Retour au chapitre correspondant à cette note - Le Coran : Message Divin ? ou... Mensonge Bédouin ? - La réponse

Les négriers en terres d'islam, La première traite des Noirs VIIe-XVIe siècle, ISBN : 2-262-01850-2
Les négriers
en terres d'islam

La première traite des Noirs
VIIe-XVIe siècle

 
ISBN : 2-262-01850-2
 
Editions Perrin

- Auteur(s) : Jacques HEERS

L'histoire s'est généralement limitée, d'une part à la Rome antique et, de l'autre à la période "coloniale" et à la traite atlantique des Français et des Anglais aux XVIIe et XVIIIe siècles, ignorant ainsi de longs siècles du passé.

Nos livres et nos manuels n'évoquent pas souvent les traites musulmanes des Noirs d'Afrique, par caravanes à travers le Sahara ou par mer à partir des comptoirs de l'Afrique orientale.
Ces trafics, certainement tout aussi cruels que les autres, mis en place par les musulmans dès le VIIe siècle pour ne cesser que très tard, dans les dernières décennies du XIXe siècle, demeurent très mal connus.
En tenant compte des travaux récents des historiens africains, notamment de Côte d'Ivoire et du Nigeria, qui ont permis une réelle avancée de la recherche et des connaissances, nous découvrons ce que furent ces traites et la condition des esclaves dans les pays musulmans, principalement en Orient, en Egypte et dans les royaumes islamisés du "Soudan".

Avec son talent d'historien qui n'est plus à démontrer, Jacques Heers aborde de nombreux sujets : les chasses à l'homme, les trafics, les esclaves dans la société (à la cour, dans l'armée, au travail dans les mines ou dans les champs de canne à sucre), la grande révolte des Noirs au IXe siècle...
Pendant près de mille ans, les Noirs ont payé un lourd tribut à L'islam. Il était temps que l'Histoire s'intéresse à cette période trouble.

Voir aussi :
mensuel L'histoire, octobre 2003, N°280 Spécial

Vous pouvez rechercher cet ouvrage sur logo Amazon France

Maghrébins, Arabes et esclavagisme

Source : http://www.racismeantiblanc.bizland.com/livre/ch_04_escl.htm

Les pays d'Afrique du Nord et du proche et orient, c'est à dire l'ensemble des pays musulmans, au même titre que les sociétés d'Afrique noire, étaient des sociétés esclavagistes. La pratique de l'esclavage y était d'autant plus répandue qu'elle était reconnue légale par le Chariah, et que le prophète Mahomet était un esclavagiste. Pendant des siècles ont existé deux sources de ravitaillement en esclaves pour les pays musulmans : d'une part l'Afrique noire, d'autre part l'Europe.

Durant le haut moyen âge, trois routes principales permettaient l'acheminement des esclaves blancs : par la France et l'Espagne, par la Crimée et par la Méditerranée. Avec l'apparition d'états puissants en Europe de l'ouest, et l'arrêt de l'expansion musulmane aux Pyrénées, la traite des blancs par l'Europe de l'Ouest se tarit rapidement, mais les populations méditerranéennes de ces états restèrent longtemps exposées aux razzias des maghrébins. A la menace des Sarrasins, dans le midi de la France, vers le IXème siècle, succéda " la course " des barbaresques.

Les barbaresques étaient des corsaires maghrébins qui, jusqu'au XIXème siècle, pillaient les navires européens en Méditerranée, menaient des raids sur la terre ferme en Corse, en Sardaigne, sur les cotes d'Espagne, de France, d'Italie et de Grèce, capturaient des européens et les rendaient à leurs familles contre rançon, où les réduisaient en servitude. La " course " était essentiellement pratiquée par les pays du Maghreb. Il faut dire que, si on en parle peu, l'esclavagisme fut longtemps pratiqué par tous les peuples méditerranéens, d'une rive comme de l'autre, et cela jusque longtemps après la chute de l'empire romain. Ce fait historique est rarement mentionné, et pour cause : le mérite d'avoir mis fin à cette pratique dans le bassin méditerranéen revient essentiellement aux européens…

Au 14ème siècle, l'expansion de l'empire ottoman fournit à nouveau de larges contingents d'esclaves blancs. Les Turcs imposèrent aux populations de Grèce et des Balkans un impôt particulier. Si, dans tous les pays où l'islam domine, les personnes appartenant à d'autres religions se voient attribué le statut de " protégés " (dhimmi) et donc l'obligation de payer un impôt spécifique, les Turcs en avaient une vision particulière : Ils imposèrent le Devsirme, un impôt qui se payait en vies humaines : les villages Chrétiens devaient livrer un tribut de garçons. Le devsirme ne fut abandonné qu'au début du XVIIéme siècle, à mesure que les Ottomans furent refoulés hors d'Europe. Le trafic d'esclaves blancs, à la fin du XVIIeme siècle, en fut considérablement amoindri, mais il subsistait encore à une moindre échelle dans tout le monde arabe : Slaves, Ukrainiens, Circassiens et Géorgiens continuèrent à être capturés puis vendus sur les marchés aux esclaves du monde musulman jusqu'au début du XIXéme siècle, lorsque trois facteurs déterminants mirent fin à la traite des blancs :

  1. La Russie, en soumettant les Tatars et en contrôlant la Crimée, empêcha la poursuite de la traite.
  2. Les Européens, par la force, en colonisant le monde musulman, luttèrent activement contre l'esclavagisme.
  3. La Turquie, sous la pression des européens, abandonna la traite des blancs.

