de connaissance.

    Abd-Allah ibn Mas'oûd (ra) a dit: Pendant que je marchais dans un terrain cultivé en compagnie du Prophète (saws) qui appuyait sa main sur une palme, nous passâmes par un groupe de juifs.Quelques-uns d'entre eux dirent aux autres: "Interrogez-le au sujet de l'âme".
    Ceux-ci répondirent: "Qu'est-ce qui vous porte à lui poser une telle question? Il se peut que vous recevrez une réponse qui vous déplaira".
    - "Interrogez-le quand même".
    Enfin quelques-uns d'entre eux allèrent l'interroger au sujet de l'âme.
    Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) garda le silence et ne répondit point. Alors, poursuivit le transmetteur, je compris qu'il allait recevoir une révélation et je quittai l'endroit où j'étais. Quand le Prophète reçut la révélation, il récita ce verset: {Et ils t'interrogent au sujet de l'âme, - Dis: "L'âme relève de l'Ordre de mon Seigneur". Et on ne vous a donné que peu de connaissance.}. (Mouslim n°5002)

110. Dis: "Invoquez Allah, ou invoquez le Tout Miséricordieux. Quel que soit le nom par lequel vous l'appelez, Il a les plus beaux noms. Et dans ta Salat, ne récite pas à voix haute; et ne l'y abaisse pas trop, mais cherche le juste milieu entre les deux".

    D'après Ibn 'Abbâs (ra), Ces paroles divines: Dans ta Salâ, ne récite pas à voix haute; et ne l'y abaisse pas trop, furent révélées alors que l'Envoyé d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) professait l'Islam en sourdine à La Mecque. Quand il célébrait la prière avec ses Compagnons, il élevait la voix en récitant le Coran. Les polythéistes, l'entendant, blasphémaient le Coran, Celui qui l'avait révélé et celui qui le transmettait. Aussi Allah dit-Il à Son Prophète: Dans ta Salâ, ne récite pas à voix haute pour que les polythéistes n'entendent pas ta récitation et... ne l'y abaisse pas trop pour que tes Compagnons puissent t'entendre. Mais cherche le juste milieu entre les deux; c'est-à-dire fait en sorte que ta voix en récitant ne soit ni très haute ni très baisse. (Mouslim n°677)

    'Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) a dit: Dans ta Salâ, ne récite pas à voix haute; et ne l'y abaisse pas trop, Ce verset a été révélé au sujet des invocations (dans la prière). (Mouslim n°678)

 

Exégèse de la sourate 18: La caverne


Les mérites de cette sourate

Al-Bara ibn 'âzib a dit: "Un homme récitait la sourate La Caverne [Al-Kahf] alors qu'il avait attaché son cheval par deux licols. Un nuage l'enveloppa et se mit à tourner et à se rapprocher de lui. Son cheval ne cessa de s'en écarter. Le lendemain matin, l'homme vint trouver le Prophète et lui raconta ce qui s'était passé. Celui-ci lui répondit: "C'est la sérénité qui est descendue grâce à la récitation du Coran"". (Mouslim)

Abou Sa'îd Al-Khoudri (رضي الله عنه) a rapporté que le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Celui qui lit la sourate "Al-Kahf" (La caverne) un vendredi, une lumière l'éclairera jusqu'au vendredi suivant". (Al-Hâkim et Al-Bayhaqi)

54. Et assurément, Nous avons déployé pour les gens, dans ce Coran, toutes sortes d'exemples. L'homme cependant, est de tous les êtres le plus grand disputeur.

    D'après 'Alî ibn 'Abî Tâlib (ra), l'Envoyé d'Allah (saws) se rendit de nuit à l'improviste chez Fâtima et lui, et leur demanda: "N'allez-vous pas faire la prière nocturne?".
    - "O Envoyé d'Allah, nos âmes sont entre les mains d'Allah, répondis-je; s'Il veut nous réveiller, Il nous réveillera".
    Sur ce, le Prophète (saws) s'en alla et je l'entendis dire en frappant sa cuisse: {L'homme cependant, est de tous les êtres le plus grand disputeur}. (Mouslim n°1294)

60~82. (Rappelle-toi) quand Moïse dit à son valet: "Je n'arrêterai pas avant d'avoir atteint le confluent des deux mers, dussé-je marcher de longues années". Puis, lorsque tous deux eurent atteint le confluent, ils oublièrent leur poisson qui prit alors librement son chemin dans la mer. Puis, lorsque tous deux eurent dépassé [cet endroit,] il dit son valet: "Apporte-nous notre déjeuner: nous avons rencontré de la fatigue dans notre présent voyage". [Le valet lui] dit: "Quand nous avons pris refuge près du rocher, vois-tu, j'ai oublié le poisson - le Diable seul m'a fait oublier de (te) le rappeler - et il a curieusement pris son chemin dans la mer". [Moïse] dit: "Voilà ce que nous cherchions". Puis, ils retournèrent sur leurs pas, suivant leurs traces. Ils trouvèrent l'un de Nos serviteurs à qui Nous avions donné une grâce, de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous. Moïse lui dit: "Puis-je suivre, à la condition que tu m'apprennes de ce qu'on t'a appris concernant une bonne direction?". . [L'autre] dit: "Vraiment, tu ne pourras jamais être patient avec moi. Comment endurerais-tu sur des choses que tu n'embrasses pas par ta connaissance?". [Moïse] lui dit: "Si Allah veut, tu me trouvera patient; et je ne désobéirai à aucun de tes ordres". "Si tu me suis, dit [l'autre,] ne m'interroge sur rien tant que je ne t'en aurai pas fait mention". Alors les deux partirent. Et après qu'ils furent montés sur un bateau, l'homme y fit une brèche. [Moïse] lui dit: "Est-ce pour noyer ses occupants que tu l'as ébréché? Tu as commis, certes, une chose monstrueuse!". [L'autre] répondit: "N'ai-je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie?". "Ne t'en prend pas à moi, dit [Moïse,] pour un oubli de ma part; et ne m'impose pas de grande difficulté dans mon affaire". Puis ils partirent tous deux; et quand ils eurent rencontré un enfant, [l'homme] le tua. Alors [Moïse] lui dit: "As-tu tué un être innocent, qui n'a tué personne? Tu as commis certes, une chose affreuse!". [L'autre] lui dit: "Ne t'ai-je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie?". "Si, après cela, je t'interroge sur quoi que ce soit, dit [Moïse,] alors ne m'accompagne plus. Tu seras alors excusé de te séparer de moi". Ils partirent donc tous deux; et quand ils furent arrivés à un village habité, ils demandèrent à manger à ses habitants; mais ceux-ci refusèrent de leur donner l'hospitalité. Ensuite, ils y trouvèrent un mur sur le point de s'écrouler. L'homme le redressa. Alors [Moïse] lui dit: "Si tu voulais, tu aurais bien pu réclamer pour cela un salaire". "Ceci [marque] la séparation entre toi et moi, dit [l'homme,] Je vais t'apprendre l'interprétation de ce que tu n'as pu supporter avec patience. Pour ce qui est du bateau, il appartenait à des pauvres gens qui travaillaient en mer. Je voulais donc le rendre défectueux, car il y avait derrière eux un roi qui saisissait de force tout bateau. Quant au garçon, ses père et mère étaient des croyants; nous avons craint qu'il ne leur imposât la rébellion et la mécréance. Nous avons donc voulu que leur Seigneur leur accordât en échange un autre plus pur et plus affectueux. Et quant au mur, il appartenait à deux garçons orphelins de la ville, et il y avait dessous un trésor à eux; et leur père était un homme vertueux. Ton Seigneur a donc voulu que tous deux atteignent leur maturité et qu'ils extraient, [eux- mêmes] leur trésor, par une miséricorde de ton Seigneur. Je ne l'ai d'ailleurs pas fait de mon propre chef. Voilà l'interprétation de ce que tu n'as pas pu endurer avec patience".

    D'après 'Ubayy ibn Ka'b (ra): Sa'îd ibn Jubayr a dit: "Je dis un jour à Ibn 'Abbâs: Nawf Al-Bikâlî prétend que Moïse, le compagnon d' Al-Khadir, n'est pas le même Moïse des Enfants d'Israël".
    - "Il a menti, cet ennemi d'Allah!", répondit Ibn 'Abbâs qui ajouta: J'ai entendu 'Ubayy ibn Ka'b dire qu'il a entendu le Prophète (saws) dire: Le prophète Moïse (que la paix soit sur lui), alors qu'il fit la prône aux Enfants d'Israël, fut demandé: "Qui est le plus instruit des hommes?". - "C'est moi", répondit-il. Allah reprocha alors à Moïse de ne point lui avoir reporté toute science; puis Il lui fit la révélation suivante: "Certes un de Mes adorateurs qui se trouve au confluent des deux mers est plus instruit que toi". - "Seigneur, s'écria Moïse, comment pourrai-je le rencontrer?". - "Prends un poisson, répondit Allah, mets-le dans un panier et emporte-le. Lorsque tu perdras ce poisson, c'est là que tu le trouveras". Moïse s'en alla, en étant accompagné de son serviteur Yûcha' ibn Nûn. Moïse emporta le poisson dans un panier, et partirent avec son serviteur jusqu'à leur arrivée à un rocher. Ils reposèrent leurs têtes et s'endormirent. Le poisson se glissa hors du panier et trouva une voie pour parvenir à la mer et Allah fit arrêter le courant d'eau qui  ressembla alors à une voûte (pour aider le poisson à trouver son chemin vers la mer). Ce fait causa la surprise à Moïse et à son serviteur. Puis tous deux continuèrent de marcher pendant le reste de leur journée et pendant toute leur nuit. Le serviteur de Moïse oublia de le rappeler l'incident. Le lendemain matin Moïse dit à son serviteur: Apporte-nous notre déjeuner: nous avons rencontré de la fatigue dans notre présent voyage. Or Moïse n'avait éprouvé aucune fatigue avant d'avoir dépassé l'endroit fixé par Allah. Le valet lui dit alors: Quand nous avons prit refuge près du rocher, vois-tu, j'ai oublié le poisson - le diable seul m'a fait oublier de (te) rappeler - et il a curieusement pris son chemin dans la mer. Et Moïse reprit: Voici ce que nous cherchions. Puis, ils retournèrent sur leurs pas, suivant leurs traces. Ils revinrent exactement sur leurs pas et, arrivés au rocher, ils aperçurent un homme drapé dans une pièce d'étoffe (thawb). Moïse l'ayant salué, Al-Khadir lui dit: "Où est-elle la paix dans ton pays?". – "Je suis Moïse". - Moïse, le prophète des Enfants d'Israël?". - "Oui", dit Moïse. – "Tu possèdes de la part d'Allah une science qu'Allah t'a enseignée et que je l'ignore. Et moi, je possède de la part d'Allah une science qu'Allah m'a enseignée et que tu l'ignores. Moïse lui dit alors: Puis-je te suivre à condition que tu m'apprennes de ce qu'on t'a appris concernant la bonne direction? (L'autre) dit: Jamais tu ne pourras être patient avec moi. Comment endurerais-tu sur des choses que tu n'embrasses pas par ta connaissance? (Moïse) lui dit: Si Allah veut, tu me trouveras patient; et je ne désobéirai à aucun de tes ordres. Al-Khadir dit alors: Si tu me suis, (...) ne m'interroge sur rien tant que je ne t'en aurai pas fait mention. Ils continuèrent ensemble leur route en marchant le long du rivage de la mer, n'ayant pas de navire à leur disposition, lorsqu'un bateau passa près d'eux. Ils entrèrent en pourparlers avec les marins de ce navire pour qu'ils les prissent à leur bord. Ceux-ci reconnaissant Al-Khadir et les embarquèrent sans leur demander de paie. Tout à coup, un moineau vint se poser sur le bord du navire et piqua son bec à une ou deux reprises dans la mer. "O Moïse, dit alors Al-Khadir, toute ta science et la mienne n'ont pas plus amoindri la masse de la science d'Allah que la mer n'a été diminuée par la goutte d'eau puisée par le bec de ce moineau. Alors, de propos délibéré, Al-Khadir prit une des planches du navire et l'arracha". Comment, dit Moïse, voici des gens qui nous ont embarqués sans demander de nolis et, de propos délibéré, tu lacères leur navire pour noyer leur équipage! Tu as commis certes une chose monstrueuse! - (L'autre) répondit: N'ai-je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie? - Ne t'en prends pas à moi, dit (Moïse) pour un oubli de ma part; et ne m'impose pas de grandedifficulté dans mon affaire (mon voyage en votre compagnie). Tel fut le premier oubli de Moïse en ce qui concerne sa promesse d'être patient. Continuant leur route, les voyageurs rencontrèrent un jeune garçon qui jouait avec des enfants de son âge. Al-Khadir, lui saisissant la tête par le sommet, l'arracha du corps. Alors Moïse lui dit: As-tu tué un être innocent, qui n'as tué personne? Tu as commis certes une chose affreuse! - (L'autre) lui dit: Ne t'ai-je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie? Un transmetteur ajoute: "Et ceci est plus grave". Moïse dit alors: Si, après cela, je t'interroge sur quoi que ce soit, dit (Moïse) alors ne m'accompagne plus. Tu seras alors excusé de te séparer de moi. Ils partirent donc tous deux; et quand ils furent arrivés à un village habité, ils demandèrent à manger à ses habitants; mais ceux-ci refusèrent de leur donner l'hospitalité. Ensuite ils y trouvèrent un mur sur le point de s'écrouler. L'homme le redressa. D'un geste de la main, Al-Khadir montra le mur à son compagnon et le releva. - "Agis-tu ainsi envers des gens qui nous avaient refusé la nourriture et l'hospitalité?". Si tu voulais, tu aurais bien pu réclamer pour cela un salaire. - Ceci (marque) la séparation entre toi et moi, dit (l'homme). Je vais t'apprendre l'interprétation de ce que tu n'as pas pu supporter avec patience. Le Prophète (saws) a dit: "Qu'Allah fasse miséricorde à Moïse! Comme nous aurions aimé qu'il eût eu assez de patience en sorte qu'il eût pu nous raconter d'autres de leurs aventures". (Mouslim n°4385)

105. Ceux-là qui ont nié les signes de leur Seigneur, ainsi que Sa rencontre. Leurs actions sont donc vaines". Nous ne leur assignerons pas de poids au Jour de la Résurrection.

    D'après Abou Hourayra (ra), l'Envoyé d'Allah (saws) a dit: L'homme éminent et obèse, lorsqu'il viendra au Jour de la Résurrection, n'aura pas devant Allah le poids d'une aile d'un moustique. Récitez ce verset: {Nous ne leur assignerons pas de poids au Jour de la Résurrection}. (Mouslim n°4991)

109. Dis: "Si la mer était une encre [pour écrire] les paroles de mon Seigneur, certes la mer s'épuiserait avant que ne soient épuisées les paroles de mon Seigneur, quand même Nous lui apporterions son équivalent comme renfort".

    Selon Ar-Rabî' ben Anas, le savoir des hommes en entier est par rapport au savoir d'Allah comme une goutte d'eau de toutes les mers. Si les mers étaient d'encre et les arbres des plumes, celles-ci se consumeraient et les mers s'épuiseraient devant les paroles d'Allah qui resteront sans que rien ne puisse les épuiser. (Tafsir Ibnou Kathir)

 

Exégèse de la sourate 19: Marie


39. Et avertis-les du jour du Regret, quand tout sera réglé; alors qu'ils sont [dans ce monde] inattentifs et qu'ils ne croient pas.

    D'après Abou Sa'îd (qu'Allah soit satisfait de lui), l'Envoyé d'Allah (saws) a dit: "Le Jour de la Résurrection, on amènera la mort sous la forme d'un bélier plutôt blanc que noir". Un héraut criera: "Hé! Les gens du Paradis. Reconnaissez-vous ceci?". Ceux-ci tendront le cou et regarderont. - "Oui, répondront-ils, c'est la mort". Ensuite le héraut criera: "Hé! les gens de l'Enfer. Reconnaissez-vous ceci?". Ceux-ci tendront le cou et regarderont. - "Oui, répondront-ils, c'est la mort". Puis, l'ordre sera donné de l'égorger. - "O gens du Paradis, s'écriera ensuite le héraut, vous êtes immortels; la mort n'existe plus. O gens de l'Enfer, vous êtes immortels; la mort n'existe plus". Puis, l'Envoyé d'Allah (saws) récita ensuite ce verset: {Et avertis-les du Jour du Regret, quand tout sera réglé; alors qu'ils sont (dans ce monde) inattentifs et qu'ils ne croient pas}. Ceci dit, le Prophète indiqua de la main l'ici-bas. Abou Kurayb ajoute seulement à ce hadith que le bélier sera arrêté entre le Paradis et l'Enfer et il approuve tout le reste. (Mouslim n°5087)

64. Nous ne descendons que sur ordre de ton Seigneur. Il a ce qui est devant nous, ce qui est derrière et ce qu'il y a entre cela

    Selon Ibn 'Abbas (رضي الله عنهما), le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) dit une fois à l'Ange Gabriel: «Qu'est-ce qui t'empêche de nous rendre visite plus fréquemment?» C'est alors que descendit le verset suivant: {Nous ne descendons que sur ordre de ton Seigneur. Il a ce qui est devant nous, ce qui est derrière et ce qu'il y a entre cela} (19/64). (Al-Boukhàri)

 

Exégèse de la sourate 20: Tâ-Hâ


5. Le Tout Miséricordieux S'est établi "Istawa" sur le Trône.

    Aboû Hanifa (ÑÍãå Çááå), lorsqu'on lui a demandé son avis sur celui qui dit: "je ne sais pas si Allah est au-dessus des cieux ou sur terre", a dit: "Il a mécru, parce qu'Allah dit {Le Tout Miséricordieux S'est établi "Istawa" sur le Trône.}. Et Son Trône est au-dessus des sept cieux".
    On lui a alors demandé, et s'il dit qu'Allah est au-dessus de Son Trône mais il ne sait pas si le Trône est dans le ciel ou sur la terre ?"
    Il a dit; "il a mécru, parce qu'il a nié qu'Il est au-dessus des cieux. Et quiconque nie qu'Il est au-dessus des cieux n'a pas cru". ('Al-Uluw de Adh-Dhahabi, aussi Sharh Aquida At-Tahawiya d'ibn Abi Al-Izz Al-Hanafi)

130. Supporte patiemment ce qu'ils disent et célèbre Sa louange, avant le lever du soleil, avant son coucher et pendant la nuit; et exalte Sa Gloire aux extrémités du jour. Peut-être auras-tu satisfaction

    Jarîr ibn 'Abd-Allah (ÑÖí Çááå Úäå) a dit: Nous étions assis auprès du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) une nuit que la lune était pleine. L'ayant aperçue, il nous dit: "Vous verrez le Seigneur comme vous voyez cette lune et vous ne subirez aucune injustice pour Le voir. Autant que vous le pouvez, acquittez-vous de la prière de fajr (l'aurore) avant le lever du soleil et de celle de 'asr (l'après-midi) avant le coucher du soleil". Ensuite Jarîr récita: {et célèbre Sa louange, avant le lever du soleil, avant son coucher}. (Mouslim n°1002)

 

Exégèse de la sourate 21: Les prophètes


37. L'homme a été créé prompt dans sa nature. Je vous montrerai Mes signes [la réalisation de Mes menaces]. Ne me hâtez donc pas.

    As-Souddî rapporte que: "Lorsque Dieu souffla l'Esprit dans le corps d'Adam, l'Esprit y pénétra par la tête, alors Adam éternua et les anges lui enjoignirent: "Dis louange à Dieu !"
    Il dit: "Louange à Dieu !"
    Et eux de reprendre: "Que ton Seigneur te couvre de Sa miséricorde !"
    Lorsque l'Esprit parvint à ses yeux, il vit les fruits du paradis et lorsqu'il atteignit son ventre, il eut envie de manger et sauta aussitôt en vue d'y aller avec précipitation, avant même que l'Esprit n'eût atteint ses pieds. Aussi Dieu dit: {L'homme a été créé d'impatience} (21/37)

 

Exégèse de la sourate 22: Le pèlerinage


2. Le jour où vous le verrez, toute nourrice oubliera ce qu'elle allaitait, et toute femelle enceinte avortera de ce qu'elle portait. Et tu verras les gens ivres, alors qu'ils ne le sont pas. Mais le châtiment d'Allah est dur.

    D'après Abou Sa'îd (qu'Allah soit satisfait de lui) l'Envoyé d'Allah (saws) a dit: "Allah - qu'Il soit Exalté! - appellera Adam.
    "O Allah! Me voici répondre à Ton appel, de Toi on tient notre bonheur et entre Tes mains Tu détiens tout le bien", répondra Adam.
    - "Fais sortir ceux qui sont destinés à l'Enfer", lui ordonna Allah.
    - "Et quelle est la part de l'Enfer?".
    - "De chaque mille hommes neuf cent quatre-vingt-dix-neuf", lui dira-t-Il. Cela aura lieu quand l'enfant se fera des cheveux blancs (à cause de l'horreur de ce jour-là), que toute... {femelle enceinte avortera de ce qu'elle portait. Et tu verras les gens ivres, alors qu'ils ne le sont pas. Mais le châtiment d'Allah est dur}. (Mouslim n°327)

19. Voici deux clans adverses qui disputaient au sujet de leur Seigneur. A ceux qui ne croient pas, on taillera des vêtements de feu, tandis que sur leurs têtes on versera de l'eau bouillante.

    D'après Abou Dhar (qu'Allah soit satisfait de lui), Qays ibn 'Ubâd a dit: J'ai entendu Abou Dhar jurer que ce verset: {Voici deux clans adverses qui disputaient au sujet de leur Seigneur} fut révélé au sujet de ceux qui, le jour de Badr, sortirent des rangs pour combattre en combat singulier, à savoir: Hamza, 'Alî, 'Ubayda ibn Al-Hârith, 'Utba, et Chayba tous deux fils de Rabî'a et Al-Walîd ibn 'Utba. (Mouslim n°5362)

31. (Soyez) exclusivement [acquis à la religion] d'Allah ne Lui associez rien; car quiconque associe à Allah, c'est comme s'il tombait du haut du ciel et que les oiseaux le happaient, ou que le vent le précipitait dans un abîme très profond.

    Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) a dit: "Allah, le Puissant et Majestueux dira : mettez les écritures concernant mon serviteur dans un registre placé dans la plus basse couche de la terre. Puis ramenez-le sur terre puisque c'est à partir d'elle que J'ai créé les humains et c'est en elle que Je les retournerai et c'est d'elle que je les ressusciterai. Son âme sera jetée alors".
    Selon le rapporteur, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) récita ce verset : {quiconque associe à Allah, c'est comme s'il tombait du haut du ciel et que les oiseaux le happaient, ou que levent le précipitait dans un abîme très profond.} (22/31)". (Abou Dawoud n°4753, Ahmad n°18063, jugé authentique par al-Albani dans Sahih al-Djami n°1676)

47. Et ils te demandent de hâter [l'arrivée] du châtiment. Jamais Allah ne manquera à Sa promesse. Cependant, un jour auprès de ton Seigneur, équivaut à mille ans de ce que vous comptez.

    Selon Sammak, d'après Ikrima qui le tenait d'Ibn Abbas (رضي الله عنهما) qui dit que le jour cité est un des six jours pendant lesquels Allah a créé les cieux et la terre. (Ibn Abi hatim)

 

Exégèse de la sourate 23: Les croyants


60-61. qui donnent ce qu'ils donnent, tandis que leurs coeurs sont pleins de crainte [à la pensée] qu'ils doivent retourner à leur Seigneur. Ceux-là se précipitent vers les bonnes actions et sont les premiers à les accomplir.

    Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) a dit : "J'ai interrogé le Messager d'Allah sur ce verset : {qui donnent ce qu'ils donnent, tandis que leurs coeurs sont pleins de crainte (à la pensée) qu'ils doivent retourner à leur Seigneur}; je dis: "sont-ils ceux qui boivent l'alcool et volent ?"
    Il dit : "Non, O fille du véridique ! Mais ce sont ceux qui jeûnent, prient et donnent l'aumône, alors qu'ils ont peur que leurs actions ne soient pas acceptées: {Ceux-là se précipitent vers les bonnes actions et sont les premiers à les accomplir}". (At-Tirmidhi)
     

 

Exégèse de la sourate 24: La lumière


6~9. Et quant à ceux qui lancent des accusations contre leurs propres épouses, sans avoir d'autres témoins qu'eux mêmes, le témoignage de l'un d'eux doit être une quadruple attestation par Allah qu'il est du nombre des véridiques, et la cinquième [attestation] est "que la malédiction d'Allah tombe sur lui s'il est du nombre des menteurs". Et on ne lui infligera pas le châtiment [de la lapidation] si elle atteste quatre fois par Allah qu'il [son mari] est certainement du nombre des menteurs, et la cinquième [attestation] est que la colère d'Allah soit sur elle, s'il était du nombre des véridiques.

    D'après Ibn 'Omar (qu'Allah soit satisfait de lui): Sa'îd ibn Jubayr a dit: Pendant le gouvernement de Mus'ab, on m'a interrogé au sujet des conjoints qui doivent - l'épouse étant accusée d'adultère - se lancer les serments d'anathème; prononcera-t-on la séparation entre eux? Comme je ne savais pas comment répondre, je me rendis chez Ibn 'Omar à La Mecque. Là-bas, je dis au serviteur: "Demande-moi la permission d'entrer".
    - "Mais il fait la sieste!", répondit-il.
    - "Ibn Jubayr, c'est toi?", s'enquit de l'intérieur mon hôte qui eut reconnu ma voix.
    - "Oui", répondis-je.
    - "Entre donc! Par Dieu, à une telle heure, ce n'est qu'une question urgente qui t'a amené ici".
    Quand je fus entré, je trouvai Ibn 'Omar étendu sur un bât et se servant d'un oreiller bourré de fibres de palmiers.
    - "Abou 'Abd-Ar-Rahman!, demandai-je, les époux qui prononcent les serments d'anathème (pour confirmer ou dénier l'acte d'adultère), doivent-ils se séparer?"
    - Gloire et pureté à Allah! Oui! Cette question a été posée la première fois au Prophète par untel ibn untel; celui-ci s'était exprimé comme suit: O Envoyé d'Allah, que penses-tu du mari qui voit sa femme commettre le grand péché (d'adultère)? Ce serait une affaire épineuse et pesante, aussi difficile à en parler qu'à la laisser passer sous silence!
    - Le Prophète (saws) garda le silence et s'abstint de répondre. Plus tard, l'homme vint trouver le Prophète et lui dit: Me voici éprouvé personnellement par la même question sur laquelle je m'enquérais auparavant!
    - Des versets traitant cette cause furent révélés dans la sourate An-Nûr: {Et quant à ceux qui lancent des accusations contre leurs propres épouses...} Le Prophète récita ces versets à l'homme et procéda à calmer sa révolte par les conseils et le rappel des prescriptions et des recommandations divines. Il lui fit savoir que le châtiment de l'ici-bas est beaucoup moins pénible que celui de l'au-delà
    - "Non, par Celui qui t'a envoyé avec la Vérité, je n'ai point menti sur son compte", dit l'homme.
    Le Prophète fit ensuite venir la femme accusée d'adultère, l'exhorta de même, lui rappela les prescriptions et les recommandations divines et l'avisa que le châtiment de l'ici-bas est beaucoup moins pénible que celui de l'au-delà.
    "Non, par Celui qui t'a envoyé avec la Vérité, il est menteur", s'exprima-t-elle. Le Prophète commença, alors, par l'époux: celui-ci fit une quadruple attestation par Dieu qu'il est du nombre des véridiques et la cinquième est que la malédiction d'Allah tombe sur lui s'il est du nombre des menteurs. A son tour, la femme atteste quatre fois par Dieu qu'il (son mari) est certainement du nombre des menteurs et la cinquième (attestation) est que la colère d'Allah soit sur elle, s'il était du nombre des véridiques. Le Prophète prononça enfin la séparation des deux conjoints. (Mouslim n°2742)

11. Ceux qui sont venus avec la calomnies sont un groupe d'entre vous. Ne pensez pas que c'est un mal pour vous, mais plutôt, c'est un bien pour vous. A chacun d'eux ce qu'il s'est acquis comme pêché. Celui d'entre eux qui s'est chargé de la plus grande part aura un énorme châtiment.

