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Néo-islamistes : stratégies pour noyauter la République
hebdomadaire « L’Express » du 17 avril 2003

La délicieuse Carla Bruni est devenue, sans le savoir, la messagère des consignes clandestines d'une avant-garde néo-islamiste réunie sous le nom de code «Veni, vidi, vici ». Un réseau de croyants purs et durs ré­partis entre Lille, Strasbourg, Lyon, Mar­seille, Montpellier, Toulouse et Bordeaux. Tous passés par l'université, ils sont jeunes, intelligents et cyniques, bien pla­cés à l'UOIF (Union des organisations is­lamiques de France) et souvent à l'asso­ciation des Etudiants musulmans de France (EMF).

Au nom d'Allah, cette petite phalange influente et rompue aux jeux politiques a décidé d'investir les centres d'influence et de pouvoir de l'Hexagone. Un com­bat mené dans le plus grand secret. Avec le concours d'informaticiens de haut vol, leurs recommandations stratégiques et tactiques ont été camouflées à l'intérieur de copies pirates, sur mini-cédéroms nu­mérotés, a priori insoupçonnables, du disque de Caria Bruni, Quelqu'un m'a dit. Il s'agit de 70 fiches ultraconfidentielles qui déclinent un à un les axes du combat. Seuls les militants les plus sûrs y ont ac­cès. Au préalable, lors de discrets rendez-vous, on leur a confié les clefs du dé­cryptage, dont huit mots à retrouver dans l'édition Folio de Paris, d'Emile Zola. L'Express a pu se les procurer, remonter le jeu de piste et accéder à la stratégie secrète des néo-islamistes.

Dès le préambule, la petite équipe af­fiche sa conviction d'avoir le vent en poupe : « Cette année 2002 fut, grâce à Allah, et grâce à vous, une année riche pour nous tous. » Elle s'attribue de nom­breux succès. Il s'agit de l'entrée, par la grande porte, de l'UOIF au Conseil fran­çais du culte musulman, de l'« explosion » sur la scène universitaire des Etudiants musulmans de France, qui se targuent d avoir déjà 39 élus dans les conseils d'université et de résidence, et de l'élec­tion, grâce à la mobilisation d'associa­tions islamistes, d'une dizaine de dépu­tés UMP. Le « didacticiel de formation » secrètement inséré dans le disque de Caria Bruni se veut un « recueil d'expériences » destiné à aider les militants « dans cette guerre de mouvement que nous enga­geons face à nos adversaires multiples ».

La détermination de ces jeunes gens se veut sans faille : « Toute défaite peut être une victoire et toute victoire une dé­faite potentielle. Restez humbles et dis­crets et nous atteindrons nos objectifs. » La réalité impose la modestie : « Malgré les bons résultats obtenus dans une di­zaine de circonscriptions où nous sommes responsables directement de l'élection de l'UMP nous sommes encore dans une phase d'introduction dans le jeu politique en face de musulmans laïques mieux ins­tallés que nous. » Mais l'évolution du rap­port de forces politique s'annonce favo­rable. Lors de l'élection présidentielle, le petit groupe se vante d'avoir « participé au retournement d'une partie de l'opi­nion musulmane » : « Si nous avons réussi à l'influencer, c'est que cette dernière a enfin compris son poids politique après des années de tromperie, de manipula­tion et de racisme de la part des notables du PS. » Selon cette analyse, les néo-isla­mistes devraient leur poids politique « à la ghettoïsation et à la fin de la mixité sociale dans les années 1980 en raison de la politique locale d'élus de gauche ».

L'une des fiches des néo-islamistes dé­cortique l'exemple, à suivre, d'un « communautarisme réussi » : le communautarisme juif. Sont ainsi mis en avant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), auprès duquel « se rend, tous les ans, le chef du gouvernement ». l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui a « longtemps influencé la politique de l'Unef», le B'nai Brith (orthographié Ben Brit), « association juive mondiale, ayant des structures locales, regroupant essen­tiellement des décideurs économiques qui financent du lobbying au sein d'institu­tions locales, nationales, voire transna­tionales », Radio J, Proche-Orient Info et d'autres médias « dont l'influence n'est plus à démontrer » - « A nous de nous ins­pirer de ces exemples pour réussir. Nous avons pour nous la discrétion ».