Les difficultés rencontrées par les Turcs, les Arabes et les Maghrébins pour s'approvisionner en esclaves blancs à partir du 17ème siècle fut rapidement compensée par un approvisionnement accru en esclaves noirs. La servitude des noirs dans le monde musulman était telle que, graduellement, le terme utilisé pour désigné un noir et le terme utilisé pour désigner un esclave ne firent plus qu'un : " Abid ". En théorie, l'Islam ne permettait pas l'asservissement d'un autre musulman mais souvent, lorsqu'il s'agissait d'un musulman noir de peau, ses coreligionnaires arabes ou maghrébins ne s'embarrassaient pas de scrupules pour le réduire quand même en servitude.

La traite des noirs, qui étaient acheminés par des réseaux qu'avaient établis les négriers musulmans en Afrique noire, était effroyable et ne le cédait en rien à la traversée de l'atlantique en bateau, comme le montre ce témoignage d'un anglais, en1875.

" la caravane était arrivée cinq jours avant moi… j'en ai vu plus qu'assez pour me convaincre de l'importance et de l'atrocité du trafic d'esclave à cet endroit…

Deux heures avant d'entrer dans l'oasis, nous avons rencontré quatre esclaves menés par un arabe en route vers Ozla, et, en entrant dans la palmeraie, nous avons rencontré un autre arabe traînant une esclave par une corde attachée autour de sa taille. Ces esclaves étaient arrivés avec la caravane. Un peu plus loin, il y en avait dix ou douze accroupis autour d'un puits ? J'allais vers eux pour les examiner… Ils étaient réduits à l'état de squelettes et leurs membres longs et minces, avec la taille apparemment anormale et proéminente de leurs genoux, de leurs coudes, de leurs mains et de leurs pieds leur donnait l'apparence la plus affreuse et la plus repoussante qui soit. Je n'ai vu, de ma vie, spectacle si révoltant...

Les pauvres créatures qu'on amène à Djalo de l'intérieur ne rapportent pas plus de dix à douze livres, et si une sur trois arrive en vie à Djalo, le propriétaire fait encore un profit qui le paie largement de tous les risques encourus, car, à Ouaddaï, le prix d'un esclave commence à trois pièces de Calicot.

Ces êtres pitoyables parcourent 23 degrés de latitude à pieds, nus, sous un soleil brûlant, avec une tasse d'eau et une poignée de Maïs toutes les douze heures pour leur entretien. Sur le trajet de Quatorze jours nécessaires pour aller de Tukkru à Djahuda, on ne trouve pas une goutte d'eau, et la caravane poursuit son épuisant voyage en dépendant, pour sa survie des gourdes remplies aux puits de Tukkru. C'est en vain que la faim et la soif diminue le nombre des Noirs épuisés, en vain qu'ils se laissent tomber, lors de ce lugubre voyage, fourbus et perdant connaissance, pour mourir d'une mort affreuse dans le désert. Le marché de Djalo doit être approvisionné, et approvisionné il est, mais à quel coût en vies humaines... "

Le trajet décrit précédemment ne couvre que 14 jours d'un voyage qui pouvait durer trois à quatre mois avant que l'esclave ne parvienne à sa destination finale. Une pratique courante, chez les musulmans qui se rendaient à la Mecque, était de se pourvoir de plusieurs esclaves qui étaient vendus au cours des différentes étapes du voyage pour pourvoir aux besoins pécuniaires du pèlerin - esclavagiste.

La faim et la soif, n'étaient pas les seules souffrances infligées par les esclavagistes du monde musulman à leurs captifs. D'autres venaient s'y ajouter, communes à la traite des blancs et des noirs. La mutilation génitale, en vue de fabriquer des eunuques, était courante. Les victimes de cette sordide pratique commerciale étaient des enfants de huit à dix ans. On imagine sans difficulté les souffrances atroces infligées aux petites victimes des esclavagistes.

