Source : http://www.encyclomancie.com/index.php?&ext=page&dossier=77&inc=287
Le Coran a-t-il été
trafiqué ?
Quand les premières citations du
Coran apparaissent sur des pièces de monnaie et des
inscriptions, vers la fin du septième siècle, elles
montrent des divergences par rapport au texte canonique.
Celles-ci sont insignifiantes du point de vue du
contenu, mais le fait qu’elles apparaissent dans des
contextes aussi formels que ceux-là ne colle pas avec la
notion selon laquelle le texte avait déjà été
fixé.
Le Fiqh Akbar est sans doute l’un des
ouvrages les plus anciens de la communauté musulmane et
fut rédigé par l’imam Abû Hanifa vers le milieu du
huitième siècle. Ce livre représente les vues de
l’orthodoxie sur les questions dogmatiques alors
prééminentes. Le plus déroutant est qu’aucune référence
au Coran n’y ait été faite ... comme si celui-ci
n'existait pas encore ou alors n'était pas encore
considéré comme important.
Les éléments les plus
anciens que nous possédions sur la vie de Muhammad ont
été écrits par Ibn Ishaq seulement en 750 ... mais son
travail a été perdu, et n’est disponible que par
morceaux dans une recension plus tardive de Ibn Hisham
qui est mort en 834, soit deux cents ans après la mort
du Prophète.
On dit qu’il y a six recueils
corrects et authentiques de traditions hadith sur la vie
du Prophète ... mais ils ne datent que de deux à trois
siècles aprés sa mort. Et un critique du dixième siècle
a souligné la faiblesse de deux cents traditions
incorporées dans les recueils de Muslim et Bukhari, qui
pourtant passent pour sérieux
Dans son étude
classique, "On the Development of hadith", Goldziher a
démontré qu’un vaste nombre de traditions hadith,
acceptés même dans les recueils musulmans les plus
rigoureusement critiques, étaient des faux complets de
la fin du 8ème et du 9ème siècle et, en conséquence, que
les chaînes de transmission (isnads) qui les étayaient
étaient totalement fictives.
Même le texte
du Coran doit être considéré comme
suspect.
Les disciples de Muhammad
avaient retenu ou écrit sur divers supports le récit du
Coran, mais Umar et Abû Bakr en avaient fait disparaître
les originaux. Ainsi comme l'affirmera l'Imam Ja'far qui ne mâchait pas ses mots, "le véritable Coran
n'existe pas !"
Les Musulmans
considèrent que l'actuel Coran remonte au travail de la
commission nommée par le calife Uthman (644-656). Un de
ses généraux avait demanda au calife de faire une telle
compilation parce que de sérieux différents avaient
éclaté parmi les troupes de différentes provinces au
sujet des différentes lectures du Coran. Les copies de
la nouvelle version, qui ont dû être réalisées entre 655
et 656, furent envoyées à Kufa, Bassora et Damas, et
toutes les autres versions plus anciennes auraient été
brulées. Ce Coran compilé d'Uthman contiendrait toutes
les révélations délivrées à la communauté, préservées
fidèlement, sans modification ni variation de quelque
sorte que ce soit. Mais cette position dogmatique n'est
pas confirmée par les textes historiques.
Alors
que les Musulmans modernes peuvent être liés par une
position intenablement conservatrice, les érudits
musulmans des premières années étaient bien plus
flexibles, réalisant que des parties du Coran étaient
perdues, perverties, et qu’il y avait plusieurs milliers
de variantes qui rendaient impossible le fait de parler
du Coran unique.
Selon As-Suyuti (mort en 1505)
Ibn ’Umar al Khattab aurait dit :"Que personne
d’entre vous ne dise qu’il a acquis le Coran entier, car
qu’en sait-il ? Beaucoup du Coran a été perdu !
Alors qu’il dise : J’ai acquis ce qui était disponible.
" (As-Suyuti, Itqan, partie 3, page 72).
Cela indique bien que le Coran ne nous a pas été
retransmis dans son intégralité.
L’Imâm Al-Bukhârî
et Ibn Jarîr disent que, selon Ubayy Ibn Ka`b et Anas b.
Malik, ces paroles ont été révélées dans la Sourate
102 "At-Takâthur" (La course aux richesses) : "le
Prophète (paix et bénédiction d’Allâh sur lui) a
dit : 'Si le fils d’Adam avait deux vallées de
richesses, il souhaiterait que lui en fût échue une
troisième. Rien ne peut remplir le ventre du fils d'Adam
sauf la terre (= la mort), mais Dieu revient vers celui
qui revient à Lui' ...".