« Qui s'intéresse aux intégrés ?»

Le Parti musulman de France, de Mohammed Latrèche, groupus­cule islamiste violent, antisémite et négationniste, sur lequel les médias se sont un moment focalisés, est l'exemple à fuir : « Soyons consensuels, et, dans le climat d'ethnisme actuel, personne ne fera attention à nous. Médiatiquement, nous n'aurions pas assez d'attrait. D'ailleurs, qui s'intéresse aux intégrés ? »

« Comment nous inscrire dans le jeu ? » Plusieurs fiches détaillent la réponse à cette question lancinante. D'abord, cibler « le candidat ou le parti que la situation locale rend demandeur de soutiens face à un adversaire très proche ». Mais at­tention ! « Notre but n'est pas, dans un premier temps, de donner une victoire trop large au candidat soutenu, mais de lui donner la victoire la plus inconfor­table possible au niveau de l'avance en voix. » La raison ? « En se retrouvant dans une situation de dépendance vis-à-vis de nous, nous pourrions obtenir de lui un certain nombre de choses, lui-même se rendant compte que sa survie politique est entre nos mains. » L'avantage de se rendre « incontournables » est de négo­cier des postes de chargés de mission. Un bon moyen de « renforcer notre présence en tant qu'acteurs de terrain » : « Des ac­teurs qui auront suffisamment d'aura pour attirer à nous les éléments promet­teurs et pour appliquer nos points de vue avec le moins de résistance possible dans la communauté musulmane, »

Or, se félicitent les stratèges de Veni, vidi. vici, le jeu politique s'ouvre : « Aujour­d'hui, nous sommes en position d'arbitres dans un certain nombre d'endroits, entre gauche et droite. Il nous semble évident que la gauche n'est pas un choix valable au moment où une partie de la commu­nauté musulmane bascule à droite. Compte tenu des relais dont nous dis­posons dans les banlieues et de l'affaiblissement idéologique de la gauche, nous sommes en position d'imposer le candi­dat de notre choix. » A l'égard de la gauche, deux griefs sont formulés : « D'une part, l'incapacité de donner un signal cré­dible d'écoute, de respect et de refonda­tion sociale et culturelle ; d'autre part, l'inaptitude à équilibrer sa politique par rapport au lobbying juif et d'intégrer en vingt ans une élite musulmane de se­conde génération. » Dès lors, tout accord local avec la gauche est d'avance « dé­crédibilisé vis-à-vis de la communauté musulmane ».

A l'opposé, « la droite, donc l'UMP au­jourd'hui, malgré un certain nombre de mesures nuisibles à la communauté mu­sulmane, a beaucoup mieux géré son équi­libre par rapport au lobbying juif. Et la po­litique pro-arabe de la droite est vécue comme un premier pas et une marque de respect de la culture musulmane [...]. Dès maintenant, en jouant sur les luttes de mouvoir internes à l'UMP (qui favorisent es groupes communautaires), il faut faire adhérer un maximum de musulmans que nous encadrerons avec nos jeunes cadres ».

Les « théâtres d'opération prioritaires » sont désignés : « La région et la ville de Bordeaux, où nous sommes bien implantés, où, via les associations dans les­quelles nous sommes présents, nous avons d'excellentes relations avec le maire, Alain Juppé ; la ville de Toulouse, où nous avons pu nous installer et influencer cer­tains scrutins lors des législatives ; la ré­gion Languedoc-Roussillon, où des contacts au plus haut niveau ont été pris avec l'UMR qui nous doit sa victoire la plus médiatique [ Jacques Domergue. face au socialiste Georges Frêche] ; la région de Marseille, où la gauche et le FN sont en position, l'un comme l'autre, de rem­porter d'importantes victoires face à 'UMP ; la région Nord où, sur Lille, nous sommes responsables de certaines dé­faites importantes de la gauche [Martine Aubry] ; enfin la région parisienne, où nous sommes bien implantés dans cer­taines banlieues sans avoir encore réel­lement capitalisé sur nos relais dans la communauté musulmane, »

