Mahomet et la naissance de l'islam

Source : http://www.herodote.net/motMahomet.htm

Au VIe siècle de notre ère, l'Antiquité jette ses derniers feux en Méditerranée orientale.

La péninsule arabe est un désert parsemé de quelques rares oasis. Elle est seulement parcourue par des tribus d'éleveurs et des caravanes. Les grands empires orientaux, Byzance et la Perse, dédaignent de l'occuper.

La Mecque (Mekka en arabe), oasis proche de la mer Rouge (ou Golfe Arabique), est l'une des rares villes de la péninsule. Elle compte 3.000 habitants sédentaires. Elle est dirigée par la tribu arabe connue sous le nom de Koraishites (ou Koraïchites).

La fortune de la ville vient du commerce caravanier et d'un sanctuaire, la Kaaba, construit autour d'une mystérieuse pierre noire. Ce sanctuaire est un lieu de pèlerinage pour les idolâtres arabes de toute la péninsule .

Mahomet avant l'Hégire

Mahomet, futur prophète de l'islam, naît tout juste cinq ans après la mort de Justinien, le dernier des grands empereurs romains. Sa naissance, vers 570, va bouleverser le destin de La Mecque et de la péninsule arabe.

Mahomet ou Mohammed ?

Le prophète de l'islam est appelé en arabe Muhammad ou Mohammed, qui veut dire : "celui qui est louangé".

Les historiens de langue française le nomment Mahomet, d'après une transcription qui remonte au XVIIe siècle. Cette appellation a l'avantage d'être comprise de tous les francophones (et adaptée à la phonétique française), ce qui n'est pas le cas des différentes transcriptions que font les arabisants du nom du prophète.

Dans un souci de bienséance politique, certains auteurs utilisent la version anglaise Muhammad (Encyclopedia Universalis), d'autres Mohammed (Histoire de 2e, Hatier, 2001), Mohamed ou encore Mouhammad. De quoi y perdre son... latin.

Le bon sens veut que l'on s'en tienne à l'usage (de la même façon que l'on désigne la capitale de la Chine par Pékin et non par l'appellation officielle Beijing).
 

Le père de Mahomet est un marchand du nom d'Abdallah. Il meurt en voyage deux mois avant que n'accouche sa femme Amina. Lorsque celle-ci meurt à son tour, Mahomet n'a que six ans.

L'orphelin est élevé par son grand-père, le chef du clan des Bani Hachem (les Hachémites), puis par son grand-oncle, Abou Talib (père de son futur gendre, Ali).

Bien que ne sachant ni lire ni écrire, il assure sa fortune en épousant à 25 ans une riche veuve de quinze ans plus âgée que lui. Khadidja - c'est son nom - sera sa première disciple. En 26 ans de vie commune, elle lui donnera quatre filles.

Devenu un notable, Mahomet organise des caravanes vers la Syrie et peut-être s'y rend-il lui-même. Il a de multiples occasions de dialoguer avec les juifs et les chrétiens de passage ou installés à La Mecque, ce qui lui donne une assez bonne connaissance de la Bible.

Vers l'âge de 40 ans, en 610, le futur Prophète prend l'habitude de se retirer dans une grotte du désert, sur le mont Hira, à cinq kilomètres de La Mecque.

C'est là que, selon ses dires, l'ange Jebrail (Gabriel en arabe) lui souffle à l'oreille : «Récite» !

à son retour à La Mecque, Mahomet commence d'annoncer la parole de Dieu et se présente comme son envoyé. Outre sa femme, les premiers convertis sont son cousin Ali (qui sera le quatrième calife), son serviteur Zeïd, un esclave qu'il a affranchi, et son parent Abou Bekr (qui sera le premier calife).

Mais les commerçants de La Mecque ne tardent pas à persécuter le petit groupe de disciples. Ils craignent pour leurs revenus, liés aux pèlerinages qui guident des Arabes de toute la péninsule vers la pierre noire du sanctuaire de la Kaaba.

Ils pourchassent Mahomet, le traitent de fou et battent ses disciples. Quelques-uns se rétractent pour échapper aux violences.

