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Diverses définitions pour
« mahomet », « coran », « islam » et « islamisme »

 

dictionnaire universel des noms propres Petit Robert 2, 1974
Le petit robert 2, dictionnaire universel des noms propres, 1974
La partie Histoire de l'art et civilisation islamique a été rédigée par Abdelwahab MEDDEB

fac-similé définition mahomet dictionnaire universel des noms propres Petit Robert 2, 1974

MAHOMET. (Altération du nom de MUHAMMAD qui a succédé à la forme mahom, courante en ancien et en moyen français ; une autre translittération a donné mohammed [Abu al-Qâsim Muhammad ibn ‘Abdulluh tbn -Abd al-Muiialib ibn Hâshim}.) • Prophète de l’Islam (La Mecque, 570? - Médine, 632). Parmi les fondateurs des grandes religions universalistes, Muhammad (« le loué ») est le mieux connu historiquement. La religion qu’il prêche (V. Islam) compte de nos jours environ un demi-milliard d’adeptes. Homme profondément religieux, il fut aussi un grand chef politique et militaire qui sut imposer aux tribus de la péninsule arabique un pouvoir unique doté d’un système juridique original. Les sources biographiques dont on dispose sont abondantes, mais comportent des détails suspects. Les biographies classiques connues les plus anciennes datent du déb. du IXème siècle : le Kitâb Sîrat Rasûl Allah (« Vie de l’Envoyé de Dieu ») d’Ibn* Hishâm ([mort] v. 834) est l’adaptation de l’enseignement de son maître Ibn Ishâq ([mort] v. 767). L’ouvrage de Waqidi ([mort] 823) se limite à relater les campagnes du Prophète. La biographie de l’historien Tabari* ([mort] 923) n’utilise aucune source originale. À ces écrits s’ajoutent le Coran* et les recueils de hadith*. - Originaire de la grande famille mecquoise de Hâshim, issue de la tribu de Quraych, Muhammad, orphelin dés l’enfance, fut adopté par son grand-père ‘Abd al-Muttalib, puis par son oncle paternel Abu Tâlib, père de ‘Ali*. Tout jeune, il aurait été berger. Plus tard, il fut embauché par Khadija, riche veuve commerçante qui organisait des caravanes qu’il aurait accompagnées jusqu’en Syrie. Devenu son homme de confiance, il accepta le mariage qu’elle lui proposa. De cette union, ils eurent quatre filles dont Fâtima*, future femme de ‘Ali. Jusqu’à l’âge de quarante ans, il mena une vie tranquille et prospère, entrecoupée de retraites où il pratiquait l’ascétisme dans une caverne d’une montagne proche de La Mecque. Là, il reçut sa première révélation (v. 610) : selon la tradition, il vit l’archange Gabriel (Jibraîl, en ar.) qui lui transmettait des paroles de Dieu. Le long silence qui s’ensuivit le troubla. Les révélations ne reprirent que v. 613. Il en relata le contenu à ses proches qui constituèrent le premier noyau de musulmans (de l’ar. Musli-mûn, pl. De muslim : « celui qui remet [son âme à Allah] »). Au début, aucune opposition ne se manifesta. Mais quand le cercle des adeptes commença à s’élargir et que leur critique de la religion en cours (polythéisme déjà influencé par les religions monothéistes, juive et chrétienne) se fit de plus en plus radicale, l’oligarchie mercantile de La Mecque réagit fermement afin de préserver les intérêts économiques qu’elle tirait, entre autres, des pèlerinages. L’opposition à l’apostolat de Muhammad s’exprima, en un premier temps, par des moqueries et des polémiques. Mais, en 615, une persécution très violente amena quelques-uns des premiers musulmans à se réfugier en Ethiopie chrétienne. Après la mort de Khadija et de Abu Tâlib, ce dernier fut remplacé à la tête des Hâshim par son frère Abu Lahab (619), adversaire du prophète. Mahomet [Muhammad], se trouvant alors sans protection, chercha un refuge à Yathrib, oasis située à 350 km au N.-O. De La Mecque et habitée par deux tribus rivales, les Aws et les Khazraj, ainsi que par trois tribus juives qui décidèrent de mettre fin à leurs conflits en faisant appel à l’arbitrage d’un étranger, rôle qu’assuma Mahomet après des négociations secrètes qui aboutirent au pacte d'Akaba (622). Les Mecquois, alarmés, décidèrent de l’assassiner, mais il parvint à s’échapper le 16 juillet 622, an 1 de l’ère musulmane ou héjire (de l’ar. Hijra : « émigration »). Après l’installation de Mahomet [Muhammad] à Yathrib, cette oasis fut appelée Madinât al-Nabî (« ville du prophète ») V. Médine. Le prêcheur se transforma en homme politique, en législateur et plus tard en chef militaire. Il organisa les musulmans en deux catégories égales en droit : al-Muhâjirûn (« les émigrés » : les Mecquois qui l’avaient suivi) et al-Ansar (« les auxiliaires », disciples médinois). Voulant gagner à sa cause les juifs de la ville, il leur assura la liberté du culte et introduisit certains de leurs rites en Islam : à l’instar des juifs, les musulmans se tournaient vers Jérusalem en priant et jeûnaient le « jour de l’expiation ». Mais les juifs, tout en acceptant la nouvelle autorité politique de Muhammad, lui refusèrent la reconnaissance prophétique en raison des incohérences de ses références bibliques. Deux ans plus tard, Mahomet rompit avec les juifs et l’Islam se particularisa : désormais, la prière fut dirigée vers la Ka’ba*, temple cubique de La Mecque, attribué à Ibrâhîm (Abraham*) à qui le prophète rattacha sa religion nouvelle afin de lui donner une origine monothéiste plus ancienne que la judaïque et la chrétienne. La période de jeûne fut déplacée et le mois de ramadhân fut situé en fonction de la date anniversaire de la première grande victoire de l’armée musulmane sur les troupes mecquoises qui escortaient les caravanes convoitées par Mahomet (victoire de Badr*, printemps 624). Après la cinglante défaite des musulmans à Uhud, Mahomet parvint à repousser l’attaque d’une alliance de tribus arabes dirigées par les Mecquois en creusant un fossé autour de Médine, tactique étrangère au rituel guerrier de cette région et qui surprit l’adversaire (627). Ainsi, « la bataille du fossé » redonna au Prophète l’initiative. Il chassa les juifs de Médine. Malgré le pacte de Hudaibiya (mars 628) qui, entre autres clauses, stipulait une trêve de dix ans, l’armée musulmane occupa La Mecque presque sans opposition et les derniers réticents adhérèrent à l’islam (630). Mahomet pénétra dans le sanctuaire, renversa les statues des divinités païennes et décréta une amnistie générale. Les années 630-631 consacrèrent l’autorité de Muhammad sur la péninsule arabique. Il réorganisa son administration et fixa le relèvement des taxes. La nouvelle législation religieuse se substitua définitivement à l’ordre tribal et classique et le paganisme fut mis hors la loi. Pendant le « pèlerinage de l’adieu », Mahomet institua le rituel du hajj (pèlerinage), retourna ensuite à Médine où, après une courte maladie, il mourut (8 juin 632). Outre Khadija, sa première femme, il avait eu quatorze épouses. Deux d’entre elles devaient jouer un rôle politique important : l’hostilité du groupe, constitué par deux co-épouses et leurs pères Abu Bakr* et ‘Umar* envers le noyau formé par sa fille Fâtima* et ‘Ali* qui lui donneront deux petit-fils, Hassan* et Hussaïn*, aura de graves conséquences plus tard (V. Shi'isme). La glorification de Mahomet, après sa mort, s’amplifia. Si les sunnites* le considèrent comme un élu de Dieu, homme exemplaire et modèle de conduite terrestre, les shi’îtes lui attribuent des charismes éminents et certaines sectes vont jusqu’à le diviniser.
MAHOMET ou MAHMET (dans les noms turcs). • V. Mehmet.
Mahomet ou le Fanatisme. • Tragédie de Voltaire* (1741). Tyran sanguinaire, Mahomet fait assassiner Zopire, champion de la liberté. Dirigée contre le fanatisme, la pièce fut dédiée par son auteur au pape Benoît XIV qui lui envoya sa bénédiction.

