La vie du dernier Prophète

Une vie, un modèle, une lumière.

Compilation, source : http://www.sajidine.com/prophete/sa-vie/introduction.php
Les [commentaire entre crochets] sont des ajouts

Introduction

Elle est mal connue, peu étudiée... rarement méditée. La vie du Prophète Muhammad - Que la paix et le salut soient sur lui -,considéré par les musulmans comme le dernier Envoyé de Dieu, est pourtant édifiante [c'est le moins que l'on puisse dire !], profonde, lumineuse. Elle estl'histoire de la foi, de la mystique et de l'engagement [et de la violence et du meurtre]. Elle est aussi l'histoire de la simplicité, de la conviction, de l'ouverture et de la détermination. L'histoire d'un homme, d'un Prophète, [d'un pédophile]. Un modèle.

" Il y a certes pour vous, dans l'Envoyé de Dieu, un parfait modèle pour qui désire Dieu et le jour dernier avec ferveur et se souvient ardemment de Dieu. " (Coran AI-Ahzàb sourate33, verset 21)

Impossible d'accéder à la compréhension profonde de l'initiation spirituelle sans une méditation intense, répétée et continue sur la vie de Muhammad choisi par Le Très-Haut, pour recevoir la dernière Révélation, le Coran,et en mettre en pratique les enseignements intimes, individuels et communautaires.Rapproché de Dieu, intimement habité par Sa Révélation, il demeurait proche de ses semblables. Intensément mystique, profondément humain [toutes ses victimes en témoignent !]. 'Aisha, son épouse [dès l'âge de 9 ans], - Qu'Allah l'agréé -nous a offert l'éclairante formule ;il vivait du rayonnement de la Révélation : dans ses prières, son engagement, ses silences, son honnêteté, son amour... Son comportement, sa morale, son caractère étaient le Coran.Une lumière.

La Révélation lui a rappelé l'existence de tous les prophètes du passé et il lui a été commandé de les respecter tous, un à un, et de les mentionner avec sympathie, déférence et affection. Adam, Noé, Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse, Jésuset tant d'autres- Que la Paix soit sur eux -, porteurs d'un seul message, universel, au-delà de toutes les diversités, Dieu est, Il est Un, Il est L'Unique, le Très-Rapproché, le Très-Haut, Créateur des cieux et de la terre.Sa vie fut le témoignage de cette foi, de cette responsabilité et de cet amour: un mariage de la libre spiritualité des espaces et de la conscience enracinée de la terre. Proche de Dieu, frère des hommes.

Mais il ne s'agit pas uniquement de se souvenir des événements de sa vie. Ils sont importants, certes, et très riches... mais cette mémoire est insuffisante. Les faits prennent le poids et le sens que notre pensée et notre méditation spirituelleleur offrent. Ils sont alors des faits ou des signes, ils sont une simple histoire ou les étapes d'une initiation. C'est selon. La vie de Muhammad - que la paix et le salut soient sur lui -exige donc davantage que notre seule faculté de mémoire... elle nous oblige à convoquer notre intelligence, notre coeur, notre conscience. Notre amour. Au reflet de notre compréhension, elle dit quelque chose sur l'état de notre spiritualité. Sur le chemin qui nous mène àl'Unique, oublier le Prophète, le Messager - que la paix et le salut soient sur lui -, c'est éloigner son coeur et sa conscience du Très-Doux, du Très-Miséricordieux. Il n'est pas un intermédiaire, non pas... bien plutôt il est un guide, un exemple [à éviter] pour mieux vivreet comprendre la profonde exigence de l'immédiateté. Un homme, " seulement un être humain ", qui nous enseigne à cheminer vers le Créateurdes mondes et de l'humanité.

Chacune des étapes de sa vie est une leçon et une initiation. Son enfance d'abord, celle d'un orphelin, éduqué dans le désert, tout à la fois seul et protégé. Très tôt nommé As-Sâdiq, al-Amîn , l'être dont la parole est de vérité, et le comportement de confiance...le Très-Généreux fut sonMaître, son éducateur. Il cherchait, questionnait, méditait... point satisfait des dieux, peu satisfait des hommes, il s'isola dansla grotte de Hirâ'des heures, des jours, des semaines entières.

Dieu l'appela. Son coeur, sa conscience, son corps, sa vie furent désormais à Dieu. Contre vents et marées, dans l'amour comme dans l'adversité. jamais pourtant il ne négligea les êtres humains. C'est auprès de sa femme Khadija qu'il cherche le premier réconfort, c'est avec elle qu'il partage ses premières prières,c'est dans son entourage qu'il dit, révèle et explique sa mission. Secret d'une spiritualité qui, parce qu'elle naît du coeur, rend l'être attentif à chaque coeur. Il y a aussi ce courage, cette détermination, cetteintelligence épousant le sens du sacrifice et du renoncementet qui jamais ne confond la patience avec la passivité, l'amour de la paix avec la traître démission, le respect scrupuleux des principes avec l'adaptation lucide aux circonstances.

À la Mecquecomme à Médineou sur la route de l'exil, chaque moment est un enseignement qui rappelle les priorités d'une vie pour Dieu , avec les hommes : un coeur avide et disponible, infiniment amoureux de Dieu, de la foi, de la Création ; une conscience éveillée, profonde, exigeante, mariée à un sens supérieur de l'écoute et du pardon ; une intelligence dynamique, curieuse, soucieuse de connaissance et de vérité. Son être entier au service de son témoignage,de sa mission : donner tout de soi, de ses biens, de son temps et de son coeur pour l'Unique. IlL'a aimé, il nous a aimés, et sa vie est une école de l'amour : pour que nous apprenions à L'aimer et à nous aimer. Sincèrement, profondément, c'est l'essence de notre foi, le rayonnement de notre fraternité : la vie du Prophète est une histoire, un livre, une école... un miroir.

Le texte de Yusuf Islam [plus connu sous son nom de chanteur : Cat Stevens] présente les différentes étapes de la vie de Muhammad- que la paix et le salut soient sur lui -de façon tout à la fois simple et poétique. Il a su rendre l'âme de ce dénuement si particulier à la vie du désert et que l'on trouve si perceptible dans les biographies classiques qui, en arabe, relatent la vie du dernier Prophète - que la paix et le salut soient sur lui -. Une atmosphère particulière qui dit le détail et emporte le coeur et l'imagination. La chaleur de la foi, le sens de la destinée et le souffle de l'espérance.

Un Envoyé qui fut pour Dieu dans ses propos comme dans ses silences, dans ses prières comme dans chacun de ses gestes. Au-delà de la seule narration, Yusuf Islam s'est attaché à exprimer la spiritualité et à dessiner les horizons de la destinée du dernier des prophètes . Le propos est accessible et l'objectif amplement atteint. Il appelle notre coeur et invite à la méditationet c'est bien ainsi qu'il faut s'approcher de ce modèle et de ce guide. Cette biographie nous transportent dans une autre dimension et nous avons tâché, en français, de rendre cette impression si vive dans la version originale anglaise. Les éventuelles déficiences nous incombent exclusivement tant est remarquable, de force évocatrice et de professionnalisme, la réalisation initiale. [...]

" Dis : certes ma prière, mes actes d'adoration, ma vie et ma mort sont à Dieu, Seigneur des mondes. Il n'a point d'associé." Coran. Sourate 6 AI-An'àm Verset 162

"Nous ne t'avons envoyé ( Ô Muhammed ) que comme une miséricorde pour les mondes" Coran : Sourate 21. Les Prophètes (Al-Anbiya) Verset 107

La naissance du Prophète de l'Islam - Que la Paix et le Salut soient sur lui -, comme celle de sa prophétie, n'était pas uniquement la naissance d'un prophète, ni le commencement d'une nouvelle nation, ni encore le début d'une ère nouvelle. C'était la genèse d'un monde nouveauqui devait durer jusqu'à la fin des temps, lorsque toutes choses retourneront à leur Seigneur et Maître. L'influence de la prophétie de Muhammad est visible dans tout ce que le monde contient aujourd'hui de croyances et de modes de pensées, de cultures et de civilisations, de morales et de modes de vies, de connaissances et de sciences, bref, cette influence est visible dans toutes les sphères de la connaissance humaine .

Il est donc étrange que tant de personnes sur terre aujourd'hui aient si peu, voire aucune connaissance de la vie et de la mission de ce dernier grand Prophète de Dieuet de son impact historique sur le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui.

Innombrables ont été les mots qui ont été dits pour décrire sa noble vie et sa personnalité, mais le but de cet essai est de rendre, autant que possible, l'histoire dans son authenticité et sa simplicité. Cela pourra servir d'introduction pour ceux qui appréhendent le sujet pour la première fois. Je pense que personne ne manquera d'être touché ou inspiré par la magnificence de son caractère rayonnant: même les plus grands ennemis de Muhammad - Que la Paix et le Salut soient sur lui -ont dû admettre qu'aucune faute ne pouvait être décelée dans son comportement ou son intégrité. Par ailleurs, les savants occidentaux ainsi que les personnalités historiques qui, à travers les siècles, ont été assez courageux pour se pencher, avec un cour honnête, sur sa vie et ses miraculeux accomplissements, en sont arrivés à la même conclusion [balivernes].

Certaines de leurs observations sont remarquables. Ainsi George Bernard Shaw a dit :

"Je le crois que si un homme comme lui devait assumer la dictature du monde moderne, il réussirait à trouver des solutions aux problèmes tout en apportant la paix et le bien-être tant désirés. L'Europe commence à être séduite par les principes de Muhammad. Dans le siècle à venir, elle pourrait aller jusqu'à la reconnaissance de l'utilité de ces principes pour régler ses problèmes."

Lamartine, dans son long tribut au Prophète - Que la Paix et le Salut soient sur lui -,a écrit :

« Si la noblesse des intentions, la petitesse des moyens et la grandeur des résultats sont les trois critères du génie humain, qui oserait comparer n'importe quel grand homme de l'histoire moderne à Muhammad »

[et d'autres cent fois plus nombreux ont dit... exactement le contraire]

Peut-être l'exemple le plus parlant est-il celui de Gandhi qui écrivit ceci [on aimerait bien avoir la source de cette citation...] à propos du Prophète de l'Islam :

« Je deviens plus convaincu que jamais que ce n'était pas par l'épée que l'Islam s'est fait sa place à l'époque. C'était la profonde simplicité, l'auto-effacement prononcé du Prophète, la scrupuleuse application des engagements, son intense dévotion envers ses amis et fidèles, ainsi que son intrépidité, son courage et sa confiance absolue en Dieu et en sa mission. C'est grâce à tout cela, et non à cause de l'épée, que tous les obstacles ont pu être surmontés. »

Ce très court récit de La vie du dernier Prophète - Que la Paix et le Salut soient sur lui -ne peut - et ne cherche - en aucune façon à remplacer les précieux volumes, le produit de nombreuses années de ferventes recherches de multiples savants et historiens tels que Ibn Ishaq et Ibn Hisham, dont les ouvrages ont contribué à la compréhension et à l'étude du sujet. Mon seul espoir est qu'il allumera une étincelle de lumière et de connaissance et qu'il inspirera le chercheur de vérité à continuer ce chemin qui mène vers Dieu et sur lequel il gagnera Sa satisfaction et la grâce éternelle.

Je demande le pardon de Dieu pour toutes fautes commises dans l'exécution de cet ouvrage [il y en aura besoin tant ce texte comporte d'omissions et de mensonges délibérés]; je prie Dieu pour qu'Il guide ceux qui entendent et choisissent, par Sa volonté, de suivre le noble Messager - Que la Paix et le Salut soient sur lui -. Toutes les louanges sont pour Dieu, Seigneur des mondes. Puisse-t-Il envoyer Ses meilleures salutations et la paix sur le Sceau des prophètes, Muhammad - Que la Paix et le Salut soient sur lui -,et sur sa famille et ses Compagnons! Amin.

Sa jeunesse

Muhammad était une miséricorde pour l'univers. Sa vie brille toujours comme un symbole de lumière et de direction pour tous les temps et pour toute l'humanité.

Il était le dernier messager de Dieu envoyé à l'humanité, le Sceau des prophètes. Il appela à l'unicité divine

- Là ilâha illa Allâh, Muhammadun rasûlu Allâh : il n'y a de dieu que Dieu, Muhammad est Son Messager -

Telle est sa vie et le message de l'Islam.

Muhammad le dernier des prophètes, est né dans le désert aride d'Arabie, environ six cent ans après Jésus(Paix sur lui) dans la ville de la Mecque, située dans une profonde vallée entourée par un rideau de montagnes dentelées, brunes et noires.

L'orphelin solitaire

Muhammad était un orphelin.Son père était mort avant même sa naissance. Il a donc été élevé et sevré dans le désert, selon la coutume arabe de l'époque. À l'âge de six ans, sa mère Amina décéda à son tour, il fut dès lors élevé par son grand-père, 'Abd-al-Muttalib, et plus tard, par son oncle paternel, Abû Talib.

La Mecque était une ville importante et très connue, principalement parce qu'elle abritait la Ka'ba, la première maison jamais construite pour l'humanité à la gloire du Dieu unique. Elle avait été construite environ trois mille ans plus tôt par le prophète Abraham [légende] avec l'aide de son fils Ismaël(Paix sur eux). C'était là, dans cette vallée déserte et aride, qu'Abraham, selon la volonté divine, avait laissé sa femme Hajar avec leur enfant Ismail. Petit à petit, avec le temps, la Mecque devint une ville de pèlerinage et un centre culturel et commercial important dans laquelle, passaient de grandes caravanes qui allaient au Nord vers la Syrie et au Sud vers le Yémen. Muhammad était un descendant direct d'Abraham par Ismail, appartenant à la noble et célèbre famille des Bani Hashim.

En tant que berger, Muhammad avait l'habitude de garder, sous un soleil de plomb, les moutons et les chèvres aux environs des collines entourant la Mecque:un entraînement familier, semble-t-il, pour tous ceux qui étaient destinés à porter la prophétie.

Le digne de confiance

Jeune homme, Muhammad était connu auprès de tous comme al-Amîn, « celui sur qui l'on peut compter », grâce à son honnêteté et à son noble caractère. Son oncle l'aimait profondément et l'emmenait avec lui en Syrie lors de ses voyages d'affaires. Cela donna à Muhammad la possibilité d'apprendre à gagner sa vie en tant que commerçant. Il menait ses affaires avec succès. Bien qu'il fut relativement pauvre, son honnêteté et sa nature généreuse faisaient qu'il était aiméet qu'il avait la confiance de tous ceux qui le connaissaient.

À cette époque, vivait à la Mecque une des femmes les plus honorables. Elle s'appelaitKhadija.Muhammad travailla pour elle et lorsqu'il atteignit l'âge de 25 ans,il reçut de sa part une demande en mariage indirecte.Bien qu'elle fût son aînée et déjà deux fois veuve, Muhammad accepta son offre. Ils se marièrent et vécurent heureux. Elle donna naissance à deux garçons et quatre filles. Malheureusement, les deux garçons moururent en bas âge ; ce fut, cependant, un mariage idéal et ils vécurent une vie de famille comblée de bonheur.

La Pierre Noire

La compagnie de Muhammad, ainsi que ses sages conseils, étaient grandement recherchés par tous. Il est rapporté qu'une fois, alors que l'on était entrain de réparer la Ka'ba à cause de violentes inondations qui en avaient dévasté les murs, il y eut un désaccord entre les quatre principales tribus des Quraïshpour savoir laquelle parmi les quatre aurait l'honneur de replacer La Pierre Noire sacrée. Une dispute était sur le point d'éclater quand un des anciens proposa : « Que la première personne qui entre soit notre juge! » À leur grande joie, le premier à entrer fut Muhammad. « C'est al-Amîn, l'honnête », s'écrièrent-ils. Muhammad fut mis au courant de la situation et il demanda qu'on lui apporte un morceau de tissu. Il plaça La Pierre Noire sur le vêtement et demanda aux membres de chaque tribu d'en tenir un coin de façon à pouvoir soulever La Pierre Noire et il la remit lui-même à sa place. Il sut donc, avec intelligence, mettre fin à cette querelle et il évita, de surcroît, un risque de guerre.

Les Arabes de l'époque avaient de grandes qualités. Ils étaient courageux, généreux et loyaux, et néanmoins, ils se trouvaient souvent impliqués dans de petites disputes, se querellant sans cesse, prêts à répandre le sang à la moindre occasion. Ils avaient peu de respect pour le faible, l'orphelin et la veuve, et se livraient fréquemment à des beuveries et à des frivolités. À cause de l'important statut donné aux garçons, les pères avaient la détestable habitude d'enterrer vivantes les petites filles qu'ils ne voulaient pas à leur naissance. Au demeurant, à l'origine de ces maux, on trouve le polythéisme.

