Mouhammad (صلى اللهعليه و سلم)
Biographie musulmane officielle (Sirat) condensée

Source : http://www.risala.net/

Avant la prophétie

Evenement de l'éléphant


Sa généalogie

Sa naissance

Sa tutelle

Son mariage avec Khadîja

Qâsim

Sa participation à la reconstruction de la Ka'ba

Rumeurs sur l'arrivée d'un Prophète

Avénement de la prophétie

Période mécquoise

Début de la révélation


Début de sa prêche en publique

Rejet

Boycott

Scission de la lune

Deuxième émigration en Abyssinie

Mort de son oncle Abou Tâlib

Voyage à Tâif

Voyage nocturne et ascension

Son hégire

Période médinoise

Arrivèe à Médine


Bataille de Badr

Mort de Rouqayya

Bataille des Bani Qaynouqa'

Bataille d'Ouhoud

Bataille de Dhât Ar-Riqâ'

Bataille des coalisés

Mariage avec Zaynab

Trêve de Houdaybiya

Lettres

Bataille de Khaybar

'Omra de compensation

Expedition de Mouta

Conquète de la Mecque

Bataille de Hounayn

Bataille de Taboûk

Délégation de Thaqîf

Envoi d'emissaires

Pèlerinage d'adieu

Sa mort

Sa maladie de mort


Son dernier sermon

Les derniers instants de sa vie

Jour dernier

Son intercession

Ses qualités

Introduction


Son savoir vivre

Sa noblesse de caractère

Sa générosité

Sa magnanimité

Sa clémence

Son courage

Sa patience

Sa justice

Son ascetisme

Sa pudeur

Sa sociabilité

Sa dévotion

Son humilité

Sa plaisanterie juste

Sa miséricorde

Sa fidelité

Description physique

Par Abou Jouhayfa


Par Abou Yazîd

Par 'Ali 
Par Anas

Par Al-Bara

Par Jâbir Ibn 'Abdillâh

Par Jâbir Ibn Samrata

Avant la prophétie

L'événement de l'Eléphant

Parmi les événements les plus significatifs dans la vie de `Abd Al-Muttalib, futur grand-père du Prophète (saws), et pour les Mecquois, on recense l'événement dit de l'Eléphant (الفيل).`Abd Al-Muttalib , était chargé du service de la Ka`bah et de son entretien. Pendant la période du pélerinage, il se chargeait entre autres de transporter l'eau nécessaire pour étancher la soif des pélerins. Il était officiellement le chargé de service de la Maison Sacrée.

Abrahah tente de détourner les arabes de la Ka'ba vers son sanctuaire

Un chef chrétien d'Ethiopie du nom d'Abrahah décida de s'installer en Arabie et d'y ériger un sanctuaire destiné à attirer les pélerins arabes. En ces temps, la période du pélerinage chez les Arabes s'accompagnait en effet de nombreux échanges commerciaux et de nombreuses manifestations culturelles. La mainmise sur cette rencontre annuelle représentait une alléchante perspective d'enrichissement. Les plans d'Abrahah, à sa grande surprise, ne réussirent pas à détourner les Arabes de la Ka`bah, dont le caractère divin est bien plus vieux que la mémoire des Arabes. La Ka`bah a toujours été considérée, à travers les âges, comme un sanctuaire sacré. Sa rénovation est attribuée à Abraham (عليه السلم) et son fils Ismaël (عليه السلم) et son histoire s'enracine, bien avant Abraham (عليه السلم), dans l'histoire de la foi. On comprend alors que le temple flambant neuf proposé par Abrahah ne fasse pas le poids devant la Ka`bah.

Abrahah à la Mecque

Afin de réaliser ses desseins, Abrahah décida d'employer la force pour obliger les Arabes à abandonner la Mecque et faire leur pélerinage dans le nouveau sanctuaire (au sud de l'Arabie, du côté du Yemen). Il rassembla ses innombrables troupes (qui lui avaient soumis le Yemen), ses cornacs et ses éléphants d'Ethiopie et se dirigea vers la Mecque pour détruire la Maison Sacrée. Les protestations des tribus arabes n'avaient aucun poids contre la volonté et la puissance d'Abrahah. Rendu aux portes de la Mecque, la taille des armées d'Abrahah jeta une terreur froide dans le coeur des Mecquois. Leur propre impuissance les désespérait...

Un seul homme resta impassible : `Abd Al-Muttalib Ibn Hâshim. Il demanda à rencontrer Abrahah en personne, dans son camp et au milieu de sa cour et de ses gardes. Au premier abord, le charisme de `Abd Al-Muttalib força le respect d'Abrahah. Il l'interrogea sur l'objet de cet entretien, et, `Abd Al-Muttalib de lui demander de lui restituer son troupeau de chameaux ravis par l'armée d'Abrahah ! ! Abrahah lui dit alors :

"- Je croyais que tu étais venu discuter d'une affaire plus importante que ça, quelque chose en rapport avec votre sanctuaire qui vous est si cher et que j'ai l'intention de raser."

`Abd Al-Muttalib lui dit : "-Je t'ai parlé de mes chameaux car j'en suis le seigneur. Quant au Sanctuaire, sache qu'il a un Seigneur et que ce Seigneur le protégera..."

Le despote lui rétorqua : "-Il ne le protégera pas de moi !"

Châtiment contre les gens de l'éléphant

L'ordre fut donné et les assaillants se dirigèrent vers la Mecque précédés par les phalanges éléphantines. Tout à coup, le grand éléphant qui sert de meneur à tout le troupeau s'arrêta. On avait beau le forcer à marcher vers la Ka`bah, il ne bougeait plus. Dès qu'on le détournait du Sanctuaire, il se relevait. Aussitôt qu'on l'orientait vers la Ka`bah, il refusait de marcher... Face à ce contretemps, Abrahah ordonna d'attaquer sans les éléphants. C'est alors que le temps se gâta, le ciel se chargea de nuages et une nuée d'oiseaux apparut dans le ciel. Ces oiseaux lapidèrent les agresseurs avec des milliers de petites pierres et eurent raison des troupes d'Abraha ! ! Abrahah, quant à lui, fut victime d'une maladie douloureuse qui rongea son corps jusqu'à l'os...

L'évenement de l'éléphant dans le Coran

Cet énenement est narré dans la sourate dite de l'Elephant (sourate 105) :

N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'Eléphant.

N'a-t-Il pas rendu leur ruse complètement vaine ?

et envoyé sur eux des oiseaux par volées

qui leur lançaient des pierres d'argile ?

Et Il les a réduit à un mâchis semblable à de la paille.

Il convient à ce stade de noter que l'incident de l'Elephant eut lieu pendant l'année de naissance du Prophète. Les traditions les plus sûres à ce sujet précise même que cet incident eut lieu le jour de la naissance du Prophète Mohammad - que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui. Cet incident ne fut que la première percée de lumière dans ce monde d'obscurantisme et de paganisme.

La généalogie du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Généalogie du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

La lignée remontant du Prophète (صلى الله عليه و سلم) à 'Adnan est connue des biographes et des généalogistes. Cependant, la généalogie du Prophète (صلى الله عليه و سلم) remontant de 'Adnân à Ibrahim (عليه السلم) fait l'objet de divergences ; elle est vague et incertaine. Notre noble Envoyé (صلى الله عليه و سلم) nous a lui-même mis en garde en disant : « Ne faites pas remonter ma lignée au-delà de 'Adnân » (Rapporté par El Souyouti).

Nous ne citerons donc seulement que la lignée du Prophète (صلى الله عليه و سلم) remontant jusqu'à 'Adnân. Elle est la suivante :
Mouhammad Ibn 'Abdallâh Ibn Abd Al-Mottalib Ibn Hâchem Ibn 'Abd Manaf Qocey Ibn Kilâb Ibn Morra Ibn Ka'b Ibn Louëy Ibn Ghâleb Ibn Fihr (surnommé Qouraych, et ancêtre de la tribu du même nom) Ibn Mâlik Ibn Nadr, surnommé Abou Qays, Ibn Kinâna Ibn Kouzeyma Ibn Moudrika Ibn Ilyês, Ibn Modar Ibn Nizâr Ibn Ma'add Ibn 'Adnân.

'Abd Al-Mottalib, grand-père du Prophète (صلى الله عليه و سلم), a engendré 10 fils :
'Abbâs, Hamza, 'Abdallâh, qui est le père du Prophète (صلى الله عليه و سلم), Abou Tâlib (رضي الله عنه), Al Zoubayr (رضي الله عنه), Hârith, Hajla, Mouqqawim, Dirâr et Abou Lahab.

Ses filles, au nombres de 6, sont : Oum Al-Hakîm, aussi appelée Al Baydâ ; Barrah, 'Atikah, Safiya, Arwa et Oumaima.

D'autre part vivait à la Mecque une femme nommée Âmina Bent Wahb Ibn 'Abd Manaf Ibn Zahra Ibn Kilab, une femme Qoureychite. Elle était considérée comme la meilleure des femmes Qoureychites de part sa généalogie et de son rang social.

Mariage des parents du Prophète (صلى الله عليه و سلم) et naissance du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

C'est à cette femme que 'Abd Al-Mottalib, le grand-père du Prophète (صلى الله عليه و سلم) choisit de marier son fils 'Abdallâh. Contrairement à la majorité des Qouraychs, leur union fut légitime, car celle-ci se fit sous la présence de témoins et tuteurs.

On a conservé plusieurs poèmes d'Âmina (Ibn Sa'd, I/I, p.62 ; Balâdhuri, I, § 159 ; Ibn-Habîb, Munammaq p 422, etc.), et aussi d'autres parentes (Ibn Hicham, p 108-111.) de la famille de 'Abd Al-Mottalib, ce qui montre que le niveau intellectuel dans cette famille était assez élevé, même parmi les femmes.

La naissance du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã)

Sa date de naissance

Ibn Ishâq privilégie l'opinion selon laquelle, la naissance du prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) eut lieu après douze nuits écoulées du mois de Rabî' Al-Awwal de l'An de l'Eléphant. Ibn Abî Shayba relate cette opinion selon Jâbir et Ibn 'Abbâs et d'autres.

L'origine de son prénom

Un jour, 'Abd Al-Mottalib était en voyage au Shêm, accompagné de 3 hommes. C'est alors qu'ils rencontrèrent en chemin un Rabbin qui leur demanda de quelle ville ils venaient. Quand il su que ces hommes venaient de la Mecque, il leur répondit que de leur ville sortira un prophète, et qui s'appellera Mouhammad.

Espérant qu'il s'agisse du leur, ces hommes ont tous décidé de donner ce nom à leur prochain fils qui naîtra, ce que fit 'Abd Al-Mottalib pour son petit-fils, le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã).

Quelques signes relatifs à sa naissance et annonçant sa mission future

La tutelle du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã)

'Abdallâh, le père du Prophète (صلى الله عليه و سلم) est mort quelques semaines avant que son fils ne naisse. C'est son grand-père 'Abd Al-Mottalib qui s'occupa de l'enfant et de sa mère.

Son allaitement

La 1ère femme à allaiter le Prophète (صلى الله عليه و سلم) fut sa mère, Âmina Bent Wahb.

La 1ère femme à allaiter Mouhammad (صلى الله عليه و سلم) après sa mère fut Thuwaibah, la captive affranchie de son oncle Abou Lahab. Ceci eut lieu pendant la période où elle allaita son propre fils, Masrouh.

Avant d'allaiter Mouhammad (صلى الله عليه و سلم), elle avait allaité Hamzah Ibn 'Abd Al-Mottalib, qui est donc son frère de lait, et ensuite Abou Salamah Ibn 'Abd Al-Asad Al-Makhzûmi.

Chez les Béni Sa'd

Les arabes sédentaires avaient pour coutume de confier leurs enfants à des nourrices qui vivaient à l'extérieur de la Mecque dans le désert. Celles-ci les emmenaient chez elles jusqu'à un certain âge et les allaitaient.

Un contingent de la tribu de Sa'd Ibn Bakr, branche des Hawâzinites, se rendit alors à la Mecque. Parmi cette tribu se trouvait Halîma, future nourrice de Mouhammad, qui était très pauvre. A cause de sa monture maigre et fatiguée, elle arriva à la Mecque assez en retard sur les autres, et ne put trouver un enfant de riche. Personne n'avait voulu prendre

Mouhammad (صلى الله عليه و سلم) car celui-ci était orphelin. Les nourrices cherchaient évidemment les enfants dont les parents étaient riches. Ne voulant pas rentrer les mains vides, elle le prit alors, et ne le regrettera jamais...

Bénédictions chez les Béni Sa'd

La vie chez une nourrice nomade ne pouvait être que très simple : la tribu passait les différentes saisons en divers endroits; les enfants surveillaient toute la journée les troupeaux dans les pâturages, et jouaient ensemble ; les femmes ramassaient le bois pour la cuisine, entretenaient leurs foyers, et s'occupaient à filer. On se contentait quelquefois de dattes et de lait; parfois on mangeait des légumes, de la viande par exemple, et, lors des foires ou des visites aux " grandes villes " comme la Mecque, quelques friandises. Il pouvait y avoir des razzias et des guerres entre les tribus, mais nos sources n'en mentionnent aucune concernant la tribu de la nourrice Halîma.

Le jeune Mouhammad (صلى الله عليه و سلم) se comportait comme tous les autres enfants. On rapporte qu'un jour, pour une raison que les narrateurs ne mentionnent pas, il mordit l'épaule de sa sœur de lait avec une telle vigueur que la trace lui resta toute sa vie, mais elle n'eut pas à regretter ! Plus tard en effet, dans une expédition, l'armée du Prophète fit un certain nombre de prisonniers, parmi lesquels se trouva Chaimâ', cette sœur de lait. Lorsqu'elle rappela à Mouhammad (saws) l'incident et lui montra l'incision sur son épaule, il la reconnut aussitôt, et elle fut traitée avec tous les égards dus à une sœur bien aimée (Ibn Hichâm.p. 856-857 ; Balâdhuri, § 161.).

La grande foire annuelle de 'Ukâz avait lieu dans la région. On y rencontrait quelquefois Halîma et son nourrisson, et l'on rapporte que Halîma demanda à un astrologue-devin de la tribu de Hudhail, qui exerçait son métier à la foire, de prédire le destin de l'enfant (Ibn Sa'd, I/I, p 98.)

La " fente de poitrine "

Alors que le Prophète (صلى الله عليه و سلم) avait 4 ou 5 ans, il se passa un évènement que raconte Halîma elle-même dans son récit: [...] Quelques mois après notre retour, alors qu'il gardait les moutons avec son frère de lait, derrière les tentes, celui-ci vint en courant nous dire :
Mon frère le Qouraychite vient d'être saisi par 2 inconnus habillés en blanc, qui l'ont mis à terre et lui ont ouvert le ventre ! Nous accourûmes vers lui. Il était debout et pâle.Je le serrai dans mes bras, ainsi que mon mari.
-Qu'as-tu mon enfant, lui dis-je ?
-Deux hommes habillés en blanc, dit-il, m'ont couché par terre et m'ont ouvert le ventre pour y chercher je ne sais quoi [...]

Le Prophète (saws) montrera plus tard la trace de sa cousure aux Compagnons (,), et Anas Ibn Mâlik (ra) témoignera en disant : J'ai vu la trace de la poitrine du Prophète.

Retour de Mouhammad chez sa mère

Après cet évènement, Al-Harith dit à sa femme qu'il vaudrait peut-être mieux rendre Mouhammad (saws) à sa mère, car celui-ci pensait qu'un mal l'avait atteint :
-Halîma, me dit mon mari, je crains que l'enfant ne soit atteint de quelque mal. Ramenons-le chez sa mère avant que sa situation ne s'aggrave. Ce que nous fîmes.
-Qu'est-ce qui t'amène, aimable nourrice? me dit sa mère. N'as-tu pas tenu à le garder ?
-Notre enfant, lui dis-je a atteint l'âge voulu et mon devoir est rempli. Je crains pour lui des imprévus. Je te le ramène dans les meilleures conditions désirées.
-Qu'a-tu donc ? me dit-elle. Dis-moi sans feinte ce qu'il en est.
Elle ne me laissa pas de faux fuyants pour cacher ce qui arrive, et je finis par lui dire la vérité.
-Crains-tu les mauvais esprits pour notre enfant ?
-Oui ! lui répondis-je. Par Allâh, me dit-elle, ils n'ont nulle prise sur lui. Mon fils a un grand destin. Veux-tu que je t'en parle ? Je vis, lorsque je le portais, sortir de moi une lumière qui me fit voir éclairer les palais de Bosra au Chêm. Ma grossesse fut la plus aisée. Quand il vint au monde, sa tête était vers le ciel et ses mains étaient posées sur le sol. Tu peux le laisser et repartir sans souci !

C'est ainsi que s'accomplit l'allaitement du Prophète (صلى الله عليه و سلم) chez les Béni Sa'd, Celui-ci dura 2 ans. Cette durée sera ensuite confirmée par l'islam (Coran, s2v233).

Mort d'Âmina

Âmina partit un jour avec son noble enfant pour Yathrib (Médine), afin de visiter ses oncles maternels, les Béni Najâr.C'est sur le chemin du retour qu'Âmina trépassa soudainement à Abwâ'; le Prophète (saws) n'avait alors que 6 ans. Plus tard, toutes les fois qu'il (صلى الله عليه و سلم) passait par Abwâ', au cours de ses expéditions, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) s'arrêtait pour visiter le tombeau de sa mère, et versait d'abondantes larmes (Ibn Hichâm, p 107 ; Suhailî, I, 113.)

Chez son grand-père

Oum Ayman, l'affranchie de son père se chargea alors du Prophète (صلى الله عليه و سلم). Elle parvint à rentrer à la Mecque avec l'enfant, après avoir assisté à l'enterrement d'Amina. Elle le remit à son grand-père, 'Abd Al-Mottalib, âgé alors de 108 ans, prit son petit-fils chez lui. Il fit donc son 2ème tuteur. Comme l'enfant avait perdu son père aussi bien que sa mère, l'affection du grand-père envers lui était naturellement très grande.

On rapporte que toutes les fois que 'Abd Al-Mottalib s'asseyait sur un tapis dans un conseil municipal pour discuter avec les autres conseillers des questions sérieuses, l'enfant Mouhammad aimait à laisser ses jouets et à venir assister au conseil; il voulait s'asseoir à la première place, à côté de son grand-père. Ses oncles le lui défendaient, mais le grand-père disait toujours: "Laissez-le ; il se croit un grand homme, et j'espère bien qu'il va l'être ; il est si sage". (Ibn Hichâm p.108 ; Balâdhurî, I, § 143- Ibn al-Jauzî, Wafâ, p. 102, 120,130.)

Il était en effet bien sage, jamais l'assemblée n'eut à se plaindre qu'il les dérangeât. Le grand-père l'aimait tant qu'aux dires des chroniqueurs (Suhailî.1, 179 ; Balldhuri, I, §146.), un jour, lors d'une disette, il pria Dieu pour la pluie en Le suppliant au nom de son petit-fils, et il ne fut point déçu.

A l'âge de 7 ans, Mouhammad (صلى الله عليه و سلم) eut mal aux yeux, et les "médecins" de la Mecque ne purent le guérir. On rapporte que 'Abd Al-Mottalib se rendit alors au couvent d'un religieux chrétien, près de 'Ukâz, où on lui donna une prescription qui réussit très bien. (Halabî, Insân, I, 149.)

C'est apparemment d'une époque postérieure que nous parle Al-Qifti (Akhbâr al Hukamâ p 110; ibn Hajar, Isâbah, No 1471, § Haritch Ibn Kaladah.) lorsqu'il raconte qu'étant tombé malade, Mouhammad avait demandé à son ami Sa'd Ibn Abi-Waqqas de faire venir le médecin mecquois Al-Hârith Ibn Kaladah.

Mort de 'Abd Al-Mottalib (8 ans)

Mouhammad était âgé de 8 ans, lorsque son grand-père mourut, après l'avoir confié à son fils Abû Tâlib, oncle germain de Mouhammad, en lui recommandant d'en avoir le plus grand soin (Ibn Sa'd l/l, p 75; Tabari. I, 1123.).

Abû-Tâlib fut ainsi son 3ème tuteur. Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) restera sous sa garde jusqu'à l'âge de raison.

Garde par Abou Tâlib

Le choix d'Abou Tâlib comme tuteur de Mouhammad (صلى الله عليه و سلم), de préférence aux autres oncles, a été particulièrement heureux. Né de la même mère et du même père que le père de Mouhammad (صلى الله عليه و سلم), Abou Tâlib possédait des qualités de cœur très rares.

De sa tante, épouse de son tuteur, Mouhammad (صلى الله عليه و سلم) nous dit lui-même : "Lorsqu'elle mourut, quelqu'un me fit la remarque: "Ô Envoyé de Dieu, pourquoi ressens-tu si douloureusement la mort d'une vieille femme ?"
Et je répondis: "Pourquoi pas ? Lorsque j'étais un enfant orphelin chez elle, elle laissait ses enfants avoir faim, mais elle me nourrissait; elle délaissait ses enfants pour me peigner; et elle était comme ma mère"". (Ya'qûbî, II, 14 ; Suhailî, I, 112)

Lorsque le petit déjeuner venait d'être servi, chez Abou Tâlib, tous les matins, la troupe de ses nombreux enfants le pillait avant que Mouhammad (صلى الله عليه و سلم) y ait touché ; quand Abou Tâlib s'aperçut que son jeune neveu ne prenait pas part à ce pillage il le lui fit servir à part.(Ibn Sa'd, I/I,p 46 ; Maqrîzî, Imtâ', I, 7)

A cette époque, il n'y avait pas d'école à la Mecque ; c'est pourquoi il n'apprit ni à lire ni à écrire. Bientôt le jeune garçon commença à travailler comme berger pour les Mecquois, gagnant ainsi quelques sous pour ajouter aux maigres recettes de son oncle (Ibn Hichâm, p 106 ; Suhailî, I, 112 d'après Bukhârî, etc. ; Ibn Sa'd, I/i, p 80).

Son voyage en Syrie (9 ans)

Mouhammad (صلى الله عليه و سلم) avait neuf ans, lorsqu'Abou Tâlib se vit obligé à l'idée d'être séparé, même pour peu de temps, de son oncle; il lui demanda de l'accompagner ; Abou Tâlib céda, et c'est ainsi que Mouhammad fit son premier voyage hors de l'Arabie. On peut bien penser que le jeune voyageur n'était pas du tout un fardeau inutile pour son oncle : de mille façons il pouvait lui rendre de petits services, et lui épargner maints inconvénients.

A Busrà, au-delà de la Mer Morte, entre Jérusalem et Damas, la caravane s'arrêta pour faire les échanges usuels et les transactions nécessaires. Comme d'habitude, ils durent camper dans la banlieue de la ville. C'était un territoire byzantin. Ne nous étonnons donc pas s'il y avait un couvent, près des champs où la caravane établit ses tentes. Un certain moine, Bahîrâ, regarda de son couvent la colonie temporaire, et s'étonna du sage comportement de ses voisins, ce qui était rare chez de tels visiteurs.

Il les invita à un repas (Ibn Hichâm. p ll5-117.), probablement dans un but pieux de prosélytisme.

Le mariage du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) avec Khadîja (ÑÖí Çááå ÚäåÇ)

Son travail pour le compte de Khadîja (رضي الله عنها)

Un jour, Abou Tâlib dit à son neveu : "Je suis un homme sans fortune, les temps sont devenus durs pour nous, nous avons été tourmentés par ces années de misère, et nous n'avons ni possessions matérielles ni marchandises. Cette femme, Khadîja, envoie des hommes de ton peuple pour faire des affaires avec sa fortune et ils en gagnent un bénéfice. Alors si elle vient vers toi, montre-lui ton honnêteté".

Lorsqu'elle entendit parler du Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) notamment de sa véridicité, de sa grande honnêteté et de la noblesse de son caractère, elle le fit venir et lui proposa de prendre la responsabilité de sa caravane de commerce en partance pour le Shâm (dans la grande Syrie, qui engobe la Palestine, la Jordanie, le Liban et la Syrie actuelle) avec son serviteur Maysara, contre la meilleure rémunération qu'elle accordait jusqu'alors aux autres commerçants. Il accepta cette offre et partit avec Maysara pour le Shâm. (Ibn Ishâq)

L'entretien de Maysara avec le moine

Une fois arrivé, le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) se reposa à l'ombre d'un arbre près de la hutte d'un moine. Le moine alla voir Maysara et lui demanda :
- Qui est cet homme à l'ombre de l'arbre ?
- C'est un homme de Qouraysh, des environs du Sanctuaire lui répondit l'esclave.
- Seul un prophète se reposerait à l'ombre de cet arbre !

On rapporte que ce moine s'appelait Nestor, à ne pas confondre avec Bahîrâ qui est le moine que le Prophète (صلى الله عليه و سلم) avait rencontré lorsqu'il (صلى الله عليه و سلم) était plus jeune lors de son voyage avec son oncle Abou Tâlib.

Puis le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) vendit sa marchandise et acheta les articles qui l'intéressaient avant d'emprunter la route du retour avec Maysara.

D'après ce qu'on raconte, chaque fois que la chaleur s'accentuait, Maysara voyait deux anges faire de l'ombre au Prophète (صلى الله عليه و سلم) alors qu'il était sur sa monture. Lorsqu'il (صلى الله عليه و سلم) rentra à la Mecque et restitua à Khadîja (رضي الله عنها) ses biens, elle réalisa un profit double ou presque.

Khadîja souhaite épouser le Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Après avoir hésité pendant quelque temps, elle décida un jour de confier son secret à une amie, Noufaysa, et de lui demander de faire le nécessaire convenablement et discrètement.

Les chroniqueurs disent que Noufaysa était une maulât (métèque) et une muwalladah (née d'un parent non-arabe). Suhaili nous assure qu'elle était kâhinah. Elle est généralement citée comme fille d'une certaine Munyah, sa mère ou sa grand mère.

Noufaysa trouva un jour l'occasion de parler à Muhammad. Elle lui dit : "Tu es maintenant assez âgé ; tu es de bonne famille, et tu es réputé pour ton bon caractère, pourquoi donc ne te maries-tu pas ? Tu dois facilement trouver une fille convenable.
Muhammad s'excusa en disant qu'il n'avait pas les moyens d'entretenir un foyer séparé.
Et elle de dire: Mais si tu en trouves une qui soit riche en même temps que belle et de bonne famille ?
Tout étonné, il lui demanda: Qui peut-elle être ?
Noufaysa répondit: Khadîja !
Muhammad reprit : Impossible qu'elle m'accepte : tous les riches de la ville l'ont recherchée et elle n'a fait que refuser.
Noufaysa l'assura : Si la proposition te plaît, confie-moi cette affaire, et je parlerai à notre amie commune.
Muhammad comprit probablement qu'une telle confiance pouvait bien comporter une mission.

Elle fit venir le Messager de Dieu (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) et, d'après ce qu'on raconte, lui dit : "Cousin, je suis bien disposée à ton égard étant donné nos liens de parenté, la place d'honneur que tu occupes parmi les tiens, ton honnêteté, la noblesse de ton caractère et la véridicité de ta parole".
Puis, elle lui proposa de l'épouser.

Le prophète épouse Khadîja après avoir consulté ses oncles

Le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) demanda conseil à ses oncles. Ensuite, son oncle Hamza Ibn 'Abd Al-Muttalib (رضي الله عنه) l'accompagna chez Khuwaylid Ibn Asad (le père de Khadîja) et demanda la main de Khadîja pour son neveu.

On dit également que c'est son oncle Abû Tâlib qui accompagna le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) et que c'est lui qui a fait le discours du mariage. Il y dit entre autres : "Mohammad n'a pas d'égal parmi la jeunesse de Qouraysh tant sur le plan de la noblesse que du mérite et de la sagesse. Si du point de vue de la fortune il est modestement doté, la fortune telle l'ombre ne perdure jamais. Il désire épouser Khadîja et elle lui échange ce sentiment".

D'après Ibn 'Abbâs (رضي الله عنهما) et 'Aicha (رضي الله عنها) c'est 'Amr Ibn Asad (l'oncle de Khadîja) qui accorda la main de Khadîja au Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) car Khuwaylid avait péri dans la guerre des Fujjâr.

La dot de Khadîja

Ibn Hishâm dit : Le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) lui offrit une dot de vingt jeunes chamelles. Khadîja fut ainsi la première épouse du Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم).

D'après Ibn Habib, ce fut 12 onces d'argent (soit 480 dirhams), et d'après un autre récit du même auteur, 500 dirhams.

Qâsim

Le premier enfant du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) fut un fils, Qâsim, mais il mourut en nourrice, alors qu'il commençait à peine à marcher.

Qâsim naquit probablement en 27 avant l'Hégire. D'après Ibn Hazin (p. 38), Khadîja appela son aîné du nom d'un de ses ancêtres 'Abd al-'Uzzà (qui signifie : adorateur de la déesse al-`Uzzà) ; mais comme Muhammad n'aimait pas de tels noms, il le fit changer en Qâsim (ce qui veut dire: Celui qui distribue, surtout la charité). 

La participation du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) à la reconstruction de la Ka'ba

Mouhammad (صلى الله عليه و سلم) avait 35 ans, lorsqu'un événement suscita à la Mecque un réveil de la vie spirituelle: un jour où l'on parfumait avec de l'encens la Ka'bah, une étincelle fut jetée par le vent sur les rideaux de toile autour du sanctuaire, et le bâtiment fut incendié. Bientôt après, les pluies causèrent une inondation, et la construction affaiblie par le feu ne put y résister.

Le conseil municipal se réunit bientôt pour préparer la reconstruction. Tout le monde fut d'accord pour demander aux habitants une contribution spéciale; on décida également de n'accepter aucun don provenant de gains immoraux, comme usure, prostitution...

A la saison de pluies, il y eut une tempête sur la mer, et un navire byzantin, portant des matériaux de construction de l'Egypte au Yémen, afin d'y bâtir une église, échoua en naufrage sur la côté du Chou'ayba, port de la Mecque. En apprenant la nouvelle, les Mecquois coururent au port, donnèrent l'hospitalité aux naufragés et renoncèrent aux douanes habituelles si les victimes consentaient à vendre ce qu'ils pourraient sauver des épaves, y compris les planches du bateau. Ils achetèrent ainsi une certaine quantité de marbre, de fer et de bois. Parmi les naufragés, Bâqoûm, un charpentier copte, décida de s'installer à la Mecque et d'y pratiquer son métier.

