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La rédaction en
versets découle
du style poétique arabo-sémitique et se prête à
la psalmodie.
Les joutes oratoires en poèmes versifiés et improvisés étaient encore couramment pratiquées entre poètes des différentes tribus Arabes du Hedjaz durant la première guerre mondiale, exactement comme à l'époque de Mahomet.
Cet après-midi, en tout cas, les Ageyis ne pensaient pas à Dieu, mais à nous : lorsque Ibn Dakhil leur donna l'ordre de se porter sur nos flancs ils s'alignèrent sans retard. Soudain, un court avertissement des tambours : et le poète de l'aile droite entonna, d'une voix stridente, un seul couplet improvisé sur Fayçal et les plaisirs qu'il allait nous procurer dans El Ouedj. Toute l'aile droite ayant écouté les vers avec la plus grande attention les reprit en chœur une fois, deux fois puis trois fois avec un mélange d'orgueil, de satisfaction et de raillerie. Mais avant qu'ils aient pu brandir, comme un drapeau, la quatrième reprise, le poète de l'aile gauche fit éclater une réponse également impromptue qui, dans le même mètre et avec des rimes correspondantes, rabaissait le caquet de son adversaire. L'aile gauche poussa incontinent des hurlements de triomphe.
Le fait que le coran soit en vers n'est donc en rien la « preuve » d'une quelconque paternité divine. La versification nest pas propre au coran. On la retrouve dans de nombreux textes religieux anciens et notamment dans certains textes bibliques (comme lApocalypse de Jean). |