Pourtant on ne
retrouve plus ce passage dans la sourate 102 (qui ne
contient que 8 versets) du Coran actuel. Il a donc été
enlevé.
On rapporte qu'un homme récitait le Coran
en compagnie de l'Imam Ja'far. Le narrateur dit qu'il
entendit certains versets, durant la récitation, qui ne
correspondaient pas à des versets reconnus. L'Imam
Ja'far dit à la personne qui récitait : "Ne
récite pas de cette manière. Récite comme les gens
jusqu'à ce que le Mahdi (le Messie) arrive. Quand le
Mahdi arrivera, il récitera le véritable Coran et le Coran compilé par Ali, sera de nouveau ramené !"
(Usul Kafi: 2.622)
Cela indique bien que les
versions du Coran postérieures à celles d'Ali sont
considérées comme défectueuses.
Selon Jabir,
l'Imam Baqir aurait dit : "Personne ne peut affirmer
avoir rassemblé tout le Coran tel qu'il a été révélé par
Allah, si ce n'est un menteur. Les seules personnes à
avoir entièrement compilé et appris par cœur le
véritable Coran étaient Ali ibn Abi Talib et les Imams
qui lui ont succédé !" (Usul Kafi: 1:228
)
Les Chiites le confirment : "Celui qui a
compilé le Coran véritable c'était Ali ibn alit tabib
!"
Selon As-Suyuti, Aïsha, l’épouse favorite
du Prophète, aurait dit : "Du temps du Prophète, la
sourate des Parties faisait deux cents versets à la
lecture. Quand Uthman édita les copies du Coran, seuls
les versets actuels furent enregistrés !" (73).
Selon As-Suyuti aussi, Uba Ibn Ka’b, l’un des
grands compagnons de Muhammad, aurait demandé à l’un des
Musulmans, "Combien y a-t-il de versets dans la sourate
des Parties ?" Le Musulman dit :
"Soixante-treize versets." Uba Ibn Ka’b lui
raconta : "Autrefois il était pratiquement égal à
la sourate de la Vache (environ 286 versets) et
comprenait le verset de la lapidation". L’homme
demanda : "Qu’est-ce que le verset de la
lapidation ?" Uba Ibn Ka’b dit : "Si un vieil
homme ou une vieille femme commettait l’adultère,
lapidez-les à mort."
Au sujet de ce verset
disparu, Ibn Majah a rapporté les paroles de Aisha qui
disait : "Le verset relatif à la lapidation et à
l'allaitement (9, 8a) est venu et sa feuille se trouvait
sous mon lit : aussi, quand l'envoyé de Dieu mourut, et
que nous fûmes occupés par les détails entourant sa
mort, un animal domestique entra et dévora la
feuille."
Les textes historiques confirment
effectivement que les anciens musulmans lapidaient les
personnes adultères, suivant en cela ce qui était écrit
dans un verset dont on n'a plus retrouvé la trace
depuis.
Au sujet du verset 6 de la sourate 33
"Les confédérés" ("...Pour les croyants le Prophète a
priorité sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs
mères."), Uthman dit que le texte d'Ubai b. Ka'b
comportait : "Pour les croyants le Prophète a
priorité sur eux-mêmes ; et il est un père pour eux et
ses épouses sont leurs mères."
Voila
encore une sourate qui a été modifiée.
Au
sujet du verset 49 de la sourate 12 "Joseph"
("...Puis, viendra après cela une année où les gens
auront beaucoup de pluies et presseront le raisin et les
olives..."), l'Imam Ja'far raconta qu'un homme
demanda comment il devait lire ce verset. Ali répondit
que ce verset avait initialement été révélé comme suit :
"Puis une année viendra ou les gens recevront une
aide généreuse et ou il pleuvra abondamment"
(Commentaire d'Al-Qummi: 192)
Ce commentaire
indique que le Coran a été modifié pour rendre service
aux fantaisies des Califes amateurs de vin. Le mot
Yâ'siroun ayant été transformé en Yâsiroun.
A
noter que les Kharijites trouvaient que la sourate
"Joseph" racontait une histoire trop offensante et
érotique pour vraiment appartenir au Coran authentique.
(Pourtant cette sourate s'inspirait d'un passage de
l'Ancien testament).
