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(5) Il n’est pas inutile d’insister sur le fait que les juifs ne constituent pas, loin s’en faut, le seule peuple d’origine sémitique. Les Sémites de l’Asie occidentale forment l’une des trois grandes ethnies qui peuplèrent cette région du monde avec les Indo-Européens et les Asianiques. Appartenaient à ce groupe les Akkadiens (Assyriens et Babyloniens), les Araméens, les Phéniciens, les Hébreux et les Arabes. Dans le groupe des Indo-Européens, on trouvait les Hittites, les Mèdes et les Perses tandis que le groupe des peuples asianiques se composait essentiellement des Sumériens, des Elamites, des Hurrites et des tribus dites proto Hittites. Rappelons que les Sémites prétendent descendre de Sem, fils de Noé.

Le mot « Hébreux » signifiait « gens de l’au-delà » par allusion à leur origine (ils venaient d’au-delà de l’Euphrate, frontière naturelle avec la Mésopotamie). Les Hébreux constituaient, en fait, l’un des groupes du peuple araméen. On retrouve leurs traces lointaines dans la région d’Ur, en Mésopotamie, dont le dieu « Sin » était le principal protecteur. Ce dieu, incarnation de la lune, se retrouvera, sous de nombreuses formes, chez les peuples sémites et notamment chez les Arabes. Beaucoup d’historiens pensent que le clan araméen d’Abraham a migré vers le pays de Cannan à l’époque du roi Hammurabi ( 1792 à 1750 avant notre ère) soit la fin de la XIIe dynastie égyptienne.

Les Arabes se présentent volontiers comme des descendants du clan d’Ismaël, donc de celui d’Abraham, tout comme les Hébreux.

Outre la parenté ethnique et religieuse, il existe une parenté linguistique entre les juifs et les Arabes. L’Araméen, le Phénicien, l’Akkadien, l’Hébreu et l’Arabe appartiennent au groupe des langues sémitiques, même si leur forme écrite diffère énormément. Le mot « ‘arab » est lui-même d’origine sémitique et désignait primitivement une région stérile et aride. Il était donc synonyme de désert, ce qui donne tout son sens au mot « Arabie » (pays du désert).

rhyton (vase à boire) en or massif

Ce magnifique rhyton (vase à boire) en or massif d’une hauteur de 22 cm est caractéristique de l’orfèvrerie perse sous le règne des souverains achéménides.

Fondée en 550 avant notre ère par Cyrus le Grand, la dynastie des Achéménides – née de la fusion des tribus nomades dites « proto-iraniennes » (Mèdes, Scythes, Perses,…) subira les influences de l’empire assyro-babylonien mais aussi des cultures grecques et égyptiennes.


Les irano-persans – d’origine indo-européenne – sont très différents des Sémites et autres peuples appartenant au groupe asianique. Même lorsqu’ils furent islamisés, ils se distinguèrent très vite des Arabes en adhérant au schisme chiite.


Il est vrai que les Perses méprisaient les Arabes, peuple fruste qui ne s’était guère manifesté dans l’histoire avant que Mahomet ne lance ses armées à la conquête de l’Arabie et des territoires environnants. L’attitude des descendants de la grande civilisation assyro-babylonienne fut assez proche de celle des Perses. Car si Baghdad ne fut fondée qu’en 762 de notre ère (par le calife Al-Mansour), c’était avec les matériaux provenant de l’antique et prestigieuse cité de Ctésiphon (qui fut la capitale des Parthes après avoir supplanté Séleucie). Et la région toute entière résonnait encore de la gloire des grandes métropoles de la Mésopotamie. Par contre, l’Arabie n’avait jamais disposé de grandes villes, celles qui existaient à l’époque de Mahomet n’étant souvent que des grosses bourgades servant de halte aux caravanes (comme la Mekke et Médine). Rien d’étonnant, dès lors, à ce que Baghdad soit devenue le centre de l’empire musulman dès le VIIIe siècle de notre ère.

Sous le khalîfe Hâroun ar-Rachîd (786-809 de notre ère), la splendeur de Bagdad a surpassé celle de Bysance. Le palais impérial occupait un tiers de la surface de la « Ville ronde » (ou « quartier central »). Il était orné de 22.000 tapis et 38.000 tentures, rideaux et tapisseries, dont 12.500 étaient brodées d’or et d’argent. Zobéïda, l’épouse du khalîfe, n’acceptait à sa table que de la vaisselle d’or massif enrichie de pierres précieuses. Elle fut la première femme à faire orner ses sandales de ces mêmes pierres précieuses. Pour un pèlerinage à la Mekke, elle dépensa, dit-on, plus de trois millions de dinars.

De son côté, Al-Amine – fils et successeur d’Hâroun – fera cadeau de 300.000 dinars à son oncle Ibrahim, chanteur de profession, qui n’a eu pour seul mérite que de mettre en musique quelques vers d’Abou Nowâs, le poète libertin qui avait été le « compagnon de cœur » (sic) de son père. Ce « modeste don » s’ajoutera aux vingt millions de dirhems déjà reçus par ce bienheureux parent du « successeur du prophète et commandeur des croyants » !

A l’autre extrémité de l’empire arabo-musulman, Abdel Rahman - le dernier khâlife omayyade - régna sur la quasi-totalité de l’Espagne. Il avait fondé un royaume musulman en se basant sur les traditions des musulmans de Syrie. En 786, il fit construire le grande mosquée de Cordoue afin de rivaliser avec celles de Jérusalem et de Damas, les plus belles de l’époque. Sous Abdel Rahman III (912-961), Cordoue – élevée au rang de Khalifat -, avait atteint un niveau de splendeur qui égalait Bagdad et Byzance. La chute de Grenade (2 janvier 1492) a sonné le glas du royaume musulman d’Espagne, l’un des rares qui ait su se montrer tolérant et libéral. La reprise de Grenade par les chrétiens n’était cependant qu’une sorte de « compensation » face à la prise de Byzance par les troupes de Mehmed II, en 1453. L’Espagne redevenait catholique mais l’empire byzantin s’effondrait définitivement. L’empire Ottoman allait lui succéder. Il donnera naissance à la Turquie moderne.


porte d’Ishtar

Reconstitution de la porte monumentale de la Babylone antique, connue sous le nom « porte d’Ishtar ». C’était l’une des huit portes donnant accès à la grande cité.

le président Saddam Hussein
Bagdad

Le président Saddam Hussein et la Bagdad moderne, capitale de l’Irak après avoir été celle de l’empire musul-man. Vue des bords du Tigre.

La Mésopotamie (le pays entre les fleuves) était déjà peuplée il y a plus de 40.000 ans (période moustérienne). Les premières « Cités-Etats » y firent leur apparition il y a environ trois mille ans. Babylone était située à une centaine de kilomètres au sud de Bagdad. La Mésopotamie a vu fleurir les premières grandes civilisations. C’est, en quelque sorte, le berceau de l’homme civilisé (au sens littéral du terme).