Polythéistes et idôles

Le polythéisme, le culte des idoles, était pratiqué, à l'époque, par la presque totalité de la population. La religion éternelle laissée en héritage par Abraham (Paix sur lui) - l'adoration du Dieu Unique - avait avec le temps été enterrée et oubliée. Au fil des ans, environ trois cent soixante idoles et statues représentant de faux dieux avaient été installées à l'intérieur et autour de la Maison Sacrée et étaient adorées comme des seigneurs et des intercesseurs. Même les fidèles de Moïse et de jésus s'étaient écartés du monothéisme originel d'Abraham et ils s'étaient divisés en tribus et en sectes séparées.

Muhammad - Que la Paix et le Salut soient sur lui -était une personnalité exceptionnelle. Il ne prit part à aucune des pratiques polythéistes. Il prit l'habitude, très tôt, de se retirer dans une grotte isolée dans les environs de la montagne appelée Hirâ',non loin de la Mecque, pour purifier son coeur et prier pour la recherche de la Vérité. Avec le seul bruit du vent dans sa solitude, il contemplait les signes de l'univers.

La prophétie

Ce fut là, pendant une nuit du mois de Ramadan, à l'âge de 40 ans, que le Très-Haut appela Muhammad à son service. Cette nuit-là, connue sous le nom de Laylat al-Qadr, « La nuit du Décret », l'esprit de Vérité descendit avec le décret de Dieu et une lumière pour l'humanité : le Coran.Un chapitre nouveau pour le monde allait commencer.

La Grotte

La lune blanche décroissante brillait dans le ciel quand, soudainement, Muhammad perçut une présence. Dans le silence de la nuit une voix se fit entendre: « Lis!» Muhammad était bouleversé. « Je ne sais pas lire», répondit-il. Lorsque la voix répéta l'ordre, c'était comme si la terre s'était mise à trembler : « Lis !» - « Je ne sais pas lire » Il se sentit paralysé de peur, incapable de bouger. «Lis !», répéta l'impressionnante voix. « Que dois-je lire ?» Puis, soudainement, il se sentit libéré ; le temps et l'espace étaient comme suspendus, les cieux et la terre réunis. Paix - à l'instant où l'humanité se trouvait au seuil d'une aube nouvelle.!

Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé,

Iqra/ bi-ismi rabbika allathee khalaqa

qui a créé l'homme d'une adhérence.

Khalaqa al-insana min AAalaqin

Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble,

Iqra/ warabbuka al-akramu

qui a enseigné par la plume [le calame],

Allathee AAallama bialqalami

a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas.

AAallama al-insana ma lamyaAAlam

Ce furent les cinq premiers merveilleux versets du glorieux Coran.La voix était celle de l'Ange Gabriel, l'esprit de Foi et de Vérité, qui fut envoyé au dernier des prophètes de Dieu . La mission de Muhammad venait de commencer, le Messager de Dieu, une bénédiction [malédiction] pour les Mondes.

Le Prophète Muhammad venait de recevoir les premiers mots de son Seigneursur le mont Hira( voir photo ci-dessus ). Il dévala la montagne, le visage luisant de sueur, le ccuur battant à tout rompre. Les versets du Coran faisaient encore écho en son âme. Quel avait été ce type de vision, quels mots avaient donc été prononcés ? Il courut vers Khadija cri s'exclamant : « Couvre-moi ! Couvre-moi ! » Elle le reconforta tendrement tandis qu'il racontait ce qui venait de lui arriver. « je crains qu'un mal ne m'atteigne !» dit-il. « jamais, par Dieu>, lui répondit sa femme avec foi, « Dieu ne te voudra jamais de mal. Tu as de bonnes relations avec ta famille, tu aides le pauvre et le nécessiteux, tu accueilles tes invités (généreusement et tu assistes les malheureux qui le méritent "

Quelques jours plus tard, Khadija l'emmena chez son cousin, un scribe érudit nommé Waraqa, qui connaissait bien la Torah et l'Evangile. Après lui ovoir décrit la fameuse nuit, le vieil homme, sans hésitation, affirma que cela avait vraiment dû être un rendez-vous avec l'Ange Gabriel, celui-là même que Dieu avait envové à Moise :« J'aurais tant souhaité être jeune pour vivre Jusqu'au temps où ton peuple te repoussera », lui dit le vieil homme. Il savait que le Prophète, mentionné dans les Écritures, était arrivé. Ainsi commença la mission du dernier des prophètes qui allait désormais influencer le monde entier, annonçant un nouvel àge dans l''histoire de la conscience et du progrès humains. Ainsi naquit l'Islam.

L'Ouverture

La première a croire au Prophète fut sa femme Khadija , suivie très rapidement par le cousin de Muhammad,'Ali , fils de Abu talib, qui vivait avec eux. Certains s'opposaient violemment a admettre la mission de Muhammad , mais d'autres ouvraient grand leur coeur et acceptaient l'appel, à l'instar des proches amis dee Muhammad, Abû Bakr , son serviteur Zayd et tant d'autres encore. Après un certain temps, tandis que la révélation des versets coraniques se poursuivait, il fut demandé au Prophète de délivrer publiquement le message de l'islam et de réciter les versets qui lui avaient été révélés.

Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Bismi Allahi alrrahmani alrraheemi

Louange à Dieu, Seigneur de l'univers.

Alhamdu lillahi rabbi alAAalameena

Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,

Alrrahmani alrraheemi

Maître du Jour de la rétribution.

Maliki yawmi alddeeni

C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours.

Iyyaka naAAbudu wa-iyyaka nastaAAeenu

Guide-nous dans le droit chemin,

Ihdina alssirata almustaqeema

le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés.

Sirata allatheena anAAamta AAalayhim ghayri almaghdoobi AAalayhim wala alddalleena

Un jour, le Prophète monta au sommet de Safa, un petit mont proche de la Maison Sacrée, et parla à son peuple, les gens de Quraïsh. Tandis qu'ils se rassemblaient autour de lui, ils lui demandèrent quelle en était la raison. Muhammad répondit :

« - Dites-moi, ô gens de la Mecque, si je vous disais que je voyais une armée se diriger contre nous, de l'autre côté de la colline, me croiriez-vous ? - Certainement, répondirent-ils tous, car nous te faisons confiance, tu ne mens jamais.

- Alors, poursuivit Muhammad , sachez que je suis un avertisseur et que je vous annonce un terrible châtiment... Dieu m'a demandé de vous avertir, vous qui m'êtes proches, et je ne peux rien vous garantir de bon sur la terre ni dans les cieux. »

En entendant cela la foule devint muette de stupeur. Comme ils restaient immobiles sous un soleil de plomb, Abû Lahab', l'oncle du Prophète, s'écria alors : « Puisses-tu périr ! » Ils tournèrent tous leurs dos et se dispersèrent, laissant Muhammad seul.

Le Rejet

Les gens de la Mecque entendirent ces paroles nouvelles les appelant à se soumettre à Dieu , à entrer dans l'islam. Mais les divisions apparurent bientôt. Beaucoup rejetèrent l'aveuglante vérité. Après de nombreuses années de reconnaissance de sa gentillesse et de sa piété, ils commencèrent à l'insulter, à le ridiculiser, et même à le traiter de fou. Malgré cela, jamais Muhammad ne répondit à l'insulte par l'insulte [il s'est juste contenté de menacer les gens de mort, comme avec son oncle Abû Lahab']. Il avait l'habitude de dire :

« Celui qui croit en Dieu et au jour du jugement dernier doit être bon avec ses invités. Celui qui croit en Dieu et au jour du jugement dernier doit honorer son voisin. Celui qui croit en Dieu et au jour du Jugement Dernier doit dire le bien ou se taire. »

Rien ne l'arrêtait. Il continuait patiemment à inviter ses concitoyens au premier pilier de l'islam : qu'il n'y a de dieu que Dieu et qu'il en était le Messager.

Dis : "Il est Dieu, Unique.

Qul huwa Allahu ahadun

Dieu, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.

Allahu alssamadu

Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus.

Lam yalid walam yooladu

Et nul n'est égal à Lui".

Walam yakun lahu kufuwan ahadun

Plus il appelait son peuple à se soumettre au Dieu unique, plus les chefs des différentes tribus enrageaient : « Quoi, dirent-ils, il a fait de tous nos dieux un Dieu unique ? C'est une chose bien étrange. »Ce qui les surprenait le plus était que ces nouveaux mots miraculeux- les versets du Coran -provenaient d'un homme qu'ils savaient être illettré. Jamais Muhammad n'avait appris à lire ni à écrire, peu d'Arabes en étaient capables à l'époque. Alors comment ces mots, à nul autre pareils quant â leur beauté et à leur agencement, pouvaient-ils sortir de sa bouche ? [de la même manière qu'il sortaient de la bouche de tous les poêtes de son époque, ce qui explique pourquoi il les fit plus tard assassiner à tour de bras]

Les chefs de Quraïsh, la tribu la plus influente de la Mecque, devinrent de plus en plus excédés. Lors de l'une de leur réunion, ils décidèrent de demander à Abû Talib, l'oncle et le protecteur du Prophète, d'essayer de stopper Muhammad dans sa mission consistant à appeler les gens à se départir des coutumes et de la religion de leurs pères.

Lorsque Muhammad entendit cela, il fut très ému car il éprouvait beaucoup d'amour et d'affection pour son oncle, mais sa réponse fut sereine et calme : « Par Dieu ! S'ils plaçaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche, je n'abandonnerais jamais ma mission jusqu'à ce que Dieu me donne la victoire ou jusqu'à ma mort. »

Lentement, un par un, le nombre des musulmans augmentait, guidés par le Prophète bien-aimé. Le premier groupe de croyants suivit le chemin de la vérité et de la soumission. Leur amour de la Vérité resplendissait, illuminant la pâle société païenne de cette époque. La recherche des biens matériels - principal objectif et objet de toutes les ambitions ici-bas -avait été substituée par la recherche de la lumière et de la sagesse éternelles. « Quiconque recherche le chemin de la connaissance, Dieu lui facilitera le chemin du Paradis" », dit le Prophète.

Les musulmans furent l'objet de persécutions dès les premiers temps de l'Islam. Ceux qui étaient pauvres, ceux qui avaient peu de moyens et pas de statut social souffrirent le plus cruellement. On riait et on se moquait d'eux, et quand cela ne suffisait pas, les non croyants avaient même recours à des attaques et à des tortures physiques. On leur jetait des pierres ou des ordures. Quelques centaines de musulmans réussirent à quitter la Mecque, abandonnant leur maison, cherchant refuge en Abyssinie voisine, terre chrétienne.

Ceux qui restèrent, subirent des persécutions de plus en plus violentes. Bilal , un esclave noir d'Abyssinie qui s'était converti à l'islam, fut ligoté sur le sable brûlant sur l'ordre de son maître, tandis qu'on plaçait d'énormes pierres sur sa poitrine. « Où est ton Dieu, maintenant ? »lui demandèrent-ils, en se moquant de lui. Mais aucune torture ne pouvait ébranler sa foi. Jamais les croyants ne renonceraient à l'islam.

Le Boycott

Une nouvelle tactique fut mise en place par les chefs de la Mecque. Le Prophète et ses Compagnons furent chassés et contraints de vivre dans un endroit isolé de la ville. Aucune provision ne leur parvenait et ils eurent à souffrir de la faim et de la soif durant de longues périodes, ne mangeant presque rien pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

Cet embargo commença pendant la septième année de la Révélation et il dura trois ans. Néanmoins, grâce à Dieu , quelques personnes de bonne volonté parmi les persécuteurs ne purent supporter davantage cette pratique inhumaine. La situation se modifia quelque peu et le ban fut finalement levé.

Les gens purent à nouveau observer et écouter le Prophète . C'était un bel homme, de taille moyenne, les cheveux et la barbe noirs. Ses dents brillaient quand il souriait. Mais c'était surtout son caractère et sa conduite personnelle qui faisaient la plus grande impression. Ses paroles étaient toujours pleines de conseils et de sagesse. Les habitudes et les traditions des sociétés tribales d'Arabie furent ébranlées et reconsidérées à la lumière de l'incroyable esprit de ses enseignements. Il dit : « Soutiens ton frère, qu'il soit juste ou injuste. »Un homme demanda : « Ô Messager de Dieu ! Je peux l'aider s'il est juste mais comment puis-je l'aider s'il est injuste ? »Il répondit : « Empêche-le de commettre l'injustice, c'est ainsi que s'exprimera ton aide à son égard »

La gentillesse et la miséricorde de la personnalité de Muhammad était inégalables. Souvent, quand il passait près d'un groupe d'enfants, il caressait leur tête affectueusement et parfois même se mettait à jouer avec eux. Il dit :

« Il existe auprès de Dieu une centaine de grâces dont une seule est descendue parmi les djinns, l'humanité, les bêtes, les oiseaux et les insectes. Par cette grâce, ils tendent les uns vers les autres ; par elle, ils se témoignent mutuellement de la bonté; par elle encore, ils manifestent de l'affection aux plus jeunes parmi eux. Dieu s'est réservé, pour Lui, quatre-vingt dix-neuf grâces au moyen desquelles Il manifestera Sa bonté à Ses servants le jour de la Résurrection". »

Il accorda une place d'honneur à la femme [une femme = la moitié d'un homme]. D'un bond, l'Islam lui donna une place dans la société qui était inimaginable à l'époque, lui garantissant des droits et des libertés que l'on ne trouvait nulle part ailleurs [comme le droit de se faire battre, voir sourate 4, verset 38]. «Le Paradis se trouve aux pieds des mères"'. », dit-il. Mais la plupart persistait toujours dans leur ignorance et continuait à le repousser.

Ce fut lors de la dixième année de la Révélation que Muhammad eut le plus intense chagrin de sa vie. Son oncle Abu Talib, qui l'encourageait et le protégeait, mourut. Ce deuil fut suivi de très près par le décès de sa chère épouse Khadija . S'ajoutant encore à ce chagrin, le peuple de Ta'if, vers qui il était allé annoncer le message de l'islam, le repoussa sans état d'âme en lui lançant des pierres et en le blessant. Ce fut pendant cette période de difficulté extrême que fut accordé au Prophète le plus grand honneur de la part de Son Seigneur le Très-Haut, le miraculeux Voyage nocturne.

Le Voyage Nocturne

Durant cette nuit très étrange, l'Ange Gabriel vint trouver Muhammad et le réveilla. Il l'invita à monter sur un animal nommé al-Buraq. Aussitôt, il fut transporté à la vitesse de la lumière jusqu'à la mosquée d'al-Aqsa, à Jérusalem [A l'époque du soi-disant voyage, la mosquée Al Aqsa... N'EXISTAIT PAS ENCORE puisqu'elle ne fut construite que bien après la mort de Mahomet. On voit ici que Yusuf cat islam stevens ne s'embarrasse pas avec la vérité historique.] . Là, en ce lieu sacré, au coeur de Jérusalem, Muhammad rencontra une assemblée de prophètes du passé et il guida leur prière commune.

l'Ange Gabriel prit alors et le fit monter à travers les sept cieux pour qu'il soit témoin des mystères invisibles de l'univers et pour qu'il puisse contempler certains signes de Dieu .

D'après la tradition", le Prophète dit :

« Quand je pénétrai dans le ciel le plus bas, je vis un homme assis alors que passaient devant lui les âmes des hommes et des femmes. À celle de sa droite, il sourit et dit: « Une bonne âme tirée d'un bon corps » et vis-à-vis de l'autre, sur sa gauche, il se renfrogna et dit : « Une âme mauvaise tirée d'un corps malsain. » Je dis : « Qui est-ce, ô Gabriel ? - C'est Adam et les personnes à sa droite et à sa gauche sont sa descendance. Ceux de la droite sont les gens du Paradis, ceux de la gauche sont les gens de l'Enfer. »

Ensuite, Muhammad monta avec l'Ange Gabriel à travers les cieux successifs, rencontrant différents prophètes : Jésus, Jean, Joseph, Aaron, Moïse que la Paix soit sur euxjusqu'à ce qu'ils atteignent enfin le septième ciel.

Il y avait un homme assis sur un trône à la porte de la demeure immortelle.« Je n'ai jamais vu un homme qui me ressemblait autant », dit le Prophète

« C'était mon père Abraham...-- »Puis Gabriel apparut à nouveau au Prophète dans toute sa lumière et son angélique splendeur. Ils avaient atteint le Jujubier de la plus extrême limite, au plus haut des cieux, le Sidrat al-Muntaha, entouré de mystérieuses couleurs, parfaitement indescriptible.

Le coeur n'a pas menti en ce qu'il a vu.

Makathaba alfu-adu maraa

Lui contestez-vous donc ce qu'il voit ?

Afatumaroonahu AAalamayara

Il l'a pourtant vu, lors d'une autre descente,

Walaqad raahu nazlatan okhra

près de la Sidrat-ul-Muntaha,

AAinda sidrati almuntaha

près d'elle se trouve le jardin de Maawa :

AAindahajannatu alma/wa

au moment où le lotus était couvert de ce qui le couvrait.

