Le mythe Bigfoot
Mais que vient faire le bigfoot ici ?! "Bigfoot" est une marque déposée par une société commerciale qui utilise le pied du Bigfoot comme logo (voir leur site internet en .com).
Nous avons bien entendu changé de crèmerie pour une autre, nettement plus compétente : Nous avons pris les précautions nécessaires pour que non seulement la précédente mésaventure ne se reproduise pas mais que de surcroît il n'y ait plus aucune mésaventure.
Ne reculant devant rien pour satisfaire la curiosité des internautes qui nous font l'honneur de visiter ce site, vous trouverez çi-après quelques informations sur le seul bigfoot qui soit digne d'intérêt : celui qui hante (peut-être...) les forêts du continent Nord-Américain. |
Le Bigfoot est, au même titre que le monstre du Loch Ness ou la soucoupe volante de Roswell, l'un des grands mythes du 20è siècle : où vit-il ? Que fait-il ? Est-il dangereux ? Ou est-ce au contraire un cousin éloigné, le chainon manquant entre le singe et l'homme ? Autant de questions auxquelles certains spécialistes croient avoir la réponse...
Le yeti d'Inde Septentrionale demeure le plus célèbre des hommes-singes, mais il n'est pas le seul. Son cousin des Etats-Unis est celui qui fait le plus d'apparitions. On l'appelle Bigfoot en raison des empreintes immenses qu'il est censé avoir laissé sur son passage. Pas très loin, au Canada, les touristes curieux savent que les Indiens ont aussi leur abominable homme des neiges local. On l'aurait repéré du coté de la Colombie-Britannique, une zone située au nord de celle ou évolue Bigfoot.
Outre de nombreux canulars, quelques témoignages authentifiés à propos d'un
"géant velu à l'apparence humanoide" relancent fréquemment le vif intérêt porté
à Bigfoot.
Or, ces témoignages sont pris très au sérieux par les
cryptozoologues, des scientifiques pas tout à fait comme les autres. La
cryptozoologie est, littéralement, "la science des animaux cachés" du grec zoon
(l'animal), logos (le discours), et du préfixe kryptos (caché). Cette science se
fonde sur des témoignages oculaires, traces de pas, photographies... ou des
légendes.
On signale la présence du "grand singe" dès 1830 dans des journaux américains. Mais le document le plus déroutant est un film d'amateur de quelques minutes tourné en 1967, usé par le temps, et montrant le mystérieux hominidé se déhanchant dans la forêt. On doit la pellicule à un certain Roger Patterson de Californie du Nord. D. W. Grieve, maitre de conférence en biomécanique du Royal Free Hospital de Londres, et trois savants russes, Bayanev, Burtsev et Donskov, ont soigneusement examiné le film. Leur verdict : aucun trucage n'a été employé... On raconte même que, sur les images rapportées par Patterson, Big Foot est une femelle : sa poitrine volumineuse est nettement apparente !
Excepté ce détail singulier, tous les autres témoignages concordent : Bigfoot est extrêmement velu ! Et assez farouche : il ne s'est jamais attaqué à l'homme et préfère les solitudes boisées ou enneigées du nord de l'Amérique.
Il n'en a pas fallu d'avantage pour prendre au sérieux l'existence éventuelle
d'un tel exemplaire animal (ou humain ?). Les scientifiques ont donc calculé la
taille et le poids supposés de Bigfoot : il fait à peu près 2,40 m de haut,
entre 250 et 450 kg et les empruntes de pas qui ont été relevées atteignaient
les 35 cm ! Aujourd'hui, certains chercheurs pensent que le Bigfoot doit être
rapproché d'un lointain cousin : le gigantopithèque, un singe fossile de Chine
du sud.
Reste à savoir comment ce grand singe s'est retrouvé isolé en
Amérique du nord ?
Le Bigfoot de l'Amérique du Nord
Les légendes indiennes d'Amérique du Nord faisaient allusion à un géant velu, diversement appelé Bigfoot, omah, windigo, sasquachetc. Depuis des décennies, les "visages pâles" ont à leur tour signalé une créature humanoïde et velue de très grande taille, dans pratiquement tous les états des USA et du Canada, mais essentiellement dans les forêts montagneuses de l'ouest des USA et du Canada (états de Californie, Oregon, Washington, Colombie britannique, etc.). En raison des traces de pas démesurées qu'elle laisse sur le sol (jusqu'à 45 cm de long), cette créature a reçu le surnom de bigfoot ("grand pied").
- en 1969, Mr. et Mrs. Robert L. Behme, de Magalia (Californie), firent une curieuse rencontre nocturne :
"Le 16 avril, à environ minuit, nous étions en voiture sur la route entre Paradise et Stirling City. La région environnante est très boisée, bien arrosée, et traversée par de profonds canyons. Comme nous amorcions une longue courbe, nos phares éclairèrent ce qui semblait être un homme dans une fourrure, traversant la route. Pendant un instant nous eûmes une vue de face quand il se tourna vers la voiture, puis il s'enfonça dans l'obscurité. Notre impression fut qu'il était haut de plus de 6 pieds [1,80 m], complètement couvert de courts poils noirs qui semblaient être marqués soit de taches blanches, soit de boue. Sa face était blanche et glabre bien que les détails apparaissaient comme confus. Les yeux ne brillaient pas dans la lumière comme c'est le cas des yeux d'un animal. La tête était petite et se terminait en pointe au sommet. Il était lourdement bâti avec des jambes particulièrement lourdes." (Byrne 1975).