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Coran ou Koran (Qur’ân). • Livre sacré des Musulmans, c’est le Livre par excellence (Al-Kitâb), où il est dit que les textes qui le composent sont paroles de Dieu, incréées, transmises par l’archange Gabriel (Jibrafl) à Muhammad*. Du vivant du Prophète, le Coran était partiellement écrit sur des omoplates de chameaux et des peaux, dans un alphabet archaïque permettant une pluralité de lectures. Après la mort de Muhammad, Abû-Bakr*, le premier calife (successeur du Prophète), essaya de rassembler les collections personnelles écrites, dont la plus importante était le recueil d’un des compagnons du prophète (Sâhib) Zaïd ibn Thâbit. C’est sous ‘Uthmân* (644-656), le troisième calife, qu’une nouvelle recension systématique fut réalisée, le problème de l’unité textuelle n’étant pas résolu pour autant. Les querelles ne s’apaisèrent qu’au Xe s., malgré l’homogénéisation de l’orthographe effectuée à l’initiative du gouverneur de l’Irak. Al-Hajjâj, sous le règne du calife umayyade* ‘Abd-al-Malik* (685-705). Le texte actuel correspond dans son ensemble à ce canon ‘uthmanien. Le Coran eut une importance historique déterminante sur la littérature arabe : d’une part, il imposa le dialecte arabe dans lequel il est écrit comme langue associée au triomphe de la doctrine; il servit de modèle, d’autre part, au développement de la prose arabe classique, fondée sur les effets du discours oratoire (Qur’ân = récitation à voix haute). Le Coran est composé de cent quatorze sourates (sûras) ou chapitres qui, mise à part la courte « liminaire » (al-Fâtiha), sont classées par ordre de longueurs décroissantes, forme de classement souvent utilisée dans le monde sémitique. Chaque sourate est composée de versets (âya = signe de Dieu). Pour des raisons pratiques de lecture collective, l’ensemble est divisé en trente parties (juz'i). L’analyse historique et philologique de Nöldeke (1919-1938) confirme souvent le classement chronologique de la tradition islamique qui distingue les chapitres de la période mékkoise (sûras makkiyah - 612-622 - des sourates « révélées » à Médine après l’exil ou hégire (lïijra) - 622-632 - (Sûras madaniyah). Les premiers textes s’adressent aux grandes familles de La Mecque qui s’opposèrent à l’apostolat de Muhammad. Utilisant une prose rimée, au rythme rapide rappelant le style des vaticinations des « voyants » (Kâhin) de l’Arabie de l’époque, il annonce la venue du jour dernier dans une atmosphère d’apocalypse où les grands de ce monde seront implacablement châtiés. Les textes médinois prennent un ton universaliste et révèlent, en des phrases plus longues, la doctrine de l’Islam qui doit régir la vie Sociale de La communauté des croyants (Umma) tant des points de vue juridique et militaire que religieux. S’y insèrent des références bibliques confirmant les messages de plusieurs prophètes dont Abraham (Ibrâhim), Moïse (Mûssâ) et Jésus (’îsâ). Le Coran appelle les juifs et les chrétiens à embrasser la doctrine de Muhammad, le dernier des envoyés de Dieu. Le Coran est parsemé de passages fort obscurs et énigmatiques ; d’où une tradition littéraire très riche : le commentaire interprétatif du Coran. Le premier grand commentateur est al-Tabari* (838-923). Le plus célèbre est al-Baydawi* (v. 1300). À l’époque moderne, deux grands théologiens ont tenté une interprétation modernisante du Coran : Muhammad ‘Abduh* (Egypte, 1849-1905) et Abû-1-Kalam Azad (Indes, 1888-1959).

