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Source : Article paru dans « Le Point » du 05/10/01 - N°1516 - Page 79

Le Coran et la violence

Dès le lendemain de l'assaut sans précédent livré à Manhattan et Washington par des musulmans contre l'ensemble du monde occidental, des voix se sont élevées pour affirmer que l'islam, ce n'est pas cela. Il est toutefois intéressant de déterminer si l'islam est ou non pour quelque chose dans ce qui s'est passé ce matin-là. Faudrait-il croire que ces terroristes musulmans étaient des hypocrites agissant en contradiction avec le Coran ou bien au contraire étaient-ils des croyants valeureux appliquant scrupuleusement au prix de leur vie des commandements tirés du livre qu'ils regardent comme sacré ? Pour essayer d'y voir plus clair, il faut découvrir si le Coran exclut l'extrême violence ou s'il la prône, et contre qui.

Le Coran est un code pratique fondé sur une théologie. Les conseils positifs donnés par le Coran sont droiture, honnêteté, bonnes oeuvres, aumônes. Toutes les sagesses, y compris athées, en disent autant. La spécificité du Coran tient, d'une part, à une série de prescriptions juridiques minutieuses se rapportant à la société arabe telle qu'elle était au VIIe siècle. Et, d'autre part, à une certaine manière de concevoir les relations existant entre Dieu et l'homme. Le contenu du Coran contredit l'esprit des droits de l'homme ; en effet, il ne cesse d'établir entre les hommes des distinctions quant aux droits, à commencer par celui de continuer à vivre. Les croyants sont radicalement distingués des incrédules. Les monothéistes le sont des polythéistes : « Tuez les polythéistes là où vous les trouvez », sourate 9, verset 5. Les hommes sont classés au-dessus des femmes, qui leur doivent obéissance : « Reléguez-les dans les chambres où elles couchent, frappez-les », sourate 4, verset 34. Le Coran contient de très nombreuses déclarations incompatibles avec la conception selon laquelle les rapports humains sont fondés sur une reconnaissance de la liberté d'autrui ainsi que sur le sentiment que chacun doit avoir de sa propre liberté.

Le Coran vise la soumission. La soumission et l'obéissance sont recherchées par la terreur des châtiments, puis par l'appât des récompenses matérielles réservées à ceux qui craignent le Dieu du Coran. Il déclare : « Nous avons fait descendre en révélation un Coran arabe et y avons placé en détail une part de menace. » Ces menaces mille fois annoncées sont la destruction, la mort par le feu, la noyade, l'égorgement, ainsi qu'une variété de tortures décrites en détail. On trouve dans le Coran au moins 700 occurrences de termes désignant le châtiment, la torture et l'anéantissement punitif.

Selon le Coran, la main du croyant musulman peut se charger d'appliquer le châtiment imputé à la volonté du Dieu du Coran. En sourate 9, verset 4, on lit : « Dieu les tourmentera par votre entremise » ; en sourate 8, verset 17, on lit encore : « Vous n'avez pas tué ces ennemis, mais c'est Dieu qui les a tués. » A la perpétration d'atrocités contre ceux qui ne sont pas soumis à l'islam, le Coran n'attache aucune culpabilité, mais tout au contraire la gloire d'avoir accompli la volonté de Dieu. On gardera présent à l'esprit le fait que les vrais croyants sont encouragés à infliger ces tortures à qui leur paraît les mériter. Ainsi, la sourate 4, verset 56, dit : « Nous leur ferons subir le tourment du feu de l'enfer. Chaque fois que leur peau sera cuite à point nous la remplacerons par une peau neuve afin qu'ils goûtent le tourment. »

Il y a dans le Coran de nombreuses exhortations à la guerre dite sainte. Il ne s'agit pas d'un combat spirituel, il est bel et bien question d'opérations militaires sanglantes avec égorgements, massacres, butins. Tous actes dont les informations télévisées nous attestent la fréquence actuelle. Sourate 9, verset 9 : « Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu. »

Ceux qui estiment possible d'affirmer que l'islam est une religion de paix pourraient peut-être expliquer en quoi les quelques versets du Coran mentionnés ici, et tant d'autres qui répètent les mêmes choses, sont pacifiques et conformes à ce qu'en Occident on entend par droits de l'homme. Un arbre se juge à ses fruits. N'y a-t-il pas quelque chose d'irrationnel à penser que l'islam est une religion comme une autre et qu'il faut l'accueillir à côté des autres par fidélité aux principes de la liberté de conscience ?

Jean-Pierre Frayssinhes
Ecrivain et philosophe.