    'Aïcha, la femme du Prophète, (qu'Allah soit satisfait d'elle) a dit: Quand l'Envoyé d'Allah (saws) voulait faire un voyage (ou une expédition), il faisait un tirage au sort entre ses femmes pour désigner celles qui l'accompagneraient. Lors d'une des expéditions qu'il entreprit, il procéda au tirage au sort et c'était moi que le sort avait désignée. Je partis donc avec l'Envoyé d'Allah (saws). C'était postérieurement à la révélation du verset relatif à la prescription du voile et j'étais toujours dans mon palanquin, même lorsqu'on le descendait du dos du chameau. Quand l'Envoyé d'Allah (saws) eut terminé cette expédition, nous prîmes le chemin de retour. Comme on était près de Médine lors du retour, le Prophète ordonna une nuit de se mettre en marche. A l'instant où l'ordre de marche était donné, je me levai et marchai jusqu'à ce que j'eusse dépassé les troupes pour satisfaire un besoin et en retournant, je me dirigeai vers ma monture. Comme je portai la main au cou, je me rendis compte que j'avais perdu mon collier de verroteries fabriqué à Zafâr. Je retournai pour rechercher mon collier et le désir de le retrouver me retint sur place. Les gens qui étaient chargés de ma monture soulevèrent mon palanquin et le chargèrent sur mon chameau, croyant que j'étais dedans. En effet, à cette époque les femmes étaient de poids légers; elles n'étaient pas encore devenues obèses, car elles ne mangeaient que peu. Aussi les gens ne trouvèrent-ils pas insolite la légèreté du palanquin lorsqu'ils le soulevèrent, d'autant plus que j'étais une toute jeune femme. Ils firent alors relever le chameau et partirent. Quand je trouvai mon collier, les troupes étaient déjà en marche. Je me rendis au camp où il n'y avait plus personne, j'allai alors droit à l'endroit où j'avais été installée pensant qu'en s'apercevant de ma disparition on reviendrait me chercher. Pendant que j'étais assise en cet endroit, je fus gagné par le sommeil et je m'endormis. Or Safwân ibn Al-Mu'attal As-Sulamî Adh-Dhakwânî, qui était resté en arrière des troupes, après avoir marché toute la nuit, arriva le matin à l'endroit où j'étais. Apercevant la silhouette d'une personne endormie, il s'approcha de moi et me reconnut quand il me vit, car il m'avait vue avant que le port du voile n'eût été ordonné par le Coran et il dit: "Nous sommes à Allah et nous retournerons à Lui". Sa voix m'éveilla et je me levai, cachant mon visage avec mon voile. Par Allah, il ne prononça aucun mot autre que ceux qu'il avait prononcés à ma vue. Il fit ensuite agenouiller sa monture et lui foula les pattes de devant pour que je monte sur laquelle. Il tint son licou pour le mener et nous arrivâmes ainsi auprès des troupes qui venaient de camper au moment de la canicule de midi.
    'Aïcha poursuivit: Des gens m'avaient calomnié (en m'accusant d'adultère) et parmi eux était 'Abd-Allah ibn 'Ubayy ibn Salûl qui s'était chargé de la plus lourde part de la calomnie. Quand nous arrivâmes à Médine, je suis tombé malade pendant un mois, et c'est à ce moment que les gens répandaient les propos des calomniateurs, sans que j'en eusse pas au courant. Ce qui m'étonnait, durant ma maladie, c'est que je ne trouvais pas l'Envoyé d'Allah (saws) aussi aimable avec moi qu'il l'était d'ordinaire quand je tombais malade. L'Envoyé d'Allah (saws) entrait seulement chez moi, me saluait et me disait: "Comment allez-vous?". Cela me donnait des inquiétudes, mais je ne sus la fâcheuse nouvelle que lors de ma sortie après le rétablissement de ma santé. J'étais sortie avec Oum Mistah pour aller du côté d'Al-Manâsi', qui nous servait de latrines. Nous n'y allions que de nuit. C'était avant que nous eussions des latrines à proximité de nos maisons. Nous suivions la coutume des anciens Arabes qui allaient satisfaire leurs besoins naturels dans des terrains vagues et, tout comme eux, nous répugnons à avoir les latrines près de nos demeures à cause de leur mauvaise odeur. Je partis donc en compagnie de Oum Mistah qui était la fille de Abou Ruhm ibn Al-Muttalib ibn 'Abd-Manâf; sa mère, bint Sakhr ibn 'Amir était la tante maternelle de Abou Bakr As-Siddîq et son fils était Mistah ibn 'Uthâtha ibn 'Abbâd ibn Al-Muttalib. Après avoir satisfait nos besoins, nous revenions, la fille de Abou Ruhm et moi, vers la maison et comme Oum Mistah trébucha sur le pan de son vêtement, elle s'écria: "Que Mistah Périsse!".
    - "Fi! Que c'est mal, lui dis-je, d'injurier un homme qui a pris part au combat de Badr".
    - "Hé! ma chère, me répondit-elle n'as-tu pas entendu ce qu'il avait dit?".
    - "Et qu'est ce qu'il a dit?", demandai-je. Aussitôt elle me raconta ce que disaient les calomniateurs. Je devins alors plus malade et, quand je rentra chez moi, l'Envoyé d'Allah (saws) vint me rendre visite, il me salua, puis dit: "Comment allez-vous?".
    - "Me permets-tu, lui demandai-je alors, de me rendre chez mes parents?". Je voulais à ce moment-là m'assurer auprès d'eux de la nouvelle. l'Envoyé d'Allah (saws) m'accorda cette permission et je me rendis chez mes parents.
    - "Chère maman, dis-je à ma mère, que racontent donc les gens?".
    - "ma fille, me répondit-elle, ne t'en fais pas. Il est bien rare qu'une jolie femme aimée de son mari et ayant des coépouses ne soit pas l'objet de leurs commérages".
    - "Gloire à Allah!, m'écriai-je, les gens ont-ils échangé de tels propos!". Et je passai toute la nuit à pleurer au point que je ne goûtai pas un seul instant de sommeil jusqu'au matin que je passai également à pleurer. L'Envoyé d'Allah, voyant que la révélation avait tardé à venir à ce sujet, manda 'Alî ibn 'Abî Tâlib et Ousâma ibn Zayd pour leur demander s'il devait se séparer de moi. Ousâma ibn Zayd, étant sûr que j'étais innocente et sachant l'affection que le Prophète avait pour moi, dit à l'Envoyé d'Allah (saws): "Garde ta femme nous ne savons que du bien d'elle". Quant à 'Alî ibn Abou Tâlib il dit: "O Envoyé d'Allah, Allah ne t'a pas mis trop à l'étroit. Il y a beaucoup d'autres femmes. Interroge sa suivante, elle te dira la vérité". L'Envoyé d'Allah manda alors à Barîra et lui dit: "O Barîra, as-tu vu de 'Aïcha quelque chose qui suscite en toi le soupçon?".
    - "Non, répondit Barîra, j'en jure par Celui qui t'a envoyé par la Vérité, je ne l'ai rien vu faire d'acte répréhensible, sinon qu'étant une toute jeune femme il lui arrive parfois de s'endormir auprès de la pâte à pain de la famille la laissant ainsi manger par les animaux domestiques". L'Envoyé d'Allah (saws) se leva et résolut de demander ce jour-là une justification à 'Abd-Allah ibn 'Ubayy ibn Salûl. Montant alors en chaire, le Prophète (saws) dit: "O groupe de musulmans! Qui m'excusera (si je punis) un homme dont le mal a atteint ma femme? Par Dieu! Je ne sais que du bien sur le compte de ma femme, et l'on me parle d'un homme sur le compte duquel je ne sais que du bien et qui n'est jamais entré chez ma femme autrement qu'avec moi". Alors Sa'd ibn Mu'âdh Al-'Ansârî se leva et dit: "O Envoyé d'Allah, moi, je t'excuserai et s'il appartient à la tribu des 'Aws, nous lui trancherons la tête; si c'est un de nos frères de la tribu des Khazraj, ordonne ce que tu voudras et nous le ferons".
    A ces mots, Sa'd ibn 'Ubâda le chef des Khazraj, qui était un homme vertueux, mais dont le zèle tribal plongeait dans l'ignorance, se leva et s'adressa à Sa'd ibn Mu'âdh en disant: "Tu as menti; et j'en jure par Allah que tu ne le tueras pas et que tu ne peux pas le faire".
    A son tour, 'Usayd ibn Hudayr, le cousin de Sa'd ibn Mu'âdh, se leva et, s'adressant à Sa'd ibn 'Ubâda en disant: "Tu as menti. Par Allah nous le tuerons; car toi tu n'es qu'un hypocrite qui plaide la cause des hypocrites". Les deux tribus des 'Aws et des Khazraj furent si excitées, qu'elles furent sur le point de se combattre, alors que l'Envoyé d'Allah (saws) était encore en chaire. L'Envoyé d'Allah (saws) ne cessa de les apaiser jusqu'à ce qu'ils gardèrent le silence et alors il se tut. Tout ce jour-là, je le passai en larmes et je n'y goûtai aucun instant de sommeil. La nuit suivante, je la passai également dans cet état à tel point que mes parents crurent que mes larmes me briseraient le cœur. Pendant qu'ils étaient assis auprès de moi et alors que j'étais encore en larmes, une femme des 'Ansâr demanda de me voir. Je la fis entrer chez moi, elle s'assit et commença à pleurer à son tour. Nous étions dans cet état lorsque l'Envoyé d'Allah (saws) entra, salua, puis s'assit. Il ne s'était plus assis auprès de moi depuis qu'on avait colporté des propos sur mon compte et cela avait duré un mois sans qu'aucune révélation ne se fût produite à mon sujet. En s'asseyant, l'Envoyé d'Allah (saws) prononça l'attestation de foi, puis dit: "O 'Aïcha! Il m'est parvenu telle et telle chose sur ton compte; si tu es innocente, Allah t'innocentera; si tu as commis quelque faute, demande pardon à Allah et repens-toi, car quand le Serviteur reconnaît ses péchés et se repent, Allah accepte son repentir". A peine l'Envoyé d'Allah (saws) eut-il achevé ces paroles, que mes larmes cessèrent de couler et je ne versai plus un seul pleur. M'adressant à mon père, je le priai de répondre à l'Envoyé d'Allah (saws).
    - "Par Allah!, me répondit-il, je ne sais pas que dire à l'Envoyé d'Allah (saws)".
    Alors, me tournant vers ma mère, je la priai de répondre à l'Envoyé d'Allah (saws).
    - "Par Allah, répondit-elle, je ne sais pas que dire à l'Envoyé d'Allah (saws)".
    Je répliquai alors que j'étais encore très jeune et que je ne retenais pas beaucoup du Coran: "Par Dieu, je sais que vous avezentendu raconter cette histoire (à mon sujet), qu'elle s'est gravée en vous-même et que vous y avez ajouté foi. Si je vous dis que je suis innocente - et Allah sait que je le suis - vous ne me croirez pas; mais si j'avoue que j'ai commis un tel péché - et Allah sait que je suis innocente - vous me croirez. Par Dieu! Je n'ai à dire de ma situation que ces paroles du père de Joseph: {(Il ne me reste plus donc) qu'une belle patience! C'est Allah qu'il faut appeler au secours contre ce que vous racontez!} - "Cela dit, je me retournai et m'étendis sur mon lit. A ce moment, par Allah, je savais que j'étais innocente et qu'Allah m'innocentera; mais, par Allah! Je n'aurais jamais cru qu'Allah ferait descendre à mon sujet une révélation. Il me semblait que j'étais trop insignifiante, pour qu'Allah révélât des versets à mon égard. Cependant, j'avais espéré, que l'Envoyé d'Allah (saws) verrait pendant son sommeil une vision dans laquelle Allah me déclarait innocente. Par Allah! L'Envoyé d'Allah (saws) ne sortit pas non plus que personne des gens de la maison, avant d'avoir reçu la révélation et d'avoir été saisi de l'état qui accompagnait toute révélation; même dans un jour d'hiver, les gouttes de sueur tombaient en abondance et étaient si grosses que les perles, tant est lourd le fardeau de la Parole divine quand elle descend. Dès que cet état eut quitté l'Envoyé d'Allah (saws), il se montra souriant et les premières paroles qu'il prononça furent celles-ci: "Réjouis-toi, 'Aïcha quant à Allah, Il te déclare innocente".
    - "Va vers lui", me dit alors ma mère.
    - "Par Allah! répondis-je, je n'irai pas à lui et c'est Allah Seul que je dois louer, c'est Lui qui a déclaré mon innocence". Allah, ajoute 'Aïcha révéla les dix versets qui commencent ainsi: {Ceux qui sont venus avec la calomnie sont un groupe d'entre vous}. Quand Allah eut révélé ceci pour déclarer mon innocence, Abou Bakr As-Siddîq qui donnait des subsides à Mistah parce que celui-ci était de ses parents et était pauvre, dit: "Par Allah! Je ne lui donnerai plus jamais aucun subside après ce qu'il a dit de 'Aïcha".
    C'était alors qu'Allah révéla ce verset: {Et que les détenteurs de richesse et d'aisance parmi vous, ne jurent pas de ne plus faire des dons aux proches.... N'aimez-vous pas qu'Allah vous pardonne?}
    D'après Habân ibn Mûsa, 'Abd-Allah ibn Al-Mubârak a dit: "Ce verset du Livre d'Allah est le plus qui donne de l'espoir". Abou Bakr a dit: "Certes, je désire qu'Allah me pardonne". Et il renouvela à Mistah la pension qu'il lui faisait et affirma qu'il ne la lui supprimerait jamais.
    'Aïcha poursuit: l'Envoyé d'Allah (saws) avait interrogé à mon sujet Zaynab bint Jahch, une des femmes de l'Envoyé d'Allah (saws) et lui dit: "O Zaynab que sais-tu (de ce sujet) et qu'as-tu vu?".
    - "O Envoyé d'Allah, répondit-elle, je garde mon ouïe et ma vue du péché (c-.à.d. je ne dirai que ce que j'ai vu et entendu). Je ne sais que du bien (d'elle)". Or Zaynab était la seule parmi les femmes de l'Envoyé d'Allah (saws), qui rivalisait avec moi de beauté et de rang, mais Allah la préserva (de mentir à mon sujet) à cause de sa piété. Quant à sa sœur Hamna bint Jahch, elle soutint les propos des calomniateurs, voulant ainsi débarrasser sa sœur de sa rivale, aussi périt-elle avec les calomniateurs. (Mouslim n°4974)

31. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs soeurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès.

    Anas a dit que la Parole d'Allâh : "Que ce qui en paraît" désigne le kohôl et les bagues. (Ibn Moundhîr)

    Ibn 'Abbâs a dit du verset : "Que ce qui en paraît" qu'il désigne le kohôl, les bagues, les boucles d'oreilles et les colliers. (Sa'îd Ibn Mansoûr, 'Abd Ibn Hamîd, Ibn Djarîr, Ibn al-Moundhir, et al-Bayhâqî dans ses sounans)

    Ibn 'Abbas a dit: "il s'agit de la teinture au henné de la main et des bagues". ('Abd ar-Razzâq et 'Abd al-Hamîd)

    Ibn 'Abbâs a dit : "ce qui en paraît, c'est le visage et la paume de la main". (Ibn Abî Chayba, 'Abd al-Hamîd)

    D'après Said Ibn Joubayr, Ibn 'abbas (رضي الله عنهما) dit au sujet du verset: {Et de ne montrer de leurs atouts (beautés) que ce qui en paraît} (24/31): "Il s'agit du visage de la femme, de ses mains et de sa bague". (Al-a'mach)

    Ibn Mas'oud qui a commenté cela par le manteau, les vêtements et ce qu'on ne peut pas cacher.

    Ibn Mas'ud (r.a.) a dit : « les atours (zina) sont, par exemple, le pardessus et les vêtements ». (At-Tabarani et Al-Hakim, authentifié par Ibn Abi Hatim)

    Ainsi dirent Al-Hassan (al-Basri), Ibn Sirin (Muhammad) et al-Nakha'i (Ibrahim).

    Ibn Mas'ud (r.a.) a dit: « Il y a deux sortes de parures (zina) : la parure apparente et la parure cachée. Celle qui est apparente, ce sont les vêtements, et celle qui est cachée, c'est le kuhul (matière appliquée sur le contour des yeux) et le visage. Cette dernière ne peut être montrée qu'au mari et aux hommes considéré comme mahram (homme interdits au mariage suite à un lien parental) ».

    Selon 'Aïcha (رضي الله عنها), l'expression {ce qui en paraît} englobe (aussi) l'anneau (الفتخ) qui était porté aux orteils par les femmes de l'époque. (Ibn Abi Hâtim)

    Ibn `Umar dit, quant à lui, dit que cette phrase se rapporte au visage et aux mains.

    Al-Bukhari a rapporté dans son recueil de hadith authentiques que 'Aicha qu'Allah l'agrée, a dit : « Qu'Allah fasse miséricorde aux premières femmes immigrées, car lorsque Allah a révélé : « et qu'elles rabattent leurs voiles sur leurs poitrines », elles ont déchirée une partie de leurs robes et se sont voilées avec ». Dans une autres version, elle dit : « Elles ont pris leur manteau et en ont coupé les rebords et se sont voilée avec ».

    Ibn Abi Hatim rapporte que 'Aïcha, qu'Allah l'agrée, a dit : « Certes les femmes Qouraichites ont de grandes qualités, mais par Allah, je n'ai point vu des femmes plus convaincues par le Livre d'Allah que les femmes des Ansars (musulmanes de Médine). En effet quand fut descendue la Sourate An-Nur (la lumière) dans laquelle se trouve le verset suivant : « Qu'elles rabattent leurs voiles sur leurs poitrines » [Coran 24 verset 31]; leurs hommes se rendirent auprès d'elles pour leur réciter ce qu'Allah fit descendre à leur intention de sorte que chacun d'eux se mit à le réciter à sa femme, sa fille, a sœur et à toutes ses proches. Il n'y eut alors aucune femme qui n'eut prit son pagne bourrelé pour se couvrir la tête et le visage par ferme conviction et foi en ce qu'Allah a révélé de par Son Livre. Ce qui leur donnait l'air, lorsqu'elles priaient derrière le Messager d'Allah, de porter des corbeaux noirs sur la tête ». [Ibn Kathir, Tafsir al-Qur'an al-‘Azim, t. III, p.285]

63. Ne considérez pas l'appel du messager comme un appel que vous vous adresseriez les uns aux autres. Allah connaît certes ceux des vôtres qui s'en vont secrètement en s'entrecachant. Que ceux, donc, qui s'opposent à son commandement prennent garde qu'une épreuve ne les atteigne, ou que ne les atteigne un châtiment douloureux.

    Un homme est venu à l'Imam Malik (rah) et a dit : "Ô Abou 'Abdoullah ! Où entrerai-je en état d'ihram (habit pour l'intention de faire le pèlerinage) ?"
    Ainsi, l'imam Malik (rah) a répondu : "De Dhoul-Houlayfah, où le Messager d'Allah (saws) est entré en état d'ihram".
    L'homme a alors dit : "Mais je veux entrer en état d'ihram à la mosquée près de sa tombe".
    L'imam Malik (rah) a dit : "Ne le fais pas, car je crains pour toi la fitna (l'épreuve)".
    Donc l'homme a dit : "A quelle fitna fais-tu référence, puisqu'il s'agit seulement de quelques milles supplémentaires".
    Ainsi l'imam Malik (rah) a dit : "Et quelle fitna peut être plus grande pour toi que de penser que tu as atteint quelques vertus, que le Messager d'Allah (saws) a manqué. N'as-tu pas entendu la parole d'Allah: {Que ceux donc qui s'opposent à son commandement prennent garde qu'une épreuve ne les atteigne, ou que ne les atteigne un châtiment douloureux.} (24/63). (Ach-chatibi dans Al-I'tisam 1/132)

 

Exégèse de la sourate 25: Le discernement


24. Les gens du Paradis seront, ce jour-là, en meilleure demeure et au plus beau lieu de repos.

    Ce verset implique que l'examen s'achève au milieu de la journée. Car le terme maqil utilisé dans le verset signifie repos du midi ou sièste. Cette idée est soutenue par Ibn 'Abbas, Ibn Massoud, Ikrima et Ibn Djoubayr à sur la base de l'interprétation de ce verset, d'après ce qu'Ibn Kathir et d'autres ont rapporté (Daf'iham al-idhtirab an ayi al-kitab de al-Chinqiti, p.172)

26. ce jour-là, la vraie royauté appartient au Tout Miséricordieux, et ce sera un jour difficile aux infidèles.

    {alors, ce jour-là sera un jour difficile, pas facile pour les mécréants.} (74/9-10)

    {Les mécréants diront: "Voilà un jour difficile".} (54/8)

68. Qui n'invoquent pas d'autre dieu avec Allah et ne tuent pas la vie qu'Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit; et qui ne commettent pas de fornication - car quiconque  fait cela encourra une punition

    D'après Ibn 'Abbâs (رضي الله عنهما): "Des polythéistes qui avaient commis nombre de meurtres et nombre d'adultères, vinrent trouver Muhammad (صلى الله عليه و سلم) et lui dirent: "Ce que vous nous dites et ce à quoi vous nous invitez est bien; mais veuillez nous indiquer comment racheter nos fautes". C'est alors que fut révélé ce verset: {Qui n'invoquent pas d'autre dieu avec Allah et ne tuent pas la vie qu'Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit; et qui ne commettent pas de fornication - car quiconque  fait cela encourra une punition} (25/68) et ce verset: {O Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah...} (39/53)". (Mouslim n°174)

70. sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne oeuvre; ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Allah est Pardonneur et Miséricordieux

    Ibn 'Abbâs, qu'Allah les agrée, rapporte: le Messager d'Allah (saws) convoqua Wahchi Ibn Harb qui avait tué Hamza (ra) pour l'inviter à l'Islam. Wahchi envoya lui dire: "Ô Mouhammad! Comment m'invites-tu alors que tu prétends que celui qui a tué, associé ou commis l'adultère trouvera un châtiment; la souffrance lui sera doublée le jour de la résurrection et il y sera éternel et humilié? Et moi, j'ai commis tout cela. Me trouves-tu une exception?" Allah révéla alors: {Sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne oeuvre; ceux-là Allah changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Allah est pardonneur et miséricordieux} (25/70).
    Wahchi fit la remarque: "Ô Mouhammad! C'est une condition très dure: {Sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne action}. Il se peut que je ne puisse faire cela".
    Allah descendit alors: {Certes, Allah ne pardonne pas qu'on lui donne quelqu'associé. À part cela, il pardonne à qui il veut} (4/48).
    Wahchi objecta encore: "Ô Mouhammad! D'après ce que je vois, ceci dépend de la volonté d'Allah, et je ne sais pas s'il me pardonnera ou non. Y a-t-il autre chose?"
    Allah révéla enfin: {Ô mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah, car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c'est lui le pardonneur, le très miséricordieux} (39/53).
    Wahchi déclara: "Là, d'accord", et il embrassa l'Islam. Des musulmans demandèrent: "Ô Messager d'Allah! Nous avons commis les mêmes choses que Wahchi?".
    Il répondit: "Ce verset est pour tous les musulmans".

 

Exégèse de la sourate 26: Les poètes


3-4. Il se peut que tu te consumes de chagrin parce qu'ils ne sont pas croyants! Si Nous voulions, Nous ferions descendre du ciel sur eux un prodige devant lequel leurs nuques resteront courbées.

    Ibn 'Abbâs commenta ce verset: {Il y aura des damnés et des heureux} (11/105) et les versets de ce genre en disant: "Le Messager d'Allah (saws) tenait beaucoup à ce que tous les gens croient et prêtent serment (bay'â) de suivre l'enseignement divin. Mais Allah l'informa que seul croira celui auquel Allah a destiné le bonheur depuis le début des temps, alors que celui auquel Allah a destiné le malheur depuis le début des temps s'égarera. Puis Allah consola son Prophète: {Il se peut que tu te consumes de chagrin parce qu'ils ne sont pas croyants! Si nous voulions, nous ferions descendre du ciel sur eux un prodige (miracle), devant lequel leurs nuques resteront courbées} (26/3-4)".

214. Et avertis les gens qui te sont les plus proches.

    D'après Abou Hurayra (qu'Allah soit satisfait de lui), lorsque fut révélé ce verset: {Et avertis les gens qui te sont les plus proches.} l'Envoyé d'Allah appela les Qoraychites à se réunir. Allant du général au particulier, il s'adressa à eux en ces termes: "O Banû Ka'b ibn Lu'ay, sauvez-vous du Feu; O Banû Murra ibn Ka'b, sauvez-vous du Feu; O Banû 'Abd Chams, sauvez-vous du Feu; O Banû 'Abd Manâf, sauvez-vous du Feu; O Banû Hâchim, sauvez-vous du Feu; O Banû 'Abd Al-Muttalib, sauvez-vous du Feu; O Fâtima, sauve-toi du Feu. Car je ne puis rien pour vous tous auprès d'Allah sinon que le maintien de nos liens de parenté que je maintiendrai". (Mouslim n°303)

    D'après Ibn 'Abbâs (qu'Allah soit satisfait de lui): Lorsque fut révélé ce verset: {Et avertis les gens qui te sont les plus proches} le Prophète (saws) se dirigea vers le mont As-Safâ et l'escalade, puis poussa un cri d'avertissement. Les gens se demandèrent alors qui appelait ainsi. Connaissant que c'était Muhammad, ils allèrent le retrouver.
    - Hé! les Banû untel! Hé! les Banû untel! Hé! les Banû untel! Hé les Banû 'Abd Manâf! Hé! les Banû 'Abd Al-Muttalib. Quand ils s'étaient tous assemblés, le Prophète leur dit: "Eh bien! Figurez-vous que je vous annonce qu'il y a au pied de cette montagne des cavaliers qui veulent vous attaquer, me croiriez-vous?".
    - "Certes oui, répondirent-ils, car, tu n'as jamais menti".
    - "Eh bien! reprit-il, je vous avertis que vous êtes menacés d'un châtiment terrible".
    - "Que tu périsses!, s'écria Abou Lahab, est-ce pour cela que tu nous as rassemblés?". C'est alors que fut révélé ce verset: {Que périssent les deux mains de Abou Lahab}, et en fait, il périt. (Mouslim n°307)

 

Exégèse de la sourate 27: Les fourmis


59. Dis: "louange à Allah et paix sur Ses serviteurs qu'Il a élus!" Lequel est meilleur: Allah ou bien ce qu'ils Lui associent?

    Ibn 'abd Al bar a dit : "Es Saoudi rapporte d'Abou Malek d'après ibn Abassi au sujet de ce verset : « Ceux sont les compagnons de Mouhammad » Tels furent les propos de es Saoudi, de Hassan el Bassri, ibn 'Ouyina et ath-Thawri". (Al-Isti'ab 1/13)

65. Dis: "Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l'Inconnaissable, à part Allah". Et ils ne savent pas quand ils seront ressuscités!

    'Aïcha poursuivit: De plus, celui qui présume que le Prophète prévoit l'avenir, aura forgé un grand mensonge sur Allah; Allah a dit: {Dis: Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l'Inconnaissable, à part Allah}. (Mouslim n°259)

82. Et quand la Parole tombera sur eux, Nous leur ferons sortir de terre une bête qui leur parlera; les gens n'étaient nullement convaincus de la vérité de Nos signes [ou versets].

    'Ata al-Khourassani dit, c'est aussi rapporté d'après Ali et choisi par Ibn Djarir: "elle leur parla en disant : {les gens n'ont eu aucune certitude à propos de nos versets}". (Tafsir Ibn Kathîr)

    Selon AbdAllah Ibn Mas'ud qu'Allah l'agrée l'envoyer d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) cita la Bête puis dit à son propos: "Elle apparaîtra trois fois sur terre: la 1ere fois aux confins du désert et on n'entendra même pas parler à la Mecque, puis elle se dissimulera pendant une longue période. La 2eme apparition sera plus brève, mais on parlera d'elle dans tout le désert et ce jusqu'à la Mecque".
    L'envoyé d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) ajouta : "Enfin un jour, pendant que les hommes seront réunis dans la plus sacrée et la plus noble des mosquées au regard d'Allah, l'Enceinte Sacrée, leur tranquillité est subitement troublée par son apparition en train de mugir entre l'angle (de la Pierre Noire) et la station d'Abraham. Elle secouera la poussière de sa tête, et les gens se disperseront en fuyant. Un groupe de croyants sachant qu'ils ne pourront s'opposer au destin d'Allah feront front. La bête s'occupera d'eux tout d'abord: elle marquera leurs visages qui deviendront aussi brillants que des étoiles scintillantes, puis elle parcourra la terre. Ceux qui la fuiront ne lui échapperont pas et ceux qui la poursuivront ne la rattrapera pas. certains hommes tenteront de lui échapper en se mettant à prier, mais elle les surprendra par derrière et leur dira : O untel, c'est maintenant que tu pries ? Ils se tourneront vers elle et elle marquera au visage puis les abandonnera. Croyants et incroyants seront associés dans leurs biens, ils vivront ensemble dans les villes mais on distinguera le croyant du mécréant au point que l'on entendra le croyant dire: O mécréant donne moi mon dû ! et que l'on entendra le mécréant dire : O croyant donne moi mon dû ! La bête s'adressera aux gens en les appelant par leur propre nom, et avec une bonne parole; parmi ses propos ce qu'Allah dit dans le Coran: {Les gens n'étaient nullement convaincus de la vérité de nos signes}.

 

Exégèse de la sourate 28: Le récit


56. Tu (Muhammad) ne diriges pas celui que tu aimes: mais c'est Allah qui guide qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés

    Al-Musayyab ibn Hazn (رضي الله عنه) a dit: "Au moment où Abou Tâlib était à l'article de la mort, l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) vint le voir et trouva chez lui Abou Jahl et 'Abd-Allah ibn 'Abî 'Umayya ibn Al-Mughîra. L'Envoyé d'Allah s'adressa à Abou Tâlib en disant: "O mon oncle, Atteste qu'il n'y a d'autre divinité qu'Allah. C'est là un mot dont je serai témoin en ta faveur auprès d'Allah". Aussitôt Abou Jahl et 'Abd-Allah ibn 'Abî 'Umayya s'écrièrent: "O Abou Tâlib Vas-tu renier la foi de 'Abd Al-Muttalib?"
    L'Envoyé d'Allah ne cessa de lui proposer de prononcer la profession de foi en répétant les mêmes mots, (tandis que les deux autres lui répétaient les mêmes propos). Mais, les dernières paroles de Abou Tâlib furent qu'il persistait dans la foi de 'Abd Al-Muttalib en refusant d'attester qu'il n'y a d'autre divinité qu'Allah.
    - "Par Dieu!, s'écria l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم), je demanderai à Allah de te pardonner, tant que cela ne me soit pas défendu". Ce fut à cette occasion qu'Allah, le Très-Haut, révéla ce verset: {Il n'appartient pas au Prophète et aux Croyants d'implorer le pardon en faveur des polythéistes, fussent-ils des parents alors qu'il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l'Enfer}. Ensuite, Allah, le Très-Haut, révéla au sujet de Abou Tâlib, en s'adressant à l'Envoyé d'Allah ce verset: {Tu (Muhammad) ne diriges pas celui que tu aimes: mais c'est Allah qui guide qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés}. (Mouslim n°35)

81. Nous fîmes donc que la terre l'engloutît, lui et sa maison. Aucun clan en dehors d'Allah ne fut là pour le secourir, et il ne pût se secourir lui-même.

    Le Messager de Dieu (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) a dit: "Alors que quelqu'un marchait dans sa belle parure, très fier de lui-même, les cheveux bien peignés, se pavanant dans sa démarche, voilà que Dieu ouvrit la terre sous ses pieds et il ne cesse depuis de descendre au fond de la terre jusqu'au jour de la résurrection".

 

Exégèse de la sourate 29: L'araignée

 

 

Exégèse de la sourate 30: Les romains

 

 

Exégèse de la sourate 31: Louqman


34. La connaissance de l'Heure est auprès d'Allah; et c'est Lui qui fait tomber la pluie salvatrice; et Il sait ce qu'il y a dans les matrices. Et personne ne sait ce qu'il acquerra demain, et personne ne sait dans quelle terre il mourra. Certes Allah est Omniscient et Parfaitement Connaisseur.

    Abou Hourayra (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Le Prophète (saws) s'étant un jour montré au public, un homme vint lui dire: "O Envoyé d'Allah! Qu'est-ce que la foi?".
    - "C'est, répondit-il, de croire en Allah, à Ses Anges, à Son Livre, à Sa rencontre, à Ses prophètes et à la Résurrection".
    - "O Envoyé d'Allah! Qu'est-ce que l'Islam?", reprit l'homme.
    - "L'Islam, dit le Prophète, consiste à adorer Allah sans jamais Lui donner d'associés, à s'acquitter de la prière prescrite, à verser l'aumône légale (Az-Zakâ), à jeûner le ramadan".
    - "O Envoyé d'Allah! Qu'est-ce que la perfection (al-ihsân)?", demanda l'homme.
    - "C'est, répliqua le Prophète, d'adorer Allah comme si vous Le voyiez. Car bien que vous ne le voyiez pas, Lui certes vous voit".
    - "O Envoyé d'Allah! Quand est-ce qu'aura lieu l'Heure Suprême?", reprit l'homme.
    "L'interrogé, dit-il, n'en sait pas plus que celui qui interroge. Je vous parlerai plutôt de ses prodromes: Quand l'esclave enfantera son maître; que les va-nu-pieds seront à la tête des gens; et que les pâtres des moutons se vautreront dans leurs constructions élevées. Cette Heure fait partie des cinq (événements) que Seul Allah détient le secret". Et le Prophète (saws) de réciter ce verset: {La connaissance de l'Heure et auprès d'Allah; et c'est Lui qui fait tomber la pluie salvatrice; et Il sait ce qu'il y a dans les matrices. Et personne ne sait ce qu'il acquerra demain, et personne ne sait dans quelle terre il mourra. Certes Allah est Omniscient et Parfaitement Connaisseur.}
    L'homme s'éloigna aussitôt et quand le Prophète (saws) ordonna de le faire revenir, personne ne put déceler la moindre trace de l'homme. "Cet homme, dit alors le Prophète (saws), est Gabriel; il est venu enseigner aux hommes leur religion". (Mouslim n°10)

 

Exégèse de la sourate 32: La prosternation


1~15. Alif, Lam, Mim. La Révélation du Livres, nul doute là-dessus, émane du Seigneur de l'univers. Diront-ils qu'il (Mouhammad) l'a inventé? Ceci est, au contraire, la vérité venant de ton Seigneur pour que tu avertisses un peuple à qui nul avertisseur avant toi n'est venu, afin qu'ils se guident. Allah qui a créé en six jours les cieux et la terre, et ce qui est entre eux. Ensuite Il S'est établi "Istawa" sur le Trône. Vous n'avez, en dehors de Lui, ni allié ni intercesseur. Ne vous rappelez-vous donc pas? Du ciel à la terre, Il administre l'affaire, laquelle ensuite monte vers Lui en un jour équivalant à mille ans de votre calcul. C'est Lui le Connaisseur [des mondes] inconnus et visibles, le Puissant, le Miséricordieux, qui a bien fait tout ce qu'Il a créé. Et Il a commencé la création de l'homme à partir de l'argile, puis Il tira sa descendance d'une goutte d'eau vile [le sperme]; puis Il lui donna sa forme parfaite et lui insuffla de Son Esprit. Et Il vous a assigné l'ouïe, les yeux et le cœur. Que vous êtes peu reconnaissants! Et ils disent: "Quand nous serons perdus dans la terre [sous forme de poussière], redeviendrons-nous une création nouvelle? " En outre, ils ne croient pas en la rencontre avec leur Seigneur. Dis: "L'Ange de la mort qui est chargé de vous, vous fera mourir. Ensuite, vous serez ramenés vers Votre Seigneur". Si tu voyais alors les criminels [comparaître], têtes basses devant leur Seigneur! "Notre Seigneur, Nous avons vu et entendu, renvoie-nous donc afin que nous puissions faire du bien; nous croyons (maintenant) avec certitude". "Si Nous voulions, Nous apporterions à chaque âme sa guidée. Mais la parole venant de Moi doit être réalisée: "J'emplirai l'Enfer de djinns et d'hommes réunis". "Goûtez donc! Pour avoir oublié la rencontre de votre jour que voici. Nous aussi Nous vous avons oubliés. Goûtez au châtiment éternel pour ce que vous faisiez". Seuls croient en Nos versets ceux qui, lorsqu'on les leur rappelle, tombent prosternés et, par des louanges à leur Seigneur, célèbrent Sa gloire et ne s'enflent pas d'orgueil.