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Îslâm. n. m. (Mot arabe souvent répété dans le Coran* : « se remettre à Dieu »). • Nom de la religion prêchée par Muhammad* (Mahomet). Celui qui y adhère est appelé « musulman » (en arabe, muslim, pl. Muslimûn}. Le nombre des musulmans est estimé actuellement à 400 000 000. L’islam est fondé sur le Coran. Parole de Dieu confirmant les autres Livres révélés, et sur la sunna, paroles et actes du prophète Muhammad, agent de révélation et le dernier de la série des messagers de Dieu qui commence par Adam et inclut, entre autres, Abraham. Moïse et Jésus (considéré comme un prophète parmi d’autres). Rejetant absolument la trinité chrétienne, la religion islamique est rigoureusement monothéiste et insiste longuement sur l’unicité et la transcendance divine. Tout en appelant à croire en Dieu, aux anges, aux Livres révélés, aux prophètes et au jour du Jugement, l’islam se présente comme l’aboutissement universel des monothéismes spécifiques qui l’ont précédé et comme le système qui atteint « l’unification religieuse » (tawhîd al-dîn). Dans l’islam, le péché originel et la déchéance de la nature humaine sont exclus ; chaque homme a deux anges gardiens qui écrivent toutes ses bonnes et mauvaises actions; au jour du Jugement dernier, il se présentera devant Dieu avec le livre de ses actes. Les problèmes de la prédestination et du libre arbitre sont négligés dans le Coran et la sunna. Ils furent posés plus tard dans la théologie islamique et divisèrent les docteurs entre qadarites* (ceux qui limitent le « décret divin « : qadar) et jabarites* (partisans de la toute-puissance divine). L’islam n’étant pas seulement un système dogmatique intervient dans toutes les activités des croyants (mu’minûn). Mais la base culturelle repose sur cinq règles fondamentales, appelées les « cinq piliers » (arkân) et admises par pratiquement tous les musulmans, par-delà les schismes, les sectes et les rites : l) L’acte d’adhésion à l’islam s’annonce par la récitation de la profession de foi (sha-hâda) [« J’atteste qu’il n’y a de dieu que Dieu et que Muhammad est l’Envoyé (le prophète) de Dieu »]. 2) Les cinq prières quoti diennes précédées obligatoirement d’ablutions ponctuent la journée du croyant. La prière publique du vendredi est précédée d’un sermon prononcé par l'imâm* (directeur de la prière) du haut d’une chaire (minbar). Toutes les prières, dirigées vers la Ka’ba* (sanctuaire de La Mecque), donnent lieu à des récitations coraniques et rituelles ordonnées autour d’une répétition de positions formant une succession d’unités (Rak'â). La tradition a établi que chaque unité commence par la récitation de la fâtiha (la « liminaire ») à la suite de laquelle on prononce, en certaines unités, des passages du Coran librement choisis. À l’occasion des deux fêtes de l'id, celle qui est célébrée juste après le mois de Ramadhân ('îd al-fitr) et celle qui couronne le pèlerinage et commémore le sacrifice d’Abraham (îd al-Adhâ). les musulmans exécutent une prière spéciale le matin. 3) La zakât (mot dérivé d’une racine syriaque et qui signifie « purifier ») est une taxe obligatoire payée en espèces ou en nature et destinée à alimenter les fonds du secours mutuel. Il est aussi conseillé de pratiquer la charité (sadaqa). 4) Le jeûne absolu (sawm) au mois de Ramadhân (9e mois lunaire) doit être respecté tous les jours de l’aube au crépuscule. 5) Le pèlerinage (Hajj) à La Mecque est obligatoire pour qui en est capable (économiquement et physiquement). Les premières cérémonies s’effectuent individuellement à partir des premiers jours du 10e mois; elles consistent principalement à déambuler sept fois autour de la Ka’ba* et à circuler sept fois entre le mont Safâ et le mont Mzrwâ. Les cérémonies collectives commençant le 9 dhû al-Hijja (12e mois) consistent en une station de tous les pèlerins dans une vallée désertique devant le mont ‘Arafat entre midi et le coucher du soleil et à un séjour à Mina, à quelques kilomètres de La Mecque, où ont lieu des sacrifices de bétail. En d’autres moments de l’année, il est méritoire de réaliser le « petit pèlerinage » ('umra) qui ne peut cependant se substituer au hajj. À côté de ces régles fondamentales, il existe une abondante législation (fondée sur le Coran et la sunna, complétée par le consensus des savants, ijmâ', l’intérêt commun istislâh...) qui organise la vie du croyant et règle ses droits et ses obligations dans les domaines militaire, économique, social, politique, domestique, individuel, hygiénique et moral (V. Coran, Mahomet, Allah, hadîth, Shari’a, sunnites, shi'ites).