Ithyaghshaalssidratamayaghsha

La vue n'a nullement dévié ni outrepassé la mesure.

Mazagha albasaru wamatagha

Il a bien vu certaines des grandes merveilles de son Seigneur.

Laqad raamin ayatirabbihi alkubra

La migration

Muhammad s'était élevé au zénith des sommets divins. Ce fut au cours de cette nuit d'élévation suprême du corps et de l'esprit qu'il reçut de Dieu , le Très-Haut le second pilier de l'islam : les cinq prières quotidiennes, et quelque chose qui n'avait été donné à aucun Prophète avant lui, le monde entier comme espace de prosternation et de prière pour tous les musulmans. C'était al-Isra' wa al-Mi`raj, le Voyage nocturne et l'Ascension.

À son retour, le lendemain matin, après avoir entendu le récit du miraculeux voyage, les incrédules profitèrent de cette occasion pour se moquer à nouveau de Muhammad . Ils l'avaient traité de fou, de devin, de poète, ils le traitèrent désormais de menteur. Les persécutions redoublèrent, et la vie devint de plus en plus insupportable pour le Prophète et ses Compagnons. Ils étaient constamment en danger et ils décidèrent donc de se préparer, dans la tranquillité, à quitter la Mecque.

Une délégation de nouveaux convertis de la ville de Yathrib ( aujourd'hui Médine ), située à environ quatre cent kilomètres de la Mecque, offrirent leur maison et souhaitaient la bienvenue à tous les musulmans qui désiraient vivre en sécurité dans leur ville. Ils voulaient tout particulièrement que le Prophète amène la paix dans leur ville rongée par d'interminables querelles tribales.

Le Prophète accepta. Ce fut ce qu'on appela la Hijra, la migration, l'Hégire. Ce fut un moment décisif dans l'histoire de l'Islam, celui du commencement du calendrier islamique, la naissance du premier État islamique ; Yathrib fut appelée « la ville du Prophète », Madinatou al-Nabi.

Muhammad le Messager de Dieu, après treize ans d'appel à l'islam et après avoir souffert amèrement de la persécution des mains des arabes païens, quitta la Mecque en compagnie d'une communauté de musulmans, et se rendit là où on lui avait offert la paix et la sécurité,la ville de Médine. Ainsi débuta la deuxième phase majeure de la mission et de la vie de Muhammad .

À Médine, le Prophète devint le chef de l'État. Là, l'Islam put s'épanouir et un nouvel ordre social naquit. Son socle fut la mosquée. Ce fut là également que se développa la vision islamique de la paix entre tous les peuples de la terre, sans différence de fois ou de races, c'est là que prit forme effectivement la première constitution et charte des Droits et Libertés humaines ayant jamais existé. Elle garantit à chaque citoyen la liberté, la sécurité et la justice.

1. La liberté de conscience et de culte pour les musulmans et les non musulmans de la même façon. [Et la dhimmitude, Cat'yusuf, t'en a jamais entendu parler ?]

2. La sécurité et la protection contre n'importe quelle menace ou attaque venant de l'extérieur.

3. La justice et l'abolition de tous crimes et pratiques immorales [Exemple de pratique immorale interdite : le mariage d'une musulmane avec un non-musulman. Exemple de pratique morale autorisée : le mariage d'un musulman avec une non-musulmane. Cherchez l'erreur...]

Et ceux qui ont cru, émigré et lutté dans le sentier d'Allah, ainsi que ceux qui leur ont donné refuge et porté secours, ceux-là sont les vrais croyants: à eux, le pardon et une récompense généreuse.

[ Sourate 8. Al Anfal " le Butin " verset 74 ]

La caractéristique principale de cette nouvelle société était la charité. L'avidité et l'égoïsme furent remplacés par la compassion et le souci de toute créature vivante [sauf pour les non-musulmans, cela va sans dire.]. Le Prophète dit:

« Faire la justice entre deux personnes est une aumône ; assister un homme sur sa monture et lui monter ses bagages est une aumône; répondre à une question avec douceur est une aumône ; enlever ce qui est un obstacle sur la route d'un homme (comme des épines ou des pierres) est Une, aumone ; sourire à ton frère est une aumône. »

Un jour, un homme vint trouver Muhammad et le supplia de lui donner quelques moutons. Il y en avait un grand nombre broutant entre deux collines, il ordonna qu'ils lui furent entièrement donnés. Quand l'homme retourna à son village, il dit : « Ô mon peuple, embrassez l'islam car, par Dieu, Muhammad donne tellement; il ne craint pas la pauvreté. » [C'était pas un problème pour le prophète : il savait qu'il en volerait autant ou plus à la prochaine razzia.]

Là, à Médine, deux autres importants piliers de l'islam furent établis. Il fut ordonné aux musulmans de payer la Zakat, l'impôt social purificateur demandé pour venir en aide aux pauvres et aux nécessiteux, et le jeûne du mois de Ramadan. Pendant cette période, le Prophète se remaria. Il était demandé par de nombreuses femmes, mais hormis 'Aisha , la fille d'Abû Bakr , ses épouses furent généralement des veuves de musulmans tués ou morts martyrs [n'oublions pas les femmes de ceux qu'ils fit tuer, et aussi celle de son fils adoptif qu'Allah lui donna l'ordre d'épouser.]. Cependant, il garda toujours dans son coeur une place particulière pour Khadija , sa première femme, sa compagne tant chérie'.

Les environs de Médine étaient également peuples de quelques tribus juives. Les musulmans ressentaient déjà une certaine affinité avec ces « Gens du Livre» à qui l'arrivée d'un Prophète était annoncée dans la Torah. Dieu avait dit à Moïse:

" J'élèverai parmis leurs frères un Prophète, semblable à lui, et Je mettrais Mes Mots dans sa bouche, et il leur dira tout ce que Je leur commande "

[ Deutéronome 18/18 ]

Qui donc étaient, dans l'Ancien Testament, les frères des fils d'Israël, si ce n'est les fils d'Ismaël ? Qui d'autre aurait pu être le prophète semblable à Moïse ? Qui donc lui ressemblait plus que Muhammad ? Et d'après les paroles de jésus , la prophétie était aussi accomplie:

" Si je ne pars pas, le Paraclet, le Consolateur, ne pourra point venir à vous, mais si je m'en vais, je vous l'enverrai...Il vous guidera vers la vérité ; car ne parlera pas de lui-même mais il ne dira que ce qu'il entendra..."

[ Jean 16/7 et 16/13 ]

Jusqu'à cette période, les musulmans avaient toujours prié dans la même direction que les Gens du Livre, faisant face à la ville sacrée de Jérusalem. Il fut désormais demandé aux croyants de se tourner dans la direction de la mosquée sacrée de la Mecque - la Ka'ba. Ce changement quant à la direction de la prière fut le symbole de la distinction et de l'honneur octroyés à la nouvelle communauté des musulmans - la Oumma -. Les musulmans revenant à la foi originelle d'Abraham , se tournaient naturellement vers la première maison que celui-ci construisit pour Dieu [Plus simplement, s'étant brouillé avec les juifs et n'arrivant pas à les convertir malgré l'honneur qu'il leur faisait de prier en direction de Jérusalem, leur ville Sainte, Mahomet décida de les punir et de ne plus prier en direction de Jérusalem. Il choisit la Ka'ba en se disant fort judicieusement que les polythéistes seraient plus sensibles que les Juifs à ce genre d'honneur.].

Non seulement les Gens du Livre furent mécontents de ce changement, mais également les chefs mecquois [les chefs Mecquois n'en avaient rien à faire des musulmans : ils étaient seulement mécontents des attaques sur leurs caravanes]. Ils étaient toujours déterminés à éliminer la nouvelle communauté musulmane [la bande de pillards et d'assassins sous les ordres de Mahomet], et ils préparaient une attaque contre Médine. Cette fois, enfin, après des années de persécution et de torture, Dieu leur donna la permission de se défendre :

Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre) - parce que vraiment ils sont lésés; et Allah est certes Capable de les secourir

[ Sourate 22. Le pèlerinage (Al-Hajj) verset 39 ]

Le résultat fut la bataille de Badrqui eut lieu durant la deuxième année de l'Hégire, pendant le mois de Ramadan. L'armée mecquoise forte de mille hommes, trois fois plus que son adversaire, attaqua la petite armée des musulmans. Mais, par la volonté divine, l'issue fut une spectaculaire victoire des musulmans. Quelques chefs mecquois qui avaient persécuté les musulmans furent tués, d'autres furent faits prisonniers et rachetés à bon prix. Pour la première fois de l'Histoire, les prisonniers de guerre furent nourris et protégés à l'égal de leurs ravisseurs et traités avec humanité[Fallait pas abimer les otages sinon ils n'auraient pas été rachetés.]. Cette bataille fut décisive: la force et le courage des croyants choqua les mecquois et leurs alliés, bien qu'ils persistaient à vouloir détruire l'Islam [la bande de pillards et d'assassins réfugiés à Médine sous les ordres de Mahomet].

Bataille après bataille, les musulmans prouvèrent qu'ils pouvaient résister à toutes les attaques. Cependant, ils échappèrent de justesse à une défaite l'année suivante, lors de la bataille de Uhud, ce qui donna aux Quraïsh l'idée de les attaquer et de les exterminer une fois pour toutes. Ces derniers complotèrent avec certains bédouins et certaines tribus juives ainsi que quelques hypocrites, vivant à l'intérieur même de Médine.

Ce fut donc pendant la cinquième année de l'Hégire qu'une armée de plus de dix mille hommes se dirigea sur Médine. Mais les musulmans étaient prêts à se défendre. Sur les conseils de Salman le Persan, ils avaient creusé de larges fossés autour de la ville. Le Prophète lui-même participa aux préparatifs, et tandis qu'ils creusaient, ils chantaient ce refrain:

Ô Dieu, sans Ton Aide, nous n'aurions pas été guidés, ni même été charitables, et nous n'aurions pas prié. Alors enveloppes-nous de Ta Paix et raffermis nos pas si nous devons rencontrer l'ennemi "

Après un long mois de siège, les mecquois étaient toujours incapables de pénétrer dans la ville et commencèrent à s'impatienter. Petit à petit, la méfiance commença à se répandre parmi les forces alliées. Suite aux querelles internes et aux conditions météorologiques difficiles, ils finirent par plier leurs tentes et ils se retirèrent.

Ce fut une grande victoire pour l'Islam. Médine ne fut plus jamais attaquée. L'année qui suivit, la sixième après l'Hégire, une trêve fut décrétée entre les mecquois et le Prophète . Bien que les termes du traité furent nettement en faveur des Quraïsh, ce fut encore une victoire pour l'Islam. On l'appela le « Traité d'al-Hudaybiyya ». La période de paix qui s'ensuivit fut la chance pour de nombreux non musulmans de voir par eux-mêmes les bienfaits du mode de vie islamique. Ainsi, un très grand nombre de mecquois et des membres de différentes tribus embrassèrent l'islam.

Un jour, un homme aux cheveux ébouriffés venant d'une région lointaine vint trouver le Messager et le questionna au sujet de l'islam. Le Prophète dit :

« - Tu dois prier cinq fois par jour. L'homme demanda : - Est-ce tout ? Le Prophète répondit : - Oui, mais si tu désires accomplir des prières supplémentaires, tu le peux. Tu dois jeûner pendant le mois de Ramadan. - Ne dois-je pas jeûner davantage ? Le Prophète répondit : - Non, mais tu peux, si tu le désires, ajouter des jours de jeûne volontaire. Puis le Prophète ajouta : - Tu dois payer la zakdt, l'impôt social purificateur. L'homme dit : - Y a-t-il autre chose que la zakât que je doive payer ? L'Envoyé dit : - Non, à moins que tu ne veuilles offrir des aumônes de ton propre chef. Alors l'homme dit: - Par Dieu, je ne ferai ni plus ni moins que cela ! Le Prophète conclut : - Si cet homme dit vrai, il obtiendra le succès . »

Durant cette période le Prophète envoya des lettres à de nombreux gouverneurs, dont les empereurs des deux superpuissances de l'époque, la Perse et Byzance, en les invitant à l'islam. L'empereur Héraclius était sur la route de Jérusalem quand il reçut la lettre portant le sceau du Prophète. Il lut : « De la part de Muhammad, Messager de Dieu, à Héraclius, Empereur de Byzance, paix soit sur celui qui suit la vraie voie. Je t'invite à l'islam. Accepte-le et tu auras la paix et la prospérité et Dieu t'offrira une double récompense. Si tu le rejettes, les péchés de tes sujets seront à ta charge". »Et la lettre se terminait par un verset du Coran:

Dis: "O gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous: que nous n'adorions qu'Allah, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d'Allah". Puis, s'ils tournent le dos, dites: "Soyez témoins que nous, nous sommes soumis".

[ Sourate 3. Al Imran " la famille d'Imran " verset 64 ]

Bien que l'empereur reconnut qu'il s'agissait bien du prophète annoncé par les Écritures, il se sentit contraint, par loyauté envers ses chefs et ses courtisans [balivernes], de rejeter le message. Et ainsi, tristement, les vents de la destinée soufflèrent et accomplirent la prédiction : la bonne nouvelle fut ignorée et les mots du Prophète se réalisèrent

Les Epouses du Bien aimé

IbnAl Kalbi rapporte les paroles de Ihn al Athir à propos des épouses du Messager :

Le prophète épousaquinze femmes, consomma son union avec treize d'entre elles. Il réunit onze co-épouseset avait à sa mort neuf femmes, que Dieu les agrée.

Khadiha bint Khouwayled : fut la première épouse du Messager d'Allah .

Elle était auparavant la femme de 'Oytaiq bin 'A'iz bin 'Abdullah bin Makhzoum qui trépassa. Elle épousa en deuxième noce Abou Hala bin Zirara Bin Nabbach Tamimi, puis le Messager d'Allahet devint la mère de tous ses enfantsà l'exception d'Ibrahim, fils de l'esclave, Marie la copte, offerte au Messager par Mouquawqas, roi des coptes.

'Aicha bint Abi Bakr Assidiq : fut la deuxième épouse du prophète .

A cause de son jeune âge [six ans...], l'union ne fut consommée [qu'à neuf ans, alors que Mahomet avait passé la cinquantaine, ce qui fait de lui un pédophile] qu'après l'hégire à Médinesuivie par l'émigration de la noble [l'indigne : il n'y a pas d'autre qualificatif pour une famille qui donne une fille de six ans à un homme de cinquante.] famille de 'Aicha.

Il épousa, à la Mecque, Sawda bint Zam'a , celle-ci avait été l'épouse d'un alcoolique, 'Amr frère de Souhayl bin 'Amr, qui avait émigré en Abyssinie y avait embrassé le christiannisme puis y est mort incrédule. Le père de la femme, Zam'a bin Quays exprima son désir de marier sa fille au Prophète. Khawla bint Bouhaym,épouse de 'Othman bin Maz'oun demanda la main de la femme. Le mariage fut célébré et consommé à la Mecque. La dot payée par le Messager équivalait à quatre-cent-dirhams.

Il épousa ensuite Hafsa , fille de 'Omar bin khattab, qui avait été auparavant mariée à Khoumays bin Houzafa As-Sahmi et reçut pour dot quatre cent dirhams.

Il épousa ensuiteOum salama bint Abou Oumayya, veuve de Abou Salama bin 'Abdel Asad, martyr.

Puis il épousaZaynab bin Khouzama , Oum Al-Massakine ( mère des déshérités) qui était la femme de Toufayl bin Hareth bin 'A'del Mouttaleb. Elle mourut du vivant du Messager de Dieu, Khadija et Zaynabfurent les seules épouses à mourir du vivant du prophète.

Les Enfants du bien-aimé

A l'instar des autres prophètes et messagers d'Allah mariés, le prophète eutdes fils et des filles. Cette progéniture apportait un surplus à sa perfection conformément au verset divin :

« Nous avons envoyé des prophètes avant toi et nous leur avions donné des épouses et des enfants » [sauf que sur le tas de marmots pondus par le prophète, peu furent viables, et notamment tous les garcons sont morts en bas âge. Seules les filles survécurent, et une seule eu des enfants : selon les critères de son époque Mahomet fut une petite bite, surtout vu le stock de femelles qu'il avait à sa disposition.]

Il est vrai que le prophète avait épousé toute ces femmes qu'on vient de citer, mais seules deux femmes lui on donné des enfants [Autrement dit ce fut la faute des femmes si Mahomet n'eut que peu de descendance !], khadija bint khouwayled, Asadiya de Quoraich et Maria bint cham'oume, une égyptienne copte .

Khadija lui donna des fils : Al Qassem, 'Abdulah, at-Tayyeb ou At-Taher, morts, en bas âges et enterrés à la Mecque avant l'Hégire. Elle lui donna également des filles : Zaynab, Rouquaya, Oum Koulthoum et Fatima.