    Ibn 'Omar, qu'Allah les agrée, rapporte: les qouraychites se réunirent pour se concerter au sujet du Messager d'Allah (saws) alors qu'il était assis dans le lieu de prière (près de la Kaâba T). 'Otba Ibn Rabiâa proposa aux autres: "Laissez-moi aller lui parler, car je serai peut-être plus délicat que vous avec lui".
    'Otba se leva, s'assit à côté du Prophète et dit: "Mon neveu! Je sais que tu es de notre famille la plus noble et que tu es le plus considéré parmi nous. Tu as causé à ta tribu ce que personne n'a causé à la sienne. Si tu convoites l'argent par ton discours, alors ta tribu s'engage à te réunir l'argent jusqu'à ce que tu sois le plus riche parmi nous. Si tu convoites le prestige, nous t'élèverons jusqu'à ce que personne de ta tribu ne soit plus prestigieux que toi et nous ne prendrons aucune décision sans toi. Et si tu es possédé et tu ne peux t'en défaire, nous dépenserons nos richesses et ferons tout notre possible pour t'en guérir jusqu'à être excusés et dégagés de ta responsabilité. Et si tu veux la royauté, nous te ferons roi".
    Messager d'Allah (saws) demanda: "As-tu fini Aboul Walid?"
    Il répondit: "Oui".
    Alors le Messager d'Allah lut: {Alif Lam Mim}, la sourate La Prosternation (32), jusqu'au verset 15, et se prosterna.
    'Otba avait mis sa main derrière son dos jusqu'à ce qu'il finit la lecture, puis il se leva et ne sut que rapporter à l'assemblée de sa tribu. En le voyant venir, ils s'étonnèrent: "Il revient avec un visage différent". Il s'assit avec eux et déclara: "Gens de Qouraych! Je lui ai transmis ce que vous m'aviez demandé. Quand j'eus fini, il me dit des paroles, par Allah, mes oreilles n'ont jamais entendu de paroles semblables et je ne sus que répondre. Gens de Qouraych! Obéissez-moi aujourd'hui et désobéissez-moi pour le reste; laissez-le et retirez-vous de ses affaires. Par Allah! Lui, ne va pas laisser son affaire. Laissez-le avec les autres arabes: s'il les domine, son prestige sera le vôtre et sa puissance sera la vôtre. S'ils le battent alors d'autres se seront chargés de votre besogne à votre place".
    Ils rétorquèrent: "Tu es devenu sabéen, Aboul Walid".

5. Du ciel à la terre, Il administre l'affaire, laquelle ensuite monte vers Lui en un jour équivalant à mille ans de votre calcul.

    Selon Sammak, d'après Ikrima qui le tenait d'Ibn Abbas (رضي الله عنهما) qui dit que le jour cité indique le temps de la montée des affaires vers Lui le Très Haut. (Ibn Abi hatim)

 

Exégèse de la sourate 33: Les coalisés


6. Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu'ils n'en ont sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs mères. Les liens de consanguinité ont [dans les successions] la priorité [sur les liens] unissant les croyants [de Médine] et les émigrés [de la Mecque] selon le livre d'Allah, à moins que vous ne fassiez un testament convenable en faveur de vos frères en religion. Et cela est inscrit dans le Livre.

    Abdoullâh ibn 'Abbas dit au khawârij: "Sur le fait qu'Ali avait livré bataille sans pour autant constituer de prisonniers de guerre comme d'ailleurs le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) fit ! Voulez-vous vraiment prendre votre Mère 'Aicha comme captive et la traiter comme telle ? Si votre réponse est oui, c'est que vous êtes tombés dans la mécréance. Et si vous dites que 'Aicha n'est pas votre Mère, vous tomberiez aussi dans la mécréance car Allah (Exalté soit-Il) a dit : {Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu'ils n'en ont sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs mères} (33/6).

10. Quand ils vous vinrent d'en haut et d'en bas [de toutes parts], et que les regards étaient troublés, et les cœurs remontaient aux gorges, et vous faisiez sur Allah toutes sortes de suppositions...

    D'après 'Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle), "Ces mots du Coran: {Quand ils vous vinrent d'en haut et d'en bas (de toutes parts) et que les regards étaient troublés et les cœurs remontaient aux gorges...} firent allusion au jour du Fossé". (Mouslim n°5341)

12. Et quand les hypocrites et ceux qui ont la maladie [le doute] au cœur disaient: "Allah et Son messager ne nous ont promis que tromperie".

    Al-Barâ Ibn 'Âzib (رضي الله عنه) narre : "Pendant que nous creusions le Fossé, un rocher nous donna beaucoup de mal : aucune pioche ni massue ne l'entamait. Nous nous en sommes plaints au Prophète qui prit la pioche de Salmân Al-Fârissi et dit : "Au nom de Dieu".
    Il frappa un premier coup qui arracha le tiers du rocher et une vive lumière en sortit.
    Le Prophète s'exclama : "Allâhou Akbar [Dieu est Grand], j'ai reçu les clés de la Mésopotamie ! Par Dieu, je viens de voir ses palais rouges à l'instant et de cet endroit !"
    Puis, il frappa un deuxième coup qui en arracha un autre tiers et une vive lumière apparut dans la direction de la Perse.
    Le Prophète dit : "Dieu est Grand, j'ai reçu les clés de la Perse ! Par Dieu, je vois le palais blanc d'Al-Madâ'in [le nom donnée par les Arabes à la capitale de la Perse] de cet endroit même ! Gabriel m'a dit que ma nation en sera victorieuse alors soyez heureux de cette bonne nouvelle !"
    Puis, le Prophète frappa un troisième coup et dit : "Au nom de Dieu", le reste du rocher se brisa et une lumière vive jaillit du côté du Yemen comme une torche au cœur de la nuit noire.
    Le Prophète s'exclama : "Allâhou Akbar, j'ai reçu les clés du Yemen. Par Dieu, je vois d'ici les portes de Sanca."
    C'est alors que les Hypocrites se dirent entre eux comme nous le révèle Coran: {Dieu et son Prophète ne nous font que de fausses promesses}. Par la suite, après la mort du Prophète (saws), le compagnon Aboû Horayra, voyant les armées musulmanes aller de victoire en victoire et de conquête en conquête disait : "Conquérez toutes les villes que vous voulez, il n'y en a pas une dont on n'a pas donné les clés au Prophète".

21. En effet, vous avez dans le Messager d'Allah un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment.

    Hafs ibn 'Asim transmet qu' Ibn 'Omar (qu'Allah soit satisfait de lui) lui a dit: "O mon neveu! J'ai accompagné le Prophète (saws) pendant le voyage; il ne priait jamais plus de deux rak'a, telle fut sa tradition jusqu'au terme de sa vie. J'ai accompagné en voyage, de même, Abou Bakr, 'Omar et 'Uthmân; chacun d'eux ne priait jamais plus de deux rak'a et ce fut jusqu'à leur mort. Or, Allah a dit: {En effet, Vous avez dans le Messager d'Allah un excellent modèle...}". (Mouslim n°1112)

23. Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. Certain d'entre eux ont atteint leur fin, et d'autres attendent encore; et ils n'ont varié aucunement (dans leur engagement);

    La révélation de ce verset après la bataille d'Ouhoud

    Anas (ÑÖí Çááå Úäå) a dit: Mon oncle dont je pris le nom n'avait pas pris part à la bataille de Badr avec l'Envoyé d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã). Il en fit désolé et dit: "Je n'ai pas pris part au premier combat livré par le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) aux polythéistes. Mais, si Allah me permet d'assister à un autre en compagnie du Prophète (saws), Il verra comment je me comporterai". Et il craignit de dire autre chose. Ensuite, il assista en compagnie du Prophète (saws) à la bataille de Ouhoud. Et comme Sa'd ibn Mu'âdh se présentait à lui, Anas lui dit: "O Abou 'Amr où (vas-tu)?".
    - "Je sens, lui répondit-il, le parfum du Paradis s'exhalant de Ouhoud".
    Il ajoute: Nous trouvâmes tué et son corps percé de plus de quatre-vingts blessures, coups de sabre, de lance, de flèches. Sa sœur, ma tante Ar-Rubayyi' bint An-Nadr a dit: "Je n'ai reconnu mon frère que du bout d'un de ses doigts"; et ce verset fut révélé: {Il est, parmi les Croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. Certains d'entre eux ont atteint leur fin et d'autres attendent encore; et ils n'ont varié aucunement (dans leur engagement)} il dit: "On croyait qu'il avait été révélé au sujet de lui et de ses compagnons". (Mouslim n°3523)

    Le Messager (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) se tint auprès du corps de Mous'ab et dit en le regardant de ses yeux lumineux plein d'affection et de gratitude: {Il y a parmi les croyants des hommes qui ont été fidèles au pacte qu'ils avaient conclu avec Dieu}.

28-29. ô Prophète! Dis à tes épouses: "Si c'est la vie présente que vous désirez et sa parure, alors venez! Je vous demanderai [les moyens] d'en jouir et vous libérerai [par un divorce] sans préjudice. Mais si c'est Allah que vous voulez et Son messager ainsi que la Demeure dernière, Allah a préparé pour les bienfaisantes parmi vous une énorme récompense.

    D'après 'Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle), Quand l'Envoyé d'Allah (saws) reçut d'Allah l'ordre d'offrir à ses femmes de choisir (entre leur union avec lui ou bien les biens de ce monde au lieu de ceux de la vie future), il vint me trouver la première et me dit: "Je vais t'entretenir d'une affaire, mais ne te hâte pas de me répondre tant que tu n'auras pas consulté tes parents". Or il savait bien que ni mon père, ni ma mère ne m'engageraient à me séparer de lui. Puis, il poursuivit: "Allah, l'Exalté a dit: {O Prophète! Dis à tes épouses: Si c'est la vie présente que vous désirez et sa parure, alors venez! Je vous donnerez (les moyens) d'en jouir et vous libérerez (par un divorce sans préjudice). Mais si c'est Allah que vous voulez et Son Messager ainsi que la demeure dernière, Allah a préparé pour les bienfaisantes parmi vous une énorme récompense"}.
    - "A quoi bon, lui répondis-je, consulter mon père et ma mère, puisque c'est Allah, Son Envoyé et la demeure dernière que je désire?"
    Les autres épouses du Prophète (saws) firent de même. (Mouslim n°2696)

35. Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d' aumône, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent d'Allah et invocatrices: Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense.

    D'après Um Umara des Ansars elle alla une fois dire au Prophète (paix et bénédiction d'Allah soient sur lui ) : "je pense que tout a été donné aux homme et rien aux femme".
    C'est alors qu'a été révélé ce verset : {Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d' aumône, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent d'Allah et invocatrices: Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense.} (33/35) (At-Tarmidhi n°2565)

    Um Salamata (رضي الله عنها) qu'elle a dit : "Messager d'Allah ! Pourquoi le Coran ne parle pas de nous comme il parle des hommes? Puis j'ai été surprise un jour de l'entendre s'exprimer ainsi sur le chaire: "Ô vous les hommes !"
    J'étais alors en train de m'occuper de mes cheveux et je me suis coiffée et me suis approchée de la porte et ai collé mon oreille au "mur" et l'ai entendu dire : "Certes, Allah le Très Majestueux a dit : {Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d' aumône, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent d'Allah et invocatrices: Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense.} (33/35)". (Ahmad)

51. Tu fais attendre qui tu veux d'entre elles, et tu héberges chez toi qui tu veux. Puis il ne t'est fait aucun grief si tu invites chez toi l'une de celles que tu avais écartées. Voilà ce qui est le plus propre à les réjouir, à leur éviter tout chagrin et à leur faire accepter de bon cœur ce que tu leur as donné à toutes. Allah sait, cependant, ce qui est en vos cœurs. Et Allah est Omniscient et Indulgent.

    'Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) a dit: Je jalousais les femmes qui s'offrent elles-mêmes à l'Envoyé d'Allah et disais: "Comment une femme ose-t-elle faire don d'elle-même ainsi?" Quand Allah révéla ce verset: {Tu fais attendre qui tu veux d'entre elles et tu héberges chez toi qui tu veux. Puis il ne t'est fait aucun grief si tu invites chez toi l'une de celles que tu avais écartées...}, je dis: "Il me semble que ton Seigneur se hâte de satisfaire tes désirs". (Mouslim n°2658)

    'Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) a dit: L'Envoyé d'Allah (saws) demandait notre assentiment au jour fixé pour chacune de nous, depuis la révélation de ce verset: {Tu fais attendre qui tu veux d'entre elles et tu héberges chez toi qui tu veux...}
    - "Et toi, lui demanda Mu'âdha, que répondais-tu à l'Envoyé d'Allah (saws) quand il te demandait la permission d'aller passer la nuit chez l'une de ses autres femmes?"
    - "Je lui disais, répliqua-t-elle, si cela dépend de moi, je ne donnerai la prédilection à aucune sur moi". (Mouslim n°2697)

53. ô vous qui croyez! N'entrez pas dans les demeures du Prophète, à moins qu'invitation ne vous soit faite à un repas, sans être là à attendre sa cuisson. Mais lorsqu'on vous appelle, alors, entrez. Puis, quand vous aurez mangé, dispersez-vous, sans chercher à vous rendre familiers pour causer. Cela faisait de la peine au Prophète, mais il se gênait de vous (congédier), alors qu'Allah ne se gêne pas de la vérité. Et si vous leur demandez (à ses femmes) quelque objet, demandez-le leur derrière un rideau: c'est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs; vous ne devez pas faire de la peine au Messager d'Allah, ni jamais vous marier avec ses épouses après lui; ce serait, auprès d'Allah, un énorme pêché.

    Anas (ÑÖí Çááå Úäå) a dit: Je fus parmi les convives du repas de noce de Zaynab. Les fidèles mangèrent du pain et de la viande jusqu'au rassasiement. Le Prophète m'avait chargé d'aller inviter les gens. Une fois le repas terminé, le Prophète se leva pour sortir et je le suivis. Or, deux hommes, absorbés dans leur causerie, ne quittèrent pas la maison du Prophète. Celui-ci alla voir ses femmes l'une à la suite de l'autre en adressant ainsi le salut à chacune d'elles: "Que la paix soit sur vous. Comment allez-vous, ô gens de la maison?".
    - "Nous allons bien, ô Envoyé d'Allah!
    Comment as-tu trouvé ta (nouvelle) femme?".
    - "Elle va bien," répondit le Prophète. Quand il eut terminé son tour, il rentra chez lui, étant toujours accompagné de moi. Une fois arrivé à sa maison, il trouva encore les deux hommes, absorbés toujours dans leur causerie. Il revint alors sur ses pas. Ayant remarqué son acte, ils se levèrent et s'en allèrent. Par Dieu! Je ne me souviens plus si c'est moi qui ai avisé le Prophète de leur départ ou si c'est la Révélation céleste qui l'en avait mis au courant. Il retourna alors, étant toujours accompagné de moi. Et en mettant le pied au seuil de la porte, il fit tomber le rideau pour se séparer de moi. Ce fut à cette occasion qu'Allah - le Très-Haut - révéla ce verset: {N'entrez pas dans les demeures du Prophète, à moins qu'invitation ne vous soit faite...} (Mouslim n°2565)

    Muhammad ibn Abdallah al-Hafiz nous a rapporté d'après Abou Abbas Muhammad ibn Ya'qoub d'après Yahya ibn Abi Talib d'après Ishaq ibn Abi Talib d'après Ishaq ibn Mansour d'après Issa ibn Abd ar-Rahman as-Soulami d'après Ishaq d'après Sila qui le tenait de Hoydhayfa (ÑÖí Çááå Úäå) qu'il avait dit à son épouse : "Si tu veux être mon épouse au paradis, ne te remarie pas après ma mort car, au paradis, la femme sera l'épouse de son dernier mari ici-bas.Voilà pourquoi Allah a interdit aux épouses du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) de se remarier, car elles seront ses épouses au paradis"". (Al-Bayhaqi dans as-Sunan 7/69)

59. Ô Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.

    Ibn Mas'ud , Ibn 'Abbas et 'Ubayda al-Salamani, ainsi que d'autres compagnons (رضي الله عنهم) on dit: "Cela veut dire qu'elles doivent cacher tout le visage excepté un seul oeil pour voir (leur chemin)".

    Ibn 'Abbas (رضي الله عنهما) a dit : "A celles qui sortent de leurs maisons, parmi les musulmanes, Allah ordonne de se couvrir les visages par leurs [jalabib] et de ne laisser montrer qu'un seul oeil".

    Il a été rapporté qu'Ibn 'Abbas (رضي الله عنهما) fut questionné sur l'interprétation de ce verset. Alors, il prit le bout de son turban et couvrit son visage en faisant ressortir une partie de son œil et il dit : "Le voile c'est ainsi".

    Ibn Sirine (rah) a dit: "J'ai demandé à Soufian Ben Al-Hareth Al-Hadrami au sujet de ce verset: {Recommande à tes épouses, à tes filles et aux croyantes de rabattre leurs voiles}, il m'a répondu : "Il s'agit de voiler et le corps et le visage de sorte qu'on ne laisse qu'un petit espace à l'œil afin de pouvoir regarder devant lui"".

69. Ô vous qui croyez! Ne soyez pas comme ceux qui ont offensé Moïse. Allah l'a déclaré innocent de leurs accusations, car il était honorable auprès d'Allah.

    Abou Hourayra (ÑÖí Çááå Úäå) a dit : "Le Messager d'Allah a dit que Moïse était un homme timide qui avait l'habitude de cacher son corps totalement pour qu'on n'en vît rien. Ensuite des gens des fils d'Israël le dénigrèrent et dirent: "il ne se couvre de cette façon que parce qu'il a un défaut à la peau : la lèpre ou une hernie ou une autre tare". Allah voulut démontrer la fausseté de leurs propos à l'endroit de Moïse. Celui-ci s'isola un jour et mit ses vêtements sur une pierre pour se baigner. Quand il termina son bain, il alla chercher ses vêtements et découvrit que la pierre les avait emportés. Moïse reprit son bâton et se mit à la poursuite de la pierre en criant : "mes vêtements, ô pierre ! Mes vêtements, ô pierre" ! Il continua ainsi jusqu'à son arrivée devant une foule des fils d'Israël et ils le virent dans la plus belle nudité telle qu'il avait été créé par Allah. Moïse fut ainsi blanchi de leurs accusations et la pierre se stabilisa et il récupéra ses vêtements puis se mit à frapper la pierre. Au nom d'Allah, la pierre porte des traces des trois ou quatre ou cinq coups de bâton assénés par Moïse. Voilà à quoi renvoient les propos : {ô vous qui croyez! Ne soyez pas comme ceux qui ont offensé Moïse. Allah l'a déclaré innocent de leurs accusations, car il était honorable auprès d'Allah} (33/69)". (Al-Boukhari n°3404)

 

Exégèse de la sourate 34: Saba


49. Dis: "La Vérité [l'Islam] est venue. Et le Faux [la mécréance] ne peut rien commencer ni renouveler".

    'Abd-Allah ibn Mas'ûd (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Quand le Prophète entra à La Mecque, - Ibn Abou 'Omar ajouta: le jour de la Conquête -, il y avait autour de la Ka'ba trois cent soixante idoles. Du bout d'une baguette qu'il tenait à la main, il piqua chaque idole en disant: {La Vérité (l'islam) est venue et l'Erreur a disparu. Car l'erreur est destinée à disparaître.} (17/81)... {La Vérité (l'islam) est venue. Et le Faux (la mécréance) ne peut rien commencer ni renouveler} (34/49). (Mouslim n°3333)

 

Exégèse de la sourate 35: Le Créateur


28. Il y a pareillement des couleurs différentes, parmi les hommes, les animaux et les bestiaux. Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah. Allah est, certes, Puissant et Pardonneur.

    Sa'id Ben Al-Moussayeb rapporte que "Omar Ben Al-Khattab a dit: "Dans tes affaires, demande conseil à ceux qui craignent Dieu car Dieu a dit: {Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah} (35/28)". (Al-Khatib, Ibn 'Assakir et Ibn An-Najjar)

 

Exégèse de la sourate 36: Ya-Sin


12. C'est Nous qui ressuscitons les morts et écrivons ce qu'ils ont fait [pour l'au-delà] ainsi que leurs traces. Et Nous avons dénombré toute chose dans un registre explicite.

    Jabir Ibn 'Abdullah a dit: « Nous étions au beau milieu de la journée chez le Messager de Dieu quand vinrent à lui des gens n'ayant pour vêtements qu'une couverture de laine ayant un trou par où passait leur tête. Ils portaient des sabres en bandoulière et la plupart d'entre eux, ou plutôt tous, étaient de la tribu de Moudar. Le mécontentement parut alors sur le visage du Messager de Dieu du fait de leur pauvreté extrême. Il entra chez lui puis en ressortit et dit à Bilal de faire les deux appels à la prière. Il pria avec les gens puis leur adressa ce sermon: {O gens! Craignez votre Seigneur qui vous a créés à partir d'un seul et même souffle vital. Il lui en crée sa propre épouse et Il dissémina à partir d'eux des hommes en grand nombre et des femmes ainsi que les matrices (les liens de parenté) car Dieu vous observe en permanence} (4/1)

    Puis il récita: {Ô vous qui avez cru! Craignez Allah. Que chaque âme voit bien ce qu'elle a avancé pour demain. Et craignez Allah, car Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah; (Allah) leur a fait alors oublier leurs propres personnes; ceux-là sont les pervers. Ne seront pas égaux les gens du Feu et les gens du Paradis. Les gens du Paradis sont eux les gagnants.} (59/18-20)

    Que l'un de vous fasse aumône de son dinar, de son dirhrem, de ses vêtements, de sa poignée de blé, de sa poignée de dattes jusqu'à ce qu'il dit: « Même d'un morceau de datte».

    Quelqu'un des Ansârs vint avec une bourse, son bras étant incapable de la porter. Le messager d'Allah l'a prise, ensuite Abou Bakr se leva et donna, ensuite 'Omar se leva et la donna, ensuite Puis les Mouhajirine et les ansanrs donnerent, puis les gens se suivirent avec leurs aumônes si bien que je vis deux tas d'aliments et de vêtements. Je vis alors le visage du Messager de Dieu resplendir de joie et il dit: «Celui qui institue en Islam une bonne pratique, a sa récompense et celle de tous ceux qui agissent selon elle auprès de lui, sans que cela diminue rien de leur propre salaire. De même que celui qui institue en Islam une mauvaise pratique en supporte le péché ainsi que celui de tous ceux qui agissent après lui selon cette pratique sans rien diminuer de leur propre péché ».

    Ensuite il recita ce verset : {C'est Nous qui ressuscitons les morts et écrivons ce qu'ils ont fait (pour l'au-delà) ainsi que leurs traces} (36/12). (Mouslim, An-Nassaî, Ad-darimi et d'autres)

55. Les gens du Paradis seront, ce jour-là, dans une occupation qui les remplit de bonheur

    Commentant la parole du Très Haut : {Les gens du Paradis seront, ce jour- là, dans une occupation qui les remplit de bonheur} (36/55), Abd Allah ibn Massoud, ibn Abbas, Said ibn al-Moussayyib, Ikrima, Hassan, Qatada, al-A'mash, Soulayman at-Taymi et al-Awzai ont tous dit: "Leur occupation consiste à déflorer des vierges". (Tafsir Ibn Kathir 3/564)

    Ibn Abbas (رضي الله عنهما) a dit selon une version "pleinement occupés" signifie qu'ils s'adonneront à l'écoute de la musique. (Tafsir Ibn Kathir 3/564)

 

Exégèse de la sourate 37: Les rangées


6~9. Nous avons décoré le ciel le plus proche d'un décor: les étoiles, afin de le protéger contre tout diable rebelle. Ils ne pourront être à l'écoute des dignitaires suprêmes [les Anges]; car ils seront harcelés de tout côté, et refoulés. Et ils auront un châtiment perpétuel.

    Ibn 'Abbâs (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: L'Envoyé d'Allah (saws) ne vut jamais de djinns ni ne récita du Coran pour eux. L'Envoyé d'Allah (saws) s'était mis en route pour la foire de 'Ukâz, avec un groupe de ses Compagnons. A ce temps, les diables, qui venaient surprendre les secrets du Ciel, avaient été éloignés et chassés par des flammes dirigées contre eux. Ces diables étant retournés vers leurs compagnons, ceux-ci leur demandèrent ce qui leur était arrivé.
    - "Nous avons été écartés du Ciel et empêchés d'en surprendre les secrets, répondirent-ils, et des flammes ont été lancées contre nous".
    - "Il faut, répliquèrent les autres, qu'un événement nouveau ait surgi pour qu'on vous ait éloignés des secrets du Ciel. Parcourez donc la terre entière et voyez quel est celui qui s'est interposé entre vous et les secrets du Ciel".
    Les diables se mirent à la recherche et ceux d'entre eux qui s'étaient dirigés du côté du Tuhâma trouvèrent le Prophète à Nakhl alors qu'il faisait route avec ses Compagnons vers la foire de 'Ukâzh. Au moment de leur arrivée, le Prophète et ses Compagnons faisaient la prière de fajr (l'aurore). Quand les diables entendirent la récitation du Coran, ils prêtèrent l'oreille et dirent ensuite: "Par Dieu! voici celui qui s'est interposé entre nous et les secrets du ciel". Aussitôt ils retournèrent vers leurs compagnons et leur dirent: "Frères, Nous avons certes entendu une Lecture (le Coran) merveilleuse, qui guide vers la droiture. Nous y avons cru, et nous n'associerons jamais personne à notre Seigneur. Ce fut alors qu'Allah révéla à Son Prophète (saws) les paroles suivantes: {Dis: Il m'a été révélé qu'un groupe de djinns prêtèrent l'oreille, puis dirent...}" (Mouslim n°681)

 

Exégèse de la sourate 38: Sâd


5~8. Réduira-t-il les divinités à un Seul Dieu? Voilà une chose vraiment étonnante". Et leurs notables partirent en disant: "Allez-vous en, et restez constants à vos dieux: c'est là vraiment une chose souhaitable. Nous n'avons pas entendu cela dans la dernière religion (le Christianisme); ce n'est en vérité que pure invention! Quoi! C'est sur lui, parmi nous, qu'on aurait fait descendre le Rappel [le Coran]? " Plutôt ils sont dans le doute au sujet de Mon message. Ou plutôt ils n'ont pas encore goûté à Mon châtiment!

    Ibn 'Abbâs rapporte: quand Abou Talib tomba malade, un groupe de qouraychites, dont Abou Jahl, entra chez lui. Ils dirent: "Ton neveu insulte nos idoles, il fait ceci et cela, il dit ceci et cela. Il vaut mieux que tu le fasses appeler et que tu l'en défendes". Il lui envoya quelqu'un et le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) vint et entra. Il y avait une place entre les mécréants et Abou Talib; Abou Jahl, le maudit, craignant qu'Abou Talib soit attendri si le Prophète s'asseyait à son côté, bondit et occupa la place. Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) ne pouvant s'asseoir près de son oncle, s'assit à côté de la porte.
    Abou Talib lui demanda: "Mon neveu! Comment se fait-il que ta tribu se plaint de toi et prétend que tu insultes leurs idoles, que tu dis ceci et cela?" Et tous se mirent à le blâmer.
    Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) prit la parole et déclara: "Mon oncle! Je leur demande seulement de dire une parole; grâce à elle, les arabes les suivront et les non arabes leur payeront l'impôt".
    Ils furent effarés et s'exclamèrent: "Une seule parole!! Bien sûr, par ton père, même dix".
    Ils demandèrent: "Et laquelle?"
    Abou Talib demanda: "Quelle est cette parole mon neveu?"
    Le Prophète répondit: "Il n'y a de dieu qu'Allah".
    Ils se levèrent effarés en secouant leurs habits et en disant: "A-t-il rendu les idoles un seul dieu, mais c'est inimaginable!"
    Allah révéla alors cette parole dans le Coran: {Réduira-t-il les divinités à un seul dieu, voilà une chose vraiment étonnante! Et leurs notables partirent en disant: "Allez-vous en et restez constants (soyez patients) à vos dieux, c'est un coup monté. Nous n'avons pas entendu (parler de) cela dans la dernière religion, ce n'est en vérité que pure invention. Quoi ? ! C'est sur lui parmi nous qu'on aurait fait descendre le rappel (Coran)!" Plutôt ils sont dans le doute au sujet de mon message. Ou plutôt ils n'ont pas encore goûté à mon châtiment} (38/5-8).

35. Il dit: "Seigneur, pardonne-moi et fais-moi don d'un royaume tel que nul après moi n'aura de pareil. C'est Toi le grand Dispensateur".

    D'après Abou Hourayra (qu'Allah soit satisfait de lui), l'Envoyé d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) a dit: "Hier, un éfrit d'entre les djinns s'est mis à me tenter pour interrompre ma prière. Or, Allah m'a permis de s'emparer de lui et je l'étranglai, j'eus l'intention de l'attacher à côté de l'un des piliers de la mosquée, afin qu'au matin vous puissiez tous le voir. Et je me souvins alors des paroles de mon frère Sulaymân (Salomon): {Seigneur, pardonne-moi et fais-moi don d'un royaume tel que nul après moi n'aura de pareil...} Et Allah chassa l'éfrit qui fuit en toute humilité." (Mouslim n°842)

86. Dis: "Pour cela, je ne vous demande aucun salaire; et je ne suis pas un imposteur.

    D'après 'Abd-Allah ibn Mas'ûd (qu'Allah soit satisfait de lui), Masrûq a dit: Nous étions assis chez 'Abd-Allah alors qu'il était couché sur le côté, quand un homme vint lui dire: "O Abou 'Abd-Ar-Rahman, au cours d'un récit de traditions qu'il faisait aux portes de Kinda un homme prétend et raconte que le verset (coranique) qui évoque la fumée, se rapporte au fait que (au Jour de la Résurrection), il viendra une fumée qui fera expirer les infidèles, tandis que les Croyants ne seront atteints que d'une sorte de rhume". 'Abd-Allah se mit en colère, se mit sur son séant et dit: "O les hommes, craignez Allah! Que celui parmi vous qui connaît une chose, qu'il la dise; ou bien qu'il dise: Allah est Celui qui sait le mieux. C'est déjà faire preuve de science que de dire d'une chose qu'on ne sait pas: je l'ignore. Allah, l'Exalté, a dit à Son Prophète (saws): {Dis: Pour cela, Je ne vous demande aucun salaire; et je ne suis pas un imposteur}. (Mouslim n°5006)

 

Exégèse de la sourate 39: Les groupes


9. Est-ce que celui qui, aux heures de la nuit reste en dévotion, prosterné et debout, prenant garde à l'au-delà et espérant la miséricorde de son Seigneur

    Ibn 'Omar (رضي الله عنهما) avait l'habitude de réciter : {Est-ce que celui qui, aux heures de la nuit reste en dévotion, prosterné et debout, prenant garde à l'au-delà et espérant la miséricorde de son Seigneur} (39/9). Il disait qu'il faisait référence à 'Othman Ibn 'Affân (رضي الله عنه). Ibn Abi Hâtim dit qu'Ibn 'Omar disait cela à cause des nombreuses prières qu'accomplissait le commandeurdes croyants, Uthmân, la nuit, et sa récitation était tellement longue qu'il aurait pu réciter le Coran en entier en une Rak'a.

