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Source : http://www.islam-fraternet.com/maj-0598/fala1.htm
Les [commentaires surlignés et entre crochets] sont des ajouts.

Le Coran : sa révélation et son contenu

Faire une lecture du Coran sans en saisir la signification des versets, sans en connaître l'interprétation serait faire preuve de négligence, à l'égard du livre sacré, et, plus grave encore à l'égard d'Allah; comme le souligne si bien le cheick de l'Islam Ibn Tamiya:

"Celui qui ne lit pas le Coran l'a vraiment quitté, celui que le lit, mais qui ne médite pas sur ses significations l'a négligé (...)".

Sans être uniquement un livre de lecture, le Coran se veut être une oeuvre, qui demande à son lecteur d'essayer de comprendre ses versets et de réfléchir sur leur signification. Un de ses versets se lit ainsi : "Et vers toi, nous avons fait descendre le Rappel, jour que tu exposes clairement aux gens ce qu'on a fait descendre vers eux. Peut-être réfléchiront-ils ?"

Il convient néanmoins de rappeler qu'une simple lecture est rétribuée comme en témoigne le Saint-Prophète (SAW) "Celui qui lit une lettre du livre d'Allah est récompensé d'un bienfait, et, chacun de ces bienfaits équivaut à dix".

Mais avant d'aborder le "Tafseer" de certaines sourates, nous nous limiterons dans un premier temps à faire le récit de la révélation du Coran, et, à dégager brièvement le contenu du livre divin.

le Coran a soulevé peu de curiosité dans le monde occidental, contrairement à l'Islam. Non pas l'Islam en tant que dogme mais en tant que potentiel humain. Il y a 1300 millions de musulmans sur la planète; voilà le principal centre d'intérêt qu'accorde l'occidental à l'islam; en d'autre mot, sa force d'expansion. Par la masse de ses adhérents, elle constitue un tout non négligeable dans l'équilibre du monde. C'est surtout sous cet angle qu'elle préoccupe les nations européennes, et plus particulièrement les pays dont les frontières sont hors du continent.

Cependant pour qui veut comprendre l'Islam, l'étude du Coran est indispensable. Car rarement religion n'est restée aussi proche de sa doctrine. le Coran a conservé son intégrité originelle pour la simple raison qu'il a été fixé à l'époque même du prophète [vingt ans après sa mort...]. Et c'est précisément cette fixation que nous allons essayer de voir.

le Coran signifie littéralement la "lecture" ou "la récitation". En le dictant à ses fidèles, Muhammad (SAW) a affirmé qu'il s'agissait là d'un message divin reçu par lui.

En effet, la révélation coranique a été faite par l'archange Gabriel au prophète. Elle s'étale sur plus de 20 ans de la vie de ce dernier. Elle débute par les 1ers versets de la sourate 96, pour s'interrompre pendant 3 ans et reprendre enfin durant 20 ans jusqu'à la mort du prophète en l'an 632 de l'ère chrétienne - soit 10 ans avant l'héjire (622) et 10 ans après.

La première révélation fut la suivante (sourate 96, verset 1 à 5) :

"lis au nom de ton seigneur qui créa l'homme de quelque chose qui s'accroche. Lis ! Ton seigneur est le très noble, Celui qui enseigna à l'homme ce qu'il ne connaissait pas".

Le professeur Hamidullah fait remarquer dans l'introduction de sa traduction du Coran, qu'un des thèmes de cette 1ère révélation était "l'éloge de la plume comme moyen de connaissance humaine" et, qu'ainsi s'expliquerait le souci du prophète pour la conservation du Coran par écrit".

le Coran renseigne lui-même sur sa mise par écrit du vivant du prophète. Ainsi en témoigne la sourate 96 verset 2 et 3.

"Un envoyé de Dieu récite des feuilles purifiées où sont des prescriptions immuables".