La carte à jouer est la réislamisation :

« En redonnant une pratique religieuse orthodoxe, donc en réislamisant les quar­tiers, notamment chez les jeunes, nous augmentons notre poids politique. » Avan­tage collatéral : « Ce faisant, nous margi­nalisons les laïques, qui cessent d'être des acteurs de premier plan pour les poli­tiques. » Ces laïques sont en effet leurs bêtes noires, parce qu'ils s'intègrent - et donc « s'acculturent » - et parce qu'ils cantonnent leur religion à la sphère pri­vée, ne voient aucun inconvénient à épou­ser une chrétienne, ne rechignent pas de­vant un verre de vin. Il y aurait donc urgence : « Observez autour de vous le nombre de non-pratiquants et de prati­quants ne respectant pas l'intégralité des préceptes. Le taux de pratique le plus élevé - moins de 50 % - est observé chez les Marocains, mais ce sont eux qui sont le plus laïques et les moins rigoureux. Les Algériens, qui ont subi une acculturation importante lors de la colonisation, ont un faible taux de pratique. Mais les pra­tiquants algériens sont plus rigoristes, donc potentiellement plus sensibles à nos vues. » La réislamisation présente également l'intérêt de faire obstacle à « une politique dite d'intégration, pour nous d'acculturation ». Les néo-islamistes se félicitent de la médiatisation du com­bat religieux à travers les « différentes af­faires de voile », du ressentiment créé « à l'égard d'institutions acculturantes telle l'école».

« Financer notre lobbying »

La tactique des néo-islamistes ? Faire apparaître l'Etat comme une « institution discrimina­toire » : « Pourquoi les musul­manes ne peuvent pas porter le voile, alors que l'on tolère ta kippa dans un certain nombre d'établissements publics ? » Dès lors qu'elle génère « un sentiment d'in­compréhension et de lynchage ciblé uni­quement vers les musulmans », la « laï­cité discriminatoire » doit être dénoncée comme une « atteinte à l'intégrité morale de la personne ». Il convient également d'aiguiser « les contradictions de la Ré­publique qui nous permettront d'avoir un enseignement religieux à l'école, comme en Alsace, de porter le foulard, etc. » : « En nous présentant en défenseurs de l'équité et des musulmans oppressés par un Etat raciste, nous augmentons notre crédit dans la communauté. Il est envisageable, à terme, qu'une révision majeure de la loi de 1905 fasse une place à la religion musulmane. Si nous savons nous y prendre, nous pourrons profiter de la situation. Les chrétiens souhaitent aussi une telle révision, ce qui nous aide, puisque ces derniers font du lobbying dans les antichambres des ministères et autres lieux de pouvoir. »

Les néo-islamistes sont des réalistes :

« Comme tous les combats, le nôtre né­cessite des moyens pour nous équiper et financer notre propagande. » Le cédérom insiste sur « nos » atouts : « L'important tissu de PME détenues par des musul­mans et qui génèrent de forts revenus dans les banlieues. Ces commerçants, dont la clientèle est communautaire, ne peuvent se permettre de paraître moins pieux que leurs clients, au risque de voir leur chiffre d'affaires baisser, suite à de mauvaises rumeurs. Ainsi, la collecte de la zakat l'impôt religieux] se voit gran­dement facilitée chez les entrepreneurs. Et cela nous permet d'avoir un finance­ment communautaire aussi efficace que celui de la communauté juive et de fi­nancer notre lobbying au même titre que le B'nai Brith. » Une fiche fait l'inventaire des types de PME les plus rentables : les kebabs, les épiceries de nuit, les télé­boutiques. Leur avantage est de « géné­rer énormément de revenus en espèces, donc plus facilement utilisables par nous ». L'avant-garde néo-islamiste peut même rendre des services : « Pour cer­taines activités, nous pouvons mettre en place une double comptabilité informa­tique, moyennant évidemment un pour­centage sur la différence non déclarée. »