30. En vérité tu mourras et ils mourront eux aussi

    'Orwa Ibn Zoubayr, qu'Allah les agrée, rapporte: Abou Bakr (ra) revint alors du Sonh sur sa monture et s'arrêta devant la porte de la mosquée. Il vint, affligé et attristé, et demanda la permission d'entrer dans la maison de sa fille Aïcha (ra) et elle l'autorisa à entrer. Il entra, le Messager d'Allah (saws) était mort sur son lit et ses femmes étaient autour. Elles voilèrent leurs visages et se cachèrent d'Abou Bakr sauf Aïcha. Il découvrit le visage du Messager d'Allah et se pencha sur lui en l'embrassant et en pleurant. Il dit: "Ce que prétend Ibn Al-khattab est faux. Le Messager d'Allah (saws) est bien mort, par celui qui tient mon âme dans sa main! Miséricorde d'Allah sur toi, Ô Messager d'Allah! Tu es si bon, vivant et mort". Puis il le couvrit de son habit et sortit rapidement à la mosquée. Il passa au-dessus des épaules des gens et arriva au minbar. En le voyant venir, 'Omar (ra) s'assit. Abou Bakr se leva à côté du minbar et appela les musulmans. Ils s'assirent et écoutèrent.
    Abou Bakr prononça l'attestation de foi et fit une introduction très touchante. Puis il reprit: "Allah puissant et glorieux a annoncé à son Prophète sa mort alors qu'il était vivant et parmi vous, de même qu'il vous a annoncé votre mort. La mort est une vérité et il ne restera aucun parmi vous sauf Allah puissant et glorieux. Allah élevé a dit: {Mouhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés. S'il mourait, donc, ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos pas ? Quiconque retourne sur ses pas ne nuira en rien à Allah; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants} (3/144).
    -Ce verset est dans le Coran?! s'exclama 'Omar. Par Allah! Je ne savais pas avant ce jour que ce verset avait été révélé (j'étais inconscient de son sens)!
    - Et Allah élevé, continua Abou Bakr, a dit à Mouhammad, prière et paix sur lui: {En vérité tu mourras et ils mourront aussi} (39/30). Allah élevé dit aussi: {Tout ce qui est sur elle doit périr. Seule subsistera la face de ton Seigneur plein de majesté et de noblesse} (55/26-27). Il dit encore: {Toute âme goûtera la mort. Mais c'est seulement au jour de la résurrection que vous recevrez votre entière rétribution} (3/185). Allah a fait vivre Mouhammad et l'a gardé jusqu'à ce qu'il établit grâce à lui la religion d'Allah. Mouhammad (saws) a fait triompher la volonté d'Allah, il a transmis la religion d'Allah et a combattu pour la cause d'Allah, puis il est mort en accomplissant cela. Il vous a laissés sur la voie; quiconque périra aura déjà reçu la preuve et le remède. Celui dont le Seigneur est Allah, Allah est vivant et ne meurt pas, et celui qui adorait Mouhammad et le considérait comme un dieu, alors son dieu est mort. Musulmans! Soyez pieux envers Allah! Tenez à votre religion! Placez votre confiance en votre Seigneur! La religion d'Allah est inébranlable et la parole d'Allah est complète. Allah aidera celui qui l'aide et il fera triompher sa religion. Le livre d'Allah est parmi nous; il est la lumière et le remède; par lui, Allah a guidé Mouhammad, prière et paix sur lui; il contient le licite et l'illicite. Par Allah! Peu nous importe les créatures qui se coalisent contre nous! Nos sabres sont dégainés, nous ne les avons pas encore déposés, et nous combattrons ceux qui nous contredisent comme nous avons combattu avec le Messager d'Allah, prière et paix sur lui. Pour cela que personne ne se lance dans la perdition!". Puis les mouhajirins partirent avec lui voir le Messager d'Allah, prière et paix sur lui.

53. O Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah

    D'après Ibn 'Abbâs (رضي الله عنهما): "Des polythéistes qui avaient commis nombre de meurtres et nombre d'adultères, vinrent trouver Muhammad (صلى الله عليه و سلم) et lui dirent: "Ce que vous nous dites et ce à quoi vous nous invitez est bien; mais veuillez nous indiquer comment racheter nos fautes". C'est alors que fut révélé ce verset: {Qui n'invoquent pas d'autre dieu avec Allah et ne tuent pas la vie qu'Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit; et qui ne commettent pas de fornication - car quiconque  fait cela encourra une punition} (25/68) et ce verset: {O Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah...} (39/53)". (Mouslim n°174)

67. Il n'ont pas estimé Allah comme Il devrait l'être alors qu'au Jour de la Résurrection, Il fera de la terre entière une poignée, et les cieux seront pliés dans sa [main] droite. Gloire à Lui! Il est au-dessus de ce qu'ils Lui associent.

    Abd-Allah ibn Mas'ûd (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Un des rabbins juifs vint trouver l'Envoyé d'Allah (saws) et lui dit: "O Muhammad! ou ô Abou Al-Qâsim! le Jour de la Résurrection, Allah, le Très-Haut placera les cieux sur un doigt, les terres sur un doigt, les montagnes et les arbres sur un doigt, l'eau et la terre humide sur un doigt et tous les êtres créés sur un doigt, Il les secouera et dira ensuite: "Je suis le Roi, Je suis le Roi". Etonné des paroles du rabbin et les approuvant en même temps, le Prophète (saws) rit, puis récita ce verset: {Ils n'ont pas estimé Allah comme Il devrait l'être alors qu'au Jour de la Résurrection, il fera de la terre entière une poignée et les cieux seront pliés dans Sa (main) droite. Gloire à Lui! Il est au-dessus de ce qu'ils Lui associent.}. (Mouslim n°4992)

 

Exégèse de la sourate 40: Le Pardonneur


8. Seigneur! fais-les entrer aux jardins d'Eden que Tu leur as promis, ainsi qu'aux vertueux parmi leurs ancêtres, leurs épouses et leurs descendants, car c'est Toi le Puissant, le Sage.

    Allâh a accepté cette prière

    Il a dit: {Ceux qui auront cru et que leurs descendants auront suivis dans la foi, Nous ferons que leurs descendants les rejoignent. Et Nous ne diminuerons en rien le mérite de leurs œuvres, chacun étant tenu responsable de ce qu' il aura acquis.} (52/21)

60. Et votre Seigneur dit: "Appelez-Moi, Je vous répondrai. Ceux qui, par orgueil, se refusent à M'adorer entreront bientôt dans l'Enfer, humiliés".

    'Ali (رضي الله عنه) rapporte: "La première nuit de Ramadan, le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) se leva, en orateur, célébra les louanges de Dieu et dit: "O hommes! Dieu le Très Haut vous a suffis de vos ennemis parmi les génies, vous a promis de vous exaucer quand Il a dit: {Appelez-Moi, Je vous répondrai...}. Or, Dieu (تعالى) a confié chaque génie rebelle à sept anges de sorte qu'ils ne le déchaînent pas avant la fin de Ramadan. Or, les portes du ciel seront ouvertes dès la première nuit de ce mois jusqu'à la dernière, et toute invocation sera exaucée".

 

Exégèse de la sourate 41: Les versets détaillés


1~13. Ha, Mim. [C'est] une Révélation descendue de la part du Tout Miséricordieux, du Très Miséricordieux. Un Livre dont les versets sont détaillés (et clairement exposés), un Coran [lecture] arabe pour des gens qui savent, annonciateur [d'une bonne nouvelle] et avertisseur. Mais la plupart d'entre eux se détournent; c'est qu'ils n'entendent pas. Et ils diront: "Nos cœurs sont voilés contre ce à quoi tu nous appelles, nos oreilles sont sourdes. Et entre nous et toi, il y a une cloison, Agis donc de ton côté; nous agissons du notre". Dis: "Je ne suis qu'un homme comme vous. Il m'a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique. Cherchez le droit chemin vers Lui et implorez Son pardon". Et malheur aux Associateurs qui n'acquittent pas la Zakat et ne croient pas en l'au-delà! Ceux qui croient et accomplissent de bonnes oeuvres auront une énorme récompense jamais interrompue. Dis: "Renierez-vous [l'existence] de celui qui a créé la terre en deux jours, et Lui donnerez-vous des égaux? Tel est le Seigneur de l'univers, C'est Lui qui fermement fixé des montagnes au-dessus d'elle, l'a bénie, et lui assigna ses ressources alimentaires en quatre jours d'égale durée. [Telle est la réponse] à ceux qui t'interrogent. Il S'est ensuite adressé au ciel qui était alors fumée et lui dit, ainsi qu'à la terre: "Venez tous deux, bon gré, mal gré". Tous deux dirent: "Nous venons obéissants". Il décréta d'en faire sept cieux en deux jours et révéla à chaque ciel sa fonction. Et Nous avons décoré le ciel le plus proche de lampes [étoiles] et l'avons protégé. Tel est l'Ordre établi par le Puissant, l'Omniscient. S'ils s'en détournent, alors dis-leur; "Je vous ai avertis d'une foudre semblable à celle qui frappa les Aad et les Tamud".

    Jâbir Ibn Abdallah, qu'Allah les agrée, a dit: les qouraychites se rassemblèrent un jour et décidèrent: "Choisissons le plus instruit parmi nous en sorcellerie, en voyance et en poésie. Qu'il aille voir cet homme qui a divisé notre groupe, désorganisé nos affaires et critiqué notre religion. Qu'il lui parle et qu'il voie ce qu'il répondra".
    Ils conclurent: "Nous ne connaissons personne d'autre que 'Otba Ibn Rabiâa".
    Ils lui dirent: "Vas-y, père de Walid".
    'Otba partit le voir et questionna: "Mouhammad! Es-tu meilleur que Abdallah (son père)?"
    Le Messager d'Allah (saws) se tut.
    Il reprit: "Es-tu meilleur que Abdelmottalib (son grand-père)?"
    Le Prophète se tut encore.
    'Otba continua: "Si tu prétends que ceux-là sont meilleurs que toi, alors ils ont adoré les idoles que tu critiques, et si tu prétends être meilleur, alors parle qu'on écoute tes paroles. Par Allah! Nous n'avons jamais vu quelqu'un chéri par son peuple aussi néfaste pour eux que toi: tu as divisé notre groupe, tu as mis nos affaires en désordre, tu as critiqué notre religion et tu nous as fait un scandale parmi les arabes à tel point qu'ils disent qu'il y a dans notre tribu un magicien, et qu'il y a chez les qouraychites un voyant. Par Allah! Nous nous attendons à tout moment à dégainer nos sabres les uns contre les autres pour nous anéantir. Regarde! Si tu es dans le besoin, nous te ramasserons l'argent jusqu'à ce que tu sois l'homme le plus riche de Qouraych. Si tu as trop envie de femmes, choisis parmi les femmes de la tribu celles qui te plaisent, nous t'en ferons marier dix".
    Le Messager d'Allah (saws) demanda: "Tu as fini?"
    Il répondit: "Oui".
    Alors le Messager d'Allah (saws) récita: "Au nom d'Allah tout miséricordieux, très miséricordieux. {Ha Mim. Révélation du tout miséricordieux très miséricordieux. Un livre dont les versets sont clairement détaillés, un Coran arabe pour des gens qui savent. Annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur, mais la plupart d'entre eux se détournent: c'est qu'ils n'entendent pas. Et ils dirent: "Nos coeurs sont voilés contre ce à quoi tu nous appelles, nos oreilles sont sourdes et entre nous et toi, il y a une cloison. Agis donc de ton côté, nous agissons du nôtre". Dis: "Je ne suis qu'un homme comme vous, il m'a été révélé que votre dieu est un dieu unique. Cherchez donc le droit chemin vers lui et implorez son pardon". Et malheur aux associateurs qui n'acquittent pas l'aumône et ne croient pas en l'au-delà. Ceux qui croient et accomplissent de bonnes oeuvres ont une récompense jamais interrompue. Dis: "Renierez-vous celui qui a créé la terre en deux jours et lui donnerez-vous des égaux? Tel est le Seigneur de l'univers. C'est lui qui a fermement fixé des montagnes au-dessus d'elle, l'a bénie et lui assigna ses ressources alimentaires en quatre jours égaux. (Telle est la réponse) à ceux qui t'interrogent. Il s'est ensuite adressé au ciel qui était alors en fumée et lui dit, ainsi qu'à la terre: "Venez tous deux, bon gré, mal gré". Tous deux dirent: "Nous venons obéissants". Il décréta d'en faire sept cieux en deux jours, et révéla à chaque ciel sa fonction. Et nous avons décoré le ciel le plus proche de lampes et l'avons protégé. Tel est l'ordre établi par le puissant, l'omniscient (tout savant). S'ils s'en détournent, alors dis-leur: "Je vous ai avertis d'une foudre destructive semblable à celle qui frappa Âad et Thamoud} (41/1-13).
    'Otba s'écria: "Arrête! Tu n'as pas autre chose?"
    Il répondit: "Non".
    'Otba retourna chez les qouraychites et ils le questionnèrent: "Alors?.
    - Je crois, dit-il, que je lui ai dit tout ce que vous auriez pu lui dire.
    - Et t'a-t-il répondu?
    - Oui". Puis il dit: "Non, par celui qui a établi cette construction (la Kaâba)! Je n'ai rien compris de ce qu'il a dit sauf qu'il vous a averti d'une foudre destructive comme la foudre de Âad et Thamoud.
    - Malheureux! L'homme te parle en arabe et tu ne sais pas ce qu'il dit!
    - Non, par Allah, je n'ai rien compris de ce qu'il a dit sauf la foudre".

    Dans une autre version, il rajouta: "Et si tu veux le pouvoir, nous te donnerons nos drapeaux et tu seras notre chef tant que tu vivras". Et quand il récita: {S'ils s'en détournent alors dis-leur: je vous ai avertis d'une foudre destructive semblable à celle qui frappa Âad et Thamoud} (41/13)
    'Otba mit sa main sur la bouche du Prophète et l'implora par les liens de parenté d'arrêter. Puis il ne sortit pas voir sa famille et s'enferma.
    Abou Jahl dit alors: "Par Allah! Gens de Qouraych! 'Otba a du devenir sabéen avec Mouhammad parce que sa nourriture lui a plu et qu'il est dans le besoin. Allons le voir".
    Ils partirent le voir et Abou Jahl lui dit: "Par Allah! 'Otba! Nous sommes venus uniquement parce que tu es devenu sabéen avec Mouhammed et son affaire t'a séduit. Si tu es dans le besoin nous allons te réunir ce qui te suffira pour que tu n'aies plus besoin de la nourriture de Mouhammad".
    'Otba se fâcha alors et jura par Allah de ne plus jamais parler à Mouhammad. Il s'indigna: "Vous savez que je suis des plus riches de Qouraych. Mais je suis allé le voir - il leur raconta l'histoire - et il m'a répondu par une chose qui n'est ni la sorcellerie, ni la poésie et ni la voyance. Il a lu: {Au nom d'Allah tout miséricordieux très miséricordieux. Ha Mim. Révélation du tout miséricordieux très miséricordieux [...] s'ils s'en détournent alors dis-leur: je vous ai avertis d'une foudre destructive semblable à celle qui frappa Âad et Thamoud} (41/1-13). J'ai alors mis ma main sur sa bouche et je l'ai imploré par les liens de parenté pour qu'il s'arrête. Vous savez que quand Mohamed dit une chose il ne ment pas, et j'ai eu peur que le châtiment descende sur vous".

22. Vous ne pouviez vous cacher au point que ni votre ouïe, ni vos yeux et ni vos peaux ne puissent témoigner contre vous. Mais vous pensiez qu'Allah ne savait pas beaucoup de ce que vous faisiez.

    Ibn Mas'oûd (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Deux Qoraychites et un Thaqîfite - ou suivant une variante - deux Thaqîfites et un Qoraychite, aux ventres chargés d'embonpoint et à l'esprit borné, étaient réunis auprès de la Maison.
    - "Pensez-vous, dit l'un, qu'Allah entend ce que nous disons?".
    Un autre reprit: "Il entend quand nous parlons à haute voix, mais Il n'entend pas quand nous parlons à voix basse".
    - "Alors, s'écria le troisième, s'Il entend ce que nous disons à haute voix, Il entend aussi ce que nous disons à voix basse".
    C'était alors qu'Allah, l'Exalté, révéla ce verset: {Vous ne pouviez vous cacher au point que ni votre ouïe, ni vos yeux et ni vos peaux ne puissent témoigner contre vous...} (Mouslim n°4979)

 

Exégèse de la sourate 42: La consultation


51. Il n'a pas été donné à un mortel qu'Allah lui parle autrement que par révélation, ou de derrière un voile, ou qu'Il [lui] envoie un messager (Ange) qui révèle, par Sa permission, ce qu'Il [Allah] veut. Il est Sublime et Sage.

    Masrûq a dit: Un jour que j'étais accoudé chez 'Aïcha, elle me dit: "O Abou 'Aïcha! Trois choses, quiconque prétend l'une d'elles aura forgé un grand mensonge sur Allah".
    Je lui dis: "Lesquelles?".
    - "Quiconque prétend que Muhammad, (saws) a vu son Seigneur, aura forgé un grand mensonge sur Allah".
    Etant appuyé sur mes coudes, ajouta Masrûq, je me mis sur mon séant et dis: "O Mère des Croyants! Donnez-moi du temps (pour comprendre) et ne me pressez pas: Allah, l'Exalté, n'a-t-Il pas dit: {Il l'a effectivement vu, au clair horizon, et Il l'a pourtant vu, lors d'une autre descente}.
    - Parmi les gens de cette Communauté, répondit-elle, j'étais la première à poser cette question à l'Envoyé d'Allah (saws) qui m'avait alors répondu: "Il s'agit de Gabriel que je n'ai vu sous sa forme originelle que deux fois: dont une fois quand je l'ai vu descendre du ciel couvrant de sa grande stature tout ce qui se trouve entre le ciel et la terre".
    Puis, 'Aïcha ajouta: N'as-tu pas entendu ce verset qu'Allah a révélé à Son Prophète: {Les regards ne peuvent l'atteindre, cependant qu'Il saisit tous les regards. Et il est le Doux, le Parfaitement Connaisseur}.
    N'as-tu pas non plus entendu ce verset: {Il n'a pas été donné à un mortel qu'Allah lui parle autrement que par révélation, ou de derrière un voile, ou qu'Il (lui) envoie un messager (Ange) qui révèle, par Sa permission, ce qu'Il (Allah) veut. Il est Sublime et Sage.}. (Mouslim n°259)

 

Exégèse de la sourate 43: L'ornement

 

 

Exégèse de la sourate 44: La fumée


2~3. Par le Livre (le Coran) explicite. Nous l'avons fait descendre en une nuit bénie, Nous sommes en vérité Celui qui avertit

    La nuit béni est la nuit du destin

    {Nous l'avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d'Al-Qadr.} (97/1)

10~16. Et bien, attends le jour où le ciel apportera une fumée visible qui couvrira les gens. Ce sera un châtiment douloureux. "Seigneur, éloigne de nous le châtiment. Car [à présent] nous croyons". D'où leur vient cette prise de conscience alors qu'un Messager explicite leur est déjà venu, Puis ils s'en détournèrent en disant : "C'est un homme instruit [par d'autres], un possédé". Nous dissiperons le châtiment pour peu de temps; car vous récidiverez. Le jour où Nous userons de la plus grande violence et Nous Nous vengerons.

    D'après 'Abd-Allah ibn Mas'ûd (qu'Allah soit satisfait de lui), Masrûq a dit: Nous étions assis chez 'Abd-Allah alors qu'il était couché sur le côté, quand un homme vint lui dire: "O Abou 'Abd-Ar-Rahman, au cours d'un récit de traditions qu'il faisait aux portes de Kinda un homme prétend et raconte que le verset (coranique) qui évoque la fumée, se rapporte au fait que (au Jour de la Résurrection), il viendra une fumée qui fera expirer les infidèles, tandis que les Croyants ne seront atteints que d'une sorte de rhume". 'Abd-Allah se mit en colère, se mit sur son séant et dit: "O les hommes, craignez Allah! Que celui parmi vous qui connaît une chose, qu'il la dise; ou bien qu'il dise: Allah est Celui qui sait le mieux. C'est déjà faire preuve de science que de dire d'une chose qu'on ne sait pas: je l'ignore. Allah, l'Exalté, a dit à Son Prophète (saws): {Dis: Pour cela, Je ne vous demande aucun salaire; et je ne suis pas un imposteur}. Lorsque, les Qoraychites tardèrent à embrasser l'islam, le Prophète (saws) invoqua Allah contre eux en disant: "Seigneur, aide-moi contre eux par sept années comme les sept années de Joseph". Alors, pendant un an entier, la famine sévit parmi eux au point qu'on en fut réduit à manger les peaux des animaux et leurs cadavres. Lorsque l'un d'entre eux regardait les cieux, il voyait une sorte de fumée. Abou Sufyân vint trouver le Prophète et lui dit: "O Muhammad! Tu nous ordonnes d'obéir à Allah et de maintenir les liens de parenté. Or tes concitoyens périssent; prie Allah en leur faveur". Allah, l'Exalté, a dit: {Eh bien, attends le jour où le ciel apportera une fumée visible qui couvrira les gens. Ce sera un châtiment douloureux... jusqu'à ...car vous récidiverez}. Cela détournera-t-il d'eux le châtiment de l'autre monde, dit-il, lorsque l'Heure viendra? {Le jour où Nous userons de la plus grande violence et Nous Nous vengerons} or la violence fut usée à la journée de Badr; les prédictions des versets évoquant la fumée, la violence et le lizâm (ce qui colle) sont déjà passés tout comme la prédiction du verset de la sourate Ar-Rûm. (Mouslim n°5006)

56. Ils n'y goûteront pas à la mort sauf leur mort première. Et [Allah] les protégera du châtiment de la Fournaise

    'Abdallah Ibn 'Omar (رضي الله عنهما) a rapporté que l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Quand les habitants du Paradis s'y rendront et les habitants de l'Enfer rejoindront la Géhenne, on ramènera le mort jusqu'à mi-chemin entre le Paradis et l'Enfer et on l'égorgera. Puis un héraut proclamera : "O Habitants du Paradis, il n'y a plus de mort ! O habitants de la Géhenne, il n'y a plus de mort !" Les habitants du Paradis ajouteront une autre joie à leur joie et les gens de la Géhenne une autre tristesse à leur affliction". (al-Boukhari et Mouslim)

    Dans une autre version, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Dieu fera entrer les habitants du Paradis au Paradis et les habitants de la Géhenne à la Géhenne. Puis un héraut se lèvera entre eux en disant: "O habitants du Paradis, il n'y a plus de mort ! O habitants de la Géhenne, il n'y a plus de mort !" Chacun sera dans l'état où il se trouve pour l'éternité". (Mouslim)

 

Exégèse de la sourate 45: L'agenouillée


14. Dis à ceux qui ont cru de pardonner à ceux qui n'espèrent pas les jours d'Allah afin qu'Il rétribue [chaque] peuple pour les acquis qu'ils faisaient.

    Selon Ubayy Ibn Ka`b, le Messager d'Allah, paix et bénédiction d'Allah sur lui, interpréta "les jours d'Allâh" par les bienfaits d'Allâh et Ses signes (An-Nasâ'î et `Abd Allâh Ibn Ahmad [Ibn Hanbal] dans le complément du Musnad, ainsi qu'Al-Bayhaqî dans Shu`ab Al-Imân)

 

Exégèse de la sourate 46: Al-Ahqaf

 

 

Exégèse de la sourate 47: Mouhammad


22~24. Si vous vous détournez , ne risquez-vous pas de semer la corruption sur terre et de rompre vos liens de parenté? Ce sont ceux-là qu'Allah a maudits, a rendus sourds et a rendu leurs yeux aveugles. Ne méditent-ils pas sur le Coran? Ou y a-t-il des cadenas sur leurs cœurs?

    D'après Abou Hourayra (qu'Allah soit satisfait de lui), le Prophète (saws) a dit: Allah a créé les êtres et lorsqu'il eut achevé la Création, le lien de parenté se leva et dit: "Voici le séjour de celui qui demande refuge contre la rupture des liens de parenté?".
    - "Oui, répondit Allah, ne seras-tu pas satisfait que Je rapproche de Moi celui qui te maintient et que Je rompe avec celui qui te rompt?".
    - "Certes oui, Seigneur", répondit-il.
    - "Eh bien! Je te l'accorde", reprit Allah.
    L'Envoyé d'Allah (saws) a ajouté: Récitez ces versets coraniques si vous voulez: {Si vous vous détournez, ne risquez-vous pas de semer la corruption sur terre et de rompre vos liens de parenté? Ce sont ceux qu'Allah a maudits, a rendu sourds et a rendu leurs yeux aveugles. Ne méditent-ils pas sur le Coran? Ou y a-t-il des cadenas sur leurs cœurs?} (Mouslim n°4634)

 

Exégèse de la sourate 48: La victoire éclatante


1~5. En vérité Nous t'avons accordé une victoires éclatante, afin qu'Allah te pardonne tes péchés passés et futurs, qu'Il parachève sur toi Son bienfait et te guide sur une voie droite; et qu'Allah te donne un puissant secours. C'est Lui qui a fait descendre la quiétude dans les cœurs des croyants afin qu'ils ajoutent une foi à leur foi. A Allah appartiennent les armées des cieux et de la terre; et Allah est Omniscient et Sage afin qu'Il fasse entrer les croyants et les croyantes dans des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux où ils demeureront éternellement, et afin de leur effacer leurs méfaits. Cela est auprès d'Allah un énorme succès.

    D'après 'Anas ibn Mâlik (qu'Allah soit satisfait de lui), comme les Compagnons du Prophète étaient extrêmement chagrinés du retour d'Al-Hudaybiya et alors que le Prophète y avait fait immoler les bêtes du sacrifice, ces versets furent révélés: {En vérité Nous t'avons accordé une victoire éclatante [...] un énorme succès}. Le Prophète dit alors à ses Compagnons: "Il m'a été révélé un verset qui m'est plus cher que ce monde et tout ce qu'il comporte". (Mouslim n°3341)

29. Mouhammad est le Messager d'Allah. Et ceux qui sont avec lui sont durs envers les mécréants, miséricordieux entre eux. Tu les vois inclinés, prosternés, recherchant d'Allah grâce et agrément. Leurs visages sont marqués par la trace laissée par la prosternation. Telle est leur image dans la Thora. Et l'image que l'on donne d'eux dans l'évangile est celle d'une semence qui sort sa pousse, puis se raffermit, s'épaissit, et ensuite se dresse sur sa tige, à l'émerveillement des semeurs. [Allah] par eux [les croyants] remplit de dépit les mécréants. Allah promet à ceux d'entre eux qui croient et font de bonnes oeuvres, un pardon et une énorme récompense.

    Abou 'aroua Az-zoubayri a dit : "Nous étions chez Mâlik et il fut fait allusion à un homme qui dénigrait les compagnons du Prophète alors Mâlik lut ce verset {Mouhammad est le Messager d'Allah […] par eux (les croyants), (Allah) remplit de dépit les mécréants[…]} (48/29) Puis Mâlik dit : "Celui qui a dans le cœur de la haine (du dépit) envers les compagnons de Mouhammad est concerné par ce verset"". (Abou Na'im 2/327)

 

Exégèse de la sourate 49: Les appartements


2. ô vous qui avez cru! N'élevez pas vos voix au-dessus de la voix du Prophète, et ne haussez pas le ton en lui parlant, comme vous le haussez les uns avec les autres, sinon vos oeuvres deviendraient vaines sans que vous vous en rendiez compte.

    Anas ibn Mâlik (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Après la révélation de ce verset: {O vous qui avez cru! N'élevez pas vos voix au-dessus de la voix du Prophète...} Thâbit ibn Qays se retira dans sa maison et dit: "Ah! Je serai au nombre des damnés!" Il s'est abstenu d'aller voir le Prophète (saws). Se rendant compte de son absence, l'Envoyé d'Allah demanda de ses nouvelles à Sa'd ibn Mu'âdh, en disant: "O Abou 'Amr! Est-ce que Thâbit est malade?".
    - "Il est mon voisin, répliqua Sa'd, et je n'ai pas entendu qu'il souffre".
    Sa'd se rendit aussitôt à son voisin et l'informa de ce que l'Envoyé d'Allah (saws) avait dit.
    Thâbit s'exprima ainsi: "Ne voyez-vous pas que je suis visé par ce verset car c'est ma voix qui s'élève le plus souvent au-dessus de celle du Prophète (saws)? Je serai donc l'un des damnés!".
    Sa'd revint auprès du Prophète (saws) et lui fit part de ce que Thâbit avait dit.
    L'Envoyé d'Allah (saws) dit: "Non, il sera au nombre des bienheureux du Paradis". (Mouslim n°170)

9. Et si deux groupes de croyants se combattent, faites la conciliation entre eux. Si l'un d'eux se rebelle contre l'autre, combattez le groupe qui se rebelle, jusqu'à ce qu'il se conforme à l'ordre d'Allah. Puis, s'il s'y conforme, réconciliez-les avec justice et soyez équitables car Allah aime les équitables.

    D'après 'Anas ibn Mâlik (qu'Allah soit satisfait de lui), Un jour on dit au Prophète (saws): "Veux-tu te rendre chez Abd-Allah ibn 'Ubayy (pour le convaincre d'embrasser l'islam)?". Il enfourcha alors un âne pour s'y rendre et se mit en route, accompagné des musulmans traversant une terre saline. Quand ils furent arrivés, il ('Abd-Allah ibn 'Ubayy) dit au Prophète: "Eloigne-toi de moi, l'odeur de ton âne m'incommode". Un des 'Ansâr, dit alors: "Certes l'âne de l'Envoyé d'Allah (saws) exhale une odeur plus agréable que la tienne". Un des compagnons de 'Abd-Allah fut irrité de ces paroles et les deux hommes s'injurièrent; puis, l'irritation ayant gagnée les compagnons de chacun de ces deux hommes, les deux groupes se mirent à se battre avec les branches de palmier, les mains et les semelles. On nous assura que ce fut l'occasion de la révélation suivante: {Et si deux groupes de Croyants se combattent, faites la conciliation entre eux...} (Mouslim n°3357)

 

Exégèse de la sourate 50: Qaf


19. L'agonie de la mort fait apparaître la vérité: "Voilà ce dont tu t'écartais".

    Alors qu'Abou Bakr (ÑÖí Çááå Úäå) agonisait il se découvrit le visage et dit à sa fille 'Aicha (ÑÖí Çááå ÚäåÇ) qui était affligée : "Ne sois pas dans cet état mais récite plutôt : {L'agonie de la mort fait apparaître la vérité: "Voilà ce dont tu t'écartais".} (50/19)
    Abou Bakr dit ensuite : "Prenez ces deux habits, lavez les, et utilisez les pour mon linceul ; car les vivants ont plus besoin du neuf que le mort !"

35. Il y aura là pour eux tout ce qu'ils voudront. Et auprès de Nous il y a davantage encore.

    Le surplus en question ici est le regard jeté sur le visage d'Allah le Puissant et Majestueux. C'est l'explication donnée par 'Ali et Anas ibn Malik (رضي الله عنهما).

 

Exégèse de la sourate 51: Qui éparpillent

 

 

52: At-Tour

Exégèse de la sourate 52: At-Tour


21. Ceux qui auront cru et que leurs descendants auront suivis dans la foi, Nous ferons que leurs descendants les rejoignent. Et Nous ne diminuerons en rien le mérite de leurs œuvres, chacun étant tenu responsable de ce qu' il aura acquis.

    Selon Ibn Kathîr, Said ibn Djoubayr a dit: "Quand le croyant entrera au paradis , il demandera où est son père, son fils et son frère.
    Et on lui dira: ils n'ont pas accompli des oeuvres les hissant à votre niveau.
    Il dira alors: "Je n'ai oeuvré que pour moi et pour eux". Alors, ils seront hissés à son rang".