Les filles grandirent et se marièrent Zaynab épousa Abou Al-As Bin Rabi''

Rouqaya et Ooum Koulthoum épousèrent l'une à la suite de l'autre 'Othmane bin 'Affane et trépassèrent l'une après l'autre.

Fatima épousa 'Ali Bin Abou Talebet eut Al-Hassan et Al-Houssayn, l'origine des Achrafs de la nation islamique actuelle.

Maria la copte donna la jour à Ibrahimqui mourut alors qu'il était nourrisson non encore sevré. Il fut enterré àBaqui'à l'instar d'Oum koulthoum, Roquaya et Fatima( qu'Allah les agrée).

Le pèlerinage d'Adieu

Cet événement est d'une importance capitale, vu le contenu du discours du Messager d'Allâh , le nombre de lois et de règles de conduites annoncées. Ce pèlerinage fut appelé "pèlerinage d'adieu", car le Prophète dit à cette occasion :

« Peut-être ne serais-je pas parmi vous, après cette année. »

Et il en fut ainsi. Allâh Puissant et Majestueux le rappela à lui, quelques mois seulement après cet événement. Ce pèlerinage fut aussi appelé celui de "la transmission du message", le Prophète ayant à cette occasion transmis plusieurs lois.

Au début du mois de Dhou elQa'da, l'Envoyé fit ses préparatifs pour ce Hajj et ordonna aux musulmans de faire de même, leur annonçant son projet de l'accomplir. Cinq jours avant la fin de Dhou elQa'da, il se fit remplacer à Médine par Abou Dojâna ou Sibâ' ben 'Orfota le Ghifârite et partit avec les fidèles dans l'intention d'accomplir le pèlerinage seul.

Arrivé à la vallée d'el'Aqiq, à sept milles de Médine, l'Ange Gabriel, sur lui le salut, vint dire au Prophète :

« Ton Seigneur te salue et t'informe que tu te trouves dans une vallée bénie. Accomplis-y la prière et forme l'intention de faire simultanément une 'Omra et un pèlerinage (Hajj). »

L'Apôtre laissa le choix à ses compagnons d'accomplir le pèlerinage uniquement (ifrâd), ou l' 'Omra et le pèlerinage séparés par une désacralisation temporaire (tamattou'), ou l' 'Omra et un pèlerinage réunis sans désacralisation (qirân). Certains choisirent le pèlerinage simple, d'autres l' 'Omra et le pèlerinage (hajj) séparés (tamattou') et d'autres, réunis (qirân).

Le convoi des pèlerins arriva à Sarif. Là, 'Aïcha , Dieu l'ait en Son agrément, pleura en raison de la venue de ses règles. L'Envoyé d'Allâh la tranquilisa, en disant : « C'est une chose qu'Allah a écrite pour les filles d' Adam. Fais donc, ô Aîcha, tout ce que fait le Hâj ("pèlerin"), excepté la tournée (tawâf) autour de la Demeure, que tu ne feras pas, jusqu'à purification'.

Le Prophète ordonna ensuite à ceux qui n'avaient pas emmené de sacrifice de faire une 'Omra avant le pèlerinage et de se désacraliser ensuite, cela par esprit d'allégement et miséricorde pour eux et pour ceux qui viendront après eux.

Entré à la Mecque, il accomplit le "tawâf' et le"sa'y" sans se désacraliser,puisqu'il avait conduit avec lui l'offrande (hady). Certains de ses compagnons restèrent en état de sacralisation alors qu'ils n'avaient pas de "hady" avec eux. II leur demanda de se désacraliser en les encourageant :

" Si j'avais au futur, à refaire (un autre pèlerinage), je n'y emmenerais pas de sacrifice (hady) et y viendrais avec (l'intention d'abord d'accomplir) la 'Omra. »

Alors, ils se désacralisèrent et dirent : « Est-ce que cela (cette possibilité de désacralisation par `Omra) est seulement pour cette année ?

- Non. Mais pour toujours et à jamais, répondit le Prophète . »

C'est à dire qu'il est permis à tout musulman qui n'a pas emmené de sacrifice avec lui, de changer son intention de pèlerinage (hajj) simple (donc sans désacralisation jusqu'à la fin du Hajj) en 'Omra (avec désacralisation, puis resacralisation à l'arrivée des jours du Hajj).

Et ainsi, ils restèrent désacralisés jusqu'au jour d'elTarwiyya, où ils se mirent en état de sacralisation pour le Hajj. Puis, ils sortirent vers Mina pour y passer la nuit, avant de se rendre au matin, après la Prière de l'aube, à 'Arafât, le jour de 'Arafat (neuvième du mois de Dhou elHijja). Entre temps, ils apprenaient les rites du pèlerinage, par l'Apôtre d'Allâh qui prononça le jour de 'Arafât un discours inhabituel en sa longueur et contenant nombres règles et guidance.Le Prophète loua Dieu et Le remercia comme il sied à Sa grandeur et dit :

Ôgens, écoutez ma parole. Il se peut que vous ne me trouverez pas parmi vous l'année prochaine en cet endroit. Sachez que Votre vie, vos biens et votre honneur jusqu'à ce que vous rencontriez votre Dieu, sont aussi sacrés que votre jour et votre mois où vous vous trouvez à présent. Vous rencontrerez votre Seigneur qui vous interrogeras sur vos actes. Je vous ai annoncé et transmis !

Quiconque a un dépôt placé chez lui en confiance, qu'il le rende comme il se doit à qui lui a confié. Toute usure est annulée. Vous n'avez droit qu'au capital de votre prêt et aucun ne doit être lésé. Dieu a décrété qu'il n'y a pas d'intérêt . Ainsi, l'intérêt du prêt d'el 'Abbâs (mon oncle) ben 'AbdelMottalib est annulé.

Tout sang versé avant l'Islam n'est plus revendiqué, à commencer par le sang de Rabî'a ben elHârith ben 'AbdelMottalib. Il était allaité chez les Beni Leyth et les Houdheyl le tuèrent.C'est donc le premier (renoncement) par lequel je commence parmi les (affaires de) sang ayant eu lieu dans la Jâhiliyya (avant l'Islam).

Ô gens ! Satan a perdu tout espoir d'être adoré, ici, sur votre terre. Mais il se contente d'être obéi en dehors de cela et s'accommode de vos actes que vous jugez négligeables. Prenez garde de lui pour votre foi.

Hommes ! Le report (du mois sacré) n'est qu'un surcroît d'infidélité. Les impies n'en seront que plus avancés dans l'erreur. lis profanent une année (le mois) et l'interdisent une année, sous prétexte de respecter la durée (des mois sacrés) qu'Allâh a interdite. Ainsi, ils rendent licite ce qu'Allâh a interdit et interdisent ce qu'il a permis.

Le temps a fait sa révolution et a repris sa position initiale tel le jour où Dieu créa les cieux et la terre. Le nombre des mois de par Allâh est de douze. Sur ce nombre, quatre sont sacrés : trois consécutifs et le quatrième est Rajab, celui de Modar , entre (le mois de) Joumâda et (celui de) Cha'bân.

Ô gens! Vous avez des droits sur vos femmes et elles ont les leurs sur vous ! (Pour ce qui est) à vous, elles se doivent de ne faire asseoir à votre couche personne que vous blâmeriez et ni de commettre une turpitude avérée. Si elles le faisaient, Dieu vous autorise alors, à ne pas les côtoyer dans la couche, et (si cela ne suffit pas) à les frapper, sans coup violent (moubrih). Recommandez-vous de faire du bien au femmes, car elles sont (telles des) "prisonnières" ('awân) chez vous et ne disposent pas de pouvoir personnel, et (car) Dieu vous les a confiées en dépôts et vous a permis de les approcher.

Entendez bien, ô gens, ma parole, car moi, j'ai annoncé et transmis.

Je vous ai laissé ce avec quoi si vous vous y attachez, vous ne serez jamais égarés, une voie claire : le Livre d'Allâh et la conduite (Sounna) de Son Prophète.

Hommes ! Écoutez ma parole et méditez-la. Vous savez que chaque musulman est un frère pour le musulman, que les Musulmans sont frères. Il n'est donc permis à une personne de (prendre de) son frère que ce qu'il lui a donné de bon gré. Ne vous faites donc pas du tort !

Seigneur, ai-je transmis ?

Les gens dirent alors :

- Oui nous en témoignons, Seigneur !

- Seigneur, sois-en Témoin, dit le Prophète ! Hommes ! Dieu a accordé à chacun son dû. Aucun legs testamentaire n'est permis en faveur d'un héritier.

L'après-midi, après le discours et la prière, le Prophète se rendit au pied du mont 'Arafât et dit :" J'ai pris station ici, et fout ArafAt est une station. "

Après le coucher du soleil, il se rendit à Mouzdalifa où il arriva à la Prière de la nuit qu'il groupa avec celle du crépuscule (maghrib) avant d'y passer la nuit.

À l'aube, il fit la prière du matin puis, s'arrête au mont Qouzah, et dit :

« J'ai fait station ici, mais Mouzdalifa tout entier, est une station. »

Le soleil étant bien levé, il se rendit à la 'stèle" (jamra), la lapida puis, sacrifia et dit :

« J'ai fait mes sacrifices là, mais tout Mina est un lieu du sacrifice. »

Puis, il se rendit, le même jour, à la la Mecque, pour faire le "tawaf de l'Ifada" '. II revint ensuite à Mina et y passa trois nuits. Chaque jour, l'après midi, il y lapidait les trois stèles en commençant par la plus petite , avant de finir par la grande. En ces jours à Mina, il enseignait tout ce dont la communauté avait besoin jusqu'au jour du Jugement.

Aussi, ce pèlerinage fut appelé le pèlerinage d'adieux car il fit alors ses adieux à sa communauté : c'était son dernier pélerinage.

Que la paix soit avec lui le jour de sa naissance, le jour de son prêche et de sa lutte, le jour de son pèlerinage et de sa 'Omra, le jour de sa mort où il regagna le Suprême Voisinage", pour être reçu dans un paradis large comme les cieux et la terre !

Conclusions et leçons

- Le pèlerinage d'adieu eut lieu après la purification de la Mecque de l'idolàtrie et des associateurs idolâtres. C'est le fruit de plus de vingt années de lutte. C'est là une leçon à méditer pour les esprits éclairés .

- La vallée d'el'Aqiq est bénie. C'est la limite où les gens de Médine commencent leur sacralisation pour le pèlerinage, car Dhoul Houlait se trouve sur le bord droit de la vallée.

- La permission au pèlerin de choisir l'une des trois formules suivantes: le pèlerinage simple; le pèlerinage avec 'Omra, séparés; le pèlerinage avec 'Omra, réunis, sans désacralisation.
- Rien n'empêche la femme qui a ses règles de se sacraliser et d'accomplir ce qu'accomplit le pèlerin normal.Seul le "tawâf" autour de la Kaaba lui est interdit jusqu'à sa purification et son lavage du corps.

- Une des marques de la bonté du Prophete c'est l'autorisation qu'il accorde au pèlerin de surajouter à son pèlerinage initial une 'Omraet de se désacraliser entre les deux, dans un esprit de facilité.

- II faut avoir constamment le souci de s'éloigner des habitudes des Juifs, des Chrétiens et des Associateurs.

- Le Prophète enseigna par la pratique, les actes du pèlerinage et dit : "Accomplissez votre pèlerinage comme vous me voyez faire.La promulgation des droits du musulman et l'interdiction de porter atteinte à sa vie, à son bien et à sa réputation."

- L'interdiction de l'injustice, de l'usure et des pratiques de la Jâhiliyya.

-La promulgation des droits des femmes et l'obligation de les reconnaître et de les mettre en pratique, ainsi que le droit du mari sur sa femme.

- L'interdiction de léguer, par testament, un bien à un héritier. II fauts'en référer à la loi édictée par le Coran.

- L'interdiction de la filiation par adoptionou de se déclarer, faussement, être l'affranchi d'un maître autre que le maître authentique.

Portrait vivant du messager de Dieu

Voici le portrait vivant de ce noble Messager d'Allah tel que nous l'a transmit la tradition la plus honnête et la plus concordante.

Muhammad , avait une tête massive couverte d'une chevelure abondante et soignée. Ses cheveux n'étaient ni crépus comme ceux des Abyssins, ni totalement lisses comme ceux des Hindous.Sa barbe était aussi fournie que sa chevelure et, jusqu'à sa mort, on pouvait compter ses cheveux blancs sur les doigts de la main. Son visage au teint très clair rayonnait carrément de lumière. Au milieu de ce visage ovale au front large et bombé se dressait un nez légèrement aquilin. Ses yeux larges et sombres avaient une certaine rougeur. Ses sourcils fins formaient deux grands arcs qui ce touchaient presque. Ses cils étaient longs et noirs. Sa bouche assez grande et charnue s'ouvrait sur une double rangée de dent ayantla blancheur de la neige.

Il souriait souvent mais n'allait jamais jusqu'au rire. Son silence était imposantet son parler le rendait plus beau encore. Vue de loin ou de près, il tranchait sur tous par sa beauté remarquable. Il n'était ni taciturne, ni bavard et ses paroles se succèdent comme des perles savamment enfilées. Il étais toujoursdoux et amène mais ne tombait jamais dans la familiarité vulgaire. Il était constamment entouré de ses compagnons fidèles. Dès qu'il parlait, ils étaient tout oreilles et, dès qu'il donnait un ordre, ils s'empressaient de l'exécuter. Il avait le coeur le plus magnanime, le langage le plus véridique, le caractère le plus sociable et la compagnie la plus généreuse.Celui qui le voyait à l'improviste le respectait et celui qui le fréquentait tous les jours l'aimait.Tous ceux qui parlaient de lui disaient unanimement n'avoir jamais vu son pareil ni avant lui ni après lui. Il gardait longtemps le silence et ne parlait jamais sans raison. Ses paroles étaient un trésor de sagesse et un modèle d'éloquence. Il était concis, sans débordement inutile ni parcimonie nuisible à la compréhension. Il ne se fâchait jamais pour son propre comptemais, si un usurpateur violait le bon droit, rien ne l'arrêtait plus tant qu'il n'avait pas eu raison de lui et tant que la justice n'avait pas prévalu.

Il ne se servait jamais que d'arguments véridiques et ne faisait jamais triompher la vérité par le mensonge. Il ne se moquait jamais de personne ni en sa présence ni en absence. Il n'était ni humblement petit ni orgueilleusement grandet, que de taille moyenne, sa large carrure et le port droit de sa tête le faisaient paraître toujours le plus grand. Quand il voulait regarder en arrière il se retournait tout d'une pièce et il percevait même sans se retourner ce qui passait derrière lui. Il était d'une force exceptionnelleet fut le seul de son temps à terrasser le célèbre lutteur Rokana.

Il ne s'est jamais sauvé au combat et voici ce que dit de lui Ali dont on connaît pourtant la force et le courage: " Lorsque la bataille faisait rage et que les yeux voyaient rouge, nous nous mettions tous derrière le Prophète qui était toujours le plus près de l'ennemi "-

Voici encore ce que dit de lui Al Abbas , oncle du Prophète :

" Lorsque les Musulmans rencontrèrent les Païens à la terrible bataille de Honéin, ils battirent tous en retraite. Seul le Prophète se lança à l'assaut de l'ennemi en faisant galoper sa mule que j'avais peine à retenir par la bride "

Il ne mangeait jamais à satiété. Il dormait peu et avait souvent des rêves. Il ne s'est pas vengé des Mecquois qui lui avaient brisé une dent à la guerre, maisil leur pardonnaet invoqua même sur eux la bénédiction divine. Quand à la bataille d'Ouhoud, les Koraïchites barbares tuèrent et profanèrent ses meilleurs compagnons, les Musulmans lui demandèrent d'invoquer la malédiction divine sur ses ennemis. Mais il se contenta de dire: " Dieu, pardonnez à mon peuple, il est ignorant ".