Au sujet du verset 33 (ou
30) de la sourate 3 "La Famille d'Imran" ("...Certes,
Allah a élu entre tous les hommes Adam, Noé, la famille
d'Abraham et la famille d'Imran..."), le
commentateur chiite Allamah Ali ibn Ibrahim AI-Qummi a
dit : "Les mots 'La Famille de Mouhammad' étaient eux
aussi révélés avec les mots 'La Famille d'Imraan'. Mais
les compagnons du Prophète ont retiré les mots 'La
Famille de Mouhammad' du texte original".
(Commentaire d'Al-Qummi:308).
Il est clair que
ce commentaire accuse les Compagnons du Prophète d'avoir
modifié le Coran.
Au sujet du verset 114 (ou 115)
de la sourate 20 "Taha" ("...En effet, Nous avions
auparavant fait une recommandation (ou un pacte) à Adam,
mais il l'oublia, et Nous n'avons pas trouvé chez lui de
résolution ferme..."), Usul Kafi a rapporté que
l'Imam Ja'far aurait dit que ce verset avait
initialement été révélé avec les mots suivants :
"Nous avons parlé à Adam de Mohammed, Ali, Fatima,
Hassan, Hussain et des Imams, leurs progénitures, mais
Adam a oublié." (Usul Kafi : 1:416)
On
retrouve ici l'écho de la guerre entre les partisans de
Ali (proto-Chiites) et les partisans d'Uthman
(proto-Sunnites) qui trafiquaient le contenu du Coran et
des hadiths pour essayer de difamer leurs adversaires
tout en se glorifiant eux-mêmes.
Au sujet du
verset 9 (ou 10) de la sourate 47 "Muhammad"
("...C'est parce qu'ils ont de la répulsion pour ce
qu'Allah a fait descendre. Il rendra donc vaines leurs
oeuvres..."), l'Imam Mohammed Baqir aurait dit que
l'ange Jibreel avait transmis initialement le verset
comme suit : "C'est parce qu'ils découvrirent ce
qu'Allah révéla à propos de Ali." C'est ainsi que
les apostats enlevèrent le nom de Ali du Coran.
(Commentaire d'Al-Qummi: 1011)
On retrouve encore
ici l'écho des guerres entre partisans de Ali et
partisans d'Uthman : Les chiites accusent des sunnites
d'avoir effacé les textes louangeant leur chef
Ali.
Dans le verset 29 de la sourate "Waqi'ah",
il est écrit :"Et les gens de la droite ; Que sont
les gens de la droite ? Ils seront parmi des jujubiers
sans épines, et parmi des bananiers aux régimes bien
fournis." Une personne récita ce verset en présence
de Ali. Celui-ci dit que le mot "Talh" n'était pas le
bon et que l'on devait lire Tal'a comme dans la sourate
Shu'araa. Certains demandèrent pourquoi ils ne
changeraient pas le mot pour réécrire le bon. Ali
répondit que le temps n'était pas encore venu de le
faire car corriger le Coran ne ferait que troubler les
gens. Il fut dit la même chose aux Imams, seul le Mahdi
(le Messie) aura le droit de réintroduire le Coran tel
qu'il était au temps du Prophète. (Commentaire
d'Al-Qummi: 1067)
Ici aussi les Chiites
prétendent qu'Ali savait que le Coran avait été
corrompu.
Un des scribes suggéra de rajouter deux
versets en l'honneur du Prophète à la fin de la sourate
9 "Le repentir". La majorité des scribes fut d'accord
avec lui. Ali, quant à lui, trouva la chose scandaleuse.
Il ne cessa de leur répéter, avec véhémence, que la
parole de Dieu ne devait jamais subir la moindre
altération.
De nombreux documents font référence
au désaccord d'Ali. Par exemple, Jalaluddin Al-Suyuty, a
écrit en 1318 : "On demanda à Ali : 'Pourquoi
restes-tu chez toi ?' Il leur répondit : 'On a rajouté
quelque chose au Coran et j'ai fait le serment de
ne sortir que pour la prière tant que le vrai Coran ne
serait pas rétabli !' " (Al Itqaan fee 'ulum al
Quran, p.59)
Justement, ces deux versets (128 et
129, ou 130) de la sourate 9 ont toujours été douteux.
