Le rocher, ou station, d'Abraham à La Mecque (Maqam Ibrahim) Ce rocher se trouve en face de la porte de la « ka’ba », abrité sous une petite coupole dorée. Selon la légende, Abraham aurait construit avec son fils Ismaël la première ka’ba, à l'emplacement où l'aurait conduit Dieu sous forme d'un nuage. La ka’ba achevée, Abraham serait monté sur un rocher pour appeler les hommes à faire le pèlerinage de La Mecque. Le rocher se serait amoli sous les pas d'Abraham et en conserverait l'empreinte de ses pieds. Toujours selon la légende la profondeur et la forme de l'impression sont tels qu'il est « impossible » qu'il s'agisse d'une sculpture, la « seule explication » étant que la pierre s'est amolie par la volonté de Dieu et que, comme une pâte, elle en a conservé les moindres traits et les plus imperceptibles délinéaments. Il peut s'agir d'une sculpture, comme celle (ci-contre) que l'on trouve au Canada, dans la province du Saskatchewan au musée de Gravelbourg. S'il ne s'agit pas d'une sculpture (ce qui resterait à démontrer), ou d'une formation naturelle plus ou moins similaire à une empreinte de pied, il peut aussi s'agir tout simplement de la véritable empreinte d'un pied humain mais fossilisée. Un ancètre préhistorique aura fort bien pu marcher dans ce qui à l'époque, il y a des millénaires, n'était encore que de la boue et celle-ci, au cours du temps, se sera solidifiée. Bien que cela ne soit pas commun, on en connait différents exemples : Source : Les empreintes impossibles, http://www.ldi5.net/paleo/prints2.php Il est possible, bien que cela reste pure spéculation, que la présence de cette empreinte « miraculeuse » proche de la « ka’ba » puisse justement être à l'origine du choix de l'endroit pour y élever un temple, comme cela s'est passé pour la supposée empreinte du pied de Vishnu à Gaya, en Inde. Une autre légende veut que le rocher abrité sous le dôme de la mosquée Al Aqsa, à Jérusalem, (aussi appelé "le Dôme du Rocher") porte de même une empreinte de pied, mais il s'agirait cette fois du pied de Mahomet qui aurait pris appui à cet endroit pour monter au ciel lors de son voyage nocturne. En ce cas, il ne peut évidemment pas s'agir d'une empreinte fossilisée. Et comme il ne peut pas s'agir non plus d'une empreinte du pied de Mahomet qui aurait ramolli le rocher, ce ne peut qu'être soit une sculpture, soit une marque naturelle. Peut-être d'ailleurs l'empreinte est-elle à ce point vague et si peu convaincante que cela expliquerait qu'on n'en trouve pas de photographies, pas plus que pour l'empreinte d'Abraham (personnage dont l'existence historique reste encore à prouver, ne l'oublions pas...) à La Mecque. Ci-contre à droite, un exemple d'empreinte supposée du pied de Mahomet (ce n'est pas celle du Dôme du Rocher) : il faut beaucoup d'imagination, d'aucuns diraient une foi aveugle, pour voir là une quelconque empreinte (cliquer sur l'image pour l'agrandir). Ci-contre à gauche, un autre exemple d'empreinte supposée du pied de Mahomet (cliquer sur l'image pour l'agrandir). Cette fois, le pied du dernier des prophètes aurait ramolli non pas du banal rocher mais carrément... du marbre : jamais l'expression « laisser son empreinte dans le marbre » n'aura été aussi vraie ! (Musée Topkapi d'Istanbul, Turquie). Contrairement à l'exemple précédent, l'empreinte du pied (en l'occurence, le pied droit) est cette fois-ci parfaitement identifiable. Mais les circonstances de sa création (le marbre, c'est dur) et de sa préservation jusqu'à nous (le marbre est recouvert d'or) sont inconnues. Inconnue aussi est la pointure correspondant à l'empreinte, aucun musulman n'ayant semble-t-il eu la curiosité de mesurer la longueur du saint pied du saint prophète messager d'Allah. Si les Occidentaux connaissent la pointure du héros grec Hercule alors qu'il n'en subsiste aucune empreinte (une longueur du stade d'Olympie = 1000 pas d'Hercules, soit une pointure de... 59 !), en revanche les musulmans ignorent celle de Mahomet bien qu'ils en possèdent des empreintes à profusion. On ne peut pas tout avoir.... Abraham et Mahomet ne sont pas les seuls prophètes à avoir laissé une empreinte de pied dans la roche. La « podo-empreintomanie » est une caractéristique commune à tous les prophètes. Jésus lui-même aurait laissé son empreinte à Jérusalem, au sommet du Mont des Oliviers, lors de son ascension après sa résurrection. Quand on voit (ci-contre) à quoi ressemble l'empreinte supposée de Jésus, on comprend, d'un part, que les chrétiens ne fassent plus guère allusion à cette « empreinte » et, d'autre part, que les musulmans ne diffusent pas de photos ni de l'empreinte d'Abraham à La Mecque ni de celle de Mahomet à Jérusalem. Les empreintes miraculeuses ne sont pas l'apanage de l'islam. En fait, ne serait-ce qu'en France, on trouve quantité d'empreintes « miraculeuses » qui « prouvent » l'existence de tout un tas de personnages fictifs et de faits totalement imaginaires. On notera une sorte de réminiscence du culte des empreintes aux Etat-Unis, en californie, dans la ville de Los Angeles, sur Hollywood boulevard. Les plus grandes vedettes de cinéma ont laissé là l'empreinte de leurs pieds et de leurs mains devant le Chinese Theater, et des milliers de touristes viennent les photographier. Parmi ces touristes, il existe une catégorie tout à fait particulière : les « pèlerins de la guerre des étoiles ». Ces « pèlerins » viennent là « vénérer » les empreintes des pieds d'un personnage central dans leur « religion » mais qui est purement mythologique car il n'a jamais existé : le droïde de protocole C3PO.