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"La crise du milieu de la vie" a été publié par Lucien Millet en 1993 (et réédité en 2003) aux éditions Masson
ISBN 2-294-01263-1
Extraits :
BOUFFÉES DÉLIRANTES aiguës
TROUBLES D'ALLURE PARANOÏAQUE
Ils nous paraissent moins fréquents que les manifestations hypochondriaques, mais peuvent être rencontrés sous la forme de psychoses hallucinatoires chroniques, de décompensations de type sensitif, ou de délires de jalousie. Nous en rapporterons trois observations :
Adriana, 42 ans, sans profession, mère de 3 enfants, entend depuis quelques mois, des paroles diverses que les gens profèrent dans la rue quand elle passe ; le plus souvent, on parle mal d'elle : « elle a une mauvaise vie, elle se tient mal, elle s'habille avec mauvais goût, elle doit tromper son mari ». Mais, quelquefois, au contraire « elle est sympathique... on fera tout pour l'aider... ». Elle est persuadée qu'il s'agit d'une réalité objective et sa conviction est absolue même si elle accepte d'en discuter en raison de la confiance qu'elle nous porte pour avoir déjà soigné sa mère dans le cadre d'un grave conflit conjugal.
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Les psychiatres , et autres spécialistes des maladies mentales, parlent aussi de « crise de la quarantaine » ou encore de « mysticisme aberrant » pour désigner le comportement qui affecte certaines personnes aux environs de la quarantaine. Voici la définition du « mysticisme aberrant », telle quon peut la trouver dans le « Sexologia Lexikon » (Editions J-J. Pauvert et Gonthier 1962).
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MYSTICISME ABERRANT. Locution définissant les excès pathologiques du mysticisme, d'où découlent les cas de manie collective ou de schizophrénie individuelle. La première forme aboutit parfois à la vie conventuelle et à l'extase de l'esprit, mais conduit aussi à Jeanne des Anges (v.). La seconde forme aboutit parfois à la sainteté, mais conduit aussi à la schizoïdie et même à une véritable démence. Le syndrome essentiel du mysticisme aberrant est la rupture du contact avec la réalité, le malade ne vivant plus que dans un monde intérieur qu'il s'est donné; le malade est entraîné à se désintéresser de tout ce qui n'est pas son rêve et à se comporter en aliéné. Les plus extraordinaires manies érotiques sont issues du mysticisme initial. |
Cette définition - extraite dun dictionnaire de sexologie nous éclaire sur le comportement de Muhammad. On retrouve bien chez lui la rupture du contact avec la réalité qui se manifestera aux environs de 40 ans. Il va ensuite senfermer dans le « monde intérieur quil sest donné », se désintéressant de tout ce qui ne se rapporte pas à ses délires. Il va ensuite être affecté de « manies érotiques » qui sont sans doute la conséquence de son mysticisme morbide.
Lanalyse psychanalytique permet de comprendre le cheminement de Mahomet, ses errements et les incohérences de son comportement. Mais il ne faut jamais perdre de vue ses origines bédouines et linfluence de son entourage (voir ce qui est dit au chapitre 2).
La très sérieuse « Encyclopédia Universalis » (édition multimédia 2002) trace comme suit le portrait de Mahomet :
« On peut le créditer dune grande intelligence, dune habileté et dune ténacité remarquables Au début, une flamme ardente lemporte, lindignation le brûle et sexprime par une véhémente poésie. Certes, le succès le gâta quelque peu. Il en vint à croire un peu trop facilement à des inspirations qui satisfaisaient ses penchants naturels. Mais il ny a pas de raison majeure de mettre sa sincérité en doute jusquau bout. Il faut tenir compte des murs du temps et de son pays pour juger certains de ses actes, atroces ou quelque peu hypocrites (encore quils semblent avoir suscité quelque réprobation à lépoque même). On voit là surtout la dégradation habituelle de la mystique
Sa vie privée influa sur ses déterminations et même sur ses idées. Après la mort de Khadidja, il épousa une veuve, bonne ménagère, Sawda, et aussi la petite Aïsha, fille dAbu Bakr, qui avait à peine une dizaine dannées. Ses penchants érotiques, longtemps contenus, devaient lui faire contracter concurremment une dizaine de mariages. Cela nalla pas sans jalousie, intrigues et parfois scandales, avec dopportunes interventions dAllah. Le groupe constitué par sa fille Fatima et Ali, qui épousa celle-ci (ils lui donnèrent deux petits-fils, Hassan et Hussein), était hostile à celui que formaient deux des coépouses du prophète et leurs pères, Abu Bakr et Umar, conseillers de celui-ci. Cette rivalité devait avoir de graves conséquences plus tard ».