 

dictionnaire Petit Robert 1972
Le petit robert, dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française 1972

fac-similé définition mahomet dictionnaire Petit Robert 1972

MAHOMÉTAN, ANE [...], n. Et adj. (XVII mahométiste, antér. ; de Mahomet, forme francisée de l’arabe Mohamed). Vieilli. Personne qui professe la religion de Mahomet, l’islamisme. V. Musulman. - Adj. Prince mahométan
MAHOMÉTISME [...]. n. m. (Mahumétisme, XVIe ; V. Mahométan). Vieilli. Religion de Mahomet. V. Islam islamisme.

fac-similé définition coran dictionnaire Petit Robert 1972

CORAN [...]. n. m. (1657; Alcoran, XIVe; mot arabe). Livre sacré des Musulmans contenant la doctrine islamique. Fig. Livre de chevet. V. Bible. « Le recueil des bulletins de la grande armée et le Mémorial de Sainte Hélène complétainent son coran » (Stendhal).
CORANIQUE [...]. Adj. (1877; de coran). Qui a rapport au Coran. « Le fade poème biblique, ou plutôt coranique, de Joseph » (Renan). École coranique, où l’on enseigne le Coran.

fac-similé définition islam dictionnaire Petit Robert 1972

ISLAM [...], n. m. (1697; mot arabe). 1 Religion prêchée par Mahomet et fondée sur le Coran. V. Islamisme. Les cinq piliers de l’islam : profession de foi, prière, jeûne, dîme et pèlerinage à La Mecque (ou Médine). • 2° (Avec 1 majusc.). L’ensemble des peuples qui professent cette religion, et la civilisation qui les caractérise. Histoire de l’Islam.
ISLAMIQUE [...]. Adj. (1846; de islam). Qui appartient, qui a rapport à l’islam. V. Musulman. - Études islamiques
ISLAMISATI0N [...]. n. f. (1931; de islamiser). Action d'islamiser; son résultat. L'islamisationde l'Andalousie après le VIIème s.
ISLAMISER [...]. v. tr. (XXe; de islam). Intégrer à l’islam. - Au p. p. Régions islamisées d’Afrique noire. N. « C’était un islamisé du Soudan » (Gide).
ISLAMISME [...]. n. m. (1765; de islam). Religion musulmane. V. Mahométisme (vx).

 

Encyclopédie de culture générale Tout L'Univers, édition 1961-1969
Encyclopédie de culture générale Tout L'Univers
édition 1961-1969

fac-similé introduction article Arabie Séoudite, Encyclopédie de culture générale Tout L'Univers, édition 1961-1969
(Article « Arabie séoudite », volume XVI, page 2890)

ABD AL-AZIZ III ibn Abd al-Rahman ibn Faiçal ibn Séoud : tel est le nom du souverain qui fonda le royaume d'Arabie Séoudite.
Abd al-Aziz III est le père du souverain actuel, Fayçal, dont le frère Séoud a régné de 1953 à 1964. L'Arabie Séoudite est donc un État de création récente, bien qu'il ait été le berceau et le point de départ de l'un des grands mouvements religieux et politiques de l'histoire, l'Islam, fondé par Mahomet.

fac-similé extrait de l'article Islam, Encyclopédie de culture générale Tout L'Univers, édition 1961-1969
fac-similé extrait de l'article Islam, Encyclopédie de culture générale Tout L'Univers, édition 1961-1969
(Article « Islam », volume IX, page 1627)

Conquètes de l'islamisme à la
mort de Mahomet (632)
 
Conquètes de l'islamisme sous
les quatre premiers califes (632-661)
 
Conquètes de l'islamisme sous
les califes Omeyades et Abassides (661-945)

 

dictionnaire usuel Quillet-Flammarion 1956
Dictionnaire usuel Quillet-Flammarion 1956

fac-similé définition mahomet Dictionnaire usuel Quillet-Flammarion 1956

Mahomet (en ar. Mohammed-Ben-Abdallah) (570-632), né à La Mecque, fondateur de l’Islam. Enclin dès sa jeunesse à la contemplation religieuse, reçut de l’archange Gabriel l’ordre de prêcher la vraie religion. Commença son apostolat à 40 ans. Persécuté dans sa ville par les Koréischites, s’enfuit à Médine (622), cette fuite ou hégire marqua le début de l’ère musulmane. À la tête de 10 000 hommes, rentra vainqueur à La Mecque en 630 et substitua dans presque toute l’Arabie la croyance en un Dieu unique à l’idolâtrie. Sa doctrine est contenue dans le Coran (V. Ce mot).
Mahomet ou le Fanatisme, tragédie de Voltaire (1741).
Mahomet Ier, sultan des Turcs ottomans de 1413 à 1421. - mahomet II le Conquérant, sultan de 1451 à 1481, prit Constantinople en 1453 et en fit sa capitale. - mahomet III, sultan de 1595 à 1603. - mahomet IV (1642-1691), sultan en 1648, déposé en 1687, mort en prison. - mahomet V (1844-1918), sultan à partir de 1909, successeur d’Abd ul Hamid. - mahomet VI (1861-1926), sultan en 1918, abdiqua en 1922 après la proclamation de la République.
Mahométan, e, n. Celui ou celle qui professe la religion de Mahomet. Adj. La religion mahométane. Syn. De musulman.
Mahométisme, n. m. Religion fondée par Mahomet, autre nom de l’Islamisme. V. Islamisme.

fac-similé définition coran Dictionnaire usuel Quillet-Flammarion 1956

Coran, n. m. Livre sacré des Musulmans, contenant la loi religieuse, la loi civile et la loi politique. Révélé à Mahomet par l’archange Gabriel, il fut recueilli sur l’ordre d’Abou-Bekr et rédigé en 114 chapitres ou sourates, dans une prose cadencée. V. Islamisme.
Coranique, adi. Relatif au Coran.