On lui amena une fois un Bédouin farouche qui avait essayé de l'assassiner. Il lui mit la main sur l'épaule et lui dit souriant : "On ne t'effrayera plus, on ne t'effrayera plus! "

Il disait souvent :" Informez-moi des requêtes de ceux qui ne peuvent m'atteindre; celui qui fait parvenir les doléances de son frère incapable sera en sécurité au jour de la plus grande frayeur "... Une fois ses Compagnons se levèrent respectueusement à son arrivée. Il leur dit aussitôt: " Ne vous levez pas les uns pour les autres comme le font les autres peuples qui se déifient entre eux. Je ne suis qu'un esclave (de Dieu) mangeant comme les esclaves et m'asseyant comme eux "

Il marchait toujoursderrière ses Compagnonset rendait visite à tous les maladespauvres ou riches, Croyants ou infidèles et il suivait les cortèges funèbres. Il répondait à l'appel de l'esclave et saluait les humbles. Ils aimait la plaisanterie mais ne disait jamais que la vérité. Une fois il dit à une vieille femme pieuse qu'elle n'entrerais jamais si vieille au Paradis. Elle se mit à pleurer de désespoir et lui de dire en riant: " Tu auras auparavant recouvré ta plus belle jeunesse "

Sa générosité étais proverbiale. On lui apporta un jour sa part de butin s'élevant à quatre vingt dix mille Dirhams. Il les distribua tous et n'en garda pas un seul pour lui. Il passait pourtant des nuits entières sans avoir rien à manger. Sa femme Aicha nous rapporte qu'il dormait sans dîner et jeûnait le lendemain quand même." Je pleurais de pitié pour luiet lui disais: " Mon pauvre ami, tu pouvais au moins garder de quoi apaiser ta faim "- Il me disait: -" O Aicha! Qu'ai-je à faire de biens de ce monde ? "

On lui apporta cependant bien des trésors; il était devenu maître du Hedjaz, du riche Yémen et de la presque totalité de la péninsule arabique. Il avait conquis toutes les régions limitrophes de la Syrie et de l'Irak. IL avait légalement droit au cinquième des capitations et aumônes de tous ces payset plus d'un roi lui envoyèrent rente des cadeaux mirifique. Il n'a jamais rien gardé de tout cela et en enrichit les autres. Malgré toute cette humilitéet cette vie d'ascète, il dégageait une majesté troublantequi fit trembler à ses pieds les ambassadeurs du roi des Perses et des autres tyrans, habitués pourtant aux plus grandes pompes.

Ce portrait n'est nullement démenti par ses faits et gestes qui transparaissent clairement à travers ses hadiths (sentences). L'étude sincère du Coran nous montre que cette oeuvre parfaite ne peut être que divine et que celui qui l'a transmise en toute loyauté ne peut être que le meilleur être de toutes les créatures. Il allia en effet la vie la plus pauvre à la plus grande richesse, la générosité la plus magnicide au plus grand dénuement, le pardon le plus inespéré à la victoire la plus complète, le courage le plus héroïque à la longanimité la plus patiente et la personnalité la plus forte à l'effacement le plus humble et le plus distingué.

Quel autre que lui fut capable dans toute l'histoire des Hommes de bâtir en si peu de temps et avec si peu de moyens matériels un empire aussi vaste marqué d'une emprunte aussi profonde et aussi ineffaçable ? [Boudha, et lui au moins n'a tué personne]

Quel autre que lui a fait et fera toujoursvibrer le plus profond des âmespar ces résonances divines qu'est le Coran psalmodié ?

Dieu accordez votre bénédiction et votre salut éternels à notre Messager Muhammad et faites-nous dignes de son intercession efficace au jour terrible et sûr ou la maman en oublie son bébé et ou l'enfant le plus jeune voit ses cheveux blanchir !

Les Qualitées du bien aimé de Dieu

La civilité
La mansuétude
La générosité
La moralité
Le caractère
Le pardon
Le courage
La patience
L'équité
L'ascétisme
La pudeur
Le comportement
La crainte révérencielle
La modestie
L'humour
L'éloquence
La miséricorde
La fidélité

" Quiconque obéit à Allah et au Messager... ceux-là seront avec ceux qu'Allah a comblés de Ses bienfaits: les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là !" ( sourate 4, verset 69 )

La civilité du Messager d'Allah

Le prophète observait les bonnes manières suivantes :

- Il détournait le regarddès qu'il notait la chose, il ne fixait personne des yeux. Il regardait la terre plus longtemps qu'il ne regardait le ciel.

- Lorsqu'il était accompagné d'un groupe d'amis ou d'un ami,il cédait toujours la priorité aux autreset ne prenait pas les devants. Il était le premier à saluer autrui.

- Lorsqu'il parlait,ses paroles étaient décisives. Il ne s'adonnait pas au bavardage et ne disait que le strict nécessaire. Il disait :« le bon musulman ne se mêle pas de ce qui ne le concerne pas » et aussi « celui qui croit en Allah et au jour dernier doit dire du bien ou garder le silence » Il articulait ses paroles pour être compris de ses interlocuteurs et gardait le silence pour de longues durées.

- Il se montrait toujours chagriné,méditait en permanence, ne se reposait point, était gentil, n'était ni rude, ni humiliant. Lorsqu'il recevait un bienfait, il le magnifiait, minime fut-il ou énorme.

- Les choses de la vie ne suscitaient point sa colère. Quand il s'agissait d'une injustice, il s'emportait de sorte qu'on ne le connaissait pas, et il ne se calmais qu'une fois les choses étaient remises en place. Il ne s'emportait pas pour lui-même et ne se vengeait pas.

- Lorsqu'il se mettait en colère,il se détournait. Lorsqu'il ressentait une joie, le sourire était le seul signe de bonheur.

- Lorsqu'il parlait, il répétait ses paroles par trois fois; lorsqu'il saluait, il répétait la formule par trois fois, lorsqu'il demandait une permission, il la faisait à trois reprises. Il visait ainsi à se faire comprendre des autres habitués à son éloquence.

- Il participait aux conversations de ses amis, s'ils évoquaient la vie présente, il l'évoquait également. S'ils évoquaient la vie de l'au-delà, il en parlait aussi. S'ils parlaient de la nourriture et de la boissons, il faisait de même.

- Lorsqu'il s'asseyait, il dressait ses genoux et les serrait de ses mains. Lorsqu'il s'installait pour manger, il dressait son pied droit et s'asseyait sur le pied gauche.

- Il n'exprimait aucun dégoût pour la nourriture, quelle qu'elle fût. S'il appréciait le plat, il en mangeait. Dans le cas contraire, il le laissait sans un mot.

Nous venons de passer en revue les convenances observées par le Prophète dans la vie quotidienne. Tout croyant pourrait les adopter également.

La Générosité du Messager d'Allah

La générosité du prophète était l'exemple à citer. Il répondait en effet, à la demande de tout mendiant.

Un jour un homme lui demanda de lui faire don de l'habit qu'il portait. Pour ne pas le décevoir, il entra dans sa maison, enleva l'habit et sortit pour le lui donner.

Dans les sahih, Boukhari et Mouslim rapportent que Anas bin Malek a dit :« Le prophète, n'a jamais refusé de donner une aumône à celui qui la lui demande. Un homme lui avait demandé une aumône, et il lui avait accordé des moutons qui se trouvaient entre deux monts. L'homme accourut chez son peuple et leur dit : « O gens, embrassez l'Islam car Mouhamed est un homme généreux qui fait des dons tel un homme qui ne craint pas la pauvreté »

Lorsqu'un homme se présentait après du Prophète et lui demandait une des choses de la vie, il sortait de chez lui transformé :sa religion devenait plus aimée et plus chère que la vie et ses jouissances.

Citons également le hadith de Boukhari rapporté par Ibn 'Abbas . On avait demandé à ce dernier de parler de la générosité du Messager de Dieu, il avait dit : « Le messager d'Allah que Dieu le bénisse et le salue, était le plus prodigue des hommes. Sa prodigalité atteignait son culminant au mois de Ramadan, lorsque Gabriel venait à sa rencontre et lui apprenait le Coran.

Sa générosité ne cessait jamais , confirmons-la par des exemples suivants :

On lui offrit quatre vingt dix dihrams qu'on avait posé sur un tapis. Il les distribua, tous, et ne refusa pas d'accorder quelque chose à celui qui le lui demandait.

Il donna à Al'Abass, une si grande quantité d'or qu'il ne put la porter.

Un homme vint à lui et demanda son aide. «Je n'ai rien à te donner », lui dit-il, « mais vas acheter ce que tu veux à mon compte. Je rembourserai le vendeur lorsque j'aurai de quoi le payer. »

Comment le prophète de Dieu ne peut-il pas être le plus prodigue de tous alors qu'il est celui qui avait dit :

« Chaque jour, deux anges descendent le matin au bas monde, l'un d'eux dit : « Seigneur, donne à celui qui dépense (en aumône) en compensation » et l'autre dit : « Seigneur, inflige une perte à celui qui retient son argent. »

Il est celui qui a rapporté ce hadith à provenance divine : « Le Seigneur tout puissant a dit :Fils d'Adam, dépense et je dépenserai pour toi.»

Le Seigneur a également révélé à cet égard :

« Il vous rendra tout ce que vous avez donné en aumônes. Il est le meilleur des dispensateurs de tous les biens. » ( Sourate 34, verset 39)

La Moralité du Messager d'Allah, un exemple à suivre

« Tu es d'un caractère élevé »paroles prononcées par le Seigneur au sujet au Prophète Il a dit aussi :

« Vous avez, dans le Prophète de Dieu, un bel exemple » ( Sourate 33, verset 21)

Le premier verset comporte une attestation divine sur la perfection de la moralité du Prophète . Celui-ci avait les valeurs morales les plus éminentes et les meilleurs de toutes.

Comment pourrait-il ne pas être ainsi alors qu'il avait dit : « Mon Seigneur m'a éduqué, il m'a fort bien éduqué »et aussi « J'ai été envoyé pour parachever les bonnes valeurs morales. »

Le Seigneur avait également dit :

« Vous avez, dans le Prophète de Dieu, un bel exemple pour celui qui espère en Dieu et au jour dernier et qui invoque souvent le nom de Dieu » ( Sourate 33 ; verset 21)

Dieu voulait inciter les croyants à prendre le prophète en exemple. Etant donné que sa moralité est parfaite, qu'il provient d'une noble lignée et occupe un rang des plus éminents, aucun des hommes ne pourrait refuser de le suivre et l'imiter en vue de se rapprocher du Seigneur Tout Puissant.

Aussi la perfection du Messager - qu'Allah le bénisse et le salue - est-elle de deux sortes :

La première estinimitable car personne ne peut l'avoir de par sa seule volonté. C'est le cas de la noblesse de sa lignée, de la beauté de sa nature, de son éminence et d'avoir été choisi pour prêcher l'Islam et recevoir la révélation du message divin.

La deuxième pourrait être prise en exempleet devenir cible des compétitions. Celui qui emportera la victoire sera récompensé dans l'au-delà.

Les Miracles du Bien aimé de Dieu Le Très Haut

Le Terme « miracle » est défini par tout acte qu'un être humain est incapable d'exécuter , même si des groupements se forment à cette fin. Si le miracle est lié à un défi, le miracle est propre aux prophètes, dans le cas contraire, le miracle n'est qu'un honneur accordé par le Seigneur à ses esclaves vertueux qu'IL choisirait.

Le Miracle a donc pour fondement les paroles divines suivantes : « Croyez le Prophète dans tout ce qu'il rapporte à mon sujet »

Il affirme donc la prophétie et distingue le vrai Prophète de l'imposteur. Le terme « miracle »ne se trouve pas dans le Coran, mais son synonyme, à savoir « Aya » ou« Signe » . Le Bien-aimé qu'Allah le bénisse et le salut, effectua de multiples miracles dont le Seigneur l'a honoré, il a affirmé son message par quelques Miracles que voici.

Le Noble Coran
La Fente de la lune
Le déversement des pluies
L'écoulement de l'eau des doigts du Bien-aimé
Le débordement de l'eau du puit de Houdaybiya
Un verre de lait suffit
Une outre de beurre se vide
Une petite quantité de nourriture
L'accroissement de la nourriture
Le remboursement de la dette de Jaber
Les arbres se soumettent
Le tronc d'arbre
Les cailloux glorifient Dieu
La pierre salue le Bien-aimé
Le chameau
Le loup
L'aide apportée par le lion
La gazelle
Les implorations du Bien-aimé
Un aveugle recouvre sa vue
La salive du Bian-aimé
L'oeil de Kataba
La guérison du garçon
La branche d'arbre se transforme en épée
L'ecoulement de l'eau des doigts du messager

Il existe aussi un miracle confirmant la prophétie du messager et l'authenticité de la divinité de son message.

Anas bin Malek raconte :

« L'heure de la prière de l'Asr arriva. Les gens ne trouvèrent pas d'eau. On apporta au prophète qu'Allah le bénisse et le salue, un récipient dans lequel il déposa sa main. Il ordonna aux hommes de faire leurs ablutions avec de l'eau du récipient. Je vis de mes propres yeux l'eau jaillir entre ses doigts.

Tous les hommes achevèrent leurs ablutions.

Combien étiez vous ?demanda Kataba à Anas.

Presque trois cents hommes, répondit l'autre »

Aucun être humain n'a la capacité d'effectuer un acte aussi miraculeux.Le Seigneur n'a pas décrété que l'eau coulerait des doigts des hommes. C'est un signe s'ajoutant aux autres signes confirmant sa prophétie.Il eut lieu dans le marché de Médine et eut pour témoins quelques trois cent hommes, des plus honnêtes, intelligents et pieux.

Le Noble Coran

Le Coran contient les paroles révélées de Dieu, désignant ainsi la prophétie de Mohammed, (qu'Allah le bénisse et le salut) et l'authenticité de son Message.

La complexité du Coran englobe non seulement les mots, les lettres, les significations et les structures ; elle embrasse également les prédictions annoncées.Ce noble livre contient également des lois religieuses et philosophiques abordées pour la première fois. Un défi est lancé aux humains et aux djinns de coopérer, conjointement pour donner un livre pareil. Le Seigneur a dit :

« Dis : Si les hommes et les djinns s'unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Coran, ils ne produiraient rien qui lui ressemble, même s'ils s'aidaient mutuellement »(sourate 17, verset 88)

Un autre défi fut également lancé aux plus éloquents des Arabes de forger dix sourates semblables à celles du Coran :

« Si vous êtes dans le doute au sujet de ce que nous avons révélé à notre serviteur, apportez-nous une sourate semblable à ceci ; appelez vos témoins autres que Dieu, si vous êtes véridiques. Si vous ne le faites pas, et vous ne le ferez pas » (sourate 2, verset 23)

La dernière partie prédit l'incapacité de tous de forger une seule sourate semblable à celles du Coran. Plus de mille quatre cent ans ont passé, et jusqu'à présent, les incrédules n'ont pas apporté une sourate similaire à celles du Coran. Le Coran constitue donc un miracle éternel qui durera autant que durera la vie sur terre.L'Islam et donc éternel car le miracle qui l'apporte l'est.

La fente de la Lune

Ahmad, Boukhari et Moslim rapportent que les Mecquois demandèrent au Messager d'Allah de leur montrer une preuve de sa prophétie. Il leur montra la lune fendue en deux parties.

Mot'em raconte :

« Au temps du prophète, qu'Allah le bénisse et le salue, la lune se fendit en deux : une partie surplombait cette montagne et l'autre surplombait cette autre montagne. »

À ceux qui s'exclamèrent en disant :

« Mohammed nous a ensorcelés »

Le Seigneur répondit en affirmant l'authenticité du message révélé à Mohammed :

« L'heure approche et la lune se fend ! s'ils voient un Signe, ils s'écartent en disant : « c'est une magie continuelle ! » Ils crient au mensonge ; ils suivent leurs passions, mais tout décret est immuable ».

(sourate 54, verset 1/3)

Le débordement de l'eau du puits de Houdaybiya

En l'an 6 de l'Hégire,le message d'Allah se trouvait avec ses compagnons à Houdaybiya. Les hommes avaient épuisé l'eau du puit qui se trouvait en ce lieu jusqu'à la dernière goutte.

Les hommes au nombre demille quatre cent, eurent peur de mourir de soif. Ils se plaignirent auprès du prophète qui dirigea tout de suite vers le puit, s'assit à son bord et implora le Seigneur pour qu'Il donne de l'eau.

Il prit dans sa main une quantité d'eau qu'il utilisa pour se rincer la bouche puis la rejeta dans le puit. Quelques minutes plus tard, le puit remplit leurs gourdes.Le camps tout entier profita de l'eau ; c'étaient les gens de l'allégeance du Radwane agréés par le Seigneur qui en parla dans le verset suivant :

« Dieu était satisfait des croyants quand ils te prêtait serment sous l'Arbre. Il connaissait le contenu de leurs curs. Il a fait descendre sur eux la Sakina. Il les a récompensés par une prompte victoire »[Sourate 48 verset 18]

Le signe de miracle voulait inciter les gens à croire le Message du prophète car il est vraiment le Messager qu'Allah nous a envoyé

Un verre de lait suffit pour désaltérer une multitude de gens

Boukhâri rapporte dans son Authentique - sahih - , d'après Abou Houreyra ce qui suit :

"J'étais tiraillé par la faim, dit Abou Houreyra , au point que je m'appliquais souvent une pierre sur le ventre pour la calmer. Un jour, je me postai sur le passage des Compagnons.

Abou Bakr vint à passer. Je lui demandai l'explication d'un verset du Livre d'Allâh, Puissant et Majestueux, espérant seulement qu'il m'invite avec lui. Je fis de même quand 'Omar passa, mais sans résultat. Vint à passer Abou elQasim ' , Dieu l'a béni et salué, qui reconnut ce qu'il y avait en mon visage et l'état de ma personne.