Le milieu étudiant semble être parti­culièrement convoité : « L'année 2002 a vu une érosion de l'importance de l'Unef, la principale force universitaire. Partout où nous sommes présents avec les Etu­diants musulmans de France, nous avons fait basculer la situation grâce à des coa­litions regroupant les associations cor­poratistes membres de la Fage et l'UNI, e syndicat de droite [...]. Aujourd'hui, via nos alliances avec l'UNI et la Fage, nous sommes en mesure de faire contre­poids à l'Unef [...]. Nous devons laisser à l'UNI un espace à occuper, même si cela doit être à notre détriment, car nous n'avons pas encore la masse critique pour affronter l'Unef sur un terrain na­tional, alors que l'UNI la possède. L'UNI peut faire diversion et focaliser l'atten­tion de l'Unef et nous permettre de nous installer. »

« Endoctriner suffisamment tôt »

Comment contrer l'influence des « réseaux relationnels » de l'Union des étudiants juifs de France, qui peuvent causer des « préjudices importants » ? En jouant sur son soutien public au sionisme et à la politique is­raélienne, «'très impopulaires chez les étudiants de gauche » : « Cela créera un amalgame suffisant pour obliger l'Unef à prendre une attitude distante. Sinon Ï'Unef se coupera davantage de son électoral et renforcera le vote non musulman, dont nous bénéficions, émanant d'étudiants de gauche et d'extrême gauche. Ce qui permettra du coup de relativiser notre po­sitionnement communautaire, ce qui est impossible à l'UEJF. » Autre observation :

« A chaque accusation d'antisémitisme, nous renforçons notre électoral non mu­sulman. L'utilisation abusive de l'accu­sation d'antisémitisme le banalise et le dépénalise chez les non-musulmans. »

Les « néo-islamistes de Carla Bruni » at­tribuent à leur lobbying le succès qu'a re­présenté pour eux le vote à l'université Paris VI de la motion de rupture de la co­opération avec les universités israéliennes. C'était « la première action de ce genre » :

« Nous essaierons d'appliquer la même tactique sur d'autres campus. »

Le petit groupe tente enfin d'examiner lucidement ses forces et ses faiblesses :

« Nous souffrons d'un manque chronique de cadres ayant une formation universi­taire de haut niveau. Cette carence réduit notre influence potentielle au sein de la communauté musulmane, alors que nous nous retrouvons dans une conjonction d'événements qui nous sont étonnam­ment favorables. » Autre faiblesse : « Nos profils manquent de variété. Nous sommes essentiellement des scientifiques. Nous avons peu de littéraires et d'éco­nomistes et pratiquement pas de méde­cins. Cette trop grande spécialisation peut nous être préjudiciable : nous manquons de points de vue venant de gens ayant des formations fondamentalement différentes de la majorité d'entre nous. » Un recru­tement plus varié permettrait en outre d'avoir des appuis dans les administra­tions importantes, notamment « en cadres de catégories B et C» en contact avec du matériel sensible ». Mais un avantage existe : « Nous avons énormément de cadres convertis à l'islam depuis quelque temps et ayant gardé leur nom chrétien aptes à s'intégrer en tant que fonction­naires de catégorie B et C. De plus, des rumeurs de cinquième colonne dans l'ad­ministration conduiraient à une possible épuration des postes sensibles de l'ad­ministration de ces cadres maghrébins. facilitant l'embauche de nos cadres convertis. » Pour le moment, la phalange néo-islamiste ne compte pas sur les fonc­tionnaires de catégorie A : « Leur haut ni­veau d'études et de culture générale in­duisent des personnalités extrêmement critiques, conduisant à une laïcité féroce empêchant un recrutement de musul­mans maghrébins ou non. » Le remède, à long terme : « Endoctriner suffisamment tôt des jeunes que nous orienterons. » Autres objectifs : « des agents dormants dans les services de sécurité, fidèles à notre combat » ; « une formation militaire pous­sée - ce qui donnerait de la rigueur à cer­taines de nos formations, tout en per­mettant le recrutement de militants dans les hommes de troupe ». La clef de l'in­fluence dans la société française ? « Des personnes à nous, en prise directe avec les institutions aptes à diriger les déci­deurs ou, à défaut, leur inculquer une vi­sion favorable à notre cause. » Le pro­gramme est en marche.