Les femmes, pour leur part, étaient systématiquement violées sur le parcours, à dessein d'ailleurs, car il s'agissait de les briser moralement et psychologiquement avant de les mettre en vente. Elles étaient ensuite réduites à un état de dépendance et de soumission totale vis à vis de leur propriétaire. L'attribution du statut de concubine des esclaves par l'islam n'était rien moins, somme toute, que la caution religieuse du viol et de l'asservissement sexuel de ces femmes. Outre qu'elles étaient soumises à ce droit de cuissage, les malheureuses étaient également la proie sans défense du ressentiment des épouses légitimes, dont elles devenaient parfois les souffre douleurs. Souvent, elles finissaient leurs existences confinées dans des harems, affectées à diverses taches ménagères. Ce fait n'est pas sans soulever quelques questions intéressantes. En effet, lorsqu'on sait que le prophète Mahomet ne se privait pas de coucher avec ses esclaves, on peut se demander à juste titre si ces femmes se livraient de bon grè et librement aux avances sexuelles du " prophète "…

Il convient enfin de s'interroger sur la qualité de vie des esclaves une fois devenus la propriété d'un maître. En effet, si ceux-ci sont souvent décrit comme traité humainement, " comme des membres de la famille " (mais des membres de la famille qu'on aurait pu battre, violer, accabler des tâches les plus dures ou émasculer) il faut néanmoins mentionner que l'espérance de vie d'un esclave noir, en Egypte par exemple, tombait à cinq ou six années après son déracinement de son pays d'origine. Il y eut des révoltes d'esclaves en terre d'islam et certains témoignages rapportent qu'en dehors des milieux urbains, la condition des esclaves pouvaient être particulièrement dures.

Esclavagisme

Source : http://groups.msn.com/moussaabdalnour1981/esclavagisme.msnw

Le Coran est le seul livre sacré qui parle sans vergogne d'esclavage! Le musulman peut épouser quatre femmes ; avec les femmes esclaves qu'il possède, il n'a pas besoin de prendre de gants :

" ... Il est permis d'épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n'être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez. Cela afin de ne pas faire d'injustice (ou afin de ne pas aggraver votre charge de famille). " (4:3)

" Et quiconque parmi vous n'a pas les moyens pour épouser des femmes libres (non esclaves) croyantes, eh bien (il peut épouser) une femme parmi celles de vos esclaves croyantes. Allah connaît mieux votre foi, car vous êtes les uns des autres (de la même religion). Et épousez-les avec l'autorisation de leurs maîtres (Waliy) et donnez-leur un mahr convenable; (épousez-les) étant vertueuses et non pas livrées à la débauche ni ayant des amants clandestins. Si, une fois engagées dans le mariage, elles commettent l'adultère, elles reçoivent la moitié du châtiment qui revient aux femmes libres (non esclaves) mariées. Ceci est autorisé à celui d'entre vous qui craint la débauche; mais ce serait mieux pour vous d'être endurant. Et Allah est Pardonneur et Miséricordieux . " (4:25)

Règles de conduite pour les esclaves :

" Ô vous qui avez cru ! Que les esclaves que vous possédez vous demandent permission avant d'entrer, ainsi que ceux des vôtres qui n'ont pas encore atteint la puberté, à trois moments : avant la salat de l'aube, à midi quand vous enlevez vos vêtements, ainsi qu'après la salat de la nuit ; trois occasions de vous dévêtir. En dehors de moments, nul reproche ni à vous, ni à eux d'aller et venir, les uns chez les autres. C'est ainsi qu'Allah vous expose clairement Ses versets, et Allah est Omniscient et Sage. "
(24:58)

Dans le verset qui suit, Allah déconseille même d'être généreux avec ses esclaves!

" Dieu a favorisé certains d'entre vous, plus que d'autres, dans la répartition de ses dons. Que ceux qui ont été favorisés ne reversent pas ce qui leur a été accordé à leurs esclaves, au point que ceux-ci deviennent leurs égaux. "
(16:71)

Sur un plan historique, il faut savoir que l'islam a diffusé dans le monde deux des pires fléaux qui l'aient souillé : les guerres religieuses massives (qui n'avaient pas avant que l'islam ne sorte d'Arabie par la force des armes) et la traite des Noirs. La société abbasside reposait sur l'esclavage ; on peut en dire de même de la société ottomane qui enleva des milliers d'enfants européens (slaves entre autres) à leurs parents. Les négriers arabes ont sévi en particulier sur la côte orientale de l'Afrique (Somalie) et au Soudan.

On peut lire dans le Quid : " Du VIIe s. au XXe s. traite opérée par les musulmans : plusieurs dizaines de millions d'esclaves."

Voici un petit texte qui montre le sort des esclaves noirs à l'époque abbasside (considérée comme l'apogée du monde musulman) :

Beaucoup de ces esclaves, qui servent comme domestiques dans les harems, sont castrés (ce sont les eunuques) pour empêcher qu'ils ne fassent souche et parce que le réapprovisionnement est facile et bon marché. Les Mille et une Nuits ne tarissent pas de commentaires brutaux ou salaces sur les relations entre Arabes et noirs.

De nombreux esclaves noirs, appelés Zendj (d'un mot arabe qui désigne les Africains), travaillent très durement comme manœuvres agricoles dans les zones marécageuses du Chott al-Arab, au sud de l'Irak actuel.

En 869, n'en pouvant plus d'être mal traités, les Zendj de basse-Mésopotamie s'insurgent. Ils ne sont écrasés qu'en 883 au prix de 500.000 à 2,5 millions de victimes! Cette révolte ébranle les fondations de l'empire arabe.