- Abou Houreyra, dit-il !

- Me voici vers toi, Envoyé d'Allàh, dis-je !

- Rejoins-moi !

Je demandai l'autorisation d'entrer chez lui. Ce qu'il fit. J'aperçus du lait dans un godet.

- D'où vient ce lait, demanda le Prophète - aux gens dans la maison - ?

- C'est la famille d'Un Tel qui nous en a fait don,lui répondirent-ils.

- Abou Hourayra me dit le Prophète .

- Me voici avec toi, Envoyé d'AIIah !

- Va m'appeler les gens de la "Çouffa' .

Les gens de la Çouffa, dit Abou Houreyra, étaient des pauvres, hôtes de l'Islam - dans la Mosquée du Prophète - sans domicile ni biens. Quand un don venait à l'Envoyé d'Allah, il en prenait et leur en envoyait. Mais s'il s'agissait d'aumône, il la leur envoyait en entier, sans y toucher.

Je fus navré, car j'espérais boire de ce lait de quoi me réconforter le reste de ma journée et la nuit suivante. Je me dit: je suis envoyé à ces gens et c'est moi qui les servirai. Restera-t-il rien de ce lait pour moi ?

Mais il fallait bien obéir à Dieu et à Son Prophète et j'allai les appelés. Ils vinrent, et après autorisation, ils s'introduisirent et prirent place.

- Abou Houreyra, me dit le Prophète , prends (le godet) et donne-leur à boire !

J'éxécutai l'ordre. Chaque homme prenait le récipient et buvait à satiété. Ensuite, il le remettait au suivant et ainsi de suite, jusqu'au dernier.

Enfin, je le remis à l'Envoyé d'Allâh , Dieu l'a béni et salu, qui le prit dans sa main. II restait encore du lait. II leva la tête, me regarda et sourit.

- Abou Houreyra, dit-il.

- Avec toi, Envoyé d'Allàh ! - Il ne reste que toi et moi. - Tu dis vrai, Ô Envoyé de Dieu. - Assied-toi et bois, me dit-il. Je m'assis et bus.

- Bois encore, dit-il. Je bus.

- Encore, me dit-il !

Je bus encore. II ne cessa de repéter cela, qu'à la fin je lui dis : je jure par Celui qui t'a chargé de la mission de vérité, que je ne peux plus !

- Passe-moi le godetme dit-il.

II le prit et but du lait qui restait. »

C'est un prodige évident et une confirmation de plus du Messager de Dieu . Jamais un gobelet de lait ne peut rassasier un groupe de personnes affamées, si ce n'est par miracle !

Là, apparaît aussi la grandeur et la noblesse d'âme du Prophète , en ne buvant que le dernier et du même récipient que les pauvres, alors qu'on voit d'autres être dégoûter de ce geste, par orgueil et crainte de contagion. On peut mesurer l'écart énorme qui les sépare de la perfection du Prophète . Ils sont loin de cet exemple parfait !

La Sagesse du Prophète

La Tradition[Sunna] est, après le Coran,la seconde source delégislationen Islam; pour la définir, nous dirions qu'elle se constitue des actes, des paroles de l'Envoyé de Dieu - que la Paix et le Salut soient sur lui -, ainsi que des actes et des paroles d'autrui, qu'il a agréés. Par législation, il faut entendre les prescriptions qui se rapportent à la vie de l'homme, qu'il s'agisse de ses rapportsà ses semblables ou à Dieu.

La Tradition est la concrétisation des préceptes divins contenus dans le Coran; elle met en exergue le modèle que doivent suivre les musulmans cheminant vers Dieu:

« Dis: « Si vous aimez Dieu, suivez-moi pour que Dieu vous aime »

Sourate 3 la Famille d'Imran Verset 31

En effet, vous avez dans le Messager d'Allah un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment.Sourate 33. Les coalisès (Al-Ahzab) Verset 21 « Accrochez-vous à ma tradition »

~ At-Tirmidhî, Abû Dâwud ~

« je vous ai laissé sur une voie éclatante de lumière, sa nuit ressemble à son jour; ne s'en écarte, après moi, que celui qui doit périr » ~ Ibn Mâja ~

La Tradition a la même autorité juridique que le Coran ; le musulman ne peut que s'y conformer [et quand cela est en contradiction avec les lois modernes, le musulman doit-il subir l'humiliante loi moderne tant qu'il ne peut pas appliquer ses lois coraniques archaïques puis retourner à son obscurantisme dès qu'il le peut ?]:

« Dis: « Obéissez à Dieu et à Son Envoyé » S'ils se dérobent, Dieu n'aime pas les dénégateurs » Sourate 3 La Famille d'Imran verset 32

« Ce que l'Envoyé vous a donné, prenez-le; ce qu'il vous a défendu de prendre, n'y touchez pas. » Sourate 59. L'exode (Al-Hasr) Verset 7

La Tradition verbale- Sunna Qawliyya - du Prophète - que la Paix et le Salut soient sur lui -est une niche de sagesses; elle se particularise par son caractère laconique, s'exprimant dans un style concis mais éloquent, car riche de sens sagaces et pénétrants. Elle est dans le Coran équivalente de la sagesse:

« Lui qui a envoyé au sein des illettrés un Envoyé des leurs pour leur réciter Ses Signes, les purifier, leur enseigner lecrit et la sagesse »Sourate 62. Le vendredi (Al-Jumua) Verset 2

C'est ce que confirment nombre de savants et commentateurs du Coran comme Qatâda, AI-Hassan, Muqâtil Ibn Hayyân et Abû Malik.

Le travail des savants musulmans anciens et modernes a consisté à mettre en valeur ces sagesses, les mettant à la portée de la masse des musulmans; ces derniers n'étant pas qualifiés pour saisir le ou les sens du hadith. Une telle tâche exige de posséder une somme de sciences notarmment religieuses, en sus d'une connaissance éclairée de la réalité.

La présente étude - La sagesse du Prophète -se fixe pour objet d'expliquer et de commenter une somme de hadithsqui touchent à tous les volets de la vie du musulman: la foi, le comportement avec l'époux ou l'épouse, les enfants, les parents, le voisin, la responsabilité de l'homme dans la société, la morale, l'éducation, la santé, etc.. L'auteur s'appuie sur le Coran et la Tradition pour dégager des hadiths étudiés tous les sens et toutes les sagesses qui y sont enfouis

Nous espérons que le lecteur puisera dans ces écrits des enseignements qui lui serviront de lumière et de bonne direction dans sa vie personnelle, familialeet sociale. Puisse cette oeuvre le conduire à gagner la proximité de Dieuet Son agrément, Dieu est certes Celui qui entend et exauce Ses créatures humbles aspirant à Lui.

Les actes ne valent que par l'intention

Aime pour les autres ce que tu aimes pour toi-même.
La religion c'est la sincérité
L'attention à Dieu
Liberté individuelle et intérêt de la collectivité
Prescrire le bien et proscrire le blâmable
Prendre garde à l'injustice
Le Tout-Miséricordieux fait miséricorde aux miséricordieux
Miséricorde avec l'enfant et honneur au vieillard
La douceur
La miséricorde envers les animaux et leur protection
Les valeurs morales, fondement de la société
L'éducation des enfants
L'effet moral de la pudeur
L'interdiction de causer du tort à autrui
La bonne parole
Ne t'emporte pas
La responsabilité de l'homme dans la société
Enlever de la voie publique ce qui est nuisible
L'épouse vertueuse
Les droits de l'époux
Les droits de la femme sur le mari
Les droits du voisin
La gentillesse avec les proches parents
La piété filiale
Le doux comportement
La sagacité du croyant
Se détourner de l'inutile
La richesse de l'âme
La fortune et le physique
Les aspects de l'hypocrisie
La trahison

'Umar Ibn AI-Khattâb - qu'Allah soit satisfait de lui - a dit : « J'ai entendu le Messager de Dieu - que la Paix et le Salut soient sur lui - dire : « Les actions ne valent que par les intentions et chacun n'a pour lui que ce qu'il a eu réellement l'intention de faire. Celui qui émigre pour Dieu et Son Messager, son émigration lui sera comptée comme étant pour Dieu et Son Messager. Et celui qui émigre pour acquérir des biens de ce bas-monde ou pour épouser une femme, son émigration ne lui sera comptée que pour ce vers quoiil a émigré »Hâdith rapporté par AI-Bukhârî et Muslim.

Ce hadith sublime montre que les oeuvres sont pesées à la balance de l'intention (Niyya); quand celle-ci est pure, l'oeuvre devient bonne et lorsqu'elle est mauvaise l'oeuvre s'en trouve corrompue.

C'est l'un des hadiths constituant le pivot de l'Islam. Il résume - selon l'Imam Ach-Châfi'î - le tiers de la religion, et se rapportent à lui soixante-dix chapitres de la jurisprudence.

Ainsi l'expression du Prophète - que la Paix et le Salut soient sur lui - « les actions ne valent que par les intentions »,signifie que les oeuvres légales (Char'iyya) pour lesquelles est rétribué le musulman, comme les actes cultuels (Ibâdât) ou d'obéissance, ne sont valables, parfaits, considérables ou acceptables que si les accompagne l'intention pure par laquelle l'on ne recherche que la face de Dieu - Exalté soit-Il -. D'ailleurs, certains savants estiment que ce sens englobe tous les actes, que ceux-ci procèdent du religieux ou du temporel ( Dunyawi ). Tout acte par lequel le musulman vise la proximité de Dieu, peut procurer à celui-ci une récompense.

S'agissant de l'expression du Prophète - que la Paix et le Salut soient sur lui -« Chacun n'a pour lui que ce qu'il a eu réellement l'intention de faire », celle-ci signifie que la part et la récompense qui reviennent à l'homme, demeurent tributaires de son intention. Si celle-ci est bonne et vouée à Dieu exclusivement, l'oeuvre sera agréée et son auteur récompensé. En revanche, si l'intention est mauvaise ou corrompue, l'oeuvre sera elle-aussi mauvaise et son auteur en supportera le péché. Donnons quelques exemples qui illustrent nos propos :

Celui qui tue délibérément un homme est à son tour tué, et subit le jour du jugement dernier un châtiment douloureux.

Celui qui, par erreur, tue un homme paye le prix de sang et n'encourt aucun châtiment dans la vie ultime.

Celui qui formule l'intention de faire du bien, mais en est empêché, en sera récompensé.

Celui qui veut faire du mal, mais s'en abstient, par crainte de Dieu, Dieu le rétribue pour cela.

Celui qui veut faire du mal, mais en est empêché, supporte un péché.

L'intention a été instituée pour distinguerl'acte adoratif ('Ibâda) de lasimple habitude ('Âda) ou encore pour différencier les degrés des actes cultuels.

Exemple du premier cas: s'asseoir dans la mosquée peut avoir pour finalité la recherche du repos ou la retraite spirituelle (l'tikâf). Ce qui distingue l'adoration de la simple habitude c'est l'intention. Il en va de même du lavage du corps qui peut être accompli pour simplement laver le corps ou pour lever l'état d'impureté, à titre adoratif.

Exemple du second cas: l'intention hiérarchise les actes cultuels; car l'on peut accomplir - par exemple - deux unités de prière pour s'acquitter de la prière canonique du matin (Subh) ou simplement de la prière surérogatoire (Sunna).

L'intention a été instituée également pour que l'oeuvre soit vouée entièrement à Dieu. En effet le croyantse doit de viser par ses oeuvres l'agrément divin., Il doit veiller à ce que ses oeuvres soient à l'abri des passions, de la recherche de la satisfaction de l'égo, c'est ainsi qu'il peut espérer une grande récompensede la part de Dieu.

En tant que consécration de l'oeuvre à Dieu, l'intention a été évoquée, dans le Coran, par le biais de la recherche sincère du visage de Dieu. Dieu dit:

« Reste en la compagnie de ceux qui, matin et soir, invoquent leur Seigneur en désirant Sa face »

Sourate 18. La caverne (Al-Kahf) Verset 28

Ailleurs, le Coran utilise le terme « Ibtighâ' » (recherche) pour parler de l'intention pure:

« Ne donnez que poussés par le désir de la face de Dieu »

Sourate 2. La vache (Al-Baqarah) Verset 272

Ainsi toute oeuvre qui n'est pas exclusivement vouée à Dieu, ne peut être agréée et son auteur récompensé.. Abû Mûsâ - qu'Allah soit satisfait de lui - a rapporté l'événement suivant :

« Un homme vint trouver le Messager de Dieu - que la Paix et le Salut soient sur lui -et lui demanda : « Lequel de ces trois combattants combat sur le chemin de Dieu: l'homme qui combat pour le butin, l'homme qui combat pour la réputation ou l'homme qui combat par ostentation ? »

Le Messager de Dieu - que la Paix et le Salut soient sur lui - dit: « Celui qui combat pour que la parole de Dieu soit. la plus haute, c est celui-là qui combat sur le chemin de Dieu »(AI-Bukhârl et Muslim).

Donc, l'intention pure par laquelle n'est recherché que le visage de Dieu constitue l'un des aspects dela sincérité envers Dieuet le signe de la validité de la foi et des actes. C'est ce qu'exige, d'ailleurs, Dieu de Ses serviteurs:

« On leur avait seulement ordonné d'adorer Dieu comme de vrais croyants qui lui rendent un culte pur »

Sourate 98. La preuve (Al-Bayyinah) Verset 5

Abandonnerl'ostentation dans les actes adoratifs, est un signe de sincérité vis-à-vis de Dieu, l'ostentation étant la recherche à travers I'oeuvre d'une autrefinalité que Dieu.

La sincéritédans les actes constitue une règle générale à laquelle si les gens viennent à se conformer, l'état de la communauté, islamique se réformera et les musulmans mèneront dès lors une vie agréable et prospère.

La sincéritédu commerçant, par exemple, envers Son seigneur revient à ce qu'il fasse montre de miséricorde envers les gens lorsque ceux-ci sont dans une mauvaise passe, se satisfaisant d'un minimum de profits et se gardant de monopoliser les denrées alimentaires nécessaires.

La sincéritéde l'ouvrier dans son travail fait accroître la production et généraliser le bien.

La sincéritédes détenteurs du pouvoir, envers Dieu, remettrait leurs pays sur la voie de la réforme et ferait le bonheur et le succès de leurs peuples.

La sincéritédes riches les empêcherait lorsque viennent les temps difficiles, de se montrer ladres alors que leurs concitoyens succombent sous le poids de l'indigence et des maladies.

La deuxième partie du hadith met en exergue la place de l'intention, laquelle détermine le sort des oeuvres. Le Prophète - que la Paix et le Salut soient sur lui -dit:« Celui qui émigre pour Dieu et Son Messager, son émigration lui sera comptée comme étant pour Dieu et Son Messager »Le terme « hijra » (émigration) consistait à l'origine à ce que les musulmans faibles quittent un pays que dominent polythéisme, impiété et oppression pour la terre de I'Islam(Dar-Al-Islâm) ou un pays où ils ne sont pas inquiétés du fait de leurs convictions religieuses.

C'est ce que les musulmans premiers avaient fait en fuyant la persécution qu'ils subissaient à la Mecque. Ils ralliaient Médine où l'Etat islamique premier était en phase de genèse. Cette émigration renfermait certes une récompense immense, mais le Prophète - que la Paix et le Salut soient sur lui -montre ici qu'elle dépendant de la nature de l'intention de l'émigrant. Celui qui émigreà la demeure de l'Islam par amour pour Dieu et Son Envoyéet par désir de s'initier à l'Islam et que la parole de Dieu soit la plus haute, celui-là est en vérité l'homme qui émigre vers Dieu et Son Envoyé. Et qu'il lui suffise comme honneur et gloire d'obtenir la récompense consécutive à son intention.

A la fin du hadith, le Messager de Dieu - que la Paix et le Salut soient sur lui - dit: « Et celui qui émigre pour acquérir des biens de ce bas-monde ou pour épouser une femme, son émigration ne lui sera comptée que pour ce vers quoi il a émigré.»C'est-à-dire que celui dont l'émigration a pour seul but d'obtenir un profit matériel, un bien relatifau monde d'ici-bas ou pour épouser une femme, son émigration ne lui sera comptée que pour ce vers quoi il a émigré. Autrement dit aucune rétribution ne découle de son action.

A ce sujet, l'on rapporte l'histoire d'un musulman qui a émigré de la Mecque à Médine; celui-ci quitta la demeure des négateurs dans le seul but d'épouser une femme appelée Umm Qays, c'est pourquoi il fut appelé l'émigrant d'Umm Qays.

Il s'ensuit que celui qui accomplit lepèlerinage à la Maison de Dieu par pure ostentation, ne récoltera aucune récompense, contrairement au pèlerin sincère aspirant à la proximité de Dieu et à la rémission de ses péchés; à celui-ci, Dieu, s'Il le veut, agrée le pèlerinage et l'en rétribue.