Par exemple, on peut lire dans la fameuse hadith de
Bukhary et le fameux Itqaa de Al-Suyuty que "chaque
verset du Coran a été vérifié par de nombreux témoins,
les versets 128 et 129 de la Sourate 9 mis à part. Seul
Khuzeimah Ibn Thaabet Al-Ansaary les avait en sa
possession." Lorsque cet étrange fait fut remis en cause
par certains, quelqu'un apporta une hadith disant que
"Le témoignage de Khuzeimah vaut le témoignage de deux
hommes !!!" "... ce qui n'est autre qu'un argument
d'autorité.
Mullah Muhsin Kashani, un savant
Chiite du 11ème siècle, fait le commentaire suivant :
"Il est clair, d'après toutes les traditions et
récits de la famille du Prophète, que le Coran que les
musulmans possèdent de nos jours, n'est pas le Coran
complet tel qu'il a été révélé à Mohammed. Certains
versets contredisent même ce qui a été révélé. Parmi les
versets qui ont été modifiés ou qui disparurent figurent
ceux où apparaissaient les noms d'Ali, 'la Famille de
Mohammed' et à plusieurs reprises certains ou figuraient
les noms d'hypocrites. Plus encore, l'ordre des sourates
dans le Coran actuel n'est pas celui qu'avait choisit
Allah et son Messager". (Tafseer de Saafi :
l:32).
Abû Mansur Ahmed Tibrisi, un célèbre
savant Chiite du 8ème siècle, a écrit: "Enumérer les
modifications et les oublis de ce type (dans le Coran
d'aujourd'hui) deviendrait vite un travail laborieux et
pourrait mettre à jour ce que la Taqiyyah m'oblige à ne
pas divulguer (Taqiyyah = pratique Chiite consistant à
cacher la vérité pour des raisons religieuses)..."
(AI-Ihtijaj de Tibrisi 1:254)
Jabir a rapporté
que l'Imam Bar a dit : "Personne ne peut affirmer
avoir rassemblé tout le Coran tel qu'il a été révélé par
Allah, si ce n'est un menteur ! Le Prophète dit
alors : c'est ainsi que le démon m'a envoyé ses
deux serviteurs à l'instant Abu Bakr et Umar".
(Commentaire de bas de page de la traduction de Maqbool
: Sourate "Hajj": 674)
Le Mullah Baqir raconte un
récit rapporté par l'Imam Zainul Abideen selon lequel un
homme vint voir l'Imam et lui demanda de l'informer à
propos d'Abû Bakr et de Umar. L'Imam lui dit qu'ils
étaient tous les deux des mécréants. (Haqqul Yaqeen :
551)
-Al haj annouri attabrassi, mort en 1230,
rapporte dans son livre "Fassl al khitab fi tahrifi
kitabi rabbi al arbabe" que plus de 300 grands savants
schiites ont déclaré à l'unanimité que Le Saint Coran a
été falsifié ou modifié.
On peut résumer ainsi
ce que disent les Chiites à ce sujet :
- Le texte
du Coran dont les musulmans disposent n'est pas conforme
à ce qui a été Révélé au Prophète Muhammad. Ceux qui ont
compilé cette version (c'est-à-dire les Compagnons,
parmi lesquels Abu Bakr, Umar et Uthmân) ont falsifié ce
Texte révélé afin de servir leurs intérêts.
- Des
passages et même des sourates entières du Coran
contenant, notamment les vertus de Ali et des gens de la
famille du Prophète Mouhammad ont été effacés par les
"hypocrites" (c'est-à-dire des Compagnons) anti-chiites.
An Noûri At Tabrassi affirme que les savants chiites qui
renient la falsification du Coran n'agissent que par
"taquiyya" (attitude qui a pour but de dissimuler sa foi
réelle).
- Selon les Chiites, le texte révélé
n'a été compilé sous sa forme originale et dans son
intégralité que par Ali. Des membres d'un cercle très
fermé de l'élite chiite prétendent connaitre néanmoins
le contenu de cette compilation. Mais il n'ont pas le
droit de la dévoiler au grand public (même au sein des
chiites): Ce n'est que lorsque celui qu'il considèrent
comme étant leur douzième imâm infaillible ("le Mahdi",
caché dans une grotte depuis douze siècles) reviendra
parmi les hommes, qu'il dévoilera à nouveau en public la
véritable et authentique compilation du
Qour'aane.
Même par l'analyse du style poétique,
on peut déceler des phrases suplémentaires qui ont été
ajoutées au Coran car elles rompent le rythme et la
versification des sourates.(ex : 20-15, 78-1 à 5, 78-32
à 34, 74-31 et 50-24 à 32).