Heureusement, Mahomet bénéficie de la protection indéfectible de son oncle, Abou Talib. Mais quelques dizaines de ses disciples parmi les plus pauvres, lassés des persécutions et des brimades, décident en 615 de s'exiler en Abyssinie, de l'autre côté de la mer Rouge, auprès du Négus, nom que l'on donne au roi de ce pays chrétien (l'Éthiopie actuelle).

Le prophète, quant à lui, dans son désir de se rallier les Mecquois (ou Mekkois) rétifs à sa prédication, lance de l'esplanade de la Kaaba la sourate dite de l'Étoile. Ses deux derniers versets suggèrent un accommodement avec les idolâtres :

«Ce sont les déesses sublimes

Leur intercession est admise.»

Les relations s'apaisent aussitôt entre les clans rivaux et les exilés d'Abyssinie prennent le chemin du retour.

Cependant, chez les disciples de la première heure qui sont restés à La Mecque, c'est la consternation. Ils se demandent à quoi ont rimé leurs souffrances s'ils doivent en définitive revenir à un polythéisme déguisé.

Par chance (et sans doute aussi grâce à l'intervention appuyée de ces disciples), l'ange Gabriel restaure la vraie doctrine en soufflant à Mahomet une sourate dite de Youssouf par laquelle il est dit que les deux versets incriminés ont été inspirés par Satan.

L'affaire est close... Elle refera surface quatorze siècles plus tard avec la publication à Londres d'un épais roman intitulé Les Versets sataniques. Son auteur, Salman Rushdie, sera vilipendé et condamné à mort par l'imam Khomeiny, leader des Iraniens.

Mahomet bénéficie opportunément de la conversion de l'un des hommes les plus puissants de La Mecque, Omar ibn al-Khattab. Celui-ci apporte au prophète son précieux soutien après l'avoir violemment combattu (il sera le deuxième calife).

Mais en 619, l'horizon s'obscurcit avec la mort de l'épouse dévouée, Khadidja, ainsi que du puissant Abou Talib. Se sentant menacé, Mahomet part pour l'oasis de Taïf, à une centaine de kilomètres, mais il en est chassé par les habitants, peu soucieux de se fâcher avec les commerçants mecquois.

De retour à La Mecque, il en profite pour se remarier et met fin à sa monogamie antérieure. Il épouse d'une part une veuve du nom de Saïda, d'autre part la très jeune fille de son disciple Abou Bekr. Elle a nom Aïsha... et guère plus de six ans.

Dans l'une de ses nouvelles visions, Mahomet se voit transporté pendant son sommeil à Jérusalem, puis de là, un cheval ailé, Borak, le hisse jusqu'au ciel avant de le ramener dans son lit.

Le récit de ce vol a fait que Jérusalem est devenu la troisième ville sainte de l'islam, après La Mecque et Médine. L'emplacement d'où se serait envolé le prophète est aujourd'hui révéré. Une mosquée somptueuse, le «Dôme du Rocher», le recouvre.

Malgré tout, Mahomet ne se satisfait pas de rester à La Mecque, où il ne peut guère accroître le nombre de ses disciples et doit endurer une opposition persistante de la part des commerçants koraishites. C'est alors que survient un événement décisif...

L'Hégire et la fuite de Mahomet à Médine

Le 16 juillet 622 se produit un événement minime quelque part dans la péninsule arabe.

De cet événement, le départ d'une poignée de fugitifs de l'oasis de La Mecque vers l'oasis voisine, va surgir une religion à vocation universelle, l'islam.

L'exil à Yathrib

Né 52 ans plus tôt dans une famille de marchands arabes de La Mecque, Mahomet a reçu selon ses dires des messages du Dieu unique (Allah en arabe), par l'intermédiaire de l'archange Gabriel.

Il s'est entouré de disciples mais ceux-ci ont fait l'objet de violences et de pressions de la part des marchands de La Mecque. Ces derniers craignent en effet pour les revenus tirés des pèlerinages des idolâtres de toute la péninsule au sanctuaire de La Mecque, la Kaaba .

Après avoir envisagé de quitter La Mecque pour l'oasis de Taïf, à une centaine de kilomètres au sud, Mahomet est approché par des disciples originaires de Yathrib, une autre ville-oasis située à 400 kilomètres au nord de La Mecque.