35~37. Ont-ils été créés à partir de rien ou sont-ils eux les créateurs? Ou ont-ils créé les cieux et la terre? Mais ils n'ont plutôt aucune conviction. Possèdent-ils les trésors de ton Seigneur? Ou sont-ils eux les maîtres souverains?

    Joubayr ibn Mout'im (رضي الله عنه) a dit: "J'ai entendu le Prophète récitait la sourate At-Toûr dans la prière de al-Maghrib, quand il est arrivé au verset qui dit: {Ont-ils été créés à partir de rien ou sont-ils eux les créateurs? Ou ont-ils créé les cieux et la terre? Mais ils n'ont plutôt aucune conviction. Possèdent-ils les trésors de ton Seigneur? Ou sont-ils eux les maîtres souverains?}, mon coeur a failli s'envoler". (al-Boukhâri)

 

Exégèse de la sourate 53: L'étoile


43. et que c'est Lui qui a fait rire et qui a fait pleurer

    'Abd-Allah ibn 'Abî Mulayka a dit: 'Amr ibn 'Uthmân et moi étions assis chez Ibn 'Omar, dans l'attente de l'arrivée du convoi funèbre de Oum 'Abân bint 'Uthmân. Ibn 'Abbâs arriva en la compagnie d'un guide qui lui désigna la place de Ibn 'Omar. Il vint donc s'installer de mon côté de telle façon que je fus entre les deux hommes (Ibn 'Omar et Ibn 'Abbâs). Nous entendîmes alors des cris émanant de la maison. Alors 'Abd-Allah ibn 'Omar, proposant à 'Amr ibn 'Uthmân de se lever pour faire arrêter ces gémissements: "J'ai entendu l'Envoyé d'Allah (saws) dire que le mort sera châtié à cause des lamentations répandues par les siens". 'Abd-Allah émit ce jugement sans restrictions. Ibn 'Abbâs répliqua alors: Nous étions en compagnie de l'émir des Croyants 'Omar ibn Al-Khattâb. Quand nous atteignîmes un désert situé entre Médine et La Mecque, il s'aperçut d'un homme assis à l'ombre d'un arbre.
    - "Va voir qui est cet homme", m'ordonna 'Omar. Je trouvai là Suhayb et retournai à 'Omar lui dire que c'était Suhayb.
    - "Va et dis-lui de nous accompagner".
    - "Sa famille est avec lui".
    - "Même si sa famille est avec lui, dis-lui de nous accompagner" (peut-être l'a-t-il dit selon Ayyûb).
    Plus tard, lorsque 'Omar fut mortellement frappé, Suhayb vint le trouver en pleurant et en criant: "Ah! Mon frère! Ah! Mon ami!". 'Omar lui dit alors: "Ne sais-tu pas -ou n'as-tu pas entendu, selon 'Ayyûb - l'Envoyé d'Allah (saws) dire: Le mort sera châtié à causes de certains gémissements poussés par les siens (sur sa recommandation)". 'Abd-Allah émit ainsi un jugement sans restrictions, tandis que 'Omar ajouta qu'il s'agissait de certains cas seulement. J'allai trouver 'Aïcha et lui raconta ce qu' Ibn 'Omar avait dit.
    - "Par Dieu! l'Envoyé d'Allah (saws) n'a jamais dit que le mort sera châtié à cause des larmes versées par quiconque. Mais il a dit plutôt qu' Allah accroîtra le châtiment du mécréant à cause des pleurs que versent les siens à sa mort". Il suffit de retenir ces mots du Coran: {et que c'est Lui qui a fait rire et qui a fait pleurer}, {Et nul ne portera le fardeau d'autrui.}

59-60. Quoi! Vous étonnez-vous de ce discours (le Coran)? Et vous [en]: riez et n'[en] pleurez point?

    Abû Hurayra a dit: Lorsque le verset du Coran: {Quoi ! Vous étonnez-vous de ce discours(le Coran) ? Et vous en riez et n'en pleurez point.} (53/59-60) a été révélé, les Compagnons résidant dans la Suffah, (la cour de la mosquée du prophète) ont pleuré jusqu'à ce que les larmes coulent goutte à goutte le long de leurs joues. Quand le prophète (Prière et salut d'Allah sur lui) a entendu leurs pleurs, il a pleuré avec eux et ses pleurs nous ont fait pleurer. Le Messager d'Allah a dit : "Celui pleure par crainte d'Allah, le Feu (de l'enfer) ne le touchera pas". (Al-Bayhaqi)

 

54: La lune

Exégèse de la sourate 54: La lune


15. Et Nous la laissâmes, comme un signe [d'avertissement]. Y a-t-il quelqu'un pour réfléchir?

    Abou 'Ishâq dit: J'ai vu un homme interroger Al-'Aswad ibn Yazîd alors qu'il était en train d'enseigner le Coran à la mosquée: "Comment récites-tu le dernier mot de ce verset est-ce avec un dâl ou un dhâl: Y a-t-il quelqu'un pour réfléchir? (-pour réfléchir-, en arabe: Muddakir ou Mudhdhakir)?"
    - "Je le prononce avec un dâl, dit Al-'Aswad, car j'ai entendu 'AbdAllah ibn Mas'oûd dire qu'il avait entendu le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) le réciter avec un dâl (Muddakir)". (Mouslim n°1362)

46. L'Heure, plutôt, sera leur rendez-vous, et l'Heure sera plus terrible et plus amère.

    Il a été rapporté que Qasim ibn Maïn a dit : "Abou Hanifa se mit à prier au cours d'une nuit en récitant ce verset: {L'Heure, plutôt, sera leur rendez-vous, et l' Heure sera plus terrible et plus amère} (54/46) et il ne cessa de le répéter, de pleurer et d'exprimer son humilité jusqu'au matin".

 

Exégèse de la sourate 55: Le Tout Miséricordieux


5. Le soleil et la lune [évoluent] selon un calcul [minutieux]

    {Le soleil ne peut rattraper la lune, ni la nuit devancer le jour ; et chacun vogue dans une orbite.} (36.40)

    {Fendeur de l'aube, Il a fait de la nuit une phase de repos; le soleil et la lune pour mesurer le temps. Voilà l'ordre conçu par le Puissant, l'Omniscient.} (6/96)

4. et l'herbe et les arbres se prosternent

    est traduit selon l'avis d'Ibn Abbâs.

    Selon l'avis d'al Hasan et Qatâda, le verset se traduit ainsi "l'étoile et l'arbre se prosternent"

    C'est devant Allah qu'ils se prosternent

    {N'as-tu pas vu que c'est devant Allah que se prosternent tous ceux qui sont dans les cieux et tous ceux qui sont sur la terre, le soleil, la lune, les étoiles les montagnes, les arbres, les animaux, ainsi que beaucoup de gens?} (22.18)

7. Et quant au ciel, Il l'a élevé bien haut. Et Il a établit la balance,

    La balance dont il s'agit est celle de la justice

    {Nous avons effectivement envoyé Nos Messagers avec des preuves évidentes, et fait descendre avec eux le Livre et la balance, afin que les gens établissent la justice.} (57/25)

9. Donnez [toujours] le poids exact et ne faussez pas la pesée

    {ne fraudez pas lorsque vous pesez mais pesez avec équité. et pesez avec une balance exacte.} (26/182)

13. Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?

    Alors nous répondons comme ont répondu les djinns : "Allah ! notre Seigneur ! rien de Tes bienfaits nous ne nions ! A Toi la louange !"

26-27. Tout ce qui est sur elle [la terre] doit disparaître, [Seule] subsistera La Face [Wajh] de ton Seigneur, plein de majesté et de noblesse.

    'Orwa Ibn Zoubayr, qu'Allah les agrée, rapporte: Abou Bakr (ra) revint alors du Sonh sur sa monture et s'arrêta devant la porte de la mosquée. Il vint, affligé et attristé, et demanda la permission d'entrer dans la maison de sa fille Aïcha (ra) et elle l'autorisa à entrer. Il entra, le Messager d'Allah (saws) était mort sur son lit et ses femmes étaient autour. Elles voilèrent leurs visages et se cachèrent d'Abou Bakr sauf Aïcha. Il découvrit le visage du Messager d'Allah et se pencha sur lui en l'embrassant et en pleurant. Il dit: "Ce que prétend Ibn Al-khattab est faux. Le Messager d'Allah (saws) est bien mort, par celui qui tient mon âme dans sa main! Miséricorde d'Allah sur toi, Ô Messager d'Allah! Tu es si bon, vivant et mort". Puis il le couvrit de son habit et sortit rapidement à la mosquée. Il passa au-dessus des épaules des gens et arriva au minbar. En le voyant venir, 'Omar (ra) s'assit. Abou Bakr se leva à côté du minbar et appela les musulmans. Ils s'assirent et écoutèrent.
    Abou Bakr prononça l'attestation de foi et fit une introduction très touchante. Puis il reprit: "Allah puissant et glorieux a annoncé à son Prophète sa mort alors qu'il était vivant et parmi vous, de même qu'il vous a annoncé votre mort. La mort est une vérité et il ne restera aucun parmi vous sauf Allah puissant et glorieux. Allah élevé a dit: {Mouhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés. S'il mourait, donc, ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos pas ? Quiconque retourne sur ses pas ne nuira en rien à Allah; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants} (3/144).
    -Ce verset est dans le Coran?! s'exclama 'Omar. Par Allah! Je ne savais pas avant ce jour que ce verset avait été révélé (j'étais inconscient de son sens)!
    - Et Allah élevé, continua Abou Bakr, a dit à Mouhammad, prière et paix sur lui: {En vérité tu mourras et ils mourront aussi} (39/30). Allah élevé dit aussi: {Tout ce qui est sur elle doit périr. Seule subsistera la face de ton Seigneur plein de majesté et de noblesse} (55/26-27). Il dit encore: {Toute âme goûtera la mort. Mais c'est seulement au jour de la résurrection que vous recevrez votre entière rétribution} (3/185). Allah a fait vivre Mouhammad et l'a gardé jusqu'à ce qu'il établit grâce à lui la religion d'Allah. Mouhammad (saws) a fait triompher la volonté d'Allah, il a transmis la religion d'Allah et a combattu pour la cause d'Allah, puis il est mort en accomplissant cela. Il vous a laissés sur la voie; quiconque périra aura déjà reçu la preuve et le remède. Celui dont le Seigneur est Allah, Allah est vivant et ne meurt pas, et celui qui adorait Mouhammad et le considérait comme un dieu, alors son dieu est mort. Musulmans! Soyez pieux envers Allah! Tenez à votre religion! Placez votre confiance en votre Seigneur! La religion d'Allah est inébranlable et la parole d'Allah est complète. Allah aidera celui qui l'aide et il fera triompher sa religion. Le livre d'Allah est parmi nous; il est la lumière et le remède; par lui, Allah a guidé Mouhammad, prière et paix sur lui; il contient le licite et l'illicite. Par Allah! Peu nous importe les créatures qui se coalisent contre nous! Nos sabres sont dégainés, nous ne les avons pas encore déposés, et nous combattrons ceux qui nous contredisent comme nous avons combattu avec le Messager d'Allah, prière et paix sur lui. Pour cela que personne ne se lance dans la perdition!". Puis les mouhajirins partirent avec lui voir le Messager d'Allah, prière et paix sur lui.

 

Exégèse de la sourate 56: L'événement

 

 

Exégèse de la sourate 57: Le fer

 

 

Exégèse de la sourate 58: La discussion


7. Ne vois-tu pas qu'Allah sait ce qui est dans les cieux et sur la terre? Pas de conversation secrète entre trois sans qu'Il ne soit leur quatrième, ni entre cinq sans qu'Il n'y ne soit leur sixième, ni moins ni plus que cela sans qu'Il ne soit avec eux, là où ils se trouvent. Ensuite, Il les informera, au Jour de la Résurrection, de ce qu'ils faisaient, car Allah est Omniscient.

    Ad Dahhak (ÑÍãå Çááå) dit en parlant de ce verset: "Il (Allah exalté soit-Il) est au-dessus de Son Trône, et Sa Science est avec eux où qu'ils soient". (Ibn 'Assal et Ibn Bata avec une chaîne forte)
     

 

Exégèse de la sourate 59: L'exode


5. Tout palmier que vous avez coupé ou que vous avez laissé debout sur ses racines, c'est avec la permission d'Allah et afin qu'Il couvre ainsi d'ignominie les pervers.

    D'après 'Abd-Allah ibn 'Omar (qu'Allah soit satisfait des deux), le Prophète (saws) fit brûler et couper les palmiers d' Al-Buwayra, une palmeraie appartenant à Banû An-Nadîr. Qutayba et Ibn Rumh ajoutent: «C'est à cette occasion qu'Allah, l'Exalté, révéla le verset suivant: {Tout palmier que vous avez coupé ou que vous avez laissé debout sur ses racines, c'est avec la permission d'Allah et afin qu'Il couvre ainsi d'ignominie les pervers}. (Mouslim n°3284)

7. Le butin provenant [des biens] des habitants des cités, qu'Allah a accordé sans combat à Son Messager, appartient à Allah, au Messager, aux proches parents, aux orphelins, aux pauvres et au voyageur en détresse, afin que cela ne circule pas parmi les seuls riches d'entre vous. Prenez ce que le Messager vous donne; et ce qu'il vous interdit, abstenez-vous en; et craignez Allah car Allah est dur en punition.

    'Abd-Allah ibn Mas'ûd (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: "Allah a maudit les femmes qui tatouent et celles qui se font tatouer, les femmes qui épilent (aux autres femmes) le visage ou les sourcils et celles qui s'épilent le visage ou les sourcils, celles qui se liment les dents pour se rendre plus belles en dénaturant l'œuvre d'Allah". Une femme des Banû 'Asad, surnommée Oum Y'aqûb, qui récitait le Coran, ayant eu courant de cela, vint trouver 'Abd-Allah et lui dit: "On m'a dit que tu avais maudit celles qui tatouent, celles qui se font tatouer, celles qui épilent (aux autres femmes) le visage ou les sourcils et celles qui s'épilent le visage ou les sourcils et celles qui se liment les dents par coquetterie parce qu'elles changent la Création d'Allah". Il lui répondit: "Pourquoi ne maudirais-je pas celles que l'Envoyé d'Allah (saws) lui-même a maudites, d'après le Livre d'Allah?".
    - "J'ai lu, répliqua-t-elle, tout ce qui est entre les deux planchettes du Mushaf (c.-à-d., le Coran dont les feuillets étaient reliés à l'aide de deux planchettes qui formaient une sorte de reliure) et je n'y ai rien trouvé de tout ce que tu dis".
    - "Si tu l'avais vraiment lu, tu l'y aurais trouvé, reprit 'Abd-Allah. Allah - à Lui la puissance et la gloire - a dit: {Prenez ce que le Messager vous donne; et ce qu'il vous interdit, abstenez-vous en...} La femme rétorqua: "Cependant, je vois une chose de cela sur ta femme". Il lui dit alors: "Eh bien! Va voir".
    La femme se rendit chez la femme de 'Abd-Allah et comme elle n'a rien trouvé de ce qu'elle supposait, elle revint lui dire: "Je n'en ai rien trouvé".
    Il lui répondit: "Si elle pratiquait cela, nous ne trouverions plus dans une même maison". (Mouslim n°3966)

18-19. ô vous qui avez cru! Craignez Allah. Que chaque âme voit bien ce qu'elle a avancé pour demain. Et craignez Allah, car Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah; [Allah] leur a fait alors oublier leurs propres personnes; ceux-là sont les pervers.

    Ces versets étaient parfois cités comme introduction à un discours

    Jabir Ibn 'Abdullah a dit: « Nous étions au beau milieu de la journée chez le Messager de Dieu quand vinrent à lui des gens n'ayant pour vêtements qu'une couverture de laine ayant un trou par où passait leur tête. Ils portaient des sabres en bandoulière et la plupart d'entre eux, ou plutôt tous, étaient de la tribu de Moudar. Le mécontentement parut alors sur le visage du Messager de Dieu du fait de leur pauvreté extrême. Il entra chez lui puis en ressortit et dit à Bilal de faire les deux appels à la prière. Il pria avec les gens puis leur adressa ce sermon: {O gens! Craignez votre Seigneur qui vous a créés à partir d'un seul et même souffle vital. Il lui en crée sa propre épouse et Il dissémina à partir d'eux des hommes en grand nombre et des femmes ainsi que les matrices (les liens de parenté) car Dieu vous observe en permanence} (4/1)

    Puis il récita: {Ô vous qui avez cru! Craignez Allah. Que chaque âme voit bien ce qu'elle a avancé pour demain. Et craignez Allah, car Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah; (Allah) leur a fait alors oublier leurs propres personnes; ceux-là sont les pervers. Ne seront pas égaux les gens du Feu et les gens du Paradis. Les gens du Paradis sont eux les gagnants.} (59/18-20). (Mouslim, An-Nassaî, Ad-darimi et d'autres)

 

Exégèse de la sourate 60: L'éprouvée


1. ô vous qui avez cru ! Ne prenez pas pour alliés Mon ennemi et le vôtre, leur offrant l'amitié, alors qu'ils ont nié ce qui vous est parvenu de la vérité. Ils expulsent le Messager et vous-mêmes parce que vous croyez en Allah, votre Seigneur. Si vous êtes sortis pour lutter dans Mon chemin et pour rechercher Mon agrément, leur témoignerez-vous secrètement de l'amitié, alors que Je connais parfaitement ce que vous cachez et ce que vous divulguez ? Et quiconque d'entre vous le fait s'égare de la droiture du sentier.

    'Alî (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: L'Envoyé d'Allah (saws) m'envoya en compagnie d'Az-Zubayr et d'Al-Miqdâd, en nous disant: "Marchez jusqu'à Rawdat Khâkh (endroit situé à une douzaine de milles au sud de Médine); vous y trouverez une femme en litière qui porte une lettre. Prenez-la d'elle". Nous partîmes sur nos chevaux qui couraient, jusqu'à l'endroit indiqué où nous trouvâmes la femme, à laquelle nous dîmes: "Remets-nous la lettre que tu as!".
    - "Je n'ai pas de lettre", répondit-elle.
    - "Tu vas remettre la lettre, réprimes-nous, ou nous allons te fouiller!". (Mot à mot "nous enlèverons tes habits").
    Alors elle retira la lettre du cordon qui retenait ses cheveux. Là-dessus, nous emportâmes la lettre à l'Envoyé d'Allah (saws): or c'était un message de Hâtib ibn 'Abî Balta'a à certains polythéistes de La Mecque, par lequel il leur donnait des renseignements sur un projet de l'Envoyé d'Allah (saws).
    L'Envoyé d'Allah (saws) dit à Hâtib: "Qu'est-ce que c'est, ô Hâtib?".
    Le coupable répondit: - "Ne te hâte pas de me juger, Envoyé d'Allah; moi, je n'ai eu dans Quraych que la situation d'un rapporteur".
    Sufyân dit: "Il était leur allié, n'appartenant pas originairement à la tribu".
    Hâtib poursuivit: "Les autres Muhâjirûn ont, à La Mecque, des parents par lesquels ils peuvent assurer la protection de leurs familles; moi, comme les liens du sang ne me donnaient pas cet avantage, j'ai voulu m'acquérir à la reconnaissance de Quraych des droits qui assurassent la protection de mes proches. Mais je n'ai pas agi par infidélité ou par apostasie; je n'ai point accepté comme religion l'infidélité après avoir embrassé l'islam".
    L'Envoyé d'Allah (saws) répondit: "En vérité, il vous a parlé sincèrement".
    'Omar dit alors: "Envoyé d'Allah, laisse-moi couper la tête de cet hypocrite".
    L'Envoyé d'Allah lui répondit: Cet homme a assisté au combat de Badr; comment pourrais-tu savoir qu' Allah n'aurait pas considéré les combattants de Badr en leur disant: "Faites tout ce que vous voudrez, car je vous pardonne d'avance?".
    Allah, que Son nom soit exalté et loué, a donc révélé ce verset: {ô vous qui avez cru! Ne prenez pas pour alliés Mon ennemi et le vôtre...} (Mouslim n°4550)

8. Allâh ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allâh aime les équitables.

    Selon Hicham ibn 'Ourwa, mon père m'informa qu'Asma bint Abou Bakr (رضي الله عنها) a dit : "Ma mère (polythéiste) est venue chez moi pour me demander une faveur, du vivant du prophète (saws). J'ai donc demandé au prophète (saws): "dois-je la traiter avec bienveillance ?",
    Il a répondu : "Oui".
    Ibn 'Ouyaina a dit : "c'est alors qu'Allah a révélé : {Allah ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables.} (60/8)". (Al-Boukhari)

12. ô Prophète ! Quand les croyantes viennent te prêter serment d'allégeance, [et en jurent] qu'elles n'associeront rien à Allah, qu'elles ne voleront pas, qu'elles ne se livreront pas à l'adultère, qu'elles ne tueront pas leurs propres enfants, qu'elles ne commettront aucune infamie ni avec leurs mains ni avec leurs pieds et qu'elles ne désobéiront pas en ce qui est convenable, alors reçois leur serment d'allégeance, et implore d'Allah le pardon pour elles. Allah est certes, Pardonneur et Très Miséricordieux.

    Ibn 'Abbâs (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: J'ai assisté à la prière de fitr (accomplie au jour de la fête de la rupture du jeûne) avec l'Envoyé d'Allah ainsi qu'avec Abou Bakr, 'Omar et 'Uthmân. Chacun d'eux la faisait avant de prononcer le sermon. Le transmetteur a ajouté: Il me semble encore voir Le Prophète (saws) descendre (de sa chaire) vers l'endroit où les hommes avaient pris place et se mettre à marcher parmi leurs rangs (pour les égaliser) jusqu'à ce qu'il arrivât, accompagné de Bilâl, aux rangs des femmes. Quand il eut terminé la récitation de ce verset: {O Prophète! Quand les Croyantes viennent te prêter serment d'allégeance, (et en jurent) qu'elles n'associeront rien à Allah}, il dit (en adressant aux femmes): "L'êtes-vous aussi?".
    - "Certes oui, ô Envoyé d'Allah", répliqua une seule femme qui n'est pas connue du transmetteur.
    - "Faites donc l'aumône", poursuivit l'Envoyé d'Allah.
    Bilâl étendit alors son vêtement et dit: "Allez-y, que je sacrifie pour vous père et mère".
    Les femmes se mirent à jeter sur le vêtement de Bilâl leurs grosses bagues sans chaton et leurs anneaux. (Mouslim n°1464)

    D'après 'Aïcha, la femme du Prophète (qu'Allah soit satisfait d'elle), l'Envoyé d'Allah (saws) mettait à l'épreuve toutes les Croyantes qui émigraient vers lui, au moyen de ce verset: {O Prophète! Quand les Croyantes viennent te prêter serment d'allégeance, (et en jurent) qu'elles n'associeront rien à Allah, qu'elles ne voleront pas, qu'elles ne se livreront pas à l'adultère...}. 'Aïcha ajouta: Les croyantes qui acceptent ces conditions, ont ainsi prêté légitimement serment d'allégeance. L'Envoyé d'Allah (saws) se contentait de leur dire: "Vous pouvez s'en aller. J'accepte votre serment". 'Aïcha poursuivit: Mais, par Dieu! Jamais sa main ne toucha la main d'aucune d'elles. Le pacte de fidélité s'échangeait plutôt oralement. (Mouslim n°3470)

 

Exégèse de la sourate 61: Le rang


9. C'est Lui qui a envoyé Son messager avec la guidée et la Religion de Vérité, pour la placer au-dessus de toute autre religion, en dépit de l'aversion des associateurs.

    Aïcha dit: "Ô Messager d'Allah! J'ai cru que lorsqu'Allah a révélé ce verset : {C'est Lui qui a envoyé Son messager avec la guidée et la Religion de Vérité, pour la placer au-dessus de toute autre religion, en dépit de l'aversion des associateurs.} Que cela mettra fin à tout (polythéisme)".
    Il me répondit: "Après moi, il y aura ce qu'Allah voudra". (Mouslim 8/182, Abou Ya'la)

 

Exégèse de la sourate 62: Le vendredi


11. Quand ils entrevoient quelque commerce ou quelque divertissement, ils s'y dispersent et te laissent debout. Dis : «Ce qui est auprès d'Allah est bien meilleur que le divertissement et le commerce, et Allah est le Meilleur des pourvoyeurs».

    Jâbir ibn 'Abd-Allah (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Le Prophète (saws) était debout en train de prononcer le sermon du vendredi quand une caravane arriva en provenance de la Syrie. Les gens se précipitèrent aussitôt vers elle en sorte qu'il n'en resta que douze hommes auprès du Prophète. Ce fut à cette occasion que ce verset fut révélé: {Quand ils entrevoient quelque commerce ou quelque divertissement, ils s'y dispersent et te laissent debout}. (Mouslim n°1428)

 

Exégèse de la sourate 63: Les hypocrites


1~8. Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent: «Nous attestons que tu es certes le Messager d'Allah»; Allah sait que tu es vraiment Son messager; et Allah atteste que les hypocrites sont assurément des menteurs. Ils prennent leurs serments pour bouclier et obstruent le chemin d'Allah. Quelles mauvaises choses que ce qu'ils faisaient ! C'est parce qu'en vérité ils ont cru, puis rejeté la foi. Leur cœurs donc, ont été scellés, de sorte qu'ils ne comprennent rien. Et quand tu les vois, leurs corps t'émerveillent; et s'ils parlent, tu écoutes leur parole. ils sont comme des bûches appuyées (contre des murs) et ils pensent que chaque cri est dirigé contre eux. L'ennemi c'est eux. Prends y garde. Qu'Allah les extermine ! Comme les voilà détournés (du droit chemin). Et quand on leur dit: «Venez que le Messager d'Allah implore le pardon pour vous», ils détournent leurs têtes, et tu les vois se détourner tandis qu'ils s'enflent d'orgueil. C'est égal, pour eux, que tu implores le pardon pour eux ou que tu ne le fasses pas: Allah ne leur pardonnera jamais, car Allah ne guide pas les gens pervers. Ce sont eux qui disent: «Ne dépensez point pour ceux qui sont auprès du Messager d'Allah, afin qu'ils se dispersent». Et c'est à Allah qu'appartiennent les trésors des cieux et de la terre, mais les hypocrites ne comprennent pas. Ils disent: «Si nous retournons à Médine, le plus puissant en fera assurément sortir le plus humble». Or c'est à Allah qu'est la puissance ainsi qu'à Son messager et aux croyants. Mais les hypocrites ne le savent pas.

    Zayd Ibn Arqam (r) rapporte: «Nous sortîmes une fois avec le Messager de Dieu (saws) dans un voyage où les gens connurent une grande disette, 'Abdullàh Ibn Oubey dit: «Ne dépensez pas pour ceux qui sont avec le Messager de Dieu jusqu'à ce qu'ils se dispersent loin de lui». Il dit encore: «Si nous retournons à Médine, les plus puissants d'entre nous en sortiront sûrement les plus méprisables». Je suis allé voir le Messager de Dieu (saws) pour l'en informer. Il envoya quelqu'un demander des explications à 'Abdullâh Ibn Oubey qui jura par tous ses dieux qu'il n'en avait rien fait. Les gens dirent: «Zayd a menti au Messager de Dieu (saws)». J'en ressentis une grande peine jusqu'à ce que Dieu exalté fit descendre la sourate {Quand viennent à toi les Hypocrites} (63) pour me donner raison. Puis le Prophète (saws) appela les Hypocrites pour qu'il prie Dieu de les absoudre mais ils tournèrent la tête en signe de refus».
    Ils sont comme des bûches appuyés (contre des murs) Pourtant, ils étaient les plus beaux des hommes, dit Zuhayr. (al-Boukhâri, Mouslim n°4976)

 

Exégèse de la sourate 64: La grande perte

 

 

L'Exégèse de la sourate 65


2-3. Et quiconque craint Allah, Il lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en Allah, Il [Allah] lui suffit.

    Al-Achja'i (رضي الله عنه) vint trouver le Prophète (صلى الله عليه و سلم) et lui dit: "Mon fils 'Awf fut pris en captivité!".
    Il lui répondit: "Envoie-lui dire que le Messager de Dieu t'ordonne de répéter souvent: "Il n'y a ni puissance ni force qu'en Dieu"". En effet, l'envoyé transmit ces mots à 'Awf qui s'exécuta et passa la plupart de son temps à les répéter. Alors qu'il était ligoté, il constata que son lien se détacha. Il réussit à s'évader et, trouvant en sortant une chamelle, il la monta et parti. Sur son chemin, il rencontra un troupeau de chameaux, l'amena avec lui et, arrivé chez lui, appela ses parents. Son père s'écria: "C'est bien la voix de 'Awf, je jure par le Seigneur de la Ka'ba". Mais sa mère lui répondit: "Oh quel malheur! Comment pouvait-il être 'Awf alors qu'il est prisonnier et ligoté?". Le père et le domestique sortirent pour trouver 'Awf avec un grand troupeau de chameaux, et il raconta à son père ce qui s'est passé. Le père se rendit chez le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et lui raconta tout. Il lui dit: "Dieu à cette occasion fit cette révélation: {...Et quiconque craint Allah, Il lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en Allah, Il [Allah] lui suffit. ...} (65/2-3)"". (Ibn Ishâq)

 

Exégèse de la sourate 66: L'interdiction


1~4. Ô Prophète ! Pourquoi, en recherchant l'agrément de tes femmes, t'interdis-tu ce qu'Allah t'a rendu licite ? Et Allah est Pardonneur, Très Miséricordieux. Allah vous a prescrit certes, de vous libérer de vos serments. Allah est votre Maître; et c'est Lui l'Omniscient, le Sage. Lorsque le Prophète confia un secret à l'une de ses épouses et qu'elle l'eut divulgué et qu'Allah l'en eut informé, celui-ci en fit connaître une partie et passa sur une partie. Puis, quand il l'en eut informée elle dit: «Qui t'en a donné nouvelle ? » Il dit: «C'est l'Omniscient, le Parfaitement Connaisseur qui m'en a avisé». Si vous vous repentez à Allah c'est que vos cœurs ont fléchi. Mais si vous vous soutenez l'une l'autre contre le Prophète, alors ses alliés seront Allah, Gabriel et les vertueux d'entre les croyants, et les Anges sont par surcroît [son] soutien.

    D'après 'Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle), l'Envoyé d'Allah (saws) avait l'habitude de rester longtemps chez Zaynab bint Jahch et de boire du miel. Hafsa et moi, dit 'Aïcha, nous nous entendîmes de dire au Prophète (saws) quand il viendra chez l'une de nous deux: "je trouve que tu sens le Maghâfîr (Plante mucilagineuse à saveur agréable, mais malodorante). Est-ce que tu as mangé du Maghâfîr?". Quand il pénétra chez l'une d'elles, elle lui dit cela. Et lui de répondre: "Non, mais j'ai bu du miel chez Zaynab bint Jahch et je ne le boirai plus". Les suivants versets furent alors fut révélés de: {Pourquoi, en cherchant l'agrément de tes femmes, t'interdis-tu ce qu'Allah t'a rendu licite? [...] Si vous vous repentez à Allah...} au sujet de 'Aïcha et de Hafsa, et Lorsque le Prophète confia un secret à l'une de ses épouses... au sujet de cette parole: "mais j'ai bu du miel". (Mouslim n°2694)

5. S'ils vous répudie, il se peut que Seigneur lui donne en échange des épouses meilleurs que vous, musulmanes, croyantes, obéissantes, repentantes, adoratrices, jeûneuses, déjà mariées ou vierges.