fac-similé définition islam Dictionnaire usuel Quillet-Flammarion 1956

Islam, n. m. 1 Religion des Musulmans. 2 Ensemble des peuples ou des pays musulmans.
Islamique, adj. Qui appartient à l’islamisme.
Islamisme, n. m. Religion, fondée par Mahomet au début du VII s., dont la doctrine est contenue dans le Coran. Mahomet s’y proclame le restaurateur et 1e réformateur de la religon révélée par Dieu aux prophètes, dont il est le dernier : existence d’un seul Dieu, divinité du Coran, prédestination absolue, résurrection des hommes et jugement universel, paradis, purgatoire et enfer. Culte : prière, absolution, jeûne (Ramadan), circoncision, pèlerinage à La Mecque. Principes moraux : charité sauf pour les Infidèles auxquels est déclarée une guerre d’extermination, condamnation de l’usure, de la débauche et des boissons fermentées. Le Coran renferme également la loi civile et politique. Clergé musulman : oulémas ou ulémas, chargés d’interpréter le Coran; imans, desservants des mosquée»; contemplatifs : soufis, derviches, béni-aïssaoua» (Constantine), marabouts en Afrique.
Islamite, n. Et ad). Qui professe l’Islam.

 

« Nouveau Larousse illustré » en 7 volumes
±1905

fac-similé définition mahomet Larousse 1905

MAHOMET, forme occidentale du nom du fondateur de la religion musulmane (en arabe Mohammed, « le Loué », participe de la seconde forme du verbe hamada}, né à La Mecque vers 571, mort à Médine en juin 632. il prétendait appartenir à la tribu des Koraïshites, l'une des plus importantes de l'Arabie, et qui, comme toutes les tribus arabes, se rattachait par une série de généalogies plus ou moins fictives à Ismaël, fils d'Abraham. Sa famille avait exercé les plus grandes charges religieuses et politiques à La Mecque, mais se trouvait alors à peu près ruinée. Le père de Mahomet, Abd-Allah, qui faisait le commerce par caravanes avec la Syrie, mourut vers 570, laissant sa femme Amina enceinte d'un fils qui fut Mahomet ; Amina elle-même mourut peu de temps après, et ce fut Abd-el-Mottalleb, père d'Abd-Allah, qui se chargea d'élever Mahomet ; pour tout héritage, ce dernier n'avait que cinq chameaux et une esclave éthiopienne. A la mort dAbd-el-Mottaleb, Mahomet fut recueilli par son oncle Abou-Taleb qui, comme Abd-Allah, faisait le commerce avec la Syrie. Mahomet avait treize ans quand Abou-Taleb l'emmena pour la première fois dans sa caravane. Au cours d'un de ses voyages en Syrie, Abou-Taleb laissa son neveu durant quelques semaines dans l'ermitage d'un moine chrétien nommé Bahira; c'est là que le futur prophète aurait acquis quelques notions sur le christianisme.
Entre temps, Mahomet avait suivi son oncle, qui commandait l'armée de La Mecque, dans une guerre contre quelques tribus voisines du territoire de la ville sainte. Il quitta le service d'Abou-Taleb pour prendre la direction du commerce d'une riche veuve de La Mecque, Khadidja, qui, séduite par ses qualités, l'épousa quoiqu'il n'eût que vingt-cinq ans, alors qu'elle était bien près d'atteindre la quarantaine. Mahomet, maître d'une grande fortune, secourut largement ceux qui l'avaient aidé, et en particulier son oncle Abou-Taleb. Il eut huit enfants de Khadidja, quatre lilles et quatre fils ; ces derniers moururent tous en bas âge. Le Prophète, mis en rapport avec les premiers citoyens de La Mecque et avec ceux qui ne partageaient pas les croyances idolâtriques de leurs compatriotes, se crut sans doute appelé à restaurer dans l'Arabie la religion monothéiste, que les Arabes supposaient avoir été celle d'Abraham; il est également possible que Mahomet ait été simplement un extatique, comme il y en a toujours eu en Orient. Vers quarante ans, il eut sa première révélation ; l'ange Gabriel lui apparut dans une caverne où il aimait à se retirer et, lui annonçant sa mission, lui révéla les six premiers versets de la 96e sourate du Koran.