J.-M.A.etY.B.

Des as du camouflage informatique

L'atout des néo-islamistes est de compter dans leurs rangs des virtuoses de l'informa­tique possédant un sens très sophistiqué du camouflage, En l'occurrence, ils utilisent un sup­port musical insoupçonnable - aujourd'hui Carla Bruni, hier le groupe Indochine. Deux tech­niques sont mises en œuvre pour y glisser les messages : la crypto­graphie, qui transforme un mes­sage clair en message inacces­sible à qui ne possède pas la clef ;

la stéganographie, qui permet de camoufler dans une image ou un texte les informations dont on souhaite masquer la présence, Pour retrouver les informations enfermées dans le cédérom, le destinataire doit décoder les logi­ciels de stéganographie et de cryptographie, puis décrypter les documents eux-mêmes, enfin les rendre visibles après un nouveau décryptage à partir du livre de code (en l'occurrence Paris, d'Emile Zola, Folio). Logiciels et protocoles de mise en œuvre sont communiqués, insistent les stra­tèges du néofondamentalisme, « lors de rendez-vous de personne à personne ».

La France n'est pas leur seul ter­rain. En Espagne, en Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni, au Canada et aux Etats-Unis, d'autres cédéroms de même inspiration et de contenu voisin circulent sous le manteau.

A chaque pays sa citation codée. Au Royaume-Uni, un mot de Winston Churchill : « On ne peut être tué qu'une seule fois au com­bat, mais plusieurs fois en poli­tique. » Aux Etats-Unis :

« L'homme qui ne craint pas fa vé­rité n'a rien à craindre du men­songe. » (Thomas Jefferson). En Allemagne, une citation de Bis­marck : « La diplomatie sans les armes, c'est la musique sans les instruments. » En Italie, c'est Jean-Paul II qui est utilisé : « La vérité n'est pas toujours conforme à l'opinion de la majorité. »

Leur référence : Tariq Ramadan

Tariq Ramadan, 40 ans, est la figure de proue des néofondamentalistes. Sept de ses ouvrages sont recommandés dans l'une des fiches clandestines du cédérom pirate de Carla Bruni. Aux côtés, notamment, de L'Art de la guerre, de Sun Zu, du Prince, de Machiavel, de Théorie du combat, de Carl von Clausewitz. Professeur de philosophie et d'islamologie à Fribourg et à Ge­nève, Ramadan mêle habilement l'intransigeance sur les principes et la souplesse d'adaptation à l'environnement européen :

« Rien dans l'islam, affirme-t-il. n'empêche de vivre dans une so­ciété laïque. » Le voile ? « Un de­voir. pas une obligation. » Antoine Sfeir, directeur des Cahiers de l'Orient, décrit le penseur comme « un fondamentaliste charmeur spécialiste du double langage »., Son grand-père Hassan el-Banna est le fondateur, en Egypte, de l'organisation des Frères musul­mans, dont l'idéologie imprègne aujourd'hui l'Union des organisa­tions islamiques de France (UOIF). Son père. Saïd Ramadan, est le créateur à Genève du Centre islamique. Le frère de Ta­riq, Hani Ramadan, dirige aujour­d'hui cette influente institution. Ce dernier, un dur de l'islam, a justifié, dans une tribune libre du Monde, la lapidation des femmes adultères. Réaction de Tariq : « Je ne suis pas d'accord. » Lui mise sur l'essor d'un islam européen :

« Je peux vous assurer que, ces prochaines années, de plus en plus de Français de confession musulmane vont apparaître sur la scène, qui seront sûrs d'eux-mêmes et de leurs droits citoyens [...]. Le discours entre­tenu sur ma "duplicité" est symptomatique, il est le signe d'une période de transition. Mais ce temps passera : si aujourd'hui nous sommes soupçonnés, nous serons très bientôt respectés. par sagesse autant que par nécessité » (extraits de son site Internet).