L'esclavage est du reste encore pratiqué aujourd'hui en terre d'islam. Les Noirs du Sud-Soudan sont réduits en esclavage par les islamistes arabes du Nord. La traite des Noirs a été définitivement supprimée dans le monde en 1963, les derniers états esclavagistes ayant été l'Arabie Saoudite et la Mauritanie musulmane. En fait, dans la péninsule arabique, où la charia est appliquée (et donc les préceptes esclavagistes de Mahomet), les princes perpétuent l'esclavage ; périodiquement, des affaires éclatent au grand jour et font scandale.

Un petit sommaire historique qui montre l'origine musulmane de la traite des Noirs :

"En 745 le général Omar, le nouveau gouverneur d’Egypte, intensifia la persécution des Chrétiens, mais le roi Cyriacus de la Makuria réussit à stopper cette nouvelle attaque (Williams 1974:142-145). En 831 le roi Zakaria, le nouveau monarque de la Makuria s'inquiéta à cause des chasseurs musulmans d’esclaves qui envahissaient son pays (l’actuel Soudan). Il envoya une délégation internationale au calife de Bagdad, de manière que ces violations du traité de paix fussent arrêtées, mais il ne reçut aucune aide (Williams 1974:142-145).

Le sultan Balbar d’Egypte continua à violer le traité de 651 (voire Sourate 9:1-4). Plus tard, en 1274, les Musulmans de l’Egypte subjuguée, commencèrent à coloniser et à détruire l’Alwa, la Makuria et la Nobatia, les 3 royaumes antiques chrétiens en Afrique. Les peuples de ces nations, autrefois indépendantes et rayonnantes, furent vendus comme esclaves.

Alors que l'islam et la culture arabe se répandaient en Afrique, se diffusaient également l’esclavage et le génocide culturel. On commença à faire la guerre pour avoir des esclaves africains. Kumbi Kumbi, la capital du Ghana, fut détruite par les envahisseurs musulmans en 1076. Le Mali avait une "mafia" musulmane qui "encourageait" les rois africains du Mali à embrasser l’islam. Cette "mafia" contrôlait les importants caravaniers et les ports commerciaux de l’Afrique. Les musulmans réussirent à s’emparer des places les plus importantes du gouvernement et commencèrent à changer l’histoire antique du Mali de façon que les évènements préislamiques furent effacés. Pour des raisons de sécurité, le gouvernement du Ghana des Mossi, conscient du pouvoir des commerçants musulmans, institua un département gouvernemental pour contrôler l’espionnage musulman (Davidson,Wills et Williams).

La traite islamique des esclaves se déroulait également autour du Lac de Giad, dans les états musulmans de Bagirmi, Wadai et Darfur (O’Fahley et Trimmingham 1962:218-219). Au Congo les négriers Jallaba commerçaient avec les Kreish et avec les Azande, un peuple du nord (Barth et Roome). Également fréquentée était la route qui suivait la ligne de partage des eaux entre le Nil et le fleuve Congo, où les négriers arabes-musulmans (par exemple Tippu Tip du Zanzibar) arrivèrent des zones orientales de l’Afrique (Roome 1916, et Sanderson 1965).

Dans l’Afrique orientale, les promoteurs du commerce des esclaves étaient les peuples Yao, Fipa, Sangu et Bungu, tous musulmans (Trimmingham 1969 et Gray 1961). Sur la rive du Lac Nyasa (appellé actuellement Lac du Malawi) fut institué en 1846 le sultanat musulman du Jumbe avec le but précis de favoriser le commerce des esclaves (Barth 1857 et Trimmingham 1969). En 1894 le gouvernement britanique évalua que le 30% de la population de Hausaland étaient constitués d’ex-esclaves. Il en était ainsi aussi dans l’Afrique occidentale française entre 1903 et 1905 (Mason 1973, Madall et Bennett, et Boutillier 1968). "