    'Omar ibn Al-Khattâb (رضي الله عنه) a dit: "Lorsque le Prophète eut décidé de se priver de ses femmes pour quelque temps, j'entrai à la mosquée et trouvai les gens tout pensifs et inquiets (les yeux fixés par terre en frappant le sol de coups de pierres). Ils disaient : "L'Envoyé d'Allah a répudié ses femmes !" Ceci se passait avant la révélation du verset imposant le port du voile. Je me dis alors: "Je dois absolument savoir aujourd'hui la raison de cela".
    'Omar poursuivit : J'entrai chez 'Âicha et lui dis : "O fille de Abou Bakr ! Oses-tu nuire à l'Envoyé d'Allah ?"
    Elle répondit : "Pourquoi te mêles-tu de mes affaires, ô Ibn Al-Khattâb ? Occupe-toi plutôt de ta fille (Hafsa) ! (également épouse du Prophète)"
    Je me rendis chez Hafsa bint 'Omar et lui dis : "O Hafsa ! Comment oses-tu nuire à l'Envoyé d'Allah ? Par Dieu, je sais que le Prophète ne t'aime pas et sans moi, il t'aurait répudiée".
    Et Hafsa de se mettre à pleurer. Je lui demandai : "Où est l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) ?"
    - "Il est dans son belvédère".
    Je me rendis chez lui et trouvai Rabâh, le domestique de l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) assis sur le seuil du belvédère, pendant ses pieds sur un tronc d'arbre creux dont l'Envoyé d'Allah se sert pour accéder ou descendre de son belvédère. Je l'appelai: "O Rabâh ! Demande pour moi l'autorisation d'entrer chez l'Envoyé d'Allah !"
    Le serviteur regarda tantôt vers moi tantôt vers le belvédère sans dire un mot. Je réitérai ma demande "O Rabâh ! Demande pour moi l'autorisation d'entrer chez l'Envoyé d'Allah !" et comme je ne reçus aucune réponse, je m'écriai pour la troisième fois : "O Rabâh ! Demande pour moi l'autorisation d'entrer chez l'Envoyé d'Allah, je crois que le Prophète pense que je suis venu pour lui parler au sujet de Hafsa. Par Allah, s'il m'ordonne de couper le cou à Hafsa, je le ferais". Je haussai la voix, et alors il me fit signe de monter. J'entrai chez l'Envoyé d'Allah et le trouvai étendu sur une natte. Je m'assis et lui de se couvrir de son pagne qu'il portait seulement. Je vis alors les traces de la natte dessinées sur son flanc. Je regardai dans la chambre de l'Envoyé d'Allah et ne trouvai qu'une poignée d'orge et une autre d'acacia blond (servant au tannage), ainsi qu'une peau suspendue qui n'a pas encore été tannée. A cette scène, je ne puis pas retenir mes larmes.
    "Pourquoi pleures-tu, ô Ibn Al-Khattâb ?", demanda le Prophète.
    Je répondis : "O Prophète d'Allah ! Et comment ne pas pleurer en voyant les traces qu'a laissée la natte sur ton flanc et ce belvédère qui ne contient presque rien. Comment ne pas pleurer en comparant ta situation - toi l'Envoyé d'Allah et Son élite, dans ta petite chambre - à celle de César ou Chosroes qui jouissent des fruits et des ruisseaux ?"
    - "O Ibn Al-Khattâb, répliqua le Prophète, ne consens-tu pas que nous aurons la vie future et qu'ils ont ce bas monde ?"
    - "Si," dis-je. Lorsque je pénétrai chez lui, poursuivit 'Omar, je pus remarquer les signes du mécontentement sur son visage et je lui dis : "O Envoyé d'Allah ! Pourquoi éprouves-tu trop de peine au sujet des femmes ? Si tu les avais répudiées, Allah est avec toi ainsi que Ses Anges, Gabriel, Mikâ'îl, ainsi que moi, Abou Bakr et tous les Croyants". Jamais auparavant - Dieu merci - je n'ai eu, en parlant, un tel désir de recevoir une confirmation divine pour mes propos. Plus tard, le verset du libre arbitrage fut révélé: {S'il vous répudie, il se peut que son Seigneur lui donne en échange des épouses meilleures que vous...} et {Mais si vous vous soutenez l'une l'autre ('Âicha et Hafsa) contre le Prophète, alors ses alliés seront Allah, Gabriel et les vertueux d'entre les Croyants et les Anges sont par surcroît (son) soutien} (66/4-5). 'Âicha bint Abou Bakr et Hafsa soutenaient l'une l'autre contre les autres épouses du Prophète . Je lui dis : "O Envoyé d'Allah ! Les as-tu répudiées ?"
    - "Non", me répondit-il.
    "O Envoyé d'Allah, poursuivis-je, je suis entré dans la mosquée et j'ai trouvé les musulmans anxieux, pensifs, disant : 'L'Envoyé d'Allah a répudié ses femmes !". Puis-je descendre leur annoncer que tu ne les as pas répudiées ?".
    Il me répondit : "Oui, si tu veux". Je ne cessai de m'entretenir avec lui jusqu'à ce que j'ai vu disparaître les traces de la colère de son visage, il a même souri et ri. L'Envoyé d'Allah avait la plus belle bouche. Puis, le Prophète descendit et je descendis à mon tour, en me collant au tronc, tandis que lui, il descendit si aisément sans le toucher comme s'il marchait sur la terre. Je lui dis : "O Envoyé d'Allah ! Mais tu n'avais passé que vingt-neuf jours dans ton belvédère !" (le Prophète avait décidé de se retirer pour un mois)
    Il répondit : "Le mois parfois est de vingt-neuf jours !"
    Alors, je me tins sur la porte de la mosquée et je m'écriai à voix haute : "L'Envoyé d'Allah n'a pas répudié ses femmes !" A cette occasion, Allah révéla ce verset : {Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S'ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d'entre eux qui cherchent à être éclairés, auraient appris (la vérité (de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement)...} (4/83)
    Dans cette affaire, poursuivit 'Omar, j'étais celui qui eut appris la vérité (parmi ceux qui cherchent à être éclairés) et Allah a révélé le verset du libre arbitrage.(Mouslim n°2704)

 

67: La royauté

 

Exégèse de la sourate 68: La plume

 

 

Exégèse de la sourate 69: Celle qui montre la vérité

 

 

70: Les voies d'ascension

Exégèse de la sourate 70: Les voies d'ascension


4. Les Anges ainsi que l'Esprit montent vers Lui en un jour dont la durée est de cinquante mille ans.

    Selon Sammak, d'après Ikrima qui le tenait d'Ibn Abbas (رضي الله عنهما) qui dit que le jour cité est un des jours de la Résurrection. (Ibn Abi hatim)

 

Exégèse de la sourate 71: Noé


23. Et ils ont dit: "Nabandonnez,donnez jamais vos divinité et n'abandonnez jamais Wadd, Suwaa, Yaggut, Yaouq et Nasr"

    Ibn 'abass (رضي الله عنه) a rapporté: "En effet ces 5 noms sont ceux d'hommes vertueux du peuple de Nouh(as).A leur mort,shaytan insuffla à laur peuple de leur dedié des statues et de les deposer dans des lieux de rassemblement en leur memoire,ce qu'ils firent alors.Cependant aucun d'entre eux n'adoraient ces statues,et ceci jusqu'à leur mort et s'est à ce moment que le but des statues fut oublié. (al-Boukhâri, Mouslim)

 

Exégèse de la sourate 72: Les djinns


1. Dis: «Il m'a été révélé qu'un groupe de djinns prêtèrent l'oreille, puis dirent: «Nous avons certes entendu une Lecture [le Coran] merveilleuse

    Ibn 'Abbâs (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: L'Envoyé d'Allah (saws) ne vut jamais de djinns ni ne récita du Coran pour eux. L'Envoyé d'Allah (saws) s'était mis en route pour la foire de 'Ukâz, avec un groupe de ses Compagnons. A ce temps, les diables, qui venaient surprendre les secrets du Ciel, avaient été éloignés et chassés par des flammes dirigées contre eux. Ces diables étant retournés vers leurs compagnons, ceux-ci leur demandèrent ce qui leur était arrivé.
    - "Nous avons été écartés du Ciel et empêchés d'en surprendre les secrets, répondirent-ils, et des flammes ont été lancées contre nous".
    - "Il faut, répliquèrent les autres, qu'un événement nouveau ait surgi pour qu'on vous ait éloignés des secrets du Ciel. Parcourez donc la terre entière et voyez quel est celui qui s'est interposé entre vous et les secrets du Ciel".
    Les diables se mirent à la recherche et ceux d'entre eux qui s'étaient dirigés du côté du Tuhâma trouvèrent le Prophète à Nakhl alors qu'il faisait route avec ses Compagnons vers la foire de 'Ukâzh. Au moment de leur arrivée, le Prophète et ses Compagnons faisaient la prière de fajr (l'aurore). Quand les diables entendirent la récitation du Coran, ils prêtèrent l'oreille et dirent ensuite: "Par Dieu! voici celui qui s'est interposé entre nous et les secrets du ciel". Aussitôt ils retournèrent vers leurs compagnons et leur dirent: "Frères, Nous avons certes entendu une Lecture (le Coran) merveilleuse, qui guide vers la droiture. Nous y avons cru, et nous n'associerons jamais personne à notre Seigneur. Ce fut alors qu'Allah révéla à Son Prophète (saws) les paroles suivantes: {Dis: Il m'a été révélé qu'un groupe de djinns prêtèrent l'oreille, puis dirent...}" (Mouslim n°681)

 

Exégèse de la sourate 73: L'enveloppé

 

 

Exégèse de la sourate 74: Le revêtu d'un manteau


9-10. alors, ce jour-là sera un jour difficile, pas facile pour les mécréants.

    {ce sera un Jour difficile aux infidèles.} (25/26)

    {Les mécréants diront: "Voilà un jour difficile".} (54/8)

1. O, toi (Muhammad)! Le revêtu d'un manteau! Lève-toi et avertis. Et de ton Seigneur, célèbre la grandeur. Et tes vêtements purifie-les. Et de tout péché, écarte-toi

    D'après Jâbir ibn 'Abd-Allah Al-'Ansârî (ÑÖí Çááå Úäå), l'Envoyé d'Allah (pbAsl), ayant parlé de l'interruption de la Révélation, a dit: "Tandis que je marchais, j'entendis une voix provenant du ciel. Levant alors les yeux, j'aperçus l'Archange qui était venu me trouver à Hirâ'; il était assis sur un siège entre le ciel et la terre". Le Prophète (pbAsl) poursuivit: "Effrayé à sa vue, je rentrai chez moi en criant: "Enveloppez-moi! Enveloppez-moi!". Et on me revêtit d'un manteau. C'est à cette occasion qu'Allah - A Lui la puissance et la gloire - révéla ces versets: {O, toi (Muhammad)! Le revêtu d'un manteau! Lève-toi et avertis. Et de ton Seigneur, célèbre la grandeur. Et tes vêtements purifie-les. Et de tout péché, écarte-toi}. - par (tout péché), on entend (les idoles). Ensuite, la Révélation se succéda d'affilée. (Mouslim n°232)

 

Exégèse de la sourate 75: La Résurrection


16~19. Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation: Son rassemblement (dans ton cœur et sa fixation dans ta mémoire) Nous incombent, ainsi que la façon de le réciter. Quand donc Nous le récitons, suis sa récitation. A Nous, ensuite incombera son explication.

    D'après Ibn 'Abbâs (qu'Allah soit satisfait de lui) ce verset coranique: {Ne remue pas ta langue...} fut révélé parce que l'Envoyé d'Allah (saws), quand Gabriel lui apportait la Révélation, par crainte d'oublier, s'efforçait de répéter (ce que lui révèle l'archange) en remuant sa langue et ses lèvres. Alors Allah lui révéla ces versets: {Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation: puis Son rassemblement dans ton cœur et sa fixation (dans ta mémoire) Nous incombent, ainsi que la façon de le réciter.} -C'est-à-dire qu'il incombe à Allah de rassembler le Coran dans le cœur du Prophète et de le lui faire réciter-. Quant à ce verset: {Quand donc Nous le récitons, suis sa récitation}, il y s'agit d'exhorter le Prophète à prêter une oreille attentive aux versets révélés. Et dans ce verset: {A nous ensuite incombera son explication} montre que l'explication du Coran sera également révélée au prophète. Depuis ce temps, chaque fois que Gabriel venait trouver l'Envoyé d'Allah, celui-ci l'écoutait attentivement, puis après son départ, il put réciter le Coran exactement comme Allah le lui avait promis. (Mouslim n°679)

22-23. Ce jour-là, il y aura des visages resplendissants qui regarderont leur Seigneur

    al-Hassan (رضي الله عنه) a dit : "Ils regarderont leur Maître et seront illuminés grâce à Sa lumière".

 

Exégèse de la sourate 76: L'homme

 

 

Exégèse de la sourate 77: Les envoyés

 

 

L'exégèse de la sourate 78: La Nouvelle


9. et désigné votre sommeil pour votre repos

    Qatâda dit au sujet de ce verset qu'il signifie la tranquillité et le repos.

14. et fait descendre des nuées une eau abondante

    Ali ibn Abi Talha rapporta qu'Ibn Abbâs dit que les nuées signifient les nuages.

    Ce fut aussi l'avis de Ikrima, Abil Aliya, Ad Dahhâk, Al Hasan, Ar Rabîa, ibn Anas Ath Thawri et ibn Jarir.

    Al Farra' dit qu'il s'agit des nuages pleins de pluie, mais qui n'apportent pas la pluie à l'instar d'une femme qui a atteint le cycle de ces menstrues, mais sans les avoir.

    Moujâhid, Katâda et Ar Rabîa ibn Anas disent que l'eau abondante signifie en grande quantité.

    Ath Thawri, lui, dit qu'il s'agit d'une pluie continue, alors que Zayd dit qu'elle tombe en grande quantité.

16. et jardins luxuriants.

    Allah dit de même dans un autre verset : {Et sur la terre il y a des parcelles voisines les unes des autres, des jardins (plantés) de vignes, et des céréales et des palmiers, en touffes ou espacés, arrosés de la même eau, cependant Nous rendons supérieurs les uns aux autres quant aux goût. Voilà bien là des preuves pour des gens qui raisonnent} (13:14)

    Ibn Abbas et d'autres disent que luxuriant signifie dans le même lieu.

18. Le jour où l'on soufflera dans la trompe, vous viendrez par troupes

    Moujâhid dit : groupes après groupes.

    Ibn Jarir dit que chaque nation viendra avec son Messager, ce qui correspond à ce qu'Allah dit dans un autre verset : {Le jour ou Nous appellerons chaque groupement d'hommes par leur chef} (17/71)

    Al Boukhâri rapporta au sujet de ce verset qu'Abou Hourayra relata que le Messager d'Allah (r) dit aussi : « Ensuite, Allah fera tomber de la pluie du ciel et des corps de morts germeront comme des plantes. Toutes les parties du corps seraient décomposées sauf un seul os, le coccyx, celui qui se trouve à la fin de la colonne vertébrale. De cet os, la création sera refaite le jour du Jugement ».

20. et les montagnes seront mises en marche et deviendront un mirage

    Allah dit de même dans un autre verset : {Et tu verras les montagnes - tu les crois figées - alors qu'elles passent comme des nuages} (27/88)

    Il dit aussi : {et les montagnes comme de la laine cardée} (101:5)

    Allah dit par ailleurs : {Et ils t'interrogent au sujet des montagnes. Dis : « Mon Seigneur les dispersera comme la poussière, et les laissera comme une plaine dénudée dans laquelle tu ne verras ni tortuosité, ni dépression»} (20/105-107)

    Il dit de même : {Le jour où Nous ferons marcher les montagnes et où tu verras la terre nivelée} (18/47)

23. Ils y demeureront pendant des siècles successifs

    Khâlid ibn Mâdan dit que ce verset et celui qui dit : {à moins que ton Seigneur en décide autrement} se rapportent aux monothéistes.

    Ibn Jarîr rapporta cette interprétation. Il rapporta aussi que Sâlim relata qu'Al Hassan répondit à une question sur ce verset: {Ils y demeureront pendant des siècles successifs} en disant que la durée n'est pas limitée et qu'en général il signifie pour l'éternité en Enfer.

    Saîd rapporta que Qatâda dit au sujet de ce verset: {Ils y demeureront pendant des siècles successifs} qu'il s'agit d'une période qui n'a pas de fin. Quand une époque arrive à terme, une autre lui suit. Il dit aussi qu'il entendit que le hiqb équivaut à quatre vingt ans.

    Ar Rabia ibn Anas dit que : {Ils y demeureront pendant des siècles successifs} signifie une durée que personne hormis Allah ne connaît. Il dit aussi qu'on lui dit que le hiqb équivaut à quatre vingt ans et que l'année est composée de trois cent soixante jours, la durée de chaque jour équivaut à celle de mille ans selon nos critères du temps dans cette vie. C'est Ibn Jarîr qui rapporta cet avis.

25. Hormis une eau bouillante et un pus

    Aboul ALiya dit que le terme hamim est le contraire de fraîcheur, alors que le terme ghassaq est l'opposé de boisson. Ce fut aussi l'avis d'Ar Rabia ibn Anas.

26. comme rétribution équitable

    c'est à dire le châtiment qui leur sera infligé selon leurs maléfiques actes qu'ils avaient fait dans leurs vies. Ce fut l'avis de Moujâhid, Qatâda et d'autres.

30. Goûtez donc. Nous n'augmenterons pour vous que le châtiment !

    Qatâda rapporta d'Abil Azdi qui relata que Abdoullah ibn Amr dit qu'Allah ne révéla jamais un verset contre les gens de l'Enfer pire que celui ci, {Goûtez donc (les résultats de vos mal faits). Nous n'augmenterons pour vous que le châtiment } Puis, Il dit que le tourment sera augmenté continuellement.

31. Pour les pieux ce sera une réussite

    Ibn Abbas et Ad Dahak disent qu'il s'agit d'un lieu de recréation réjouissante.

    Moujâhid et Qatâda disent qu'ils réussiront et par conséquent, ils seront sauvés de l'Enfer.

33. et des (belles) aux seins arrondis, d'une égale jeunesse,

    Ibn Abbas, Moujâhid et d'autres disent que {seins} (kawâ'ibâ) signifie les seins bien développés, arrondis et fermes, car ces filles seront vierges et de même age, l'une ne sera pas plus grande que l'autre.

34. et coupes débordantes

    Ibn Abbas dit que ces coupes seront emplies continuellement.

    Ikrima dit qu'elles sont pures.

    Quant à Moujâhid, Al Hasan, Qatâda et Ibn Zayd, ils disent que {débordantes} signifie complètement remplies.

37. du Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui existe entre eux, le Tout Miséricordieux; ils n'osent nullement Lui adresser la parole.

    Personne ne sera en mesure de s'adresser à lui sans Sa permission

    Allah dit de même dans un autre verset : {Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission} (2/255)

    Il dit aussi dans un verset semblable : {Le jour où cela arrivera, nulle âme ne parlera qu'avec Sa permission} (11/105)

38. Le jour ou l'Esprit et les anges se dresseront en rangs, nul ne saura parler, sauf celui à qui le Tout Miséricordieux aura accordé la permission, et qui dira la vérité.

    L'esprit est Gabriel

    L' Esprit ici est Gabriel (Jibril), c'est l'avis d'Ach Chaabi, Saîd ibn Joubayr et Ad Dahak. Puis, Il dit par ailleurs dans ce même contexte : {l'Esprit fidèle est descendu avec cela sur ton cœur, pour que tu sois du nombre des avertisseurs} (26/193-194)

    Moukâtil ibn Hayyân dit que l'Esprit est le plus noble des anges et le plus proche du Seigneur, c'est lui qui est chargé de délivrer la révélation.

    La permission de parler sera accordée aux prophètes

    Cette confirmation divine se trouve aussi dans un hadith dans lequel le Prophète (r) dit : « Personne ne parlera ce jour là sauf les Messagers »

    {et qui dira la vérité}

    il ne dira que la vérité qui veut dire qu'il n'y a nulle divinité digne d'être adorée en dehors d'Allah. C'est ce que disaient Abou Sâlih et Ikrima.

40. Nous vous avons avertis d'un châtiment bien proche, le jour où l'homme verra ce que ses deux mains ont préparé; et l'infidèle dira: "Hélas pour moi ! Comme j'aurais aimé n'être que poussière".

    Tous les actes seront présentés à Lui, bien ou mal, anciens ou récents

    Allah dit de même dans un autre verset : {Et ils trouveront devant eux tout ce qu'ils ont oeuvré} (18:49)

    Il dit par ailleurs : {L'homme sera informé ce jour là de ce qu'il aura avancé et de ce qu'il aura remis à plus tard} (75:13)

 

L'exégèse de la sourate: Les anges qui arranchent les âmes [النازعات] (79) par Ibn Kathîr
Mecquoise


Allah jure par cinq serments que le jour du Jugement aura lieu:

    Ibn Mas'oud, Ibn Abbas, Masrouk, Said ibn Joubayr, Abou Salib, Aboud Doha et As Souddi disent que

{Par ceux (les anges) qui arrachent violemment (les âmes des mécréants) !}

    signifie les anges qui arrachent les âmes des enfants d'Adam. Par eux, il y a ceux dont les âmes sont arrachées avec difficulté pour ces gens c'est comme s'il se noyaient durant l'arrachement. Il y a par contre, ceux dont les âmes sont arrachés facilement, ceux ci semblent paisibles pendant l'arrachement, car l'âme est pleine de vitalité. C'est donc cela la signification des propos d'Allah qui disent :

{Et par ceux (les anges) qui recueillent avec douceur (les âmes des croyants) !}

    et c'est aussi l'avis d'Ibn Abbas. Ensuite, Allah dit :

{Et par ceux (les anges) qui voguent librement}

    Ibn Mas'oud dit qu'il s'agit des anges. Le même avis fut rapporté de Ali, Moujahid, Said ibn joubayr et Abi Salih. Puis Allah dit :

{puis s'élancent à toute vitesse}

    Ali, Masrouk, Moujahid, Abou Salih et Al-Hasan disent qu'il s'agit des anges. Allah dit :

{et règlent les affaires!}

    Ali, Moujahid, Ata, Abou Salih, Al-Hasan, Katada, Ar-Rabia ibn Anas et As-Souddi disent qu'il s'agit des anges. Al-Hasan ajouta qu'ils controlent les affaires du ciel et de la terre par le commandement de leur Seigneur le Tout Puissant, le Majestueux.

La description du Jour du Jugement, les gens et ce qu'ils diront:

    Ensuite, Allah dit :

{Le jour où (la terre) tremblera (au premier son du clairon) immédiatement suivi du deuxième}

    Ibn Abbas dit qu'il s'agit des deux sons de la Trompe, le premier et le deuxième. Moujahid, Al Hasan, Katada, Ad Dahak et d'autres dirent la même chose. Pour sa part, Moujahid dit au sujet de ces propos divins

{Le jour où (la terre) tremblera}

    qu'ils signifient la même chose que les propos contenu dans le verset qui dit : {Le jour où la terre et les montagnes trembleront} (73:14)

    quand à la deuxième partie qui parle du second son, elle ressemble au verset qui dit : {et que la terre et les montagnes seront soulevées puis tassées d'un seul coup} (69:14)

    Ensuite, Allah dit :

{Ce jour là, il y aura des cœurs qui seront agités d'effroi}

    Ibn Abbas dit qu'il signifie avoir peur. Ce fut aussi l'avis de Moujahid et Katada. Puis, Il dit :

{et leurs regards se baisseront}

    c'est-à-dire les yeux des gens. Leurs yeux seront abaissés et pleins de terreur de ce qu'ils verront. Ensuite, Allah dit :

{Ils disent : Quoi! serons nous ramenés à notre vie première}

    c'est-à-dire les idolâtres kouraychites et tous ceux qui rejettent l'au-delà. Ils considèrent que la résurrection qui intervient après la vie et la mort est comme quelque chose de très improbable voir impossible. Cette explication est celle de Moujahid. Ils sont convaincus qu'il est impossible de ressusciter les corps après leur décomposition et la désintégration des ossements. Ainsi, Allah dit :

{quand nous serons ossements pourris ?}

    Ibn Abbas, Moujahid et Katada disent que cela signifie en état de décadence. Ibn Abbas ajouta qu'il s'agit de l'os en décadence et contenant de l'air. Ensuite, Allah dit :

{Ce sera alors un retour ruineux !}

    Mohammed ibn Kaab dit que les Kouraychites disaient que si Allah les ramenaient à la vie après la mort, ils seraient certainement des perdants.

{Il n'y aura qu'une sommation (la seconde sommation après le soufflement dans la trompe), et voilà qu'ils seront sur la terre (ressuscités)}

    c'est donc une question qui relève d'Allah et qui ne se répétera pas deux fois. Ainsi, il n'y aura pas de moyen pour le vérifier. Les gens seront debout se contentant de regarder. Ceci aura lieu quand il commandera Israphil de souffler dans la trompe signalant ainsi le début de la résurrection. A ce moment là, tout le monde, des premiers jusqu'aux derniers, se tiendront devant leur Seigneur tout en regardant ce qui se passe. C'est pour cela qu'Allah dit dans un autre verset : {Le jour où Il vous appellera, vous Lui répondrez en Le glorifiant. Vous penserez cependant que vous n'êtes restés (sur terre) que peu de temps !} (17:52). Il dit aussi : {et Notre ordre est une seule (parole); (il est prompt) comme un clin d'oeil} (54:50).

    Le Tout-Puissant dit dans un autre verset : {Et l'ordre (concernant) l'Heure ne sera que comme un clin d'œil ou plus bref encore} (16:77).

    Ensuite, Il dit ici :

{Et voilà qu'ils seront sur la terre (ressuscités)}

    Ibn Abbas dit que le terme arabe As-Sahirah signifie la terre entière. Saïd ibn Joubayr, Katada, et Abou Salih dirent la même chose. Pour leur part, Ikrima, Al Hassan, Ad-Dahhak et Ibn Zayd disent qu'As-Sahirah signifie la surface de la terre.

    Moujahid dit que les gens seront au plus as niveau de la terre avant d'être ramenés au niveau le plus haut. Il dit ensuite qu' As-Sahirah signifie un lieu plat.

    Ar Rabia ibn Anas dit que

{Et voilà qu'ils seront sur la terre (ressuscités)}

    est identique au sens du verset qui dit : {au jour ou la terre sera remplacée par une autre, de même que les cieux et où (les hommes) comparaîtront devant Allah, l'Unique, le Dominateur Suprême} (14:48).

    Et à celui qui dit : {Et ils t'interrogeront au sujet des montagnes. Dis : "Mon Seigneur les dispersera comme la poussière, et les laissera comme une plaine dénudée dans laquelle tu ne verras ni tortuosité, ni dépression} (20:105-107).

    Et Allah dit par ailleurs : {Le jour où Nous ferons marcher les montagnes et où tu verras la terre nivelée (comme une plaine)} (18:47).

    La terre sera amenée avec ses montagnes sur sa surface, mais elle ne sera pas la terre sur laquelle les péchés furent commis et le sang fut écoulé.

Le récit de Moïse et la leçon qu'il faut en tirer pour ceux qui craignent:

    Allah (تعالى) informe Son Messager Mohamed (صلى الله عليه و سلم) sur son Messager Moïse (عليه السلم). Il lui dit qu'il avait envoyé Moïse au pharaon et lui accorda plusieurs miracles. Cependant, pharaon persista sur sa mécréance et sa transgression et Allah dut le saisir par un dur et terrible châtiment. Allah dit donc que tel est le châtiment qu'Il réserve à ceux qui s'opposent à Mohammed (صلى الله عليه و سلم) et rejettent ce qu'il leur apporte de la porte de la part d'Allah.

    A la fin du récit, Allah dit :

{Il y a certes là un sujet de réflexion pour celui qui craint}

    Allah entame l'histoire en disant :

{Le récit de Moïse t'es-il parvenu ?}

    c'est-à-dire : As-tu entendu cette histoire ?

{Quand son Seigneur l'appela}

    Il l'appela et parla avec lui

{dans la vallée sanctifiée}

    c'est-à-dire purifiée

{Towa}

    selon les explications les plus correctes, il s'agit ici du nom de la vallée. Ainsi Allah dit :

{Va vers Pharaon. Vraiment, il s'est rebellé}

    c'est-à-dire qu'il est devenu très hautain, rebelle et arrogant.

{Puis dis lui : Voudrais tu te purifier ?}

    Allah lui commande de lui dire : "Veux tu suivre la voie qui te purifiera, autrement dit, soumets toi à la religion d' Allah et obéis,

{et que je te guide vers ton Seigneur}

    Je te guiderai vers le culte de ton Seigneur,

{afin que tu Le craignes}

    afin que ton cœur soit imprégné d'humilité, d'obéissance et de soumission à Allah et qu'il soit purifié du mal et de la dureté qu'il contient.

{Il lui fit voir le très grand miracle}

    Moïse lui montra aussi, en plus de cet appel solennel, des preuves et des signes de la véracité de son Message divin.

{Mais il le qualifia de mensonge et désobéit}

    c'est-à-dire que pharaon rejeta la vérité et s'opposa à Moïse refusant ainsi de se soumettre au commandement divin. Son cœur renia et Moïse ne put avoir de l'influence sur lui sur tous les niveaux. En dépit du fait qu'il savait que l'appel de Moïse était vrai et provenait d'Allah ne signifie pas y croire, car le savoir est une reconnaissance par le cœur, alors que la foi en est l'acte. Cette dernière implique la soumission à la vérité.

{Ensuite, il tourna le dos, s'en alla précipitamment}

    c'est-à-dire qu'il réagit à la vérité par le faux. Au lieu de l'accepter, il rassembla ses magiciens pour confronter Moïse et son Message soutenu par des miracles,

{rassembla (les gens) et leur fit une proclamation}

    de son peuple;

{il dit : "C'est moi votre seigneur, le Très Haut"}

    Ibn Abbas et Moujahid disent que pharaon utilisa ce terme après avoir dit: {je ne connais pas de divinité pour vous, autre que moi} (28:38)

    Ensuite, Allah dit :

{Alors Allah le saisit de la punition exemplaire de l'au-delà et de celle d'ici-bas}

    c'est-à-dire qu' Allah se vengea de lui en lui infligeant un châtiment avilissant et fit de lui un exemple et une leçon pour tous les rebelles qui lui ressemblent dans ce monde; {et au Jour de la Résurrection. Quel détestable don leur sera donné !} (11:99)

    Allah dit de même dans un autre verset : {Nous fîmes d'eux des dirigeants qui appellent les gens au Feu. Et au Jour de la Résurrection ils ne seront pas secourus} (28:41)

    Puis, Il dit ici :

{Il y a certes là un sujet de réflexion pour celui qui craint}

    La création des cieux et de la terre est plus difficile que la recréation

    En réfutant les présomptions qui renient la résurrection et l'acte de recréation, Allah dit :

{Etes-vous}

    O gens !

{plus durs à créer ? ou le ciel}

    c'est-à-dire que la création du ciel est encore plus difficile que la vôtre. Allah dit de même dans un autre verset : {La création des cieux et de la terre est quelque chose de plus grand que la création des gens} (40:57)

    Il dit aussi : {Celui qui a créé les cieux et la terre ne sera-t-il pas capable de créer leur pareil ? Oh que si! Et Il est grand Créateur, l'Omniscient} (36:81)

    Ensuite, Il dit :

{qu' Il a pourtant construit}

    tout en expliquant ces propos par ce qui suit :

{Il a élevé bien haut sa voûte, puis l'a parfaitement ordonné}

    c'est-à-dire qu' Il a fait du ciel une structure très élevée et immense et dont les côtés sont de mesures égales, puis Il l'a décoré d'étoiles qui brillent la nuit quand il fait sombre. Puis, Il dit :

{Il a assombri sa nuit et fait luire son jour}

    c'est-à-dire qu' Il a fait de sa nuit une période de temps obscure et très noire et de son jour une période lumineuse, brillante et claire. Ibn Abbas dit que l'obscurcissement de sa nuit signifie qu'il a créé la nuit sombre. Moujahid, Ikrima, Saïd ibn Joubayr et plusieurs autres exégètes dirent la même chose. Puis, Il dit :

{et fait luire son jour}

    c'est-à-dire qu' Il illumina son jour.