fac-similé définition mahomet Larousse 1905

La mission de Mahomet fut immédiatement acceptée par Khadidja, par Ali, fils d'Abou-Taleb, que Mahomet avait recueilli, par Abou-Bekr et par Osman ; le Prophète leur donna le nom de mouslim, « qui se confie à Dieu », dont on a fait par l'intermédiaire du pluriel persan, musulman. Les Arabes, attachés à leur polythéisme idôlatrique, virent d'un très mauvais œil la révolution tentée par Mahomet, et les conversions furent d'abord rares; les plus importantes furent celles de son oncle Hamza et de Omar. En 621, la ville de Médine, la plus importante de la péninsule après La Mecque, s'étant spontanément convertie à l'islamisme, Mahomet, qui avait perdu sa première femme à La Mecque ainsi que ses fils, résolut de s'y retirer; au mois de septembre 622, le Prophète quitta La Mecque, poursuivi par ses compatriotes, et, après un pénible voyage, il arriva à Médine, où il fut reçu on triomphe ; c'est cette fuite que les musulmans nomment hidjret, dont on a fait hégyire. La lutte était ouverte entre La Mecque et Médine ; d'autant plus que Mahomet, ne se contentant plus de prétendre restaurer le monothéisme, se prétendait envoyé par son dieu Allah pour être le chef spirituel de tous les hommes. En mars 624, Mahomet attaqua et défit à Bedr une grande caravane mecquoise, et cet acte de pillage se paya un an après (mars 625) par la défaite d'Ohod, dans laquelle les Mecquois taillèrent en pièces son armée; mais, en 627, une expédition sur les frontières de Syrie ayant réussi, ce succès rendit courage aux troupes de Mahomet, qui purent résister à une attaque des Koraïshites contre Médine; en 628, une trêve fut conclue entre les belligérants, et il fut convenu que les musulmans pourraient se rendre en pèlerinage à La Mecque. En 629, Mahomet soumit les Juifs de Khaïbar et faillit être empoisonné par Zeïnab, sœur de leur chef Safiya. Pendant ce temps, les généraux musulmans avaient soumis presque toute l'Arabie, et Mahomet se décida à entreprendre la conquête de l'Egypte, de l'empire grec et de la Perse. En 630, il s'empara de La Mecque, où il fit détruire toutes les idoles; l'année suivante vit la soumission des dernières tribus arabes rebelles et une série de victoires remportées sur les Grecs près de la frontière syrienne. Ce fut en revenant d'un pèlerinage à La Mecque que Mahomet fut saisi d'une fièvre violente, qui le conduisit au tombeau en quinze jours. En plus de Khadidja, le Prophète avait épousé quatorze femmes, dont les principales sont Marie la Copte et la lille du chef juif de Khaïbar; il ne laissait pas d'enfant, et ce furent les fils de Fatima, sa fille, qu'il avait mariée à Ali, qui, après le règne des quatre califes orthodoxes, réclamèrent la souveraineté.
— BIBLIOGR. : Ibn-Hisham, Siret el-resoul (« Vie du Prophète»); Tabari, Chronique.

fac-similé définition coran Larousse 1905

CORAN, KORAN ou ALCORAN, livre sacré des musulmans. Ce nom, qui signifie étymologiquement « lecture », est souvent remplacé dans la littérature arabe par les suivants : al-mashaf « volume » ; kitab-Allah « livre d'Allah » ou simplement kitab « le Livre par excellence », fourkan « celui qui distingue (entre les vrais croyants et les infidèles ». le Coran se compose de 114 chapitres écrits en prose rimée, nommés sourates, dont quelques-unes sont extrêmement longues, tandis que d'autres se réduisent à trois ou quatre versets ; elles ont été rangées dans la rédaction actuelle du Coran, d'après leur longueur, les plus courtes étant rejetées à la fin du livre. Chacune de ces sourates est divisée en versets (aiet), et le Coran tout entier en comprend 6.000, ou, suivant d'autres exégètcs, 6.326; le nombre des mots compris dans toutes les sourates est de 77.639. Chacune d'elles a reçu un nom particulier, tiré d'un verset ou d'une épisode qui s'y trouve racontée. Une des sourates se nomme « la Vache », une autre « la Sourate de Joseph ».
le Coran se lisant dans certaines cérémonies religieuses est divisé en 60 parties appelées hizb, ou en 30 sections nommées djouz ; quand l'on doit réciter le texte entier du Coran, on prend 60 lecteurs, qui psalmodient chacun leur partie, de telle sorte que la lecture se fait assez rapidement. D'après les exégètes musulmans, le Coran est un des feuillets détachés du Livre qui se trouve dans le Ciel, et qu'Allah a fait descendre sur la terre pour servir de guide aux hommes. C'est l'ange Gabriel {Djibrail) qui apporta chacune des sourates à Mahomet; les musulmans affirment que le premier de tous les versets du Coran, qui furent ainsi révélés au Prophète, se trouve dans la sourate 96, et qu'il le reçut dans une grotte du mont Harah, près de La Mecque. Mahomet ne mit jamais par écrit les versets que l'ange Gabriel était censé lui apporter du Ciel, tout au plus quelques-uns de ses compagnons en écrivirent-ils quelques-uns sur des feuilles de palmier ou sur des omoplates de chameau ou de mouton. On conçoit que, dans de telles conditions, le texte du Coran, livré uniquement à la mémoire, n'aurait pas tardé à s'altérer, sinon à s'oublier; aussi, au lendemain de la mort de Mahomet, le calife Abou-Bekr, son successeur, réunit-il tous ceux qui avaient assisté aux extases de Mahomet, et qui savaient un certain nombre de versets par cœur. Le texte ainsi recueilli fut écrit et on en forma un volume, que le calife confia à la garde d'Hafsa, fille d'Omar. On en fît de nombreuses copies, qui se répandirent chez tous les musulmans, mais l'on ne tarda pas à s'apercevoir que de nombreuses variantes s'étaient glissées dans le texte établi par Abou-Bekr, et qu'elles on faussaient le sens. Aussi, dès l'an 30 de l'hégire, le calife Omar soumit à une révision sévère le texte du Coran, et fit brûler tous les exemplaires fautifs; telle est l'origine du texte actuel du Coran. Il est probable que, dans cette rédaction, le texte du Coran était écrit en caractères koufiques, et que les voyelles n'étaient point marquées, pas plus que les signes de ponctuation; ce n'est que plus tard qu'on les ajouta pour faciliter la lecture, et en même temps pour la fixer. Ce fut un travail analogue à celui de la Massore pour la Bible. Le texte du Coran a été très souvent commenté, aussi bien en arabe qu'en persan et en turc; les principaux commentaires sont celui de Tabari, celui de Zamakhshari et celui de Beidawi.

