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1924 : La ville de La Mecque, la kaaba et son pélerinage

1924, pèlerins
musulmans campant aux alentours de la colline d’Arafat

Sur cette photographie, prise vers 1924, on voit des pèlerins musulmans campant aux alentours de la colline d’Arafat, près de La Mekke. Arafat est une de nombreux « lieux saints » de l’islam et les pèlerins se doivent d’aller honorer la « montagne du prophète ».

Les textes qui suivent sont tirés, tout comme la photo reproduite ci-dessus, d’un article paru en octobre 1924 dans « Le patriote Illustré » (hebdomadaire belge appartenant au groupe de presse « L’Illustration européenne »). L’article s’intitulait « La Mecque, ville sainte de l’islam, objet des luttes actuelles en Arabie ».

La guerre dont l'Arabie est actuellement le théâtre a attiré l'attention du monde sur les lieux saints de l'Islam dont les Wahabites, sous les ordres de l'émir Ibn-es-Séoud, disputent la possession au roi Hussein, souverain du Hedjaz, la principauté arabe de 900,000 habitants dans laquelle est située la ville de La Mecque. Les Wahabites, musulmans fanatiques, sont jusqu'à présent victorieux et ont imposé l'abdication au roi Hussein.

La ville de La Mecque, capitale du Hedjaz et capitale religieuse du monde musulman, est situé à environ 80 kilomètres à l'est de Djeddah, port sur la mer Rouge. Les musulmans l'appellent Oum-al-Kora, la mère des cités, et sa préexcellence à leurs yeux lui vient de l'honneur quelle eut de donner le jour à Mahomet.

La ville est située dans une vallée étroite, sablonneuse et stérile, qu'entourent des collines dénudées; un aqueduc, construit au neuvième siècle par Lobeida, femme du fameux calife Haroun-al-Roschid, la ravitaille en eau.

La grande mosquée de Beitu'allah, - maison d'Allah, - ou de Eh Haram - l'Inviolable - partage la capitale en ville haute et en ville basse. Les rues, non pavées, sont moins étroites que dans les autres villes d'Orient, et les maisons, en pierre, souvent à trois, quatre ou cinq étages, lui donnent un aspect presque européen.

Connue du temps des Romains comme centre du commerce de l'encens, La Mecque figure sous le nom de Makoraba dans la géographie de Ptolémée. Avant Mahomet, qui fit d'elle la capitale religieuse du monde musulman, La Mecque était déjà pour toute l'Arabie le centre d'un culte très suivi. Les Arabes nomades venaient y vénérer la « Kaaba », ou pierre noire, sorte de petit temple où les idoles de l'Arabie avaient leur niche. Mahomet détruisit les idoles, et conserva la Kaaba et le culte dont elle était l'objet en l'adaptant à la religion nouvelle dont il s'était fait le prophète. Selon la croyance de tout bon musulman, la Kaaba fut construite par Abraham et Ismaël pour servir de temple au vrai Dieu, mais les Arabes païens la profanèrent par le culte des idoles; et Mahomet la rendit au monothéisme.

Lorsqu'il fonda l'Islam, Mahomet rendit le pèlerinage de La Mecque obligatoire pour tous les croyants, qui durent s'acquitter de ce devoir au moins une fois en leur vie. Le calife Al-Madji fit bâtir, pour hospitaliser les pèlerins, une immense mosquée à arcades, disposée en quadrilatère, dominée par une infinité de coupoles et par sept hauts minarets, et entourant la mystérieuse Kaaba. Celle-ci, plusieurs fois détruite, a été chaque fois reconstruite, et actuellement encore, des agrafes en argent raccommodent ses fissures.

