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Encyclopédie scolaire – Fascicule n° 122 ( Rossel Editions )


Voltaire, lumière au siècle des lumières


1. Ses parents :

a) son père : François Arouet, d'abord notaire royal, payeur des épices à la Chambre des comptes ensuite.

b)sa mère : Marguerite Daumard mit au monde 5 enfants et meurt à quarante ans.

2. Sa naissance :

François-Marie Arouet, naît à Paris le 21 novembre 1694, rue Saint-André-des-Arts. à Paris.

3. Sa jeunesse :

Dès l'âge de dix ans, il est entre les mains des jésuites et notamment celles du père Porée qui lui distille une excellente instruction : à douze ans, il est déjà capable d'écrire des vers fort honnêtes. Au point de vue religieux, il se distancie des doctrines et lois officielles par son esprit irrévérencieux.

Une célèbre et riche courtisane, Ninon de Lenclos (1620-1705), en fait son légataire universel : elle appréciait 'esprit résolument contestataire de l'adolescent

4. Ses premières œuvres :

Après un court séjour à l'ambassade de France à La Haye, il est banni de Paris pour avoir osé brocarder le Régent. Ses premières œuvres le rendent immédiatement célèbre. Libéré, il s'exile et débarque en Angleterre. Entre-temps, il a choisi un pseudonyme ; Voltaire (anagramme d'Airvault, nom d'un bourg poitevin d'où est originaire sa famille ?). Il fréquente les cercles savants anglais, s'imbibe d'« empirisme » : « II n'y a pas de connaissance qui ne naisse de l'expérience. » De retour d'exil, il répand cette théorie.

5. Sa maturité:

Entre 1728 et 1734, et tout en continuant son activité littéraire, Voltaire se lance dans les affaires. C'est aussi à cette époque qu'il se fixe à Cirey-sur-Blaise (en Haute-Marne, 234 habitants) auprès d'Emilie de Breteuil, marquise du Châtelet (1706-1749), femme intelligente, énergique dont il fait sa maîtresse. Physique et mathématique sont en outre à son menu. Il entreprend en outre à cette époque, plusieurs voyages à Bruxelles, en Hollande et en Allemagne.

1741 : publication de sa pièce « (Le) Fanatisme ou Mahomet le prophète »

Concernant Mahomet et l'opinon de Voltaire à son sujet, voir aussi :
- Sa lettre écrite en 1740 : A Frédéric II, Roi de Prusse
- Sa lettre écrite en 1760 : Au sujet de Mahomet
- Son pamplet écrit en 1765 : De l'horrible danger de la lecture
 
Concernant le coran, voir :
- son DICTIONNAIRE PHILOSOPHIQUE, à l'article ALCORAN, ou plutôt LE KORAN

M"" de Pompadour le protège, ce qui lui ouvre en 1746 les portes de l'Académie française : « II vaut mieux murmurer quatre mots à la maîtresse du roi plutôt que d'écrire cent volumes ' »

Les cours de Stanislas, roi de Pologne, en exil à Lunéville (en Meurthe-et-Moselle, actuellement ± 25.000 hab.), et de Frédé­ric 11, roi de Prusse, en son château de Potsdam (le Versailles prussien, surnommé Sans-Souci), l'accueillent.

Enfin, il s'établit à Ferney (aujourd'hui Ferney-Voltaire, dans l'Ain, + 3.000 hab.) près de la frontière suisse, canton de Genève. Sa fortune, augmentée de nombreux legs et dons et enflée par un fructueux trafic d'armes lui permet de vivre brillamment au côté de sa nièce et « amie », Mdm Denis.

(Louise Mignot (1712-1790). Elle fut ta légataire universelle du philosophe et légua à la Comédie-Française le buste de son amant par Houdon.)

Ses œuvres principales :

La Henhade (épopée, 1723); Zaïre (tragédie, 1732); Maho­met (tragédie, 1741); Mérope (tragédie, 1743); Les Lettres philosophiques (1734); Discours sur l'homme (poèmes, 1738);

Poème sur le désastre de Libonne (1766); les Contes : Zadig (1747), Micromégas (1752), Candide (1759); Histoire de Char­les XII (1731); Le Siècle de Louis XIV (1751); Essai sur les mœurs (1756); ± 10.000 lettres; des pamphlets (violent écrit satirique s'inspirant de l'actualité).

6. Son ironie :

L'autre jour au fond d'un vallon,

Un serpent piqua Jean Fréron. *

Que pensez-vous qu'il arriva ?

Ce fut le serpent qui creva.


Savez-vous pourquoi Jérémie

A tant pleuré toute sa vie ?

C'est qu'en prophète il prévoyait Qu'un jour Le Franc ** le traduirait.


7. D'une lettre à Rousseau qui venait de lui faire parvenir son Discours sur l'Inégalité (1755).

« J'ai reçu, Monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain, je vous en remercie. Vous plairez aux hommes, à qui vous dites leurs vérités, mais vous ne les corrigerez pas. On ne peut peindre avec des couleurs plus fortes les horreurs de la société humaine, dont notre ignorance et notre faiblesse se promettent tant de consolation. On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre bêtes; il prend envie de marcher à quatre pattes, quand on lit votre ouvrage... Si quelqu'un doit se plaindre des lettres, c'est moi, puisque dans tous les temps et dans tous les lieux elles ont servi à me persécuter; mais il faut les aimer malgré l'abus qu'on en fait, comme il faut aimer la société dont tant d'hommes méchants corrompent les douceurs;

comme il faut aimer sa patrie, quelques injustices qu'on y essuie; comme il faut aimer et servir l'Etre suprême, malgré les superstitions et le fanatisme qui déshonorent si souvent son culte. M. Chappuis m'apprend que votre santé est bien mauvai­se; il faudrait la venir rétablir dans l'air natal, jouir de la liberté, boire avec moi du lait de nos vaches, et brouter nos herbes. Je suis très philosophiquement et avec la plus tendre estime,...

* Fréron, Elie (1718-1776), fondateur (1754) de L'Année littéraire, il combattit les philosophes. Bien qu'il fût trop tourné vers le passé, il n'en demeura pas moins un homme de vaste culture.

** Jean-Jacques Lefranc, marquis de Pompignan (1709-1784), magis­trat et poète, adversaire des philosophes et donc de Voltaire.