La reconstruction

Pour reconstruire, il fallait démolir les ruines ; on hésita longtemps par superstition. Enfin un des vénérables de la ville s'avança, et, prononçant des formules pieuses, donna le premier coup. Les autres attendirent quelque peu, puis ne voyant aucun mal tomber sur le "destructeur" de la maison de Dieu, ils se mirent eux aussi au travail de déblaiement.

On arrêta la démolition aux bases qu'Abraham avait posées lors de la construction originelle, bases faites de pierres vertes, et que l'on décida de rebâtir le sanctuaire sur l'ancien emplacement.

la Ka'bah était un cube, une chambre à quatre murs. Les matériaux rassemblés étant insuffisants pour ériger un bâtiment semblable à celui qui datait dAbraham, on décida d'en couvrir une certaine partie et d'en laiser une autre sans toit. On décida d'augmenter la hauteur par rapport au bâtiment détruit, et de placer la porte d'entrée de telle façon que l'accès exigeât une " passerelle ", ce qui devait rapporter de l'argent au fonctionnaire détenant la clé de la porte. Dans la partie sans toit, l'accès était libre, et on l'employait pour prêter des serments et autres actes solennels.

Honneur de replacer la Pierre Noire

Lorsque les murs commencèrent à s'élever et que vint l'heure de mettre la sainte Pierre Noire à sa place, s'ouvrit une grave querelle : Chacun des clans en voulait avoir l'honneur. D'aucuns allèrent jusqu'à apporter un récipient plein de sang, et en jurant de ne jamais céder, ils léchèrent ce sang. Le travail s'arrêta, jusqu'à ce qu'un vieux notable suggéra de soumettre le différend au sort et dit : "Laissons-le à Dieu, et acceptons comme arbitre la première personne qui va venir maintenant ici". Allah (تعالى) voulut que ce fût Muhammad. On avait confiance en son honnêteté. Il fit apporter une étoffe, l'étendit sur la terre, plaça la pierre sur l'étoffe, et appela les représentants de toutes les tribus pour soulever l'étoffe ; puis il mit la pierre lui-même à l'endroit voulu. Tout le monde en fut contents.

Remarques générales

D'après Jâbir ibn 'Abd-Allah (qu'Allah soit satisfait des deux), alors que l'Envoyé d'Allah transportait avec Al-'Abbâs des pierres pour la reconstruction de la Ka'ba, Al-'Abbâs lui dit: "Pourquoi ne pas enlever ton izâr (pagne) et le mettre sur tes épaules au-dessous des pierres?". Le Prophète ôta son vêtement; le plaça sur ses épaules, mais il tomba bientôt évanoui; fixa ses yeux sur le ciel; puis se leva en s'écriant: "Mon izâr! Mon izâr". Il le remit ensuite autour de ses reines. (mouslim n°514)

La construction terminée, on la décora de statues et de fresques à l'intérieur comme à l'extérieur. On mentionne à l'intérieur les figures de la Madonne et de l'Enfant Jésus, ainsi que celles d'Abraham et d'Ismaël. On nous parle également de 360 idoles autour de la Maison d'Allah, la Ka'bah. L'édifice, construit pour le Dieu unique, devint ainsi un panthéon. Cela dut donner beaucoup à réfléchir à ceux des habitants qui avaient une notion plus élevée de la religion, et qui virent les pratiques religieuses dégénérer en culte d'idolâtrie pure et simple.

On avait appris à la Mecque comment les Banû Hanîfah, de l'Arabie orientale, avaient élevé une idole géante composée de farine et de dattes, et comment lors d'une famine ils étaient allés jusqu'à la couper en morceaux et la mangers. Dans le désert, s'il n'y avait pas de pierres, les Bédouins trayaient leurs chamelles même sur un amas de sable, puis y pratiquaient les actes d'adoration. Quelquefois, ils offraient aux idoles leurs produits laitiers (beurre, etc.. Les hommes, dans leur superstition, ne touchaient point à ces offrandes, mais il n'en pouvait être ainsi avec les chiens de la tribu, qui les léchaient et ensuite urinaient même sur les pauvres idoles.

Les rumeurs sur la venue d'un Prophète

La succession des Prophètes antèrieurs à l'Islam

Il y avait des gens qui réprouvaient cette ignorance généralisée convoitant cette noble fonction et souhaitant être choisis pour elle. Parmi eux figurait Oumayya Ibn Abî As-Salt dont la poésie parlait abondamment de Dieu et des qualités qui lui sont dues au point que le Messager (صلى الله عليه و سلم) dit : "Oumayya faillit embrasser l'islam".

`Amr Ibn Ar-Rashîd rapporte de la part de son père : "Un jour, j'allai voir le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم).
Il me dit : "Connais-tu quelque chose de la poésie d'Oumayya Ibn Abî As-Salt ?"
- Oui, répondis-je.
- Vas-y (récite), dit-il. Alors, je récitai un vers. Puis, il me demanda de poursuivre si bien que je lui récitai cent vers."

Les juifs étaient dans l'attente du nouveau Prophète

Allâh a dit: {Et quant leur vint d'Allah un Livre confirmant celui qu'ils avaient déjà, - alors qu'auparavant ils cherchaient la suprématie sur les mécréants, - quand donc leur vint cela même qu'ils reconnaissaient, ils refusèrent d'y croire.} (2/89)

Safiya (ÑÖí Çááå ÚäåÇ) a dit: "J'étais la favorite de mon père et de mon oncle Yâsir. Chaque dois que j'étais en compagnie de l'un de leurs enfants, ils me portaient dans leurs bras. Quand le Messager d'Allah (صلى الله عليه و سلم) arriva à Médine, mon père et mon oncle allèrent le voir. C'était très tôt le matin, entre l'aube et le lever du soleil. Ils revinrent bien plus tard. Ils étaient complètement usés et déprimés, et rentraient d'un pas lourd et lent. Je leur souris comme toujours, mais ni l'un ni l'autre ne fit attention à moi parce qu'ils étaient si misérables. J'ai entendu Abû Yâsir demander à mon père :
- Est-ce lui ?
- Oui c'est bien lui.
- L'as-tu reconnu ? En es-tu sûr ?
- Oh oui ! Je ne l'ai que trop bien reconnu.
- Qu'éprouves-tu à son égard ?
- De l'hostilité ! De l'hostilité à jamais".

Allâh (تعالى) choisit Mouhammed (صلى الله عليه و سلم) comme Prophète de l'islam

La Volontée Suprême ignora tous ces aspirants parmi les poètes et autres orateurs et confia le grand dépôt à un homme qui n'y aspirait pas et n'y pensait même pas: {Tu n'espérais nullement que le Livre te soit révélé. Ceci n'a été que par une miséricorde de ton Seigneur. Ne sois donc jamais un soutien pour les infidèles} (28/86)

L'avènement de la Prophétie

Avant que la Révélation n'ait lieu, des signes annonciateurs étaient montrés au futur Prophète de l'islam (صلى الله عليه و سلم) quand il avait quarante ans environ.

Les arbres et les pierres saluent le Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Parmi les témoignages les plus impressionnants qui ont annoncé la future mission prophétique, on note le suivant :

D'après At-Tirmidhî et Ad-dârimî et Al-Hâkim, `Ali Ibn Abî Tâlib - que Dieu l'agrée - dit : "J'avais l'habitude d'accompagner le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - partout où il allait à la Mecque. Un jour, nous partîmes dans l'une des régions de la Mecque et chaque fois que nous passions près d'un arbre ou d'un rocher, ils saluaient le Prophète disant : "Que le salut soit sur toi, Prophète de Dieu".

Les théologiens affirment que ces évènements avaient lieu au début de la mission du Prophète en guise d'appui et pour lui prouver que la création lui obéira et que son appel sera écouté.

Les songes pieux du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Tout songe que faisait le Prophète (صلى الله عليه و سلم), de jour ou de nuit, se réalisait comme il (صلى الله عليه و سلم) l'avait rêvé comme le témoigne le récit suivant : D'après El Zouhry, 'Orwra le neveu de 'Âïcha (رضي الله عنها) rapporte qu'elle dit : "Le Message de l'Envoyé d'Allâh, quand Dieu voulut l'en honorer er accorder Sa Grâce à l'humanité, débuta par des songes véridiques. Jamais il ne faisait un songe qui ne se révélât aussi clair que le jour [...]"

On rapporte d'autre part que le songe pieux est une des 36 parties de la prophétie.

Les retraites spirituelles du Prophète (صلى الله عليه و سلم) à la grotte de Hirâ

Le Prophète (saws) prit l'habitude de se retirer et prit goût à la solitude. Rien ne lui plaisait plus que d'être seul. Il (saws) choisit pour ses retraites une grotte de la montagne de Hirâ, qui surplombe la Mecque. Son but par là était de de se purifier de l'idôlatrie et de vaines pratiques qui se faisaient autour de lui (صلى الله عليه و سلم).

Cette grotte se trouve sur le haut de Hirâ, qui se trouve au sommet du Mont Nûr (littéralement : Lumière). Situé à un kilomètre à peine de l'emplacement de la maison de Mouhammad (صلى الله عليه و سلم), le Mont Nûr présente un aspect très singulier ; on l'aperçoit d'ailleurs de très loin parmi les nombreuses montagnes qui l'entourent. La caverne de Hirâ' est construite avec des rochers éboulés et entassés, qui en forment trois côtés ainsi que la voûte.

Elle est assez haute pour permettre à un homme de rester debout, sans que sa tête touche la voûte ; et elle est assez allongée pour qu'il puisse s'y coucher.L'allongement de cette cavité se dirige vers la Ka'bah. Au sol, le roc est assez plat, et on peut y étendre des draps pour y faire une couchette.

L'entrée est constituée par une petite ouverture placée assez haut, ce qui oblige à monter plusieurs marches, faites de rochers, avant d'y pénétrer.

Chaque année, il passait tout le mois de Ramadân dans cette même grotte, en méditation et en vie ascétique. De temps en temps, sa femme lui envoyait des provisions ; parfois il rentrait lui-même chercher ce qui lui manquait. Il y eut voyageurs égarés, avec lesquels Muhammad partagea ses maigres provisions. Quand il rentrait de cette retraite, il se rendait d'abord à la Ka'bah, pour y faire les 7 tours rituels, avant de revenir chez lui.

Le début de la révélation

Ce fut là, pendant une nuit du mois de Ramadan, à l'âge de 40 ans, que le Très-Haut appela Muhammad à son service. Cette nuit-là, connue sous le nom de Laylat al-Qadr, « La nuit du Décret », l'esprit de Vérité descendit avec le décret de Dieu et une lumière pour l'humanité : le Coran. Un chapitre nouveau pour le monde allait commencer.

La Grotte

La lune blanche décroissante brillait dans le ciel quand, soudainement, Muhammad perçut une présence. Dans le silence de la nuit une voix se fit entendre: « Lis! » Muhammad était bouleversé. « Je ne sais pas lire », répondit-il. Lorsque la voix répéta l'ordre, c'était comme si la terre s'était mise à trembler : « Lis ! » - « Je ne sais pas lire » Il se sentit paralysé de peur, incapable de bouger. « Lis ! », répéta l'impressionnante voix. « Que dois-je lire ? » Puis, soudainement, il se sentit libéré ; le temps et l'espace étaient comme suspendus, les cieux et la terre réunis. Paix - à l'instant où l'humanité se trouvait au seuil d'une aube nouvelle.!

Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé,

qui a créé l'homme d'une adhérence.

Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble,

qui a enseigné par la plume [le calame],

a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas.

Ce furent les cinq premiers merveilleux versets du glorieux Coran. La voix était celle de l'Ange Gabriel, l'esprit de Foi et de Vérité, qui fut envoyé au dernier des prophètes de Dieu . La mission de Muhammad venait de commencer, le Messager de Dieu, une bénédiction pour les Mondes.

Retour chez lui

Le Prophète Muhammad venait de recevoir les premiers mots de son Seigneur sur le mont Hira. Il dévala la montagne, le visage luisant de sueur, le coeur battant à tout rompre. Les versets du Coran faisaient encore écho en son âme. Quel avait été ce type de vision, quels mots avaient donc été prononcés ? Il courut vers Khadija cri s'exclamant : « Couvre-moi ! Couvre-moi ! » Elle le reconforta tendrement tandis qu'il racontait ce qui venait de lui arriver. « je crains qu'un mal ne m'atteigne ! » dit-il. « jamais, par Dieu >, lui répondit sa femme avec foi, « Dieu ne te voudra jamais de mal. Tu as de bonnes relations avec ta famille, tu aides le pauvre et le nécessiteux, tu accueilles tes invités (généreusement et tu assistes les malheureux qui le méritent "

Demande d'explication à Waraqa, savant des gens du Livre

Khadîja emmena Muhammad chez Waraqa ibn Nawfal ibn 'Asad ibn 'Abd Al-'Uzzâ Cet homme, qui était le cousin paternel de Khadîja, avait embrassé le christianisme aux temps antéislamiques. Il savait l'arabe par écrit, et avait traduit vers l'arabe des passages de l'Evangile autant qu'Allah avait voulu. A cette époque, il était âgé et était devenu aveugle: "O mon cousin, lui dit Khadîja, écoute ce que va te dire le fils de ton frère". - "O fils de mon frère!, répondit Waraqa ibn Nawfal, de quoi s'agit-il?". Le Prophète (pbAsl) lui raconta alors ce qu'il avait vu. "C'est l'archange, dit Waraqa ibn Nawfal, qu'Allah a envoyé autrefois à Moïse (Mûsa) (pbAsl). Plût à Allah que je fusse jeune en ce moment! Ah! Comme je voudrais être encore vivant à l'époque où tes concitoyens te banniront!". - "Ils m'exileront donc?", s'écria le Prophète (pbAsl). - "Oui, reprit Waraqa Jamais un homme n'a apporté ce que tu apportes sans être persécuté! Si je vis encore en ce jour-là, je t'aiderai de toutes mes forces". (Mouslim n°231)

Le début de sa prêche en publique

D'après Ibn 'Abbâs (رضي الله عنهما): Lorsque fut révélé ce verset: {Et avertis les gens qui te sont les plus proches} le Prophète (صلى الله عليه و سلم) se dirigea vers le mont As-Safâ et l'escalade, puis poussa un cri d'avertissement. Les gens se demandèrent alors qui appelait ainsi. Connaissant que c'était Muhammad, ils allèrent le retrouver.
- Hé! les Banû untel! Hé! les Banû untel! Hé! les Banû untel! Hé les Banû 'Abd Manâf! Hé! les Banû 'Abd Al-Muttalib. Quand ils s'étaient tous assemblés, le Prophète leur dit: "Eh bien! Figurez-vous que je vous annonce qu'il y a au pied de cette montagne des cavaliers qui veulent vous attaquer, me croiriez-vous?".
- "Certes oui, répondirent-ils, car, tu n'as jamais menti".
- "Eh bien! reprit-il, je vous avertis que vous êtes menacés d'un châtiment terrible".
- "Que tu périsses!, s'écria Abou Lahab, est-ce pour cela que tu nous as rassemblés?".
C'est alors que fut révélé ce verset: {Que périssent les deux mains de Abou Lahab}, et en fait, il périt. (Mouslim n°307)

D'après Abou Hourayra (رضي الله عنه), lorsque fut révélé ce verset: {Et avertis les gens qui te sont les plus proches}. l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) appela les Qoraychites à se réunir. Allant du général au particulier, il s'adressa à eux en ces termes: "O Banû Ka'b ibn Lu'ay, sauvez-vous du Feu; O Banû Murra ibn Ka'b, sauvez-vous du Feu; O Banû 'Abd Chams, sauvez-vous du Feu; O Banû 'Abd Manâf, sauvez-vous du Feu; O Banû Hâchim, sauvez-vous du Feu; O Banû 'Abd Al-Muttalib, sauvez-vous du Feu; O Fâtima, sauve-toi du Feu. Car je ne puis rien pour vous tous auprès d'Allah sinon que le maintien de nos liens de parenté que je maintiendrai". (Mouslim n°303)

Le rejet

Les gens de la Mecque entendirent ces paroles nouvelles les appelant à se soumettre à Dieu , à entrer dans l'islam. Mais les divisions apparurent bientôt. Beaucoup rejetèrent l'aveuglante vérité. Après de nombreuses années de reconnaissance de sa gentillesse et de sa piété, ils commencèrent à l'insulter, à le ridiculiser, et même à le traiter de fou. Malgré cela, jamais Muhammad ne répondit à l'insulte par l'insulte. Il avait l'habitude de dire :

« Celui qui croit en Dieu et au jour du jugement dernier doit être bon avec ses invités. Celui qui croit en Dieu et au jour du jugement dernier doit honorer son voisin. Celui qui croit en Dieu et au jour du Jugement Dernier doit dire le bien ou se taire. »

Rien ne l'arrêtait. Il continuait patiemment à inviter ses concitoyens au premier pilier de l'islam : qu'il n'y a de dieu que Dieu et qu'il en était le Messager.

Plus il appelait son peuple à se soumettre au Dieu unique, plus les chefs des différentes tribus enrageaient : « Quoi, dirent-ils, il a fait de tous nos dieux un Dieu unique ? C'est une chose bien étrange. » Ce qui les surprenait le plus était que ces nouveaux mots miraculeux - les versets du Coran - provenaient d'un homme qu'ils savaient être illettré. Jamais Muhammad n'avait appris à lire ni à écrire, peu d'Arabes en étaient capables à l'époque. Alors comment ces mots, à nul autre pareils quant â leur beauté et à leur agencement, pouvaient-ils sortir de sa bouche ?

Les chefs de Quraïsh, la tribu la plus influente de la Mecque, devinrent de plus en plus excédés. Lors de l'une de leur réunion, ils décidèrent de demander à Abû Talib, l'oncle et le protecteur du Prophète, d'essayer de stopper Muhammad dans sa mission consistant à appeler les gens à se départir des coutumes et de la religion de leurs pères.

Lorsque Muhammad entendit cela, il fut très ému car il éprouvait beaucoup d'amour et d'affection pour son oncle, mais sa réponse fut sereine et calme : « Par Dieu ! S'ils plaçaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche, je n'abandonnerais jamais ma mission jusqu'à ce que Dieu me donne la victoire ou jusqu'à ma mort. »

Lentement, un par un, le nombre des musulmans augmentait, guidés par le Prophète bien-aimé. Le premier groupe de croyants suivit le chemin de la vérité et de la soumission. Leur amour de la Vérité resplendissait, illuminant la pâle société païenne de cette époque. La recherche des biens matériels - principal objectif et objet de toutes les ambitions ici-bas - avait été substituée par la recherche de la lumière et de la sagesse éternelles. « Quiconque recherche le chemin de la connaissance, Dieu lui facilitera le chemin du Paradis" », dit le Prophète.

Les musulmans furent l'objet de persécutions dès les premiers temps de l'Islam. Ceux qui étaient pauvres, ceux qui avaient peu de moyens et pas de statut social souffrirent le plus cruellement. On riait et on se moquait d'eux, et quand cela ne suffisait pas, les non croyants avaient même recours à des attaques et à des tortures physiques. On leur jetait des pierres ou des ordures. Quelques centaines de musulmans réussirent à quitter la Mecque, abandonnant leur maison, cherchant refuge en Abyssinie voisine, terre chrétienne.

Ceux qui restèrent, subirent des persécutions de plus en plus violentes. Bilal , un esclave noir d'Abyssinie qui s'était converti à l'islam, fut ligoté sur le sable brûlant sur l'ordre de son maître, tandis qu'on plaçait d'énormes pierres sur sa poitrine. « Où est ton Dieu, maintenant ? » lui demandèrent-ils, en se moquant de lui. Mais aucune torture ne pouvait ébranler sa foi. Jamais les croyants ne renonceraient à l'islam.

Le boycott

Une nouvelle tactique fut mise en place par les chefs de la Mecque. Le Prophète et ses Compagnons furent chassés et contraints de vivre dans un endroit isolé de la ville. Aucune provision ne leur parvenait et ils eurent à souffrir de la faim et de la soif durant de longues périodes, ne mangeant presque rien pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

Cet embargo commença pendant la septième année de la Révélation et il dura trois ans. Néanmoins, grâce à Dieu , quelques personnes de bonne volonté parmi les persécuteurs ne purent supporter davantage cette pratique inhumaine. La situation se modifia quelque peu et le ban fut finalement levé.

La scission de la lune

Allâh a dit: {L'Heure approche et la lune s'est fendue. Et s'ils voient un prodige, ils s'en détournent et disent : "Une magie persistante".} (54/1-2)

Parmi les compagnons du Prophète qui ont narré le récit de ce miracle, on trouve `Ali ainsi qu'Ibn Mas`ûd, Ibn `Omar, Jubayr Ibn Mot`am, Anas Ibn Mâlik, `Abdullâh Ibn `Abbâs, Hudhayfah Ibn Al-Yamân et bien d'autres.

Un jour, les Mecquois demandèrent au Prophète de leur prouver qu'il était bien un prophète. Ceci eut lieu cinq ans avant l'Hégire en présence de Al-Walîd Ibn Al-Mughîrah, Abû Jahl, Al-`Âs Ibn Wâël, Al-Aswad Ibn Al-Muttaleb, An-Nadr Ibn Al-Hârith et d'autres païens de la Mecque. Ils dirent au Prophète : "Si ce que tu dis est vrai (i.e. que tu es un Prophète de Dieu), alors scinde la lune en deux moitiés !" Alors le Prophète s'est adressé à Dieu afin qu'il lui octroie ce qu'ils avaient demandé. Et la lune se coupa en deux moitiés, l'une en amont de la montagne et l'autre en aval ! Et le Prophète d'appeler des témoins pour attester de ce miracle. Ce phénomène se produisit le 14ème jour du mois lunaire, jour de la pleine lune, et dura autant de temps qu'il y a entre l'après-midi et la nuit". Quand la lune se fendit, les païens dirent : " Mohammad nous a ensorcelés." Alors, l'un d'entre eux, qui n'était autre que Abû Jahl, dit : "S'il nous a ensorcelés, il ne peut pas ensorceler le monde entier. Interrogez donc les voyageurs qui viennent d'autres contrées : s'ils ont vu ce que vous avez vu, alors Mohammad aura fait ses preuves et sinon, ce que vous avez vu n'est autre que de la magie." Les Mecquois suivirent ce conseil avisé et mais tous les voyageurs en provenance à la Mecque ne firent que corroborer le récit de ce miracle. Les Mecquois dirent alors : "Ceci est une magie persistante !".

La deuxième émigration en Abyssinie

Les Qouraychites s'acharnèrent sur les émigrants et les autres musulmans que leurs propres clans tribaux attaquaient aussi. Il leur était difficile d'admettre la nouvelle selon laquelle de Négus avait bien reçu et traité les émigrants. Face à cette situation, le Messager d'Allah (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) ne put s'empêcher de demander à ses compagnons de retourner en Abyssinie. Cette deuxième émigration était plus dure que la première car les Qouraychites s'y attendaient et tenaient à la faire échouer. Cependant les musulmans étaient plus rapides. Allah leur ayant facilité le voyage, ils parvinrent en Abyssinie avant de se faire rattraper. Cette fois la délégation comportait 83 hommes si l'on compte 'Ammâr (dont on doute de l'émigration) et 18 ou 19 femmes.

Le complot des Qouraychites contre les musulmans émigrés en Abyssinie

Les associateurs tenaient coûte que coûte à empêcher les émigrés de trouver un refuge pour eux-mêmes et pour leur religion. Aussi, choisirent-ils deux hommes robustes et intelligents à savoir 'Amr ibn al'As et 'Abdoullah ibn abi Rabî'a avant leur conversion à l'Islam qu'ils envoyèrent, chargés des cadeaux les plus précieux, auprès du Négus et de ses patriarches. Les deux hommes, munis des cadeaux, arrivèrent chez les patriarches auxquels ils fournirent des arguments en faveur de l'expulsion des musulmans et, après que ceux-ci furent d'accord de proposer au Négus de les expulser, ils rencontrèrent le Négus même à qui ils offrirent les cadeaux et parlèrent en ces termes:

«Ô Roi! Il se réfugie dans votre pays de jeunes stupides qui, ayant quitté la religion de leur peuple, n'ont pas pour autant embrassé la vôtre. Ils ont apporté une religion qu'ils ont créée de toutes pièces et que personne ne connaît, ni nous, ni vous-mêmes. Aussi, avons-nous été dépêchés auprès de vous par les nobles de leur peuple, par leurs pères, leurs oncles et leurs clans qui vous demandent de les leur rendre, car ils veillent sur eux mieux que quiconque et savent mieux que quiconque ce qu'ils ont eu à leur reprocher».

Les patriarches dirent: «Effectivement! Sire! Rends-les leur! Qu'ils retournent avec dans leur pays et auprès de leur peuple!».

Le Négus, malgré tout tenait à examiner la question et à écouter toutes les parties. Il envoya donc chercher les musulmans qui, ensuite, se présentèrent, prêts à dire la vérité sous toutes ses formes. Le Négus leur dit:

«Quelle est donc cette religion pour laquelle vous vous séparez de votre peuple, sans embrasser la mienne, ni aucune des autres religions?».

Ja'far ibn abi Tâlib, le porte-parole des musulmans dit: «Sire! Nous faisions partie des gens de l'ignorance et comme eux, adorions les idoles, mangions de la charogne pratiquions la fornication, rompions les liens de parenté et maltraitions nos voisins. Les plus forts parmi nous se nourrissaient des plus faibles. Nous ne cessions de vivre de la sorte jusqu'au jour où Allah nous envoya un Messager qu'il choisit parmi nous, un Messager dont nous connaissons la généalogie, la franchise, l'honnêteté et la chasteté, qui nous appela à Allah que nous devons adorer et considérer comme Dieu unique, nous départissant de tout ce que nous adorions d'autre que Lui, nous et nos ancêtres, comme pierres et idoles. Il nous ordonna le franc parler, la restitution des choses confiées, le culte de la parenté, le bon voisinage, l'abstention des choses interdites et de l'effusion du sang. Il nous interdit la fornication, le mensonge, l'abus des biens des orphelins, l'accusation des femmes chastes et vertueuses, nous ordonnant d'adorer Allah, Lui Seul, sans L'associer à rien ni à personne, de prier, de s'acquitter de la Zakât (purification des biens) et d'observer le jeûne. Sur ces bases, nous avons cru en lui et en sa mission, nous l'avons suivi dans la pratique de la religion qu'il nous a apportée.

Aussi, avons-nous adoré Allah Lui Seul, sans l'associer à rien d'autre, avons considéré comme illicite ce qu'on nous a interdit et comme licite ce qu'on nous a ordonné. Alors notre peuple nous a indexés, torturés, tourmentés à cause de notre religion, cherchant à nous ramener à l'adoration des idoles au lieu d'Allah le Très Haut, aux perversités que, jadis, nous considérions comme licites. Lorsqu'ils nous eurent contraints maltraités et traqués, ne nous laissant aucune chance de pratiquer notre religion, nous fuyâmes vers votre pays car, nous vous avons choisi à l'exclusion des autres, pour être sous votre protection et nous espérons, Sire, qu'auprès de vous, nous ne subirons aucune forme d'injustice».

Le Négus dit alors: «Peux-tu me dire tant soit peu de ce qu'Allah a révélé?»
«Oui» répondit Ja'far.
Le Négus lui dit: «Alors, récite le moi».
Ja'far commença par «Kâf Ha, Ya, 'Aïn Sâd»; le début de la sourate Mariam (Marie).
Ma foi, le Négus pleura alors, à se mouiller la barbe. Ses évêques pleurèrent aussi à mouiller leurs livres lorsqu'ils eurent entendu la sourate.
Le Négus dit ensuite aux évêques: «Il ne fait pas de doute que ceci et ce que Mousâ avait apporté sortent de la même niche».
Se retournant vers les deux émissaires il dit: «Allez vous-en! je ne vous les livrerai pas. Ils sont sous ma protection».
'Amr ibn al 'As et son compagnon sortirent, mais le premier dit au second: «Je jure sur Allah que demain je reviendrai avec de quoi les faire expulser».
'Abdoullah ibn Rabîa s'adressa à lui en ces termes: «Ne le fais pas. Ce sont des parents, même s'ils nous ont contrariés ».
Cependant 'Amr ibn al 'As persista dans sa démarche et, le lendemain dit au Négus: «Ils disent des choses étranges de ‘Isâ le fils de Marie».
Celui-ci envoya chez les musulmans leur demander ce qu'ils pouvaient bien dire au sujet du Messie. Les musulmans paniquèrent mais s'entendirent entre eux pour ne dire que la vérité. Dès leur arrivée, à la cour, le Négus les interrogea et, alors, Ja'far répondit: «Nous disons de lui ce que nous a apporté notre Prophète (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) à savoir qu'il est le serviteur, le messager, l'esprit et la parole d'Allah insufflé à la vierge Marie».
Le Négus ramassa un bâton à terre et dit: «Ce que tu viens de dire ne dépasse la vérité sur 'Isâ ibn Mariam que de la longueur de ce bâton».
«Si!» ajouta-t-il, voyant que ses patriarches faisaient la moue. il dit aux musulmans: «Allez! vous êtes en sécurité sur ma terre, quiconque vous insulte paiera une amende, quiconque vous insulte paiera une amende, quiconque vous insulte paiera une amende. Je n'aimerais pas avoir une montagne d'or si je devais l'obtenir en portant préjudice à l'un d'entre vous».
Il dit ensuite à son entourage: «Rendez-leur leurs cadeaux. Je n'en ai pas besoin. Je jure qu'Allah n'avait pas reçu de moi des pots de vin en me rendant mon royaume. Pourquoi donc y prendrais-je des pots de vin? J'obéirai à la volonté des gens aussi longtemps que ceux-ci obéiront à ma volonté».
Oumm Salamah qui racontait cette histoire dit: «Les deux émissaires sortirent renfrognés avec tout ce qu'ils avaient apporté. Nous, nous fûmes bien logés et traités». (ibn Ishâq)

Certains mentionnèrent que l'envoi de 'Amr ibn al 'As chez le Négus eut bien lieu après la bataille de Badr. D'autres soutiennent que l'envoi auprès de ce Négus eut lieu deux fois mais que les questions et les réponses rapportées entre lui et Ja'far lors de la première émigration étaient presque les mêmes que les questions et réponses mentionnées par ibn Ishâq. Après tout le contenu des questions formulées montre bien qu'il s'agissait là de la première plainte adressée au Négus.