{Et quant à la terre, après cela, Il l'a étendue}

    Allah explique ce fait en disant :

{Il a fait sortir d'elle son eau et son pâturage}

    La terre a été crée avant le ciel, mais elle a été étendue qu' après la création du ciel. Ceci signifie qu'Allah fit sortir ce qu'elle contenait par puissance. C'est d'ailleurs ce que dit Ibn Abbas et d'autres et c'est pour cette interprétation qu'opta ibn Jarir.

    Ensuite, Allah dit :

{Quant aux montagnes, Il les a ancrées}

    c'est-à-dire qu' Il les a établies là où elles sont et les installa fermement dans leur emplacement. Il est le Tout Sage, l'Omniscient et Il est bon et clément envers Ses créatures.

    Il dit par la suite :

{pour votre jouissance, vous et vos bestiaux}

    c'est-à-dire qu' Il étendit la terre, fit jaillir ses sources, fit apparaître ses bienfaits cachés, commanda les rivières de couler et la végétation de pousser. Il installa fermement les montagnes afin que la terre se stabilise et devienne un lieu pour le bien et la faveur des créatures d'Allah, en particulier l'homme à qui Il lui accorda les bêtes pour satisfaire ses besoins de subsistance, que ce soit pour la consommation ou le déplacement. Allah lui octroie plusieurs autres bienfaits chaque fois qu'il en a besoin et selon les périodes, et cela se poursuivra tant qu'il vit dans ce monde.

Le jour du Jugement, ses plaisirs et son Enfer, Son temps n'est connu de personne:

    Allah dit :

{Puis quand viendra le grand cataclysme}

    ceci se rapporte au jour de la Rétribution. C'est du moins l'avis d'Ibn Abbas selon certains récits. Ce jour porte ce nom, car il prime sur toute autre question. Ce jour là sera terrible et plein d'horreur. Allah dit à cet égard :

{et l'Heure sera plus terrible et plus amère} (54:46)

    Il dit aussi :

{le jour où l'homme se rappellera à quoi il s'est efforcé}

    c'est-à-dire quand ce jour là, l'enfant d'Adam se souviendra de tous ses actes, bien ou mal. Allah dit de même dans un autre verset: {ce jour-là, l'homme se rappellera. Mais à quoi lui servira de se souvenir ?} (89:23)

    Puis, Il dit ici :

{l'Enfer sera pleinement visible à celui qui regardera}

    l'Enfer sera donc visible pour ceux qui regardent afin que les gens s'en rendent compte de leurs propres yeux.

{Quant à celui qui aura dépassé les limites (par mécréance et désobéissance à Allah)}

    les rebelles et les arrogants

{et aura préféré la vie présente}

    c'est-à-dire ceux qui ont donné la priorité à la vie aux affaires de la religion et à l'au-delà,

{alors, l'Enfer sera son refuge}

    l'Enfer sera donc leur sort final, leur nourriture sera l'arbre amer d'Az-Zakoum et leur boisson sera de l'eau bouillante, Al Hamim.

{Et pour celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur, et préservé son âme de la passion}

    c'est-à-dire qu'il a peur de se tenir debout devant Allah, car il craint son jugement, par conséquent, il empêche son âme de suivre ses passions et la contraint d'obéir à Son Maître,

{le paradis sera alors son refuge}

    ainsi son sort final sera le Paradis, le lieu de l'ultime retour;

{Ils t'interrogent au sujet de l'Heure : "Quand va-t-elle jeter l'ancre ? (quand viendra t elle ?)". Quelle (science) en as-tu pour leur dire ? Son terme n'est connu que de ton Seigneur}

    une telle connaissance n'est pas de ton ressort ni d'aucune autre créature. C'est plutôt du ressort exclusif d' Allah, car Il est le seul à savoir l'heure exacte de son avènement. Il dit par ailleurs :

{Lourde elle sera dans les cieux et (sur) la terre et elle ne viendra à vous que soudainement. Ils s'interrogent comme si tu en étais averti. Dis : Seul Allah en a connaissance} (7:187)

    Ensuite, Allah dit ici :

{Son terme n'est connu que de ton Seigneur}

    Quand Gabriel demanda au Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) de l'informer sur le terme de l'Heure dernière, il lui répondit : "Celui à qui on le demande ne le connaît pas plus que celui qui le demande".

    Allah dit :

{tu n'es que l'avertisseur de celui qui la redoute}

    c'est-à-dire que Je (il s'agit d' Allah) t'ai envoyé pour avertir l'humanité et la mettre en garde contre le châtiment et le tourment d' Allah. Ainsi, celui qui craint Allah, craindra se tenir debout devant Lui et craindra son avertissement et suivra Sa voie, il sera ainsi parmi ceux qui réussissent. Par contre, celui qui renie le Message et s'oppose au Messager (BSDL), souffrira d'une grande perte et du grand échec. Puis, Allah dit :

{Le jour où ils la verront, il leur semblera n'avoir demeuré qu'un soir ou un matin}

    c'est-à-dire que quand ils se lèveront de leurs tombes pour se rendre au lieu du rassemblement, ils s'apercevront que la vie dans le monde ici-bas était courte, ils auront l'impression qu'ils n'y avaient demeuré qu'un après-midi. Joubayr rapporta qu'Ad-Dahhak relata qu'Ibn Abbas dit au sujet de ce verset:

{Le jour où ils la verront, il leur semblera n'avoir demeuré qu'un soir ou un matin}

    qu' Al-Achiyya ou l'après midi est la période situé entre le milieu de la journée et le coucher du soleil,

{ou un matin}

    c'est-à-dire la période située entre le lever du soleil et le milieu de la journée. Katada dit qu'il s'agit, en fait, de la période de la vie dans ce monde aux yeux des gens quand ils verront l'au-delà.

Ainsi s'achève l'exégèse de la sourate des "anges qui arrachent les âmes" (النازعات)

Louange et gratitude à Allah Soubhanahou wa ta'ala.

 

L'Exégèse de la sourate 80 : Il s'est renfrogné


La cause de la révélation de cette sourate

    Anas : Ibn Um Maktûm alla trouver le Prophète  qui était en train de parler à Ubay b. Khalaf. Le Prophète  se détourna de lui : alors Allah fit descendre Il s'est renfrogné et il s'est détourné

    Un jour, alors que l'Envoyé  dialoguait avec un notable de Quraych, dans l'attende de sa conversion, voilà qu'Ibn Um Maktûm arriva. Ibn Um Maktûm, qui était musulman depuis longtemps, se mit à interroger l'Envoyé  sur une chose, avec insistance. L'Envoyé aima à ce moment qu'Ibn Um Maktûm se tû pour qu'il pût parler avec l'autre homme, en vue de sa guidance. Il aima cela et il prit l'air sévère devant Ibn Um Maktûm, se détourna de lui et s'intéressa à l'autre. C'est pourquoi Allah fit descendre Il s'est renfrogné

11. N'agis plus ainsi ! Vraiment ceci est un rappel

    Selon Qatâda, ce rappel est le Coran.

20. puis Il lui facilite le chemin;

    Il lui facilite sa sortie du ventre de sa mère (Ibn Abbâs).

    Mujâhid : Cette parole est synonyme de : {Nous l'avons guidé dans le chemin, - qu'il soit reconnaissant ou ingrat -} (76/3)

22. puis Il le ressuscitera quand Il voudra.

    Le Prophète , rapporte-t-on, a dit : Tout périra du Fils d'Adam, sauf le coccyx, duquel il fut créé et duquel il sera recomposé.

33. Puis quand viendra le Fracas,

    le Fracas : c'est un nom parmi les noms donnés au Jour de la résurrection (Ibn Abbâs).

    Al-Bahawy : L'Assourdissante (le fracas) est appelée ainsi, car elle assourdira les oreilles, elle exagérera à se faire entendre, de telle sorte que les oreilles risqueront de devenir sourdes.

34. le jour où l'homme s'enfuira de son frère,

35. de sa mère, de son père,

36. de sa compagne et de ses enfants,

    Le Prophète , rapporte-t-on, a dit : Le Jour de la résurrection, les hommes seront ressuscités pieds nus, nus, non circoncis. - Ô Envoyé d'Allah, qu'en sera-t-il des parties honteuses ? a dit Aïcha. - car chacun d'eux, ce jour-là, a-t-il dit, aura son propre cas pour l'occuper.

    Dans le Récit de l'intercession, il est dit : Même Jésus (as) fils de Marie dira : "Aujourd'hui je ne Lui demanderai que mon âme, je ne Lui demanderai pas Marie qui m'a pourtant enfanté !"

    Ikrima : L'homme rencontrera son épouse et il lui dira : "O toi ! quel époux étais-je pour toi ?
    - Tu étais un excellent époux, lui dira-t-elle." Et elle fera son éloge du mieux qu'elle pourra.
    Il lui dira : "Je te demande alors aujourd'hui de me faire don d'une bienfaisance : peut-être que je serai sauvé de ce que tu vois.
    - Que c'est facile ce tu demandes, dira-t-elle, mais je ne peux rien te donner. Moi-même je redoute ce que tu redoutes."
    L'homme rencontrera son fils et lui demandera la même chose, mais le fils lui donnera la même réponse. Chacun sera préoccupé de son sort.

 

Exégèse de la sourate 81 : L'obscurcissement


Les mérites de cette sourate

Ibn 'Omar (رضي الله عنهما) a rapporté que le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Celui qui aimerait voir (la description) du Jour de la Résurrection comme s'il le voyait de ses propres yeux, qu'il lise: "Quand le soleil sera obscurci" [Sourate: "At-Takwîr" (L'obscurcissement)], "Quand le ciel se rompra" [Sourate : "Al-Infitar" (La rupture)] , "Quand le ciel se déchirera" [Sourate: "Al-Inchiqaq" (La déchirure)]". (Ahmad, At-Tirmidhi et Al-Hâkim)

1. Quand le soleil sera obscurci

    Le Prophète , rapporte-t-on, a dit : Le Jour de la résurrection, Allah reploiera le soleil et la lune.

    quand le soleil s'assombrira, disparaîtra (Ibn Abbâs)

    quand il dépérira et disparaîtra (Mujâhid)

    quand sa lumière disparaîtra (Qatâda)

    Ibn Abbâs : Le Jour de la résurrection, Allah reploiera le soleil et la lune et les étoiles dans la mer. Puis Allah enverra un vent d'ouest pour les allumer en un feu.

2. et que les étoiles deviendront ternes

    Ubay b. Ka'b : Il y aura 7 signes avant le Jour de la résurrection. Pendant que les gens seront dans le marché, voilà la lumière du soleil qui disparaîtra. Pendant qu'ils seront ainsi, voilà que les étoiles se disperseront. Pendant qu'ils seront ainsi, voilà que les monts tomberont sur la face de la terre, se mettront en mouvement, trembleront, se mélangeront. Les djinns recourront aux humains et les humains aux djinns. Les troupeaux, les oiseaux et les bêtes sauvages se mélangeront, de sorte à s'agiter comme les vagues, les uns dans les autres.

    qu'elles se transformeront (Ibn Abbâs).

5. et les bêtes farouches, rassemblées

    {Nulle bête marchent sur terre, nul oiseau volant de ses ailes, qui ne soit comme vous en communauté. Nous n'avons rien omis d'écrire dans le Livre. Puis, c'est vers leur Seigneur qu'ils seront ramenés} (6.38)

    Ibn Abbâs : Toute chose sera rassemblée, même les mouches.

    Ikrima : Leur rassemblement est leur mort.

    Ibn Abbâs : Le rassemblement des bêtes est leur mort ; le rassemblement de toute chose est sa mort, à l'exception des djinns et des humains.

6. et les mers allumées

    Allah enverra un vent d'ouest qui embrasera les mers en un feu (Ibn Abbâs).

    Mujâhid : Les mers seront allumées.

    Al-Hasan : elles s'évaporeront.

7. et les âmes accouplées

    Mujâhid : Les semblables parmi les gens seront rassemblés ensemble.

    Al-Hasan et Ikrima : Les âmes seront regroupées avec les corps.

8. et qu'on demandera à la fillette enterrée vivante

    Le Prophète , rapporte-t-on, a dit : L'enterrée vivante ira au Jardin.

    Ibn Abbâs : Les enfants des associants iront au Jardin. Celui qui prétend qu'ils iront au Feu ment.

10. Et quand les feuilles seront déployées

    chaque humain, on lui donnera son dossier dans la main droite ou dans la main gauche (ad-Dahhâk).

    Qatâda : O Fils d'Adam ! tu y dictes, puis il sera plié, puis étalé devant toi le Jour de la résurrection. Que chacun regarde bien ce qu'il dicte dans son dossier.

11. et le ciel écorché

    quand le ciel est attiré (Mujâhid).

    Ad-Dahhâk : Le ciel se dépiautera, pour disparaître.

12. et la fournaise attisée

    la Géhenne chauffée (as-Suddy)

    la Géhenne allumée (Qatâda).

15. Non!... Je jure par les planètes qui gravitent

    ce sont les étoiles qui se tapissent le jour et apparaissent la nuit (Ali)

    ce sont les vaches sauvages, quand elles se tapissent à l'ombre (Ibn Abbâs)

    ce sont les gazelles (Ibn Abbâs encore)

    ce sont les gazelles et les vaches sauvages (Abu ach-Cha'thâ')

    Ibn Jarîr : Peut-être que toutes sont visées par le propos divin.

18. et par l'aube quand elle exhale son souffle!

    par le lever du matin (ad-Dahhâk)

    par le matin qui illumine et arrive (Qatâda)

    par le matin quand il naît (Saïd b. Jubayr).

19. doué d'une grande force

    {que lui a enseigné [L'Ange Gabriel]: à la force prodigieuse} (53/5)

22. Votre compagnon (Muhammad) n'est nullement fou

    Muhammad  n'est pas un possédé (ach-Chu'by, Maymûn).

23. il l'a effectivement vu, au clair horizon

    {que lui a enseigné [L'Ange Gabriel]: à la force prodigieuse [...] alors qu'ils se trouvait à l'horizon supérieur} (53.5 et 7)

    Masrûq a dit: Un jour que j'étais accoudé chez 'Aïcha, elle me dit: "O Abou 'Aïcha! Trois choses, quiconque prétend l'une d'elles aura forgé un grand mensonge sur Allah".
    Je lui dis: "Lesquelles?".
    - "Quiconque prétend que Muhammad, (saws) a vu son Seigneur, aura forgé un grand mensonge sur Allah".
    Etant appuyé sur mes coudes, ajouta Masrûq, je me mis sur mon séant et dis: "O Mère des Croyants! Donnez-moi du temps (pour comprendre) et ne me pressez pas: Allah, l'Exalté, n'a-t-Il pas dit: {Il l'a effectivement vu, au clair horizon, et Il l'a pourtant vu, lors d'une autre descente}.
    - Parmi les gens de cette Communauté, répondit-elle, j'étais la première à poser cette question à l'Envoyé d'Allah (saws) qui m'avait alors répondu: "Il s'agit de Gabriel que je n'ai vu sous sa forme originelle que deux fois: dont une fois quand je l'ai vu descendre du ciel couvrant de sa grande stature tout ce qui se trouve entre le ciel et la terre".
    Puis, 'Aïcha ajouta: N'as-tu pas entendu ce verset qu'Allah a révélé à Son Prophète: {Les regards ne peuvent l'atteindre, cependant qu'Il saisit tous les regards. Et il est le Doux, le Parfaitement Connaisseur}.
    N'as-tu pas non plus entendu ce verset: {Il n'a pas été donné à un mortel qu'Allah lui parle autrement que par révélation, ou de derrière un voile, ou qu'Il (lui) envoie un messager (Ange) qui révèle, par Sa permission, ce qu'Il (Allah) veut. Il est Sublime et Sage.}
    'Aïcha poursuivit: Quiconque présume que l'Envoyé d'Allah (saws) avait caché quoi que ce soit du Livre d'Allah aurait forgé un grand mensonge sur Allah. Allah en effet dit: {O Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message}... De plus, celui qui présume que le Prophète prévoit l'avenir, aura forgé un grand mensonge sur Allah; Allah a dit: {Dis: Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l'Inconnaissable, à part Allah}. (Mouslim n°259)

24. et il ne garde pas avarement pour lui-même ce qui lui a été révélé

    Qatâda : le Coran était dans le mystère. Et quand Allah l'a fait descendre sur Muhammad , celui-ci n'a pas été avare de le communiquer aux gens, il l'a diffusé, communiqué, donné à qui le voulait.

25. Et ceci [le Coran] n'est point la parole d'un diable banni

    {Ce ne sont pas les satans qui l'ont descendu, ils n'en ont pas la mission ni la possiblité, ils se sont même tenus à l'écart de l'écoute.}

29. Mais vous ne pouvez vouloir, que si Allah veut, [Lui], le Seigneur de l'Univers

    Sufyân ath-Thawry : A la descente de {pour celui d'entre vous qui veut suivre le chemin droit}, Abu Jahl dit : « L'affaire relève de nous ! si nous voulons, nous adoptons la rectitude, et si nous voulons, nous ne l'adoptons pas. » Alors Allah fit descendre : Mais vous ne pouvez vouloir, que si Allah veut, [Lui], le Seigneur de l'Univers.

 

Exégèse de la sourate 82: La rupture


Les mérites de cette sourate

Ibn 'Omar (رضي الله عنهما) a rapporté que le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Celui qui aimerait voir (la description) du Jour de la Résurrection comme s'il le voyait de ses propres yeux, qu'il lise: "Quand le soleil sera obscurci" [Sourate: "At-Takwîr" (L'obscurcissement)], "Quand le ciel se rompra" [Sourate : "Al-Infitar" (La rupture)] , "Quand le ciel se déchirera" [Sourate: "Al-Inchiqaq" (La déchirure)]". (Ahmad, At-Tirmidhi et Al-Hâkim)

 

83: Les fraudeurs

Exégèse de la sourate 83: Les fraudeurs


4~6. Ceux-là ne pensent-ils pas qu'ils seront ressuscités, en un jour terrible, le jour où les gens se tiendront debout devant le Seigneur de l'Univers ?

    D'après 'Abd-Allah ibn 'Omar (ÑÖí Çááå Úäå), le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) a dit: {Le jour où les gens se tiendront debout devant le Seigneur de l'Univers} La sueur de quelques-uns leur arrivera jusqu'aux mi-oreilles. (Mouslim n°5106)

    Ibn 'Omar était assis avec certains de ses plus proches amis et il lisait : {Malheur aux fraudeurs, qui, lorsqu'ils font mesurer pour eux-mêmes exigent la pleine mesure, et qui, lorsque eux-mêmes mesurent ou pèsent pour les autres, [leur] causent perte. Ceux-là ne pensent-ils pas qu'ils seront ressuscités, en un jour terrible, le jour où les gens se tiendront debout devant le Seigneur de l'Univers ?} (83/1-6), à ces paroles il ne cessa de répéter {le jour où les gens se tiendront devant le Seigneur de l'Univers} encore et encore, pleurant jusqu'à en défaillir.

 

Exégèse de la sourate 84: La déchirure


Les mérites de cette sourate

Ibn 'Omar (رضي الله عنهما) a rapporté que le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Celui qui aimerait voir (la description) du Jour de la Résurrection comme s'il le voyait de ses propres yeux, qu'il lise: "Quand le soleil sera obscurci" [Sourate: "At-Takwîr" (L'obscurcissement)], "Quand le ciel se rompra" [Sourate : "Al-Infitar" (La rupture)] , "Quand le ciel se déchirera" [Sourate: "Al-Inchiqaq" (La déchirure)]". (Ahmad, At-Tirmidhi et Al-Hâkim)

7~8. Celui qui recevra son livre en sa main droite, sera soumis à un jugement facile

    D'après 'Aïcha (ÑÖí Çááå ÚäåÇ), l'Envoyé d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) a dit: "Au Jour de la Résurrection, celui dont on épluchera le compte sera châtié".
    - "Mais, dis-je, n'est-il pas dit dans le Coran: {sera soumis à un jugement facile}".
    - "Il s'agit dans ce verset de la simple présentation devant Allah, l'Exalté, (et non de l'examen des comptes), car celui dont on épluchera le compte au Jour de la Résurrection sera châtié". (Al-Boukhâri, Mouslim n°5122, Abou Dâwoûd)

 

Exégèse de la sourate 85: Les constellations

 

 

Exégèse de la sourate 86: L'astre nocturne

 

 

Exégèse de la sourate 87: Le Très Haut


1. Glorifie le nom de ton Seigneur, le Très Haut

    'Oqba ibn 'Amir (رضي الله عنه) a dit: "Quand est descendu le verset {Glorifie le nom de ton Seigneur, le Très Haut} (87/1) le Prophète a dit: "Ceci concerne vos prosternations"". (ahmad, abou Dâwoud, Ibn Mâja, al-Hâkim avec une bonne chaîne)

 

Exégèse de la sourate 88: L'enveloppante


3-4. préoccupés, harassés. Ils brûleront dans un Feu ardent

    'Omar (ÑÖí Çááå Úäå) passa près d'un moine. Il s'arrêta et on appela le moine. On lui dit: "Voici le chef des croyants". 'Omar le regarda, constata son épuisement par l'effort et l'ascétisme et pleura.
    On lui objecta: "C'est un chrétien".
    'Omar répondit: "Je sais, mais j'ai eu pitié de lui. Je me suis rappelé la parole d'Allah: {Préoccupés, harassés. Ils brûleront dans un feu ardent} (88/3-4), j'ai eu pitié de sa fatigue et de son effort alors qu'il va au Feu".

 

Exégèse de la sourate 89: L'aube

 

 

Exégèse de la sourate 90: La cité

 

 

Exégèse de la sourate 91: Le soleil


12. lorsque le plus misérable d'entre eux se leva (pour tuer la chamelle)

    Abd-Allah ibn Zam'a (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: Le Prophète (saws) fit un sermon dans lequel il parla de la chamelle et de celui qui, après lui avoir couper les jarrets, la tua. L'Envoyé d'Allah récita ensuite ce verset: {lorsque le plus misérable d'entre eux se leva (pour tuer la chamelle)} puis il ajouta: "L'homme qui se leva était doté d'une grande autorité, turbulent et redouté des siens, tel Abou Zam'a". (Mouslim n°5095)

 

Exégèse de la sourate 92: La nuit


1~3. Par la nuit quand elle enveloppe tous ! Par le jour quand il éclaire ! Et par ce qu'Il a créé, mâle et femelle !

    'Alqama a dit: Quand nous arrivâmes en Syrie, Abou Ad-Dardâ vint nous trouver et dit: "Y a-t-il parmi vous quelqu'un qui récite (le Coran) de la façon de 'Abd-Allah?".
    - "Oui, moi", répondis-je.
    - Comment as-tu entendu 'Abd-Allah réciter ce verset: {Par la nuit quand elle enveloppe tout!}
    - Je l'avais entendu réciter: {Par la nuit quand elle enveloppe tout!... Et par le mâle et la femelle!}.
    - "Eh bien! reprit Abou Ad-Dardâ, moi par Dieu, je l'ai entendu ainsi du Prophète (saws); mais les gens d'ici veulent que je le récite ainsi "Et par ce qu'Il a créé, mâle et femelle!", mais moi je refuse de les suivre". (Mouslim n°1364)

 

Exégèse de la sourate 93: Le jour montant


1~3. Par le Jour Montant ! Et par la nuit quand elle couvre tout ! Ton Seigneur ne t'a ni abandonné, ni détesté.

    Jundab (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit: L'Ange Gabriel étant resté quelque jour sans se montrer au Prophète (saws), les Qoraychites dirent: "Il (le Prophète) est abandonné". C'est alors que fut révélé: {Par le Jour Montant! Et par la nuit quand elle couvre tout! Ton Seigneur ne t'a ni abandonné, ni détesté.} (Mouslim n°3354)

 

Exégèse de la sourate 94: L'ouverture

 

 

Exégèse de la sourate 95: Le figuier

 

 

Exégèse de la sourate 96: L'adhérence


Les circanstances de révélation de cette sourate

'Aicha, l'épouse du Prophète, (qu'Allah soit satisfait d'elle) a dit: "La Révélation se présenta d'abord au Prophète (pbAsl) sous forme de visions pieuses qu'il voyait pendant son sommeil. Toutes lui parurent avec une très vive clarté. Puis, il eut de l'inclination à la retraite. Il se retirait alors dans la caverne de Hirâ', où il se livrait à la pratique d'actes d'adoration durant des nuits consécutives, avant qu'il ne rentre chez lui pour se munir de provisions de bouche. Il revenait ensuite vers Khadîja et prenait les provisions nécessaires pour une nouvelle retraite. Cela dura jusqu'à ce que la Vérité lui fut enfin révélée dans la caverne de Hirâ'. L'archange y vint alors lui dire: "Lis!".
- "Je ne suis point de ceux qui lisent", répondit-il.
Le Prophète raconta cet événement en ces termes: L'archange me saisit aussitôt, me pressa contre lui au point de me faire perdre toute force, puis me lâcha enfin en répétant: "Lis!".
- "Je ne suis point de ceux qui lisent", répliquai-je encore.
Cette scène se répéta à deux autres reprises. A la troisième fois, l'archange me dit: {Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume (le calame), a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas} (95/1-5)'Aicha raconte: "Après avoir entendu ces versets (En parlant des premiers versets révéles), le Prophète (pbAsl), tremblant et palpitant, rentra chez son épouse Khadîja et s'écria: "Enveloppez-moi! Enveloppez-moi!".
On s'empressa de le couvrir jusqu'au moment où son effroi fut dissipé. Alors, s'adressant à Khadîja, il la mit au courant de ce qui s'était passé, puis il ajouta: "Ah! J'ai cru que j'en allais mourir!".
- "Au contraire, réjouis-toi!, répondit Khadîja, certes jamais Allah ne te plongera dans l'ignominie; car tu maintiens tes liens de parenté, tu ne dis que la vérité, tu soutiens les faibles, tu donnes aux indigents, tu héberges les hôtes, et tu viens en aide aux éprouvés". Ensuite Khadîja emmena Muhammad chez Waraqa ibn Nawfal ibn 'Asad ibn 'Abd Al-'Uzzâ Cet homme, qui était le cousin paternel de Khadîja, avait embrassé le christianisme aux temps antéislamiques. Il savait l'arabe par écrit, et avait traduit vers l'arabe des passages de l'Evangile autant qu'Allah avait voulu. A cette époque, il était âgé et était devenu aveugle: "O mon cousin, lui dit Khadîja, écoute ce que va te dire le fils de ton frère".
- "O fils de mon frère!, répondit Waraqa ibn Nawfal, de quoi s'agit-il?". Le Prophète (pbAsl) lui raconta alors ce qu'il avait vu. "C'est l'archange, dit Waraqa ibn Nawfal, qu'Allah a envoyé autrefois à Moïse (Mûsa) (pbAsl). Plût à Allah que je fusse jeune en ce moment! Ah! Comme je voudrais être encore vivant à l'époque où tes concitoyens te banniront!".
- "Ils m'exileront donc?", s'écria le Prophète (pbAsl).
- "Oui, reprit Waraqa Jamais un homme n'a apporté ce que tu apportes sans être persécuté! Si je vis encore en ce jour-là, je t'aiderai de toutes mes forces". (Mouslim n°231)

 

Exégèse de la sourate 97: La destinée


1. Nous l'avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d'Al-Qadr.

    Qatâda dit ceci : "En celle-ci est décrété chaque affaire de l'année (à venir)".

 

Exégèse de la sourate 98: La preuve

 

 

Exégèse de la sourate 99: La secousse


4. ce jour-là, elle contera son histoire

    Abou Hourayra (رضي الله عنه) rapporte: "Le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a récité ce verset: {ce jour-là, elle contera son histoire} (99/4), puis il dit: "Savez-vous ce que sont ses informations?"
    Ils dirent: "Dieu et Son Messager le savent mieux que nous".
    Il dit: "Ses informations consisteront à témoigner de tout ce qu'aura fait sur elle tout homme et toute femme. Elle dira: "J'ai su ceci et j'ai su cela à tel ou tel jour". Ce sont là ses informations". (At-tirmidhi, Al-Albâni a jugé ce hadîth faible)

7~8. Quiconque fait un bien fût-ce du poids d'un atome, le verra, et quiconque fait un mal fût-ce du poids d'un atome, le verra.

    Selon Abou Hourayra (ÑÖí Çááå Úäå), l'Envoyé d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) a dit: "Nul homme qui thésaurise de l'or ou de l'argent sans en payer l'aumône légale, au Jour de la Résurrection, des plaques métalliques portées à incandescence dans le feu de la Géhenne lui seront appliquées sur le flanc, le front et le dos. Dès qu'elles se refroidissent, elles seront à nouveau portées à incandescence, et lui seront appliquées durant un jour de cinquante mille ans, jusqu'à ce que les comptes des hommes soient réglés. Il verra alors la destinée qui lui a été réservé: le Paradis ou bien l'Enfer".
    On demanda: "O Envoyé d'Allah! Si les biens étaient des chameaux?"
    Il répondit: "La même chose pour le possesseur des chameaux qui n'en paye pas l'aumône légale qui consiste à distribuer un peu de leurs laits le jour où il les mène à l'abreuvoir. Au Jour de la Résurrection, il sera jeté à terre et on amènera tous ses chameaux sans même qu'un chamelon ne manque. Ceux-ci le piétineront avec leurs sabots et le mordront. Ils le fouleront dans un va-et-vient continuel et cela durera un jour de cinquante mille ans, jusqu'à ce que les comptes des Serviteurs soient réglés. Il verra alors la destinée qui lui a été réservé: le Paradis ou bien l'Enfer".
    On demanda ensuite: "Qu'en est donc du sort du possesseur des vaches et des moutons?"
    L'Envoyé d'Allah répondit: "La même chose pour le possesseur des vaches et des moutons qui n'en paye pas l'aumône légale. Au Jour de la Résurrection, il sera jeté à terre et on amènera tout son bétail sans exception. Aucun d'eux n'aura ni des cornes courbées, ni sera décornu, ni aura l'oreille fendue! Ces animaux l'attaqueront avec leurs cornes et le fouleront aux pieds dans un va-et-vient continuel et cela durera un jour de cinquante mille ans, jusqu'à ce que les comptes des Serviteurs soient réglés. Il verra alors la destinée qui lui a été réservé: le Paradis ou bien l'Enfer".
    On demanda de nouveau: "Qu'en est-il du possesseur des chevaux, ô Envoyé d'Allah?"
    Il répondit: "Les chevaux sont de trois catégories: ils représentent un péché pour un homme, un rempart pour un autre et une récompense pour un troisième. Le cheval est un péché pour son propriétaire, quand celui-ci le destine par vanité et ostentation pour s'attaquer aux musulmans. Le cheval est un rempart à son propriétaire, quand celui-ci le destine à servir dans le chemin d'Allah, sans négliger d'en payer le dû d'Allah soit en donnant à un combattant (pour la cause d'Allah) le droit de s'en servir, soit en versant l'aumône légale. Le cheval est une récompense pour son propriétaire, lorsque celui-ci le consacre aux musulmans pour s'en servir dans la cause d'Allah en l'attachant au sein d'une prairie ou d'un jardin, autant que le cheval mange de ce pâturage, autant que l'homme amasse de bonnes actions, le montant de celles-ci augmentera même suivant la quantité des crottins et des urines de l'animal. Même si ces chevaux se détacheront de leurs longs licous et courront à une longue allure une colline ou plus, Allah inscrira à leur propriétaire de bonnes actions équivalentes au nombre de leurs traces et de leurs crottins. Et quand leur propriétaire passera par un fleuve, et que ces chevaux s'y abreuveront, même s'il n'avait pas l'intention de les abreuver, Allah lui inscrira de bonnes actions équivalant à la quantité de l'eau bue".
    On demanda enfin: "O Envoyé d'Allah! Qu'en est-il des ânes?"
    Il répondit: "Allah ne m'a rien révélé à leur sujet sauf ce verset exceptionnel et exhaustif: {Quiconque fait un bien fût-ce du poids d'un atome, le verra, et quiconque fait un mal fût-ce du poids d'un atome, le verra}. (Mouslim n°1647)

 

Exégèse de la sourate 100: Les coursiers

 

 

L'Exégèse de la sourate 101 : Le fracas


C'est un Feu ardent.