2) Canulars
- en 1884, le Daily British Colonist raconta l'histoire d'un singe anthropoïde, surnommé Jacko, prétendument capturé près de Yale (Colombie Britannique), et gardé un temps dans la prison locale. Cette histoire a été reprise maintes fois comme preuve de la capture d'un jeune Bigfoot. Mais John Green (1978) a pu démontrer qu'il s'agit d'un canular : le British Columbian du 11 juillet 1884 rapportait en effet que le gardien de la prise était à bout de patience après qu'il ait dû répéter à près de 200 personnes venues voir la bête que celle-ci n'existait pas !
- en 1924, Albert Ostman, un bûcheron canadien, aurait vécu une semaine
prisonnier d'une famille de Bigfoots. Son témoignage a beau avoir fait
illusion auprès de divers chercheurs (notamment John Green ou Ivan Sanderson),
ce n'en est pas moins un canular. Entre autres énormités, l'enlèvement d'Ostman
par le mâle Bigfoot, alors qu'il dormait dans son sac de couchage,
aurait du provoquer l'hilarité de toute personne un tant soit peu sensée ; de
plus, dans maintes légendes, le Diable ou le croque-mitaines sont accusés
d'enlever leurs victimes dans un sac : le sac de couchage est l'adaptation
forestière de cette légende. De même, l'utilisation de la tabatière pour enivrer
le Bigfoot (permettant à Ostman de s'enfuir), est à rapprocher du
folklore des lumbermen canadiens, suivant lequel on peut neutraliser le
Diable en lui faisant priser du tabac.
Sur le plan biologique, le maigre
régime alimentaire d'herbe et d'aiguilles de sapin, décrit par Ostman pour ces
créatures (totalisant un poids de près d'une tonne à elles quatre), est très
insuffisant en termes d'apports protidiques et caloriques pour une telle
biomasse (Napier 1972 : 78-79).
Même John Green (1978 : 111), pourtant enclin
à admettre l'histoire, note que la distance parcourue (près de 80 km en trois
heures, sur un relief très accidenté), est invraisemblable.
Enfin, le
témoignage d'Ostman s'écarte notablement des autres par l'anatomie prêtée à sa
famille Bigfoot (notamment l'humanisation excessive), son comportement
(grégarisme, existence d'un "camp" permanent), etc.
Il est également à noter
qu'Ostman, ayant raconté plusieurs fois son histoire à partir de 1957 (pour des
"faits" remontant à 1924), n'a jamais oublié le moindre détail, ce qui est un
défi aux mécanismes de la mémoire, mais parfaitement logique s'il s'agit d'une
histoire fabriquée.
3) Analyse cryptozoologique
Le nombre très élevé (trop élevé ?) de rencontres, la pauvreté de la
plupart des témoignages (qui se limitent souvent à des stéréotypes comme "a
big hairy man" ou "a huge ape-man"), l'appropriation du
Bigfoot par le cinéma et la culture de masse, la propension des
Américains aux histoires les plus invraisemblables (à commencer par les
enlèvements à bord d'OVNI) -- tout cela tendrait à accréditer la thèse que ce
dossier n'est qu'une vaste fumisterie, thèse que partagent la plupart des
anthropologues.
Pourtant, on possède aussi des indices matériels que l'on ne
peut rejeter aussi facilement (voir indices, ci-dessous) : qu'on le veuille ou
non, l'existence d'une créature humanoïde et velue de très grande taille dans
les forêts de l'ouest américain semble être une donnée incontournable.
Le Bigfoot est donc décrit comme une créature humanoïde de plus de 2 m de hauteur, puissamment bâtie : la carrure aux épaules est souvent donnée en chiffre rond de 3 pieds, soit 90 cm (ci-dessous). Il est entièrement recouvert d'une épaisse toison, mais la face est relativement glabre. L'arrière du crâne est pointu, laissant supposer la présence d'une crête osseuse sagittale.
Plusieurs auteurs, notamment le journaliste John Green et l'anthropologue
Grover S. Krantz, ont proposé de rapprocher le Bigfoot du
gigantopithèque, un singe fossile connu par d'énormes mandibules du pléistocène
de Chine du sud. Grover Krantz a même décrit le Bigfoot dans un article
pour les Northwest Anthropological Research Notes sous le nom de
Gigantopithecus canadensis, en considérant les
empreintes de pas de Walla Walla présentant des dermatoglyphes (1982) comme
l'holotype de l'espèce, au même titre que l'on décrit des animaux préhistoriques
à partir de leur simple empreinte.
Si l'existence d'un grand primate inconnu
dans l'ouest du continent nord-américain semble possible au regard de tous les
éléments disponibles, son identification avec le gigantopithèque pose toutefois
un problème zoogéographique.
4) Indices matériels
En particulier, certaines d'entre elles montrent la présence de dermatoglyphes (empreintes digitales et palmaires du pied), rendant une supercherie invraisemblable. Notons qu'il ne s'agit nullement de pieds humains de grande taille, puisque les traces (en tout cas celles qui résistent à l'examen) présentent des caractères anatomiques bien spécifiques : double thénar (l'éminence charnue à la base du gros orteil), allongement relatif du calcanéum, pied plat (absence de voûte plantaire), faible différenciation des orteils, etc. |
5) Hypothèses alternatives
- Des observations déficientes d'ours peuvent expliquer certains témoignages ambigus, mais en aucun cas les plus détaillés, et encore moins les nombreux indices matériels : pour ne donner qu'un exemple, les traces de pas n'ont rien à voir avec celles d'un ursidé.