Si lon recoupe le texte extrait de lEncyclopédia Unversalis avec la définition du Sexologia Lexikon, la personnalité profonde de Mahomet devient presque limpide.
Mahomet fut très certainement affecté par ce que les spécialistes nomment « crise mystique de la quarantaine », laquelle peut prendre un caractère « aberrant » chez certains sujets. Ce type de comportement est aujourdhui bien connu des psychiatres mais, autrefois, il passait pour une preuve de « sainteté ». Cest celui qui incite des personnes dont le comportement avait été « normal », à rompre subitement avec leur milieu social, familial, professionnel ou culturel et ce, pour adhérer à une culture différente, à une religion ou à une secte.
Pour Mahomet, il faut comme le précise lencyclopédie tenir compte de lenvironnement social et familial typiquement arabe et des murs du temps. Chez lui, la crise mystique va entraîner des comportements violents, voire sadiques, qui alterneront avec des phases de grande piété. Elle va aussi amplifier certains penchants érotiques car le prétendu « prophète » va se permettre des « dérogations » sous prétexte de « permission divine ».
Le clan familial jouera un rôle central dans le développement de lislam puisque les deux premiers « califes » ne seront autres que deux des beaux-pères de Mahomet (Abou Bakr et Omar), le suivant étant son genre Ali. Les rivalités familiales et conjugales seront à lorigine du premier schisme de lislam, celui qui donnera naissance au chiisme. Fatima, lunique enfant de Khadidja ayant survécu à la mort de son père, reprochait à plusieurs épouses et notamment à la jeune Aïcha davoir commis lacte dadultère. On sait que Mahomet avait eu la malignité de faire intervenir Allah pour mettre fin aux ragots qui circulaient à ce propos. Cest ce quinsinuent les rédacteurs de lUniversalis lorsquils parlent des « opportunes interventions dAllah ».
Mahomet était sans nul doute intelligent mais il était retord. Il savait manier le double langage et duper son entourage. Sa crise mystique na fait quamplifier ses défauts naturels.
Comme tous les malades de ce type, il pouvait apparaître sincère puisquil était imbibé du monde intérieur quil sétait forgé lors de ses retraites. En lui-même, il pouvait être convaincu davoir entendu des voix, comme dans les cas cités en extraits, et cette sincérité était de nature à tromper son entourage en cette époque lointaine où la médecine de lesprit était inexistante.
Beaucoup de malades affectés par des crises de mysticisme aberrant sont dotés dune bonne intelligence. Selon les circonstances et le milieu dans lequel ils vivent, leur maladie évoluera vers lune ou lautre des deux formes principales de cette pathologie. Chez Mahomet, le caractère sémite et lenvironnement particulier de lArabie fera apparaître des traits évidents de schizoïdie (ou schizophrènie), non de sainteté.
Il est de plus démontré expérimentalement qu'une personne sujette à des hallucinations, peut à la longue, arriver à controler, guider, voire provoquer volontairement ces hallucinations, sous certaines conditions, conditions parfaitement réunis dans le cas de Mahomet.
Le cas de Mahomet eut été très banal sil navait été à lorigine dun phénomène religieux qui, par sa nature particulière, aura des répercussions socio-politiques considérables et durables. Aujourdhui encore, près dun milliard dhommes et de femmes sont assujettis aux délires de ce malade mental !