    Le Prophète , rapporte-t-on, a dit : Le feu du Fils d'Adam que vous allumez est une partie d'entre les 70 parties de Géhenne.

 

L'Exégèse de la sourate 102 : La course aux richesses


La course aux richesses vous distrait jusqu'à ce que vous visitiez les tombes

    Abdallah ben ach Chukhayr : je suis arrivé après de l'Envoyé au moment où il disait : La course aux richesses vous distrait Le Fils d'Adam dit : "Mon bien ! Mon bien !" De ton bien qu'est-ce que tu as ? Sauf ce que tu manges, de sorte à le réduire à néant, ou ce que tu portes comme habits, de sorte à l'user, ou ce que tu donnes en aumône et qui disparaît.

    Al Hasan : La course aux richesses concerne les fortunes et les enfants.

Mais non! Vous saurez bientôt! (Encore une fois)! Vous saurez bientôt!

    cela est une menace suivie d'une seconde menace (al-Hasan).

Puis, assurément, vous serez interrogés, ce jour-là, sur les délices

    Abdallah b. Jâbir : L'Envoyé a mangé avec Abu Bakr et Umar des dattes, puis ils ont bu de l'eau. Après quoi, l'Envoyé a dit: Cela fait partie du bonheur sur lequel vous serez interrogés.

    Mujâhid : (Vous serez interrogés) sur tout plaisir de l'ici-bas.

    Ibn Abbâs : Le bonheur c'est la santé du corps, l'ouïe, la vue. Allah interrogera les hommes en quoi ils auront utilisé cela, bien que de cela Il soit plus connaissant qu'eux : {L'ouïe, la vue et le coeur: sur tout cela, en vérité, on sera interrogé} (17.36)

 

L'Exégèse de la sourate 103 : Le temps


Ubaydallah ben Hafç a dit: a l'époque, quand deux d'entre les compagnons se rencontraient, ils ne se séparaient qu'après que l'un d'entre eux eut récité cette sourate, et que l'autre eut ensuite lancé le salut.

Ach Châfi'i a dit: si les hommes méditaient sur cette sourate, elle leur serait suffisante.

Ach-Châfi'i, que Dieu lui donne Sa miséricorde, a dit des paroles dont le sens est le suivant: "Les gens, ou la plupart d'entre eux, sont trop distraits pour méditer sur le sens de ce chapitre".

 

L'Exégèse de la sourate 104 : Les calomniateurs


qui amasse une fortune et la compte

    Muhammad ben Ka'b : Celui là est occupé tout le jour par son bien. Et quand vient la nuit, il dort comme un cadavre puant.

Le Feu attisé d'Allah qui monte jusqu'aux coeurs

    Thâbit al-Banâny : Elle les brûle jusqu'au cœur, tandis qu'eux restent vivants.

en colonnes (de flammes) étendues

    As-Suddy : Elles sont de feu.

    lbn Abbâs : Ils auront au col des chaînes.

    Qatâda : Ils seront châtiés avec des colonnes, dans le Feu.

 

L'Exégèse de la sourate 105: L'Eléphant


Voir: Histoire de l'éléphant

Quand le Messager d'Allah () s'approcha du col montagneux qui menait vers Makka le jour du traité d'Al-Houdaybiyya, sa chamelle s'agenouilla. Les gens tentèrent en vain de la forcer à se lever. Ils dirent donc que la chamelle Al-Kaswâ était devenue têtue. Le Prophète () leur dit : "Al-Kaswâ n'est pas devenue têtue, car cela ne fait pas partie de son caractère, elle a été arrêtée par Celui qui a retenu l'Eléphant". Ensuite, il ordonna la chamelle de se lever et elle s'exécuta de sitôt [Fat'houl-Bâri: 5/388].

Al-Boukhâri et Mouslim rapportèrent que le jour de la conquête de Makka, le Messager d'Allah () dit : "Certes, Allah défendit l'Eléphant d'entrer à Makka, Il a accordé à Son Messager et aux croyants la permission d'y entrer. En fait sa sacralité est désormais retourné comme elle l'était hier. Ainsi, que ceux qui sont présents informent ceux qui sont absents" [Fat'houl-Bâri: 1/248, Mouslim: 2/982]

des oiseaux par volées

    Hammâd ibn Salama rapporta de Asim que Zirr relata que Abdoullah et Abou Salama ibn Abdir-Rahmân disent que "par volées" signifie par groupe.

    Ibn Abbâs et Ad-Dahhâk disent tous les deux que le terme Abâbîl signifie que les oiseaux volaient par file, les uns derrière les autres.

    Al-Hasan Al-Basri dit qu'Abâbîl signifie par volées successives.

    Ibn Zayd, lui, dit qu'Abâbîl signifie différent venant de ci et de là, car les oiseaux venaient de tout part [At-Tabari: 24/605,606.21].

    Al-Kasâï dit qu'il entendit des grammairiens dire qu'Abâbîl est le pluriel d'ibil.

    Ibn Jarir rapporta qu'Ishâq ibn Abdillah ibn Al-Hârith ibn Nawfal dit au sujet de ce verset qu'il s'agit de groupes similaires de chameaux quand ils marchent en groupes [At-Tabari: 24/606l].

    On rapporta aussi qu'Ibn Abbâs dit à ce sujet qu'ils avaient des trompettes comme des becs d'oiseaux et des pattes comme celles des chiens [At-Tabari: 24/6072].

    On rapporta aussi que Ikrima dit au sujet de ce verset qu'ils étaient des oiseaux verts qui surgirent de la mer et qui avaient des têtes qui ressemblaient à celles des animaux prédateurs [At-Tabari: 24/607].

    Pour sa part, Obayd ibn Omayr commenta ce verset en disant qu'ils étaient des oiseaux noirs qui venaient de la mer et qui avaient des pierres dans leurs becs et les griffes [At-Tabari: 24/607]. La chaîne de narrateurs de ces récits est authentique.

    On rapporta que Obayd ibn Omayr dit que quand Allah voulut détruire les gens de l'Eléphant, il envoya sur eux des oiseaux qui venaient de la mer. Chaque oiseau tenait une pierre dans son bec. Ils se rassemblèrent en volées au-dessus des têtes des soldats et se mirent et jeter les pierres sur eux après avoir fait un cri effrayant. Toute pierre qui touchait un homme sur sa tête sortait par son derrière. C'est ainsi que chaque fois qu'une pierre touchait une partie du corps, elle sortait du côté opposé. Ensuite, Allah envoya un vent violent qui intensifia les coups de pierres et leur donna plus de force. Ainsi, ils furent tous détruits.

Et Il les a rendus semblables à une paille mâchée

    Saîd ibn Joubayr dit que cela signifie de la paille que le commun des gens appelle Habbour en arabe. Saîd dit aussi qu'il s'agit des feuilles de blé [Ad-Dorroul-Manthour: 8/633]. Il dit que le terme Asf signifie paille et que Makoul se réfère aux feuilles séchées que l'on donne aux animaux.

    Al-Hasan Al-Basri dit la même chose.

    Ibn Abbâs dit qu'Al-Asf est la couverture de la graine qui ressemble à celle du blé [Al-Baghawi: 4/529].

    Ibn Zayd dit qu'Al-Asf sont des feuilles de légumes. Quand les bêtes les consomment, elles les sécrètent en crottes [At-Tabari: 24/699.3].

 

L'Exégèse de la sourate 106 : Les qouraychites


Usâma b. Zayd a dit: J'ai entendu l'Envoyé dire : A cause du pacte des Qouraych, De leur pacte [concernant] les voyages d'hiver et d'été. Malheur à vous ! ô les Quraych. Adorez le Seigneur de cette Maison qui vous fournit nourriture en place de faim, sûreté en place de crainte.

 

L'Exégèse de la sourate 107 : L'ustensile


Malheur donc, à ceux qui prient tout en négligeant (et retardant) leur Salat

    {Les hypocrites cherchent à tromper Allah, mais Allah retourne leur tromperie (contre eux-mêmes). Et lorsqu'ils se lèvent pour la Salat, ils se lèvent avec paresse et par ostentation envers les gens. A peine invoquent-ils Allah} (4.142)

    L'Envoyé , rapporte-t-on, a dit : Celle-là est la prière de l'hypocrite ! celle-là est la prière de l'hypocrite ! celle-là est la prière de l'hypocrite ! Il s'assit en surveillant le soleil, et quand ce dernier se retrouve entre les deux antennes du diable, (l'hypocrite) se met debout pour becqueter quatre rak'a dans lesquelles il ne rappelle Allah que trop peu.

    Saïd b. Ubay Waqqâç a dit: J'ai interrogé l'Envoyé sur Malheur donc, à ceux qui prient tout en négligeant (et retardant) leur Salat, et il m'a dit : « Ce sont ceux qui retardent la prière après son temps. »

    ceux-là sont les hypocrites qui ne font la prière que publiquement (Ibn Abbâs).

    Atâ' b. Dinar a dit: Louange à Allah qui a dit : à ceux priant sont distraits de leur prière (même verset), au lieu de dire : à ceux priant sont distraits pendant leur prière - Ceux-là la retardent, ou ne la font pas selon ses piliers et ses conditions.

qui sont pleins d'ostentation

    L'Envoyé , rapporte-t-on, a dit : Il y a une vallée dans la Géhenne. Chaque jour, la Géhenne demande refuge contre cette vallée 400 fois. Cette vallée est apprêtée à ceux usant de fausse piété d'entre la communauté de Muhammad.

 

L'Exégèse de la sourate 108 : L'abondance


Les circonstances de la révélation de cette sourate

D'après Anas ibn Mâlik (qu'Allah soit satisfait de lui), un jour que l'Envoyé d'Allah (pbAsl) était parmi ses Compagnons il s'assoupit, aussitôt il relevait la tête en souriant.
- "O Prophète d'Allah, dîmes-nous, pourquoi souriez-vous?" Il dit:
- "Une sourate venait de m'être révélée", il récitait {Nous t'avons certes accordé l'Abondance (Al-Kawthar). Accomplis la Salâ pour ton Seigneur et sacrifie. Celui qui te hait sera certes, sans postérité.}
- "Savez vous ce que c'est que le Kawthar?", demanda le Prophète.
- "Allah et Son Envoyé le savent mieux", répondîmes-nous.
- "C'est un fleuve qu'Allah -à Lui la puissance et la gloire- m'a promis, où abondent les biens; c'est un bassin où arrivera ma Communauté pour boire, le Jour de la Résurrection et dont les cruchons seront au nombre des étoiles. On y interdira l'accès à certains de ma Communauté, et quand je m'écrierai en disant: O Allah! Il fait partie de ma Communauté. Allah me répondra: Tu ne sais donc pas ce qu'ils ont fait après ton départ". (Mouslim n°607)

Nous t'avons certes, accordé l'Abondance.

    Anas b. Mâlik a dit: Après son ascension dans le ciel, le Prophète a dit : "Je suis arrivé à une rivière aux rives de perles évidées. Alors j'ai dit : "Qu'est-ce que c'est, ô Gabriel ?"
    Il a dit : " C'est l'abondance."".

    Dans un autre hadith : C'est l'abondance que ton Seigneur garde pour toi.

    Aïcha a dit: L'abondance est une rivière dans le Jardin. Ses deux rives sont de perles évidées.

    Saïd b. Jubayr a dit: La rivière se trouvant au Jardin fait partie du bien que Allah lui a donné. Cette exégèse est beaucoup plus générale : la rivière est un élément partitif de l'abondance.

    Mujâhid a dit: L'abondance est la profusion de biens dans l'ici-bas et dans la vie dernière.

    Ikrima a dit: C'est la prophétie, le Coran et la (belle) rétribution de la vie dernière.

Accomplis la Salat pour ton Seigneur et sacrifie

    {Dis: ‹En vérité, ma Salat, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l'Univers. A Lui nul associé! Et voilà ce qu'il m'a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre.} (6/162-163)

    Ibn Abbâs a dit: Le sacrifice visé c'est regorgement rituel.

Celui qui te hait sera certes, sans postérité

    Ibn Abbâs et Mujâhid ont dit: Cela est descendu à propos d'al-'Aç b. Wâ'il.

    Yazîd b. Rûmân a dit: Quand al-'Aç b. Wâ'îl entendait parler de l'Envoyé , il disait : "Laissez-le. C'est un homme mutilé, qui n'a pas de descendance (masculine). Quand il mourra, son souvenir sera à jamais rompu." C'est pourquoi Allah a fait descendre cette sourate.

    Abu Ma'it. A ta' ont dit: Elle est descendue à propos d'Abû Lahab. Quand le fils de l'Envoyé mourut, Abû Lahab s'en alla dire aux associateurs : "Muhammad a été mutilé cette nuit !" C'est pourquoi Allah a fait descendre à ce sujet Qui te veut du mal, le mutilé c'est lui !

    Ibn Abbâs a dit: Elle est descendue à propos Abû Jahl.

    Celui qui te hait, c'est ton ennemi (Ibn Abbâs).

    sans postérité, c'est celui qui reste seul (Ikrima).

 

L'Exégèse de la sourate 109 : Les infidèles


Les mérites de cette sourate

Jâbir: l'Envoyé a récité cette sourate et la sourate Al Ikhlas dans les deux rak'a des tournées.

Abu Hurayra : l'Envoyé a récité ces deux sourates dans les deux rak'a du fajr. Il est rapporté dans le hadith que cette sourate équivaut au quart du Coran.

At Tabarâni : quand l'Envoyé se mettait au lit, il récitait cette sourate.

Al Hâri th ben Jabla : "Ô Envoyé d'Allah ai-je dit, apprends-moi quelque chose que je dirai à mon sommeil. - Quand tu te mets au lit la nuit, a-t-il dit, récite Dis : Ô vous les infidèles : elle est dénonciation de l'associance."

Les causes de la révélation de cette sourate

Ceux à qui s'adresse ce discours sont les mécréants des Quraïch. Ces derniers ont appelé l'Envoyé a l'adoration de leurs idoles pendant une année, pour qu'eux adorassent son Adoré durant une année. C'est pourquoi Allah fit descendre cette sourate dans laquelle Il ordonnait à Son Envoyé de se déclarer innocent de leur croyance.

A vous votre religion, et à moi ma religion

    Ce verset est synonyme de : Et s'ils te traitent de menteur, dis alors: ‹A moi mon oeuvre, et à vous la vôtre[...] (10/41)

    Selon al-Boukhari, votre religion désigne la mécréance, et la mienne désigne l'Islam.

 

L'Exégèse de la sourate 110 : Les secours


Ibn 'Omar : Cette sourate descendit sur l'Envoyé au milieu des journées d'at Tachrîq. Il sut alors que c'étaient les adieux. Après quoi il tint un discours aux gens. Il avait prononcé son célèbre discours.

Ibn Abbâs : a la descente de cette sourate, l'Envoyé appela Fâtima et lui dit : Le deuil de mon âme vient de m'être annoncé. Alors elle pleura.

Ibn Abbâs : "Comme 'Omar prit l'habitude de me laisser entrer avec les personnages de Badr, quelques-uns d'entre eux virent la chose d'un mauvais oeil et lui dirent : "Pourquoi laisses-tu celui-ci rester avec nous ? Nous aussi, nous avons des fils comme lui. -Mais il est de ceux que vous savez ! répondit 'Omar." Un jour, 'Omar invita ces personnages. Il invita aussi Ibn Abbâs. "Et il ne fit cela, dit Ibn Abbâs, que pour leur montrer ce que je savais." Que dites-vous à propos de la parôle d'Allah Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire ? -(ici), essaya d'expliquer l'un d'eux, on nous ordonne de louer Allah, de Lui demander pardon si nous sommes secourus et que nous avons le dessus." D'autres gardèrent le silence et ne dirent rien du tout. Alors, 'Omar s'adressa à moi et me dit : "Ô Ibn Abbâs ! est-ce l'explication que tu donnes (à cette sourate) ? -Non, répondis-je -Et qu'en dis-tu ? -Il s'agit là de la mort de l'Envoyé . Allah le lui fit savoir ; Il dit Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, ce sera le signe (de l'approche) de ton terme ; alors, par la louange, célèbre la gloire de ton Seigneur et implore Son pardon. Car c'est Lui le grand Accueillant au repentir. -Au sujet de cette (sourate), dit enfin 'Omar, je ne sais que ce que tu viens de dire."

Ibn Abbâs encore : a la descente de Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, l'Envoyé a dit : Le deuil de mon âme m'a été annoncé, et qu'il serait rappelé cette année.

Mujâhid, ad-Dahhâk et bien d'autres donnent le même avis qui dit que cette sourate annonce à l'Envoyé sa disparition.

Aïcha : Dans son roukou' et son soujoud, l'Envoyé disait abondamment : Gloire à Toi, ô mon Dieu, notre Seigneur, grâce à Ta louange. Ô mon Dieu, accorde-moi Ton pardon.

Amrû ben Salam : Quand il y eut l'ouverture, chaque peuple a pris l'initiative de déclarer son islam à l'Envoyé.

 

Exégèse de la sourate 111 : Les fibres


Les circonstances de la révélation de cette sourate

D'après Ibn 'Abbâs (qu'Allah soit satisfait de lui): Lorsque fut révélé ce verset: {Et avertis les gens qui te sont les plus proches} le Prophète (pbAsl) se dirigea vers le mont As-Safâ et l'escalade, puis poussa un cri d'avertissement. Les gens se demandèrent alors qui appelait ainsi. Connaissant que c'était Muhammad, ils allèrent le retrouver.
- Hé! les Banû untel! Hé! les Banû untel! Hé! les Banû untel! Hé les Banû 'Abd Manâf! Hé! les Banû 'Abd Al-Muttalib. Quand ils s'étaient tous assemblés, le Prophète leur dit: "Eh bien! Figurez-vous que je vous annonce qu'il y a au pied de cette montagne des cavaliers qui veulent vous attaquer, me croiriez-vous?".
- "Certes oui, répondirent-ils, car, tu n'as jamais menti".
- "Eh bien! reprit-il, je vous avertis que vous êtes menacés d'un châtiment terrible".
- "Que tu périsses!, s'écria Abou Lahab, est-ce pour cela que tu nous as rassemblés?".
C'est alors que fut révélé ce verset: {Que périssent les deux mains de Abou Lahab}, et en fait, il périt. (Mouslim n°307)

2. Sa fortune ne lui sert à rien, ni ce qu'il a acquis

    Quand l'Envoyé appela son peuple à croire en Allah, Abu Lahab a dit : "Si ce que dit mon neveu est vrai, le Jour de la résurrection je donne en rançon ma fortune et ma progéniture pour éviter le châtiment." Alors Allah fit descendre ce verset.

4. de même sa femme, la porteuse de bois

    Elle ne faisait que médire (Mujâhid, Ikrima)

    elle jetait des épines sur le chemin de l'Envoyé (Ibn Abbâs, az Zahhâk)

5. à son cou, une corde de fibres

    La corde de fibres sera de feu (Mujâhid)

    Saïd ben al Musayb : elle avait un collier splendide. Alors elle a dit : "Sûr que je le dépenserai contre Muhammad." C'est pourquoi Allah lui mettra à la place une corde de fibres au cou.

 

Exégèse de la sourate 112 : Le monothéisme pur


Les mérites de cette sourate

Abou Sa'îd Al-Khoudri (رضي الله عنه) a rapporté que le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit à propos de la sourate "Al-Ikhlas" (Le monothéisme pur): "Par celui qui tient mon âme entre Ses Mains, cette Sourate équivaut à un tiers du Coran". (al-Boukhâri)

Mou'adh ibn Anas a rapporté que le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Celui qui lit dix fois "Dis : Il est Allah Unique" [Sourate: "Al-Ikhlas" (Le monothéisme pur)], Allah lui construira une maison au Paradis". (Ahmad)

Aïcha : le Prophète avait envoyé une fois un homme à la tête d'une expédition. Au cours du déplacement, cet homme présidait à la prière et la terminait par Dis: ‹Il est Allah, Unique. A leur retour, les membres de l'expédition racontèrent la chose au Prophète : "Interrogez-le pourquoi il faisait cela" dit-il. On l'interrogea effectivement et alors il dit : "Parce que c'est l'attribut du Tout Miséricordieux et j'aime en faire la récitation." Après quoi, le Prophète dit "Informez le qu'Allah l'aime."

Ubay ben Ka'b : l'Envoyé a dit : Celui qui récite Dis: ‹Il est Allah, Unique. Allah..., c'est comme s'il récitait le tiers du Coran.

Aïcha : Lorsque l'Envoyé se mettait au lit chaque nuit, il réunissait ses deux mains, y soufflait, puis y récitait Al Ikhlas, Al Falaq, An nâs. Après quoi, il essuyait de ses paumes ce qu'il pouvait de son corps. Il commençait par sa tête et son visage, et ce qui fait face de son corps. Il faisait cela trois fois.

Les causes de la révélation de cette sourate

Ikrima : les juifs ont dit : "Nous adorons 'Uzayr, fils d'Allah." Les chrétiens ont dit "Nous adorons le Christ, fils d'Allah." Les mazdéens ont dit "Nous adorons le soleil et la lune." et les associateurs ont dit "Nous adorons les idôles." Alors Allah fit descendre sur Son Envoyé : Dis: ‹Il est Allah, Unique.

Ubay ben Ka'b : les associants ont dit au Prophète : "Ô Muhammad, définis-nous l'origine de ton Seigneur." Alors Allah a fait descendre {Dis: ‹Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus - C'est Allah qui n'engendra ni ne fut engendré, car toute chose engendrée meurt, et toute chose qui meurt est héritée. Tandis qu'Allah Tout-Puissant, Très-Haut ne meurt pas, et n'est pas hérité, - Et nul n'est égal à Lui›}.

2. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons

    Ibn Abbâs : Il est le Maître dont la prédominance est bien accomplie, le Noble dont la noblesse est bien accomplie, le Majestueux dont la majesté est bien accomplie, le Tout indulgence dont l'indulgence est bien accomplie, le Connaissant dont la connaissance est bien accomplie, le Sage dont la sagesse est bien accomplie, et c'est Lui dont sont accomplis tous les genres de noblesse et de prédominance. C'est Lui Allah. Transcendance à Lui.

    Al A'mach : Il est le Maître dont la prédominance a atteint la plénitude.

    Qatâda, al Hasan : Il est Celui qui reste après ce qu'Il a créé.

    Al Hasan aussi : c'est le Vivant, l'Agent Suprême, qui n'a pas de fin.

    Ibn Mas'ud, az Zahhâk, as Suddy : Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons c'est Celui qui n'a pas de trou.

    Ach Chub'by : c'est Celui qui ne mange ni ne boit.

    Al Hâfidh Abu al Qâsim at Tabarâni : tous ces avis sur les attributs de notre Seigneur sont justes.

3. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus

    Créateur de cieux et de la terre. Comment aurait-Il un enfant, quand Il n'a pas de compagne? C'est Lui qui a tout créé, et Il est Omniscient. (6/101)

    Et ils ont dit: ‹Le Tout Miséricordieux S'est attribué un enfant!› Vous avancez certes là une chose abominable! (19/88-89); Et ils dirent: ‹Le Tout Miséricordieux s'est donné un enfant›. Pureté à Lui! Mais ce sont plutôt des serviteurs honorés. Ils ne devancent pas Son Commandement et agissent selon Ses ordres. (21/26-27)

    L'Envoyé a dit : Allah dit : "Le Fils d'Adam me dément, pourtant il ne devrait pas le faire. Il me fait des injures, pourtant il ne devrai pas le faire. Son démenti consiste à dire que Je ne peux le faire recommencer comme Je l'avais fait au début. Quand à son injure, elle consiste à dire : "Allah a adopté un enfant". Or, Je suis Allah l'Absolu, qui n'engendra ni ne fut engendré, et de qui nul n'est l'égal."

    Ar Rabî' ben Anas : Il est Celui qui n'engendra ni ne fut engendré. On dirait que cette suite : Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus est une explication de ce qui précède.

 

Exégèse de la sourate 113: L'aube naissante


Les mérites de cette sourate

'Ouqba ibn Amir a rapporté que le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit: "N'as-tu pas entendu les versets qui ont été révélés celle nuit? on n'a jamais rien vu de semblable ! (Ce sont les sourates : "Dis : Je cherche protection auprès du Seigneur de l'aube naissante" [Sourate: "Al-Falaq" (L'aube naissante)] et "Dis: Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes" [Sourate: "An-Nas" (Les hommes)]". (Mouslim)

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Personne ne peut obtenir un meilleur refuge qu'en lisant : {Dis, je me réfugie auprès du Seigneur de l'aube} et {Dis, je me réfugie auprès du Seigneur des hommes}". (Mouslim)

Selon 'Ouqba Ibn 'Âmir: "Le Saint Prophète lui dit: "Ne voudrais-tu pas que je t'enseigne deux sourates qui sont parmi les meilleurs sourates que les gens récitent ?"
Il dit : "Enseigne les moi, O messager d'Allâh".
Alors, le Saint Prophète lui a enseigné les Mu'awwidhatayn. Puis la Prière a commencé et le Saint Prophète y a encore récité ces deux sourates". (Ahmad, Abou Dâwoûd et An-Nasâi)

'Ouqba Ibn 'Âmir a dit: "Une fois, le Saint Prophète était sur une monture et je marchais auprès de lui avec ma main placée sur son pied sacré. Je dis: "Aie l'obligeance de m'apprendre sourate Hûd ou sourate Yûsuf".
Il me répondit : "Aux yeux d'Allâh, il n'y a rien de plus bénéfique pour le serviteur que {Dis, je me réfugie auprès du Seigneur de l'aube}". (An-Nasâi, et Al-Hâkim)

'Abdullâh Ibn 'Ubayd Al-Juhanî a dit que le Prophète lui dit : "Ibn 'Ubayd, ne devrais-je pas te dire quels sont les meilleurs moyens par lesquels ceux qui cherchent refuge ont cherché refuge auprès d'Allâh ?"
Je dis : "Instruis-moi, Ô Messager d'Allâh".
Il répondit : "{Dis, je me réfugie auprès du Seigneur de l'aube} et {Dis, je me réfugie auprès du Seigneur des hommes} - ces deux sourates". (An-Nasâi, Al-Bayhaqî et Ibn Sa'd)

Les causes de la révélation de cette sourate

Ces sourates ont été révélées quand les Juifs avaient lancé un sort contre le Saint Prophète (que la paix soit sur lui) à Médine et qu'il en était tombé malade. (Ibn Sa'd, Al-Baghawî, Al-Bayhaqî, Ibn Hajar, Badruddîn Al-'Aynî, 'Abd Ibn Humayd)

Ibn Sa'd a rapporté sous l'autorité d'Al-Wâqidî que ceci est arrivé en l'an 7 après l'hégire.

1. Dis : "Je cherche protection auprès du Seigneur de l'aube naissante

    Zirr Ibn Hubaysh déclare: "Je dis à Ubayy : Ton frère, 'Abdullâh Ibn Mas'ûd, dit ces choses. Qu'en penses-tu ?"
    Il répondit : "J'ai posé la question au Saint Prophète (que la paix soit sur lui). Il m'a dit: "On m'a dit de dire [qul], alors j'ai dit [qul]". Donc, nous aussi nous devons dire la même chose que le Saint Prophète". (Al-Boukhâri, Ahmad, Al-Humaydî, Abou Nu'aym, et An-Nasai)

2. contre le mal des êtres qu'Il a créés

    Al Hasan al Basri : Géhenne, Iblîs et sa progéniture font partie de ce qu'Il a créé.

3. contre le mal de l'obscurité quand elle s'approfondit

    est traduit selon l'avis d'al Hasan et Qatâda. Ces derniers disent : c'est la nuit, quand elle arrive avec son obscurité.
     

 

Exégèse de la sourate 114: Les hommes


Les mérites de cette sourate

'Ouqba ibn Amir a rapporté que le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) a dit: "N'as-tu pas entendu les versets qui ont été révélés celle nuit? on n'a jamais rien vu de semblable ! (Ce sont les sourates : "Dis : Je cherche protection auprès du Seigneur de l'aube naissante" [Sourate: "Al-Falaq" (L'aube naissante)] et "Dis: Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes" [Sourate: "An-Nas" (Les hommes)]". (Mouslim)

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Personne ne peut obtenir un meilleur refuge qu'en lisant : {Dis, je me réfugie auprès du Seigneur de l'aube} et {Dis, je me réfugie auprès du Seigneur des hommes}". (Mouslim)

Selon 'Ouqba Ibn 'Âmir: "Le Saint Prophète lui dit: "Ne voudrais-tu pas que je t'enseigne deux sourates qui sont parmi les meilleurs sourates que les gens récitent ?"
Il dit : "Enseigne les moi, O messager d'Allâh".
Alors, le Saint Prophète lui a enseigné les Mu'awwidhatayn. Puis la Prière a commencé et le Saint Prophète y a encore récité ces deux sourates". (Ahmad, Abou Dâwoûd et An-Nasâi)

'Abdullâh Ibn 'Ubayd Al-Juhanî a dit que le Prophète lui dit : "Ibn 'Ubayd, ne devrais-je pas te dire quels sont les meilleurs moyens par lesquels ceux qui cherchent refuge ont cherché refuge auprès d'Allâh ?"
Je dis : "Instruis-moi, Ô Messager d'Allâh".
Il répondit : "{Dis, je me réfugie auprès du Seigneur de l'aube} et {Dis, je me réfugie auprès du Seigneur des hommes} - ces deux sourates". (An-Nasâi, Al-Bayhaqî et Ibn Sa'd)

Les causes de la révélation de cette sourate

Ces sourates ont été révélées quand les Juifs avaient lancé un sort contre le Saint Prophète (que la paix soit sur lui) à Médine et qu'il en était tombé malade. (Ibn Sa'd, Al-Baghawî, Al-Bayhaqî, Ibn Hajar, Badruddîn Al-'Aynî, 'Abd Ibn Humayd)

Ibn Sa'd a rapporté sous l'autorité d'Al-Wâqidî que ceci est arrivé en l'an 7 après l'hégire.

1. Dis : "Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes.

    Zirr Ibn Hubaysh déclare: "Je dis à Ubayy : Ton frère, 'Abdullâh Ibn Mas'ûd, dit ces choses. Qu'en penses-tu ?"
    Il répondit : "J'ai posé la question au Saint Prophète (que la paix soit sur lui). Il m'a dit: "On m'a dit de dire [qul], alors j'ai dit [qul]". Donc, nous aussi nous devons dire la même chose que le Saint Prophète". (Al-Boukhâri, Ahmad, Al-Humaydî, Abou Nu'aym, et An-Nasai)

4. contre le mal du mauvais conseiller, furtif

    L'Envoyé a dit : Le diable peut atteindre en l'homme ce que le sang peut atteindre, et c'est pour cela que j'ai eu peur qu'il ne lance quelque chose dans vos coeurs.

5. qui souffle le mal dans les poitrines des hommes

    Ibn Abbâs a dit : "Le diable est juché sur le coeur du fils d'Adam. Quand celui-ci se distrait, est inattentif, l'autre lui chuchote (dans la poitrine). Et quand il fait le Rappel d'Allah, l'autre fait le dos rond".

6. qu'il (le conseiller) soit un djinn, ou un être humain

    {Ainsi, à chaque prophète avons-Nous assigné un ennemi: des diables d'entre les hommes et les djinns, qui s'inspirent trompeusement les uns aux autres des paroles enjolivées.} (6/112)

    Abu Dhar : Je suis allé à l'Envoyé pendant qu'il était dans la mosquée. Je me suis assis, il m'a dit : "Ô Abu Dhar, as tu fait la prière ?"
    J'ai dis : "Non."
    Il a dit : "Lève toi et prie."
    Je me suis levé pour la prière ensuite. Puis je me suis assis. Alors il m'a dit : "Demande refuge auprès d'Allah contre le ravage des diables d'entre les humains et les djinns."
    J'ai donc dis "Ô Envoyé d'Allah, est-ce-qu'il y en a parmi les humains et les djinns ?"
    Il m'a dit "Oui."