Le 23 juin 622, à Aqaba, sur les bords de la mer Rouge, les représentants de Yathrib signent avec le Prophète un pacte d'alliance et acceptent d'accueillir ses disciples mecquois, au total 70 personnes.

Peu après, le Prophète lui-même se résout à faire le voyage vers Médine avec une poignée de fidèles.

Leur départ de La Mecque se déroule sous le sceau du secret. Il a lieu le 16 juillet 622. Il est désigné en arabe par le mot hijra (en français, Hégire) qui signifie émigration.

Suite à l'installation en son sein du Prophète, Yathrib prend le nom de Medinat el-Nabi («la ville du Prophète») - Médine en français -

Mahomet aménage sans attendre en son centre un lieu de prière ou mosquée (en arabe masjid). Il prend soin de rapprocher ses disciples mecquois et médinites dans une même fraternité et leur enseigne les rites de la prière commune.

Depuis une décision du calife Omar, l'année de l'Hégire marque le début officiel de l'islam, la nouvelle religion dont le Prophète a jeté les bases.

Le Prophète en armes

L'arrivée à Médine de Mahomet et de ses fidèles (environ 200 familles) ne tarde pas à épuiser les ressources de la petite oasis... cependant que, non loin de là, passent les caravanes des riches commerçants mecquois.

En janvier 624, en un lieu appelé Nakhlah, douze disciples de Mahomet attaquent une caravane de La Mecque. Ils tuent un homme d'une flèche et font deux prisonniers. Ils ramènent aussi un butin consistant dont ils remettent un cinquième au Prophète.

L'affaire fait grand bruit car elle s'est produite pendant le mois de rajab. Il s'agit d'une période sacrée qui exclut le meurtre, selon le paganisme arabe.

Mahomet désapprouve dans un premier temps ses disciples. Ceux-ci sont consternés... mais une révélation divine vient à point les réconforter (sourate 2, verset 217).

Cette sourate précise qu'il est certes répréhensible de combattre pendant les périodes sacrées mais qu'il l'est encore plus de se tenir en-dehors du chemin d'Allah, comme les polythéistes de La Mecque.

En d'autres termes, la guerre sainte en vue d'étendre le domaine de l'islam peut excuser le meurtre dans les périodes sacrées. Cette forme de guerre est l'aspect le plus brutal du jihad.

Le jihad recouvre un ensemble de prescriptions qui vont de l'approfondissement spirituel à la guerre sainte contre les infidèles en vue de propager l'islam dans le dar al-harb, ou domaine de la guerre.

Le dar al-harb désigne le monde non musulman où il est licite de mener la guerre sainte, par opposition au dar al-islam, ou domaine de l'islam.

Le Prophète autoritaire

A Médine même, Mahomet impose sans ménagement son autorité.

Selon les récits de la tradition, Asma, une poétesse ayant attaqué le Prophète dans ses vers, Omeir, un musulman aveugle, la poignarde dans son sommeil et dès le lendemain, obtient un non-lieu de Mahomet.

Le même sort attend Afak, un juif centenaire. Kab ibn al-Ashraf, un troisième poète, met en rage les musulmans en adressant des vers d'amour à leurs femmes. Mahomet réclame des sanctions et le soir-même, la tête de l'impudent roule à ses pieds.

La présence de plus en plus envahissante des musulmans irrite les tribus juives de Médine. C'est le début d'un conflit violent entre les deux communautés.

11 février 624 : Mahomet rompt avec les juifs de Médine

Le 11 février 624 marque le début de la rupture entre le prophète Mahomet et les tribus juives de Médine. Cette rupture va déboucher sur un combat à mort.

Mahomet et les juifs

Sensible à la théologie juive, le Prophète s'en inspire au commencement dans ses recommandations sur le jeûne et les interdits alimentaires relatifs au porc.

Il adopte le calendrier lunaire des juifs, avec des mois de 28 jours réglés sur les cycles de la Lune. Il fixe le jeûne pendant la fête juive de l'Expiation. Et il prescrit à ses fidèles de se tourner vers Jérusalem pour la prière.

Il n'empêche que les trois communautés juives de Médine persistent dans leur refus de se convertir à la nouvelle foi. Les juifs reprochent en particulier à Mahomet de détourner le sens des textes bibliques et osent même se moquer de lui.

