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"Le Sabre et le Coran. Tariq Ramadan et les Frères musulmans à la conquête de l'Europe" a été écrit par Paul Landau aux éditions du Rocher en 2005.
230 pages
ISBN : 2268053172
Disponible sur Amazon
Tariq Ramadan et les Frères musulmans à la conquête de l'Europe L'islam retournera en Europe en conquérant et en vainqueur, après en avoir été expulsé deux fois... Je soutiens que cette fois la conquête ne se fera pas par l'épée mais par la prédication et l'idéologie. Cette prophétie a été faite par le cheikh Youssouf Qaradawi, qui préside le Conseil européen pour la fatwa et la recherche et entretient des relations étroites avec l'UOIF (Union des organisations islamiques de France). Un de ses plus brillants disciples n'est autre que Tariq Ramadan. Quels sont les instruments de cette volonté de conquête ? De quels réseaux de soutiens les islamistes disposent-ils au cœur de la société française et de ses lieux de pouvoir ? Ce livre répond à ces questions et à de nombreuses autres, en nous faisant découvrir les racines historiques et idéologiques de l'islamisme contemporain. Il retrace l'histoire des Frères musulmans et analyse la stratégie des islamistes en général, et celle de Tariq Ramadan en particulier. Paul Landau rejette la distinction souvent faite entre jihadistes disciples de Ben Laden et " islamistes modérés " (Qaradawi, Ramadan). La principale différence entre Ben Laden d'une part, Qaradawi et Tariq Ramadan d'autre part, réside en effet dans la stratégie : le premier a choisi le sabre, c'est-à-dire le jihad, alors que les derniers préfèrent le Coran, c'est-à-dire la propagande et la prédication. Mais ils partagent le même objectif : la conquête de l'Europe et l'instauration d'un État islamique sur toute la surface de la terre. Paul Landau, chercheur spécialiste de l'islamisme, est l'auteur de nombreux articles, et d'un rapport remarqué sur l'UOIF (rendu public par le centre Simon- Wiesenthal). Le Sabre et le Coran est son premier livre. |
Table des matières
Extraits :
La mise en perspective historique permet de mieux comprendre la stratégie et le discours de Tariq Ramadan. Celui-ci apparaît, au terme de cette enquête, comme le digne héritier de son grand-père, Hassan Al-Banna, fondateur des Frères musulmans. La pensée et l'action de Ramadan s'inscrivent dans la continuité de celles des principaux théoriciens de l'islamisme contemporain, depuis Al-Banna et Sayyid Qutb jusqu'à Khomeyni et Qaradawi.
Les Frères musulmans, nous l'avons vu, ont subi l'influence durable des idéologies totalitaires européennes, fasciste et nationale-socialiste. L'alliance islamo-germanique tissée entre Hitler et le grand Mufti Al-Husseini s'est perpétuée par les liens établis jusqu'à nos jours entre les Frères musulmans et certains nostalgiques du Troisième Reich, comme Albert-Ahmed Huber, actionnaire de la banque Al-Taqwa. Cette alliance inspire encore certains cercles néonazis européens, partisans d'une symbiose «islamo-aryenne» dirigée contre les États-Unis et contre Israël.
De Qutb, théoricien du choc des civilisations et de l'« avant-garde » de l'Oumma, Tariq Ramadan a hérité une haine profonde des Américains et des juifs. Par son attaque contre les intellectuels juifs français, il a remis au goût du jour les Protocoles des Sages de Sion - texte fondateur de l'antisémitisme moderne - et réintroduit dans la vie politique française le thème de la « guerre pour les juifs ». Loin d'être un simple « dérapage » de sa part, cette attaque s'inscrit dans la filiation de l'antijudaïsme virulent des Frères musulmans, partagé par Al-Banna, Qutb et Said Ramadan.
De son père, Tariq Ramadan a repris l'idée du rôle capital des populations musulmanes d'Occident. (C'est d'ailleurs le thème central de son livre programmatique. Les Musulmans d'Occident et l'avenir de l'islam.) Cette idée explique les nombreux efforts déployés par Ramadan, sous la houlette du cheikh Qaradawi, pour transformer les populations musulmanes en «avant-garde de l'Oumma», c'est-à-dire en instrument politique. Nous avons vu quelle fonction remplissaient dans cette stratégie le Conseil européen pour la Fatwa, émanation de l'UOIF et des Frères musulmans, et les affaires du voile, provoquées à dessein pour mobiliser les musulmans « sociologiques » aux côtés des mouvements islamistes.
Dans cette stratégie de conquête, Tariq Ramadan peut compter sur quelques alliés fidèles, occupant des postes clés dans les lieux de pouvoir politique et médiatique. Nous avons vu de quels réseaux il dispose, mais également quelles oppositions il suscite au sein des mouvances altermondialistes et de l'extrême gauche. Les manifestations pro-voile ont montré que l'immense majorité des populations musulmanes en France ne se reconnaît pas dans le discours islamiste et dans ses objectifs politiques subversifs. C'est pourquoi Tariq Ramadan, malgré le soutien financier de l'Arabie Saoudite et des autres bailleurs de fonds de l'islamisme, n'a pas réussi à asseoir sa domination sur les populations qu'il prétend représenter.
Mais le caractère minoritaire de Ramadan ne le rend pas moins dangereux. Car les islamistes, comme tous les mouvements totalitaires, ne sont forts que des faiblesses des démocraties. Le meilleur cadeau que l'on pourrait faire aux Ramadan et autres Iquioussen serait de leur faire croire qu'ils ont déjà remporté la bataille et que les populations musulmanes sont prêtes à succomber à leur propagande... C'est hélas ce qu'ont fait les gouvernements qui se sont succédé en France pendant ces dernières années, en voulant à tout prix instituer une « communauté musulmane » et en faisant de l'UOIF et des disciples de Qaradawi ses représentants officiels.