Coran, islam et esclavage : Chronologie

632 : Mort de Mahomet. Décompte par Al Tabari de 62 expéditions guerrières au cours desquelles il a fait des milliers d'esclaves. Le coran légitime la pratique coutumière arabe de l'esclavage et fixe le premier statut juridique des esclaves.
635 : esclavage des habitants de la ville de Maisan
642 : rapt de paysans égyptiens vendus comme esclaves à Médine
643 : prise de Tripoli, pillage et réduction en esclavage des femmes et enfants
650 : pillage en Isaurie; 5.000 esclaves
651 : accord avec les Nubiens sur la livraison annuelle d'esclaves
696 : première révolte d'esclaves en Irak
712 : massacre par Mohammed ben Kasim de 6.000 guerriers indiens prisonniers; esclavage pour les survivants
715 : le chef turc Tchigan offre 100.000 esclaves à Qobaïta chef des Arabes
715 : Samarkande doit livrer 3.000 esclaves par an
718 : prise de la ville de Dihistan; 14.000 Turcs sont tués; butin d'or et d'esclaves
718 : 10.000 esclaves pris dans le Caucase
781 : attaque contre Ephèse, réduction en esclavage des prisonniers
800 : début de conversions en Afrique sous menace de mise en esclavage par Al Yakubi
801 : mort de la femme soufie Rabia al Adawiyya, deux fois réduite à l'esclavage
810 : fondation de la ville de Zabid au Yémen comme marché aux esclaves noirs
838 : prise d'Amorion par le calife Motassim; population réduite en esclavage, garnison massacrée
853 : projet de l'émir de Cordoue Mohammed I de vendre comme esclaves toutes les femmes chrétiennes pour éliminer les chrétiens de sa ville; ses ministres le dissuadent
869 : révolte des esclaves Zandj dans le bas-Irak
871 : prise et pillage de Bassorah par les esclaves noirs révoltés
903 : raid sur Thessalonique et réduction en esclavage de 20.000 prisonniers
1019 : Mahmud de Ghazni rentre chez lui avec un butin énorme après le pillage des temples indiens et 53.000 esclaves
1076 : destruction de la capitale de l'empire du Ghana Kumbi-Kumbi et mise en place d'un système esclavagiste
1077 : des milliers de femmes berbères d'une tribu révoltée sont mises en vente au marché aux esclaves du Caire
1197 : l'armée du sultan Aybak de Ghazni attaque le Gujarat : 50.000 morts et 20.000 esclaves
1297 : Ala Al Din attaque la ville assyrienne d'Amedia : massacre, destruction d'églises et capture de 12.000 esclaves.
1315 : un prince musulman devient roi dans la Nubie chrétienne; début des conversions et des rafles d'esclaves vers l'Egypte
1324 : pélerinage à la Mecque du roi malien mansa Musa, accompagné de 500 esclaves
1325 : début du règne du sultan indien Mohammed ibn Tuglaq : l'historien al Umri dit de lui : "le sultan ne cessa jamais de montrer un grand zèle à faire la guerre aux infidèles... chaque jour, des milliers d'esclaves étaient vendus, tant était grand le nombre de prisonniers"
1331 : Ibn Battuta visite les sultanants esclavagistes de Kilwa et Mogadiscio
1351 : avènement du sultan de Delhi Firuz, dont on dit qu'il possédait 180.000 esclaves pour son usage personnel
1398 : chaque guerrier de Tamerlan retire du sac de Delhi vingt esclaves, selon le récit du conquérant lui-même
1406 : mort du grand historien Ibn Khaldoun; il avait écrit : "Les seuls peuples à accepter l'esclavage sont les nègres, en raison d'un stade inférieur d'humanité, leur place étant plus proche du stade animal".
1446 : mort de l'écrivain égyptien al-Abshihi; il avait écrit "Y a t-il plus vil que les esclaves noirs, de moins bon et de plus mauvais?"
1456 : Kanhadde Prabandha décrit les scènes de pillage par les musulmans en Inde : "l'armée conquérante brulait les villages, dévastait le pays, pillant la richesse des gens, emporta les Brahmanes, les femmes et les enfants en esclavage, les frappait avec des lanières de cuir, les emmenait en prison et les convertissaient en Turcs obéissants"
1520 : le sultanat d'Adal lance un djihad contre l'Ethiopie et ramasse des milliers d'esclaves
1527 : mort du théologien Ahmad Baba, qui édictait : "la raison de l'esclavage infligé aux Soudanais (="Noirs") est leur refus de croire... (c'est pourquoi) il est légal de s'emparer de quiconque est capturé comme infidèle... Mahomet le prophète réduisait en esclavage les personnes, parce qu'elles étaient infidèles... C'est alors légal de posséder des Ethiopiens."
1550 : selon léon l'Africain, au Maroc, une esclave vaut 15 dinars, un homme 20 et un eunuque 40.
1591 : les Marocains détruisent l'empire du Songhaï, et réduisent les prisonniers à l'esclavage
1600 : de 622 à 1600, de 7 à 10 millions d'esclaves ont été transférés dans le monde musulman depuis l'Afrique Noire
1607 : l'Allemand Johann Vild, esclave d'un Persan, visite la Mecque dont il fait une description horrifiée
1610 : le voyageur anglais Finch décrit les chasses en Afrique destinées aux sultans moghols, pour les approvisionner en animaux et en esclaves
1610c : l'anglais William Finch, voyageur à la cour des Moghols, décrit la chasse aux esclaves hindous par les musulmans, "comme des proies animales".
1620c : le juriste Ahmed Baba de Tombouctou estime qu'il est juste de faire des infidèles des esclaves
1655 : le voyageur Peter Mundy rencontre en Mer rouge un navire : "les marchands étaient arabes, la marchandise composée d'esclaves, environ 300..."
1680 : l'Anglais Joseph Pitts, esclave converti de force, visite la Mecque; il y rencontre un Irlandais réduit à l'esclavage comme lui.
1683 : pillage de l'Autriche par l'armée ottomane de Kara Mustafa; destruction d'églises, massacres, réduction à l'esclavage
