Encyclopédie Time-Life
Les grandes Epoques de L'homme

Encyclopédie Time-Life Les grandes Epoques de L'homme, tome L'âge de la foi

L'Occident a reconnu depuis bien longtemps que les croisades furent désastreuses sur de nombreux plans et qu'il eut des exactions commises par les croisés contre les musulmans. Contrairement à ce que prétendent les propagandistes musulmans, l'Occident n'a pas occulté cette part sombre de son histoire.
A l'inverse les musulmans refusent de voir leur histoire en face et récusent d'avance toute analyse historique de la vie de Mahomet et toute étude sur les raisons du développement de l'islam.
Le texte çi-dessous figure sur la page 53 du tome L'Age de la Foi de l'Encyclopédie Time-Life Les grandes Epoques de L'homme édition de 1966.

De toutes les guerres, celles qui ont été entreprises avec le plus de zèle ont toujours été faites au nom de la foi. Parmi ces « guerres saintes », il n'y en eut pas de plus meurtrières ni de plus longues que les croisades du Moyen Age. Elles ont absorbé l'homme médiéval pendant près de 200 ans, de la fin du XIe siècle à la fin du XIIIe. Entreprises dans un grand élan d'enthousiasme, elles prirent fin dans le désenchantement et le désordre.
Des motifs complexes se cachaient derrière les croisades. Leur but officiel - reprendre les Lieux saints de la Chrétienté aux infidèles - n'était pas entièrement justifié : certes les pèlerins devaient acquitter des droits de visite très élevés, mais l'accès des sanctuaires leur était rarement interdit. Au but avoué s'ajoutaient des considérations d'ordre pratique. L'Église de Rome y voyait l'occasion d'étendre sa domination, en Orient, à la zone d'influence de sa grande rivale, l'Église grecque. Les rois et les barons comptaient s'approprier des terres et des richesses. Les nobles espéraient que ces guerres serviraient d'exécutoire aux énergies de leurs fils turbulents. Le clergé pensait se débarrasser ainsi des fauteurs de troubles.
La masse des croisés obéissait à des impulsions contradictoires. Ils n'étaient pas indifférents aux récompenses promises par l'Église à tous ceux qui prendraient la croix, entre autres, l'indulgence plénière et la suspension de leurs dettes. Ils y voyaient aussi l'occasion de se montrer libertins et brutaux. Ils ont violé et pillé des chrétiens et se sont livrés aux pires atrocités à l'égard de leurs ennemis musulmans, leur ouvrant le ventre à la recherche de besants d'or, faisant cuire leur chair pour la manger - un mets qu'ils trouvaient « meilleur que bacon ou jambon à l'huile », d'après un chroniqueur de l'époque. Malgré tout, les croisés étaient poussés par une foi collective et un profond respect personnel pour le sol foulé par le Christ. L'intensité de cette émotion fut captée par Shakespeare, qui fit dire à ce belliqueux monarque anglais qu'était Henri IV : « Nous nous sommes engagés à combattre... pour donner la chasse aux païens sur les champs sacrés que foulèrent les pieds bénis qui, il y a quatorze cents ans, furent cloués pour notre salut sur la dure croix. »
Les croisés ont récupéré les Lieux saints, mais les ont gardés moins d'un siècle. Les croisades se sont soldées par un échec en ce qui concerne les Lieux saints et le rêve d'hégémonie occidentale en Orient. Lorsqu'elles prirent fin, la loi musulmane régnait sur les terres où les batailles avaient fait rage.

L'AUTEUR : Anne Fremantle, journaliste d'origine française, naturalisée américaine en 1947, se consacre depuis de nombreuses années à l'étude du Moyen Age. Son uvre très vaste comprend notamment The Age of Belief, un commentaire des philosophes du Moyen Age, et la traduction des Vies de Saints d'Englebert ; elle a écrit, en outre, trois biographies, trois romans et un recueil de poèmes. Professeur, pendant 14 ans, à l'Université de Fordham, elle collabore fréquemment à la revue Commonweal.
LE CONSEILLER DE RÉDACTION : Monsieur Léonard Krieger, d'abord professeur d'histoire à Yale, est aujourd'hui professeur de faculté à l'Université de Chicago.
COUVERTURE : Ce vitrail de la Cathédrale de Chartres représente la Vierge à l'Enfant. L'oeuvre, également représentée à la page 134, fut créée au XIIè siècle.
COLLECTIONS TIME-LIFE
RÉDACTEUR EN CHEF Norman P. Ross
CHEF CORRECTEUR Jerry Kom
DIRECTEUR ARTISTIQUE Edward A. Hamilton
CHEP DOCUMENTALISTE Béatrice T. Dobie
LES GRANDES ÉPOQUES DE L'HOMME
Rédacteur en chef de la collection Harold C. Field
L'AGE DE LA FOI
Adjoint au rédacteur en chef Peter Meyerson
Maquettiste Norman Snyder
Chef documentaliste Carlotta Kerwin
Ont participé à la réalisation de cet ouvrage : Doris O'Neil, Chef de la photothèque de LIFE; Content Peckham, Chef des services de documentation de TIME Inc. ; Richard M. Clurman, Chef de l'agence de presse TIME-LIFE; et les correspondants à l'étranger : Ann Natanson et Erik Amfitheatrof (Rome), Katharine Sachs (Londres), Elisabeth Kraemer (Bonn), Franz Spelman (Munich), Gertraud Lessing (Vienne), Piero Saporiti (Madrid), Joseph Harriss et Maria Vincenza Aloisi (Paris).
Traduit de l'anglais par Marie-France Rivière.
© 1966 by TIME Inc.
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