Le 11 février 624, une révélation divine enjoint à Mahomet et à ses disciples que la prière rituelle se fera désormais en se tournant non plus vers Jérusalem mais vers la pierre noire de la Kaaba, le sanctuaire des idolâtres de La Mecque.

Au printemps 624, à l'approche d'une caravane particulièrement riche en provenance de Syrie, Mahomet décide de l'attaquer. Mais ses plans sont déjoués par un espion.

Les Mecquois du clan des riches Koraishites dépêchent une armée au secours de leur caravane. C'est la bataille du puits de Badr, qui voit la victoire des musulmans malgré leur infériorité numérique.

À son retour triomphal de la bataille de Badr, Mahomet ordonne l'exécution de deux prisonniers mecquois qui s'étaient montrés particulièrement virulents à l'égard du Prophète et de ses disciples.

Mahomet remarque aussi que les juifs de Médine se sont tenus à l'écart de la bataille. Son dépit à leur égard n'en devient que plus grand.

C'est ainsi que de nouvelles révélations divines l'amènent à remodeler le calendrier. Elles précisent en particulier que le jeûne musulman se pratiquera pendant le mois de ramadan, celui durant lequel se déroula la bataille de Badr.

Les interdits alimentaires exprimés dans les révélations faites au Prophète restent quand à eux assez semblables à ceux des juifs.

Le fossé se creuse entre les juifs de Médine et la communauté des croyants. Trahisons, violences et médisances alimentent la zizanie, malgré le code de bonne conduite établi lors de l'arrivée de Mahomet.

Peu après la bataille de Badr, un incident met le feu aux poudres. Une musulmane est molestée au marché par des juifs de la tribu des Banu-Kainuka.

Echauffourée, meurtres de part et d'autre. La tribu mise en cause est assiégée par le Prophète et ses disciples et bientôt contrainte de leur livrer ses immenses biens et d'émigrer.

La deuxième tribu juive, celle des Banu-Nadhir, est un peu plus tard accusée de pactiser avec les habitants de La Mecque et chassée de Médine après une violente bataille.

Tandis que les musulmans poursuivent la guerre contre les Koraishites de La Mecque, Mahomet s'irrite de plus en plus du manque de soutien des juifs de Médine à son égard.

La crise arrive à son terme en 627, après la «bataille du fossé» qui met une dernière fois aux prises Mecquois et musulmans de Médine.

Sorti vainqueur du siège, Mahomet décide d'en finir avec les juifs de la troisième et dernière tribu de Médine, les Banu-Kuraiza, qu'il accuse non sans motif d'avoir soutenu les assaillants.

Sur son ordre, les musulmans décapitent 600 à 700 hommes et les ensevelissent dans une grande fosse de la place du marché de Médine. Ils se partagent les biens de la tribu, ainsi que les femmes et les enfants.

21 mars 625 : Mahomet livre bataille aux idolâtres de La Mecque

Le 21 mars 625, dans le désert arabe, le prophète Mahomet et sa petite armée de fidèles sont attaqués par plusieurs milliers d'hommes (de 3.000 à 10.000) venus de La Mecque.

La bataille se déroule autour du mont Ohod, à cinq kilomètres au nord de l'oasis de Médine où s'abrite la première communauté musulmane.

Les Mecquois sont commandés par Abu Sufyan (Abou Soufyân ibn Harb). Celui-ci dirigeait la caravane qui avait été attaquée quelques mois plus tôt par les musulmans au puits de Badr et il avait juré aux Koraishites de La Mecque de venger cet affront.

Au mont Ohod, sa cavalerie met à mal les musulmans et le Prophète est lui-même blessé dans les combats.

Croyant Mahomet mort, Abu Sufyan se retire sans tenter de prendre d'assaut l'oasis de Médine. Il rentre triomphalement à La Mecque.

Mahomet, de son côté, profite du répit pour affermir son autorité sur Médine. Selon l'islamologue Maxime Rodinson, le jour de la bataille du mont Ohod marque la naissance du premier État musulman du monde.

Victoire sur les Mecquois

En mai 627 survient la «bataille du fossé». Une armée de Mecquois d'environ 10.000 hommes et 600 chevaux, toujours commandée par Abu Sufyan, marche sur Médine.

