Les versets sataniques
Les versets sataniques, recto Les versets sataniques, verso

"Les versets sataniques" a été publié par Salman Rushdie en 1988.
Traduit de l'anglais par A. Nasier, © Christian Bourgois éditeur 1988.
Exemplaire du nouveau tirage de novembre 1996 réalisé avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication de la République française
ISBN 2.267.00725.8

Ce livre de Salman Rushdie est inspiré, en partie, d'un épisode controversé de la vie de Mahomet, épisode dit des « versets sataniques » qui pourrait correspondre à des faits qui se seraient déroulés à la Mekke, lorsque Mahomet constata que son « message prophétique » ne rencontrait que fort peu d’audience parmi ses compatriotes.

Dans la tradition de « paix » et de « tolérance » de la religion musulmane, Salman Rushdie a été condamné à mort par un décret islamique pour " blasphème envers le prophète Mahomet " lors de la parution de ce roman.

Ce roman ne serait jamais devenu aussi célèbre si l'ayatollah Khomeini n'avait pas lancé une fatwa de condamnation à mort contre son auteur. L'histoire met en scène divers personnages qui évoluent autour du personnage principal, un acteur indien spécialisé dans les films sur les nombreuses divinités du panthéon de l'Inde, Gibreel Farishta. Le récit est décousu et oscille en permanence entre rêve et réalité. Gibreel incarne l'archange Gabriel dans ses rêves mais le rêve glisse peu à peu dans la réalité. Le tout est écrit dans un style allégorique et allusif. Il est souvent fait référence au Coran, à l'islam et à Mahomet mais toujours de façon indirecte et détournée.

L'histoire est parfaitement incompréhensible si vous ne connaissez pas un minimum le Coran, l'islam et Mahomet.

Globalement, le caractère blasphématoire envers le « prophète » est bien mince puisque finalement Salman Rushdie n'a fait que présenter de façon romancée et allégorique ce que de nombreux auteurs on dit avant lui : les visions de Mahomet venaient des tréfonds de son inconscient, de son ambition, de ses frustrations et de son agressivité, non pas d'un quelconque archange Gabriel.
En filigrane, on voit clairement dans le roman que l'opinion de Salman Rushdie vis à vis de l'islam et des musulmans est peu flatteur pour ces derniers (c'est le moins que l'on puisse dire !). Mais, pour en revenir au sujet de ces versets sataniques, d'autres que Salman Rushdie avaient dit pire et de façon plus directe, qui plus est bien avant lui. A l'époque, les musulmans n'avaient pas la force d'imposer leur obscurantisme. A partir du jour où ils ont pu inverser le rapport de force, ils n'ont fait qu'appliquer les directives contenues dans le Coran : utiliser la force pour imposer l'islam. En langage coranique cela se dit : "défendre sa foi contre l'intolérance et lutter contre l'islamophobie".

En fait, le paradoxe de ce roman est que le scandale ne tient pas dans ce que dit le livre mais dans ce qu'en disent les musulmans et dans ce qu'il leur a fait faire : condamner à mort un écrivain pour un livre somme toute anodin pour le quidam occidental moyen. Mahomet a ordonné, pacifiquement et avec une grande tolérance islamique, de décapiter certains pamphlétaires et poètes de son époque (il y a plus de 1400 ans...). L'islam moderne, tout aussi pacifiquement et avec une tolérancee identiquement islamique, applique exactement les mêmes principes, ceux consignés par Mahomet dans le Coran : Toi, tu fermes ta gueule sinon on te crève. Pacifiquement et avec tolérance.
A la limite, on pourrait presque dire, malgré que ce soit odieux, que l'ayatollah Khomeini a bien fait de condamner Salman Rushdie à mort : nombre d'occidentaux ont ainsi eu la curiosité de se pencher sur Mahomet et son Coran, ce qui leur a donné l'opportunité de prendre conscience du danger que représente la religion qui en découle.

Nous vous proposons deux extraits :
- le passage qui a donné son titre au roman
- les pensées d'un imam en exil où l'on reconnaitra sans peine l'ayatollah khomeini.
Ces deux extraits sont relativement clairs (pour qui connait un minimum Mahomet, le Coran et l'islam) mais ils ne sont pas vraiment représentatifs de l'ensemble du roman qui est globalement beaucoup moins compréhensible.