Un vendredi à la mosquée de la Mekke pendant le pélerinage du « Hadj », 1924

Un vendredi à La Mekke pendant le « Hadj ». Cette photo de 1924 montre la foule des pèlerins dans la cour de la grande mosquée, autour de la Ka’ba. Comme dans toutes les villes de pèlerinage du monde, c’est le commerce qui prime. Le pèlerinage a, depuis les origines de l’islam, toujours fait la fortune des habitants de La Mekke. Comme à Rome, à Lourdes ou ailleurs, les « marchands du temple » sont nombreux à profiter de cette bonne et durable affaire, d’autant que les mekkois ont, de tous temps, été des commerçants très habiles. Comme le dit l’article du « Patriote illustré », la plupart des habitants de La Mekke vivent du « hadj » et des « hadji » (pèlerins). Ils sont logeurs, guides, orfèvres et vendent tout ce qui peut être nécessaire (et même tout ce qui ne l’est pas) aux pauvres hères « soumis » (sens arabe de « musulmans ») qui viennent du monde entier pour se prosterner devant la « Pierre Noire », un bête caillou, un fétiche préislamique qui n’est qu'une vulgaire météorite trouvée dans le désert.

Les pèlerins, uniquement vêtus de l'irham, pièce d'étoffe sans couture dont ils s'entourent les reins, tournent sept fois autour de la Kaaba (c'est la cérémonie du touaf, courent sept fois du portique sacré de Safa à celui de Mérowa (cérémonie du Saï) et vont, dans les environs, prier tout un après-midi autour de la colline d'Arafat et faire des sacrifices à Mouna, où eut lieu le sacrifice d'Abraham.

Les habitants de La Mecque vivent tous du pèlerinage; ils sont tous logeurs, guides, entrepreneurs de transports, etc. Une industrie florissante est celle de l'orfèvrerie. Le commerce considérable que nécessite la présence de telles foules dans un pays qui ne produit rien est dans les mains des Indiens et des Javanais. Aussi presque toutes les marques de commerce sont-elles anglaises ou hollandaises.

La ville compte une population stable de 60.000 habitants, mais elle est construite pour en loger trois fois autant, au ternps du «Hadj» ou pèlerinage.;

La Kaaba n'est ouverte qu'à de rares intervalles; le pavement et la partie inférieure des parois sont revêtus de marbres riches, le reste est plaqué d'argent doré. On y remarque trois piliers en bois de teck, treize lampes d'argent, une armoire ayant contenu des exemplaires du Koran, un escalier mobile en bois conduisant sur la toiture et Ia « Maqâm », la pierre sur laquelle Abraham prépara son mortier lorsqu'il construisit la Kaaba. Au temps de Mahomet, un drap noir, en tissu du Yemen, recouvrait le petit édicule; les califes y substituèrent un riche voile de brocart. Actuellement, c'est le gouvernement égyptien qui envoie chaque année à La Mecque le tapis brodé, en soie noire, avec inscription en or.

La Ka’ba en 1924. Cet édifice sans le moindre intérêt architectural, entièrement couvert par la « kisva » noire, est d’une apparence sinistre.
Une partie de l’or qui recouvre la porte de la Ka’ba aurait pour origine la table sacrée (table des pains) qui se trouvait dans le temple juif de Jérusalem. Transportée à Rome puis emportée par les Wisigoth dans leur royaume d’Espagne, cette relique du judaïsme fut saisie par les Arabes à Tolède et fondue en pièces de monnaie. Une partie de ces pièces furent ramenées à La Mekke et servirent à fabriquer des feuilles d’or et des ornements pour la Ka’ba. Ce fut, pour les mahométans, une façon d’affirmer leur suprématie sur l’antique religion des Hébreux.

La Kaaba de la mosquée de La mecque en 1924

Les pèlerins arrivent à La Mecque de trois directions : ceux d'Asie et d'Océanie et du sud de la Perse passent le détroit de Bab-el-Mandeb pour débarquer à Djeddah, le port de La Mecque sur la mer Rouge; les Musulmans d'Asie-Mineure, de la Perse septentrionale et d'Europe viennent par terre et par mer, et le troisième courant, par le canal de Suez, amène les croyants d'Egypte, du Maroc et d'Algérie.