A gauche, le drapeau de l’ancien royaume du Hedjaz. A droite, celui de l’Arabie saoudite, le seul au monde à faire figurer un texte religieux (la Shahada, profession de foi musulmane : « Ashhadu Alla Ilaha Illa Allah Wa Ashhadu Anna Muhammad Rasulu Allah » c'est à dire : « Il n'y a de Dieu qu'Allah et Mahomet est le prophète d'Allah ») et une arme ! Les autres pays musulmans préfèrent arborer le croissant lunaire (survivance du culte païen de la lune), sauf le Maroc (étoile verte sur fond rouge). Le Hedjaz fut un état indépendant de 1916 à 1926. Il avait pour souverain le roi Hussein, grand-chérif et émir de La Mekke (capitale du Hedjaz). En 1926, cet état devint une « dépendance » du Nedj (avec un statut d’autonomie) mais, dès 1932, il fut absorbé dans le « Saoudieh » (royaume des Saoud). En 1930, le Hedjaz comptait environ 800.000 habitants dont une grande majorité de nomades. En annexant le Hedjaz, les Saoud parvinrent à contrôler la majeure partie de l’Arabie mais aussi et surtout les « villes saintes »(heijj) de La Mekke et Médine. Très isolés à l’époque où l’Egyptien Nasser s’était élevé au rang de leader du monde arabo-musulman, les Saoudiens n’ont cessé, depuis lors, de mener une politique visant à ce qu’aucun de leurs voisins ne prenne trop d’importance. Ils ont aidé financièrement l’Irak puis se sont détournés du régime de Bagdad pour se rapprocher de l’Iran (les Iraniens étant pourtant les chefs de file de l’islam chiite, rivaux historiques des sunnites). Puis, tout en hébergeant des troupes américaines, ils ont financé les talibans et les agitateurs qui voulaient mener la « djihad » contre « le grand Satan » (les USA).