1776 : le français JV Morice décrit le commerce en Afrique de l'Est : "en mars et en avril, les Maures et les Arabes se rendent dans le royaume de Kilwa pour s'y fournir en esclaves, car kilwa est le grand centre de rassemblement de tous les esclaves venus de l'intérieur du continent"
1803 : répression d'une révolte en Serbie; entre autres, 1800 femmes et enfants pris comme esclaves
1805 : une caravane de 2.000 esclaves africains meurt de soif sur la route Teghazza-Tombouctou
1811 : le marin britannique Smee note que de nombreux marchands arabes de Zanzibar possèdent jusqu'à 800 ou 900 esclaves; il estime leur nombre total à 200.000
1813 : répression de la révolte des Serbes; massacre et réduction en esclavage : des milliers de femmes sont vendues à Belgrade.
1813 : le voyageur suisse J.L. Burkhart visite en Egypte des centres de chirurgie spécialisés dans la castration des esclaves; l'activité est protégée par le gouvernement
1820 : le khédive Mehmet Ali d'Egypte attaque et annexe la Nubie; 30.000 esclaves sont pris; les prisonniers sans valeur sont éliminés
1820 : le khédive d'Egypte Mehmet Ali réclame 20.000 esclaves pour son armée
1822 : traité de contrôle de la traite des esclaves par les Britanniques sur le sultanat d'Oman, qui ne sera jamais respecté
1822 : massacre de Chio par les Turcs : 25.000 morts; 40.000 esclaves?
1823 : le sultan de Mandara annule un raid destiné à s'approvisionner en esclave parce que les tribus païennes visées étaient en train de se convertir
1823 : Mehmet Ali réclame que le nombre d'esclaves dans son armée soit de 30.000
1829 : la conquête du Caucase par les Russes interrompt le trafic des esclaves circassiennes "blanches"
1839 : abolition de l'esclavage des Noubas du Soudan vers l'Egypte, sous pression anglaise; 200.000 personnes en auraient été victimes
1839 : fondation de la Société Anti-esclavagiste à Londres, qui a pour but de démanteler le trafic transsaharien des esclaves
1842 : le résident britannique de Bouchir décompte 4 à 5.000 esclaves traversant chaque année le golfe persique
1842 : tentative de génocide des chrétiens assyriens par l'émir kurde d'Hakkari Badr Khan Bey : 10.000 morts, esclavage des femmes et des enfants. Les Ottomans n'interviennent pas.
1846 : libération officielle des esclaves de Tunisie
1846 : malgré l'interdiction de l'esclavage par le Bey de Tunis, l'importation d'esclaves soudanais se poursuit
1846 : fondation du sultanat du Jumbe en Afrique Orientale pour favoriser la capture des esclaves.
1848 : arrivée dans la ville de berbera d'une caravane de 700 esclaves enfants.
1849 : 100.000 esclaves vivent à Zanzibar.
1853 : description du marché aux esclaves de la Mecque par l'aventurier Burton
1854 : l'ambassadeur britannique en Turquie prévient que les militaires ottomans combattant en Crimée avec les Alliés en profitent pour reprendre le trafic d'esclaves circassiennes "blanches"
1854 : tentative d'interdiction du trafic d'esclaves entre Soudan et Egypte, totalement contournée par les marchands arabes
1855 : lettre de protestation des marchands d'esclaves de Jeddah contre l'abolition
1855 : fatwa du chef des oulemas de la Mecque contre l'abolition de l'esclavage et imprécation contre les Turcs, considérés comme infidèles
1855 : de nombreux convois d'esclaves sont repérés entre la Libye, la Crête et les îles grecques par la marine britannique
1856 : mort de l'imam Seyyid, grand responsable de la traite de esclaves noirs en Afrique de l'est, pendant 40 ans
1857 : interdiction de l'esclavage des Africains par les musulmans, sauf au Hedjaz, sous pression britannique
1857 : interdiction de l'esclavage dans tout l'empire ottoman sous pression occidentale
1867 : les autorités égyptiennes estiment que malgré les contrôles, 10 à 30.000 esclaves sont prélevés au Soudan par an
1870 : selon l'explorateur Denham, les marchands d'esclaves du nord de l'Afrique accusent leurs victimes d'apostasie pour ensuite les vendre
1874 : le voyageur écossais décrit la traite pratiquée par les négriers arabes en tanzanie : "le commerce des esclaves est en train de s'étendre à l'intérieur du pays et continuera de le faire... à moins qu'il ne meure de façon naturelle par la disparition totale de la population"
1875 : le Bey de Tunis signe un traité avec les Britanniques qui interdisent formellement le trafic des esclaves
1877 : l'Anglais Fryer Kean visite la Mecque et y découvre une Anglaise capturée dix ans auparavant, réduite à l'esclavage puis mariée de force à un chef bédouin
1879 : depuis 4 ans, 80 à 100.000 esclaves ont été capturés au Soudan, selon Gordon Pacha
1880 : démission de Gordon Pacha devant l'échec de sa politique anti esclavagiste au Soudan
1880 : pendant 10 ans, le marchand arabe Muhammad Ibn Hamid implante une sorte d'Etat esclavagiste et pillard dans le Haut Congo, qui sera détruit les Belges
1881 : l'impôt de la région militaire de Fachoda, contrôlée par l'Egypte, se fait en têtes d'esclaves
1882 : le trafic d'esclaves est illégal en Perse après un accord avec les Anglais, mais la possession d'esclaves est légale
1884 : recrudescence de la traite des esclaves au Kenya après une famine
1884 : fondation à Khartoum de l'Etat islamiste inspiré par le Mahdi; développement de la traite des esclaves, favorisée par le régime
1885 : victoire du Mahdi à Khartoum : redémarrage spectaculaire de l'esclavage en Afrique de l'est.
1887 : le consul britannique à Jeddah note que le trafic des esclaves n'a jamais été aussi actif en Mer Rouge
1889 : les bureaux d'affranchissement créés par les Britanniques en Egypte ont libéré 18.000 esclaves en 6 ans