Ainsi la sourate
42-36 à 38 a été visiblement rajoutée pour justifier le
choix d'Uthman comme calife à la place d'Ali. De même,
une glose a été ajoutée à la sourate 104 pour traduire
faussement hawiya ("sans enfant") par hotama ("feu de
l'enfer").
Le chrétien Al-Kindi (à ne pas
confondre avec l’Arabe, philosophe musulman) écrivant
aux alentours de l’an 830, critiquait le Coran en ces
termes :
"Le résultat de tout ceci est
patent pour vous qui avez lu les écritures et qui voyez
comment, dans votre livre, les histoires sont brouillées
ensemble et entremêlées ; une preuve que beaucoup
de mains différentes ont été à l’œuvre, et ont causé des
divergences, ajoutant ou retranchant tout ce qui leur
plaisait ou déplaisait. Et maintenant, voici les
conditions d’une révélation envoyée ici-bas depuis le
Ciel ?"
A noter, également, que le Coran
aurait été mal traduit.
Christoph Luxenberg,
éminent professeur de linguistique, a montré que de
nombreux passages obscurs du Coran s’éclaircissent si on
lit certains mots en syriaque et non en arabe.
Ainsi fait-il disparaître les houris, vierges
aux grands yeux de biche du Paradis, toujours
consentantes, promises aux croyants.
Selon la
nouvelle analyse avancée par Christoph Luxenberg, qui
s’appuie sur les Hymnes d’Ephrem le Syrien, le contexte
est clair : ce sont de la nourriture et des boissons qui
sont offertes, et non des jeunes filles pures. En
syriaque, le mot “hour” est un adjectif féminin pluriel
qui signifie blanc, dans lequel le mot “raisin” est
implicite. Les éphèbes immortels ou les jeunes filles
semblables à des perles décrites par des sourates
(exemples : 44-54, 52-20 et 56,22) seraient nés d’une
interprétation erronée d’une expression qui signifie en
syriaque “des raisins frais”, que les justes auront le
plaisir de goûter, par opposition aux breuvages
bouillants réservés aux infidèles et aux
damnés.
"Nous leur aurons donné pour épouses
des Houris aux grands yeux" se transforme alors en :
"Nous leur donnerons une vie facile sous de blanches
et cristallines grappes de raisin".
En
tentant de lire à partir du vocabulaire arabo-syriaque
d'autres passages obscurs du Coran, les résultats sont
étonnants. Ainsi, dans le verset 24 de la sourate 19
("Marie"), par exemple, il est question de Marie, qui
est accusée de grossesse illégitime et chassée par ses
parents. Avant l'accouchement, elle se retire sous un
palmier et dit: "Dussé-je être morte plutôt que de
vivre à cette heure!" Jésus, qui vient de naître,
lui dit : "Ne t'attriste pas, ton Seigneur a mis
au-dessous de toi un ruisseau". Pourtant le mot
"sariya" ne signifie pas "ruisseau" en arabe. C'est en
fait un adjectif araméen qui signifie "légitime". Et
"au-dessous de toi", lu à l'araméenne, signifie
"accouchement". Cela donne alors : "Ne t'attriste
pas, ton Seigneur a rendu ton accouchement
légitime". Alors là, ca devient clair : Marie ne
souhaitait pas la mort parce qu'elle avait soif mais
parcequ'on lui reprochait d'avoir un fils
illégitime.
Un autre exemple est celui de
la sourate 108 ("Al-Kawthar /L'Abondance") , dont le
sens est obscur :
"En vérité, Nous t'avons
donné l'ABONDANCE. Prie donc ton Seigneur et SACRIFIE !
En vérité, celui qui te HAIT se trouve DÉSHÉRITÉ".
Tous les chercheurs reconnaissent que cela n'a pas
de sens. Mais avec une lecture syro-araméenne, cela
donne :
"Nous t'avons donné la PERSÉVÉRANCE.
Prie donc ton Seigneur et PERSISTE !
Ton
ADVERSAIRE se trouve alors VAINCU".
A
l'origine de cette courte sourate, se trouve une
liturgie syriaque, réminiscence de la première épître de
saint Pierre 5, 8-9.