fac-similé définition islamisme Larousse 1905

ISLAMISME (sla-missm' — rad. islam) n. m. Religion des musulmans. || Ensemble des pays qui pratiquent cette religion.
— ENCYCL. Relig. On trouvera au mot MAHOMET l'histoire de la fondation et des premières années de l'islam. Nous n'avons à considérer ici que sa doctrine, qui est fort simple. Un monothéisme épuré, un livre révélé, «le Coran», embrassant, comme la Bible chez les Hébreux, toute l'organisation sociale et la vie spirituelle, tels sont les fondements de l'islamisme. Il n'y a de Dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète : voilà tout ce qu'il y a d'essentiel, d'obligatoire pour le musulman, puisque l'assentiment de l'esprit à ces deux grands principes suffit pour assurer à l'âme la possession du ciel. En dehors de cette profession de foi, les pratiques du culte sont constituées par quatre autres choses également fondamentales : les prières quotidiennes, au nombre de cinq; le payement de la zéhate (aumône de purification des capitaux et de la fortune publique dans ses autres branches), le Jeûne du Ramadan; le pèlerinage de La Mecque.
Personne, dans l'islamisme, n'ayant reçu le pouvoir de lier ou de délier sur la terre, il n'y a ni sacrement, ni cérémonies, pas de culte organisé. Le croyant est son propre prêtre. Il peut, sans mosquée, sans ministre de Dieu, communiquer directement avec le Créateur. L'existence d'un pouvoir spirituel, dans l'islam, est donc une innovation contraire au dogme. Cependant, la nature de la société humaine a fait que l'œuvre au dernier des envoyés n'a pu garder intacte sa formule dominante : l'égalité entre tous les musulmans; car l'islam a vu se créer, sous forme de castes, non seulement une sorte de clergé représenté par les ulémas, mais aussi des ordres religieux, dirigés par les cheikhs (maîtres).
Au point de vue religieux, l'islamisme se développa suivant trois grandes phases : il parfit sa législation, raisonna son dogme, et adopta une mystique. Sur le premier point, les sources sur lesquelles s'appuie le droit musulman sont le Coran, la Tradition, l'Idjma (consentement universel des docteurs musulmans) et le raisonnement par analogie {Qiyâs). L'ensemble des traditions prophétiques constitue la sonna. Sont seules admises en matière de jurisprudence les quatre sectes dites : hanafite, malékite, chafaïte et hanbalite, chez qui les dogmes religieux n'ont subi aucune transformation, si ce n'est dans quelques principes de détail. En Orient, c'est le rit hanafite qui prévaut en cas de contestation, mais la majorité des populations de l'Afrique septentrionale appartient au rit malékite, notamment en Algérie. Les chataïtes dominent en Egypte et les hanbalites on Syrie et en Arabie, principalement dans la partie qui touche à la Syrie.
Cependant, la véritable force de la société islamique est en dehors du clergé ou de la magistrature. Elle réside en un monde mystérieux qui tire son incomparable prestige d'un pouvoir émanant, aux yeux des croyants, d'Allah lui-même. Ce monde est constitué par des confréries mystiques, véritables théocraties qui, comme autrefois dans Israël les prophètes de la synagogue, sont les ennemis irréconciliables des ulémas. Leur évolution s'est opérée parallèlement avec le développement de la théologie, dont les sources sont les sectes dissidentes. Celles-ci n'ont été souvent que des sociétés secrètes, dont les confréries actuelles ont parfois suivi l'enseignement.
On divise ces sectes hérésiarques en huit classes principales : chaïa (chiites), kharedjites, moatazéilies, mordjites, nadjarites, djabrites, mochabbihites et nadjites, subdivisées elies-mêmes en soixante-douze fractions. Parmi ces hérésies, la plus importante, celle des chiites, repoussait la sonna, considérée comme apocryphe, et rejetait, au titre d'usurpateurs du pouvoir, les trois premiers califes. Quant au soufisme, il représente proprement la forme mystique de l'islamisme. V. MAHOMET, ULÉMA, CORAN, SUNNITES,CHIITES, SOUFIS, etc.
- Hist. L'extension politique et religieuse de l'islamisme fut si rapide qu'un demi-siècle environ après la mort du Prophète, les musulmans régnaient en maîtres absolus, des bords de l'Indus aux rivages de l'Atlantique. Une des principales causes en avait été l'état de décomposition des civilisations auxquelles il s'était attaqué. Théocratique avec les quatre califes orthodoxes, l'islam devient une monarchie militaire avec les Ommiades de Damas et les Abbassides de Bagdad. C'est sous le règne des premiers Abbassides que l'empire musulman atteint son apogée et que les armées de l'islam menacent l'Europe; cependant, cette prospérité était factice, car les dynasties locales de Perse, Saffarides (872), Bouiides (927), Ghaznévides (976) et les Seldjoukides (1037) ébranlent l'autorité du califat en le réduisant à l'Irak, pendant que l'hérésie fatimite lui enlève toute l'Afrique du Nord. La chute du califat, en 1242, marque la fin de cet empire théocratique, et chacun des pays musulmans vit désormais indépendant. La Perse, subjuguée par les armées do Gengis-Khan, devient, avec les Houlagides (1254) et les Timourides (1384), l'une des provinces de l'empire mongol, et c'est sa civilisation tout entière avec sa langue qui pénètre dans l'Hindoustan avec la conquête de Baber(l526). De proche en proche, les tribus à demi sauvages du Turkestan abandonnent le chamanisme et, aujourd'hui, près de vingt-cinq millions de musulmans vivent dans les provinces frontières de la Chine. Une des tribus que Gengîs-Khan avait traînées à sa suite, celle des Turcs Osmanlis, met fin à la dynastie des Seldjoukides , vassaux du califat, et fonde le grand empire musulman d'Europe, encore aujourd'hui debout (1294). La Syrie et l'Egypte, après avoir passé des mains des Fatimites (972) et des vassaux des Abbassides aux Ayyoubites (1171) et aux mamelouks (1250), tombe au pouvoir des Turcs Osmanlis, avec la possibilité de réclamer l'hinterland africain jusqu'aux grands Lacs. Altéré en Asie et en Egypte par les invasions successives et la domination de dynasties d'origine persane ou turque, l'islam n a gardé son caractère primitif, quoique déjà altéré, que dans le Maghreb.
La décadence intellectuelle de l'islam actuel étonne en face du développement menaçant de ses dogmes religieux; jamais, à aucune époque de son histoire, sauf à l'époque du califat orthodoxe, la conquête n'a été plus rapide, et l'Afrique tend à devenir le grand centre musulman du xx° siècle, tandis que les sciences, qui ont fait la gloire de l'islamisme au moyen âge, sont aujourd'hui à peu près abandonnées et considérées comme vaines dans tout le monde musulman. Les sectateurs du Coran, qui ont transmis à l'Europe du moyen âge soit directement soit par l'intermédiaire du rabbinisme, la culture philosophique de la Grèce, sont devenus les tributaires de l'Occident dans les plus minimes détails; mais, malgré cela, malgré l'influence toujours croissante des sciences et des doctrines de l'Europe en Orient et en Afrique, le musulman garde intacte son hostilité traditionnelle contre le Franc ; plus il s'assimile ses procédés et jusqu'à un certain point ses manières de penser et ses méthodes, plus il devient ennemi de cette civilisation, dont chaque détail ne peut manquer de blesser ses sentiments religieux. La seule chose qui permette aux nations européennes de ne pas s'inquiéter outre mesure de cette tendance de l'islamisme moderne est le fait que les nations musulmanes ne forment pas un tout soumis à l'autorité d'un même souverain et que l'on conçoit difficilement le Maroc marchant dans une action commune avec la Perse contre la chrétienté ; toutefois, l'on est trop porté à oublier l'importance des confréries mystiques, et il est hors de doute aujourd'hui que certains mouvements insurrectionnels dus aux musulmans en Chine ont été l'écho des affaires d'Arménie.
ISLAMITE (sla) n. Partisan de l'islamisme ; mahométan ; Un, Une ISLAMTTE.