La mort de son oncle Abou Tâlib

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) continu de le prêcher à l'Islam jusqu'aux derniers instants de sa vie 

Al-Musayyab ibn Hazn (رضي الله عنه) a dit: "Au moment où Abou Tâlib était à l'article de la mort, l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) vint le voir et trouva chez lui Abou Jahl et 'Abd-Allah ibn 'Abî 'Umayya ibn Al-Mughîra. L'Envoyé d'Allah s'adressa à Abou Tâlib en disant: "O mon oncle, Atteste qu'il n'y a d'autre divinité qu'Allah. C'est là un mot dont je serai témoin en ta faveur auprès d'Allah". Aussitôt Abou Jahl et 'Abd-Allah ibn 'Abî 'Umayya s'écrièrent: "O Abou Tâlib Vas-tu renier la foi de 'Abd Al-Muttalib?"
L'Envoyé d'Allah ne cessa de lui proposer de prononcer la profession de foi en répétant les mêmes mots, (tandis que les deux autres lui répétaient les mêmes propos). Mais, les dernières paroles de Abou Tâlib furent qu'il persistait dans la foi de 'Abd Al-Muttalib en refusant d'attester qu'il n'y a d'autre divinité qu'Allah.
- "Par Dieu!, s'écria l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم), je demanderai à Allah de te pardonner, tant que cela ne me soit pas défendu". Ce fut à cette occasion qu'Allah, le Très-Haut, révéla ce verset: {Il n'appartient pas au Prophète et aux Croyants d'implorer le pardon en faveur des polythéistes, fussent-ils des parents alors qu'il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l'Enfer}. Ensuite, Allah, le Très-Haut, révéla au sujet de Abou Tâlib, en s'adressant à l'Envoyé d'Allah ce verset: {Tu (Muhammad) ne diriges pas celui que tu aimes: mais c'est Allah qui guide qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés}. (Mouslim n°35)

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) demande à 'Ali (رضي الله عنه) de l'enterrer

'Alî ibn Tâlib (رضي الله عنه) a dit : « J'ai dit au Prophète (صلى الله عليه و سلم): "ton vieil oncle égaré (c'est-à-dire son propre père, Abû Tâlib) vient de mourir. Qui va l'enterrer ?"
- "va enterrer ton père".
- "Je ne l'enterrerai pas puisqu'il est mort idolâtre".
- "Va l'enterrer. Et puis ne fais rien d'autre avant de retourner auprès de moi".
- "Je suis allé l'enterrer. Ensuite je suis retourné auprès de lui avec des traces de sable sur moi. Il me dit d'aller me laver et a fait pour moi des prières qui me sont plus précieuses que tout ce qu'il y a sur la terre". (Silsila as-Sahîha de Al-Albâni, n°161)

Le voyage du Prophète (saws) à Tâif

Au mois de Chawwâl de l'an 10 de la prophétie (fin mai ou début juin 619 G), le prophète (Prière et bénédiction d'Allah sur lui), en compagnie de son esclave affranchi Zayd ibn Hârithah et marchant à pieds aller et retour, se rendit à Tâif, localité située à environ 111 km de la Mecque. Il appelait à l'Islam les tribus qu'il croisait sur son chemin mais aucune ne lui répondit. Arrivé à Tâif, il choisit trois frères parmi les chefs de la tribu des Tâifiens à savoir Abd Yâlil, Masaoud et Habib les trois enfants de Amr ibn Omair Ath-Thakafi. il s'installa parmi eux, les appela à Allah et à assister l'Islam. Le premier dit qu'il allait déchirer le voile de la Kaaba si Allah l'avait envoyé. Le deuxième dit: «Allah n'a-t-il pas trouvé un autre messager que toi?». Le troisième dit: «Par Allah, je ne te parlerai jamais. Si tu étais un Messager tu n'aurais pas besoin que je te réponde par la parole. Si tu mentais contre Allah, il ne conviendrait pas que je te parle». Sur ces mots, le Messager d'Allah (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) se leva et leur dit: «Puisque vous refusez, taisez-vous à mon sujet».

Le prophète (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) séjourna pendant dix jours parmi les gens de Tâif. Au cours d'une telle période, son appel n'épargna aucun des notables de la localité.

Ceux-ci lui répondirent: «Sors de notre pays!». Ils incitèrent contre lui les sots et les stupides. Au moment où le prophète (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) allait sortir, les sots et les esclaves le suivirent, l'injuriant et lui criant dessus au point d'ameuter les gens autour de lui. Organisés en deux rangs, ils se mirent tous à lui jeter des pierres et à lui adresser des grossièretés. Ils lui jetèrent des pierres aux tendons au point que ses chaussures fussent teintées de sang. Zayd ibn Hârithha s'offrait en bouclier pour le protéger mais fut blessé à la tête. Les sots et les stupides ne cessèrent de le suivre et de l'acculer au point de le contraindre à aller vers un jardin appartenant à Otba et à Chayba les deux enfants de Rabîa à 5,5 km de Tâif. Après que le Messager d'Allah (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) se fût réfugié dans ce jardin, les gens s'en retournèrent. Alors, il alla jusqu'à un cep de vigne et s'asseya à son ombre, adossé à un mur.

C'est là qu'il fit, après avoir retrouvé son calme, sa célèbre invocation qui dénotait que son coeur était rempli de tristesse pour la violence déjà subie et aussi de regret que personne ne crût au message. Il dit:

«Seigneur! Je me plains auprès de toi de ma faiblesse, de mon impuissance et du mépris que j'inspire aux gens.

O Toi, le plus Clément des Cléments! Tu es le Seigneur des affaiblis. Tu es mon Seigneur.

A qui me confies-tu?

Est-ce à ceux qui me détestent?

Ou bien me laisses-Tu avec mes ennemis?

Tout cela importe peu, si je ne m'attire pas Ta colère car, pour moi, Ton salut est plus vaste que tout.

Je cherche refuge auprès de la lumière de Ton visage par laquelle Tu dissipes les ténèbres et redresse qualitativement les affaires de ce monde et celles de l'au-delà, contre toute décharge de Ta colère sur moi.

Je ne cherche qu'à te satisfaire et il n'y a ni force ni puissance si ce n'est en Toi».

Lorsque les deux enfants de Rabîa le virent, ils le prirent en pitié. Aussi appelèrent-ils un garçon à eux, un chrétien nommé Addâs et lui dirent: «Prends de ce cep une grappe de raisins que tu porteras à cet homme»

Addâs s'exécuta. Il posa la grappe. Le Messager d'Allah (Prière et bénédiction d'Allah sur lui), qui, tendant alors la main dit: « au nom d'Allah» avant de manger.

Le garçon dit: «Les gens de ce pays ne prononcent pas une telle parole».

Le prophète (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) dit: «Et toi, de quel pays viens tu?».

Addâs : «Je suis chrétien, originaire de «Ninawâ» ».

Le Messager Allah (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) reprit: «Tu es originaire du village d'un homme vertueux, Younous ibn Mattâ».

Le garçon dit: «Comment as tu connu Younous ibn Mattâ ».

Le prophète (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) répondit: «Celui-là est mon frère. C'était un prophète et moi aussi je suis prophète». Cela dit Addâs se pencha, baisa les mains et les pieds du prophète (Prière et bénédiction d'Allah sur lui).

Les deux enfants de Rabîa se dirent alors l'un à l'autre: «Voilà, il a corrompu ton gosse».

Au retour de Addâs ils lui dirent: «Malheur à toi! qu'est ce que c'est, ce que tu viens de faire? ».

Le garçon répondit: «Maître! il n'existe pas sur terre meilleur que cet homme. Il m'a informé d'une chose que seul un prophète peut savoir».

Ils lui dirent: «Malheur à toi! qu'il ne te détourne pas de ta religion car ta religion est meilleure que la sienne».

Le Messager d'Allah (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) prit la route du retour à la Mecque après avoir quitté le jardin, triste et le cœur brisé. A l'entrée de la ville, Allah lui envoya l'ange Jibril, accompagné de l'ange des montagnes. Celui-ci lui proposa de renverser les deux montagnes sur les Mecquois.

Selon 'Âicha, elle a dit une fois au Prophète : «As-tu connu un jour plus pénible que le jour de Ouhoud?» Il dit: «Oui, j'ai supporté de ton peuple des choses plus pénibles encore et la plus pénible d'entr'elles fut ce que j'ai éprouvé de leur part le jour de la 'Aqaba. J'avais alors demandé la protection d'Ibn 'Abd Yàlil qui me la refusa. Je partis abattu par la déception et je me suis trouvé sans le savoir sur le mont «Qam Aththa'àlib» (sur la route de Nejd). En levant la tête je vis un nuage qui me couvrit de son ombre. Je regardai dans le nuage et y vis l'Ange Gabriel (salut de Dieu sur lui) qui m'appela en disant: «Dieu exalté a entendu ce que vient de te dire ton peuple et le refus qu'ils t'ont opposé. Il t'a envoyé l'Ange des montagnes pour que tu lui ordonnes de leur faire ce que tu veux». Juste à ce moment l'Ange des montagnes m'appela. Il me salua et me dit: «O Mohammad! Dieu a bien entendu ce que t'a dit ton peuple et je suis l'Ange des montagnes. Or mon Seigneur m'a envoyé à toi pour que tu m'ordonnes de faire ce que tu veux. Si tu veux que je les écrase entre les deux montagnes qui entourent la Mecque, je le ferai». Le Prophète lui dit: «Je souhaite plutôt que Dieu sorte de leurs reins une progéniture adorant Dieu seul sans rien Lui associer». (al-Boukhâri, Mouslim n°643)

Ensuite, il avança en direction de la Mecque et atteignit la vallée Nakhla où il séjourna pendant des jours. Il existait dans cette vallée deux endroits où l'on pouvait séjourner; As-Sayl AI­Kabir et Az-Zayma, dans la mesure où il y avait de l'eau et de la fertilité. Toutefois, à notre connaissance, aucune source ne précise l'endroit exact de son séjour dans la vallée.

Au cours de son séjour en ce lieu, Allah lui envoya un groupe de djinns. Ceux-ci, le Très Haut en a fait mention dans deux endroits du Coran:

1. La sourate Ahkâf:

(traduction relative et approchée) :«Rappelle-toi lorsque nous dirigeâmes vers toi une troupe de djinns pour qu'ils écoutent le Coran. Quand ils assistèrent à sa récitation, ils dirent: «Écoutez attentivement...» Puis, quand ce fut terminé, ils retournèrent à leur peuple, en avertisseurs. Ils dirent: «Ô notre peuple! Nous venons d'entendre un livre qui a été descendu après Moïse, confirmant ce qui l'a précédé. Il guide vers la vérité et vers un chemin droit. O notre peuple! Répondez au prédicateur d'Allah et croyez en lui. Allah vous pardonnera une partie de vos péchés et vous protègera contre un châtiment douloureux» (46:29-31)

2. La sourate de Djinns:

(traduction relative et approchée) :«Dis: il m'a été révélé qu'un groupe de djinns prêtèrent l'oreille puis dirent: nous avons certes entendu une lecture merveilleuse qui guide vers la droiture. Nous y avons cru et nous n'associerons jamais personne à notre Seigneur» (72:1,2)

Il ressort du contenu de ces versets et de celui des rapports faits au sujet du commentaire de cet événement que le Messager d'Allah (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) ne savait pas que ce groupe de djinns était venu l'écouter. Cela, il ne le sut que lorsqu'Allah le lui fit savoir en lui révélant de tels versets. On en déduit également que c'était 1a première fois que les djinns assistaient à la récitation. le contenu des rapports implique que les djinns sont, à plusieurs reprises, revenus écouter.

Assurément, cet événement était aussi un secours par lequel Allah lui fournit, à partir de ses mystères insondables, ses soldats que personne d'autre que lui ne connaît.

De surcroît, les versets descendus en rapport avec l'événement renfermaient des annonces de la réussite de l'appel du prophète (Prière et bénédiction d'Allah sur lui), précisant qu'aucune des forces de l'univers ne pouvait s'opposer à une telle réussite:

(traduction relative et approchée) :«Et quiconque ne répond pas au prédicateur d'Allah ne saura échapper au pouvoir d'Allah sur terre. Et, il n'aura pas de protecteur en dehors de Lui. Ceux-là sont dans un égarement évident» (46:32)

(traduction relative et approchée) :«Nous pensions bien que nous ne saurions jamais réduire Allah à l'impuissance sur la terre et que nous ne saurions jamais Le réduire à l'impuissance en nous enfuyant ». (72:12).

Ce secours et ces annonces dissipèrent les nuages de tristesse, d'affliction et de désespoir qui suivaient le Messager d'Allah depuis qu'il avait quitté Tâif, chassé et stupéfait. En conséquence de cela, celui-ci était résolu à rentrer à la Mecque, à reprendre son premier plan d'exposition de l'Islam, de communication du message éternel d'Allah, avec un zèle tout nouveau.

Alors, Zayd ibn Hâritha lui dit: «Comment les réintégrer (les kouraichites) alors qu'ils t'ont fait sortir?».

Le prophète (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) dit: « Zayd! Allah va décanter la situation que tu vois et lui apportera une solution. Il secourra Sa religion et fera triompher son prophète».

À l'approche de la Mecque, le Prophète (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) resta à Hirâ et envoya quelqu'un des Khouzâaa auprès d'Al-Akhnas ibn Shouraik demandant à ce dernier de le protéger. Celui-ci dit:

"Je suis un allié et l'allié ne protège pas".

Le Messager d'Allah (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) envoya alors auprès de Souhayl ibn Amr qui répondit: «Banou Amir ne protègent pas Banî Kaab».

Il envoya auprès d' Al-Moutaim ibn Adi qui dit: «Oui», s'arma puis appela ses fils et son peuple et leur parla en ces termes: «Prenez vos armes et postez-vous aux coins de la maison car j'ai accepté de protéger Mouhammad». Ensuite il envoya auprès du Messager d'Allah (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) pour lui dire de venir. A son arrivée, il lui dit «Entre!». En compagnie de Zayd ibn Haritha le prophète (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) entra à la Mecque et alla jusqu'à la sainte mosquée.

Debout sur sa monture, Al-Moutaim ibn Adi appela: «Ô Kouraich! j'accorde ma protection à Mouhammad. Alors, que personne ne le touche! ».

Le Messager d'Allah (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) alla jusqu'à l'encoignure, fit le tour du temple accomplit deux prosternations et, escorté par Moutaim et ses fils armés, rentra chez lui.

On raconte que ce jour-là, Abou Jahl! interrogea Moutaim en ces termes: «Mais, toi, es-tu protecteur ou un adepte : un musulman?».

Celui-ci répondait: «Plutôt protecteur!» Abou Jahl reprit: «Ton protège est le nôtre».

Le Messager d'Allah (Prière et bénédiction d'Allah sur lui) avait gardé en mémoire cet acte de Moutaim.

Aussi, dit-il au sujet des prisonniers de Badr : «si Al-Moutaim » était encore vivant et me demandait la libération de ceux-là, je lui accorderais cette faveur».

Le voyage nocturne et l'ascension (-1 H. ; 53 ans)

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) voyage une nuit de la Mecque à Jérusalem, puis monte jusqu'au Jujubier célèste

Allâh (تعالى) a dit: {Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur [Mouhammad], de la mosquée Al-Haram à la mosquée Al-Aqsa dont Nous avons béni l'alentours, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles.} (17/1)

Selon Anas ibn Mâlik (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Al-Burâq" -une monture blanche, plus grande qu'un âne et plus petite qu'une mule, qui se trouvait d'un bond où son regard s'arrêtait- me fut amenée. Je la montai et fus transporté à Jérusalem. Là-bas, je l'attachai à l'anneau destiné à l'usage des prophètes. Je pénétrai dans la mosquée où je pria deux rak'a. A ma sortie, Gabriel (عليه السلام) m'offrit deux récipients: l'un contenant du vin, l'autre du lait. Je choisis le lait; et Gabriel me déclara alors que j'avais élu la voie primordiale. Porté par lui, je m'élevai jusqu'aux régions célestes. Gabriel demanda la permission d'y accéder.
- "Qui est-ce?", demanda-t-on.
- "C'est Gabriel ", répondit-il.
- "Et qui t'accompagne?".
- "C'est Muhammad ".
- "A-t-il donc reçu la Mission?".
- "Oui".
On nous ouvrit et je vis aussitôt Adam qui me souhaita la bienvenue et invoqua (Allah) en ma faveur. Puis, je fus porté au second ciel, Gabriel (عليه السلام) demanda qu'on nous ouvrît.
- "Qui est-ce?", demanda-t-on.
- "C'est Gabriel ", répondit-il.
- "Et qui t'accompagne?".
- "C'est Muhammad ".
- "A-t-il donc reçu la Mission?".
- "Oui".
On nous ouvrit et je vis aussitôt les deux cousins maternels: Jésus ('Isa), le fils de Marie et Jean Baptiste, fils de Zacharie (qu'Allah leur accorde Ses bénédictions) qui me souhaitèrent la bienvenue et le bien. Puis, je fus porté au troisième ciel, et Gabriel demanda aussi la permission d'y pénétrer.
- "Qui est-ce?", demanda-t-on.
- "C'est Gabriel ", répondit-il.
- "Et qui t'accompagne?".
- "C'est Muhammad ".
- "A-t-il donc reçu la Mission?".
- "Oui".
On nous ouvrit et je trouvai aussitôt Joseph (Yûsuf) (عليه السلام) à qui a été assignée la moitié de la beauté humaine. Celui-ci me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus ensuite porté au quatrième ciel et Gabriel (عليه السلام) demanda qu'on nous ouvrît.
- "Qui est-ce?", demanda-t-on.
- "C'est Gabriel ", répondit-il.
- "Et qui t'accompagne?".
- "C'est Muhammad ".
- "A-t-il donc reçu la Mission?".
- "Oui".
On nous ouvrit et je trouvai Anoch ('Idris) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Allah - à Lui la puissance et la gloire - dit à ce sujet: {Et Nous l'élevâmes à un haut rang}. Je fus alors porté au cinquième ciel et Gabriel demanda qu'on nous ouvrît.
- "Qui est-ce?", demanda-t-on.
- "C'est Gabriel ", répondit-il.
- "Et qui t'accompagne?".
- "C'est Muhammad ".
- "A-t-il donc reçu la Mission?".
- "Oui". On nous ouvrit et je trouvai Aaron (Hârûn) (saws) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus ensuite porté au sixième ciel et Gabriel (que la paix soit sur lui) demanda qu'on nous ouvrît.
- "Qui est-ce?", demanda-t-on.
- "C'est Gabriel ", répondit-il.
- "Et qui t'accompagne?".
- "C'est Muhammad ".
- "A-t-il donc reçu la Mission?".
- "Oui". On nous ouvrit et je trouvai Moïse (Mûsa) (saws) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Je fus porté enfin au septième ciel et Gabriel (que la paix soit sur lui) demanda qu'on nous ouvrît.
- "Qui est-ce?", demanda-t-on.
- "C'est Gabriel ", répondit-il.
- "Et qui t'accompagne?".
- "C'est Muhammad ".
- "A-t-il donc reçu la Mission?".
- "Oui". On nous ouvrit et je trouvai Abraham ('Ibrâhim) (saws), le dos appuyé contre la Maison Peuplée dans laquelle pénètrent journellement un nouveau groupe de soixante-dix mille Anges. Puis, il m'emmena vers "Sidrat al-Muntaha" (le Lotus de la limite extrême) dont les feuilles ressemblaient aux oreilles d'éléphants et les fruits étaient (grands) comme les cruches. Au moment où -par l'ordre d'Allah- le lotus fut couvert de ce qui le couvrit, il se transforma et aucun des créatures d'Allah ne pourrait décrire sa splendeur. Allah me révéla, alors, ce qu'Il voulut, et prescrivit l'accomplissement de cinquante prières par jour. Je retournai voir Moïse (Mûsa) qui me demanda: "Qu'est-ce qu'a prescrit le Seigneur à ta Communauté?".
- "Une cinquantaine de prières", lui dis-je.
- "Retourne à ton Seigneur et demande-Lui la réduction de ce nombre, car ta Communauté ne supportera point cette prescription. Je connais bien les israélites; je les avais mis à l'épreuve et je m'étais employé à les ramener sur la bonne voie".
Le Prophète poursuivit: Je retournai à mon Seigneur et je Lui demandai de réduire le nombre des prières pour la faveur de ma Communauté. Il m'exauça en les amoindrissant de cinq prières. J'allai ensuite trouver Moïse (Mûsa) pour l'informer de la réduction des cinq prières. Toutefois, il me répéta: "Retourne à ton Seigneur et demande-Lui la réduction de ce nombre, car ta Communauté ne le supportera point". Je ne cessai alors de faire la navette entre mon Seigneur (à Lui la puissance et la gloire) et Moïse (Mûsa) (que la paix soit sur lui) pour demander plus de réduction encore jusqu'à ce qu'Allah me décréta: "O Muhammad! Je prescris irrévocablement cinq prières jour et nuit, dont chacune équivaut à dix, cela fait alors cinquante. Quiconque a dessein de faire une bonne action et ne la faite pas, on lui inscrira une récompense à son actif; s'il l'exécute, une récompense équivalente à dix bonnes actions lui sera inscrite. Tandis que quiconque a l'intention de perpétrer une mauvaise action et qu'il ne l'accomplit pas, rien ne sera inscrit à son passif; si au contraire il l'accomplit, on lui inscrira la punition d'une seule mauvaise action". Je redescendai et arrivai auprès de Moïse (que la paix soit sur lui) pour l'informer de la chose, mais il me dit: "Retourne à ton Seigneur et demande-Lui une nouvelle réduction".
"Je suis déjà retourné plusieurs fois à mon Seigneur, jusqu'à ce que j'aie trouvé inconvenant de Lui adresser encore une fois cette demande." répondis-je à Mûsa. (Mouslim n°234) 

 

D'après Mâlik ibn Sa'sa'a (ra), le Prophète (saws) a dit: Pendant que je me trouvais auprès de la Maison sacrée (la Ka'ba) dans un état intermédiaire entre le réveil et le sommeil, j'entendis quelqu'un appeler: "L'homme se trouvant entre les deux autres!". (il y avait, selon les commentateurs, deux hommes à côté du Prophète). J'y répondis. On m'emmena et m'offrit ensuite un bassin d'or rempli de l'eau de Zamzam. On me fendit la poitrine d'ici jusque là. Un autre transmetteur, Qatâda, s'enquérit: "Et qu'a-t-il entendu par (d'ici jusque là)?". -"Jusqu'au bas-ventre", répliqua Anas. - On m'extraira le cœur, dit le Prophète, et après l'avoir lavé avec l'eau de Zamzam, on me le remit à sa place en le bourrant de la foi et de la sagesse. Puis, me fut amenée "Al-Burâq" -une monture blanche, plus grande qu'un âne et plus petite qu'une mule, qui se trouvait d'un bond où son regard s'arrêtait-; sur laquelle on me fit monter. Puis, je m'en allai avec Gabriel, jusqu'à atteindre le ciel le plus proche où il demanda qu'on nous ouvrît.
- "Qui est-ce?", demanda-t-on.
- "C'est Gabriel ", répondit-il.
- "Et qui t'accompagne?".
- "C'est Muhammad ".
- "A-t-il donc reçu la Mission?".
- "Oui". On nous ouvrit donc en disant: "Qu'il soit donc le bienvenu! Quelle heureuse arrivée que la sienne!". J'y trouvai alors Adam (que la paix soit sur lui)". Et le Prophète se mit à relater la suite des événements (déjà mentionnés dans le hadith précédent) en disant qu'il avait rencontré au second ciel, Jésus ('Isa) et Jean-Baptiste (Yahiya) (que la paix soit sur les deux); au troisième, Joseph (Yûsuf); au quatrième, Anoch ('Idris); et au cinquième, Aaron (Hârûn) (que la bénédiction d'Allah soit sur eux tous). - Nous parvînmes enfin au sixième ciel, continua le Prophète, là je vis Moïse (Mûsa) (que la paix soit sur lui) que je saluai. Et lui de me répondre: "Que tu sois le bienvenu, frère vertueux et prophète vertueux!". A peine l'avais-je dépassé, qu'il se mit à pleurer. "Pourquoi tu pleures?", lui demanda-t-on.
- "O Seigneur, répondit-il, ce jeune homme, vous l'avez envoyé après moi; et pourtant une multitude de sa Communauté iront au Paradis, tandis que ceux qui y accéderont parmi ma Communauté seront moins nombreux". Puis, nous montâmes au septième ciel où je vis Abraham ('Ibrâhim). Or, le Prophète (saws) raconta qu'il avait vu quatre fleuves: deux apparents et deux autres sous terre. "O Gabriel! Quels sont donc ces fleuves?", demanda-t-il.
L'Archange répondit: "Les deux fleuves souterrains sont du Paradis; quant aux deux autres, ils sont le Nil et l'Euphrate". Le Prophète poursuivit son récit: Puis, on me montra la Maison Peuplée à son endroit sur laquelle j'interrogeai Gabriel qui me dit: "C'est la Maison Peuplée où chaque jour, soixante-dix mille Anges font la prière pour une seule fois dans leur vie". Ensuite, on m'apporta deux récipients: l'un contenant du vin et l'autre de lait. Je choisis celui-ci. "Vous y êtes! Qu'Allah te bénis pour la faveur de ta Communauté! Tu as opté pour la voie primordiale", constata Gabriel. Aussi, il me fut prescrit d'accomplir cinquante prières par jour..." Et le Prophète relata ce qui s'était passé à ce sujet. (Mouslim n°238)

A son retour, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) raconte cela à Qouraych et les preuves qu'Il leur apporte

Oum Hâni' (رضي الله عنها) dit : "Le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - dormait chez nous la nuit où le miracle d'al-Isrâ' eut lieu. Je constatai son absence cette nuit là et je ne pus fermer l'œil de peur qu'un malheur ne lui soit arrivé. [A son retour], le Prophète m'expliqua : "Gabriel - que la paix soit sur lui - vint me voir, il me prit par la main et nous sortîmes de la maison. Devant la porte, je trouvai une monture entre la mule et l'âne. Il me fit monter dessus et nous partîmes.
Arrivés au Temple de Jérusalem, il me montra Abraham qui était de la même constitution que moi. Il me montra Moïse : il était basané et grand de taille avec des cheveux blancs, il ressemblait aux gens de Azd Shanu'ah (une tribu arabe). Il me montra Jésus, fils de Marie, il était blanc de teint avec un peu de rougeur. Il ressemblait à 'Urwah Ibn Mas'ûd Ath-Thaqafî. Il me montra aussi l'Imposteur [l'Antéchrist]. Borgne de l'œil droit, il ressemblait à Qotn Ibn 'Abd Al-'Ozzâ." Puis il me dit : "Je veux sortir raconter tout ce que j'ai vu à Qoraïsh." Je le retins par ses vêtements et lui dit : "Je t'en conjure, tu sais bien que ses gens te démentissent et je crains qu'il ne te fassent du mal !" Il libéra ses vêtements de ma main et sortit.
Il alla les voir dans leur lieu de rencontres et leur raconta son récit. Mut'am Ibn 'Udayy se leva et lui dit : "Ô Muhammad, si tu étais aussi jeune que tu l'étais dans le temps, tu n'aurais pas dit une telle chose et resté impuni !"
Un autre homme lui dit : "As-tu vu sur ton chemin des chameaux qui nous appartiennent à tel endroit ?"
Le Prophète répondit : "Oui, ils ont égaré un chameau et sont actuellement à sa recherche."
L'homme lui demanda : "As-tu vu le troupeau de mon cousin un tel ?"
Le Prophète dit : "Oui, je l'ai croisé à tel endroit. Une chamelle rouge s'est cassé [un membre]. Ils avait un récipient d'eau que j'ai bu."
Ils lui demandèrent de donner le nombre de bêtes dans le troupeau et le nom des bergers. Il répondit qu'il n'y avait pas fait attention puis il tomba subitement en sommeil. Il vit le troupeau devant lui et compta les bêtes et prit connaissance des bergers qui étaient avec le troupeau. Quand il se réveilla, il leur donna le nombre de bêtes dans le troupeau et leur dit que les bergers était Ibn Abî Quhâfah et un tel et un tel. Il leur dit aussi que le troupeau allait rentrer à la Mecque le lendemain de telle direction.
Le lendemain, ils attendirent à l'endroit indiqué et virent les chameaux arriver. Ils les interrogèrent et purent vérifier qu'un chameau s'était bien égaré. Ils interrogèrent le deuxième troupeau et vérifièrent qu'une chamelle rouge s'était cassé un membre. Ils les interrogèrent à propos du récipient d'eau. Abû Bakr Ibn Abî Qohâfah qui accompagnait le troupeau répondit qu'ils avaient bien un récipient et qu'il l'avait remplit lui même et qu'il ne savait pas qui avait bien pu la boire. Quand Abû Bakr prit connaissance de toute l'histoire il fit foi au Prophète et cru ce que le Prophète avait relaté. C'est depuis ce moment là qu'il fut qualifié d'As-Siddîq (i.e. celui qui croit).

Selon Abou Hurayra (ra), l'Envoyé d'Allah (saws) a dit: Je me vis (en songe) dans l'enceinte de la Ka'ba (le Hijr), pendant que les Qoraychites me questionnaient sur mon Voyage Nocturne. Ceux-ci m'interrogèrent alors sur des détails concernant le Temple de Jérusalem que je n'avais pas retenus; ce qui me causa une affliction qui me fut inconnue jusqu'alors. Le Prophète ajouta: "Allah fit alors apparaître le monument à ma vue, et ainsi je pus répondre à toutes leurs questions". (Mouslim n°251)

L'hégire du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

L'ordre divin d'immigrer vers Médine

D'après Abou Moussa le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : " J'ai vu en rêve que j'ai quitté la Mecque définitivement pour m'installer sur une terre qui abrite une palmeraie et j'ai cru qu'il s'agissait soit de Yamama, soit de Hadjar… A ma grande surprise, j'ai su par la suite qu'il s'agissait de Médine-Yattrib…" (al-Boukhari n°3352) et Mouslim n°4217)

Al-Boukhari (3906) rapporte d'après Aïcha que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit aux musulmans : « votre destination m'a été montrée dans un rêve. C'est une palmeraie situé entre deux zones couvertes de pierres noires ». Dès lors, certains allèrent s'installer à Médine et ceux qui s'étaient rendu en Abyssinie partirent pour Médine.