1890 : les Britanniques tentent de réduire l'esclavage à Zanzibar; échec devant la protestation des marchands arabes
1895 : succès final de la politique anti-esclavagiste des Britanniques en Egypte
1902 : des médecins européens calculent que 20% des pélerins pour la Mecque meurent pendant le voyage et 5% sont réduits à l'esclavage
1905 : mort de Hamid Mohomad, surnommé Tippu Tip, le plus célèbre négrier du XIXème siècle, qui vendait jusqu'à 30.000 esclaves par an, selon lui
1906 : le gouverneur de Tadoli (Soudan) est assassiné pour avoir tenté d'abolir l'esclavage
1906 : révolte des trafiquants arabes de la région de Kordofan (Soudan) après la libération de 120 femmes et enfants par les Anglais
1907 : abolition de l'esclavage au Kenya par les Britanniques
1907 : Zanzibar compte, sous domination anglaise : 200 européens, 4.000 Arabes, 27.000 affranchis et 140.000 esclaves
1909 : commentaire du vice consul britannique de Mossoul : "L'attitude des musulmans envers les chrétiens et les juifs est celle d'un maître envers ses esclaves."
1911 : fin définitive de l'esclavage en Libye avec l'occupation italienne
1912 : fin de l'esclavage au Maroc, avec l'occupation française
1924 : la commission temporaire sur l'esclavage de la SDN écrit : "la traite des esclaves est ouvertement pratiquée dans plusieurs Etats musulmans, dans la péninsule arabique en particulier, et surtout dans le Hedjaz"
1926 : mise en évidence d'un important trafic d'esclaves au Soudan du sud
1929 : passage de la dernière caravane d'esclave noirs à travers le Sahara
1930 : élimination des derniers trafiquants d'esclaves du Maroc par l'armée française
1933 : l'orientaliste anglais Rutter écrit : "dans toute l'Arabie, à l'exception d'Aden, l'esclavage existe en tant qu'institution parfaitement normale"
1936 : le théologien indien Maulavi Zafar Ali Khan déclare à Lahore : "Si les musulmans, au cours de leurs périondes de gouvernement et de domination, ont levé l'épée pour étendre leurs territoires et pour réduire à l'esclavage les autres peuples, cela n'a rien à voir avec le jihad"
1937 : l'esclavage reste légal au Koweit, au Qatar, en Arabie, à Oman, au Yémen
1941 : un marché aux esclaves fonctionne toujours à la Mecque
1943 : reprise du trafic d'esclaves en Arabie saoudite, après la levée de la surveillance de la marine britannique
1947 : mort de Joséphine Bakhita Soudanaise originaire du Darfour, vendue comme esclave à plusieurs reprises et torturée; racheté par un consul italien et canonisée par le pape en 2001
1949 : abolition de l'esclavage au Koweit
1953 : note de l'ambassadeur français en Arabie saoudite, qui signale l'activité de raccolage de missionnaires saoudiens d'origine sénégalaise, qui prélèvent toujours de jeunes garçons vendus ensuite comme esclaves à Jeddah ou à la Mecque"
1960 : vente en Arabie saoudite d'esclaves à des Touaregs, pour les rembourser du prix de leurs voyages
1961 : selon un article d'un journal nigérian, des jeunes enfants sont retrouvés en Arabie comme esclaves
1962 : abolition officielle de l'esclavage en Arabie Saoudite; le phénomène devient plus discret
1962 : il y avait entre 100 et 250.000 esclaves en Arabie saoudite avant l'abolition officielle
1964 : la conférence des pays arabes de Mogadiscio condamne l'esclavage des hommes, mais ne mentionne pas les femmes dans le texte
1964 : fin réelle de la traite des esclaves à Zanzibar.
1965 : malgré l'interdiction officielle de l'esclavage, l'Arabie Saoudite importe encore des castrats pour la garde des lieux saints.
1980 : juillet : la Mauritanie abolit officiellement l'esclavage; aucune disposition légale n'est prise contre les contrevenants, et aucune mesure d'aide envers les victimes.
1982 : abolition de l'esclavage en Mauritanie; mais le phénomène persiste
1986 : décembre : déclaration du chef du système judiciaire iranien : "votre femme est votre possession, en fait, votre esclave".
1992 : le Soudan est condamné par toutes les organisations internationales pour violations des droits de l'Homme et pratique de l'esclavage
1992 : août : lettre de condamnation de Boutros Ghali concernant la destruction des langues et cultures africaines par l'arabisation du Soudan; il rappelle aussi la pratique de l'enlèvement des enfants et l'esclavage comme pratique génocidaire.
1993 : février : publication du rapport Barbier à la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU, sur les massacres des tribus nouba au Soudan : déportation, islamisation forcée, esclavage pour plus de 20.000 enfants.
1994 : rapport de l'ONU sur la persistance de l'esclavage au Soudan
1998 : une organisation chrétienne suisse exige que le régime soudanais fasse libérer les milliers d'esclaves (femmes et enfants) capturés par le Front National Islamique
1998 : février : condamnation à 13 mois de prison par un tribunal mauritanien de 4 militants anti-esclavagiste
1999 : l'UNICEF demande officiellement au gouvernement soudanais de faire cesser l'esclavage
1999 : sous la pression internationale, le gouvernement de Khartoum crée un comité contre les enlèvements de femmes et d'enfants (sans prononcer le mot "esclavage")
2000 : 300 personnes sont capturées et vendues comme esclaves par les Forces Populaires de Défense du régime de Khartoum dans la province d'Aweil-Est
2000 : selon l'UNICEF, 16.000 personnes sont esclaves au Soudan; selon l'organisation Christian Solidarity International, environ 100.000, surtout des femmes et des enfants
2000 : en Europe, les principaux cas d'esclavage moderne sont signalés au domicile de diplomates ressortissants de pays arabo-musulmans couverts par leur immunité diplomatique.

