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"Sultana" a été publié anonymement par peur des représailles en 1992 chez william Morrow and Compagny Inc. (New-York) sous le titre "Princess".
Traduit de l'américain par Marie-Thérèse Cuny, ©Jean P. Sasson 1992, © Fixot 1993 pour la traduction Française.
Exemplaire éditions Presses Pocket, septembre 1994.
ISBN 2.266.00815.3
Extrait :
Hier, les hommes de sa famille et de sa religion ont
condamné Sameera à l'enfermement dans une chambre
noire, jusqu'à ce que la mort vienne l'enlever. Sameera a
vingt-deux ans. La mort ne viendra que très lentement
prendre quelqu'un de si jeune et de si fort.
Son crime? Alors qu'elle fréquentait une école à
Londres, elle a rencontré quelqu'un qui n'est pas de notre
religion, et elle en est tombée amoureuse.
Dès qu'elles sont en âge de comprendre, on enseigne,
non seulement aux femmes saoudiennes, mais aussi à
toutes les musulmanes, qu'épouser un non-musulman est
un péché : avec un époux chrétien ou juif, la religion de
leurs enfants ne serait pas assurée. En effet, comme, au
Moyen-Orient, le dernier mot revient toujours au mari, les
enfants pourraient être élevés en chrétiens ou en juifs, et
l'épouse et la mère n'auraient rien à dire. Or, chaque
musulman apprend que l'islam est l'ultime message
d'Allah au genre humain et que, par conséquent, c'est une
foi supérieure à toutes les autres.
Les musulmans n'ont pas le droit de se placer volontairement sous l'influence de non-musulmans, ni de laisser se
développer une telle relation humaine. Pourtant, beaucoup de Saoudiens épousent sans problèmes des femmes
de religion différente. Nos enseignements religieux disent
en effet que l'union d'un homme musulman avec une
femme d'une autre confession est permise, car les enfants
seront élevés dans la religion supérieure de leur père.