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"Evangiles apocryphes" a été publié aux éditions du Seuil en novembre 1983.
Textes réunis et présentés par France Quéré.
© Société des Bollandistes pour la traduction de l'Histoire de Joseph le charpentier.
© Editions du Rocher pour la traduction de l'Evangile de Thomas.
ISBN 2.02.006622.X
Les points communs entre les textes des évangiles apocryphes et le coran sont surlignés en rouge . Nos commentaires sont en vert. On constate à cette occasion que le coran possède toutes les caractéristiques d'un texte apocryphe, ce qui est parfaitemnt conforme avec tous les autres indices qui montrent que le coran, tout comme les évangiles apocryphes, est un texte inventé par un auteur sur la base d'histoires plus anciennes (en l'occurrence la bible).
Extrait :
Curiosité religieuse, dispersion géographique et culturelle, essaimage de la foi par petites communautés
croyantes, habitudes rhétoriques de la récitation orale et
conventions de la littérature populaire, les Apocryphes
dérivent de ces données emmêlées, qui infléchissent la
nature, la forme et le sens du message transmis.
Les auteurs et leurs intentions
Interrogeons ceux qui les rédigèrent. Des imposteurs ?
Si l'on veut. Mais ces malheureux sont pris au collet par la
troupe des censeurs : leurs contemporains, épris d'ordre,
et nous les modernes, avec nos critères scientifiques. Hier
on leur reprochait de dévoyer le message. Ils ne nuisent
plus aujourd'hui Dans le cas de Mahomet, hélas, c'est tout le contraire : il nuit beaucoup aujourd'hui par l'intermédiaire des dogmes imbéciles de son coran. Ou bien l'Église a rejeté leurs rêveries
ou bien elle en a incorporé certains éléments à sa
doctrine, qui lui sont aussi précieux que le reste. On les
taxait de malveillance. Nous nuançons Dans le cas du coran, il n'y a point de nuance à apporter : même les passages pacifiques sont malveillants car ils ne sont valables que lorsque les musulmans sont en infériorité, afin de permettre la mise en place d'une force qui permettra, plus tard, d'imposer l'islam par la violence, sur le modèle de ce qu'a toujours fait Mahomet. C'est bien le
même amour du Christ qui a inspiré ces écrits aux uns et
les a fait condamner par les autres.
Nous serions plus agacés par leur caractère frauduleux : ils ont usurpé un nom d'apôtre Dans le cas de Mahomet, il a usurpé le nom d'un ange, en affirmant répéter les paroles de Gabriel pour donner de la
pompe à leurs élucubrations. Mais là encore, tout doux :
l'Antiquité n'est pas trop pointue sur le chapitre des droits d'auteur ». On peut piller un texte, surtout celui
qui se jette dans le domaine public, comme l'Évangile, le
reproduire et le transformer. C'est même une tentation
pour le scribe occupé à recopier. L'idéal classique païen
recommandait l'imitation des grands modèles et la ferveur religieuse, devant ce message de vérité qu'est le
Nouveau Testament, crée automatiquement le genre
littéraire de l'Évangile, des Actes et des Épîtres. En toute
bonne foi.
Les signatures? Encore un coup de la piété. Certains
de ces évangiles traînent sans nom d'auteur dans les
communautés, et leurs disciples, se fiant plus à leur cœur
qu'aux critères de l'édition savante, leur supposent une
origine apostolique et les baptisent d'un nom particulièrement vénéré. Il n'est pas dit non plus que l'écrivain
apocryphe ne se sente plus interprète qu'auteur. Les
mentalités du second siècle celles du sixième, dans le cas de Mahomet, étaient identiques sont ainsi faites : des présences invisibles les hantent. La notion d'individualité s'estompe un peu sous l'influence de ces anges et ces démons qui guident les actions terrestres. Ruant à l'inspiration, si
communément invoquée dans l'Écriture sainte, elle n'a
rien d'une métaphore ; ce n'est pas moi qui écris, mais un
autre, soit-disant l'ange Gabriel, dans le cas de Mahomet l'Esprit ou le Conseil des apôtres, demeurés
vivants parmi nous, et je ne suis que le porte-plume le porte-voix, dans le cas de Mahomet, qui ne savait pas écrire, ou très mal. Et le
titre rend hommage à ces secrètes tutelles. Sans doute
certains ont-ils chipé un grand nom, mais restons prudents sur les intentions : il s'y loge et de la malhonnêteté
et de l'honnêteté, parfaitement ficelées l'une à l'autre.
Et quel est l'esprit de ces textes? Leurs auteurs
répondent à un message ; ils expriment la rumeur des
foules converties. En même temps, ils s'impatientent que
tous ne se soient pas immédiatement mis à genoux. Ils
veulent persuader, et rédigent, pour aider les traînards,
des récits simples et clinquants. Présent et avenir de la foi,
le récit traduit et les délices de la conviction et le désir de
convaincre.