Al-Hafizh a dit : « Al Harra est une terre recouverte de pierres noires.. Ce rêve est différent du précédent cité dans le hadith d'Abou Moussa qui rapporte l'hésitation du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) [entre deux destinations] Ibn Tine a dit : « Il semble qu'on ait montré au Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) un lieu d'immigration qui ressemblait à Médine et à d'autres (endroits). Et puis on lui en donna une description qui ne s'appliquait qu'à Médine. Ce qui désigna celle-ci.

Le Prophète va être accompagné d'Abou Bakr

Aïcah dit : « Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dit aux musulmans : « votre destination m'a été montrée dans un rêve. C'est une palmeraie situé entre deux zones couvertes de pierres noires » Abou Bakr se prépara pour se rendre à Médine et le Messager (bénédiction et salut soient sur lui) lui dit : attends. J'espère qu'on va m'y autoriser.

Abou Bakr lui dit : « tu espères vraiment obtenir une autorisation, puissent mes père et mère être sacrifiés pour te sauver ! ? ». – « Oui ». Abu Bakr décida dès lors de l'attendre pour l'accompagner.

Abou Bakr lui dit : « tu espères vraiment obtenir une autorisation, puissent mes père et mère être sacrifiés pour te sauver ! ? ». – « Oui ». Abu Bakr décida dès lors de l'attendre pour l'accompagner. Pour ce faire, il mobilisa deux montures et les nourrit avec des aliments de bétail composés de feuilles de samoura (spina oegyptiaca) pendant 4 mois… Aïcha pousuivit : un jour nous étions assis chez Abou Bakr au milieu de la journée quand quelqu'un vint lui dire : voici le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) qui arrive voilé à une heure à laquelle il n'a pas l'habitude de nous rendre visite… Abou Bakr dit : puissent mes père et mère être sacrifiés pour le sauver ! Il ne vient que pour une affaire grave… Elle poursuit : A son arrivée, le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) demanda et obtint l'autorisation d'entrer. puis il dit à Abou Bakr : « Fais sortir ceux qui sont avec toi ». – Abou Bakr lui dit : « ils ne sont que ta famille, puissent mes père et mè

re être sacrifiés pour te sauver ! » - Puis le Messager (bénédiction et salut soient sur lui) reprit : « je suis autorisé à sortir ». Abou Bakr lui dit : « l'accompagnement ! » c'est-à-dire : je veux t'accompagner, puissent mes père et mère être sacrifiés pour te sauver ! » . Le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) dit : « oui » - Abou Bakr dit : prends– puissent mes père et mère être sacrifiés pour te sauver ! – l'une de mes montures que voici… - Le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) dit : « Je la prends contre son prix » - Aïcha poursuit : « J'ai bien préparé les montures et les ai munies de provisions conservés dans un sac… Asma fille d'Abou Bakr découpa une partie de se ceinture pour attacher la bouche du sac. Depuis lors, elle reçut le sobriquet de Dhat an-nitaqayn…

...

Les têtes pensantes de la Mecque se réunirent et décidèrent d'assassiner le Prophète (صلى الله عليه و سلم) pour se débarrasser de lui et du message qui attentait à leurs commerces et au système social dont ils profitaient. Pour éviter les représailles des Hashémites, ils décidèrent d'élire vingt jeunes chevaliers parmi les différentes tribus de Qoraïsh qui exécuteraient cette mission de nuit. De cette façon, le crime serait partagé par toutes les tribus et les Hashémites ne pourraient pas se battre seuls contre tous, ni identifier précisément l'assassin de Muhammad (صلى الله عليه و سلم). Quand ladite nuit tomba, les chevaliers armés d'épées et de lances encerclèrent la maison du Prophète et attendirent qu'il sorte de chez lui pour la prière de l'aube comme il faisait d'habitude. A l'heure de la prière, le Prophète sortit mais les redoutables chevaliers n'y virent que du feu ! Le Prophète sortit de chez lui la tête haute, sans armes. Les chevaliers qui le guettaient impatiemment ne le virent même pas. Les vingt chevaliers étaient dans un profond sommeil ou, en tout cas, leurs facultés de perception furent suspendues par Dieu, le seul compagnon et protecteur de Son Prophète ! Et, pour bien marquer son passage, le Prophète fit le tour des chevaliers et lança une poignée de sable à la face de chacun d'eux. Quand les premières lueurs du matin poignirent, les chevaliers reprirent conscience. Ils virent dans quel état ils étaient et se rendirent compte de l'absence définitive de leur proie...

Dès que le départ du Prophète (صلى الله عليه و سلم) fut signalé, les Qoraïshites se lancèrent sur ses traces et aboutirent à l'entrée d'une grotte où le Prophète et son compagnon Abou Bakr s'étaient réfugiés... Dieu troubla les Qoraïshites: les traces de pas menaient bien à cette grotte mais visiblement, elle n'était pas fréquentée. Plus bas, dans la grotte, Abou Bakr dit à son ami Muhammad (صلى الله عليه و سلم): "Si l'un d'eux regarde sous ses pieds, il nous verra..."
Et le Prophète de répondre : "Que penses-tu de deux [personnes] dont Dieu est le troisième ?"

Allâh (تعالى) a dit: {Si vous ne lui portez pas secours... Allah l'a déjà secouru, lorsque les mécréants l'avaient banni, deuxième de deux. Quand ils étaient dans la grotte et qu'il disait à son compagnon : "Ne t'afflige pas, car Dieu est avec nous." Dieu fit alors descendresur lui Sa sérénité et le soutint de soldats que vous ne voyiez pas, et Il abaissa ainsi la parole des mécréants, tandis que la parole d'Allah eut le dessus. Et Allah est Puissant et Sage.} (9/40)

Quand ils furent débarrassés de leur poursuivants, le Prophète et Abou Bakr retrouvèrent leur guide Abdullâh Ibn Uraïqit et le berger d'Abou Bakr, 'Âmir Ibn Fuhaïrah, et continuèrent leur route. Ils passèrent à proximité de la tente d'une femme qu'on appelait Oum Ma'bad Al-Khozâ'iyyah. Les voyageurs étaient alors à bout de vivres. Ils demandèrent à Oum Ma'bad de leur vendre de quoi tenir le reste du trajet. Mais la femme, gênée, leur dit : "Par Dieu, si j'avais de quoi vous donner, je vous l'aurais donner gratuitement".
Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) vit dans un coin une chèvre frêle. "Et cette chèvre ?", demanda le Prophète.
"Elle est frêle comme tu le vois", répondit la femme.
Le Prophète lui demanda d'approcher la chèvre. Alors, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) posa sa main sur la chèvre qui subitement prit des forces. Puis, il toucha son pis qui se remplit de lait. Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) prit du lait de la chèvre et commença par donner à ses compagnons. Ensuite, il en donna à Oum Ma'bad, il remplit un bol destiné à Abou Ma'bad et il finit par en boire à son tour. Les voyageurs suivirent leur chemin. Quand Abou Ma'bad fut de retour, il s'étonna à la vue du bol de lait car il savait que leur chèvre ne donnait pas de lait. Alors, Oum Ma'bad lui décrivit le Prophète et lui raconta ce qu'il fit. Il lui dit : "C'est l'homme que Qoraïsh poursuit pour l'assassiner". Oum Ma'bad et Abou Ma'bad embrassèrent l'Islam.

Aïcha poursuit : le Messager d'Allah et Abou Bqkr se rendirent à Thawr et s'y cachèrent pendant trois nuits … Abdoullah ibn Abou Bakr, un jeune homme intelligent et habile passait la nuit avec eux et les quittait à l'aube pour se retrouver au matin à la Mecque avec les Quraych comme s'il avait passé la nuit avec eux. Il écoutait bien tout ce qu'ils mijotaient et profitait ensuite de l'obscurité de la nuit pour rejoindre le Prophète et son compagnon afin de les en informer – Amir ibn Fouhayra, un affranchi d'Abou Bakr, conduisait son troupeau de moutons vers les lieux et les mettait à leur disposition à une heure avancée de la nuit et ils en trayaient du lait puis Amir revenait au cours de la nuit pour les reconduire et il répétait ce geste chaque soir durant trois nuits…

 

Le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) et Abou Bakr louèrent les services d'un homme issu des Bani ad-Dil, eux-mêmes, issus des Bani Abd Ady. L'homme était un bon guide. Il partageait encore les croyances des Quraychites, mais il lui firent confiance et lui remirent leurs montures et lui donnèrent rendez-vous après quatre nuits. Il se rendit auprès d'eux au matin [du jour fixé] et partit avec eux en compagnie d'Amir ibn Fouhayra puis il les engagea dans une route côtière…

 

Ibn Shihab dit :Abd Rahman ibn Malick al-Moudladji, neveu de Souraqa ibn Malick ibn Djou'choum, m'a informé que son père lui avait dit qu'il avait entendit Suoaqa ibn Djochom dire : « des émissaires des Qurayches virent nous proposer un prix pour la capture du Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) et d'Abou Bakr. Le prix devait revenir à celui qui les tuerait ou les capturerait . Je me trouvais dans une assemblée de ma tribu Bani Moudladj quand un homme arriva auprès de nous et dit : « Je viens d'apercevoir des silhouettes sur la côte et je pense que, c'est Mouhammad et ses compagnons … Souraqat dit : j'ai tout de suite compris que c'était bien eux, mais j'ai dit à l'homme : non, ce ne sont pas eux, tu as dû voir Un tel et Un tel partis pour nous renseigner … Je suis resté un peu de temps dans l'assemblée puis je me suis levé et rentré [chez moi] et j'ai donné à mon esclave femelle l'ordre de sortir mon cheval et de le conduire vers des arbres [environnants] pour le cache

r en attendant mon arrivée. Et puis j'ai pris ma lance et quitté la maison à partir de son côté arrière et traîné la lance tout en maintenant sa pointe très bas. Et puis je suis monté sur mon cheval et l'ai éperonné. Quand je me suis trouvé à proximité d'eux (Abou Bakr et le Prophète) le cheval a fait un faux pas et je suis tombé. Et puis je me suis relevé et pris une flèche de mon carquois et en ai sorti des flèches de divination histoire de savoir si j'allais les rattraper ou pas. La flèche qui est sortie indiquait le contraire de ce que je voulais. Je me remis à cheval et n'ai pas tenu compte de l'indication donnée par les flèches. Le cheval m'a rapproché du Prophète de sorte que j'entendais sa récitation du Coran. Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) ne regardait pas derrière lui contrairement à Abou Bakr qui, lui, le faisait souvent. Les pieds avant de mon cheval se sont enfoncés dans la terre jusqu'aux genoux et je suis tombé. Et puis j'ai crié dans les oreilles du chev

al et, à peine a –t-il tiré ses pieds de la terre qu'une poussière s'en est dégagé pour montrer vers le ciel comme de la fumée… J'ai encore consulté mes flèches et ai découvert le résultat que je n'aimais pas. C'est alors que je leur ai annoncé qu'ils étaient en sécurité. Quand je me suis rendu auprès d'eux après avoir été confronté à des entraves, j'ai eu le pressentiment que le message du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) triompherait… Je leur ai dit que sa tribu avait mis sa tête à prix et leur ai raconté ce que les gens voulaient faire d'eux et leur ai proposé des provisions, mais ils n'ont rien voulu prendre de moi et ne m'ont rien demandé… mais il (le Prophète) a dit : observe la discrétion à notre égard… Je lui ai demandé d'écrire son engagement à garantir ma sécurité… et il a donné à Amir ibn Fouhayra l'ordre de l'écrire sur un bout de peau. Et puis le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) partit…

 

Ibn Shihab a dit : « d'après Urwa le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) rencontra Zoubayr au sein d'une caravane constituée par des commerçants musulmans revenant de la Syrie. Zpubayr offrit au Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) et à Abou Bakr des tissus blancs.

Période médinoise

L'arrivée du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) à Médine

La joie des médinois

D'après al-Bara (P.A.a) : "Puis le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) arriva. Je n'avais jamais vu les habitants de Médine aussi contents. Même les enfants n'avaient plus qu'un seul mot à la bouche : voici venir le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui)" (al-Boukhari, 4560).

...

Tout Ansâr espérait recevoir le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) chez lui. Ils interrompirent à plusieurs reprises le cours de sa monture. Et le Prophète leur répondit par ces termes: "laissez-la, elle est ordonnée". La chamelle poursuivit son cours jusqu'à s'arrêter dans une cours devant la maison de Abou Ayyoûb.

Abou Ayyoûb s'en réjouit à l'extrême. Il ses précipita à accueillir le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã); emporta ses effets personnels comme s'il portait les trésors de la terre et il se lança vers sa maison.

Celle si se composait de deux étages, le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) en choisit le plus bas pour être accessible à ses Compagnons. Mais Abou Ayyoûb ne put supporter d'être au-dessus du Prophète et lui fit part de son souci. Après plusieurs épisodes qui montrant à quel point celui-ci respectait le Prophète et l'aimait, il parvint à le convaincre de monter au premier étage.

Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) resta chez Abou Ayyoûb pour quelque mois jusqu'à ce furent bâties sa mosquée et les chambres d'alentours.

...

Quand les musulmans de Médine apprirent que le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) avait quitté la Mecque, ils se rendirent chaque matin à la Harra et l'attendaient jusqu'au moment de l'intensité de la chaleur de la journée puis ils rentraient chez eux. Un jour ils rentraient après une longue attente quand, arrivés chez eux, ils furent alertés par un juif qui était monté sur une forteresse pour chercher une affaire. Car il aperçut le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) et ses compagnons tout de blanc vêtus et il ne put s'empêcher de crier à tue-tête : « ô peuple arabe ! Voici votre chance que vous attendiez ». Les musulmans se saisirent de leurs armes et allèrent accueillir le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) à l'entrée de la Harra… Il s'orienta avec eux vers la droite et s'installa dans le campement des Bani Amr ibn Awf au cours d'un lundi du mois de Rabï al- awwal .. ; Abou Bakr se mit debout devant les gens tandis que le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) restait assis .. Quand les rayons du soleil atteignirent le Messager (bénédiction et salut soient sur lui) Abou Bakr étendit son pagne pour l'en protéger et s'est alors que les gens reconnurent le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui). Celui-ci resta au sein des Bani Amr ibn Awf un peu plus de dix nuits et fonda la première mosquée bâtie sur une base de piété et y effectua une prière. Et puis, il se réinstalla sur sa monture et les gens marchèrent à ses côtés jusqu'à ce que sa chamelle se couchât à l'emplacement de son (actuelle) mosquée à Médine. Des musulmans l'utilisaient comme lieu de prière, mais, auparavant, le terrain avait appartenu à Sahl et Souhayl qui y exposaient des dattes à sécher. Ces deux garçons étaient des orphelins pris en charge par As'ad Ibn Zouara… Quand la chamelle se coucha, le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) dit : « C'est ici le campement, s'il plaît à Allah ». Et puis il fit convoquer les garçons et leur demanda de lui vendre le terrain. Et ils lui dirent : « non. Nous vous l'offrons, ô messager d'Allah ! » Celui-ci refusa de l'accepter comme un cadeau ; il l'acheta et se mit à y construire sa mosquée. Il portait des briques comme les autres et disait :

Cette charge n'est pas comme celle de Khaybar

C'est bien meilleur et plus pur, ô notre Maître !

Il disait aussi :

Mon Seigneur ! La vraie récompense est celle de l'Au-delà

Accorde Ta miséricorde aux Ansar et aux immigré.

Il paraphrasait un poète musulman dont l'identité ne m'a pas été révélée… Ibn Shihab poursuit : aucun autre hadith ne nous apprend que le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) ait cité un vers autre que celui-là » (rapporté par al-Boukhari, 3906).

La bataille de Badr (2 H ; 55 ans)

La date de cette bataille

La grande conquête de Badr a eu lieu le vendredi 17 Ramadan de l'an deux de l'Hégire.

Les causes de cette bataille

Comme les mecquois représentaient un danger permanent, à cause de leur puissance militaire, il était indispensable pour les musulmans de trouver des moyens préventifs afin d'essayer de les affaiblir. C'est dans cette optique que le Prophète (saws) décida de mener une petite expédition militaire contre une caravane commerciale dirigée par Abou Soufiane, et ce justement, afin de porter un coup à la puissance économique (et donc, à la puissance militaire) des infidèles mecquois. Il est important de noter que, lorsque les musulmans quittèrent Madinah, ils ne s'imaginaient pas du tout qu'ils allaient être entraînés dans une véritable guerre et ne s'étaient donc pas préparés à cette éventualité.

L'armée musulmane

Le Prophète (saws) était à ce moment accompagné de trois cent treize Compagnons (رضي الله عنهم): soixante dix-sept émigrés de Makkah et deux cent trente six habitants de Médine.

L'armée musulmane avait en tout et pour tout six cottes de mailles, huit épées, deux chevaux et quelques soixante dix chameaux, que les soldats devaient se relayer pour monter.

De la caravane à l'armée

Alors que les Compagnons (رضي الله عنهم) se dirigeaient vers la caravane, Abou Soufiane fut informé de leur expédition. Il dépêcha un homme à Makkah afin qu'il aille alerter les Qouraïchites du danger qui guettait leur caravane et leurs biens. En apprenant cette nouvelle, ces derniers s'empressèrent de former une solide armée, dans le but d'en finir une bonne fois pour toute avec les musulmans. Le groupe des infidèles, avec à sa tête Outba Ibn Abi Djahal, comptait pas moins de neuf cent cinquante soldats parfaitement armés, cent chevaux et sept cent chameaux. Ils s'étaient préparés pour une bataille de grande envergure.

En prenant connaissance de cela, le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) consulta ses Compagnons (رضي الله عنهم) afin de décider de la conduite à suivre. Ceux-ci décidèrent à l'unanimité de faire face à cette armée, pourtant supérieure à la leur, et ce, à tous les niveaux: en nombre, en équipement, en expérience et même en préparation.

Entre temps, la caravane de Abou Soufiane réussit à s'échapper et à se mettre à l'abri.

Le début de la bataille par des combats singuliers

D'après Abou Dhar (qu'Allah soit satisfait de lui), Qays ibn 'Ubâd a dit: J'ai entendu Abou Dhar jurer que ce verset: {Voici deux clans adverses qui disputaient au sujet de leur Seigneur} fut révélé au sujet de ceux qui, le jour de Badr, sortirent des rangs pour combattre en combat singulier, à savoir: Hamza, 'Alî, 'Ubayda ibn Al-Hârith, 'Utba, et Chayba tous deux fils de Rabî'a et Al-Walîd ibn 'Utba. (Mouslim n°5362)

Pendant la bataille

{Lorsque vous imploriez le secours de votre Seigneur et qu'Il vous a exaucés : Je vous aide d'un millier d'anges déferlants par vagues successives. Allah a fait que cela soit pour vous une bonne nouvelle et pour qu'avec cela vos cœurs se tranquillisent. Il n'y a de victoire que de la part de Allah, Allah est puissant et sage.} (9/9-10)

D'après Ibn Djourayh, Ibn Abbas (رضي الله عنهما) a dit : "Au cours de la bataille de Badr, Iblis se présenta à la tête de ses soldats, drapeau à la main, pour apporter son soutien aux polythéistes. Il fit croire à ces derniers que personne ne pouvait les vaincre et leur fit savoir qu'il était leur protecteur. Quand les belligérants se rencontrèrent et que Satan se rendit compte que les anges étaient venus en renfort, il prit la fuite en disant : "je vois ce que vous ne voyez pas ..."". (tafsir d'Ibn Kathir, 2/318).

{Et aussi, au moment de la rencontre, Il vous les montrait peu nombreux à Vos yeux, de même qu'Il vous faisait paraître à leurs yeux peu nombreux afin qu'Allah parachève un ordre qui devait être exécuté. C'est a Allah que sont ramenées les choses.} (8/44)

Resultat de la bataille

Soixante dix infidèles furent ainsi tués, soixante dix autres furent fait prisonniers. Au sein de l'armée musulmane, seules quatorze personnes furent martyrisées (رضي الله عنهم).

La mort de Rouqayya (رضي الله عنها)

Au milieu de la seconde année suivant l'émigration, sa fille Rouqayya (رضي الله عنها) tomba malade: Elle fut prise par la fièvre et la rougeole. Ce fut peu de temps avant la bataille de Badr. 'Othman (رضي الله عنه), son mari, resta à ses côtés et manqua la bataille. Rouqayya mourut juste avant le retour de son père. De retour à Mèdine, un des premières choses qu'il fit fut de se rendre sur sa tombe.

Fâtima (رضي الله عنها) y alla avec lui. C'était la première perte qu'ils subirent au sein de leur proche famille depuis la mort de Khadîja (رضي الله عنها). Fâtima (رضي الله عنها) fut énormément touchée par la mort de sa sœur. Les larmes coulèrent de ses yeux dès qu'elle s'assit à côté de son père sur le bord de la tombe, et il la consola et chercha à sécher ses larmes avec le coin de son manteau.

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) avait auparavant parlé des lamentations de la mort, mais cela avait amené un malentendu et quand il revinrent du cimetière, la voix de 'Omar (رضي الله عنه) en colère fut entendue, contre les femmes qui pleuraient pour les martyrs de Badr et pour Rouqayya. 'Umar laisse-les pleurer' dit le Prophète (صلى الله عليه و سلم) et il ajouta: "Ce qui vient du cœur et des yeux, cela vient d'Allah et de sa miséricorde, mais ce qui vient des mains et de la langue, cela vient de Satan".

La bataille des Bani Qaynouqa' (2 H ; 55 ans)

Les juifs de Bani Qaynouqa' déshabillèrent une musulmane.

Le samedi 15 du mois de Chawwal de l'an 2 de l'Hégire, le Prophète (saws) vint à la tête de ses soldats assiéger les fortins des Juifs (...) Le siège dura 15 jours. Dieu sema la terreur dans les coeurs des Juifs et ils furent contraints d'accepter le jugement du Messager (saws) quant à leurs vies, leurs biens, leurs femmes et leurs enfants; et ils furent ligotés.

C'est à ce moment que Abdullah fils d'Ubayy fils de Salul s'acquitta de son rôle d'hypocrite, intercédant en faveur des Juifs en prétextant de l'ancienne alliance qui les liait à sa tribu les Khazraj.
Il dit à L'Envoyé de Dieu (saws) "Ô Muhammad ! Traite bien mes confédérés".
Voyant que le Prophète (saws) ne lui répondait pas, il réitéra sa requête, le Prophète (saws) se détourna de lui; Abdullah fils d'Ubayy le saisit alors par sa cotte de mailles, le Prophète saws, dont le visage devint pourpre de colère, lui ordonna de le relâcher, mais il refusa, en disant : "Par Dieu ! Je ne le ferai que lorsque tu me promettras de bien traiter mes confédérés ; quatre cents hommes sans arumure et trois cents pourvus d'armure qui m'ont protégé contre tout le monde. Tu veux les tuer en une seule matinée ? Par Dieu ! Je suis un homme qui craint les revers de la fortune!"

L'Envoyé de Dieu (saws) traita avec égard Abdullah fils d'Ubayy qui n'avait fait semblant d'être musulman que depuis un mois. Il lui accorda sa requête, mais exigea que le départ des Beni Qaynuqa loin de Médine ; ces derniers allèrent s'établir en Syrie, mais la plupart d'entre eux périrent.

L'Envoyé de Dieu (saws) saisit tous leurs biens qu'il distribua entre les combattants musulmans après en avoir mis de côté un cinquième.

La bataille d'Ouhoud (3 H ; 56 ans)

Les causes de cette bataille

Les Mecquois étaient déterminés à se venger de leur défaite à Badr. Leurs femmes ne pouvaient pas accepter que leurs braves champions aient été si facilement vaincus par les Musulmans, et elles se moquaient de la faiblesse de leurs hommes. Abou Soufiyane voulait garder la colère des gens vive et il interdit tout deuil tant qu'ils n'auraient pas entièrement vengé leurs camarades tués. Les sentiments des gens étaient nourris encore plus par certains Juifs qui composaient des poèmes les incitant à la guerre.

Lorsque le Saint Prophète (saws) bloqua les routes aux caravanes Koraïchites vers l'Irak, ce fut la goutte de trop! Les chefs Mecquois décidèrent qu'ils avaient à présent assez de raisons pour s'attaquer aux Musulmans. Les commerçants Koraïchites auraient à nouveau accès aux routes si les Musulmans étaient vaincus ; ils acceptèrent donc de payer toutes les dépenses pour la guerre.

La préparation des ennemis

Abou Soufyân parvînt ainsi à préparer une importante armée de 700 hommes en armures, 3 000 soldats sur chameaux, une cavalerie de 200 hommes et un groupe de fantassins. Cette armée se mit en marche vers Médine et campa au pied des collines d'Ouhoud, le 5 Chawwal 3 H

Le voyage à la rencontre de l'ennemi

Le Saint Prophète (saws) était mis au courant des intentions des Koraïchites par son oncle Abbass qui résidait à la Mecque. Après consultation des Musulmans, il décida de faire face à l'ennemi en dehors des limites de la ville de Médine.

Le Saint Prophète (saws) accompagné de 1 000 hommes se mit donc en route vers Ouhoud à 5 Km de Médine.

Les hypocrites rebroussement chemin

Abdoullah Oubay, qui prétendait vouloir se battre à Médine, déserta l'armée Musulmane avec 300 de ses hommes.

Il prétexta que le Saint Prophète (saws) avait écouté les plus jeunes plutôt que de l'écouter, lui. Il ne restait au Saint Prophète que 700 hommes. Seuls 100 d'entre eux portaient une armure et ils n'avaient que 2 chevaux en tout.

La découverte avant le combat de huits enfants dans les rangs des musulmans

Lorsque le soleil fut couché, Bilâl (رضي الله عنه) appela à la prière et ils prièrent. Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) passa une dernière fois ses troupes en revue. C'est alors qu'il remarqua la présence au milieu de ses hommes de huit garçons qui malgré leur jeune âge aspirait à prendre part au combat. Parmi eux Ousama ibn Zayd et Abdullah ibn 'Omar (رضي الله عنهم), tous deux âgés de treize ans. Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) leur ordonna de retourner immédiatement chez eux. Toutefois deux des garçons montrèrent qu'ils étaient des combattants accomplis et furent autorisés à accompagner l'armée à la bataille de Ouhoud alors que les autres étaient renvoyés dans leurs foyers.

La préparation mentale

Le Saint Prophète (saws) avait conscience que les Musulmans seraient inquiets d'être surpassés en nombre par le camp ennemi; c'est pourquoi il renforçait leur moral en leur disant: "C'est une tâche difficile que de combattre l'ennemi, et seuls ceux qui seront guidés et soutenus par Allah resteront inébranlable. Souvenez-vous qu'Allah est avec ceux qui L'obéissent, tandis que Satan est le compagnon de ceux qui Le désobéissent. Restez fermes au Djihad et profitez-en pour bénéficier des bénédictions promises par Allah. Nul ne mourra dans ce monde tant qu'Allah ne l'aura pas décidé". Il leur dit ensuite de ne pas commencer la bataille tant qu'ils n'auront pas reçu l'ordre de se battre.

La disposition des troupes

Le Saint Prophète (saws) se mit à préparer son armée à l'attaque. 50 archers étaient flanqués entre deux collines d'Ouhoud afin de veiller à l'armée contre toute attaque par l'arrière. Ils avaient reçu l'ordre strict de ne quitter leurs postes sous aucun prétexte, quel que fût le dénouement de la bataille.

Le martyr de ce compagnon

Jâbir (رضي الله عنه) rapporte: "Quelqu'un a demandé au Prophète le jour de la bataille de Ouhoud: où serais-je? si je suis tué au service de Dieu.
- "au Paradis", lui répondit le Prophète (صلى الله عليه و سلم).
Il jeta aussitôt les quelques dattes qu'il avait à la main, et se lança dans la mêlée jusqu'à ce qu'il fût tué". (al-Boukhâri, Mouslim)

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) propose son sabre

Selon Anas (رضي الله عنه), le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) prit un sabre le jour de la bataille de Ouhoud et dit: "Qui prend ce sabre de ma main?" Ils tendirent leurs mains, chacun d'eux disant: "Moi, moi!"
Il dit: "Qui veut le prendre en en payant les prix?"
Les gens s'abstinrent alors et seul Abou Doujâna dit: "Moi je le prends en en payant le prix". Il le saisit donc et brisa avec lui les crânes des idolâtres. (Mouslim)

La fuite des Mecquois

Les Musulmans continuèrent à attaquer l'ennemi avec succès et les Mecquois commencèrent à perdre confiance. Après avoir perdu beaucoup d'hommes, ils décidèrent de se retirer et se prirent la fuite.

Le revers de situation après la désobéissance au Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã)

Les Musulmans continuèrent à attaquer l'ennemi avec succès et les Mecquois commencèrent à perdre confiance. Après avoir perdu beaucoup d'hommes, ils décidèrent de se retirer et se prirent la fuite.

Ce fut à ce moment-là que les Musulmans commirent une grossière erreur qui leur coûta beaucoup: au lieu d'obéir au Saint Prophète (saws) et de poursuivre l'ennemi en dehors du champ de bataille, ils déposèrent les armes et se mirent à ramasser le butin.

Pensant que la bataille était finie, la majorité des archers bloquant le passage vers les collines quittèrent leurs postes pour ramasser le butin, malgré les ordres de leur chef.

Un des commandants Mecquois, Khalid bin Walid, fuyait lorsqu'il saisit l'opportunité d'attaquer les Musulmans par l'arrière. Il rassembla ses hommes et lança une furieuse attaque par l'arrière.

Les Musulmans furent tellement surpris qu'ils ne savaient plus que faire. Dans la confusion, leurs rangs furent désordonnés. Les Mecquois qui s'étaient retirés se rassemblèrent à nouveau pour une attaque frontale.

La fausse rumeur de la mort du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã)

Cela continua ainsi jusqu'à ce qu'un Musulman voie le Saint Prophète (saws) et se mit à hurler le plus fort possible que le Prophète était encore en vie.