Il est raisonnable de penser que les toutes 1ères révélations reçues par le prophète ne furent pas confiées tout de suite à l'écriture car, il n'avait alors ni fidèles ni disciples. En outre ces textes de la première époque n'étaient ni longs, ni nombreux, ce qui permettait au St-Prophète de ne pas les oublier. De plus il récitait ces textes souvent dans ses offices de prière et dans ses conversations prosélytiques. Plus tard, recevant des révélations par fragments celui-ci "appelait un de ses compagnons lettrés, et, les lui dictait, tout en précisant la place exacte du nouveau fragment dans l'ensemble déjà reçu (...)". Les sources précisent que, "chaque année au mois de Ramadan, le Prophète récitait à l'ange Gabriel la partie jusqu'alors révélée - il la récitait ensuite devant ses compagnons, on la faisait réciter devant lui. Et il est dit que la dernière année Gabriel la lui fit répéter par 2 fois, ce, à quoi le Prophète comprit qu'il allait bientôt mourrir.

Mais dans un même temps, il recommanda que tes fidèles apprirent par coeur le Coran; ce qu'ils firent soit dans toute l'intégralité du livre sacré soit en partie seulement. C'est ainsi qu'il y eut des "Ha fizûn" qui connaissaient tout le Coran par coeur et qui purent ainsi le propager.

Peu de temps après la mort du Prophète (632), son successeur Abou Bakr, premier calife de l'Islam demanda à l'ancien 1er scribe de Muhammad (SAW), Zaïd ibn Thabîl de préparer une copie, ce qu'il exécuta. Sur l'initiative de Omar (futur 2ème Calife) Zaïd consulta toute la documentation qui se trouvait à Médine. On obtint ainsi une copie très fidèle du livre.

Par la suite le calife Omar, successeur d'Abou Bakr en 634 en fit un seul volume (Mushaf) qu'il conserva et donna à sa mort à sa fille Hafse, veuve du prophète.

Le 3ème Calife, Ushman qui exerça de 644 à 655 chargea une commission d'experts de pratiquer la grande recension qui porte son nom. Elle contrôla l'authenticité du document établi sous Abou Bakr qui jusqu'alors était en possession d'Hafsa.

La critique de l'authenticité du texte s'opéra de manière extrêmement rigoureuse. On aboutit ainsi à un texte où l'ordre des sourates reflétait celui - on le pense aujourd'hui - qu'avait suivi le Prophète dans sa récitation complète du Coran durant le mois de Ramadan. Ushman envoya donc des exemplaires du texte de sa recension dans le centres provinciaux du monde islamique. Ces copies du Coran, ont hélas peu à peu disparu dans les siècles qui suivirent. La seule restante est celle qui est conservée à l'heure actuelle à Tachkent, et une partielle à Istanboul.

Les sourates au nombre de 114 furent classées par ordre de longueur décroissant, avec cependant quelques exceptions. La chronologie, nous le voyons là, ne fut donc pas respectée - mais ces exceptions restent néanmoins minimes.

Parmi toutes les sourates du Coran, la 1ère revêt une importance particulière; c'est la "Fateha" encore appelée "sourate de l'ouverture ou "liminaire". Du fait que les sourates ne suivaient aucun ordre, ni logique, ni chronologique, les exegètes musulmans proposent un classement en 2 parties:

- les sourates mecquoises

- les sourates médinoises

Les sourates mecquoises sont caractérisées par un style lyrique à courts chapitres. Elles peuvent être divisées en 3 périodes. La première correspond aux 4 premières années de l'activité prophétique du St-Prophète (SAW) à la mecque : il y parle du jugement dernier comme d'un jour redoutable. La deuxième concerne les 5ème et 6ème années de la prédication. La 3ème enfin, allant de la 6ème à la 10ème année donne lieu lieu à plusieurs récits concernant la vie des prophètes.

Les sourates médinoises, quant à elles s'adressent aux différentes communautées juive et chrétienne. Elles jettent les bases d'une loi religieuse, la "Charia".

Ainsi Muhammed (SAW) se présent peu à peu comme un chef politique - ce changement semble se faire parallèlement sur le style du livre divin, passant d'un style poétique des premières révélations à un ton plus ferme.

De part sa grande diversité de sujets et par son admirable style poétique, force est de constater que le Coran est un véritable guide et une source littéraire inépuisable.

D. Farouck