 

« Mémento Larousse universel » en 2 volumes
1922

fac-similé définition coran Larousse 1922

Coran ou Alcoran (de l'arabe qor'ân, livre), livre sacré des musulmans, par Mahomet, et attribué par le prophète à Dieu lui-même. Le Coran est divisé en 114 chapitres ou sourates, subdivisés en versets. Conservé presque tout entier oralement du vivant de Mahomet, le Coran fut rédigé après sa mort sur l'ordre d'Abou-Bekr, et révisé plus tard sur l'ordre du célèbre Omar. C'est un recueil de dogmes et de préceptes, qui est le fondement de la civilisation musulmane tout entière, la source unique du droit, de la morale, de l'administration, etc. Le Coran admet la prédestination : C'était écrit, dit l'Arabe quand un malheur lui arrive, mais, par une contradiction étrange, il rend l'homme responsable de ses actes. V. ISLAMISME.
coranique adj. Qui a rapport au Coran.

 

« Larousse du XXe siècle » en 6 volumes
1929

fac-similé définition coran Larousse 1929

CORAN, KORAN, autref. ALCORAN (de l'arabe al Qor'ân « la Lectuye » par excellence), livre sacré des musulmans. Il se compose de 144 chapitres écrits en prose rimée, nommés sourates, de longueur inégale ; elles ont été rangées d'après leur longueur, les plus courtes étant rejetées à la fin du livre. Chacune de ces sourates est divisée en versets (ayet), et a reçu un nom particulier, tiré d'un verset ou d'un épisode qui s'y trouve raconté.
Le texte est un recueil de dogmes et de préceptes, qui a servi de base au droit musulman ; ils sont mélangés à des récits tirés de l'Ancien et du Nouveau Testament (surtout des apocryphes). II n'a été mis par écrit, en grande partie, qu'après la mort de Mahomet, et la rédaction définitive remonte au troisième calife, Othman, qui fit détruire tous les exemplaires non conformes au canon adopté par lui.
Pour les musulmans, le Coran est la parole incréée de Dieu, transmise à Mahomet par l'archange Gabriel, pendant les états de surexcitation, accompagnés d'une sueur abondante, dont Ïa tradition nous a conservé le souvenir. V. MAHOMET. Aussi est-il considéré par eux comme le modèle de la littérature arabe. Certaines divergences de lecture proviennent de ce qu'il a été d'abord transcrit en caractères koufiques, sans indication de voyelles ni de points diacritiques, qui n'y ont été ajoutés que plus tard.
En tant que base des lectures liturgiques, il a été divisé en trente sections, de longueur sensiblement égale, appelées djaz' et en soixante nommées hîzb; on les récite, dans les cérémonies, en psalmodiant. La récitation du livre entier (khatm) est singulièrement méritoire.
Le Coran ne pouvait être lu et commenté, dans tous les pays musulmans, que dans la langue où l'a écrit le Prophète, c'est-à-dire en arabe. Lors de la fondation de la République turque, le gouvernement d'Angora décida de traduire en turc le livre saint, de manière à le mettre à la portée de chacun.