La fuite des musulmans et le courage de Aicha (رضي الله عنها) et Oum Soulaym (رضي الله عنها)

Anas (رضي الله عنه) rapporte : "Le Jour de Ouhoud, les Musulmans prirent la fuite, abandonnant le Prophète (صلى الله عليه و سلم)…J'ai vu 'Aicha Bint Abî Bakr et Oumm Soulaym : elles avaient retroussé leurs jupes, et je voyais les bracelets de leurs chevilles. Elles sautaient, portant des outres, qu'elles vidaient dans les bouches des Musulmans ; puis elles retournaient les remplir, et revenaient les vider encore dans les bouches des Musulmans…". (al-Boukhâri, Mouslim)

Les attrocités des mécréants

Les forces Mecquoises avaient retourné la situation mais ils étaient trop épuisés pour pouvoir profiter de leur avantage en attaquant Médine ou en faisant descendre les Musulmans des hauteurs des collines d'Ouhoud. Ils satisfirent leur désir de vengeance en commettant des atrocités à l'égard des blessés, leur coupant les oreilles, le nez et mutilant ainsi leurs corps. Le brave Hamza faisait partie de ces martyrs. Hind, la femme d'Abou Soufyân lui arracha le foie qu'elle mâcha.

Le bilan de la bataille

Dans cette bataille, 70 Musulmans furent martyrisés et 70, blessés. Les Mecquois perdirent 22 guerriers.

La bataille de Dhât Ar-Riqa' (4 H ; 57 ans)

En l'an 4 de l'hégire, les signes précurseurs de trahir l'Etat musulman apparaissent de la part des tribus de la région Najd. Dès l'abord, l'armée musulmane, dirigée par le Prophète (pbAsl), sortit vers le but de combattre les tribus de Muhârib et de Banû Tha`laba. Allah, l'Exalté, jeta la peur dans les cœurs des incroyants qui s'enfuirent devant les musulmans.

La bataille des Coalisés (5 H ; 58 ans)

Causes de cette bataille

Après l'Hégire, les juifs eurent de la rancune contre le Prophète (صلى الله عليه و سلم) et tentèrent les Quraychites et leurs alliées de déclarer la guerre contre les musulmans en leur disant qu'ils se mirent d'accord avec les juifs des Banû Qurayzha (qui s'installèrent encore à Médine) de leur rallier dans cet attaque.

24.000 guerriers guidés par Abou Soufian et Ouyayna bin Hisn s'approchent de Médine pour encercler Mohammad et ses compagnons et s'en débarrasser.

Le creusement du fossé

Averti de ces plans, l'Envoyé d'Allah (saws) rassembla ses compagnons en priant leurs avis. Ils lui conseilla de se fortifier à Médine en se préparant de supporter un long blocage.

D'après un stratagème jusqu'alors totalement inconnu des Arabes, Salmân Al-Fârisî avait donné une idée de creuser un fossé défensif au nord-ouest de Médine parce que les autres directions furent fortifiées par les palmiers qui empêchent les chevaux des ennemis d'y pénétrer.

Le fossé fut creusé dans une semaine et le Prophète (saws) participa avec les fidèles à le creuser

L'arrivée de mécréants devant le fossé

Plein de sûreté de vaincre les musulmans et d'envahir Médine, les Quraychites furent surpris et stoppés par le fossé. Ils restaient incapables de le traverser au point qu'un parmi eux tenta de le traverser mais tomba dans le fossé et fut tué à son tour.

Malgré que ce fossé ait protégé les musulmans de l'attaque des infidèles, ceux-là subirent le siège frappé autour de Médine.

Le siège

D'après 'Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle), "Ces mots du Coran: {Quand ils vous vinrent d'en haut et d'en bas (de toutes parts) et que les regards étaient troublés et les cœurs remontaient aux gorges...} (33/10) firent allusion au jour du Fossé". (Mouslim n°5341)

L'aide de Nou'aym Ibn Mas'oud

Une énorme occasion apparut quand Nu'aym ibn Mas'ûd, qui embrassa l'islam en cachette et participa avec les Coalisés fut ordonné par le Prophète (saws) de semer le désordre et l'inquiétude entre les rangs des Coalisés en soulevant les juifs des Banû Qurayzha qui avaient rompu leur pacte avec le Prophète (saws) et conspiraient pour aider les Coalisés.

La ruse de Nu'aym réussit. Les dissensions entre les Coalisés s'exacerbèrent, ajoutées aux épreuves infligées par un vent violent renvoyé par Allah. Grâce à Dieu, la situation fut bouleversée et Abû Sufyân ibn Harb, chef des Coalisés, ordonna de retirer précipitamment. L'Envoyé d'Allah, lors de ce scène, a dit : "Dès ce jour, nous allons les envahir, non eux".

La contre-attaque

Après la guerre des coalisés, le Prophète avait déclaré : "Que personne n'accomplisse la prière de l'après-midi si ce n'est chez les Banoû Qourayza".

Les Compagnons s'étaient donc mis en route vers le lieu indiqué. L'heure de la prière de la fin de l'après-midi (al-'asr) survint cependant tandis qu'un certain nombre de ces Compagnons était encore en chemin. Un groupe parmi eux déclara alors qu'il n'accomplirait la prière qu'une fois arrivé chez les Banoû Qourayza, l'heure légale dût-elle se terminer (le Prophète n'avait-il pas dit "Que personne n'accomplisse la prière de la fin de l'après-midi si ce n'est chez les Banoû Qourayza" ?). D'autres Compagnons firent valoir que là n'était pas ce que le Prophète avait voulu dire, le sens de sa parole étant plutôt "Que chacun s'efforce d'arriver chez les Banoû Qourayza avant la fin de l'heure de la prière d'al-'asr". Lorsque ces Compagnons rejoignirent le Prophète, ils lui firent part des interprétations différentes qu'ils avaient eu de sa parole. Le Prophète ne blâma alors aucun des deux groupes. (al-Boukhâri)

Le mariage du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) avec Zaynab bint Jahch (5 H ; 58 ans)

Ibn Al-Qayyim (رحمه الله) a dit: "Le Messager d'Allâh (صلى الله عليه و سلم) regarda Zaynab Bint Djahch (رضي الله عنها) et dit : "Louange à Celui qui détourne les Cœurs". Elle était l'épouse de Zayd Ibn Hâritha (رضي الله عنه) son esclave affranchit, qui voulait divorcer d'elle. Le Messager d'Allâh (صلى الله عليه و سلم) lui dit : "Crains Allâh ! Et garde pour toi ton épouse". (al-Boukhâri, Mouslim)
Et quand Zayd (رضي الله عنه) a divorcé d'elle, Allâh (تعالى) a fait, du haut des sept cieux [sab'a samawât], qu'elle épouse le Messager d'Allâh (صلى الله عليه و سلم). Allâh est Le Proche [Waliy] qui l'a fait [Zaynab] épouser au Prophète (صلى الله عليه و سلم).
Il lui conclut l'acte de mariage du haut de Son Trône ['arch], et Il révéla à son Prophète : {Quand tu disais à celui qu'Allâh avait comblé de bienfait, tout comme toi-même l'avais comblé : "Garde pour toi ton épouse et crains Allâh", et tu cachais en ton âme ce qu'Allâh allait rendre public. Tu craignais les gens, et c'est Allâh qui est plus digne de ta crainte. Puis quand Zayd eut cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu'il n'y ait aucun empêchement pour les croyants d'épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement d'Allâh doit être exécuté. } (33/37)". (Kitâb al-Dâ'a wal-Dawâ' p.378)

Ce mariage eut le au mois de Dhou l-Qi'da de l'an 5 H.

La trêve de Houdaybiya (6 H ; 59 ans)

Le départ pour l'accomplissement de la 'Omra

Al-miswar Ibn Makhrama et Marwane racontent: le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) partit à la Mecque en l'an six pour accomplir la 'Omra. Boudèyl Ibn Warqa Alkhouzèîi le rencontra avec des gens de sa tribu Khouza'a; ils étaient les hommes de confiance du Messager d'Allah parmi les habitants de Tihèma.
Boudèyl dit: "Je viens de laisser Kaâb Ibn Louay et 'Amir Ibn Louay, ils se sont installés aux points d'eau de Houdèybiya et ont ramené toutes leurs forces".
Le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) déclara: "Nous ne sommes venus pour combattre personne, mais nous sommes venus pour accomplir la 'Omra. Les qouraychites sont épuisés et endommagés par la guerre. S'ils veulent, je conclurai avec eux un traité de paix pour une certaine durée et qu'ils me laissent avec les gens. Si je suis victorieux, alors ils pourront accepter ce que les gens ont accepté, sinon ils seront débarrassés de moi. Et s'ils refusent (la paix), par celui qui détient mon âme dans sa main! Je les combattrai pour mon affaire jusqu'à ce que ma tête soit coupée, et l'ordre d'Allah sera assurément accompli".

Dans une autre version: "Malheur aux qouraychites! La guerre les a rognés. Qu'est ce qui les dérange s'ils me laissent avec les arabes? S'ils me battent, ce sera ce qu'ils voulaient. Si Allah me donne la victoire sur eux, les qouraychites pourront soit embrasser l'Islam en prospérité, soit combattre avec leurs forces s'ils n'acceptent pas l'Islam. Que s'imaginent-ils donc? Par Allah! Je ne cesserai de les combattre pour ce qu'Allah m'a envoyé jusqu'à ce qu'Allah me donne la victoire ou que ce cou soit détaché".

Durant le voyage, le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) multipli l'eau par miracle

Jâbir (رضي الله عنه) rapporte que les musulmans eurent soif le jour d'Al-Hudaïbiya. Alors que le Prophète avait devant lui un récipient avec un peu d'eau dont il se servait pour faire ses ablutions, les gens se précipitèrent autour de lui. Alors, il leur demanda : "Qu'y a-t-il ?"
Ils dirent : "Ô Prophète de Dieu, nous n'avons plus d'eau pour faire nos purifications ni même pour boire sauf le peu que tu as là."
Alors le Prophète mit sa main dans le récipient et l'eau se mit à jaillir d'entre ses doigts comme des sources. Alors nous bûmes et accomplîmes nos purifications.
Sâlim celui qui rapporte ce témoignage de Jâbir, s'enquit : "Combien étiez-vous ?"
Jâbir répondit : "Si nous étions cent mille, l'eau nous aurait suffit. Mais, nous n'étions que mille cinq cents". (al-Boukhâri, Mouslim)

L'accord de paix

Ibn 'Abbas (رضي الله عنهما) a dit: "Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) lui-même, au cours de la ratification du pacte de Houdaybiya, exigea que l'on y écrive : " Ceci a été admis par le Messager de Dieu…. ".
Mais Suhayl porte-parole des polythéistes, dit alors : "Si nous avions été convaincus que tu étais un Messager de Dieu, nous ne t'aurions pas bloqué l'accès à la Ka'ba, ni ne t'aurions combattu ! Ecris plutôt : "Mouhammad Ibn Abdoullâh".
Et le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) accepta en disant : "Par Allah, je suis le Messager d'Allâh même s'ils le nient !".

Après l'acccord passé avec les polythéistes, Allâh annonce que cela est une victoire éclatante

D'après 'Anas ibn Mâlik (qu'Allah soit satisfait de lui), comme les Compagnons du Prophète étaient extrêmement chagrinés du retour d'Al-Hudaybiya et alors que le Prophète y avait fait immoler les bêtes du sacrifice, ces versets furent révélés: {En vérité Nous t'avons accordé une victoire éclatante [...] un énorme succès}. Le Prophète dit alors à ses Compagnons: "Il m'a été révélé un verset qui m'est plus cher que ce monde et tout ce qu'il comporte". (Mouslim n°3341)

Les lettres du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) aux rois (7 H ; 60 ans)

Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) envoya au cours de la 7ème année de l'Hégire, des Emissaires chargés d'apporter des missives, frappées de son Sceau, aux dirigeants des empires afin de les convier à l'Islam et à rejetter les fausses religions. Au mois de Muharram de l'an 7, six hommes quittèrent la ville, chacun d'eux parlait couramment le dialecte de la tribu à laquelle il était envoyé.

Lettre à Héraclius

Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. De Mouhammad, l'Envoyé d'Allah à Héraclius le chef des Romains. Salut à quiconque suit la bonne voie. Ensuite, je t'appelle à l'islam. Convertis-toi à l'islam, tu trouveras le salut et Allah te donnera une double récompense, mais si tu te détournes (de l'islam), tu seras chargé des péchés de ceux qui, de ton peuple, te suivront : {O gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous : que nous n'adorions qu'Allah, sans rien Lui associer et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d'Allah. Puis s'ils détournent le dos, dites : 'Soyez témoins que nous, nous sommes soumis}.

Héraclius lit la lettre et déclara "O Byzantins, si vous suivez le conseil de Jésus fils de Marie, vous n'en serez que mieux éclairés et plus forts".
Quel est ce conseil ? dirent les Byzantins
"Suivre ce Prophète arabe !" conclut Héraclius.
Les Byzantins rugirent de colère et brandirent la croix. En voyant leur réaction, Héraclius savait qu'il ne pouvait les convertir et ayant peur pour sa vie et son trône, il s'empressa de les calmer en leur disant "Par ces paroles, je voulais seulement m'assurer que vous teniez vraiment à votre religion, votre réaction me rassure !".

Lettre au Négus [An Najachi]

se convertit à l'Islam. Lorsqu'il reçut la lettre, il descendit de son trône, s'assis à même la terre en signe d'humilité et prononça la chahada en ajoutant "Si je pouvais me rendre chez le Prophète (saws), je n'aurais pas hésité à le faire".

Lettre à Chosroès [Kisra]

Un autre missionnaire se présenta chez Kisra (Chosroès) empereur de Perse qui déchira la lettre. A l'annonce de cette nouvelle, le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) déclara "Puisse Dieu déchirer son royaume".

Kisra demanda à l'un de ses gouverneurs au Yémen d'envoyer deux hommes à Médine pour lui amener le Prophète de force. Les deux hommes se rendirent à Médine où ils remirent au Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) une lettre de leur gouverneur. Le Messager (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) prit la lettre et demanda aux émissaires de se représenter le lendemain. Le lendemain, le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) annonça aux deux hommes de retourner chez leur Gouverneur en leur disant: "Dites à votre gouverneur que mon Maître a tué le sien [Kisra] cette nuit, il y a de cela sept heures". En effet, Kisra fut assassiné par son propre fils.

Lettre au Préfet byzantin de Basra

Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) envoya Al harith Ben Omayr au Préfet byzantin de Basra. Ce dernier fit ligoter l'émissaire et le tua.

Mariage avec Maria (ÑÖí Çááå ÚäåÇ)

Un souverain chrétien, ou le Muqawqis d'Egypte lui envoya deux femmes esclaves qui étaient sœurs en guise de cadeau (en réponse à une lettre du Prophète les invitant à embrasser l'Islam), accompagnées d'un beau vêtement et de quelques médicaments, le Prophète accepta une des deux filles, Maria, dans son foyer: il donna sa sœur Serene à un homme qu'il souhaitait honorer, à savoir Hassân Ibn Thâbit.

Il accepta le vêtement, et renvoya les médicaments avec le message : "Ma sounna est mon médicament".

La bataille de Khaybar (7 H ; 60 ans)

Les Banû Nadîr, installés à Khyibar, ne restèrent pas tranquilles. Ce sont eux qui organisèrent la guerre dite du Fossé. Après la trêve de Houdaybiya avec les Mecquois ils furent isolés et, quelques semaines après, leurs 20.000 combattants livrèrent bataille e aux 1500 musulmans dirigés par le Prophète en personne.

L'arrivée aux portes de la ville

Arrivés aux portes de la ville, le Messager d'Allah (saw) implora Dieu en ces termes "O Dieu, Seigneur des Cieux et de tout ce qu'ils couvrent, Seigneur de la terre et tout ce qu'elle porte, Seigneur des démons et de tous ceux qu'ils égarent, Seigneur du vent et de tout ce qu'il emporte, nous te demandons de nous livrer le meilleur de ce que contient ce village, l'élite de ses habitants et de nous préserver du mal qu'ils pourraient nous faire".

L'étandard des musulmans chez Abou Bakr puis 'Omar (رضي الله عنهما)

Le jour de la bataille de Khaybar, Abou Bakr (ra) porta l'étendard, mais comme il revint du combat sans avoir conquis la ville, Omar (ra) le lui prit le lendemain sans toutefois avoir plus de succès qu'Abou Bakr.

Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) choisi 'Ali (ÑÖí Çááå Úäå) pour porter l'etandard des musulmans

Selon Abou hourayra (رضي الله عنه), le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit le jour de la bataille de Khaydar: "Je donnerai certainement la bannière à un homme qui aime Dieu et Son Messager. Dieu donnera par lui Sa victoire".
'Omar (رضي الله عنه) dit: "Je n'ai jamais aimé le commandement sauf ce jour-là".
Je me suis donc précipité à l'avant dans l'espoir d'être appelé à porter l'étendard. Mais le Messager de Dieu appela 'Ali Ibn Abi Tâlib et lui donna la bannière en lui disant: "Marche sans te retourner jusqu'à ce que Dieu te donne la victoire"
'Ali se mit en marche puis s'arrêta un moment sans se retourner et cria: "O Messager de Dieu! A propos de quoi dois-je combattre ces gens?"
Il dit: "Combats-les jusqu'à ce qu'ils attestent qu'il n'y a de dieu q ue Dieu et que Mohammad est le Messager de Dieu. Dès qu'ils font cela, ils ont mis à l'abri (de toi) leur sang et leurs biens sauf pour ce qui est de leurs redevances légales et c'est uniquement à Dieu de leur demander des comptes"". (Mouslim)

La victoire

Ali (ÑÖí Çááå Úäå) partit au combat et conquit Khaybar exceptés deux forts de la ville qui furent assiégés pendant plusieurs jours. Les habitants de ces deux forts supplièrent le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) de les laisser partir indemnes en contrepartie de leurs biens et ils lui demandèrent également la possibilité de continuer à cultiver leur terre parce qu'ils la connaissaient bien. Le Messager accepta mais il précisa "Si nous voulons vous chasser de vos terres, nous le ferons".

A la reddition, on les désarma, puis on leur pardonna, leur imposant seulement un impôt foncier égal à l'impôt pratiqué à Médine.

Le mariage avec Safiya (ÑÖí Çááå ÚäåÇ)

Safiya fut capturée et son lot échut à Dihya al-Kalbi. On fit savoir au Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) que telle femme noble et de sang Prophétique ne devait revenir qu'à lui. Il la prit et donna à Dihya sept captifs en échange y compris les deux cousines paternelles de Safiya.

Bilâl faisait partie de cette expédition. A la fin du combat, il présenta deux femmes au Prophète (صلى الله عليه و سلم). Sur leur chemin, lui et ses deux prisonnières avaient dû traverser le champ de bataille et passer près des guerriers tués pendant le combat. L'une des femmes hurlait et se couvrait le visage de poussière alors que l'autre était muette d'effroi.

La deuxième femme n'était autre que Safiya, la fille de Houyayy Ibn Akhtab, le chef des Banû An-Nadîr qui avaient été expulsés de Médine en l'an 4 de l'Hégire pour avoir comploté contre le Prophète. La femme bruyante qui l'accompagnait était sa cousine.

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) demanda à ce que l'on s'occupe de la cousine et plaça la cape qu'il portait sur les épaules de Safiya dont l'époux venait d'être tué pendant la bataille.

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) se tourna ensuite vers Bilâl et lui dit : "Bilâl, est-ce qu'Allah a enlevé toute pitié de ton cœur pour que tu fasses passer ces femmes à l'endroit même où leurs hommes ont été tués ?"

Safiya accepta immédiatement l'invitation à l'Islam du Prophète (صلى الله عليه و سلم).

Après la période de veuvage le Saint Prophète l'émancipa et l'épousa. Les gens surent qu'il l'avait épousée quand elle prit le voile. Les noces durèrent trois jours et trois nuits entre Khaybar et Médine.

L'empoisonnement

Après la bataille, Zaynab Bent Al Hareth présenta de la viande de mouton empoisonnée au Messager (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã). Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) commença a en manger mais la recracha . Cependant un compagnon Bichr Ben Al Bara en mangea et mourut peu de temps après.

La femme avoua son méfait. Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) lui demanda les raisons de son gestes.
Elle répondit "Ma tribu m'a raconté à ton sujet des histoires qui ne te sont plus cachées. Je me suis dit que si tu étais un roi, nous serions débarrassés de toi et que si tu étais un Prophète, tu en serais averti !".

Quant au sort qui fut réservé à l'empoisonneuse, les avis divergent, certains disent que le Prophète (saw) l'auraient grâcié et d'autres disent qu'elle aurait été livré à la famille de Bichr.

Le retour de Ja'far (ÑÖí Çááå Úäå)

Tandis que le Messager d'Allah (saw) était encore à Khaybar, Jafar Ben Abi Taleb vint le trouver avec seize hommes et femmes du Yémen. Il revenait d'Ethiopie. Le Prophète (saw) l'étreignit et lui donna un baiser entre les deux yeux. Il lui versa une partie du butin après avoir eu l'autorisation des Musulmans.

La 'Omra de compensation (7 H ; 60 ans)

Le Prophète (saws) se prépara à faire la visite pieuse interrompue par les polythéistes l'année précédente à la même période.

A son entrée dans la mosquée, le Prophète (saws) s'enveloppa de son vêtement et mit sa main droite à découvert en déclarant "Puisse Dieu faire miséricorde à celui qui montre aujourd'hui le degré de sa force."

Puis, il prit la Pierre Noire comme un point de repère fit ses trois premières tournées d'un pas rapide et quatre autres à un rythme ordinaire. Le Prophète (saws) agit ainsi pour désavouer les dires des Qoreich selon lesquels une rumeur circulait sur la fatigue des Musulmans et qu'ils étaient atteints d'une fièvre.

Après trois jours de présence à la Mecque, les Qoreich demandèrent à ce que les Musulmans quittent la ville comme cela était convenu lors du traité de Houdaybia.

Mariage avec Maymoûna (ÑÖí Çááå ÚäåÇ)

Maymoûna, était désireuse d'épouser le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã). Elle alla trouver sa sœur Oum Al-Fadl pour lui en parler et celle-ci, à son tour, en parla à son mari, Al-'Abbâs.

Al-'Abbas alla directement trouver le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) avec l'offre de mariage de Maymoûna et sa proposition fut acceptée. Quand la bonne nouvelle lui parvint, elle était sur un chameau. Elle descendit immédiatement et dit : "Le chameau et ce qu'il porte sont pour le Messager d'Allah".

Ils se marièrent durant le mois de Shawwâl de l'an 7 après l'Hégire, juste après que les musulmans de Médine aient obtenu la permission de visiter la Mecque sous les conditions du traité d'Al-Houdaybiya, afin d'effectuer le petit pélerinage. A ce propos, Allah fit descendre ce verset : {…Ainsi que toute femme croyante qui se serait donnée au Prophète pourvu que le Prophète ait voulu l'épouser. Ceci est un privilège qui t'es accordé, à l'exclusion des autres croyants}. (33/50)

L'Imâm Ibn Al-Athîr penche pour l'opinion selon laquelle Al-'Abbâs Ibn 'Abd Al-Muttalib proposa au Prophète d'épouser Maymoûna suite à son veuvage contrairement à ceux qui soutiennent que c'est elle qui lui avait proposé sa main.

L'expedition de Mouta (8 H ; 61 ans)

La cause de cette expedition

L'un des Emissaires du Messager d'Allah (saws) fut ligoté et assassiné par le Gouverneur byzantin de Basra en l'an 7 H.

Effectifs musulmans

Trois mille Musulmans étaient prêts à se rendre à Mouta.

Le choix des chefs

Avant le départ, le Messager d'Allah (saws) déclara aux Musulmans: "Zayd Ibn Haritha vous commandera, s'il meurt, il sera remplacé par Jafar Ibn Abi Taleb, qui à son tour sera remplacé par Abdallah Ibn Rouaha s'il venait à mourir. Si ce dernier meurt également, les Musulmans choisiront eux-mêmes leur commandant".

Par ailleurs, le Prophète (saws) recommanda aux Musulmans d'appeler les habitants de Mouta à l'Islam.

Les effectifs ennemis

De leur côté, les Byzantins réunirent 200 000 combattants.

Le récit de la bataille à Médine

Lors de la bataille, les trois chefs désignés par le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) tombèrent martyr. Les Musulmans choisirent Khalid Ibn Al Walid (ÑÖí Çááå Úäå) pour commandant.

Pendant ce temps à Médine, les Compagnons étaient avec le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) qui leur racontait le cours de la bataille et leur annonça le martyr des trois chefs et leur dit: "Ils sont morts tous les trois, l'un après l'autre. L'étendard est passé aux mains d'une épée de Dieu qui a mené les Musulmans à la victoire avec l'aide de Dieu".

Durant la nuit de son élection, Khalid Ibn Al Walid (ra) inversa les positions de l'avant garde et de l'arrière garde, du flanc gauche et du flanc droit de l'armée pour faire croire à l'ennemi que des renforts s'étaient joints aux Musulmans. Khaled lança l'attaque et l'ennemi battit en retraite. Après cela, Khaled ordonna aux Musulmans de ne point poursuivre l'ennemi et de rentrer à Médine.

La conquète de la Mecque (8 H ; 61 ans)

Cause de cette conquète

Les Musulmans avaient conclu avec les Polythéistes une trêve à Houdaybiya qui devait durer 10 ans. Cependant, une coalition polythéistes attaquèrent de nuit les Banous Khouza'a, endormis, qui étaient sous la protection des Musulmans et tuèrent vingt hommes.

la tentative de médiation

Les Qoraïchites regrettèrent leur trahison et envoyèrent Abou Soufyân en médiateur, mais ce dernier ne put obtenir gain de cause et s'en retourna à la Mecque.

Le départ vers la Mecque

Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) se prépara secrètement pour une expédition et pria Dieu en ces termes: "Mon Dieu, ferme les yeux aux Qoraichites, afin qu'ils ne nous voient que trop tard".

La tentative d'information des Mecquois

Hateb Ibn Abi Baltaâ voyant tout ce qui se passait, écrivit une missive pour les Chefs Qoraichites afin de les prévenir de l'attaque des Musulmans.

Ali (ÑÖí Çááå Úäå) raconte : "Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) nous convoqua Al Miqdad, Az Zoubayr et moi et nous dit: "Allez à Radwat Khakh où vous rencontrerez une femme portant une lettre, prenez lui cette lettre !".
Nous partimes au galop et à l'endroit désigné, nous rencontrâmes une femme et nous lui demandâmes de nous remettre la lettre qu'elle portait. Elle nous répliqua qu'elle ne portait point de lettre. Nous la menaçames de la fouiller si elle ne nous montrait pas la lettre. Elle la sortit de ses cheveux, où elle la tenait cachée. Nous retournâmes à Médine et nous remîmes la lettre au Messager d'Allah (saws). Le prophète (saws) lut la lettre qui contenait des informations sur les plans de l'expédition. Le Prophète (saws) fit venir Hateb et lui dit "Qu'as tu fait ?".
Hateb répondit: "Je n'ai fait cela non dans le but de te trahir ou de renier l'Islam mais uniquement pour que ma famille restée à la Mecque obtiennent une protection de la part des Qoraïchites".

A ce propos Dieu révéla: {O vous les Croyants, ne prenez pas pour patrons mes ennemis et les vôtres en leur manifestant de l'amitié alors qu'ils ne croient pas à la Vérité qui vous est parvenue... Quiconque, parmi vous, agit ainsi, s'égare hors du chemin droit} (60/1)

Omar intervint et dit: "Laisse moi nous débarrasser de cet hypocrite!".
Le Prophète (saws) dit: "Cet homme est sincère, et il s'est battu à Badr. Qui sait, Dieu a peut être pardonné leurs erreurs à tous ceux qui se sont battus à Badr".

Le rejoignement des tribus

Les Musulmans se rendirent à la Mecque et au fur et à mesure qu'ils en approchaient des tribus venaient se joindre à eux, leur nombre atteignaient désormais 10 000 combattants.

La capture des espions et la prêche

Les Qouraychites s'atttendant à une attaque envoyèrent en observation Abou Soufyân, Hakim Ibn hizam et Boudayl Ibn Warq. Ils furent capturés par les Musulmans alors qu'ils approchaient de Marr Al Dhahran.

Le Messager d'Allah (saws) demanda à les voir et s'entretint avec Abou Soufyân. Il lui dit :"N'est il pas temps que tu admettes qu'il n'y a pas d'autre Dieu qu'Allah et que je suis son Messager ?"
Abou Soufyân répondit : "j'en doute encore !".
Al Abbas (ra) qui était présent lui dit :"Convertis toi et prononce les deux attestations avant que je ne te tranches la tête".
Abou Soufyân s'exécuta et se convertit aussitôt.
Le prophète (saws) déclara: "La protection est assurée à celui qui entre dans la maison d'Abou Soufyân, ferme sa porte derrière lui ou entre dans la mosquée".

Il dit à Abbas (ÑÖí Çááå Úäå): "Garde Abou Soufyân dans le défilé où il pourra contempler l'armée de Dieu en marche!".

L'entrée dans la Mecque

Le Prophète (saws) ordonna aux armées de ne combattre que ceux qui se montreraient hostiles, il dit: "Voici venu le jour de la clémence en non le jour de deuil et de carnage, aujourd'hui Dieu honorera la Ka'ba". Cependant, il ajouta dix personnes dont 4 femmes dont il cita les noms, entre autres Ikrima Ibn Abi Jahl, Hind Ibnt Otba, Meqias Ibn Sababa Al Laïthi... devront être tués.

Le Prophète (saws) ordonna aux armées d'entrer par différentes portes de la Mecque.

A l'entrée de la Mecque, Khalid Ibn Al Walid rencontra une résistance et dut se défendre contre un groupe de polythéistes. La conquête de la Mecque fit au total 28 morts.

La visite de la Ka'ba

Le Messager de Dieu (saws) se dirigea droit au temple, psalmodiant sans cesse et la tête baissée en signe d'humilité la sourate "du secours".