Certains savants estiment que celui qui accomplit ses ablutions pour se rafraîchir ou jeûne dans un but thérapeutique (parce qu'il veut se mettre à la diète), recherchant par la même occasion la proximité de Dieu, ni ses ablutions ni son jeûne ne sont valides, car ayant associé à Dieu autre que Lui ; or les actes doivent être consacrés exclusivement à Dieu.

En somme, en Islam, les oeuvres ne valent pas par leur forme, mais par la bonne intention les générant, celle vouée à Dieu. Nul doute qu'il s'agit là d'un principe sublime, procédant du comportement idéal, qui confère aux oeuvres éminence et leur fait gravir les degrés de la perfection. Ce principe débarrasse les oeuvres, en même temps, des passions, de toute mauvaise envie ainsi que de toute forme d'ostentation. C'est dire que lorsquen'est recherché que Dieu, les intentions en deviennent pures, les coeurs unis, le bien se généralise et les musulmans se tournent tous vers la même finalité:oeuvreren conformitéavec ce que Dieu agrée, or Dieu n'ordonne à l'homme que ce qui renferme pour lui du bien, Dieu se passant des créatures.

Le Tout-Miséricordieux fait Miséricorde aux miséricordieux

Jâbir Ibn 'Abdallâh a rapporté que le Messager de Dieu a dit: « Celui qui n'est pas clément avec les autres, Dieu n'est pas clément avec lui »[ Rapporté par Al-Bukhâri ]

'Abdallâh Ibn 'Amrû a rapporté que le Messager de Dieu a dit: « Ceux qui sont cléments avec les autres, Dieu est clément avec eux ; soyez cléments avec les créatures, Celui qui est aux cieux vous sera clément » [ Rapporté par At-Tirmidhî ]

L'Islam est la seule religion à avoir autant insisté sur l'obligation pour l'homme d'être clément avec les autres, car la clémence est absolument la plus noble des qualités humaines, et d'elle découlent beaucoup de vertus.

Car si les hommes se faisaient miséricorde, il n'y aurait ni malheureux ni déshérité. Si les hommes se faisaient miséricorde, ils ne feraient pas couler leur sang à flots, ne se querelleraient pas, ne se tourneraient pas vers les tribunaux aux fins de trancher leurs différends, aucun individu ne subirait un mal ou une nuisance ; la paix régnerait sur Terre et la quiétude gagnerait les âmes.

C'est parce que la miséricorde fait défaut aux coeurs que l'humanité souffre autant du désordre et des conflits; et c'est parce que le sentiment de miséricorde subsiste encore qu'il y a encore de la noblesse et que les gens consentent au sacrifice.

Dieu - Exalté soit-Il - est la source de toute miséricorde et Il s'est décrit comme miséricordieux dans le Coran :

« Le Plus Miséricordieux parmi les miséricordieux »

[ Sourate 12. Youssouf " Joseph " Verset 92 ]

« Ma miséricorde embrasse toute chose »

[ Sourate 7. Al Araf Verset 156 ]

« Votre Seigneur s'est imposé la Miséricorde à Lui-même »

[ Sourate 6. Al Anam " Les Bestiaux " Verset 54 ]

« Le Tout-Miséricordieux, Le Très-Miséricordieux »

[ Sourate 1. Al Fatihah " L'Ouverture " Verset 3 ]

Le Messager de Dieu a décrit d'une manière éloquente la grandeur de la miséricorde divine en disant :

« Dieu a divisé la miséricorde en cent parties. Il en a retenu auprès de Lui quatre-vingt-dix neuf et fait descendre sur terre une seule. C'est grâce à cette partie que toutes les créatures sont clémentes les unes envers les autres, au point que la jument soulève son sabot pour ne pas blesser son poulain » [ Al Boukhari ]

Le Messager de Dieu veillait, dans ses exhortations, à enraciner le sentiment de miséricorde, envers tous les gens, qu'ils soient croyants ou non, dans les coeurs de ses disciples. Il disait notamment:

« Dieu prend en miséricorde ses seuls serviteurs miséricordieux »

( Unanimement reconnu authentique )

De même, Il a beaucoup mis en garde contre le défaut de miséricorde dans le coeur. Il dit:

« Dieu châtie ceux qui, dans ce monde, font souffrir les hommes »

( Muslim )

Dans un autre hadith, il dit:

« La miséricorde n'est retirée qu'à l'homme malheureux »

( Abû Dâwud, At-Tirmidhî )

Participe de la grandeur de la sagesse prophétique son appel à observer la clémence même avec les animaux, montrant la récompense qui revient aux miséricordieux parmi les créatures ainsi que le châtiment qui attend les gens aux coeurs durs.

La miséricorde a toujours été le fondement des religions révélées; tous les Prophètes y ont appelé. C'est pourquoi un coeur dénué de miséricorde ne peut être empli de sentiments religieux, ce qui finit par effacer toute trace de religion elle-même.

Miséricorde avec l'Enfant et Honneur au Vieillard

Anas Ibn Mâlik a dit: « Un vieillard est venu voir le Prophète , mais les gens présents mirent beaucoup de temps à lui céder le passage. Le Prophète dit alors : « Ne fait pas partie de notre communauté celui-là qui ne se montre pas clément avec notre petit et n'honore pas notre grand »(At-Tirmidhî).

Le Prophète , dans ce hadith, désavoue ceux de sa communauté qui ont le coeur dur, ne prennent pas en pitié les enfants ni n'honorent les gens plus âgés qu'eux.Car un tel agir ne procède pas de la Tradition (Sunna), la bonne orientation, la voie et la morale qui sont celles du Prophète et de la communauté qui est la sienne. En disant: « Ne fait pas partie de notre communauté celui-là ... », le Prophète n'entend pas l'exclusion de l'auteur de ce comportement, désavoué par lui, de la communauté islamique, mais cette expression a pour seul but de montrer la gravité de son action et de le menacer.

L'enfant, pour devenir un bon citoyen, a besoin que l'on soit, à son égard, miséricordieux et bienveillant. Car le négliger, être dur avec lui et le priver d'amour alors qu'il en a tellement besoin,peut le conduire vers le chemin de la déviance et de la délinquance, emprunté par les criminels. La perversion de ceux-ci est en grande partie due au défaut d'un comportement doux et bienveillant à leur égard.

Il est à remarquer ici que le fait de ne pas assurer à l'enfant une bonne éducation et une instruction utile, l'abandonnant à la rue et à la mauvaise fréquentation, est de la part des parents un comportement dénué de la clémence recommandée par le Prophète .

De même, il est inhumain de confier à l'enfant des tâches insupportables pour lui ou de le corriger avec une main lourde.

Plus l'on apporte de la bienveillance, du soin, de la douceur à l'enfant, plus l'on contribue à faire de lui un bon citoyen.

Du reste,l'Envoyé de Dieu a désavoué le comportement de l'homme qui tient à l'égard de ses propres enfants un comportement rigide. C'est ce qu'affirme le hadith suivant rapporté par Abû Hurayra :« Le Messager de Dieu emdrassa une fois son petit fils Al-Hassan Ibn 'Ali en présence de Al-Aqra' Ibn Habis qui lui dit: «J'ai une douzaine d'enfants et je n'en ai jamais embrassé un seul». Le Messager de Dieu le regarda et lui' dit: « Celui qui n'est pas clément avec les autres, Dieu n'est pas clément avec lui »( unanimement reconnu authentique )

Autrement dit, celui-ci n'est pas digne que Dieu lui fasse miséricorde, surtout s'il n'est pas clément et compatissant envers ses enfants.

D'ailleurs la prévenance envers l'orphelin participe de cette miséricorde due à autrui, c'est pourquoi l'Islam a-t-il montré beaucoup d'intérêt pour celle-ci. Dieu ne dit-Il pas:

« Quant à l'orphelin, ne l'opprime pas »

[ Sourate 93. Le jour montant (Ad-Duha). verset 9 ]

De son côté, le Messager de Dieu , montrant la rétribution qui échoit à celui qui prend en charge un orphelin, dit: « Celui qui entretient l'orphelin (qu'il soit ou non de sa famille), nous sommes moi et lui, dans le Paradis comme ces deux doigts ». Et il groupa son index et son majeur puis les sépara »(Al-Bukhârî).

Dans ce hadith que nous étudions présentement, le Messager de Dieu dit: « Et n'honore pas notre grand». Les personnes plus âgées que nous ainsi que les vieillards ont droit au respect et aux honneurs.Violer ce droit est un signe de manque de fidélité et d'impolitesse pouvant conduire à l'irrespect des droits des gens. Car la génération montante a une dette envers les vieillards, et c'est faire preuve d'ingratitude que de ne pas les honorer.

Par ailleurs, le Messager de Dieu incite au respect des personnes âgées. Il dit à ce propos : « Il n'est pas un jeune homme qui n'honore un vieillard à cause de son âge, auquel Dieu ne destine, sur ses vieux jours, quelqu'un qui l'honorera pour la même raison » (At-Tirmidhî).

Le respect dû à la personne âgée consiste à l'écouter attentivement, notamment lorsqu'elle nous prodigue des conseils, à satisfaire ses besoins, à ne pas parler avant elle ni marcher devant elle, à lui consacrer toutes formes de respect et à ne pas la blesser par des mots inconvenants.

De ce qui précède, il ressort que l'Islam prend en haute considération les enfants ainsi que les personnes âgées et qu'il dirige les musulmans vers le bien, cela aux fins d'établir une société vertueuse et solidaire où sont préservés les droits de tous, de quelque âge qu'ils soient.

La Douceur

Jâbir Ibn 'Abdullâh a rapporté que le Messager de Dieu a dit:« Quiconque est privé de douceur, est privé de tout bien »(At-Tirmidhî)

'Â'icha épouse du Prophète a rapporté, quant à elle, que le Messager de Dieu a dit: « Dieu est Doux et Il aime la douceur. Il octroie en contrepartie de la douceur, ce qu'Il n'octroie point en contrepartie de Sa rigueur ni d'aucune autre qualité »(Musilm)

'Â'icha rapporte également que le Prophète a dit: « Dieu aime la douceur en toute chose »(Al-Bukhârî).

Elle rapporte aussi de lui : « Il n'est rien qui ne soit embelli par la douceur, il n'est rien qui, privé de la douceur, ne soit terni»(Muslim).

Linguistiquement parlant, « Ar-rifq »désigne la sociabilité et la délicatesse dans le comportement, et est antinomique de la rigueur et de la violence. La douceur est une manière d'être avec les gens ainsi qu'avec les animaux; c'est un caractère agréable qui est source de beaucoup de bien, ainsi celui qui en est privé se voit priver de tout bien. En outre,la douceur apporte à l'homme ce qu'il ne peut, par d'autres voies, obtenir.

Nul doute que cette recommandation prophétique constitue pour les générations un bon enseignement et une sublime orientation d'où découle un bien abondant.

Nous ne manquons pas ici de souligner que ces hadiths appelant à user de douceur constituent une école pour la psychologie moderne qui consacre la douceur et récuse la violence et la rigueur. En ce sens, les recommandations du Prophète ont devancé ce qui a été apporté, dans les temps modernes, en matière d'éducation.

Il est à rappeler enfin que la douceur s'observe et dans les relations humaines et dans le traitement des animaux; c'est ce que nous nous emploierons à mettre en évidence dans l'étude du hadith suivant.

Ne t'emporte pas

Abu Hurayra a rapporté qu'un homme dit au Prophète :

« Fais-moi une recommandation »,

« Ne te mets pas en colère »lui répondit-il.

L'homme réitéra sa demande plusieurs fois,

et le Prophète de lui répondre à chaque fois :

« Ne te mets pas en colère. »

( hadith rapporté par Al-Bukhârî ).

Ce noble hadith constitue la preuve évidente que le Prophète avait reçu le don de parler en peu de mots, mais riches en sens et tout de sagesse emplis. En effet, la colère renferme tout le mal et est source du malheur.

Le Prophète répéta à plusieurs fois:« Ne te mets pas en colère », parce que la colère prive l'homme de sa raison, or celui qui est privé de sa raison s'expose au danger, dans tous ses actes, la raison perdant de son efficacité sous l'emprise de la colère.

Les causes de la colère sont multiples : La maladie, la faiblesse dans la constitution, le travail éreintant, le manque de sommeil, l'excès dans le luxe, la haute sensibilité aux événements qui sont en vérité insignifiants, la perméabilité aux « on-dit »ou à la médisance, mais aussi la défiance, l'humiliation ou l'offense subite.

Victime de la colère, l'homme perd son bon sens et sort hors des gonds. D'aucuns profèrent toutes sortes d'injures, voire des impiétés; parfois même, la colère donne lieu à une légèreté dans le comportement, suscite l'hostilité entre membres de la même famille et amis. Il est des cas où le coléreux recourt à la violence et va jusqu'à verser le sang. C'est pourquoi la colère est terriblement mauvaise et son danger considérable.

La colère nuit également à la santé du coléreux, car provoquant l'aggravation de la tension artérielle et l'accélération du rythme cardiaque. L'emportement peut même causer l'éclatement des nerfs cérébraux ou la crise cardiaque lorsque celui-ci est cardiaque.

D'où la vive mise en garde contre la colère et la considération, par le Prophète , de la maîtrise de soi comme marque d'héroïsme. Le Prophète a dit :

« Le fort n'est pas celui qui terrasse les gens dans la lutte,

mais Ce fort est celui qui reste maître de fui-même dans la colère. »(Al-Bukhârî).

Emanant du Prophète , cette parole est venue nier que la robustesse et la capacité de terrasser l'adversaire soient chez l'homme symbole de force, comme le croient les gens. Elle établit que la force authentique consiste à se maîtriser lorsque l'on s'emporte.

Du reste,le noble Corancompte, parmi les traits de caractère des croyants, la mansuétude, la magnanimité envers les injustes, ainsi que la maîtrise de soi, laquelle met à l'abri de l'esprit de vengeance. Dieu dit:

qui évitent [de commettre] des péchés les plus graves ainsi que les turpitudes, et qui pardonnent après s'être mis en colèreSourate 42. Achoura " la Consultation " verset 37

De même, le Coran considère que l'une des qualités majeures des pieux à qui est réservée la félicité dans la vie ultime, c'est la maîtrise de la colère et le pardon accordé par eux à ceux qui les offensent. Dieu exalté dit:

qui dépensent dans l'aisance et dans l'adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui - car Allah aime les bienfaisants - . et pour ceux qui, s'ils ont commis quelque turpitude ou causé quelque préjudice à leurs propres âmes (en désobéissant à Allah), se souviennent d'Allah et demandent pardon pour leur péchés - et qui est-ce qui pardonne les péchés sinon Allah? - et qui ne persistent pas sciemment dans le mal qu'ils ont fait. Ceux-là ont pour récompense le pardon de leur Seigneur, ainsi que les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Comme est beau le salaire de ceux qui font le bien! Sourate 3. Al Imran " La Famille d'Imran " verset 134-136

L'on a rapporté qu'une servante de l'imam Zayn Al-'Âbidîn Ibn Al-Husayn , un broc à la main, versant de l'eau sur les mains de son maître, fit tomber par inadvertance le broc dans la bassine, l'eau éclaboussa le visage de Zayn Al-'Âbidîn qui se tourna vers elle en colère; c'est alors qu'elle récita cette parole de Dieu : Pour ceux qui maîtrisent leur colèreIl dit: « Je l'ai maîtrisée »Elle ajouta:Ceux qui pardonnent aux hommesIl dit: « Que Dieu te pardonne! »Elle dit: Dieu aime ceux qui font le bienIl dit: « Va, tu es libre pour Dieu ! »

Cette servante est étonnante ! Sa connaissance du Coran est grande et elle a l'esprit de répartie, car aussitôt qu'elle sentit venir la colère de l'imam Zayn Al-'Âbidîn , elle le renvoya à la parole de Dieu . La réaction immédiate et soumise de l'imam, aux versets coraniques, nonobstant sa colère et son irritation, est non moins merveilleuse. Il fut tellement touché qu'il affranchit sa servante, alors qu'il lui aurait suffi comme marque de noblesse de caractère de lui pardonner.

Le remède de la colère

Selon Sulaymân Ibn S_urad :

« Deux hommes s'insultaient, en présence du Prophète . L'un d'eux, injuriait l'autre si violemment que le visage de celui-ci s'empourpra de colère, Le Prophète dit :«Je connais une parole qui fera disparaître sa colère s'il la prononce. C'est : « Je demande refuge auprès de lieu contre Satan le lapidé. »(Rapporté par les auteurs des Sunans).

De même, Abû Dharr a rapporté: « Le Messager de Dieu nous a dit : « Que celui d'entre vous qui se met en colère s'assoit s'il est debout; si sa colère ne se dissipe pas, qu'il s'allonge sur le côté. »(Abû Dâwud et Ahmad).