Mais il y a plus grave :
Même Muhammad est suspecté de ne pas avoir
transcrit fidèlement la parole de Dieu :
Le Coran
passe pour être la parole de Allah (voir les sourates
43-3, 55-77, 85-22). Pourtant des sourates s'adressent à
Dieu à la 2ème personne (sourates 1-4 à 6, 113, 114,
27-91, 6-104 à 114); de même, dans les sourates 75-1 et
90-1, Allah jure au nom d'Allah ! Se parle-t-il à
lui-même ? (Quand aux sourates 19-64 et 36-164 à 166, il
est clair que ce sont des anges qui s'y expriment et non
pas Dieu.)
Cela indique donc que certaines
sourates ont été acceptées alors qu'elles ne venaient
visiblement pas de Dieu.
Selon At Tabari et Ibn
Sad, Mahomet aurait accordé quelques concessions pour
amadouer les non-musulmans de la Mecque : il aurait
ainsi dit qu'on pouvait adorer les "trois filles
d'Allah" (des déesses paiennes). Par la suite, il aurait
retiré ces paroles de la sourate 53-19 à 23 en disant
que c'était le diable qui les lui avait soufflées (ce
sont les fameux "versets sataniques"). Cela montre
que l'on ne peut pas se fier aveuglément à tout ce qu'a
révélé le Prophète.
Le célèbre commentateur
Boukhari a rapporté l'anecdote suivante : "Le
Prophète, ayant entendu quelqu'un réciter le Coran à la
mosquée, dit : 'Dieu fera miséricorde à cet homme,
car il m'a rappelé tel et tel verset qui m'ont échappé
dans telle et telle sourate'."
Cela montre
que la mémoire de Prophète était faillible. Peut-on
alors lui faire confiance pour la retranscription des
paroles de Dieu ?
Une autre fois, c'est un
compagnon du Prophète, le futur calife Umar, qui se
flatte d'avoir été à l'origine d'une révélation :
"J'ai dit : 'ô apôtre d'Allah, des gens bien et
des gens moins bien fréquentent tes femmes. Si tu leur
ordonnais de se voiler ?' Alors, le verset du voile est descendu."
Si même le Prophète laisse
n'importe qui inventer de nouvelle sourates, alors
comment se fier au contenu du Coran ?
Ibn
Abi-Sahr était le scribe du Prophète. Il se flattait
d'avoir pu noter "miséricordieux" et "absoluteur", là où
le prophète lui avait dicté "sage" et "puissant".
On notera que Ibn Abi-Sahr finira plus tard par
apostasier l'islam, estimant qu'un Prophète qui laissait
son scribe modifier la parole de Dieu ne pouvait pas
être un prophète véridique.
Et une anecdote pour
finir :
En 1972, au cours de travaux de
restauration, des ouvriers trouvent une cachette dans
les combles de la grande mosquée Jama'a al-kabir de
Sanaa, capitale du Yémen. une sorte de cachette, ce
qu'on appelle une "tombe de papiers".
Le
dr Gerd-Rüdiger Puin découvre alors qu'on est en
présence de manuscrits arabes du Coran parmi les plus
anciens connus. Il obtient le droit d'en tirer des
microfilms, malgré les réticences de ses hôtes, car les
autorités du Yémen ne souhaitent pas que le contenu des
manuscrits soit révélé au grand public. Le Dr Puin
soupçonne même les Yéménites d'avoir volontairement
exposé à la lumière ses microfilms, pour les rendre
inutilisables. Cependant les pellicules sont voilées,
mais encore lisibles.
Quelle inavouable vérité
renferment donc les manuscrits de Sanaa ? Pour le
Dr Puin, ils constituent la preuve que le texte
coranique a connu des "évolutions". Bref, qu'il a une
histoire. Et cette hypothèse n'est tout simplement pas
admissible pour l'islam sunnite.
Gerd Puin a
étudié le fac-similé des manuscrits de Sanaa : "Il
s'agit d'un Coran de style hedjazien, qui correspond à
la graphie en vigueur à la fin du VIIe siècle dans
le Hedjaz, la région de la Mecque et de Médine." Le
manuscrit daterait de 680 environ.
En comparant
les manuscrits il relève une dizaine de variantes par
page avec le Coran actuel, mais qui ne sont "pas
significatives". La découverte qui l'enthousiasme le
plus est un palimpseste : un manuscrit sous
l'écriture duquel apparaît nettement un autre texte,
effacé par lavage. "Ce texte est également un passage du
Coran, écrit dans le même style archaïque. Il est
malheureusement impossible de le déchiffrer. Sans doute
s'agit-il du plus ancien texte coranique connu.
Pourquoi l'a-t-on 'lavé' ? Peut-être simplement
parce que son contenu n'était plus
admissible..."
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