Jâbir Ibn 'Abdillâh et 'Abdullâh Ibn Mas'ûd - que Dieu les agrée dirent : "Il y avait 360 idoles autour de la Ka'ba fixées dans les rochers avec du plomb. Le jour où le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) conquit la Mecque, il alla à la Ka'ba. Sans toucher les idoles, il pointa chacune d'entre elles et dit : {La Vérité (l'Islam) est venue et la vanité a disparu. Car la vanité est destinée à disparaître.} (17/81). Chaque fois que le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) pointa une idole avec son barreau, elle s'écroulait". (Al-Boukhârî, Mouslim, Al-Bazzâr, At-Tabarânî et Abû Ya'lâ)

Le temple de la Ka'ba renfermait également des idoles ainsi que des peintures représentant Ibrahim et Ismaïl (as) tenant en main les flèches du sort. Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) déclara : "Malheur aux idolâtres, qu'ont de commun avec Ibrahim et Ismail, les flèches du sort dont ils ne se sont jamais servis !".

Ayant fait sortir les idoles, le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) entra dans le temple, prononça la formule "Allahou Akbar" et quitta la Ka'ba sans avoir prié.

A sa sortie, il remit les clé de la Ka'ba à Othman Ibn Talha (ÑÖí Çááå Úäå) en ajoutant "Ce n'est pas moi qui vous confie ces clés mais Dieu. Seul, un homme injuste vous la reprendrait".

Le discours

Le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) ordonna à Bilal de monter sur le toit de la Ka'ba et de lancer l'appel à la prière. Les hommes vinrent en grand nombre pour embrasser la religion de Dieu.

Le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) fit un discours et dit : "Dieu a fait de la Mecque une ville sainte mais les gens ne l'ont pas considérée comme telle. Il n'est pas permis à un Croyant qui croit en Dieu et au jour dernier d'y verser le sang ou de tailler les branches de ses arbres, si quelqu'un vous permet de déroger à cette loi, sous prétexte que l'Envoyé de Dieu (saws) y a combattu, dites lui que Dieu a permis à son Envoyé de combattre dans ce territoire mais non pas à vous; et Dieu ne m'a donné cette autorisation que pendant une partie de la journée; aujourd'hui la Mecque a recouvert son caractère sacré d'hier. Que celui qui est présent transmette ceci à l'absent".

Le serment d'allégeance

Après cela, hommes et femmes vinrent faire serment d'allégeance auprès du Messager d'Allah (saws), parmi les femmes se trouvaient Hind Ibnt Otba. Arrivée devant le Messager (saws) elle demanda son pardon pour ce qu'elle avait fait par ignorance. Certains de ceux dont le Prophète (saws) avait autorisé le meurtre furent tués, d'autres se convertirent.

La tentative de meurtre

Foudala Ibn Omaïr al Laithi tenta de tuer le Messager d'Allah (saws) alors qu'il faisait les circuits sacrés autour de la Ka'ba.
Quand il s'approcha du Prophète (saws), celui ci lui demanda s'il s'appelait Foudala, il lui répondit par l'affirmative. Le Prophète (saws) lui dit "A quoi pensais tu ?"
"je pensais à Dieu" répondit Foudala.
Le Messager d'Allah (saws) sourit et lui dit: "Implore le pardon du Seigneur" puis il posa sa main contre la poitrine de Foudala pour l'apaiser.
Ce dernier raconte: "Quand il retira sa main, je l'aimais plus que tout autre créature de Dieu". (Ibn Hicham)

Le temps passé à la Mecque

Ibn Abbas (رضي الله عنهما) rapporte que le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) passa dix neuf jours à la Mecque pendant lesquels il raccourcit la prière, en se contentant de deux rak'âtes pour les prières en comportant quatre. (al-Boukhâri)

La bataille de Hounayn (8 H ; 61 ans)

Date

Cette expédition eût lieu au mois de Chawal en l'an 8 de l'hégire.

Cause de la bataille

Les tribus de Houazen de Thaqif, irritées par la victoire du Prophète (saws) et des Croyants se rassemblèrent sous la direction de Malek Ibn Aouf, munis de leurs biens et accompagnés de leurs familles.

Le départ vers l'ennemi

Avisé de l'attaque, le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) se dirigea le 6 de Chawal vers ses ennemis à la tête de 10.000 Médinois et de 2.000 Mecquois. Il envoya Abdallah Ibn abi Hadrad al Aslami en mission d'espionnage chez l'ennemi qui revint faire son rapport au Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã).

Le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) apprit qu'un polythéiste du nom de Safwan Ibn Omaya possédait une quantité d'armes et de boucliers. Après que le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) eût insisté, Safwan, malgré quelques réticences se désista de 100 boucliers et ce qu'il fallait comme armement.

Lorsque Malik Ibn Aouf eût vent de la venue de l'armée musulmane, il ordonna à ses hommes de camper dans la vallée de Hounayn et d'opérer contre les Musulmans et ses partisans une seule attaque.

La rencontre des deux groupes

Al Abbas (ÑÖí Çááå Úäå) a dit: "Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) montait une jument blanche. Quand notre armée et celle de l'ennemi se trouva face à face, les Musulmans s'enfuirent sans demander leur reste. le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) quant à lui, mena sa monture au devant des incrédules, tandis que je m'efforçais de la retenir par la bride, et qu'Abou Soufyân s'accrochait aux jambes du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã). Celui ci m'ordonna d'appeler au combat ceux qui lui avaient prêté le serment d'allégeance à Houdaybia. Je les appelai du plus haut que je pus, ils accoururent aussitôt vers le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) et l'entourèrent comme une vache qui entoure ses petits en criant : "A tes ordres, à tes ordres...". Ils se ruèrent sur les incrédules. Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) prit une poignée de poussière et la jetant vers les idolâtres dit: "Par le Dieu de Mouhammad, vous serez vaincus !".
Dieu remplit de terreur le coeur des polythéistes, ils ne tardèrent pas de battre en retraite ; les Musulmans les poursuivirent en continuant le massacre et en faisant des prisonniers. Ils retournèrent auprès du Messager d'Allah (saws) en ramenant une longue ligne de prisonniers. Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) déclara: "Celui qui a tué un ennemi et en fournit une preuve aura droit à ses dépouilles"". (Mouslim)

La vue d'une femme parmi les cadavres ennemis

Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) passa près d'un corps de femme inerte, il s'enquerra de son identité, on lui dit "Il s'agit d'une femme idolâtre que Khâlid Ibn Al Walid a tué. Le Messager d'Allah (saws) dit à l'un de ses Compagnons: "Va trouver Khâlid et dis lui qu'il est interdit de tuer les femmes, les enfants et les esclave !".

La poursuite jusqu'à Taïf

Pendant ce temps là, l'armée idolâtre conduite par Malik Ibn Aouf retourna à Taif où ils se barricadèrent derrière leurs fortifications après avoir abandonné leurs biens aux Musulmans. Le Messager d'Allah zzz(Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) déposa le butin à Jourana où il le fit garder par Massoud Ibn Amr Al Ghifari puis il se dirigea avec son armée pour assiéger la ville de Taif.

Les Musulmans décidèrent de passer à l'attaque. Ils subirent des pertes ce qui poussa le Messager d'Allah (saws) à déclarer: "Nous rentrons demain".
Les Musulmans en furent soulagés, le Prophète (saws) sourit de leur soulagement apparent.

Le retour

Sur le chemin du retour, le Messager d'Allah (saws) ordonna à ses partisans de dire: "Nous revenons, repentant, adorant Dieu et le louant".

L'un des Compagnons demanda au Messager: "Ô Prophète ! prie afin que Dieu se venge des Thaqifites".
Le Messager répondit en disant: "Mon Dieu, mets les sur la voie juste et mène les vers nous !".
Dieu ne tarda guère à convertir les Thaqifites qui devaient bientôt envoyer une délégation au Prophète (saws) ayant pour mission de proclamer leur conversion.

Le partage du butin à Jourana

De retour, le Messager d'Allah (saws) s'arrêta à Jourana pour le partage du butin. Il reçut une délégation de Houazenites qui voulant se convertir lui demandèrent la restitution de leurs biens et de leurs familles en captivité. Le Messager (saws) leur demanda de choisir entre leurs biens et leurs familles. Les Houazenites demandèrent à ce que leurs familles soient délivrés. Le Messager (saws) convia les Musulmans s'ils le désiraient à restituer également les biens des nouveaux Musulmans et il leur demanda de réfléchir à cette proposition. Après consultation, les combattants décidèrent à l'unanimité de rendre les biens aux Houazenites.

Le Messager d'Allah (saws) s'enquerra de Malik Ibn Aoûf et il dit: "Si Malik vient embrasser l'Islam, je lui rendrai sa famille, ses richesses et je lui ferais cadeau de cent chameaux". Attiré par ces promesses, Malik quitta Taïf et trouva le Messager (saws) entre Jourana et la Mecque et il se convertit.

Ibn Mas'ud a dit: "Quand ce fut le fameux jour de Hounayn le Messager de Dieu fit des préférences à certains dans le passage du butin. Ainsi donna-t-il à Al Aqra Ibn Habis cent chameaux. Il donna la même chose à 'Ouyayna Ibn Hisn. Il donna aussi à des gens parmi la noblesse arabe en les favorisant dans le partage. Quelqu'un dit alors: "Par Dieu, voila bien une répartition qui manque de justice et ou l'on a pas rechercher la satisfaction de Dieu".
Je ne rendis effectivement auprès de lui et lui contai la chose. Son visage devint rouge intense et il dit: "Qui donc est juste si Dieu et Son Messager ne le sont pas?". Puis il ajouta: "Que Dieu ait Moïse dans Sa miséricorde! On lui a fait en effet des torts bien plus grands et il endura pourtant avec patience".
Je dis: "Je ne lui adresserai certainement plus jamais la parole après ce qu'il a dit"". (al-Boukhâri, Mouslim)

Des nomades s'accrochèrent au Prophète (saws) lui demandant une plus grande part du butin. Ils l'acculèrent à un arbre épineux qui accrocha son habit.
Il leur dit :"Ô hommes, rendez moi mon manteau. Si vous aviez droits à autant de biens que les arbres de Touhama, je les aurais répartis entre vous, pour que vous ne me traitiez pas d'avare, ni de menteur, ni de poltron. Ô hommes ! je n'aurai de ce butin que le cinquième et même ce cinquième vous reviendra de droit".
L'un des Bédouins prit le Prophète (saws) violemment par le pan de son manteau, son cou en fut marqué et lui dit: "Donne moi une partie des biens de Dieu que tu possèdes". Le Prophète (saws) sourit et lui donna sa part.

Le retour vers Médine

Le Prophète (saws) quitta Jourana pour une visite pieuse puis regagna Médine, après avoir confié la Mecque à Itab Ibn Oussaid.

La bataille de Taboûk (9 H ; 62 ans)

Date

Cela se passait au mois de Rajab de la 9ème année après l'Hégire, en plein été.

Causes de cette bataille

Lorsque le Prophète (saws) apprit que les Chrétiens de la Syrie venaient de prendre la ferme résolution d'attaquer Médine avec une armée forte de quarante mille hommes envoyés par le Roi de Rome (Hercule), il décida de prévenir cette attaque en marchant à la tête d'une force armée musulmane de trente à quarante mille hommes, sur la Syrie.

En même temps, il nomma 'Ali Gouvernant adjoint de Médine. Une fois son armée levée, il quitta Médine pour la Syrie.

Les préparations

Othman céda trois cent chameaux scellés et 1000 dinars qu'il mit à la disposition du Prophète (saws). Celui ci déclara "les erreurs que Othman pourra faire à l'avenir lui seront toutes pardonnées".
Abou Bakr se désista de tout son argent.
'Omar sacrifia la moitié de ses richesses.

Quelques Musulmans vinrent trouver le Prophète (saws) et lui demander des montures pour prendre au Jihad. Par manque de moyens, ils partirent en pleurant de ne pouvoir participer au Jihad.

L'armée des Musulmans comptait 30 000 combattants.

La demande de prier dans la mosquée nuisible avant le départ

Abou Amer écrivit à ses partisans hypocrites restés à Médine et leur ordonna de construire une fortification qui leur servirait de poste d'observation. Ils commencèrent par construire une mosquée près de celle de Qouba qu'ils achevèrent avant que le Messager d'Allah (saws) ne menât l'expédition de Tabouk. Ils demandèrent au Prophète (saws) de venir prier dans leur mosquée, espérant ainsi obtenir son approbation. Ils lui dirent qu'ils l'avaient construite à l'intention des faibles et des malades pour y faire la prière durant l'hiver.

Mais Dieu ne permit pas à Son Prophète (saws) d'y prier. Le Messager d'Allah (saws) leur dit: "Je dois entreprendre un voyage. Je visiterai votre mosquée à mon retour, si telle est la volonté de Dieu".

Le départ

Selon Ka'b Ibn Màlik , le Prophète sortit un jeudi pour la campagne militaire de Taboûk et il aimait en effet sortir le jeudi. (al-Boukhâri, Mouslim)

Ka'b Ibn Malik raconte :"Quand il partait en expédition, le Prophète (saws) ne manifestait jamais sa véritable intention. L'expédition de Tabouk faisait exception. Le Prophète (saws) la mena par une chaleur extrême en affrontant un long voyage à travers le désert pour rencontrer des ennemis très nombreux. Afin que les Musulmans fassent des efforts proportionnés, il leur dévoila les fatigues et les obstacles qu'ils auraient à surmonter au cours du voyage et l'effectif considérable de l'ennemi".

En chemin 'Ali (ÑÖí Çááå Úäå) qui devait s'occuper de la garde de Médine le rattrappe

Après le départ du Prophète (saws), les Hypocrites, s'évertuèrent à se moquer de 'Ali en lui disant que le messager d'Allah l'avait laissé derrière lui pour porter son fardeau. Voulant se démontrer que les Hypocrites disaient là des mensonges, 'Ali décida d'aller voir le Prophète. Lorsqu'il rejoignit ce dernier à Jaraf, il lui expliqua la raison de sa venue et la moquerie des Hypocrites.
Le Prophète (saws) lui dit: «Les Hypocrites sont des menteurs. Je suis venu ici après t'avoir désigné comme mon député. O 'Ali! N'es-tu pas content que ton grade soit monté! Tu es à moi ce que Hârûn fut à Mûsâ, à cette différence près qu'il n'y aura pas de prophète après moi».

Après cette explication, 'Ali retourna à Médine et le Prophète se dirigea vers Taboûk qui se trouvait à une distance de dix étapes de Damas et de Médine à la fois, et sur la frontière de l'Empire romain de l'époque.

Abou Dhar (ÑÖí Çááå Úäå) ne peut suivre l'allure de la troupe et reste tout seul

Lorsque Abou Dhar fut resté derrière la caravane, quelqu'un attira l'intention du Prophète sur la difficulté qu'il avait rejoindre les troupes. Le Saint Prophète répondit: «Laisse-le se débrouiller tout seul. Il réussira si Allah le veut».

Le trajet difficile

Au cours de ce voyage, les Musulmans vécurent de dures épreuves. Ils se relayaient à tour de rôle pour monter les montures, ils tuèrent des chameaux pour pouvoir boire l'eau emmagasinnée dans leurs bosses, ils étaient prêts à égorger leurs montures pour pouvoir se nourrir avec l'accord du Messager mais 'Omar intervint et dit :"s'ils égorgent les bêtes, nous n'aurons plus assez de montures. Tu devrais leur demander ce qu'il leur reste de provisions en invoquant Dieu de le multiplier".
Le Prophète (saws) fit étendre une nappe et invita les Musulmans à apporter ce qui restait de leurs provisions. Après avoir invoqué Dieu, la nourriture se multiplia et les Musulmans purent se servir, ils remplirent tous les récipients du camp et mangèrent à satiété. Le Prophète (saws) déclara: "Je certifie qu'il n'y a qu'un Dieu et que je suis Son Prophète. Dieu met le paradis à portée de ceux parmi Ses serviteurs qui ne connaissent pas le doute et qui prononcent cette double profession de foi".

L'attente de la troupe ennemi

Lorsque le messager d'Allah atteignit Taboûk, il y resta une vingtaine de jours.

Youhanna, le gouverneur d'Aïla demanda la protection du Messager d'Allah (saws) qui l'accepta contre un tribut. Les habitants de Jarba et d'Adzrah en firent de même. Le Prophète (saws) leur communiqua ses conditions par écrit.

Pendant son séjour dans cette localité, il s'appliqua à envoyer tout autour des brigades qui avaient pour mission principale l'appel à l'Islam. Mais aucune armée romaine ne vint à leur rencontre. Le Prophète (saws) rebroussa donc chemin.

Le chemin du retour

La rencontre avec Abou Dhar (ÑÖí Çááå Úäå)

Lorsqu'il arriva à la frontière de Taboûk les Musulmans l'aperçurent et informèrent le Prophète de l'arrivée d'un voyageur sinistré. Le Prophète dit sur-le-champ: «C'est mon Compagnon Abû Dhar. Allez vite me l'amener». Entendant cet ordre du Prophète, les Compagnons s'exécutèrent et emmenèrent Abou Dhar auprès du Messager d'Allah.

Après s'être enquis de sa santé, le Prophète lui demanda: «O Abou Dhar! Tu as de l'eau sur toi. Pourquoi donc, tu as l'air tellement assoiffé?».
- Abou Dhar: Certes, Maître, l'eau est là, mais je ne peux pas en boire.
- Le Prophète: Et pourquoi cela?
- Abou Dhar: O Seigneur! Sur mon chemin, j'ai trouvé de l'eau fraîche au pied d'une colline, mais ma conscience ne m'a pas permis d'en boire avant toi. C'est pourquoi je l'ai apportée pour toi. J'en boirai une goutte après que tu en auras bu.
Le Saint Prophète lui fit alors cette prédiction: «O Abou Dhar! Allah te couvrira de Sa Miséricorde. Tu vivras et tu quitteras ce monde seul. Tu seras ressuscité seul le Jour du Jugement. Tu entreras dans les cieux seul. Un groupe d'Irakiens seront bénis grâce à toi, car, après, ta mort, ils te laveront, t'envelopperont dans un linceul, et prieront sur toi».

La destruction de la mosquée nuisible

En revenant de Tabouk, alors qu'il n'était plus qu'à une journée ou deux de Médine, le Messager d'Allah (saws) apprit par l'Archange Jibril (as) la mauvaise intention des constructeurs de la mosquée nuisible, qui s'étaient jurés de semer la division parmi les Croyants.

Avant d'arriver à Médine, il envoya des troupes qui détruisirent la mosquée nuisible.

A ce propos Dieu révéla: {Ceux qui ont construit une mosquée par esprit de méchanceté et de concurrence et par pure mécréance, dans l'intention de diviser les Croyant en attendant le retour de celui qui a déjà combattu auparavant Dieu et Son Messager, ils jureront de toute leur force que: "nous n'avons visé qu'une oeuvre de bienfaisance". Et Dieu atteste qu'ils sont vraiment menteurs. N'y prie jamais ! une mosquée qui a été fondée sur la piété dès le premier jour mérite bien plus que tu y pries. Là sont des hommes qui aiment se purifier et Dieu aime ceux qui se purifient.} (9/107-108)

Le retour à Médine

Arrivés à Médine, le Prophète (saws) dit à ses Compagnons "Ici se trouvent des hommes qui vous ont accompagnés tout long de votre voyage".
"Ils nous ont accompagnés tout en étant restés à Médine ?" s'exclamèrent les Compagnons
"Oui, ils ont été retenus à Médine malgré eux" répondit le Messager d'Allah (saws).

Le Prophète (saws) rentra à Médine le mois de Ramadan de la même année. Il s'était absenté pendant deux mois.

A son retour à Médine, le Prophète (saws) entra dans la mosquée où il fit deux rak'âtes; les Musulmans qui n'avaient point participer à Tabouk sans raison valable vinrent s'excuser auprès du Prophète (saws). Ils étaient plus de 80. Il accepta leurs excuses à l'exception de Ka'b Ibn Malik, Mourara Ibn Ar Rabî et Hilal Ibn Omaya. Il ne les pardonna qu'après la révélation de quelques versets en ce sens. Cela fut également relaté dans un long hadith rapporté par l'Imam Al Bokhari.

La délégation de Thaqîf (9 H ; 62 ans)

Le Prophète (saws) revint de Tabouk au mois de Ramadan et qu'au cours du même mois, il reçut la délégation de Thaqif. (Ibn Ishaq)

Les Thaqifites s'étaient rendu compte qu'ils ne pouvaient se mesurer aux Arabes qui les entouraient et s'étaient tous convertis à l'Islam et avaient prêté allégeance au Prophète (saws). Aussi, il envoyèrent une délégation à la tête de laquelle se trouvait Kinana Ibn Abd Yalil.

Le Prophète (saws) installa la délégation dans la mosquée où il leur fit dresser des tentes d'où ils pouvaient entendre la récitation des versets coraniques et observer les Musulmans en prière. Tous les jours, ils rencontraient le Prophète (saws) qui ne manquait jamais de les appeler à se convertir, le Messager d'Allah (saws) leur parlait tous les soirs jusqu'à ne plus pouvoir se tenir sur ses jambes.

Othman Ibn Ali Al As, le plus jeune membre de la délégation, gardait les montures des Thaqifites lorsque ces derniers étaient avec le Prophète (saws). A leur retour, Othman allait le trouver à son tour pour s'informer de l'Islam et se faire lire des versets du Coran jusqu'à ce qu'il fut instruit dans la religion. S'il trouvait le Messager (saws) endormi, il se rendait chez Abou Bakr (ra). Il n'en disait rien à ses compagnons, forçant ainsi l'admiration du Prophète (saws).

L'Islam finit par s'introduire au coeur des Thaqifites. Toutefois, Kinana déclara au Prophète (saws) :
- "Nous autres, nous sommes loin de chez nous, l'adultère nous est indispensable !"
- "Il vous est pourtant interdit, lui répliqua le Prophète (saws), Dieu dit: {Evitez la fornication, c'est une abomination ! quel détestable chemin !} (17/32)
Les Thaqifites lui dirent :
- "L'usure est à la base de notre fortune !"
- "Contentez vous de votre capital !" leur répliqua le Prophète (saws). Dieu dit: {Ô vous qui croyez ! Craignez Dieu ! Renoncez si vous êtes Croyants, à ce qui vous reste des profits de l'usure} (2/278)
- "Le vin , lui dirent-ils est le produit essentiel de notre terre. Il nous est indispensable !"
-"Pourtant, Dieu vous en interdit la consommation" et il leur récita le verset interdisant la consommation de vin.

D'après Ibn Ishaq, ils lui demandèrent aussi de les dispenser de la prière, mais il leur répondit qu'il n'existait point de religion sans prière. Après avoir accepté tous ces préceptes, ils demandèrent une dernière faveur au Messager d'Allah (saws) à savoir de garder encore leur idole "Al Lat" durant trois ans. Le Messager (saws) refusa de leur accorder ce souhait. Alors ils lui demandèrent la permission de la garder pendant deux ans, puis un an, puis un mois, mais il demeura inflexible.

Ils dirent au Prophète: "Détruis là toi même, nous ne pouvons pas nous en charger !".
Le Messager d'Allah (saws) leur répondit :"Je vous enverrai des hommes qui s'en chargeront".

Les Musulmans désignés par le Messager d'Allah (saws) détruisirent l'idole.

D'après Al Moughira (ra), les Thaqifites se convertirent tous et qu'il était difficile de trouver parmi les Arabes des Musulmans aussi fidèles à leur foi, à Dieu et à Son Livre. (Ibn Sa'd)

Ibn Ishaq raconte :"Après la prise de la Mecque, l'expédition de Tabouk, la conversion de l'allégeance de Thaqif, les délégations se succédèrent chez le Prophète (saws). Les Arabes avaient attendu que le sort de Qoreich fût décidé avant de prendre leur parti, les Qouraychites étant les maîtres du temple et de l'enceinte sacrée, les descendants directs d'Ismail (as) et les chefs des Arabes".

L'envoi d'émissaires (10 H ; 63 ans)

Tandis que le Prophète (saws) recevait les délégations proclamant leur conversion, il envoyait ses émissaires dans toutes les directions et surtout au sud de la péninsule, pour répandre les principes de l'Islam, qui fut bientôt pratiqué dans toute la Péninsule Arabique. Il fallut recourir à des guides spirituels pour expliquer les préceptes de la religion, et l'introduire au coeur des hommes.

Le Prophète (saws) envoya Khalid Ibn Al Walid à Najran et Ali au Yémen.

De même il envoya Abou Moussa Al Achari et Mou'âdh Ibn Jabal au Yémen leur recommandant: "Rendez la voie facile et ne créez pas de difficultés. Annoncez des choses agréables et ne laissez pas les gens fuir. Entraidez vous mutuellement".

Il dit à Mou'âdh (ra): "Tu auras à faire aux Gens du Livre. Incite les à certifier qu'il n'y a qu'un seul Dieu et que Mohamed est Son Prophète. S'ils t'obéissent, dis leur que Dieu leur impose cinq prières chaque jour, s'ils consentent, dis leur que Dieu leur impose une aumône légale qui sera prélevée sur les biens des riches et donnée aux pauvres d'entre eux; s'ils t'obéissent, ne touche pas à leurs objets précieux et crains les imprécations des opprimés, car aucun voile ne s'interpose entre elles et Dieu".

L'Imam Ahmed a rapporté que le Prophète (saws) qui avait suivi Mou'âdh (ra) à l'extérieur de Médine, lui à pieds et Mou'âdh sur une monture en lui répétant ses recommandations lui dit: "Nous ne nous retrouverons peut être plus après cette année, il serait souhaitable que tu passes par cette mosquée et par mon tombeau".

Le pèlerinage d'adieu (10 H ; 63 ans)

L'imam Moslim a rapporté d'après Jabir (ra): "Le Prophète (saws) passa neuf ans à Médine sans entreprendre de pélerinage, au cours de la dixième année, son pélerinage était proclamé, un concours prodigieux de peuples se rendit à Médine pour y participer et imiter le Prophète (saws)."

Le Prophète (saws) fit son entrée à la Mecque par la partie haute et s'arrêta devant la porte des Banous Chaïba, il dit: "O mon Dieu accrois l'honneur et la puissance de cette Maison (Ka'ba) ainsi que de tous ceux qui y sont en pélerinage ou en visite pieuse et augmente leur piété".

Puis, il continua son chemin en enseignant aux Musulmans les principes du pélerinage.

Le Jour où il arriva au Mont Arafat, il prononça un discours dont voici le texte:

"Ô Musulmans, écoutez moi, j'ignore si l'année prochaine, nous pourrons nous rencontrer en ce même endroit. Votre sang et vos biens sont sacrés, comme le sont ce jour, ce mois et cette ville. Je proscris tout ce qui se rapporte à l'ère pré-islamique, la vengeance propre à cette période est désormais interdite, à commencer par celle d'Ibn Rabiâ Ibn Al Hareth, l'usure propre à la Jahiliya (ère de l'ignorance) est également interdite, à commencer par celle d'Al Abbas Ibn Abdelmottaleb.

"Ô Musulmans, le démon n'espère plus être adoré sur votre terre. Mais s'il est écouté, il se satisfera de celles de vos actions que vous méprisez. Craignez le pour votre religion."

"Ô Musulmans, le mois intercalaire n'est qu'un surcroît d'infidélité ; les incrédules s'égarent ainsi ; une année, ils le déclarent non sacré, afin de se mettre en accord sur le nombre de mois que Dieu a déclarés sacrés. Ils déclarent ainsi non sacré ce que Dieu a déclaré sacré."

"Le temps a accompli un cycle complet comme au jour où Dieu a crée les Cieux et la Terre. L'année est de douze mois. Quatre de ces mois sont sacrés, dont trois successifs: Dhoul Qida, Dhoul Hijja et Al Muharram, et le mois situé entre Joumada et Chaaban."

"Craignez Dieu en vos femmes, car vous les avez prises selon un pacte que vous avez conclu avec Dieu, et ce n'est qu'avec la permission de Dieu que vous cohabitez avec elles. Elles ont des droits sur vous, et vous avez des droits sur elles. Elles ne doivent accueillir personne chez vous sans votre accord. Si elles s'avisent de le faire, frappez les modérément. En revanche, elles sont en droit d'exiger de vous que vous les entreteniez".

"Réfléchissez bien à ce message que je vous ai communiqué, Ô Musulmans. Je vous laisse deux guides qui ne vous permettront pas de vous égarer, si vous vous y conformez: le Livre de Dieu et la Tradition de Son Prophète."

"Ô Musulmans, écoutez et obéissez, même si vous êtes gouvernés par un esclave éthiopien au nez coupé, tant qu'il vous gouverne en se conformant au Livre de Dieu le Très Haut. Quant à vos gens de maisons (domestiques), nourrissez les de vos plats et habillez les de vos vêtements. S'ils commettent une faute que vous ne leur pardonnez pas, vendez les, Ô Serviteurs de Dieu, mais ne les faites pas souffrir."

"Ô Musulmans, écoutez moi et soyez raisonnables. Vous savez que les Musulmans sont frères. Un Musulman n'a droit qu'à la part des biens de son frère qu'il lui cède de plein gré. Ne soyez pas injustes envers vous mêmes. Ai-je bien transmis le message ? Vous comparaîtrez un jour devant Dieu, c'est pourquoi vous devrez éviter de vous égarer et de vous entretuer après ma mort. Que ceux qui sont ici présents transmettent ce message aux absents, ils le comprendront peut être mieux que ceux qui l'auront écouté. Vous serez interrogés à mon sujet, que direz vous alors ?

Et la foule de répondre: "Nous certifions que tu nous a communiqué ton message, que tu as accompli ta mission et que tu nous as prodigué tes conseils".

Le Prophète (saws) leva l'index vers le ciel puis le pointa dans la direction de la foule en déclarant à trois reprises: "Ô Mon Dieu, sois en témoin".

Dieu révéla à Son Messager (saws) le verset suivant: "Aujourd'hui, j'ai rendu votre religion parfaite ; j'ai parachevé ma grâce sur vous et j'agrée l'Islam comme étant votre religion" (s5/v3)

Le Messager de Dieu (saws) ne quitta le Mont Arafa qu'au coucher du soleil. Il se rendit ensuite à Mozdalifa et dit en faisant un geste de la main droite: "La sérénité, la sérénité, ô Musulmans".

A Mozdalifa, il fit la prière du coucher du soleil et celle de la nuit ensemble, retardant la première.