Un esclave persan conseille à Mahomet de ceinturer l'oasis d'un fossé défensif. Inaccoutumé en Arabie, ce stratagème oblige les ennemis à renoncer après vingt jours de siège infructueux. C'est une nouvelle victoire pour les musulmans.

Les Koraishites de La Mecque comprennent qu'il ne leur reste plus qu'à se soumettre. C'est chose faite par le traité d'Hodaïbiya, en 629.

Le triomphe de Mahomet

Le 11 janvier 630, Mahomet entre à La Mecque à la tête d'une armée de 10.000 hommes et sans effusion de sang [faux].

Il se rend à la Kaaba, le sanctuaire de tous les Arabes, frappe les idoles aux yeux (!) et ordonne de les détruire avant de s'en retourner à Médine.

Et le 10 mars 632, peu avant de mourir, le Prophète accomplit un pèlerinage de trois jours à la Kaaba, débarrassée de ses idoles.

Il recommande à l'ensemble de ses fidèles d'accomplir au moins une fois dans leur vie semblable pèlerinage.

8 juin 632 : mort du prophète Mahomet

Mahomet s'éteint paisiblement à Médine le 8 juin 632 (le 13 du mois de Rabi' premier, selon le calendrier arabe). Il a 62 ans.

à l'instant de mourir, le Prophète a tout lieu d'être satisfait car il a achevé par les armes l'unification de la péninsule arabe.

Mais bien qu'il ait eu neuf femmes légitimes, il ne laisse aucun fils survivant susceptible de lui succéder à la tête des croyants.

C'est Abou Bekr (ou Abou-Bakr) qui remplace le messager d'Allah au terme d'une brève lutte de succession. Il prend le nom de khalîfa (ou calife), d'un mot arabe qui veut dire remplaçant.

Le premier calife a 59 ans. Il figure parmi les plus anciens compagnons de Mahomet. Il est aussi le père de Aïcha (ou Aïsha).

Aïcha

Aïcha (ou Aïsha) est la femme préférée du prophète. D'après son propre témoignage, Mahomet l'épousa quelques mois avant l'Hégire, alors qu'il avait passé la cinquantaine et qu'elle-même avait 6 ans.

Le prophète attendit toutefois qu'elle ait... 9 ans pour user de ses droits d'époux (en foi de quoi les disciples de l'ayatollah Khomeiny ont abaissé à 9 ans l'âge légal du mariage dans l'Iran moderne !).

Le mariage d'Aïcha est relaté dans l'un des textes officiels de la tradition islamique, le hâdith 67 39.
 

Abou Bekr n'appartient à aucune des grandes familles de La Mecque, ce qui lui vaut d'être accepté par toutes.

Seul Ali, le gendre du prophète, déplore l'élection d'Abou Bekr. Ses ressentiments causeront plus tard la scission entre les musulmans orthodoxes de confession sunnite et ceux de confession chiite.

Avec l'aide de l'énergique Khalid ibn al-Walid, Abou Bekr maintient l'unité de la communauté musulmane, menacée par les rivalités de clans et quelques faux prophètes.

Premières incursions hors d'Arabie

Dès 633, un an après la mort de Mahomet, ses disciples ont déjà conquis et soumis la totalité de la péninsule arabe.

Sous le règne du premier calife, quelques troupes de bédouins pillards entament des incursions hors de la péninsule arabe, en direction des empires perse et byzantin.

Elles bénéficient de l'instabilité politique de l'empire perse. Après la mort du roi Chosroès II en 628, pas moins de huit souverains se succèdent en l'espace de trois ans.

La conquête arabe prend tournure lorsqu'une troupe de cavaliers sous le commandement de Khalid ibn al-Walid pénètre en territoire perse et s'empare en 633 de la ville de Hira (Irak actuel).

Khalid envoie une énorme quantité de butin au calife, inspirant à ce dernier une exclamation célèbre à défaut d'être attestée : «La matrice est sûrement épuisée. Une femme ne portera plus un Khalid» [en d'autres termes : je n'imagine pas qu'un autre homme puisse renouveler pareil exploit].

Pour la première fois, les musulmans, jusque-là astreints à une relative austérité, entrevoient le profit à gagner des conquêtes lointaines.

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