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Roderic, parfois nommé Rodrigue, fut le dernier roi Wisigoth d’Espagne. Il avait usurpé le trône en évinçant le fils de Witiza, son prédécesseur. Son armée se composait d’éléments très disparates : nobles peu enclins au combat, mercenaires en tous genres et esclaves qui ne combattaient qu’à contrecoeur. Roderic lui-même était un chef décadent et c’est sur un char d’apparat, fait d’ivoire incrusté d’or et de pierreries, qu’il alla au devant des Berbères commandés par Târik (ou Tariq) (les Berbères du Maghreb s’étaient alliés aux Arabes depuis peu). C’est avec 7.000 hommes que le chef berbère Târik envahit la péninsule ibérique sur ordre de Moussa.

Concrètement, l’entrée en Espagne des troupes de Târik fut facilité par la trahison de Julian, maître de Ceuta (possession espagnole sur la côte africaine) qui, s’il n’est pas prouvé qu’il a fournit les navires nécessaires à la traversée du détroit de Gibraltar, était en conflit avec son souverain espagnol et en correspondance avec Târik. Il est donc certain qu’il facilita l’invasion d’une manière ou d’une autre. Aujourd’hui encore, les musulmans désignent le rocher de Gibraltar sous le nom de « Djebel Târik » (la montagne de Târik) et revendiquent l’Espagne comme « terre d’islam ».

La bataille principale de la conquête sarrasine eut lieu sur les rives du Guadalate, non loin de Xèrès. Et l’on y vit les troupes commandées par l’archevêque de Séville abandonner le combat pour se ranger sous les ordres du chef musulman. Ce ne fut là qu’une trahison parmi d’autres. Le 19 juillet 711, la défaite espagnole fut ainsi consommée et l’on ne retrouva jamais le corps de Roderic lequel, dans la cohue qui suivit la défaite, se noya probablement en traversant le Guadalquivir. Piqué au vif par l’insolent triomphe de son subordonné, Moussa prit pied en Andalousie en juin 712, avec 10.000 Arabes et Syriens. Târik ayant refusé d’obéir aux ordres de son chef (qui lui avait enjoint de s’arrêter et de l’attendre), il fut fouetté et chargé de chaînes. Ainsi va la « gratitude » des Arabes !

Une fois conquise, la péninsule ibérique fut dépecée en « régions » qui furent dévolues aux vainqueurs. Cordoue fut octroyée aux troupes de Damas, Jaén à celles de Kinnesrin, Médina Sidonia à celles de Palestine, Xérès de la Frontera à celles de Perse, Tolède aux Yéménites, Grenade aux Iraquiens, Murcie et Lisbonne aux Egyptiens. C’est ainsi qu’une « Arabie nouvelle », avec toutes ses provinces, s’organisa derrière les colonnes d’Hercule. L’Espagne, devenue possession du Khalifat et « terre d’islam », fut rebaptisée « Al-Andalous » (du nom des Vandales, peuple germanique proche des Wisigoths qui occupait le sud de l’Espagne avant la venue des arabo-musulmans).