Il coucha à Mozdalifa et descendit avant le lever du soleil dans la vallée de Mina où il prit sept cailloux et les jetta contre la Jamarate de l'Aqaba en déclarant: "Dieu est Grand" à chaque fois qu'il lançait un caillou.

De là, il se rendit au lieu de l'immolation des victimes où il égorgea 63 chameaux de sa propre main et chargea Ali (ra) d'immolerle reste jusqu'à cent. Puis le Prophète (saws) se dirigea vers la Maison (Ka'ba) où il fit la prière de midi. Les fils de Abdelmottaleb vinrent lui offrir de l'eau de Zem Zem. Il dit "Tirez l'eau, ô Banous Abdelmottaleb, tant que les hommes ne vous disputent pas cette tâche ; s'ils avaient ce droit, je vous aurais moi même aidés à tirer". Ils lui passèrent le seau dont il but aussitôt. Puis, il s'en retourna à Médine.

Sa mort

La maladie de mort du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Le récit de 'Aicha (raa): 'Ubayd-Allah ibn 'Utba a dit: J'entrai chez 'Aicha et lui dis: "Ne voudrais-tu pas me parler de la maladie de l'Envoyé d'Allah (saws)?"
- "Si!", répondit-elle. Elle commença alors en ces termes: "L'état du Prophète (saws) s'était aggravé sous l'effet de la maladie. Or, il demanda si les fidèles avaient fait la prière.
- "Non, lui répondîmes-nous, ils t'attendent, ô Envoyé d'Allah".
- "Qu'on mette de l'eau dans le bassin", dit-il. Nous en mîmes; il se lava et voulut ensuite se lever, mais il tomba évanoui. Revenu à lui, il demanda de nouveau si les fidèles avaient fait la prière.
- "Non, lui répondîmes-nous, ils t'attendent ô Envoyé d'Allah". Il nous ordonna de lui mettre de l'eau dans le bassin; se lava, essaya de se lever; mais retomba évanoui. Ayant ensuite repris ses sens, il demanda encore: "Les fidèles ont-ils fait la prière?".
- "Non, répliquâmes-nous, pas encore, ils sont toujours dans ton attente". Il ordonna de mettre de l'eau dans le bassin; se lava, essaya de se lever et encore une fois tomba en syncope. Une fois revenu à lui, il dit: "Les fidèles ont-ils fait la prière?".
- "Non, répondîmes-nous, ils t'attendent, ô Envoyé d'Allah!". Réunis dans la mosquée, les fidèles attendaient l'Envoyé d'Allah (saws) pour faire la prière de 'ichâ' (du soir)". Alors, le Prophète (saws) envoya chercher Abou Bakr pour présider la prière. Le messager alla trouver celui-ci et lui dit: "L'Envoyé d'Allah (saws) t'enjoint de présider la prière des fidèles". Abou Bakr, qui était tendre du cœur, s'adressa alors à 'Umar en lui disant: "Préside toi-même la prière".
- "Non, reprit 'Umar, toi tu en as plus de droit". Abou Bakr présida donc la prière durant ces jours. Puis, l'Envoyé d'Allah (saws), sentant un jour une légère amélioration, sortit de chez lui, appuyé sur deux personnes dont Al-'Abbâs et se rendit à la prière de zhuhr (de midi) que Abou Bakr présidait. A la vue du Prophète, Abou Bakr voulut reculer, mais, d'un geste, le Prophète (saws) l'enjoignit de ne pas bouger et, s'adressant aux deux personnes qui le soutenaient, il dit: "Faites-moi asseoir à côté de Abou Bakr". On déféra à cet ordre: Abou Bakr, étant debout, suivit la prière du Prophète et les fidèles suivirent celle de Abou Bakr. Durant ce temps, le Prophète (saws) demeura assis. (Mouslim n°629)

D'après 'Anas ibn Mâlik (ra), Abou Bakr dirigeait la prière des fidèles durant la maladie qui avait emporté l'Envoyé d'Allah (saws). Un lundi, pendant qu'ils étaient rangés pour la prière, l'Envoyé d'Allah (saws) souleva le rideau de la chambre et se mit à les regarder. Il se tenait debout, son visage ressemblait à un papier de parchemin et il souriait. Nous fûmes si émus de la joie de le revoir. Quant à Abou Bakr, il se mit à reculer pour gagner sa place parmi la rangée des fidèles, pensant que le Prophète (saws) allait venir diriger lui-même la prière. Mais, d'un geste, le Prophète (saws) nous fit signe d'achever la prière et laissa ensuite retomber le rideau. Le même jour l'Envoyé d'Allah (saws) rendit le dernier soupir. (Mouslim n°636)

D'après Abou Mûsa (ra), Le Prophète (saws) tomba gravement malade. Il dit alors: "Donnez l'ordre à Abou Bakr de diriger les fidèles dans la prière".
- "Abou Bakr, fit observer 'A'icha, est un homme au cœur tendre; quand il se tiendra à ta place il sera incapable de diriger les fidèles dans la prière".
- "Donne l'ordre à Abou Bakr de diriger les fidèles dans la prière, reprit-il. Vraiment vous êtes telles les dames de Joseph (vous discutez trop et vous insistez trop)!".
Abou Bakr dirigea ainsi les fidèles dans la prière du vivant de l'Envoyé d'Allah (saws). (Mouslim n°638)

D'après Sahl ibn Sa'd As-Sâ'idî (ra), l'Envoyé d'Allah (saws) était allé chez les Banû 'Amr ibn 'Awf pour rétablir la paix parmi eux. Comme l'heure de la prière était arrivée, le muezzin vint trouver Abou Bakr et lui dit: "Veux-tu présider la prière pour que je fasse le second appel?".
- "Oui", répondit-il. Abou Bakr présida la prière, mais au cours de laquelle, l'Envoyé d'Allah (saws) arriva à la mosquée. Il se fraya un passage à travers les fidèles et se mit au premier rang. Les fidèles battirent des mains (pour attirer l'attention de l'imam), mais Abou Bakr ne se retourna pas et continua sa prière. Puis, comme les fidèles faisaient plus de bruit, il se retourna et aperçut l'Envoyé d'Allah (saws). Celui-ci lui fit signe de demeurer en sa place. Abou Bakr éleva les mains et loua Allah, à Lui la puissance et la gloire, pour l'ordre que venait de lui donner l'Envoyé d'Allah (saws). Ensuite, il recula et alla prendre place au premier rang parmi les fidèles. Alors l'Envoyé d'Allah (saws) s'avança, fit la prière et quand elle fut achevée il dit: "O Abou Bakr, qu'est-ce donc qui t'a empêché de rester à ta place puisque je t'en avais donné l'ordre?".
- "C'est, répondit Abou Bakr, qu'il n'appartenait pas au fils de Abou Quhâfa (surnom de Abou Bakr) de diriger la prière en présence de l'Envoyé d'Allah (saws)". Puis, s'adressant aux fidèles, l'Envoyé d'Allah (saws) dit: "Pourquoi donc avez-vous tapé des mains si bruyamment? Celui d'entre vous qui, étant en prière, voulut exprimer quelque chose, qu'il glorifie Allah car cette glorification attire l'attention de l'imam. Seules les femmes sont autorisées à claquer des mains pour cette fin". (Mouslim n°639)

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) reçoit la révélation jusqu'aux derniers instants de sa vie

Anas (رضي الله عنه) a dit: «Dieu honoré et glorifié n'a cessé de faire des révélations au Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) jusqu'à sa mort; si bien, qu'au moment de sa mort, il avait reçu le plus de révélations». (al-Boukhâri, Mouslim)

Le dernier sermon du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Ce sermon fut fait le neuvième jour de Zil Hadj 10 A.H. dans la Vallée Uranah du Mont Arafat

"Ô Peuple, écoutez-moi attentivement, car je ne sais pas si, après cette année-ci, je serais encore parmi vous. Donc écoutez ce que je vous dis avec beaucoup d'attention et APPORTEZ CE MESSAGE A CEUX QUI NE PEUVENT ETRE PRESENTS ICI AUJOURD'HUI.

Ô Peuple, tout comme vous considérez ce Mois, ce Jour, cette Cité comme Sacrés, considérez aussi la vie et les biens de chaque Musulman comme Sacrés. Retournez à leurs légitimes propriétaires les biens qui vous ont été confiés. Ne blessez personne afin que personne ne puisse vous blesser. Souvenez-vous qu'en vérité vous rencontrerez votre SEIGNEUR et qu'effectivement il vous demandera compte de vos actes. ALLAH vous a défendu de pratiquer l'usure (de prendre de l'intérêt), donc toute obligation d'intérêt sera dorénavant abolie.

Méfiez-vous de Satan, pour le salut de votre religion. Il a perdu tout espoir de ne pouvoir jamais vous induire à commettre les grands pêchés, méfiez-vous donc à ne pas le suivre en ce qui concerne les petits pêchés.

Ô Peuple, il est vrai que vous ayez certains droits à l'égard de vos femmes, mais elles aussi ont des droits sur vous, mais si elles vous obéissent, alors à elles appartient le droit d'être nourries et habillées convenablement. Traitez donc bien vos femmes et soyez gentils envers elles car elles sont vos partenaires. Et il est de votre droit de vous assurer qu'elles choississent leurs amies avec votre approbation, aussi bien que de ne jamais commettre l'adultère.

Ô Peuple, écoutez-moi bien. Adorez ALLAH, faites vos cinq prières (Salah) quotidiennes, jeûnez pendant le mois de Ramadan, et donnez votre richesse en Zakat. Accomplissez le Hajj si vous en avez les moyens. Vous savez que chaque musulman est le frère d'un autre musulman. Vous êtes tous égaux. Aucune personne n'est supérieur à une autre excepté en piété et en bonne action.

Souvenez-vous, un jour vous vous présenterez devant ALLAH et vous répondrez de vos actes. Donc, prenez garde, ne vous écartez pas du droit chemin après ma mort.

Ô Peuple, AUCUN PROPHETE OU APOTRE NE VIENDRA APRES MOI ET AUCUNE NOUVELLE FOI NAITRA. Raisonnez bien, donc, O Peuple, et comprenez bien les mots que je vous transmets. Je laisse derrière moi deux choses, le Coran et mon exemple La SUNNAH, et si vous les suivez vous de vous égarerez jamais.

Que tous ceux qui m'écoutent transmettent ce message à d'autres et ceux-là à d'autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m'écoutent directement.

Sois témoin Ô ALLAH, que j'ai transmis ton message à ton Peuple".

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Abou Oumama Al Bâhilî a dit: «J'ai entendu le Messager de Dieu dire dans son sermon du pèlerinage d'adieu: «Craignez pieusement Dieu, faites vos cinq prières quotidiennes, observez le jeûne de votre mois (Ramadhân), acquittez l'aumône légale de vos biens et obéissez à vos chefs et vous serez alors dans le Paradis de votre Seigneur». (Tirmidhi)

Les derniers instants de la vie du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

D'après 'Âicha (ÑÖí Çááå ÚäåÇ): "L'Envoyé d'Allâh (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) avait près de lui une outre contenant de l'eau. Il se mit à introduire sa main dans l'eau et à essuyer son visage en disant : "Il n'y de Dieu qu'Allâh. La mort a ses affres". (Al-Boukhâri)

Anas a dit: "Au momment de son agonie, le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) fut très éprouvé. Sa fille Fâtima se mit à dire: "Quel malheur, O père" !
Il lui dit : "Plus d'épreuve pour ton père après ce jour" ". (Al-Boukhâri)

Il (صلى الله عليه و سلم) disait dans ses derniers instants de vie, juste avant de quitter sa communauté: "La prière, la prière, et (le bon comportement envers) vos esclave". (Ahmad 3/117, Ibn Maja n°2697, Ibn Hibban n°1220, déclaré authentique par al-Albani dans Al-Irwa n° 2178)

Ibn Mas'oud (ra) rapporte le récit suivant : « Nous nous sommes retrouvés dans la pièce de notre mère 'Âicha. L'Envoyé d'Allâh (saws) regarda et les larmes tombèrent de ses yeux. Il nous annonça sa mort puis il nous dit : soyez les bienvenus. Qu'Allâh vous salue avec la paix, qu'Allâh vous garde, qu'Allâh vous protège, qu'Allâh vous unisse, qu'Allâh vous assiste, qu'Allâh vous accorde la réussite, qu'Allâh vous apporte profit, qu'Allâh vous élève, qu'Allâh vous préserve ! Je vous recommande la crainte révérencielle d'Allâh et je vous recommande à Allâh, c'est Lui qui se charge de vous ! Nous lui avons demandé : O Envoyé d'Allâh ! A quand la fin de votre vie ? Il nous dit : la fin est proche. Le retour est vers Allâh, vers le Lotus de la limite, le paradis final et le haut Firdaws. Nous dîmes : O Envoyé d'Allâh ! Dans quel linceul devons-nous vous ensevelir ? Il dit : dans mes présents vêtements si vous voulez ou dans un tissu yéménite ou un tissu blanc. Nous dîmes : O Envoyé d'Allâh ! Qui doit prier sur toi ? Et nous pleurâmes. Il dit : attendez, qu'Allâh vous prenne en Miséricorde ! Et qu'Allâh vous récompense par le bien pour votre Prophète ! Après m'avoir lavé et enseveli dans mon linceul, mettez-moi sur mon présent lit sur le bord de ma tombe, puis sortez et laissez-moi pendant une heure, car le premier qui doit prier sur moi c'est mon ami et bien aimé Djibrîl ('ailayhi sallam), puis c'est Mikaîl, puis Israfaîl puis l'ange de la mort, puis une multitude d'anges. Ensuite entrez chez moi par groupes successifs. Priez sur moi et saluez-moi, mais ne me gênez par aucun éloge déplacé, par aucun bruit ou cri. Que les hommes de ma famille commencent par prier sur moi, ensuite leurs femmes, ensuite vous-même. Saluez ceux parmi mes compagnons qui sont absents ainsi que ceux qui me suivront dans ma religion jusqu'au Jour de la Résurrection. Et je vous prends à témoin que je salue tous ceux qui embrassent l'Islâm. » (Tabarânî - hadîth très faible)

L'Archange Djibrîl (عليه السلم) vint le voir trois jours avant sa mort, et lui dit : "O Muhammad ! Allâh m'envoie vers toi et te demande ce qu'Il sait mieux que toi et Il dit : comment te trouves-tu ? Il répondit : je me trouve affligé et je me trouve éprouvé. Djibrîl (As) revint le deuxième jour, lui posa la même question et il reçut la même réponse. A ces instants l'ange de la mort [Malak al-mawt] se présenta et demanda l'autorisation. Djibrîl (As) dit alors : O Muhammad ! voici l'ange de la mort qui te demande l'autorisation. Il ne l'a jamais demandée à un humain avant toi et il ne la demandera jamais à un humain après toi. Il lui dit : Donne-lui l'autorisation d'entrer et il entra. Il se mit devant lui, et dit : Allâh m'a envoyé vers toi et m'a ordonné de t'obéir. Si tu m'ordonnes de ravir ton âme je le ferai et si tu m'ordonnes de la laisser, je la laisserai. L'Envoyé d'Allâh (saws) lui dit : tu ferais ça, O ange de la mort ? Il dit : c'est qu'on m'a ordonné d'obéir. Puis Djibrîl (As) ajouta : O Ahmad ! Allâh aspire ardemment à toi. Il dit alors : Fais ce qu'on t'ordonne O ange de la mort ! A ces mots Djibrîl (As) dit : Paix sur toi O Envoyé d'Allâh ! [as-Salâmou 'aileyka Yâ RassoulouLLâh] C'est mon dernier passage sur la terre. C'est toi qui était le but de mes venus dans ce bas-monde. » (Al-Boukhâri)

L'Envoyé d'Allâh (saws) mourrut en étant adossé à la poitrine de son épouse 'Âicha (radhiallâhu 'anha) en portant n vêtement feutré et un manteau ample et épais. Sa fille Fâtima, se leva pour se lamenter en disant : O père ! Tu as répondu à l'appel de ton Seigneur ! O père, le paradis du haut Firdaws est le lieu de ton séjour ! O père ! à Djibrîl nous anonçons ta mort ! O père ! Combien tu es proche de ton Seigneur ! Puis, lorsqu'on l'a mis dans sa tombe elle dit : O Anas ! Comment vos âmes ont-elles pu accepter que vous versiez la terre sur l'Envoyé d'Allâh (saws) ?" (Al-Boukhâri)

C'était le 13 Rabî` Al-Awwal, de l'an 11 après l'Hégire, soit le 8 juillet 633. Il avait alors 63 ans.

Jour dernier

L'intercession du Prophète (saws)

Dieu - Exalté Soit-Il - dit en s'adressant à Son Messager - paix et bénédictions de Dieu sur lui : {Afin que ton Seigneur te ressuscite en une position de gloire}. La plupart des exégètes affirment que la position de gloire (al-maqâm al-mahmûd) c'est l'intercession. En effet, Abû Hurayrah, que Dieu l'agrée, demanda au Messager de Dieu - paix et bénédictions de Dieu sur lui : "Ô Messager de Dieu, qu'est-ce que la position de gloire ?". Il répondit en disant : "J'espère que c'est la position où j'intercède pour ma communauté".

Selon un hadîth authentique, le Jour du Jugement, les gens demanderont aux Prophètes et aux Messagers d'intercéder en leur faveur. Mais chaque Prophète et Messager déclinera et les gens arriveront au Messager de Dieu - paix et bénédiction de Dieu sur lui - qui dira alors : "Je suis l'homme de cette station". Puis il se prosterne et Dieu lui inspire des louanges qu'il Lui adressera. Puis on lui dira : "Relève ta tête. Demande, ta demande sera exaucée. Intercède, ton intercession sera acceptée".

Le Prophète - paix et bénédictions de Dieu sur lui - dira alors : "Ma communauté ! Ma communauté !". Par cette intercession, sortiront de l'Enfer ceux qui n'ont rien associé à Dieu.

Certains savants ont dit que cette intercession est réservée à ceux qui méritent la rétribution ou l'élévation de leurs rangs et non pas aux gens qui ont commis les péchés capitaux. D'autres savants ont dit que cette intercession touche toute la communauté, conformément à la parole du Prophète - paix et bénédictions de Dieu sur lui : "J'ai épargné mon invocation, je l'ai gardée pour ma communauté le Jour du Jugement Dernier". Ces savants affirment donc que cette intercession sera en faveur de ceux qui ont commis des péchés mineurs et ceux qui ont commis des péchés capitaux. Ils s'appuient sur le hadîth rapporté par At-Tirmidhî et Abû Dâwûd, avec une bonne chaîne narration : "Mon intercession est en faveur de ceux, parmi ma communauté, qui ont commis des péchés capitaux". La Bonté de Dieu est immense et Il a grandement honoré Son Prophète.

Certains savants considérés affirment que l'intercession ne multiplie pas le nombre des oeuvres - chacun sera jugé selon ses oeuvres - mais Dieu augmente, par cette intercession, la rétribution des oeuvres. Il s'agit d'une augmentation de la rétribution et non pas des oeuvres elles-mêmes.

D'après Abu Sa'îd al-Khudrî , d'après le Prophète a dit: "Au jour de la résurrection, je serai le maître des descendants d'Adam et je ne m'en vante point. Je tiendrai dans ma main l'étendard de la louange et je ne m'en vante point. Tous les prophètes y compris Adam et tous les autres seront sous mon étendard. Je serai le premier pour qui la terre se fendra pour me laisser sortir (lors de la résurrection) et je n'en suis point vaniteux". (At-Tirmidhi) 

Ses qualités

Introduction aux qualités du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a le plus parfait et et le plus noble caractère parmi ses créatures

Il (تعالى) a dit: {Et certes tu es marqué d'une noblesse de caractère immense.} (68/4)

De même, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit : "Mon Seigneur m'a éduqué et l'a (donc) fait de bonne manière".

Il (صلى الله عليه و سلم) a dit aussi : "J'ai été envoyé pour parfaire les nobles caractères".

Il doit donc être pris comme exemple dans Ses qualités

Il a dit aussi {Il y a pour vous en l'Envoyé d'Allah un exemple excellent …} (33/21)

Témoignages de non-musulmans à son sujet

George Bernard Shaw a dit : "Je le crois que si un homme comme lui devait assumer la dictature du monde moderne, il réussirait à trouver des solutions aux problèmes tout en apportant la paix et le bien-être tant désirés. L'Europe commence à être séduite par les principes de Muhammad. Dans le siècle à venir, elle pourrait aller jusqu'à la reconnaissance de l'utilité de ces principes pour régler ses problèmes."

Lamartine, dans son long tribut au Prophète (صلى الله عليه و سلم) a écrit : "Si la noblesse des intentions, la petitesse des moyens et la grandeur des résultats sont les trois critères du génie humain, qui oserait comparer n'importe quel grand homme de l'histoire moderne à Muhammad".

Gandhi écrivit ceci à propos du Prophète de l'Islam : "Je deviens plus convaincu que jamais que ce n'était pas par l'épée que l'Islam s'est fait sa place à l'époque. C'était la profonde simplicité, l'auto-effacement prononcé du Prophète, la scrupuleuse application des engagements, son intense dévotion envers ses amis et fidèles, ainsi que son intrépidité, son courage et sa confiance absolue en Dieu et en sa mission. C'est grâce à tout cela, et non à cause de l'épée, que tous les obstacles ont pu être surmontés".
 

Le savoir-vivre du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Il ne suivait, ni ne fixait les choses du regard pesant. Le coup d'œil rapide était chez lui le plus courant et son regard vers le sol était plus long que celui vers le ciel.

Quand il marchait avec ses compagnons, il ne les devançait pas et saluait le premier, celui qu'il rencontrait.

Il parlait avec le "summum du langage" (*). Sa parole était distincte, sans verbiage ni brièveté, selon le besoin. Car cela fait partie de la sagesse. (Et car) il disait : "Parmi la bonne façon qu'a la personne de pratiquer l'islam, il est pour elle de laisser ce qu'il ne la regarde pas". Il disait aussi : "Celui qui croit en Allah et au Jour Dernier, qu'il dise du bien ou qu'il se taise".

Il articulait bien ses mots pour se faire entendre et comprendre. Il ne parlait pas inutilement et avait de longs silences.

Il était souvent sujet à la tristesse et constamment dans la réflexion. Facilement abordable, ni hautain ni banal. Il exaltait le bienfait, si minime soit-il, sans critique ni flatterie.

Le manque d'un avantage matériel ne le met pas en colère. Par contre, lorsqu'il s'agit de la vérité et du droit, sa colère est indomptable et il devient intransigeant jusqu'à la victoire. Mais, pour sa propre personne, il ne s'emportait, ni ne se vengeait.

S'il se fâchait, il se détournait, et s'il se réjouissait, il abaissait le regard. Le plus souvent son rire était un sourire, laissant voir des dents blanches comme neige.

Quand il parlait ou saluait ou demandait la permission d'entrer, il le répétait trois fois, pour être mieux entendu et compris. Le devoir qu'il avait de transmettre la religion, l'incitait à le faire.

Il s'associait à la discussion courante avec ses compagnons. S'ils discutaient des choses de la vie, de la vie dernière, de nourriture ou de boisson, il le faisait avec eux.

En s'asseyant, il dressait les genoux et les entourait des mains. Et s'il s'asseyait pour manger, il dressait la jambe droite et s'asseyait sur la gauche.

Il ne critiquait jamais une nourriture qu'on lui présentait. Si elle lui plaisait, il en mangeait, autrement il la laissait.

(*) "summum du langage" : [jawâmi' al-kalim] : donner en peu de mots la plus grande utilité par la richesse des significations, la facilité à être compris, la maîtrise de la langue…
 

La noblesse de caractère du Prophète (صلى الله عليه و سلم)


Dans le hadith authentique, on cite : "Les plus nobles en caractère parmi les croyants sont les plus accomplis dans la foi".

"Parmi ceux que j'aime le plus parmi vous et qui seront les plus rapprochés de moi le jour de la résurrection, sont ceux qui ont les nobles caractères".

"Qu'est-ce que la piété", lui demanda-t-on ? "C'est le bon caractère", répondit-il.

On l'interrogea aussi sur les actions les plus méritoires. Il dit : "La noblesse de caractère".

De ce fait, avoir un bon caractère vaut mieux que posséder or et argent. La voie pour cela est de prendre exemple de l'Apôtre, grâce et salut sur Lui.
 

La générosité du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Sa générosité était proverbiale. Jamais il ne refusait de donner ce qu'on lui demandait, s'il le possédait.

Un homme le voyant porter un habit, le lui demanda. Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) rentra chez lui, l'ôta et le lui remit.

D'après Jaber ben 'AbdAllah (رضي الله عنه) : "L'Envoyé d'Allah n'a jamais répondu par non à une demande". (al-Boukhâri, Mouslim)

Anas Ben Malik dit quant à lui : "Jamais l'Envoyé d'Allah n'a été sollicité de donner une chose dans (l'intérêt) de l'islam qu'il ne l'ait octroyée".

Un homme lui demanda (quelque chose). Il lui donna alors un troupeau de moutons entre deux montagnes. L'homme revint auprès des siens et leur dit : "O gens ! Entrez dans l'islam, car Mohamed fait des dons de celui qui ne craint pas le besoin".

Ainsi, il arrivait qu'un homme vint au Prophète (صلى الله عليه و سلم) ne recherchant qu'un bien terrestre, mais le soir venu, sa religion lui était plus chère que toute la terre et ce qu'elle contient.

Interrogé sur la libéralité du Prophète (صلى الله عليه و سلم), Ibn 'Abbâs (رضي الله عنهما) répondit : "Le Prophète d'Allah était le plus généreux des hommes, particulièrement au mois de Ramadân, lorsque le rencontrait l'Ange Gabriel avec la révélation et lui enseignait le Coran. Sa générosité était ininterrompue comme le souffle continu du vent bénéfique". (al-Boukhâri et Mouslim)

On lui apporta une somme de quatre vingt dix mille dirhams qu'on versa sur une natte. Il se mit à la partager et aucun solliciteur ne fut exclu jusqu'à qu'il en eût fini.

Il donna à al-'Abbâs (رضي الله عنه) en or ce qu'il ne puit porter.

A Mou'awwad ben 'Afrâ, qui lui dit don de dattes et de courges, il remplit la main en bijoux et en or.

Un homme vint lui demander l'aumône.
- "Je n'ai rien avec moi, lui répondit-il, mais va acheter à crédit à mon nom et s'il nous vient quelque chose, nous le rembourserons".
 

La magnanimité du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Il s'agit de la maîtrise de soi au point de ne rien montrer en paroles ou en actes, de désagréable, au moment de la colère.

Lorsque le Prophète (صلى الله عليه و سلم) fut blessé à la bataille d'Ouhoud et que la maille de son casque s'enfonçait dans sa chair, il dit : "Seigneur, pardonne à mon peuple, car ils ne savent pas". C'est là le haut degré de magnanimité et de patience.

Quand Dhou elKhoweyçira lui dit : "Sois équitable, car ce partage n'est pas fait en vu d'Allah! "
Il fit alors preuve de patience à son égard et lui dit : "Qui donc sera équitable si je ne le suis pas ? ". Il ne le punit pas, ni permit à ses compagnons de le faire.

Un bédouin le tira brutalement par son habit, en lui laissant des traces au cou et lui dit : "Charge mes deux chameaux que voici, du bien d'Allah que tu as. Tu n'auras pas chargé alors de ton bien ou du bien de ton père !"
Il fut magnanime à son égard et lui répondit uniquement : "Le bien est le bien d'Allah et je suis son adorateur. Et il peut être demandé réparation, ô bédouin, de ce que tu m'as fait".
"Non, (il n'en sera rien)" dit l'homme".
"Pourquoi", reprit le Prophète (صلى الله عليه و سلم)
"Parce que tu ne rends pas le mal par le mal" répondit-il !
Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) rit et ordonna de lui charger un chameau d'orge et l'autre de dattes.

On n'a jamais rapporté que le Prophète (saw) s'est vengé pour un outrage personnel, ou battu un domestique ou une femme. A ce sujet, 'Aicha (رضي الله عنها) dit : "Je n'ai jamais vu l'Envoyé d'Allah (saw) faire front pour réparer une injustice contre lui-même, sauf pour une transgression envers Allah. Et jamais, il ne leva la main sur quelqu'un, sauf au combat dans la voie d'Allah. Il n'a jamais frappé de domestique ni de femme".

Zeyd ben Sa'na, un savant juif de Médine vint au Prophète (صلى الله عليه و سلم) exiger sa créance. Il lui tira l'habit de son épaule, le prit au col brutalement et lui dit avec dureté :
"Vous, les Beni 'AbdelMottalib, vous atermoyez vos dettes !" 'Omar (رضي الله عنه) alors, le réprimanda et durcit le ton. Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) sourit et lui dit : "Moi et lui, nous avions plus besoin d'autre chose de ta part, ô 'Omar : que tu me recommandes de bien régler ma dette, et que tu lui recommandes de réclamer son dû de bonne façon". Puis il ajouta : "Il reste (en fait) au terme (de la dette) trois (jours)". Et il ordonna à 'Omar de le payer et de lui donner en plus vingt mesures " çâ ", pour l'avoir effrayé.
Ce fut la cause de l'entrée à l'islam de cet homme qui disait : "Il ne manquait aucun signe parmi les signes de la prophétie de Mohamed (صلى الله عليه و سلم), que je ne reconnus, sauf deux : sa magnanimité prime sa colère et le surplus d'emportement aveugle ne fait qu'ajouter à sa magnanimité. Ainsi, je l'éprouvai avec cette histoire "de dette"". Et il le trouva alors, tel que décrit (dans les anciens livres).
 

La clémence du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

C'est la renonciation à la réparation d'une offense subie par soi-même alors qu'on a le droit et le pouvoir de le faire.

'Aicha (رضي الله عنها) dit : "l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) ne fut placé devant deux possibilités sans qu'il ne choisisse la plus simple, tant qu'elle n'était pas un pêché. Si c'était un pêché, il en était le plus éloigné. Il n'a pas tiré vengeance pour lui-même, sauf s'il s'agissait d'une transgression à l'égard d'Allah, le Très Haut. Il le faisait alors en vu d'Allah".