Selon `Atiyya As-Sa'dî , le Messager de Dieu a dit: « La colère vient de Satan. Et Satan a été créé de feu. Or rien n'éteint le feu si ce n'est l`eau. Que celui d'entre vous qui se met en colère fasse ses petites ablutions. »(Abû Dâwud).

Il nous incombe de méditer sur ces sages paroles du Prophète ; combien serions-nous inspirés si nous les appliquions à nous-mêmes et en tirions profit, surtout à l'époque qui est la nôtre où beaucoup, la fragilité des nerfs aidant, ne maîtrisent pas leur colère.

Dans un autre hadith, le Prophète dit que Satan coule dans les veines de l'homme. En recommandant au coléreux de faire ses ablutions mineures pour dissiper le feu de la colère, le Prophète détourne son attention de l'objet de la colère; ainsi les ablutions finies, se détend-t-il et sa tension baisse-t-elle, ce qui le met à l'abri des comportements inconséquents et des initiatives effervescentes.

L'Epouse Vertueuse

" Seigneur, donne-nous, en nos épouses et nos descendants, la joie des yeux, et fais de nous un guide pour les pieux "

[ Sourate 25. Le discernement (Al Furqane) Verset 74 ]

Abû Hurayra-qu'Allah soit satisfait de lui - a rapporté quele Messager de Dieu - que la Paix et le Salut soient sur lui - a dit: « On épouse la femme pour l'une des quatre qualités suivantes: sa richesse, sa noblesse, sa beauté ou sa piété; [Il n'existe pas de femmes intelligentes chez les musulmans ?] choisis donc celle qui est pieuse, périsse ta fortune si tu n'agis pas ainsi. »(Al-Bukhârî et Muslim).

Le but premier du mariage est depermettre la création de la famille modèle et partant la société modèle. Le mariage est une loi de la vie et l'un des signes de la toute Sagesse divine. Dieu dit:

« Parmi Ses signes, Il a créé pour vous, tirées de vous, des épouses afin que vous trouviez auprès d'elles le calme et le gîte. Entre elles et vous Il a suscité affection et bonté. En vérité, il y a en cela des signes certains pour des gens qui réfléchissent. »[ Sourate 30. Les romains (Ar-Rum). Verset 21 ]

Le calme et le gîte (Sakan)figurent ici la quiétude intérieure, celle du coeur, de l'âme (Rûh)et de l'esprit (Nafs); ainsi les époux retrouvent-ils, l'un auprès de l'autre, repos pour l'esprit et paix pour le coeur, sans compter la tendresse et la miséricorde. Le mariage n'est donc pas une transaction commerciale et un assouvissement d'un plaisir tout éphémère, mais bien un gîte, un amour et une bonté qui engendrent une progéniture pieuse.

Il convient de s'arrêter un instant sur l'expression coranique « Entre elles et vous II a suscité affection et bonté », laquelle souligne que les deux époux se doivent d'observer ces sens sublimes dans leur vie de couple et de faire de l'affection (Mawadda)et de la bonté (Rahma)deux piliers fondamentaux; ils s'assurent ainsi bonheur et félicité.

Les raisons du choix de l'épouse diffèrent, il est vrai, d'un homme à un autre; certains ne recherchent que la femme riche, d'autres la femme belle, d'autres encore la femme de lignée noble, mais le Messager de Dieu - que la Paix et le Salut soient sur lui - recommande à celui aspirant au mariage de prendre la femme pieuse; autrement dit la femme incarnant les bons caractères et les bonnes vertus. Cela implique pour celle-ci d'être au fait des droits de Son Seigneur, de son époux et de ses enfants.

Nous nous arrêterons maintenant, pour les analyser, sur les autres raisons qui déterminent le choix de l'épouse :

La richesse

Aspirer à convoler avec une femme seulement parce qu'elle est riche et sans regard pour ses qualités morales procédant de la religion, c'est faire un mauvais choix. Les biens ne peuvent faire le bonheur de l'homme, surtout lorsque ceux-ci participent de la seule fortune de l'épouse. L'homme qui convoite les biens de sa femme s'épuise beaucoup; la quiétude psychologique lui fait défaut et cause aussi le malheur de sa femme ; c'est que la dignité de l'homme ne se réalise que s'il ressent que c'est lui qui assure les besoins et de sa femme et du foyer [ce ne serait pas un peu macho, par hasard ?]; de même la femme n'apprécie pas beaucoup que son mari compte et lorgne ses propres biens. Une telle conduite, venant du mari, crée souvent des différends qui aboutissent au divorce.

La beauté

Ne choisir une épouse que parce qu'elle est belle, sans considération ni de sa religion ni de sa morale, est également une erreur,la beauté de la femme ne faisant pas nécessairement le bonheur de l'homme. Qui plus est, la beauté peut même être, parfois, source de malheur et d'affliction pour l'homme. Une beauté qui ne s'accompagne pas de religion pour la préserver, peut être pour le mari un fardeau plus qu'une source de jouissance; la beauté de la femme peut l'emplir d'orgueil, d'infatuation, de hauteur envers son mari ou l'exposer à beaucoup de causes de tentation (Fitna)qui minent le foyer ou encore la conduire à dissiper les biens dans l'acquisition de vêtements et de parures pour satisfaire l'illusion de sa beauté. Voilà pourquoi le Messager de Dieu - que la Paix et le Salut soient sur lui - a dit:

« N''épousez pas les femmes pour leur seule beauté, car il se pourrait que la beauté les perde; n'épousez pas non plus les femmes seulement pour leur richesse, car il se pourrait que la richesse les rende injustes; épousez-les plutôt en misant sur la piété. Une esclave noire aux narines percées, mais pieuse, est bien meilleure. »(Ibn Mâja).

La pire erreur que puisse commettre un homme, c'est d'élire pour épouser une femme belle, mais issue d'une famille aux moeurs corrompues, méprisant religion et morale; cela représente une grave menace pour la vie conjugale ainsi que pour la réputation du mari, sa femme ressemblant par le caractère et les moeurs à sa famille. C'est pourquoi le Messager de Dieu - que la Paix et le Salut soient sur lui - a mis en garde contre cela:

« Gardez-vous de la belle apparence au fond mauvais; on demanda: « Qu'est-ce que la belle apparence au fond mauvais ? » Il dit: « C'est la femme belle aux origines mauvaises. »(Ad-Dâraqutnî et Ibn 'Adiyy).

La femme noble

Epouser une femme pour ses nobles origines n'est pas une garantie pour l'homme du bonheur conjugal.Bien des femmes issues de grandes familles sont de caractère difficile; elles sont source de peine et de malheur du fait de leur hauteur, s'enorgueillissant de leur noblesse ou de leur origine sociale.

Cela les amène à rappeler souvent à leurs époux quelles ont fait montre de modestie en acceptant de les épouser et qu'elles auraient pu avoir de bien meilleurs époux. Un tel comportement porte atteinte à la dignité de l'époux, l'emplit de honte et le couvre d'opprobre. [parce que bien entendu jamais un homme n'agirait de même envers unne femme, c'est connu !]

A ce sujet, Ma'qil Ibn Yasâr - qu'Allah soit satisfait fe lui - a rapporté qu'un homme vint trouver le Messager de Dieu - que la Paix et le Salut soient sur lui - et lui dit:

« J'ai trouvé une femme aux origines nobles, cependant elle n'enfante pas, puis je l'épouser? » le Prophête de Dieu - que la Paix et le Salut soient sur lui - le lui déconseilla. L'homme revint vers lui une deuxième et une troisième fois et réitéra la même demande et le Prophête - que la Paix et le Salut soient sur lui l'en dissuada et finit par dire: « Epousez la femme aimante qui donne beaucoup d'enfants, car, le Jour de la Résurrection, je tirerai fierté de votre nombre. »(An-Nasâî).

La femme aimante (Wadûd)est celle dont l'amour procède d'un attachement spirituel plus que charnel à son époux ; les signes de cet amour sont l'humilité et le désir de se sacrifier pour son époux en toute douceur et affection.

La femme pieuse

Choisir la femme parce qu'elle est pieuse constitue un élément fondamental du bonheur et de l'établissement d'une famille heureuse. Cela parce que la mère est une« école »qui exerce un impact important sur les enfants : sous l'aile protectrice de la mère, ceux-ci grandissent, d'elle ils tiennent leur instruction et ils s'imprègnent de son caractère. Lorsque la mère est bonne, intègre, sagace et organisée, les enfants grandissent en se conformant à ses nobles caractères ; ils feront le bonheur des parents et seront, plus tard, utiles à la nation qui est la leur.

Le poète Hâfiz Ibrâhîm a raison de dire:

La mère est école; lui prodiguer savoir et morale c'est préparer un peuple aux nobles origines.

Mais si la piété fait défaut à la femme, les enfants en pâtiront; ses orientations mauvaises seront pour eux source de perdition. Les enfants échoueront dans leur vie et deviendront pour les parents, du fait de leurs méfaits, cause de malheur.

De tout cela, il ressort que la femme pieuse est le meilleur don que puisse recevoir un homme. Le Messager de Dieu- que la Paix et le Salut soient sur lui - a raison de dire:

« La vie ici bas est une simple jouissance,

or la meilleure jouissance de la vie d'ici bas c'est la femme pieuse. »(Muslim).

Aussi l'homme se doit de rechercheren premier lieu l'épouse pieuse pour assurer le bonheur conjugale. Rien ne lui interdit après cela de viser les qualités qu'il aime voir chez son épouse: richesse, beauté et noblesse. [mais surtout pas intelligence, on ne sait jamais : elle risquerait d'abandonner l'islam !]

La Piété Filiale

`Abdullâh Ibn Mas'ûd a dit: « J'ai demandé au Prophète : " Quelle est l'oeuvre la plus aimée de Dieu ? » Il dit : «La prière à son heure.» Je dis: « Et puis ? » Il dit: « La piété filiale.» Je dis: « Et puis ? » Il dit: « Le combat sur la voie de Dieu . » (Al-Bukhârî et Muslim).

Dans le hadith précédent, nous nous sommes attachés à mettre en évidence l'importance du respect dû aux liens de parenté et comment Dieu les met sous Sa protection, demeure lié à celui qui les respecte et rompt avec celui qui les brise.Il va de soi que les père et mère méritent plus que quiconque ce respect; c'est pourquoi il convient d'être bon en premier lieu envers eux et de les traiter avec beaucoup de bienveillance et de prévenanceen raison de la grande dette que l'on a à leur égard.

Dans le présent hadith, la piété filiale (Birru Al-Wâlidayn)est considérée parmi les oeuvres les plus éminentes et les plus méritoires, le Messager de Dieu montrant quela rétribution qui s'ensuit vient en deuxième rang après celle de la prière, un des piliers fondamentaux de l'Islam, et allant jusqu'à lui accorder préséance sur le combat sur la voie de Dieu(Jihâd).

La bienveillance et l'honneur réservés à la mère sont cependant plus grands que ceux dus au père; L'on a rapporté qu'« Un homme vint chez le Messager de Dieu et lui dit: « O Messager de Dieu ! Quel est celui qui mérite le plus que je lui tienne compagnie ? » Il dit: « Ta mère. » « Et qui encore ? » Il dit : « Ta mère. » Il dit : « Et qui encore ? » Il dit : « Ta mère. » Il dit : « Et qui encore ? » Il dit: « Ton père. »(Al-Bukhârî et Muslim).

On rapporte également que Jâhima est venu voir le Prophète et lui dit:

« O Messager de Dieu ! je désire m'engager dans le combat sur la voie de Dieu , c'est pourquoi je viens te consulter. » Il lui dit : « Ta mère est encore en vie ? » Il dit : « Oui » Il lui dit : « Demeure auprès d'elle, car le Paradis est à ses pieds. »(An-Nasâî).

De même, Al-Barâ' Ibn 'Âzib a dit:

« La tante maternelle est comme la mère. » (At-Tirmidhî).

Par ailleurs, le Messager de Dieu a montré la haute position du géniteur et la nécessité de le respecter, en liant son agrément et son mécontentement au contentement et au courroux de Dieu :

« La satisfaction du Seigneur découle de celle du géniteur

et Son mécontentement de celui du géniteur. »(At-Tirmidhî).

On rapporte qu'un homme vint voir le Messager de Dieu et lui dit:

« O Messager de Dieu ! J'ai des biens et des enfants, or mon père dilapide mes biens ! » Il lui dit : « Tu es à ton père ainsi que tes biens. Vos enfants sont votre meilleure acquisition; mangez donc de ce que vos enfants acquièrent. »(Abû Dâwud, Ibn Mâja et Ahmad).

L'on rapporta aussi qu'un

« homme vint au Messager de Dieu et lui dit: «Je te fais acte d'alégeance à l'exil ( à Médine ) et au combat sur la voie de Dieu dans l'espoir d'un salaire de Dieu » Il lui dit: «As-tu l'un de tes parents encore en vie ? » Il dit : « Oui, les deux même. » Il dit: « Retourne auprès de tes parents et tiens-leur bonne compagnie ! » [tu ne seras pas assez fanatique pour mon service] (Muslim).

Et si le Messager de Dieu fait de la piété filiale le meilleur moyen d'accéder à la proximité de Dieu , il considère en revanche l'ingratitude envers les père et mère comme un péché majeur:

« Les péchés majeurs sont : L'associationnisme, l'ingratitude envers les père et mère,

le meurtre et le faux serrnent. »(Al-Bukhârî).

Le Messager de Dieu consacre même un hadith pour interdire l'ingratitude envers la mère, ce qui s'explique par le fait que l'on est souvent porté à la négligence à l'égard d'elle plus que vis-à-vis du père. Il dit :

« Dieu vous a interdit l'ingratitude avec vos mères. »

(Al-Bukhârî et Muslim).

Parmi les formes de méconnaissance des géniteurs, nous citerons l'agression physique, les insultes, leur imposer plus qu'ils ne peuvent comme le fait de leur réclamer souvent de l'argent, voire les menacer pour en obtenir même lorsqu'ils n'ont pas les moyens, et la négligence par les enfants aisés de leurs parents pauvres et nécessiteux.

Parmi les spectacles douloureux, notons le fait que beaucoup d'enfants ne considèrent pas [la parole de] Dieudans le comportement qu'ils adoptent avec leurs parents, allant jusqu'à leur faire du mal et à leur tenir des propos grossiers, surtout lorsqu'ils sont très âgés et ressentent le besoin de miséricorde et de compassion. Pourtant la première chose incombant à l'homme est de ne pas être méconnaissant de ses géniteurs. C'est pourquoi le Coran considère la bienfaisance envers les parents comme une obligationque doivent observer tous les Hommes et non pas seulement les musulmans:

« Nous avons recommandé à l'Homme la bonté envers son père et sa mère. »

[ Sourate 46. Al Ahqaf verset 15 ]

D'ailleurs, le Coran évoque presque souvent la bonté avec les père et mère lorsqu'il exhorte les humains à l'adoration exclusive de Dieu et à la reconnaissance envers Lui. Médite donc les versets suivants:

« Adorez Dieu ! Ne lui associez rien !

Vous devez user de bonté envers vos parents »

[ Sourate 4. An-nissa " les femmes " verset 36 ]

« Vous n'adorerez que Dieu; soyez bons à l'égard de vos parents »

[ Sourate 2. Al baqarah " la Vache " verset 83 ]

« Nous avons commandé à l'homme [la bienfaisance envers] ses père et mère; sa mère l'a porté [subissant pour lui] peine sur peine: son sevrage a lieu à deux ans." Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu'envers tes parents. Vers Moi est la destination. »[ Sourate 31. Luqman verset 14 ]

L'une des plus illustres et globales recommandations que Dieu fait à propos de la piété filiale, est la suivante :

« Ton Seigneur a décrété que vous n'adoriez que Lui. II a prescrit la bonté à l'égard de vos père et mère. Si l'un d'entre eux ou bien tous les deux ont atteint la vieillesse près de toi, ne leur dis pas : « Fi !» Ne les repousse pas, adresse-leur des paroles respectueuses. Incline, vers eux, avec bonté, l'aile de la tendresse et dis : « Mon Seigneur ! Sois miséricordieux envers eux, comme ils l'ont été envers moi, lorsqu'ils m'ont élevé quand j'étais un enfant. »[ Sourate 17. Le voyage nocturne (Al-Isra). verset 23 - 24 ]

Regarde comment Dieu consacre ces versets à la bonté avec les géniteurs âgés, c'est-à-dire à ces instants de leur vie où l'enfant les trouve ennuyeux et où leur présence à ses côtés l'incommode; or c'est dans ces moments qu'ils ont le plus besoin de lui après tous les efforts qu'ils ont consentis pour l'élever et lui assurer une bonne éducation. D'où les recommandations du Coran à l'enfant de pas montrer une quelconque marque de lassitude, ne serait-ce qu'en proférant un« Fi !», autrement dit le vocable le plus insignifiant qui soit.

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