L'esclavage arabe en 1927

(extrait de « Lettres à sa mère », lettre 89 du 24 juillet 1927)
Saint Exupéry a 27 ans et est chef d'aéroplace à Cap Juby, au Maroc. Il écrit :

« Je vais bien. La vie est peu compliquée et peu fertile en récits. Pourtant çà prend un peu d'animation parce que les Maures [Arabes] d'ici craignent une attaque d'autres tribus Maures et que l'on se prépare à la guerre. Le fort ne se trouble guère plus qu'un lion débonnaire, mais pendant la nuit, on lance des fusées toutes les cinq minutes, qui éclairent merveilleusement le désert d'une lumière d'opéra. Çà se terminera comme toutes ces grandes manifestations Maures, par le vol de quatre chameaux et de trois femmes. Nous employons comme manœuvres des Maures et un esclave. Ce malheureux est un Noir volé il y a quatre ans à Marrakech où il a sa femme et ses enfants. Ici l'esclavage étant toléré il travaille pour le compte du Maure qui l'a acheté et lui remet sa paie chaque semaine. Quand il sera trop fatigué pour travailler, on le laissera mourir, c'est la coutume. Comme c'est dissident*, les Espagnols n'y peuvent rien. Je l'embarquerais bien en fraude sur un avion pour Agadir mais nous nous ferions tous assassiner. Il vaut 2000 francs. Si vous connaissez quelqu'un que révolterait cette situation et qui me les enverrait, je le rachèterais** et l'expédierais vers sa femme et ses enfants. »
* il s'agit de territoires qui ne sont pas sous administration espagnole.
** Il parvint à rassembler la somme, racheta l'esclave et assura son rapatriement dans sa famille.

Saint Exupéry parle également de l'esclavage dans cette région dans un passage de « Terre des Hommes », chap 6, séq 6.
« Parfois l'esclave noir, s'accroupissant devant la porte, goûte le vent du soir. Dans ce corps, pesant de captif, les souvenirs ne remontent plus. A peine se souvient-il de l'heure du rapt, de ces coups, de ces cris, de ces bras d'homme qui l'ont renversé dans sa nuit présente (…) Un jour pourtant, on le délivrera. Quand il sera trop vieux pour valoir ou sa nourriture ou ses vêtements, on lui accordera une liberté démesurée. Pendant trois jours, il se proposera en vain de tente en tente, chaque jour plus faible, et vers la fin du troisième jour, toujours sagement, il se couchera sur le sable. J'en ai vu ainsi à Juby [Cap Juby, sud maroc], mourir nus. Les Maures coudoyaient leur longue agonie, mais sans cruauté, et les petits des Maures jouaient près de l'épave sombre, et, à chaque aube, couraient voir si elle remuait encore, mais sans rire du vieux serviteur. Cela était dans l'ordre naturel (…) Il se mêlait peu à peu à la terre. Séché par le soleil et reçu par la terre. »