Lors d'une expédition , alors que le Prophète (صلى الله عليه و سلم) faisait la sieste seul, à l'ombre d'un arbre, Ghawrath ben Hârith vint pour le tuer, jusqu'à ce qu'il le vit debout devant lui, l'épée dégainée.
"Qui peut te sauver de moi, lui dit l'homme ?"
"Allah", lui répondit le Prophète (صلى الله عليه و سلم).
L'épée tomba soudain de la main de l'agresseur. Alors l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) s'en saisit et lui dit: "Qui peut te sauver ?"
"Sois le meilleur redresseur", lui dit Ghawrath. L'Apôtre lui accorda son pardon et le laissa partir. L'homme retourna auprès des siens. "Je reviens de chez le meilleur des hommes", leur dit-il !

Lors de l'entrée de la mosquée sacrée, au matin de la Victoire, il trouva les grands personnages de Qoreych, têtes basses, attendant la sentence de l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم), victorieux sur eux. Il dit alors :
"Peuple de Qoreych ! Qu'attendez-vous que je fasse avec vous ?"
"Un frère généreux, fils d'un frère généreux", répondirent-ils !
"Allez, vous êtes libres", dit-il alors ! Ainsi, il leur pardonna, après tous les torts qu'ils lui firent subir ainsi qu'à ses compagnons. Il n'a ni réprimandé, ni battu, ni tué.

Labid ben al-A'çam le juif, pratiqua contre lui une sorcellerie. La révélation descendit à ce sujet (l'informant). Il lui pardonna et ne le poursuivit pas. Il n'est même pas rapporté qu'il le blâma de quelque blâme que ce fût.

Sur le chemin de Médine, lors de son retour de Taboûk, les hypocrites complotèrent contre sa vie. Il le sut. On lui suggéra, alors contre eux (des sanctions). Cependant, il leur pardonna et dit : "On n'aura pas à dire que Mohamed tue (ce qui paraît pour les infidèles être) ses compagnons !"

Un homme vint pour attenter à sa vie et fut découvert. Ses compagnons dirent : " Il est venu pour te tuer ! " L'homme trembla de peur.
"N'aie rien à craindre, n'aie rien à craindre, lui dit-il. Et si même tu l'avais voulu, tu n'aurais pu m'atteindre". En effet, Allah l'informa qu'il était protégé contre les hommes. Il lui pardonna, alors que celui-ci avait voulu le tuer. Bénédiction et salut de Dieu soient sur lui, sa famille et ses compagnons.
 

Le courage du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Noble qualité, surtout lorsqu'il est aussi dans l'esprit et le cœur, et que son auteur est un homme de foi et de science.
Celui du cœur, fait que l'homme ne craint pas ce qui est redouté d'habitude. Il brave résolument ce qui menace.
Celui de la raison, est de persévérer dans sa conviction sans appréhender les conséquences, tant qu'il Combats apparaît qu'elle est vraie et juste.

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) était le plus courageux des hommes. Jamais, on n'a vu de semblable. Ainsi, Allah le Très Haut le chargea de mener le combat (même) seul: {dans le chemin d'Allah, tu n'es chargé que de ta personne, et encourage les croyants à combattre …} (4/84)

'Ali ben Abou Talib (رضي الله عنه), connu pour son héroïsme exemplaire, dit : "Quand la bataille fait rage et que les faces rougissent (de colère), nous nous retranchions derrière l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم)".

A Ouhoud, lorsque les combattants battirent en retraite et que les plus braves furent désespérés, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) fit front fougueusement jusqu'à ce que ses compagnons revinssent l'entourer et combattre autour de lui, jusqu'à la fin de la bataille.

A Hounayn, ses compagnons furent mis en déroute par l'ennemi qui leur tendit les embuscades. L'Apôtre d'Allah (صلى الله عليه و سلم) resta seul sur le champ de bataille. Au dos de sa mule, il disait alors : "Je suis l'Apôtre en vérité (lâ kadihb), je suis fils de 'AbdelMottalib ! "
Il ne cessa de se battre et appelait les croyants : "Vers moi, serviteurs d'Allah… !"
Ses compagnons reprirent le combat et infligèrent une défaite immédiate à l'ennemi.

A la bataille d'Ouhoud, en plein combat, le damné Obey ben Khalaf s'écria : "Où est Mohamed ? Que je périsse si je ne le tue pas !" Il fonça à cheval en direction du Prophète (صلى الله عليه و سلم). Des hommes parmi les musulmans lui barrèrent le chemin.
"Laissez lui la voie", leur dit l'Envoyé d'Allah !
Puis, se saisissant de la lance à la main d'al-Hârith ben çamma, il s'élança brusquement d'entre ses compagnons qu'ils en furent désespérés, tels les poils du chameau lorsqu'il s'agite. Puis, lui faisant face, il le transperça largement au cou. Obey tomba soudainement de son cheval, au sol, en hurlant : " Mohamed m'a tué ! " Il mourut à Sarif, au retour à la Mecque avec l'armée Qoreychite.
Les Médinois furent mis en émoi, une nuit, par des cris et se dépêchèrent vers la source du bruit. Mais le Prophète (صلى الله عليه و سلم) était déjà de retour et les avait déjà devancés. Il était parti immédiatement s'en enquérir, l'épée au cou, monté sur un cheval descellé appartenant à Abou Talha. " N'ayez crainte, leur dit-il ! "
Sur cela, Anas ben Mâlik dit : "Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) était le meilleur des hommes". Puis, Anas, rapporta l'épisode.

'Omrân ben Hosayn (رضي الله عنهما) atteste, et il est véridique : "L'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) ne rencontra une troupe ennemie qu'il ne fût le premier (d'entre nous) à frapper".
 

La patience du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Qualité par laquelle on maîtrise son âme à persévérer dans l'obéissance à Allah, à s'abstenir de Lui désobéir et à accepter Ses arrêts sans emportement ni mécontentement. Ceux sont là, les trois domaines où doit se manifester la patience. C'est une qualité des plus noble, qu'il faut s'efforcer d'acquérir et à laquelle on s'habitue petit à petit.

Durant sa mission, qui dura vingt trois ans, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) fit preuve d'une grande patience, sans s'alarmer ni se lasser de transmettre le message qui atteignit les horizons qu'Allah a voulus.

Il a également supporté les mauvais traitements des Qoreychites : ils l'ont frappé, jeté sur son dos (lors de sa prière) l'enveloppe fœtale d'un chamelon. Ils l'ont mis en quarantaine trois ans, avec les Beni Hâchem, dans le vallon d'Abou Talib, l'ont condamné à mort et envoyé des hommes pour l'exécuter.

Mais Allah le protégea.

Tout cela ne l'a pas ébranlé, il continua sa mission et diffusa la religion au proche et à l'éloigné.

Sa patience, l'année de la peine, où mourut Khadidja, l'épouse chère et Abou Talib, le défenseur dévoué. Tout cela ne l'abattit pas ni ne l'affaiblit.

Sa patience apparut lors des batailles, telles que Badr, Ohod, le Fossé, la prise de la Mecque, Honeyn, Taef, Taboûk…

Lors de ces batailles, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) ne faiblit pas, ni ne fléchit, ni perdit le moral et cela durant dix ans sans relâche.

Sa patience face au complot des juifs à Médine, et de leur attisement des arabes en coalition, pour venir au bout de lui et de sa mission..

Il supporta patiemment la faim et quitta ce monde sans avoir été rassasié de pain d'orge, deux fois en un jour.

En face de telles épreuves, il ne faiblit pas et ni sa noblesse, ni son honneur ne furent atteints.

Mais Allah a préservé le Prophète (صلى الله عليه و سلم). Il l'a doté de patience, l'a réconforté, l'a protégé et fortifié pour accomplir sa mission et faire de lui un exemple pour tous les hommes. Que le salut et la bénédiction d' Allah soient sur lui.
 

La justice du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) était équitable dans ses propos, ses actes et décisions. Il était d'une impartialité inflexible. C'était son caractère propre et sa réputation, avant même l'islam

Ainsi, par exemple, lorsque Qoreych lui confia l'arbitrage pour la pose de la Pierre Noire, après un grave différent entre eux.

Lorsque la Makhzoûmite vola et qu'il sembla difficile aux musulmans (sa famille et Qoreych) de lui appliquer la peine entraînant l'amputation de sa main, et qu'ils envoyèrent alors intercéder en sa faveur Ousâma ben Zeyd, être cher, fils d'un être cher au Prophète, celui-ci lui dit : "Est-ce que pour une peine parmi les peines instituées par Allah tu intercèdes (*), ô Ousâma. Par Allah, si même Fatima fille de Mohamed avait volé, je lui aurai coupé la main !"

Ce fût là, une preuve éclatante de sa justice.

Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) avait neuf femmes. Il tâchait d'être le plus juste entre elles. Mais craignant quelque impartialité, il s'excusait auprès d'Allah et disait : "Seigneur ! C'est le partage que je peux faire. Ne me tiens pas rigueur de ce qui est de ton domaine et qui me dépasse". (²)

Lorsque le bédouin lui dit : "Sois équitable ! Ce partage n'est pas pour plaire à Allah !" Il lui répondit alors : "Préserve ta personne de sa perte [wayhak] ! Qui serait donc juste, si je n'étais pas équitable ? Quelle déception et quelle perte pour moi, si je ne pratiquais pas la justice ! "

D'autre part, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) divisait son temps en trois parties : une pour son Seigneur, le Très Haut, une pour sa famille et la troisième pour lui-même. Il partageait celle pour lui-même, entre lui et les gens. Ainsi, il s'aidait de notables pour instruire le commun du peuple et disait : "Rapportez-moi les requêtes de ceux qui ne peuvent me les formuler. Car celui qui transmet la requête de qui ne peut la communiquer, Allah lui assurera la sérénité le jour de la grande épouvante".

al-Hasan (رضي الله عنه), son petit-fils disait : "L'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم), ne culpabilisait personne à partir d'une (simple) accusation ou pour la faute d'un autre, ni confirmait les paroles de quelqu'un contre un autre".

Ainsi se manifeste sa justice qui appelle tout croyant à s'en imprégner.

(*) A cet endroit du hadith, Boukhari et Mouslim rapportent (d'après 'Aicha) : " …Ensuite, le Prophète se leva et fit un discours : ô gens ! Ont péri ceux qui vous ont précédés, car lorsque volait le noble (en lignée), comme le Makhzoûmite) parmi eux, ils le laissaient, et lorsque volait le faible parmi eux, ils lui appliquaient la peine. " Nombres conditions restreignent l'application de la " sariqa " en question qui n'a pas le sens large et vague de "vol" (voir les livres de droit). En plus, aussi, de nombreuses règles de procédures instituées par l'islam telles "la preuve incombe au demandeur", "la présomption d'innocence en l'absence de preuves". "Surtout, les peines de " hadd ", comme la " sariqa ", ne sont sujettes à l'application que si l'affaire arrive jusqu'au juge, (comme ce fut le cas pour la Makhzoûmite). Autrement, les gens devraient trouver une conciliation et ne pas ébruiter les choses comme le conseillait l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم).

(²) En effet, si l'homme est tenu obligatoirement de l'équité envers ses femmes, quant aux dépenses ménagères et au partage des nuits, choses que le Créateur a rendu possibles, il n'a par contre pas été tenu de l'impossible, tel ce qui concerne le domaine de l'attirance de l'âme, plus ou moins forte pour telle ou telle créature licite.
 

L'ascetisme du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Se détacher de la convoitise de ce monde. Cela prémunit donc contre cette convoitise et amène l'homme à se contenter du juste nécessaire.

L'Apôtre d'Allah (صلى الله عليه و سلم) était le plus détaché, quant aux biens de ce monde, parmi les hommes. C'était l'un de ses nobles caractères.

Il a été rapporté d'après 'Âicha (رضي الله عنها) que l'oreiller sur lequel le Prophète (صلى الله عليه و سلم) s'appuyait pour dormir était en cuir bourré d'écorces. (Abû Dâwûd et Ahmad et cité dans : sahîh al-djâmi' n° 4714)

D'après Ibn Abbas (رضي الله عنهما), 'Umar Ibn Al-Khattâb (رضي الله عنه) était entré chez le Prophète (صلى الله عليه و سلم) et le trouvait assis sur une natte qui avait laissé des traces sur son noble flanc et lui avait dit :
- « Ô Prophète d'Allâh, ne peux-tu pas te trouver une natte plus souple que ça ? »
- « Qu'est ce que j'ai à faire de la vie d'ici-bas ? Par rapport à elle, je ne suis que comme une personne qui voyage à dos d'une monture au cours d'un jour d'été et qui se réfugie un moment sous l'ombre d'un arbre, s'y repose (brièvement) puis le quitte. ». (Ahmad et Al-Hâkim, cité dans : sahîh al-djâmi' n° 5545).

A son retour de Taef, blessé et en peine, Allah (تعالى) lui proposa de lui changer les deux montagnes de la Mecque) en or et en argent. Il dit alors : "Mon Seigneur. Je me rassasie un jour et T'en remercie, et je supporte la faim un autre et T'invoque et Te supplie". (*)

Ce qui apparaît le plus de son détachement est son invocation répétée : "Seigneur, Fais que la subsistance de la famille de Mohamed soit ce qui suffit".

Et dans le terme "subsistance" il y a déjà le sens de ce qui pourvoit, sans surplus ni diminution. Il disait aussi : "Le peu qui suffit vaut mieux que trop qui préoccupe…"

'Aicha (رضي الله عنها) dit : "L'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) mourut et il n'y avait pas dans ma chambre de quoi manger pour une créature ayant un foie, si ce n'est une moitié (de pain) d'orge sur une étagère à moi".

Et il mourut en ayant gagé son armure chez un juif, pour trente mesures " çà " d'orge.

(*) L'auteur note ici qu'il a rapporté le hadith dans sa signification et non dans sa lettre.
 

La pudeur du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Elle est inséparable de la foi, elle est bien en tout. C'est le sentiment éprouvé par peur de commettre un acte répréhensible ou de dire un propos désobligeant. Cela apparaît par une rougeur au visage et le renoncement à ce qui pourrait dégrader ou attirer des critiques. Elle est chez la femme au rang du courage chez l'homme.

Abou Sa'id al-Khoudri, (رضي الله عنه) a dit : "L'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) avait plus de pudeur que la vierge derrière le rideau de sa chambre, et lorsqu'il n'aimait pas une chose, cela nous apparaissait à son visage". (al-Boukhâri, Mouslim)

'Aicha (رضي الله عنها) a dit : "L'Apôtre (صلى الله عليه و سلم) lorsqu'il lui était apparu de quelqu'un ce qu'il réprouve, ne nommait pas alors la personne en question, mais disait : "Qu'en est-il de gens qui font telle ou telle chose ou disent telle ou telle chose…" Il dénonçait la chose mais ne nommait pas la personne".

Anas ben Mâlik (رضي الله عنه) a dit : "Un homme entra en présence du Prophète (صلى الله عليه و سلم) avec des traces jaunâtres, mais il ne lui fit aucune remarque. En effet, personne n'avait à faire face, de sa part, à quelque chose de blessant. Ainsi, lorsque l'homme sortit, il dit (à ceux avec lui) : "Si vous pouviez lui dire qu'il lave cela".(*) C'est-à-dire les traces jaunâtres sur son vêtement". (abou Dâwoud)

'Aicha (رضي الله عنها) a dit : "L'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) n'était ni indécent, ni grossier, ni criard dans les souks. Il ne rendait pas le mal (à son égard) par le mal, mais il pardonnait et effaçait". (al-Boukhâri)

Ceci d'ailleurs, est sa description dans la Thora, comme l'a rapporté 'AbdAllah ben Salâm (رضي الله عنه).

'Aicha (رضي الله عنها) rapporte : "Je n'ai pas vu de l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم), et il n'a pas vu de moi". C'est-à-dire la nudité.
 

La sociabilité du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Parmi ce qui fait l'accomplissement de la personne, est sa sociabilité et sa relation bienfaitrice avec sa famille. Le comportement du Prophète d'Allah (صلى الله عليه و سلم), en ce domaine, est proverbial.

Anas ben Mâlik (رضي الله عنه) dit : "J'ai servi l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) pendant dix ans et il ne m'a pas dit une seule fois "ouf", ni d'une chose que je fis, pourquoi l'as-tu faite, ni d'une chose que je ne fis pas, pourquoi l'as-tu délaissée ?"

'Aicha (رضي الله عنها) dit : "Personne n'avait un meilleur caractère que l'Envoyé d'Allah zzz(صلى الله عليه و سلم). Personne ne l'appelait, parmi ses compagnons ou les gens de sa maison, sans qu'il ne réponde "Me voici vers toi"".

Un de ceux qui le connaissait l'a décrit ainsi : "Il plaisantait avec ses compagnons, se mêlait à eux, s'entretenait avec eux, jouait avec les enfants, les mettait sur son genou. Il répondait à l'appel de libre, de l'esclave, du pauvre, visitait les malades aux endroits éloignés de Médine et acceptait les excuses".

Et il suffit à ce sujet, l'attestation de Son Seigneur Puissant et Majestueux: {Par une miséricorde de Dieu, tu as été affable avec eux, et si tu avais été rude, dur de cœur, ils se seraient dissipés autour de toi. Pardonne-leur donc, demande pardon pour eux et consulte-les dans la décision…} (3/159)
 

La dévotion du Prophète (صلى الله عليه و سلم)


Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit: "Je demande pardon à Allah dans le jour cent fois" et dans une version "plus de soixante dix fois".

Dans un hadith authentique, d'après al-Moughira ben Cho'ba (رضي الله عنه) qui dit : "Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) se leva en prière au point que ses pieds s'enflèrent. On lui dit : "Toute cette peine, alors qu'il t'a été pardonné de tes fautes passées et futures ? Il répondit : "Ne serais-je pas alors un adorateur reconnaissant ?""

'Aicha (رضي الله عنها) rapporte : "L'Apôtre (صلى الله عليه و سلم) persévérait dans tout ce qu'il faisait. Qui pourrait endurer ce qu'il endurait ? Il jeûnait à tel point qu'on disait : il ne mange pas et ne jeûnait pas, à tel point qu'on disait : il ne jeûne pas. Voulais-tu le voir priant la nuit que tu le voyais et voul ais-tu le voir y dormir que tu le voyais".

'Awf ben Mâlik (رضي الله عنه) a dit : "J'étais avec le Prophète d'Allah (صلى الله عليه و سلم) une nuit. Il se brossa les dents, fit ses ablutions, puis se tint debout pour prier et je me mis avec lui. Il commença et récita la sourate "al-Baqara" (la Vache). Il ne passait à un verset décrivant la miséricorde qu'il s'arrêtât et la demandait, et n'arrivait à un verset décrivant le tourment, qu'il s'arrêtât et demandait à Allah de l'en protéger. Ensuite, il s'inclina et resta ainsi un temps semblable à celui qui fut debout, et disait : "Gloire au Possesseur de la domination, de la royauté, de l'ordre de la création et de la puissance". Puis il se prosterna et dit de même. Ensuite, il se leva et il récita la sourate "Ali 'Imran" (La Famille de Imran). Et ainsi de suite, sourate après sourate, il faisait de même". (Abou Dâwoud)
 

L'humilité du Prophète (صلى الله عليه و سلم)


Il lui fut donné (par son Seigneur) de choisir entre être un prophète roi ou un prophète simple adorateur. Et il nous informe que Allah le Très Haut, le récompensa de son choix d'être simple serviteur, en faisant de lui le plus illustre des fils d'Adam, le premier à sortir de terre (ressusciter) et le premier à intercéder. Son choix fut la marque éclatante de son humilité.

Abou Oumêma (رضي الله عنه) dit : "L'Envoyé d'Allah vint vers nous, appuyé sur un bâton. Alors, nous nous levâmes. Il dit alors : "Ne vous levez pas comme se lèvent les peuples étrangers pour vénérer certains d'entre eux … " Et il ajouta : "Je ne suis qu'un serviteur. Je mange comme mange l'esclave et m'assois comme s'assoit l'esclave".

Ce qui est connu de lui et rapporté par plusieurs de ses compagnons : qu'il montait sur l'âne, prenait en croupe derrière lui sur sa monture, visitait les pauvres, s'asseyait avec les démunis, répondait à l'invitation de l'esclave, s'asseyait parmi ses compagnons, mêlé à eux, prenait une place là où il en trouvait une. On l'invitait à manger du pain d'orge et du beurre rance et il venait.

Il dit aussi : "N'en rajoutez pas à mon sujet comme ont fait les Chrétiens avec le fils de Marie. Je ne suis qu'un adorateur, alors dîtes "l'adorateur d'Allah et son prophète"".

Ce qu'ont rapporté quelques unes de ses épouses : qu'il était dans sa maison au service de sa famille, nettoyait son vêtement, trayait la brebis, raccommodait son habit et ses sandales, se chargeait de son propre service, entretenait la maison, attachait le chameau, lui donnait sa nourriture, mangeait avec le serviteur, pétrissait avec elle la pâte, portait sa marchandise (courses) du marché...
 

La plaisanterie juste du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

Est-ce que le Prophète (صلى الله عليه و سلم), par sa personnalité éminente, sa mission, la charge de la direction des hommes, plaisantait ? Oui, il plaisantait, mais quelques fois, car ses charges ne lui en laissaient pas le temps. Seulement, quand il plaisantait, il ne disait que la vérité. Il faisait ainsi acte de bienfaisance, en faisant entrer dans le cœur de ses compagnons la gaieté et en s'amusant avec leurs enfants pour les distraire et les divertir.

Ana ben Mâlik (رضي الله عنه) dit : "Un homme vint voir le prophète (صلى الله عليه و سلم) et lui demanda de quoi être transporté, un chameau ou autre monture. Il lui répondit : "Nous te porterons sur l'enfant de la chamelle".
"Envoyé d'Allah, que ferais-je avec le petit de la chamelle ?"
"Est-ce que les chameaux n'engendrent pas que des chameaux ?" dit alors l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم).

No'man ben Bechir (رضي الله عنه) rapporte : "Abou Bakr demanda au Prophète (صلى الله عليه و سلم) à entrer et entendit alors 'Aicha (sa fille) élever la voix à celle de l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم). Lorsqu'il entra, il voulut la corriger et dit : "Est-ce que je te vois lever la voix sur celle de l'Envoyé d'Allah ?" L'Apôtre s'interposait alors à lui puis, Abou Bakr sortit irrité.
"Comment trouves-tu la façon par laquelle je t'ai épargné de l'homme ?" dit à 'Aicha l'Envoyé d'Allah (saw). Quelques jours après, Abou Bakr demanda à s'introduire chez le Prophète (صلى الله عليه و سلم) et les trouva les deux, en accord. "Mêlez-moi à votre paix, comme vous m'avez mêlé à votre guerre !"
"Volontiers ! Volontiers !" dit le Prophète (صلى الله عليه و سلم).

Hasan al-BaSri (رضي الله عنه) rapporte qu'une femme vient s'enquérir de son époux. L'Apôtre (صلى الله عليه و سلم) lui dit alors : "Ton époux qui a dans l'œil du blanc ?" Elle pleura alors, pensant que son mari devint aveugle. Elle fut alors informée qu'il n'y avait pas d'œil sans blanc.
 

La misércorde du Prophète (صلى الله عليه و سلم)


Une bienfaisance universelle, pour toutes les créatures: {Et nous ne t'avons envoyé que comme grâce pour les mondes} (21/107), et une miséricorde particulière pour les croyants. {… avec les croyants plein de mansuétude, miséricordieux}. (9/129)

Lorsque son peuple (Qoreych) le démentit, Gabriel vint lui dire : "Allah le Très Haut a entendu ce que t'a dit ton peuple et comment ils t'ont répondu. Il a ordonné à l'ange des montagnes de servir tes volontés à ton sujet. L'ange des montagnes l'appela alors et le salua, puis dit : "Ordonne-moi ce que tu veux, et si tu le désires, je ferai effondrer sur eux les deux montagnes (entre la Mecque et Mina)". Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) dit alors : "Non, j'espère plutôt qu'Allah fasse surgir de leur descendance qui adore Allah uniquement, sans rien Lui associer".

'Aicha (رضي الله عنها) monta sur un chameau rétif. Elle se mit alors à le faire aller et venir, pour le contraindre, si bien qu'il peina. L'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) lui dit : "Avec douceur, ô 'Aicha !"

Il disait : "Ne me rapportez rien sur quiconque de mes compagnons, car je veux venir vers vous, le cœur serein".

Un bédouin vint lui demander quelque chose. Il lui donna et dit ensuite : " Est-ce que j'ai bien agi avec toi ? " Non, dit le bédouin, nullement ! "
Les musulmans furent alors irrités de ce qu'il dit et allèrent vers lui pour le frapper pour son inconduite envers l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم). Celui-ci leur fit signe de se retenir puis, se leva, entra dans sa maison, envoya chercher le bédouin (ou lui fit apporter) et lui ajouta de l'aumône. Puis, il lui dit : "Ai-je bien agi ?"
- "Oui, répondit l'homme. Allah te récompensera largement !"
- "Tu viens de dire cela, dit l'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) mais mes compagnons ressentent encore cela (que tu as dit avant). Si tu le veux, tu diras devant eux ce que tu viens de me déclarer afin que ce qui est dans leurs cœurs contre toi se dissipe". L'homme répondit oui et lorsque vint le lendemain, ou le soir, l'Apôtre dit : "Ce bédouin a dit ce qu'il a dit puis, nous lui donnâmes plus. Il prétendit alors qu'il en était satisfait. En est-il ainsi ?"
- "Oui, affirma le bédouin, Allah te récompense largement ! "
L'Envoyé d'Allah (صلى الله عليه و سلم) dit alors : "Mon exemple avec lui est à la ressemblance d'un homme dont la chamelle s'enfuit. Les gens la suivirent, mais cela ajoutait à son éloignement. Alors, son propriétaire les appela : laissez entre moi et ma chamelle, je suis plus doux avec elle et la connais mieux. Il se dirigea au devant d'elle, ramassa pour elle de l'herbe, se la concilia jusqu'à ce qu'elle vint et se mit à terre. Alors, il y posa ses affaires et la monta. Et si je vous avais laissé faire, lorsque dit l'homme ce qu'il dit, et que vous l'eûtes tuée, il serait entré en enfer".
 

La fidelité du Prophète (صلى الله عليه و سلم)

AbdAllah ben Abou al-Hamsâ rapporte : "Je conclus une vente avec l'Apôtre (صلى الله عليه و سلم) avant la Révélation. Il restait quelque chose à lui devoir et m'engageai à le lui apporter à la place où il se trouvait. Mais, j'oubliai et ne m'en rappelai qu'après trois jours. Je revins alors et le trouvai à sa place. Il dit : "Jeune homme, tu m'as éprouvé. Je suis ici depuis trois jours à t'attendre"".

Le même fait s'est produit pour son ancêtre Ismaël qui lui a valu l'éloge d'Allah le Très Haut : {Et rappelle (leur en récitant) dans le Livre, Ismaël. Il était sincère dans ses engagements et était Envoyé et Apôtre. Il ordonnait à sa famille la prière et l'aumône et était auprès de son Seigneur, agréé.} (19/54)

Anas ben Mâlik (رضي الله عنه) a dit : "Lorsqu'on offrait au Prophète quelque chose, il disait : "Allez avec cela à la maison d'une telle. Elle est une amie de Khadidja, elle aimait Khadidja"". (al-Boukhâri)

Abou Tofeyl (رضي الله عنه) rapporte : "Je vis l'Apôtre alors que j'étais un jeune garçon. Une femme vint et s'approcha de lui. Il étendit pour elle, sur le sol, son vêtement d'épaule et elle y prit place. Je dis alors : "Qui est-elle ?"
- "Sa mère (par le lait) qui l'a allaité" me répondit-on"
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Description physique

La description physique du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) par Abou Jouhayfa (ÑÖí Çááå Úäå)

Les gens saisissaient les deux mains du Messager de Dieu - quand il était à Bathâ' Makkah - et les passaient sur leurs visages. Le narrateur du récit, Abou Jouhayfa dit : "J'ai pris sa main et je l'ai posée sur mon visage. Elle était plus fraiche que la glace et avait une odeur plus agréable que le musc". (al-Boukhâri)

La description physique du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) par Abou Yazîd (ÑÖí Çááå Úäå)

Les gens se sont assemblées en foule près du Messager de Dieu, après la prière du sobh, à Hajjat Al-wadâ'; Abou Yazîd, par sa force et sa jeunesse, a pu parvenir jusqu'au Messager de Dieu (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã). Il saisit sa main et la posa sur son visage et sa pointrine: il trouva que rien n'était plus frais ni ne sentait meilleur que sa main. (Ahmad)

La description physique du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) par 'Ali (ÑÖí Çááå Úäå)

Ali (ÑÖí Çááå Úäå) disait : "Le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) n'était ni longiligne ni trop court et avait les paumes et les pieds épais; sa tête était grosse et ses articulations imposantes. Les poils qui descendaient de sa poitrine à son nombril formaient une longue ligne. Quand il marchait, il s'inclinait vers le devant comme s'il descendait d'une pente; je n'ai vu ni avant lui ni après lui un homme comme lui". (At-Tirmidhi n° 3570 et qualifié par lui de beau et authentique)

La description physique du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) par Anas Ibn Mâlik (ÑÖí Çááå Úäå)

Rabi'a ibn Abi Abd Rahman a dit: "J'ai entendu Anas ibn Malik décrire le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) en ces termes : "Il était un homme d'une taille moyenne : ni longiligne, ni trop court ; sa peau affichait une couleur qui n'était ni d'une blancheur éclatante ni brune ; sa chevelure n'était ni crépue ni outrancièrement longue"". (Al-Boukhari n°3283)

La description physique du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) par Al-Bara ibn 'Azib (ÑÖí Çááå Úäå)

Al-Bara ibn Azib (ÑÖí Çááå Úäå) dit : "Le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) avait de larges épaules et une abondante chevelure et portait un complet rouge. En fait, je n'ai jamais vu un homme plus beau que lui". (Mouslim n°2338)

La description physique du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) par Jâbir Ibn 'Abdillâh (ÑÖí Çááå Úäå)


D'après Jâbir, Le Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) avait une barbe très touffue. (Mouslim)

La description physique du Prophète (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) par Jâbir ibn Samrata (ÑÖí Çááå Úäå)

Jâbir ibn Samrata (ÑÖí Çááå Úäå) dit : "Le Messager d'Allah (Õáì Çááå Úáíå æ Óáã) avait une large bouche, de vastes yeux et des chevilles plutôt minces". (Mouslim n°2339)

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